Manuel n° 3 Sous la direction du Professeur Omar CHERKAOUI Président de la Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies Cardiovasculaires SOMMAIRE PREFACE ...............................................................................................1 REMERCIEMENTS ..................................................................................2 METHODOLOGIE D’ELABORATION DES REFERENTIELS ....................3 DES SOINS INFIRMIERS (RSI) PREMIERE PARTIE : THEMES D'EXPLORATION, DE SOINS ET DE SURVEILLANCE L’ELECTROCARDIOGRAMME .............................................................5 T. Bouigua LES TECHNIQUES DE PERFUSION PAR POUSSE SERINGUE ..............14 A. Salim LA RADIOGRAPHIE THORACIQUE EN CARDIOLOGIE ...................21 ET EN CHIRURGIE CARDIOVASCULAIRE T. Bouigua LA PRISE EN CHARGE D’UN MALADE TRANSFUSE..........................27 A. Boukhalfa L’OXYGENOTHERAPIE .......................................................................40 K. Knina LE SONDAGE NASO-GASTRIQUE .....................................................46 Z. Kejjou LA POSE D’UN CATHETER VEINEUX COURT ....................................52 F. Ouassor L’UTILISATION DES MONITEURS DE SURVEILLANCE.........................57 CARDIOLOGIQUE S. Tbaa LA TECHNIQUE DE MANIPULATION DES SERVO-VENTILATEURS ....66 B. Bouhlal, A. Salim LA TECHNIQUE ET LA MANIPULATION DU DEFIBRILLATEUR ...........74 A. Salim LE DIAGNOSTIC INFIRMIER EN CARDIOLOGIE ...............................80 C. Bentammar L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DES MALADES EN PRE .................87 ET POST DILATATION CARDIOVASCULAIRE C. Bentammar LES ANTISEPTIQUES EN CARDIOLOGIE ............................................93 A. El Asri DEUXIEME PARTIE : THEMES DE GESTION EN SOINS INFIRMIERS LA PLANIFICATION ET L’ORGANISATION DES SOINS ...................100 INFIRMIERS A.Boukhalfa LE LEADERSHIP CHEZ L’INFIRMIER GESTIONNAIRE........................107 A. Abbaoui LA GESTION DU STAFF INFIRMIER ...................................................111 A. Boukhalfa LA GESTION DU LINGE HOSPITALIER ..............................................116 A. El Asri LA GESTION DES LITS HOSPITALIERS ...............................................121 A. Boukhalfa LA DISPENSATION DES MEDICAMENTS ET DES DISPOSITIFS .........127 MEDICAUX PAR LA PHARMACIE M. El Koubaa LA GESTION DU DOSSIER PATIENT..................................................133 A. Boukhalfa LA GESTION DES DECHETS ..............................................................140 A. El Asri LA PRODUCTIVITE DU LABORATOIRE ............................................145 A. Khatim, S. Moussa L’APPORT DU CODE-BARRES AU DOSSIER « PATIENT » ................152 A. El Jastimi LA GESTION DES REACTIFS DE LABORATOIRE ..............................159 A. Khatim, S. Moussa LES RAYONNEMENTS IONISANTS : MOYENS DE PROTECTION ....165 M.C. El Jazouli LA PRISE EN CHAGE D’UN MALADE DECEDE ..............................174 A. Essaiad TROISIEME PARTIE : THEMES DES DEUX PRECEDENTS MANUELS DES RSI MANUEL N° 1....................................................................................179 MANUEL N° 2....................................................................................181 1 PREFACE La Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies Cardiovasculaires a déjà publié en 2012 et 2013 deux manuels des « Référentiels des soins infirmiers de Cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire ». Ce troisième manuel comporte 26 thèmes spécifiques à la cardiologie et à la chirurgie cardiovasculaire qui complètent ceux des deux premiers et répondent aux souhaits exprimés par le personnel non médical dans l’étude d’identification de ses besoins de formation. C’est ainsi que les séances de formation continue organisées tous les jeudis, ont donné lieu à la rédaction de ces articles techniques, de soins et de gestion contenus dans ce troisième manuel. Pour la réalisation de ce dernier, la méthodologie adoptée est restée la même (voir page 3). Chaque thème de formation continue, présenté en séance publique, est transformé en article par son auteur qui le transmet au secrétariat de la Présidence pour sa mise en page avant une première correction faite par un comité de rédaction. Il est soumis ensuite à l’avis d’un expert pour sa validation définitive avant impression. Le Comité technique des soins infirmiers de la Ligue est fier de mettre à la disposition du personnel non médical cette nouvelle publication qui comporte la liste complète des thèmes traités dans les trois manuels publiés et qui figurent dans le site WEB de la Ligue. Je félicite tous ceux et celles qui ont contribué de près ou de loin à la publication de ce troisième manuel et les remercie de leurs efforts. Professeur Omar CHERKAOUI Président de la Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies Cardiovasculaires Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 2 REMERCIEMENTS Ce troisième manuel des Référentiels des soins infirmiers de cardiologie et chirurgie cardiovasculaire a été réalisé grâce à la participation des infirmiers des deux services de Cardiologie et de Chirurgie Cardiovasculaire de la Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies Cardiovasculaires (LNLCMCV). Qu’ils en soient vivement remerciés. Nos remerciements vont également aux membres du Comité Technique des Soins Infirmiers (CTSI) et de la Cellule de Communication, d’Information et des Statistiques (CCIS) de la LNLCMCV qui se sont beaucoup investis, afin que ce document puisse voir le jour. Notre reconnaissance et notre gratitude vont enfin aux personnels médical et non médical qui ont donné de leur temps pour élaborer, corriger et valider ce troisième manuel qui complète les deux premiers. Nous remercions, enfin, la société SCRIM pour sa participation à la réalisation de ce troisième manuel des référentiels dont l’intérêt scientifique est évident. . Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 3 METHODOLOGIE D’ELABORATION DES REFERENTIELS DES SOINS INFIRMIERS (RSI) Le Comité Technique des Soins Infirmiers (CTSI) définit d’abord les thèmes à traiter et dresse la liste des infirmiers responsables de l’élaboration et de la rédaction de chaque thème. I. Chaque infirmier chercheur suit, alors, la même méthodologie que voici : il 1. 2. 3. 4. 5. 6. II. Définit les membres de son groupe de travail ; Prépare et fait un exposé en séance de formation continue ; Tient compte des remarques de fond et de forme faites en séance plénière ; Rédige le texte à publier et en fait corriger la forme par le Président ; Fait valider le texte par un expert de son choix ; Transmet le texte final au secrétariat du Président pour sa mise en forme définitive. Les infirmiers chercheurs suivent en général le même plan que voici : ils 1. Définissent l’objectif du référentiel à traiter ; 2. Précisent les indications de la technique ou celles des soins à prodiguer ; 3. Listent le matériel requis ; 4. Développent le rôle de l’infirmier dans le déroulement des soins ou de la technique ; 5. Insistent sur les particularités de la surveillance du malade ; 6. Notent enfin les références bibliographiques selon les normes internationales. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 4 DIRECTEUR DE PUBLICATION Professeur CHERKAOUI Omar : Président de la Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies Cardiovasculaires SUIVI ET COORDINATION Monsieur KERIMES Abdellah : Coordonnateur Administratif et Technique chargé du contrôle interne Docteur EL KADIRI Nizar : Médecin Biologiste, Responsable de la Pharmacie, Référent qualité Mademoiselle SANDI Rehab : Secrétaire du Président REALISATION CELLULE DE COMMUNICATION, D’INFORMATION ET DES STATISTIQUES (CCIS) M. ALLAMI Abdellatif Dr BOUCHARA Leïla M. BOUKHALFA Abdeslam Mme CHENNAOUI Géraldine Mme CHERRAT Nadia Dr EL KADIRI Nizar M. KERIMES Abdellah Mlle SANDI Rehab Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 5 L’ELECTROCARDIOGRAMME * M. BOUIGUA Tayeb Infirmier responsable de Médecine nucléaire I. DEFINITION L'électrocardiogramme (ECG) est l'enregistrement, sur un support de papier millimétré, de l'activité électrique du cœur sur un plan frontal : dérivations standards, et sur un plan horizontal : dérivations précordiales. II. HISTORIQUE 1893 : Willem Einthoven utilise le terme électrocardiogramme pour la première fois, au cours d’une réunion de la Deutsch Medical Association. 1895 : W. Einthoven met en évidence 5 ondes sur le tracé électrocardiographique, qu'il nomme respectivement P, Q, R, S, T. 1912 : Le triangle d'Einthoven : W. Einthoven présente pour la première fois devant une société savante, la Chelsea Clinical Society, le célèbre triangle équilatéral formé par les dérivations DI, DII et DIII. 1920 : L'onde de Pardee est découverte par M. Harold Pardee. * Validation : Dr A. EL FASSI, Cardiologue, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 6 III. INDICATIONS La consultation de cardiologie ne peut pas avoir lieu sans ECG. Ses indications sont nombreuses : Dépistage d'un trouble de rythme cardiaque ; Personnes présentant des facteurs (dits de "risques cardiovasculaires") comme le tabagisme, l'hypertension artérielle, l'obésité, le diabète … ; Avant une intervention chirurgicale ; En urgence, lors d'un accident cardiaque (infarctus, trouble du rythme) ; Dans un but diagnostic, en cas de douleurs thoraciques typiques ou atypiques ; Dans le cadre d'un bilan ou de surveillance chez une personne souffrant d'une maladie cardiaque. IV. GENERALITES Le schéma ci-après montre, en jaune, le système de conduction cardiaque. L'onde d'activation naît dans l'oreillette droite, au niveau du nœud sinusal de Keith & Flack (SAN), situé au pied de la veine cave supérieure. Cette onde diffuse ensuite à travers les deux oreillettes, atteint le nœud auriculo-ventriculaire d'Aschoff-Tawara (AVN) en violet ; L’onde de dépolarisation subit un ralentissement à ce niveau, puis parcourt le système His-Purkinje. Le tronc du faisceau de His se bifurque en deux branches droite et gauche : la branche droite parcourt le ventricule droit, la branche gauche se divise en deux faisceaux antérieur et postérieur au niveau du ventricule gauche. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 7 Le système de conduction cardiaque V. TECHNIQUE D’ENREGISTREMENT DE L’ECG V.1 Appareillage Il existe plusieurs types d’appareils d’ECG : 1 piste, 3 pistes, et 6 pistes. Les plus récents permettent, en plus de l’ECG, de mémoriser le tracé. Ils sont dotés d’une batterie rechargeable permettant son utilisation en ambulatoire. V.2 Papier d’ECG L’enregistrement se fait sur un papier millimétré se déroulant à vitesse constante. Le papier millimétré est composé de carrés de 5 mm. Ces carrés sont subdivisés en carrés plus petits d'1 mm de côté. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 8 Dans les conditions standards, le papier est déroulé à la vitesse de 25 mm/sec, de sorte que 1 mm corresponde à 0,04 sec, et 5 mm à 0,20 sec. L'étalonnage standard de l‘ECG enregistre en ordonnée une déflexion de 10 mm pour un voltage de 1 mv. Un étalonnage correct est indispensable à l'interprétation des tracés. V.3 Electrodes Electrodes standards périphériques ou bipolaires D1 enregistre les différences de potentiel électrique entre le poignet droit et le poignet gauche ; D2 enregistre les différences de potentiel électrique entre le poignet droit et la jambe gauche ; D3 enregistre les différences de potentiel électrique entre le poignet gauche et la jambe gauche ; Les dérivations unipolaires des membres : - aVL (left) pour l'avant bras gauche ; - aVR (right) pour l'avant bras droit ; - aVF (foot) pour la jambe gauche. Electrodes précordiales V1 dans le 4ème espace intercostal au bord droit du sternum ; V2 dans le 4ème espace intercostal au bord gauche du sternum ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 9 V3 à mi-chemin entre V2 et V4 ; V4 dans le 5ème espace intercostal gauche sur la ligne médio-claviculaire ; V5 sur la ligne axillaire antérieure gauche ; V6 sur la ligne axillaire moyenne gauche ; V7 sur la ligne axillaire postérieure gauche ; V8 sur la ligne scapulaire gauche (pointe de l'omoplate) ; V9 sur la ligne inter-scapulo-vertébrale. V.4 Technique proprement dite D’abord informer le patient de ce qu'on va lui faire ; Fermer porte et fenêtre du local ; Mettre un paravent, si chambre commune ; Certains patients doivent être rasés au niveau de leur poitrine ; Mettre l’appareil d’ECG sous tension ; Aider le patient à découvrir la région thoracique ; Introduire les données du patient : nom, prénom, âge, n° d’entrée ; Enduire les électrodes de gel de conduction ; Commencer par celles des membres : - Rouge à la face interne du poignet droit ; - Jaune à la face interne du poignet gauche ; - Noire à la face interne de la cheville droite ; - Verte à la face interne de la cheville gauche. Placer ensuite les électrodes précordiales, comme décrit plus haut ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 10 Appuyer sur le bouton de filtre ; Attendre la stabilisation du signal, l’étalonnage de 1mv et la vitesse de déroulement du papier sont préprogrammés ; Appuyer sur START, l’enregistrement des 12 dérivations est recueilli sur papier ; Retirer les ventouses délicatement une à une ; Essuyer la poitrine du patient ; Habiller le malade ; Ranger les câbles sans coudure et sans les emmêler ; Eteindre l’appareil d’ECG. NB : les ventouses doivent être nettoyées périodiquement. Quels sont les critères d’un ECG normal ? Le rythme doit être sinusal (voir schéma) et régulier ; L’espace P-R ou P-Q est isoélectrique, constant, de durée normale entre 0,12 et 0,20 seconde. La fréquence située entre 60 et 70 chez l’homme et entre 70 à 80 chez la femme ; Les complexes QRS fins ≤ 0,11 sec ; L’axe du cœur entre 0 et 90° ; l’indice de Sokolov-Lyon (SV1 + RV5 normale < 35 mm). Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 11 Quelques exemples Méthode simple de calcul de la fréquence cardiaque : (HR = 300/nbre de grands carreaux entre les 2 ondes R). Electrocardiogramme normal Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 12 Onde T de Pardee Onde T de Pardee témoin d’un infarctus récent Salves d’extrasystoles Bloc auriculo-ventriculaire complet Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 13 VI. CONCLUSION L'électrocardiogramme (ECG) est un outil incontournable en cardiologie. Aucun diagnostic ne peut être confirmé sans tracé électrique, en particulier dans le domaine des cardiopathies ischémiques (infarctus, ischémie coronarienne) et pour les troubles de rythme. Il faut rappeler que le diagnostic peut être confirmé par un ECG d’effort ou par un enregistrement continu de 24 heures (HOLTER). VII. BIBLIOGRAPHIE www.bc-cesu.ch/pdf/ECG_12_derivationsComplements.pdf www.proecg.com Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 14 LES TECHNIQUES DE PERFUSION PAR POUSSE SERINGUE * PAR M. SALIM Abdelkrim Responsable de la maintenance biomédicale CCV I. INTRODUCTION La perfusion est une technique d’administration des substances médicamenteuses ou nutritives aux patients en milieu hospitalier ou à domicile. La perfusion est une injection lente et continue d’une substance médicamenteuse dans un organisme ou un organe par voie intraveineuse, entérale (orale, nasogastrique), parentérale et autres (dermique, nasale, trachéo-bronchique, péridurale…). La voie intraveineuse se fait à l’aide de cathéters périphériques centraux ou des chambres cathéters implantables. Elle utilise le pousse seringue. II. TYPES DE PERFUSEURS INTRAVEINEUX La perfusion est réalisée selon trois méthodes : La méthode classique par gravité ; La méthode électronique ; Le pousse seringue (PSE). II.1 La méthode classique par gravité Il s’agit de placer des poches de sérum à 9 % et 5 %, du sang ou du plasma, fixées à une potence à côté du patient, à une hauteur de 2 m et munies de circuits de tubulures, d’un percuteur, d’un régulateur de gouttes et d’un robinet réglable. * Validation : A. BENSOUDA, Responsable de la Réanimation Chirurgicale, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 15 Limiteur de débit Régulateur de débit Cette méthode se caractérise par la rapidité, la facilité de mise en œuvre, et le faible coût. II.2 La méthode électronique Dans cette méthode, les compteurs de gouttes sont plus précis et fiables. Cette technique nécessite une pompe à écrasement, un moteur, un détecteur, un panneau d’affichage et une carte électronique de commande. Détecteur de gouttes Pompe péristaltique linéaire Pompe péristaltique linéaire Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 16 II.3 Le pousse seringue à volume et pression réglés et précis Il s’agit d’un appareil doté d’un moteur électrique, d’une tige sans fin accouplée au moteur pour entrainer le piston de la seringue en fonction du débit et du temps de la perfusion. Cet appareil nécessite une attention de manipulation et d’utilisation des seringues compatibles suivant les marques des seringues. Pousse seringue On distingue plusieurs types de PSE PSE Programme 2 : double voies séparées Il s’agit d’un pousse seringue à deux voies de perfusion qui offre à son utilisateur toutes les performances dont la qualité d’une perfusion continue à faible débit. Le panneau d’affichage de cet appareil est composé de deux parties identiques, colorées : une noire pour la voie 1, et une rouge pour la voie 2. Chaque voie est munie d’un affichage indiquant les paramètres suivants : Type de seringue ; Volume ; Temps de perfusion ; Débit ; Détection batterie et secteur. L’avantage de cet appareil est l’utilisation de 15 types de seringues variables entre 20 ml et 60 ml. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 17 PSE Pilote A2 : monovoie Il s’agit d’un appareil à monovoie qui présente la même fonction que le précédent, ayant toutes les qualités de sécurité et de surveillance demandées. Il utilise 6 types de seringues allant de 20 ml à 60 ml. PSE Agilia : monovoie Il présente les mêmes fonctions que les précédents, nécessite une vigilance d’utilisation à cause de sa fragilité. Il utilise les différents types de seringues en respectant les volumes entre 20 ml et 60 ml. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 18 Ces pousses seringues permettent la perfusion intraveineuse continue, à débit faible et précis. La détection d’occlusion réglable, le bon fonctionnement et la protection de la seringue garantissent un niveau optimum de sécurité. III. AVANTAGES ET SPECIFICITES DES POUSSES SERINGUES Programmation rapide ; Large choix de tailles et marques de seringues ; Large plage de débits configurables ; Mémorisation des noms de médicaments et des paramètres relatifs à la perfusion ; Autonomie de la batterie (6 heures) ; Choix des seringues ; Reconnaissance automatique du volume de la seringue. POURQUOI PERFUSE-T-ON ? Pour apporter de l’eau et des électrolytes en quantité précise ; Pour une réhydratation rapide en cas de collapsus ; Pour une alimentation intraveineuse à temps étalé ; Pour l’administration rapide d’un médicament de façon continue ; Pour faciliter l’exploration du myocarde par exemple, écho de stress, coronarographie … ; Pour injecter des drogues pendant l’acte chirurgical et assurer la bonne surveillance du patient. IV. FONCTIONNEMENT DES POUSSES SERINGUES Rôle de l’infirmier soignant L’infirmier soignant doit : Brancher le pousse seringue sur le secteur ; Réaliser un lavage antiseptique des mains ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 19 Préparer la seringue et la quantité de produit prescrit ; Purger avec précaution ; Compléter avec le solvant jusqu’au volume désiré ; Adapter le prolongateur sur la seringue et purger ; Identifier la seringue avec une étiquette (nom du patient, du produit, concentration, heure de début d’administration) ; Placer la seringue sur le pousse seringue, ne pas masquer la graduation de la seringue ; Adapter le prolongateur sur le robinet à 3 voies de la perfusion de base en s’aidant de compresses imbibées ; Mettre le pousse seringue en marche ; Identifier le type de seringue ; Régler la vitesse du pousse seringue (en ml/h) en fonction de la règle suivante : vitesse = volume à injecter ; Programmer le temps de perfusion ; Ouvrir le robinet avec les compresses et le protéger avec un protège robinet. Exemple : Injecter 36 ml en 12 h : la vitesse du pousse seringue sera réglée à 36/12 = 3 ml/h. V. ALARMES Tout incident (arrêt de la perfusion, seringue mal positionnée…) déclenche l’alarme sonore et visuelle. Il existe différents types d’alarmes : L’alarme sonore (production d’un son) ; L’alarme visuelle (doit continuer à fonctionner pendant la période d’inhibition de l’alarme sonore avec affichage d’un code d’erreur). La durée d’inhibition de l’alarme sonore de l’appareil en fonctionnement autonome ne doit pas dépasser 2 minutes. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 20 Ces alarmes sont dues soit à la mauvaise utilisation, soit au déroulement du cycle de perfusion, soit à une défaillance du matériel. L’occlusion est une obturation totale ou partielle de la tubulure qui entraîne un risque de sous-dosage et un bolus en levée d’occlusion. VI. CONSIGNES ET CONSEILS PRATIQUES L’infirmier soignant doit : Veillez à ce que la batterie soit chargée lors du déplacement du malade et penser à son branchement au secteur dès son retour ; Vérifier régulièrement le fonctionnement du pousse seringue (voyant électrique allumé) ; Faire attention à la pré-alarme qui se déclenche lorsqu’il ne reste que quelques ml à perfuser ; Garder le pousse seringue propre en utilisant un peu d’eau savonneuse et éviter les produits nocifs tels que l’alcool, l’eau de javel… VII. ENTRETIEN Le pousse seringue nécessite une maintenance régulière : Nettoyage externe et interne ; Graissage des pièces mécaniques ; Réglage des détecteurs ; Vérification des cartes électroniques. VIII. BIBLIOGRAPHIE Documentation technique délivrée avec l’appareil par le fournisseur. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 21 LA RADIOGRAPHIE THORACIQUE EN CARDIOLOGIE ET EN CHIRURGIE CARDIOVASCULAIRE * M. BOUIGUA Tayeb Infirmier responsable de Médecine nucléaire I. DEFINITION La radiographie des poumons est une technique d’imagerie médicale qui repose sur l’utilisation de rayons X qui, en traversant le corps, impriment les structures thoraciques sur un film photographique (plaque). La réussite d’une bonne image répond à plusieurs critères physiques et anatomiques. II. HISTORIQUE Les rayons X ont été découverts en 1895 par un physicien allemand, Wilhelm Röntgen qui a reçu le premier prix Nobel de physique. Il les nomma rayons X car ils étaient d'une nature inconnue. Sa première radiographie, à la fin de l'année 1895, représentait la main de sa femme. Radiographie de la main de Mme Röntgen * Validation : Dr A. AJANA, Chef de service de la radiologie centrale, Hôpital Ibn Sina Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 22 III. CRITERES PHYSIQUES Le choix du matériel radiologique : Tube radiogène puissant (haute tension) ; Utilisation du Potter Bucky ; Cassette radiologique sensible ; Machine à développer adéquate ; Produit de développement régulier et bien dosé avec une température des bains entre 30 et 32 degrés ; Les incidences doivent respecter la distance focus / plaque et éviter le flou géométrique ; Le choix des constantes se fera selon la corpulence du sujet. Schéma d’un tube radiogène Portique radiologique avec grille anti diffusante Rappel Le thorax est formé : d’os (côtes, vertèbres, sternum) = calcium, qui absorbent beaucoup de rayons X. Ils apparaissent " opaques " ; d’air (les poumons) n’absorbe pas du tout les rayons X, ils apparaissent " clairs “ ; de sang et de tissu (coeur, médiastin, vaisseaux...) qui absorbent peu de rayons X et apparaissent moins " opaques " ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 23 de graisses qui absorbent faiblement les rayons X et apparaissent peu opaques. Radiographie de face lexique Calcul de l’index cardiaque Les différents axes du cœur IV. CRITERES ANATOMIQUES La radiographie du thorax permet de visualiser successivement : La cage thoracique, les côtes, le médiastin, le cœur, les vaisseaux, les poumons et les plèvres, etc ; En inspiration profonde : il doit montrer les 7 arcs costaux antérieurs, les 10 arcs costaux postérieurs et les coupoles diaphragmatiques ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 24 Le cliché est pris strictement de face : visualisation des bords internes des clavicules à égale distance des épineuses dorsales ; L’alignement des épineuses des vertèbres dorsales doit être respecté ; Les épaules doivent être bien dégagées afin que les omoplates ne se superposent pas au parenchyme pulmonaire ; Lorsque le sujet est debout, la distance entre la poche à air de l’estomac et le sommet de la coupole diaphragmatique G doit est inférieure à 1 cm ; Le rachis et les vaisseaux sont visibles derrière le cœur (ainsi l’exposition est correcte). V. RECOMMANDATIONS POUR LES CLICHES REALISES AU LIT DU PATIENT EN REANIMATION CHIRURGICALE Un aide est nécessaire pour placer la cassette sous le thorax du patient ; Si possible, mettre le patient en position demi-assise ; Ecarter les différents câbles du thorax ; Recouvrir le patient aussitôt que possible ; Faire tenir les enfants par un parent qui doit porter un tablier de plomb. NB Les clichés sont réalisés en antéro-postérieur. Au service clinique et à l’Unité de soins intensifs Faire de préférence les radiographies du thorax debout et en postéro-antérieur ; L’inspiration profonde du malade donne de meilleures images ; Faire écarter les omoplates du champ radiologique (mains du malade sur ses hanches, coudes en avant) ; Les clichés de contrôle doivent être réalisés avec les mêmes constantes (Kv et Mas). Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 25 Remarques Le cliché doit porter les nom et prénom du malade et la date d’examen ; Avant de tirer les rayons, demander au personnel de s’éloigner. Remarquer la différence entre les deux radiographies Radiographie pulmonaire de face montrant un pacemaker Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 26 Epanchement pleural droit chez une femme VI. CONCLUSION Le cliché pulmonaire reste l’examen radiologique le plus pratiqué dans le monde entier, il permet à priori d’orienter le médecin vers un diagnostic ou un suivi thérapeutique. VII. BIBLIOGRAPHIE http://fr.wikipedia.org/ guide pratique des techniques du radiodiagnostic Basic X-Ray Theory. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 27 LA PRISE EN CHARGE D’UN MALADE TRANSFUSE * M. BOUKHALFA Abdeslam Infirmier chef du Service de Cardiologie « A » I. HISTORIQUE Depuis la découverte de la circulation sanguine par Ibn Nafis au 13ème siècle (quatre siècles avant Harvey), et plus tard de la voie intraveineuse, des progrès décisifs ont été obtenus. Dès lors, de multiples essais de transfusions, aux succès inégaux, ont été tentés. Au cours des guerres du 19ème siècle, la transfusion fut largement utilisée et sauva de nombreux blessés. * Validation : Dr N. EL KADIRI, Biologiste, Responsable de la Pharmacie, Référent qualité, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 28 En 1900, Landsteiner observe que le plasma de différents sujets agglutine les hématies de nombreux autres sujets et, poursuivant ses études, il en déduisit l’existence des groupes A, B et O. Un an plus tard, De Castillo décrit un quatrième groupe : AB. En 1924, Bernstein démontre la transmission héréditaire, selon les lois de Mendel, des facteurs de groupes sanguins. Le système ABO est défini par la présence d’antigènes (A, B) à la surface des globules rouges et la présence d’anticorps réguliers dans le plasma. Ces anticorps sont constamment présents : • • • • Un sujet de groupe A comporte l’antigène A et des anticorps anti-B. Un sujet de groupe B comporte l’antigène B et des anticorps anti-A. Un sujet de groupe O n’a pas d’antigène et présente des anticorps anti-A et anti-B. Un sujet de groupe AB comporte l’antigène A et l’antigène B et n’a pas d’anticorps. En 1940, Landsteiner et son élève Wiener sont à l’origine de la découverte du système rhésus. Le système rhésus (RH) dans lequel le donneur universel pour la transfusion de globules rouges correspond au groupe RH- peut être indifféremment transfusé à un sujet de groupe RH+ ou RH-. En revanche, le sang d'un donneur RH+ ne doit pas être transfusé à un patient RH-. Un sujet O RH- (dit « O-») est le « vrai donneur universel », car il peut donner son sang à tout individu, quel que soit son groupe ABO et RH. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 29 II. DEFINITION DE LA TRANSFUSION SANGUINE Sans transfusion sanguine, une perte importante de sang entraine souvent la perte de la vie. La transfusion sanguine est une thérapeutique substitutive qui consiste à apporter à un patient les éléments du sang qui lui font provisoirement défaut en raison d’une hémorragie (intervention chirurgicale, traumatisme), d’une maladie (anémie…) ou d’un traitement (chimiothérapie…). C’est une thérapeutique vitale. La transfusion sanguine est un acte médical qui engage la responsabilité, en particulier pénale, du médecin qui la prescrit et de l'infirmier(ère) ou du médecin qui réalise la transfusion de sang. III. REGLES GENERALES Toute transfusion nécessite au minimum : Un groupage sanguin ABO rhésus standard valide (= 2 déterminations) ; Une Recherche d’Agglutinine Irrégulière (RAI) dont le délai maximal de validité est de 3 jours ; Le groupage sanguin systématique d'un patient lors d'une hospitalisation n'est pas une obligation légale ; La réalisation de sérologies virales pré transfusionnelles est nécessaire et indispensable. IV. PRODUITS SANGUINS Les produits sanguins regroupés sous le terme de « produits sanguins labiles » (PSL) sont les globules rouges, le plasma frais congelé, les plaquettes et, beaucoup plus rarement, les globules blancs. Ils sont rigoureusement contrôlés et répondent à des normes obligatoires de sécurité et de qualité. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 30 IV.1 Les principales contre-indications au don de sang Les contre-indications permanentes Les maladies du cœur et des vaisseaux ; Un trouble connu de la coagulation du sang ; Les insuffisances respiratoires, parmi lesquelles l'asthme grave ; Le diabète traité par l'insuline ; Les maladies graves, chroniques ou à rechute. Les contre-indications temporaires L'anémie, pour laquelle un délai de six mois est requis avant un nouveau don éventuel ; Grossesse ou accouchement ; Tension artérielle basse ou au contraire trop élevée ; Epilepsie, jusqu'à trois ans après la dernière crise et l'arrêt du traitement ; Certaines activités professionnelles ou de loisir sont déconseillées dans les heures qui suivent un don : c'est le cas, par exemple, d'activités en hauteur ou aquatiques, ou de la conduite dans les transports en commun. IV.2 Examens biologiques réalisés sur les dons de sang Les examens biologiques qui sont réalisés dans l'intérêt du receveur sont : Tests pour la compatibilité entre le sang du donneur et celui du receveur ; Groupes sanguins ABO, Rhésus et d’autres antigènes du système Rhésus (C, c, E, e) et l'antigène Kell sont également recherchés sur les deux premiers dons ; Recherche d'anticorps anti-A et anti-B, dont la présence chez le donneur dépend de son groupe ABO ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 31 Recherche d'anticorps dirigés contre d'autres antigènes de groupe sanguin ; Tests pour la sécurité infectieuse du don de sang ; Dépistage du virus du Sida, de l'hépatite B, de l'hépatite C et de la syphilis ; D'autres examens peuvent être effectués en fonction du type de don et des besoins pour les receveurs. V. ROLE DE L’INFIRMIER Ce rôle commence dès le prélèvement pour groupage. A ce moment, on ouvre le dossier transfusionnel qui dure jusqu’à 2 h après la transfusion. L’infirmier est le dernier maillon de sécurité afin d’éviter toute erreur. Il doit prendre les précautions nécessaires avant et pendant toute transfusion sanguine. V.1 Réception et conservation d’un culot globulaire V.1.1 Réception S’assurer du bon déroulement du transport : celuiŔci doit être : Rapide ; Délicat ; Isotherme (transport à 4° C) ; Vérifier l’intégrité des poches et celle de la tubulure ; Contrôler la date de péremption et l’aspect des poches ; Contrôler l’identité des poches avec le bon de livraison. V.1.2 Conservation Si le culot globulaire n’est pas utilisé dans l’immédiat, le mettre à + 4° C (éviter le congélateur). Éviter les stocks « sauvages » dans les services et ne pas empiler trop de poches : Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 32 6 h au conservateur ou poche isotherme dans laquelle il est livré ; 15 mn à température ambiante. V.2 Précautions à prendre Avant la transfusion Ne pas utiliser un produit sortant directement du réfrigérateur, éviter la précipitation ; Vérifier la date de péremption et l’aspect de la poche ; Contrôler la concordance ; Carte de groupage ; Identité du malade ; Culot globulaire ; Faire un contrôle obligatoire ultime au lit du malade du groupe sanguin ABO du patient et de chaque poche à transfuser à l’aide d’une carte de contrôle pré transfusionnel, carte à garder dans le dossier du malade. Remarques Ne jamais réchauffer le sang ; Ne jamais accepter le résultat d’un laboratoire non agréé ; Ne jamais communiquer le résultat de groupage par téléphone ; Recommander au malade d’aller à la selle et éviter les heures de visites ; Ne jamais adjoindre de médicament aux globules rouges. Pendant la transfusion L’infirmier doit : Contrôler : - La température du malade toutes les demi-heures ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 33 - La tension artérielle toutes les demi-heures ; - L’aspect des urines ; - Le faciès du malade. Arrêter la transfusion si : - La température augmente ; - La tension artérielle diminue ; - Frissons ; - Douleurs abdominales ; - Douleurs lombaires. Chez les sujets âgés, les enfants et chez les malades cardiaques, adapter le débit minutes. Alerter le médecin, inscrire sur la feuille de température ou de réanimation le numéro de la poche transfusée. Conserver le flacon témoin qui permettra des contrôles en cas d’accidents. VI. MATERIEL DE TRANSFUSION Sur un chariot ou un grand plateau, prévoir : Un nécessaire pour l’asepsie de la région à ponctionner ; Un nécessaire pour prendre une voie veineuse ; Un nécessaire pour réaliser la transfusion : - Flacon de sang ; - L’étiquette du Centre de transfusion avec : nom et prénom du malade, son lit d’hospitalisation, son n° d‘entrée, son groupe et RH ; - Un nécessaire pour prise de constantes ; - Une tubulure à transfusion avec : - Un nécessaire pour pratiquer le test pré transfusionnel (Cross-Match) ; - Du sérum physiologique ; - La carte de cross-match fournie par le Centre de transfusion ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 34 - Une paire de ciseaux ; - Un agitateur pour mélanger ; - Une attelle. VII. PREPARATION DU PATIENT L'infirmier(ère) doit prendre plusieurs dispositions vis-à-vis du patient : Recueillir le consentement du patient avant la transfusion ; Expliquer au patient le déroulement de la transfusion afin de le mettre en confiance ; Demander au patient de prendre ses dispositions avant la pose de la transfusion (aller aux toilettes) ; Evaluer et choisir la voie veineuse pour la transfusion. VIII. MISE EN ROUTE DE LA TRANSFUSION Transfuser les premiers millilitres très lentement (20 à 30 gouttes/minute), puis régler le débit. Durée totale de la transfusion : Globules rouges en 1 h 30 ; Plaquettes en 30 mn ; Plasma en 10 mn. IX. ACCIDENTS ET INCIDENTS DUS A UNE TRANSFUSION IX.1 Accidents hémolytiques par incompatibilité L’introduction du sang incompatible chez un individu portant des anticorps agglutinants des hématies transfusées, provoque une hémolyse de ces dernières. Cette hémolyse est immédiate et d’autant plus intense que le volume de sang incompatible transfusé est important. En principe, plus le volume est élevé plus l’accident est grave. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 35 Signes cliniques Malaise intense avec céphalée pulsatile ; Douleurs lombaires ; Accélération du pouls, chute de la pression artérielle ; Tendance hémorragique anormale au niveau des plaies opératoires ; Au moindre signe d’alarme arrêter immédiatement la transfusion, vérifier le groupe du receveur et du sang perfusé. Traitement Lutter contre le choc ; Traiter le syndrome hémorragique ; Surveiller la diurèse, si nécessaire, transfert dans un centre d’hémodialyse. IX.2 Accidents de contamination L’injection de sang contaminé entraîne également des accidents très graves parfois mortels. Ils sont dus aux toxines bactériennes apportées par le sang contaminé. Signes cliniques Malaise ; Frissons violents ; Fièvre à 40 ° ; Douleurs abdominales et myalgies ; Vomissements et diarrhée profuse. Arrêter immédiatement la transfusion. Traitement Injecter immédiatement en IV une dose massive de corticoïdes pour tenter d’éviter l’évolution vers l’état de choc ; Antibiothérapie. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 36 Prévention Conditions d’asepsie parfaite lors de la collecte de sang ; Conservation à 4° C jusqu’à son utilisation ; Rejet de tout flacon suspect et respect de la date de péremption. IX.3 Accidents de surcharge Ils sont dus à une transfusion trop abondante ou trop rapide chez l’enfant, le cardiaque, l’hypertendu et l’anurique. Signes cliniques Secousse de toux expectoration. prolongée puis cyanose et Traitement Arrêter la transfusion ; Saignée ; Injection d’une ampoule de furosémide (ex : Lasilix). Prévention Transfusion très lente en contrôlant la pression veineuse ; Préférer les globules rouges déplasmatisés quand la transfusion a pour but de corriger une anémie. IX.4 Intoxication par le citrate Lors des transfusions massives, la quantité de citrate injectée produit une hypocalcémie qui se traduit par une crise de tétanie. Le citrate a aussi une action sur le myocarde. Traitement Injection IV de 1 g de gluconate de calcium. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 37 Prévention Injection IV de gluconate de calcium dans tous les flacons. IX.5 Accidents allergiques Ils sont dus à la susceptibilité du receveur vis-à-vis des albumines apportées par la transfusion ou à des anticorps apportés par le sang du donneur lui-même : sujet allergique. Signes cliniques • Urticaire ; • Oedème de Quincke ou crise d’asthme. Traitement Administrer un antihistaminique et/ou, si les signes s’estompent, continuer la transfusion, sinon arrêter. IX.6 Intoxication par le potassium La concentration de potassium augmente dans le sang conservé, les doses toxiques sont toutefois rarement atteintes. Cependant l’apport de potassium peut être dangereux chez les insuffisants rénaux ou chez les sujets hyperkaliémiques. Prévention Il est préférable chez ces malades de donner du sang frais ou des concentrés globulaires. IX.7 Surcharge ferrique Des transfusions à répétition, imposées par une maladie chronique peuvent à la longue entraîner une surcharge ferrique de l’organisme : hémochromatose (surcharge de fer au niveau du foie) secondaire dont les complications ne sont guère moins graves que celles de l’hémochromatose primitive familiale. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 38 IX.8 Embolie gazeuse L’embolie gazeuse est un accident grave provoqué par des transfusions accélérées par pompage d’air sous pression dans le flacon. L’accélération des transfusions par la mise en pression du flacon de sang nécessite une très grande vigilance. IX.9 Maladies transmises par transfusion Le danger majeur est la transmission des hépatites virales, de la syphilis, du paludisme et du Sida. La prévention consiste à éliminer tout donneur de sang qui aurait présenté une hépatite virale ou ayant contacté la syphilis, d’où la nécessité de pratiquer les réactions sérologiques sur chaque prélèvement. X. CONCLUSION La transfusion sanguine est un acte médical majeur, très réglementé, qui est réalisé, dans la majorité des cas, en délégation par un infirmier(e). Dans la chaîne de sécurité transfusionnelle, l’infirmier joue un rôle central notamment en termes d’information, d’identification, de contrôle, de traçabilité, de surveillance et de signalement. C’est pourquoi, toute transfusion sanguine nécessite : Une vigilance de tous les instants ; Une application rigoureuse de la procédure en vigueur; Transfuser pendant vos études sous le contrôle d’un encadrant ; Demander le contrôle d’une infirmière qui maitrise la technique ; Assurer la traçabilité ; En tant que professionnels, suivre des formations continues pour mettre à jour ses connaissances. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 39 XI. BIBLIOGRAPHIE https://fr.wikepedia.org/wiki/transfusionsanguine www.infirmieres.com/courssoinsinfirmiers-latransfusionsanguine www.hopital-dcss.org/soins-servicehopital-transfusionsanguine-html. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 40 L’OXYGENOTHERAPIE * Mlle KNINA Karima Infirmière de l’Unité des Soins intensifs I. DEFINITION L’oxygène, gaz incolore et inodore, existant dans l’atmosphère dont il constitue approximativement un cinquième du volume, est indispensable à la plupart des formes de la vie. L’oxygénothérapie est une méthode visant à apporter artificiellement de l’oxygène à un malade de façon à rétablir ou maintenir un taux normal d’oxygène dans le sang. II. INDICATIONS Toute décompensation cardio-respiratoire quelle qu’en soit l’origine et en particulier : Crise d’asthme aiguë ; Pneumopathies hypoxémiantes ; Embolies pulmonaires ; Pathologies néoplasiques aux stades palliatifs ; Les Œdèmes pulmonaires aigus ; Les pleurésies, les pneumothorax, ; Les cardiopathies ischémiques décompensées ; Les insuffisances cardiaques globales ; Tous les malades cardiaques….. * Validation : Dr M. BERBICH, Cardiologue, Responsable du Centre de Consultations, USI, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 41 III. MATERIELS On distingue entre : Matériel d’administration comprenant : Lunette à oxygène Masque à oxygène Sonde nasale Masque à haute concentration Masque de nébulisation Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 42 Et système d’oxygénation On distingue : La source d’oxygène comprenant : Prise murale d’oxygène Humidificateur Débit litre gradué de 0 à 15 Tuyau souple Raccord biconique Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 43 La bouteille d’oxygène : sert à maintenir l’oxygénothérapie des patients lors de leur transport pour les explorations invasives et comprend : Le manodétendeur permet de mesurer la pression exprimée en bars, régnant dans la bouteille (manomètre), et d’apporter l’oxygène stocké sous haute pression à une pression plus faible ou ce gaz pourra être utilisé ; Raccord biconique ; Tuyau souple. Autres Mouchoirs en papier ; Haricot ; Pour la sonde nasale : compresses, eau stérile ; Nécessaire pour l’hygiène des mains. IV. REALISATION DU SOIN ET SURVEILLANCE IV.1 Réalisation du soin Vérifier la prescription médicale : débit d’oxygène, mode d’administration (masque ou lunette.... selon l’état du malade) ; Prévenir le malade ; Installer le malade en position assise ou demi-assise ; Faire moucher le patient ; Effectuer un lavage simple des mains ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 44 Monter le système d’oxygénation en vérifiant le fonctionnement de la source, et l’installation d’humidificateur, et le réglage du débit d’oxygène ; Mettre les lunettes ou le masque selon la prescription du médecin, l’indication et l’état du malade ; Changer les lunettes et les masques en cas de besoin. IV.2 Surveillance et rôle infirmier La surveillance d’un patient sous oxygénothérapie consiste à : Une surveillance clinique qui comprend : - La coloration des téguments : recherche d’une cyanose, sueur… ; - L’état de conscience : agitation, somnolence, céphalées… ; - La fonction respiratoire : amplitude, fréquence respiratoire, rythme, bruit, la saturation en O2 (SpO²) … ; - La fonction cardiaque : la fréquence cardiaque (tachycardie ou bradycardie), la pression artérielle…. Remarques Signaler toute anomalie au médecin responsable telle que : cyanose, tachycardie, diminution de la pression en O² (SpO²), polypnée, vertige, agitation, céphalées…etc. Une surveillance paraclinique qui comprend : - Les analyses de sang telles que la gazométrie ; - La saturation SpO². V. RISQUES ET COMPLICATIONS Comme chaque acte ou soin infirmier, l’oxygénothérapie peut avoir des complications et des risques selon le matériel utilisé tels que : - Effets nocifs de l’oxygène pur ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 45 - Lunettes : irritation des muqueuses, nécrose des ailes du nez, irritation de la face postérieure des oreilles et du cou ; Sonde nasale : irritation des muqueuses, nécrose du nez ; Masque : gène si trop serré, impression d’étouffement. VI. CONCLUSION La toxicité de l’oxygène pur est principalement liée à son utilisation par le médecin. L’oxygénothérapie est un traitement à part, entièrement liée à ses effets secondaires propres, son utilisation ne doit donc pas se résumer à la simple fermeture et ouverture du manomètre, mais aussi à la prescription médicale avec une surveillance de l’efficacité et de la tolérance du traitement. VII. BIBLIOGRAPHIE www.soin-infirmier-cardiologie.com www.wikipedia.com www.infirmiere.com Cours des soins infirmiers de 3ème année (2007-2008). Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 46 LE SONDAGE NASO-GASTRIQUE * M. KEJJOU Zaïd Infirmier de l’Unité des Soins intensifs I. DEFINITION La sonde naso-gastrique (SNG) est un tuyau souple que l’on passe habituellement par le nez et qui descend de l’œsophage pour s’arrêter dans l’estomac. Il est indispensable de prendre des mesures d’hygiène et de précautions lors de sa pose. Les sondes nasogastriques sont de différents calibres qui varient selon la tolérance des patients et la fonction qu’elles assurent. Les sondes sont faites en général de silicone et sont radioopaques. On peut introduire la sonde par la bouche si le malade est sédaté lors de certaines chirurgies et traumatismes faciaux. II. OBJECTIFS • La mise au repos de l’estomac : vidange de l’air et des liquides ; • Assurer la bonne alimentation entérale à débit continu ou discontinu et permettre l’administration des traitements ; • Lavage gastrique à l’eau froide pour favoriser la vasoconstriction en cas d’hémorragie digestive. * Validation : Dr F. EL KENNASSI, Chirurgien CCV, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 47 III. INDICATIONS III.1 Vidange gastrique • Syndrome occlusif qui provoque des douleurs importantes : météorisme abdominal, nausées et vomissements ; • Lavage gastrique ; • Avant l’intubation (éviter la fausse route des liquides) ; • Patient en coma (éviter une inhalation) ; • Tubage gastrique (examen bactériologique et autre) ; • En cas de chirurgie sur l’appareil digestif ou sur l’œsophage, la SNG aspire les liquides hépatiques et pancréatiques qui représentent plus de deux litres par jour. III.2 Alimentation entérale • • Lorsqu’il est nécessaire de mettre la bouche au repos ou l’œsophage, après une radiothérapie sur la sphère ORL ; Réalimentation des patients dénutris. IV. DIFFERENTS TYPES DE SONDES NASOGASTRIQUES Il existe deux types de sondes naso-gastriques différenciées selon leur finalité et l’indication posée : • Sonde pour l’alimentation entérale, de petit calibre simple, souple, siliconée, elle est ouverte sur son extrémité distale comportant une dizaine d’orifices latéraux ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 48 Sonde siliconée • Sonde type Salem a un calibre très important, elle est radio-opaque, semi-rigide, graduée. Le plus important c’est qu’elle est munie d’une prise d’air, élément nécessaire pour la placer en aspiration douce, afin d’éviter le collage de la paroi et créer un ulcère. Sonde type Salem V. CHOIX DES SONDES NASO-GASTRIQUES • La sonde de polychlorure de vinyle plastifiée est utilisée pour des sondages à courte durée (3-4 jours) car risque de dégradation par l’acidité gastrique ; • La sonde en polyuréthane, est la plus fréquente en raison de sa bonne tolérance. Sa souplesse et sa résistance à l’acidité digestive dure plus de 30 jours ; • La sonde de silicone offre, en plus des qualités des précédentes, une inertie chimique très importante, elle est choisie par excellence pour les sondages de très longue durée. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 49 VI. MATERIEL NECESSAIRE A LA POSE DE LA SONDE NASO-GASTRIQUE • • • • • • • SNG ; Gants propres ; Lubrifiant (l’eau reste le meilleur lubrifiant) ; Poche de recueil si siphonage ; Source murale aspirative complète ; Sparadrap ; Protection et haricot en cas de vomissements et nausées ; • Seringue de 50 ccs adaptable à la SNG ; • Stéthoscope. VII. TECHNIQUE DE SOIN • • • • • La pose de la sonde gastrique est un geste simple, mais peut entrainer des complications chez des patients qui ont des problèmes de déglutition ; Vérifier la prescription du médecin ; Installation du patient ; Patient conscient : installation du patient en position demi-assise ou assise ; Patient inconscient : installation en position latérale de sécurité (PLS). VIII. POSE DE LA SNG • • • • • La pose est réalisée à jeun, sur prescription médicale ; Prendre des mesures d’hygiène et de précaution ; Mettre des gants ; Lubrifier l’extrémité de la sonde ; Faire introduire la sonde perpendiculairement à la face et pousser jusqu’à la glotte en orientant vers le palais, avancer environ 10 cm et attendre la reprise du souffle du malade ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 50 • • • • • • • • Demander au patient de déglutir (en cas de difficulté on peut s’aider d’un verre d’eau en même temps qu’il avale) ; Pousser la sonde doucement et franchement ; Vérifier la position de la sonde en injectant avec force 50 ml d’air, un bruit doit être entendu au niveau de l’abdomen à l’aide d’un stéthoscope ; Brancher le sac de recueil ; Expliquer au patient que la mobilisation reste complexe et qu’il ne doit pas hésiter d’appeler pour avoir de l’aide ; En raison de la souplesse des sondes en polyuréthane et en silicone, des difficultés de pose peuvent être rencontrées, la sonde peut être placée au réfrigérateur 30 mn avant la pose pour la rigidifier ; Rincer la sonde après chaque gavage alimentaire ; Aviser le médecin si TP < 10 %. IX. SURVEILLANCE INFIRMIERE • • • • • • • • • Vérifier la position de la sonde à chaque reprise de service (fait partie de la PEC globale du patient) ; Changement des strippes au moins une fois par 24 h ; Vérifier la sonde à son point d’entrée (escarre de la narine) ; Soins de bouche 3 fois par jour ; Vérifier l’aspect et la quantité des liquides une fois par 24 h ; Surveiller l’absence de nausées, vomissements et la reprise du transit ; Si la SNG est en siphonage, la prise d’air doit être clampée, si elle est en aspiration, elle doit être ouverte ; En cas d’écoulement important, compenser le volume par le volume des pertes ; Vérifier et surveiller la source murale. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 51 X. RISQUES DE COMPLICATIONS • • • • La sonde peut être poussée dans la trachée par accident (si toux ou sensation de malaise, retirer la sonde) ; Epistaxis (s’assurer que le sang ne descend pas dans la gorge) ; Passage en sous muqueux (si la sonde progresse avec difficulté et n’est pas visible dans la bouche ou au fond de la gorge, retirer la sonde) ; Fausse route intracrânienne : raison pour laquelle il est interdit de mettre la sonde par le nez chez les patients qui présentent un traumatisme facial. XI. CONCLUSION La sonde naso-gastrique est un moyen pour permettre d’alimenter les patients correctement et d’administrer les différents traitements prescrits. Elle sert aussi à vider l’estomac pour une éventuelle exploration et faire des lavages gastriques à l’eau froide en cas d’hémorragie. XII. BIBLIOGRAPHIE Fiches conseils pour la prévention des signes infectieux (Porchez MF, Villefranche) Guide et recommandations ANAES (Agence Nationale d’Accréditations des Etablissements de Santé). Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 52 LA POSE D’UN CATHETER VEINEUX COURT * Mme OUASSOR Fatiha Infirmière Responsable d’Anesthésie Service de « CCV » I. DEFINITION Les cathéters veineux périphériques courts sont des dispositifs médicaux stériles introduits dans une veine superficielle par voie percutanée. Ils sont utilisés dans un but diagnostic ou thérapeutique. Ils permettent l'administration parentérale de solutés, de produits sanguins, de solutions nutritives et de médicaments. Ces cathéters, peuvent être à l'origine d'infections locales, ou systémiques, potentiellement sévères. Il existe des cathéters de longueur et de diamètres différents. Ils peuvent ou non comporter une ailette. Des dispositifs métalliques, ou « aiguilles épicrâniennes » sont également utilisés pour permettre des prélèvements sanguins intermittents ou des injections médicamenteuses répétées. Le dispositif de perfusion est composé de la tubulure de perfusion et de ses annexes : prolongateur, robinet et rampe. II. OBJECTIFS La pose et l’entretien d’une perfusion dans des conditions d’asepsie optimales évite la survenue des infections iatrogènes ; Les procédures d’hygiène des mains doivent être effectuées avant et après la palpation du site d’insertion, avant et après la pose et l’accès au cathéter, avant et après la pose ou la réfection du pansement. (On ne doit pas palper le site d’insertion du cathéter après la réalisation de l’antisepsie cutanée, * Validation : Dr J. FILAL, Anesthésiste-Réanimateur, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 53 à moins de respecter une technique aseptique, soit par friction désinfectante à l’aide d’un gel ou d’une solution hydro-alcoolique, ou porter des gants stériles. III. INDICATIONS Les principales indications de la pose d’un cathéter sont : L’hydratation ; Les transfusions ; L’administration de médicaments. IV. CONTRE-INDICATIONS ABSOLUES Le cathéter ne doit pas être inséré : Du côté où un curage ganglionnaire axillaire a été réalisé ; Au niveau d’une prothèse orthopédique ou vasculaire; Chez un malade ayant un cancer ou un antécédent tumoral ; Chez un patient présentant une fistule artério-veineuse. V. CONTRE-INDICATIONS RELATIVES Le cathéter ne doit pas être inséré : Du côté hémiplégique ; Au niveau de lésions cutanées suintantes. infectieuses ou VI. CHOIX DU CATHETER Le choix du cathéter se fait en fonction : Du degré d'urgence (préférer un cathéter de gros calibre pour un remplissage vasculaire rapide) ; Du capital veineux du patient. Il existe des cathéters : - Radio-opaques ; - Avec ou sans ailettes ; - Avec ou sans site d'injections. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 54 Calibre GA et mm 24 GA - 0,7 mm 22 GA - 0,9 mm 20 GA - 1,1 mm 18 GA - 1,3 mm 16 GA - 1,7 mm 14 GA - 2,1 mm Débit ml/min 24 36 62 105 215 330 VII. MATERIEL Pour poser un cathéter périphérique court, il faut préparer : Un plateau propre ; Un garrot veineux ; Des gants non stériles ; Une tubulure à perfusion (perfuseur) + robinet à trois voies ; Des cathéters périphériques courts (en prévoir 2) ; Un soluté à perfuser ; Un pied à perfusion ; Un container pour évacuation du matériel piquant ou tranchant ; Un sac rouge pour les déchets médicaux ; Des compresses pour pansement occlusif de préférence transparent, stérile ; Un antiseptique. VIII. TECHNIQUE Se laver les mains ; Préparer la perfusion ; Purger la tubulure avec un robinet à trois voies ; Nettoyer (raser si poils) largement la zone à ponctionner au savon ; Désinfecter la peau avec un antiseptique, le laisser en contact pendant 30 secondes ; Repérer la veine ; Mettre des gants à usage unique ; Insérer le garrot ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 55 Introduire délicatement le cathéter dans la veine ; Jeter l'aiguille dans le container ; Connecter la perfusion purgée ; Vérifier le retour veineux ; Fixer le cathéter avec un pansement transparent ; Régler le débit de la perfusion ; Marquer la date ; Faire des transmissions écrite et orale ; Chez les adultes, le cathéter doit être inséré de préférence aux membres supérieurs. Un cathéter inséré au niveau du membre inférieur doit être retiré aussi rapidement que possible pour en replacer un autre au membre supérieur. Le risque d’infection du cathéter est lié, à la fois au risque de thrombophlébite et à la densité de la flore cutanée locale ; Chez les enfants, la main, le dessus du pied et le cuir chevelu peuvent être utilisés ; Privilégier le membre supérieur, mains et avant-bras, en commençant par la partie distale du membre et en évitant les plis : veine basilique, veine céphalique, veine de la face du bras, veine de la face dorsale de la main. IX. SURVEILLANCE La surveillance est essentiellement celle du risque infectieux. Plus le cathéter reste longtemps en place, plus le risque infectieux grandit (souillures lors des injections intra-tubulaires répétées). C'est pourquoi la surveillance doit être minutieuse en vérifiant : L’étanchéité du pansement (à changer en cas de décollement, de fuites ou de souillure) ; Le point de ponction : rougeur, douleur, chaleur, œdème, écoulement purulent, cordon rouge ou induré La présence d'un seul de ces signes impose le retrait du cathéter ; L’extravasation (diffusion du produit en sous-cutané et non plus en intraveineux) se manifeste généralement Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 56 par une rougeur et un œdème en amont du point de ponction ; La fièvre, les frissons, les sueurs ; Certains médicaments peuvent induire des nécroses (ex : drogues vaso-actives, produits de chimiothérapie). C’est d’ailleurs pour cette raison que leur indication en voie veineuse périphérique est limitée. X. REMARQUES Les injections dans les tubulures doivent se pratiquer de façon antiseptique ; Penser à faire participer le patient, s’il est conscient ! Lui demander de signaler toute fuite et toute douleur ; Veiller au bon écoulement des perfusions (tubulures non coudées, robinets ouverts), sinon, la voie veineuse risque de se boucher ; Le débit doit être contrôlé régulièrement, afin d'assurer le respect de la prescription. XI. BIBLIOGRAPHIE Haute autorité santé (HAS) Société Française d’Hygiène Hospitalière (SFHH) Evaluation et amélioration des pratiques Pose et entretien des cathéters veineux périphériques, avril 2007 MA Laubscher, directeur des services HUG… P. Dayer, directeur médical HUG Pose et entretien d’un cathéter veineux périphérique… octobre 2014 Prévention des infections liées aux cathéters veineux. SFHH 2005, synthèse des recommandations argumentaires Fiche pratique cathéter veineux périphérique CCLIN sud est CHU Lyon, 2014 Cours IFSI. Pose de voie veineuse périphérique, octobre 2012. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 57 L’UTILISATION DES MONITEURS DE SURVEILLANCE CARDIOLOGIQUE * M. TBAA Said Technicien de maintenance biomédicale. USI et médecine nucléaire Salle de réanimation chirurgicale, Ligue Patient surveillé via un moniteur multiparamétrique. I. INTRODUCTION Depuis la découverte de l’existence de phénomènes électriques sur les animaux par Galvani (1737-1798) et le premier enregistrement graphique de l’activité électrique cardiovasculaire par Waller en 1887, la technologie et les appareillages ont été beaucoup améliorés ; Nous disposons aujourd’hui, non seulement, des appareils de diagnostic mais aussi des appareils de surveillance en permanence. II. DEFINITION DU MONITEUR MULTIPARAMETRIQUE Un moniteur est un appareil capable de transformer un signal physique en un signal électrique. Ce signal est * Validation : Dr S. LABO, Cardiologue, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 58 ensuite traité, filtré, de façon à permettre sa visualisation, mais aussi son stockage et sa transmission. Cet appareil mesure ces paramètres de façon continue ou cyclique. Il est associé à un système d'avertissement (alarmes). Pour chaque monitorage, nous envisagerons les principes de base, l'intérêt clinique, les principes techniques, les limites de sa mesure, l'entretien et les vérifications avant emploi, le coût et les consommables. III. TYPES DE MONITEURS Le moniteur compact Les paramètres à mesurer sont fixés une fois pour toute. Moniteur Comen C80 Vue gauche Centrale des moniteurs C80 Le moniteur modulaire Comporte un certain nombre d’unités interchangeables, chacune traitant un paramètre : Moniteur MP40 Module multi système Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 vue postérieure 59 Le moniteur de surveillance Le moniteur peut surveiller en permanence plusieurs paramètres : ECG, courbes de pression invasive, température, oxymétrie du pouls, respiration, pression non invasive etc. Les fonctions comprennent l’affichage des traces multiparamètres, des signaux vitaux, des alarmes et des messages. IV. ECRAN D’AFFICHAGE Affichage des courbes I, II, III…choisies par le médecin de la fréquence cardiaque, la saturation en oxygène, la température, le débit cardiaque, la pression artérielle invasive et non invasive et autres paramètres selon le module multiparamètres. V. LES PARAMETRES VITAUX ECG ; Oxymétrie de Pouls (SpO2) ; Pressions Invasives (BP) ; Débit cardiaque ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 60 Température ; Pression Non Invasive (NIBP). VI. LES DERIVATIONS Pour prélever le signal électrique issu de l’activité du cœur, on utilise 3 ou 5 électrodes qui assurent le contact électrique avec le patient. Il existe plusieurs types d’électrodes ECG, selon la particularité du patient qu’il est nécessaire de surveiller : - Electrodes adultes, enfants, etc.… ; - Electrodes sèches ou pré gélifiées ; - Electrodes repositionnables ou non ; - Electrodes amagnétiques pour IRM. VII. EMPLACEMENT DES ELECTRODES Le positionnement des électrodes sur la poitrine produit les meilleurs résultats puisqu’il y a moins de muscles du squelette pour provoquer un artefact. VII.1 Emplacement : trois dérivations L’emplacement optimal peut varier d’un patient à l’autre, selon ses caractéristiques et sa condition physiologique. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 61 Dans beaucoup de cas, on peut améliorer la réception des signaux ECG en déplaçant une ou plusieurs électrodes. VII.2. Emplacement : cinq dérivations Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 62 VIII. PARAMETRAGE DU MONITEUR VIII.1 Gain Le gain désigne la capacité d'un circuit électronique à augmenter la puissance ou l'amplitude d'un signal. Le gain se calcule généralement en effectuant le ratio du signal de sortie sur celui d'entrée. Le gain contrôle l’amplitude de l’onde affichée ; Le gain peut être défini individuellement pour chaque dérivation ou défini de manière identique pour toutes les dérivations ; Exemple des valeurs de gain : 1/4, 1/2, 1, 2, 4, 8... VIII.2 Volume du QRS Le moniteur peut être configuré pour émettre un son à chaque fois qu’un complexe QRS ou une impulsion de déclenchement est détecté avec indicateur visuel. Le volume du son du QRS est réglable par l’utilisateur. VIII.3 Alarme Les alarmes sont classées en trois catégories ou niveaux selon les normes ISO. Les fabricants proposent, pour chaque paramètre, des critères d’alarmes spécifiques, seule la surveillance du paramètre ECG est permanente. La suspension de cette alarme n’est prévue que pour une durée n’excédant pas 3 minutes. VIII.4 Seuils d’alarmes ECG Le réglage des alarmes contient deux échelles pour le réglage des limites d’alarmes : haute et basse ; Le moniteur peut aussi être configuré pour calculer automatiquement les limites d’alarmes par défaut. Les valeurs par défaut sont définies selon les différents fabricants. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 63 VIII.5 Filtre Un filtre électrique peut être sélectionné pour éliminer le bruit du milieu ou la dérive de la ligne de base sur l’onde affichée. Il existe deux types principaux de filtres : Filtre applique une bande passante plus étroite pour les cas où il y a beaucoup d’artefacts dus au mouvement, au bistouri électrique et aux parasites secteurs ; Filtre utilisé en conditions normales de surveillance, permettant une meilleure analyse de la courbe ECG. IX. INTERFERENCES DES DISPOSITIFS D’ELECTROCHIRURGIE AVEC L’ECG Les dispositifs d’électrochirurgie peuvent affecter la surveillance de l’ECG du patient. Un appareil d’électrochirurgie utilise des tensions qui peuvent perturber la surveillance de l'ECG. Les tensions de hautes fréquences (HF) produites par ces appareils, qui s’étalent de quelques centaines à plusieurs milliers de volts, sont présentes sur l'électrode active et sont transférées directement au corps du malade pendant l’électrochirurgie. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 64 X. INTERPRETATION DE L’ELECTROCARDIOGRAMME Analyse du segment ST Détermination manuelle des points de mesure ISO et ST Application Dans le mode manuel, une seule mesure NIBP est prise en compte ; Dans le mode automatique, les mesures sont répétées à des intervalles préprogrammés ; Les adultes et les nouveau-nés peuvent être surveillés, la taille du brassard est variable d’une catégorie à l’autre. Pressions Invasives (BP) Une pression est choisie pour la surveillance basée sur le site (la région du corps du patient où le cathéter est introduit) ; Les taux de pression sont calculés et affichés en mm d’Hg. Les valeurs systoliques, diastoliques et moyennes sont calculées pour chaque voie de pression. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 65 XI. CONTROLE QUOTIDIEN DU MONITEUR Pour le personnel infirmier, quelles sont les règles à respecter, les gestes à faire ou ne pas faire pour une meilleure utilisation des moniteurs de surveillance ? Vérification de l’emplacement des électrodes ; Les câbles ne doivent pas être tordus ; Les électrodes doivent être propres ; Eteindre le moniteur après usage ; Ne jamais désactiver les alarmes ; Etre vigilant aux alarmes ; A la sortie du malade, vérifier la disponibilité des accessoires. Ces précautions permettent d’augmenter la durée de vie et la performance de ces appareils. XII. BIBLIOGRAPHIE www.heart.org www.e-cardiologie.fr Briefings de l’association OSI www.wikipedia.org. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 66 LA TECHNIQUE DE MANIPULATION DES SERVO-VENTILATEURS * Mme BOUHLAL Bahija Responsable de la maintenance Biomédicale des équipements des explorations non invasives M. SALIM Abdelkrim Responsable de la maintenance biomédicale CCV I. INTRODUCTION Le rôle du système respiratoire est d’alimenter le corps en oxygène et d’éliminer le dioxyde de carbone. La fonction des poumons est l’échange gazeux : l’oxygène va de l’air inspiré vers le sang veineux et le gaz carbonique circule dans la direction opposée (du sang veineux vers l’air dans les poumons). Normalement, le travail de la respiration au repos est très faible. Dans des conditions pathologiques, ce travail augmente considérablement les besoins en oxygène, d’où l’appel à une respiration artificielle ou ventilation contrôlée. Pour les malades atteints d’insuffisance respiratoire, le travail est effectué avec l’aide d’un respirateur. Servo-ventilateur 900C/D * Validation : Pr A. BENSOUDA, Responsable de la Réanimation chirurgicale CCV, LigueRabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 67 Le respirateur est un appareil qui assure l’apport d’oxygène dont l’organisme a besoin et favorise le rejet du gaz carbonique. Il est raccordé au patient à l’aide d’un tube endotrachéal. Cette respiration artificielle nécessite : Une source d’oxygène et d’air ; Un circuit inspiratoire ; Un circuit expiratoire ; Un système de valves qui sépare les deux circuits ; Un système de commande qui assure les cycles de ventilation ; Un système d'humidification/réchauffement des gaz inspirés ; Un système de mesures de pressions, de débit dans les modes expiratoire et inspiratoire ; Un système d'alarmes pour surveiller les différents paramètres : (alarme "patient", alarme "respirateur"). II. DIFFERENTS TYPES DE VENTILATEURS On distingue Les ventilateurs d'urgence ; Les ventilateurs d'anesthésie ; Les ventilateurs de réanimation ; Les ventilateurs de pédiatrie. Dans notre service : deux types de servo-ventilateurs, conçus pour les soins intensifs et l’anesthésie, sont utilisés pour les adultes et les enfants. Ces respirateurs, anciens et nouvellement acquis, fonctionnent depuis des années et sont toujours opérationnels, grâce à une maintenance quotidienne. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 68 Principe de fonctionnement Le respirateur est composé de deux principales unités : Une unité pneumatique qui assure le transport du gaz vers le malade ; Une unité électronique qui assure les fonctions de régulation, d’alarmes et de surveillance, fonctions qui sont requises pour la commande de l’unité pneumatique. Circuit interne du servo-ventilateur Description de la face avant Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 69 Modes de ventilation Deux modes sont utilisés : Le patient ne respire pas mode contrôlé. Il est placé sous ventilation en cas d’anesthésie ou d’arrêt cardiaque. Le patient respire mode assisté (en sevrage). Deux paramètres peuvent être contrôlés ou assistés : le débit (volume) et la pression d’inspiration. III. ROLE DE L’INFIRMIER Préparations et préréglages L’infirmier contrôle : Les réglages « normaux » indiqués en vert sur la face avant ; Les réglages indiqués en rouge peuvent présenter un risque pour le patient, ils doivent être utilisés avec précaution. Il vérifie : Le témoin vert qui s’allume ; Le volume minute expiré et la pression des voies respiratoires qui indiquent 0, (sinon appeler la maintenance pour effectuer un étalonnage) ; « L’ALARME ALIM. GAZ » doit être activée ; Les témoins pour « ALARMES VOL. MIN. ET « ALARMES O2 » clignotent et une alarme sonore (sur certains appareils uniquement) est activée ; Il raccorde enfin les gaz (air comprimé et O2). Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 70 IV. CONTROLE DU FONCTIONNEMENT Ce contrôle doit toujours être effectué après le nettoyage du circuit et avant la connexion du patient : Vérifier la pression de travail, le volume minute expiré, la fréquence respiratoire, le temps d’inspiration et le temps de pause ; Vérifier que la pression des voies respiratoires et le manomètre pression de travail indiquent la même valeur pendant l’inspiration et la pause. V. ALARMES Il y a un certain nombre d’alarmes qui protègent le patient contre tout défaut, en alertant le personnel. Les alarmes sont généralement données sous forme de signaux sonores et visuels (témoins rouges et oranges clignotants). Dans le cas d’une panne secteur ou d’un défaut de fonctionnement du respirateur, l’alarme sonore continue est activée. Le patient est protégé contre les pressions élevées à l’aide d’une valve de surpression située dans le circuit inspiratoire. VI. HYGIENE Le gaz qui traverse le circuit inspiratoire du ventilateur et fourni au patient doit être propre. Il passe aussi à travers un filtre antibactérien. Les bactéries du patient vont apparaitre dans le côté expiratoire, un filtre bactérien jetable est connecté à l’entrée expiratoire du ventilateur, ceci réduit le risque de transmission d’infection au personnel et entre les patients ; Les parties du circuit expiratoire qui transportent le gaz doivent être décontaminées et stérilisées et l’échange du filtre bactérien expiratoire est recommandé ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 71 Les différentes parties du circuit inspiratoire doivent être stérilisées ou remplacées par des pièces propres après une durée d’utilisation de 1000 heures ; Tout le personnel doit être informé des risques encourus que présentent le désassemblage et le nettoyage des parties infectées du ventilateur. VII. DESASSEMBLAGE Déconnecter les gaz ; Déconnecter le câble d’alimentation ; Enlever les tuyaux patients ; Nettoyer l’extérieur du ventilateur avec un chiffon trempé dans un désinfectant ; Ouvrir le couvercle de l’unité pneumatique, soulever l’ensemble du canal expiratoire ; Désassembler les différentes parties ; Jeter le tuyau et le filtre bactérien du transducteur de pression avec les déchets médicaux ; Envoyer le kit à la stérilisation. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 72 VIII. ASSEMBLAGE APRES STERILISATION Assembler le canal expiratoire ; Connecter le tuyau du transducteur de pression du côté expiratoire au tube métallique. Le tuyau doit être placé sous le manchon en caoutchouc silicone et ne doit pas être plié ou pincé ; Monter le canal expiratoire ; Vérifier que la valve expiratoire n’est ni courbée, ni tordue ; Vérifier que la valve anti-retour est bien en place dans la sortie expiratoire ; Raccorder le connecteur au transducteur de débit ; Vérifier que les numéros de série du transducteur de débit et du connecteur coïncident ; Effectuer un contrôle de fonctionnement ; L’humidité peut être éliminée comme suit : - Allumer le respirateur ; - Connecter les gaz ; - Connecter un ballon d’essai au raccord en Y et laisser celui-ci fonctionner pendant environ 15 min avec un volume minute insufflé de 7,5 l/min. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 73 IX. CONCLUSION L’infirmier doit s’assurer que le servo-ventilateur est prêt à l’utilisation, calibré et contrôlé par la maintenance avant d’être branché sur le malade. Il peut contacter le secteur biomédical pour une éventuelle assistance technique. X. BIBLIOGRAPHIE Documentation d’utilisation et technique du servoventilateur délivrée avec l’appareil par le fournisseur. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 74 LA TECHNIQUE ET LA MANIPULATION DU DEFRIBRILLATEUR * M. SALIM Abdelkrim Responsable de la maintenance biomédicale CCV I. INTRODUCTION La fibrillation ventriculaire est une arythmie qui met la vie du patient en danger et qui se manifeste par une anarchie électrique et motrice complète. La défibrillation est l'administration d’un courant électrique au myocarde, soit directement à la cage thoracique ouverte, soit indirectement à travers le thorax et ce, dans le but d'arrêter la fibrillation ventriculaire. Les tracés ECG suivants montrent les situations dans lesquelles la défibrillation est indiquée afin de ramener le rythme cardiaque à un rythme sinusal normal. II. LA DEFIBRILLATION CARDIAQUE La défibrillation cardiaque est l’administration d’un choc électrique externe qui consiste à dépolariser l’ensemble du myocarde en lui délivrant une énergie électrique à travers le thorax à l’aide de deux palettes (électrode positive et électrode négative) reliées à un défibrillateur. * Validation : Pr A. BENSOUDA, Responsable de la Réanimation chirurgicale CCV, LigueRabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 75 Le cœur est placé sur le trajet du courant électrique, une fois le foyer automatique exercé, le nœud sinusal reprend son rythme. Placement des électrodes et passage du courant électrique intrathoracique. Le défibrillateur est un appareil qui permet d'administrer cette énergie grâce à deux électrodes placées sur le thorax. III. POURQUOI DEFIBRILLER ? La défibrillation appelée aussi « choc électrique externe ou cardioversion », est le geste médical consistant à faire passer volontairement et de manière brève un courant électrique provoquant une dépolarisation du myocarde, ce qui permet au nœud sinusal de reprendre son rôle de stimulateur cardiaque naturel et rétablir une activité électrique normale et coordonnée. IV. DIFFERENTS TYPES DE DEFIBRILLATEURS Il existe à la Ligue plusieurs types de défibrillateurs automatiques qui sont des défibrillateurs/moniteurs dotés d’un écran d’affichage, d’un enregistreur d’ECG et de touches de sélection : Sélection (secteur ou batterie) ; Dérivations (DI, DII, DIII et palettes) ; Fréquence cardiaque ; Sélection d’énergie ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 76 Sélection de gain (amplitude) ; Connecteur de palettes ou électrodes internes (fast patch, spatules…) ; Connecteur câble ECG-patient. Types de défibrillateurs V. PRINCIPE DE LA DEFIBRILLATION Le défibrillateur est un appareil qui permet d'administrer cette énergie grâce à deux électrodes placées sur le thorax, l’une sur l’apex, l’autre sur le sternum. La plupart du temps, on associe à ce défibrillateur un ECG afin de visualiser les battements cardiaques. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 77 VI. FONCTIONNEMENT DU DEFIBRILLATEUR Son fonctionnement est basé sur un stockage d’énergie dans un condensateur qui se charge et se décharge au moment du choc. Trois temps sont à respecter : - Temps de charge variant de 7 à 15 s ; - Temps de décharge variant de 3 à 9 ms ; - Temps de conservation de charge 60 s (en cas d’annulation de choc). VII. MODE DE FONCTIONNEMENT D'UN DEFIBRILLATEUR Deux modes sont possibles : Le mode synchronisé repose sur le principe de la détection de l'onde R de l'ECG et de l'autorisation de l'application du choc après une temporisation donnée. Ce mode est réservé aux arythmies cardiaques ; Le mode non-synchronisé est utilisé en cas de grande urgence ou d’une tachycardie. VIII. UTILISATION DU DEFIBRILLATEUR Pour procéder à une défibrillation, il faut suivre les étapes suivantes : Mettre l’interrupteur général sur « marche » ; Appuyer sur ON ; Sélectionner l’énergie qui varie de 0 à 360 joules ; Prendre les palettes avec précaution ; Utiliser le gel de défibrillation sur les surfaces plates des palettes ; Positionner la palette « sternum » sur la partie supérieure droite de la poitrine du patient, sous la clavicule ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 78 Positionner la palette « apex » sur la partie inférieure gauche au-dessous de la pointe du cœur, à gauche du mamelon ; Eviter l’application continue du gel ou crème entre les deux palettes ; Eviter le contact du gel avec les poignées des palettes car cela peut provoquer un arc électrique ou brûlures sévères ; Décharger l’énergie en appuyant simultanément sur les deux boutons de décharge sur les palettes ; Relâcher les boutons ; Observer le patient et l’affichage du moniteur pour évaluer le résultat de l’ECG ; Mettre le défibrillateur hors tension et nettoyer les palettes avant de les mettre dans leur compartiment. IX. DANGERS D'UTILISATION Les défibrillateurs sont des appareils sûrs, mais restent potentiellement dangereux en raison de leur haute tension électrique de sortie ; Une mauvaise technique d'utilisation entraîne un choc accidentel de l'opérateur ou d'autre personnel dans les environs, par exemple si quelqu'un est en contact avec le chemin emprunté par la décharge électrique. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 79 X. PRECAUTIONS A RESPECTER Ne pas toucher le patient en défibrillation ; Ne pas utiliser l’alcool pour nettoyer la poitrine du patient (l’alcool est inflammable) ; Ne pas utiliser le défibrillateur sur un patient qui est en contact avec l'eau ; Ne pas utiliser le défibrillateur sur le patient gisant sur une surface conductrice ; Ne pas toucher la victime alors que le défibrillateur est en phase d'analyse. Ne pas défibriller le patient à proximité de produits inflammables, tels que l'essence ou l’oxygène. Ne pas brancher d’autres appareils en parallèle. L’appareil doit toujours être branché au secteur pour charger la batterie. XI. ALARMES L’inspection visuelle de l’appareil constitue une partie importante du contrôle du défibrillateur ; Un système d’alarmes est activé au moment de la charge et de la décharge de l’énergie et quand le connecteur des palettes est déconnecté ; Une alarme visuelle et sonore est activée si la fréquence cardiaque est hors limite. XII. BIBLIOGRAPHIE Documentation technique délivrée avec l’appareil par le fournisseur. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 80 LE DIAGNOSTIC INFIRMIER EN CARDIOLOGIE * M. BENTAMMAR Chakib Infirmier de l’Unité des soins intensifs I. INTRODUCTION Le diagnostic infirmier est l’énoncé d’un jugement clinique sur les réactions aux problèmes de santé présents ou potentiels d’un malade. D’une façon générale, il est centré sur les besoins de la personne et non sur sa pathologie. Le diagnostic décrit une procédure de soins infirmiers qui se présente sous forme de trois axes appelés communément D/A/R (Données/Actions /Résultats). La procédure évolue dans le temps en fonction des signes présentés par le malade et des hypothèses diagnostiques émises. Pour cet article, nous nous sommes inspirés essentiellement des publications de l’Association Nord Américaine pour les Diagnostics Infirmiers. II. HISTORIQUE Au fil de l’histoire de la profession, la perception du soin infirmier a considérablement évolué et le diagnostic infirmier répond actuellement, entre autres, à un besoin de la profession d’acquérir plus d’autonomie, de reconnaissance et de qualité de soins au profit de la personne soignée. * Validation : Dr F. EL KENNASSI, Chirurgien CCV, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 81 Culturellement, le principe du diagnostic infirmier sous forme de Données/Actions/Résultats s’inspire fortement du modèle économique nord américain de l’économie sociale selon lequel : un patient est aussi un client, à qui le processus de soins infirmiers et le plan de soins infirmiers sont « vendus » comme produit de consommation. III. CLASSIFICATIONS Nous estimons utile de présenter les deux principaux types de classification des diagnostics infirmiers, celui par catégories et celui par besoins. III.1 Classification par catégories majeures L’Association Nord Américaine pour les Diagnostics Infirmiers (ANADI) classe les diagnostics en cinq catégories majeures : 1. Diagnostic initial Etat présenté par la personne soignée et présence objective de signes cliniques - exemple : troubles du rythme cardiaque ; 2. Diagnostic du type de risque Etat que la personne ne présente pas, mais dont la survenue est favorisée par d’autres problèmes exemple : risque d’altération de l’état cutané (escarres) lié à une mobilité réduite ; 3. Diagnostic possible Un état que peut présenter une personne mais dont l’hypothèse diagnostique n’est pas validée par des critères suffisants - exemple : possible déficit de volume liquidien lié à des vomissements fréquents depuis quelques jours se manifestant (pour l’instant) par un pouls accéléré ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 82 4. Diagnostic de syndrome Lorsque plusieurs états critiques sont présentés par la personne qui ont tous la même origine intrinsèque exemple : syndrome du déficit de soins personnels lié à l’incapacité d’utiliser les toilettes, de se mouvoir, de s’alimenter… ; 5. Diagnostic centré sur le bien-être Décrit le potentiel d’amélioration de l’état général. III.2 Classification par besoins La pratique quotidienne retient essentiellement la classification selon les quatorze besoins fondamentaux décrits par Virginia Henderson**. 1. Respirer Dégagement inefficace des voies respiratoires ; Echanges gazeux perturbés ; Intolérance au sevrage de la ventilation assistée ; Mode de respiration inefficace ; Impossibilité de maintenir une respiration spontanée ; Risque élevé de suffocation ; Risque de fausse route ; Risque d’intoxication. 2. Boire et manger Alimentation déficiente ; Alimentation excessive ; Denture altérée ; Nausées ; ** Virginia Henderson obtient son diplôme d'infirmière en 1921 et a contribué par ses enseignements et son travail de référencement de tous les écrits infirmiers à développer la conception de la profession infirmière, publia en 1960 une théorie relative aux besoins des individus et aux soins infirmiers. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 83 Troubles de déglutition ; Déficit de volume liquidien (déshydratation) ; Excès de volume liquidien (œdème). 3. Eliminer Constipation diarrhée (ou risque) ; Déficit d’utiliser les toilettes ; Elimination urinaire altérée (incontinence réflexe, fonctionnelle …) ; Incontinence fécale. 4. Se mouvoir et maintenir une bonne posture Fatigue ; Difficulté à la marche ; Difficulté de transfert ; Intolérance à l’activité ; Irrigation tissulaire inefficace ; Mobilité physique réduite ; Mobilité réduite en fauteuil ; Mode de vie sédentaire ; Rétablissement postopératoire retardé ; Risque de syndrome d’immobilité. 5. Dormir et se reposer Fatigue physique ; Sommeil perturbé (voire privation) ; Motivation à améliorer son sommeil. 6. Se vêtir et se dévêtir Déficit de soins personnels : se vêtir / soigner son apparence. 7. Maintenir la température du corps dans les limites de la normale Hypothermie ; Hyperthermie ; Thermorégulation inefficace. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 84 8. Etat de propreté de la peau et des téguments Atteinte de l’intégrité de la peau ; Atteinte de l’intégrité des tissus ; Atteinte de la muqueuse buccale ; Déficit de soins personnels : se laver / effectuer les soins d’hygiène ; Denture altérée. 9. Eviter les dangers Anxiété ; Automutilation ; Chagrin chronique ; Déni non constructif ; Deuil anticipé ; Deuil dysfonctionnel ; Diminution chronique de l’estime de soi ; Diminution sensationnelle de l’estime de soi ; Douleur aiguë ; Douleur chronique ; Dysréflexie autonome ; Entretien inefficace au domicile ; Identité personnelle perturbée ; Image corporelle perturbée ; Syndrome d’inadaptation à un changement de milieu ; Peur ; Prise en charge inefficace du programme thérapeutique ; Prise en charge inefficace du programme thérapeutique de la famille ; Risque d’accident ; Risque d’infection ; Risque d’intoxication ; Risque de traumatisme ; Risque de suicide ; Risque de violence envers les autres. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 85 10. Communiquer avec ses semblables Communication verbale altérée ; Dysfonctionnement sexuel ; Habitudes sexuelles perturbées ; Isolement social ; Risque de sentiment de solitude ; Troubles de la perception sensorielle (préciser : auditive, gustative, tactile ou visuelle). 11. Agir selon ses croyances et ses valeurs Angoisse face à la mort ; Détresse spirituelle ; Motivation à améliorer sa pratique religieuse ; Motivation à améliorer son bien-être spirituel ; Perte d’élan vital chez l’adulte ; Perte d’espoir ; Pratique religieuse perturbée ; Sentiment d’impuissance. 12. S’occuper en vue de se réaliser Conflits familiaux ; Conflit face au rôle parental ; Exercice du rôle parental perturbé ; Perturbation de l’attachement parent-enfant ; Motivation à améliorer ses stratégies d’adaptation ; Motivation d’une famille à améliorer ses stratégies d’adaptation. 13. Se recréer Activités de loisir insuffisantes ; Absence d’épanouissement. 14. Apprendre Confusion aiguë ; Confusion chronique ; Connaissances insuffisantes ; Errance ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 86 Motivation à améliorer ses connaissances ; Troubles de la mémoire. IV. BIBLIOGRAPHIE www.sniil.fr/.../129-diagnostic-infirmier-anadi-selon-les 14-besoins-fondamentaux-de-virginie-henderson www.sideralsante.fr/.../pdfs/diagnostics-infirmiers-listedsi-499.pdf Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 87 L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DES MALADES EN PRE ET POST DILATATION CARDIOVASCULAIRE * M. BENTAMMAR Chakib Infirmier de l’Unité des soins intensifs I. INTRODUCTION Tout malade admis en vue d’une dilatation mitrale, pulmonaire, coronaire ou périphérique, peut se poser plusieurs questions au cours de son séjour. Le personnel soignant doit répondre à ses questions, le conseiller, lui fournir un service complet pour l’assurer, le soulager et en même temps le rendre coopérant. Pour cela, il doit prendre en considération : L’âge ; Le sexe ; La langue parlée ; L’appartenance géographique ; Le niveau de scolarité ; Le niveau intellectuel ; La profession ; D’autres particularités (maladies chroniques, handicap physique, maladies mentales…). II. LES DIFFERENTS TYPES DE DILATATION Les dilatations sont réalisées très fréquemment dans notre service. On en distingue principalement quatre types : * Validation : Dr P.E. KONAN, Cardiologue, USI, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 88 II.1 La dilatation percutanée du rétrécissement mitral (RM) Appelée également commissurotomie mitrale percutanée, elle consiste à introduire dans une veine fémorale, une sonde munie à son extrémité d'un ballonnet gonflable. Elle monte jusque dans l'oreillette droite, franchit le septum inter-auriculaire puis est placée au contact de l'orifice mitral. Le ballonnet, gonflé à ce niveau, rompt les commissures fusionnées du RM. II.2 La dilatation coronaire Elle consiste à dilater, au moyen d’un ballonnet par voie fémorale ou radiale, une artère coronaire rétrécie afin de rétablir un flux sanguin normal. Elle est indiquée en urgence dans le syndrome coronarien aigu. II.3 La dilatation pulmonaire Le cathétérisme interventionnel de la sténose de l’artère pulmonaire consiste à lever l’obstacle à l’éjection du ventricule droit par l’intermédiaire d’un ballonnet qui est gonflé au niveau de la valve pulmonaire. Il permet ainsi d’ouvrir la fusion des commissures sigmoïdes de la valve pulmonaire. II.4 La dilatation périphérique La dilatation périphérique consiste à dilater des rétrécissements présents sur les artères des jambes (artérite des membres inférieurs) ou du rein. Pour cela on utilise un ballonnet coulissant sur un guide métallique. Ce ballonnet est gonflé pour dilater l'artère puis dégonflé et retiré. Dans la majorité des cas, une prothèse (stent) est mise en place. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 89 II.5 La dilatation aortique Elle consiste en l’ouverture, à l’aide d’un ballonnet, de la valve aortique rétrécie. II.6 La dilatation de la coarctation de l’aorte Elle consiste à gonfler un ballonnet dans la portion de l’aorte rétrécie. Elle se voit à tous les âges, du nouveau-né à l’adulte. III. CONSEILS EDUCATIFS DU MALADE Les conseils éducatifs font partie de la pratique quotidienne des infirmiers. Ils contribuent à la réussite de l’acte médical, minimisent ou évitent les complications secondaires et mettent le malade en confiance. Celui-ci, inquiet, se pose des questions sur l’acte qu’il doit subir. Exemple de la dilatation coronaire : Que sont les artères coronaires ? Pour fonctionner, le muscle cardiaque ou myocarde a besoin d’oxygène. Celui-ci est fourni par le sang circulant dans les artères coronaires situées à la surface du cœur. Quand celles-ci sont rétrécies, cela donne des douleurs thoraciques appelées : angine de poitrine. Quand elles se bouchent complètement, cela provoque un infarctus du myocarde. Pourquoi me propose-t-on une dilatation coronaire ? En dehors des médicaments qui, parfois, peuvent suffire, deux méthodes permettent de rétablir un courant sanguin normal au niveau des artères coronaires : - Le pontage coronarien qui est une intervention chirurgicale ; - La dilatation des artères coronaires qui est une méthode non chirurgicale. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 90 Combien de temps dure en général l’examen ? La durée d’une dilatation coronaire peut aller de 20 minutes dans les cas faciles et jusqu’à 1-2 heures pour les cas difficiles. - - Comment se passe la dilatation coronaire ? Vous devez être à jeun depuis 6 heures avant la dilatation ; La dilatation coronaire s’effectue comme la coronarographie dans une salle de radiologie, sous anesthésie locale, en présence d’un anesthésiste dont le rôle est d’administrer au patient des médicaments de façon à ce qu’il soit calme et détendu ; Vous serez allongé sur une table et une caméra se déplacera au-dessus de votre poitrine pendant l’examen. IV. ROLE DE L’INFIRMIER Le malade est admis en urgence pour douleurs thoraciques insupportables ou à froid, après une angine de poitrine traitée médicalement. Il doit être bien accueilli et correctement installé dans son lit. Avant la dilatation L’infirmier doit se référer au dossier du malade qui contient les renseignements administratifs et cliniques du patient, afin de pouvoir donner les conseils éducatifs nécessaires et répondre convenablement aux différentes questions du patient. La création d’un climat de confiance calme le malade, le rassure et l’angoisse de la famille est gérée convenablement. Le déroulement de la technique lui est expliqué ainsi : - Le jour de la dilatation, il devra rester à jeun ; - L’acte sera réalisé sous anesthésie locale ; - Après la dilatation, il sera de retour dans son lit et sera surveillé de près ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 91 - Il devra garder la position allongée et le membre ponctionné, immobilisé. La préparation technique débute par la vérification du bilan sanguin, la prise des constantes… la préparation cutanée, avant le transport du malade à la salle de cathétérisme. - Après la dilatation Installer le malade dans son lit en position dorsale ; Insister sur l’immobilisation du membre ponctionné pour éviter les complications éventuelles ; Surveiller le point de ponction ; Surveiller les constantes ; Faire les bilans sanguins demandés, ECG ; Veiller à l’ablation du désilet en cas d’angioplastie coronaire ; Autoriser les repas après une heure ; Mettre à la portée du malade un urinoir, une sonnette et ses affaires personnelles. A la sortie du malade La dilatation étant réussie, le patient satisfait, sortira pour regagner son domicile. Il est nécessaire de consacrer une séance de sensibilisation au malade et à sa famille, afin de prévenir les complications et les rechutes. - Donner les conseils aux hypertendus ; - Stabiliser le diabète en suivant correctement le traitement et les conseils médicaux ; - Respecter les prescriptions médicales (traitements, bilans de contrôle, explorations, consultations de contrôle) ; - Contacter le médecin traitant en cas d’urgence ; - Réduire le poids en excès ; - Lutter contre la sédentarité en pratiquant une activité physique modérée (marche) ; - Bien gérer son stress ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 92 - Programmer des voyages ou des sorties avec la famille, les amis ; Eviter le tabac ; Veiller à une bonne hygiène corporelle et vestimentaire ; Eviter les aliments riches en graisses animales ; Eviter les aliments en boites de conserve ; Consommer davantage de poissons grillés ; Consommer davantage de légumes ; Consommer modérément les fruits (diabète). V. CONCLUSION L’éducation et les conseils aux malades restent une nécessité absolue dans la pratique de la profession infirmier (e) et constituent un complément dans la prise en charge globale des malades. On peut envisager des supports éducatifs qui visent à sensibiliser et conseiller les malades cardiaques : Dépliants avec conseils ciblés et illustration par des images ; Supports audio sur CD ; Supports audiovisuels ; Mettre à jour le site web qui doit comprendre des conseils, des vidéos éducatives de même qu’un forum pour les malades afin de recevoir des réponses et des informations complémentaires concernant leurs cas. VI. BIBLIOGRAPHIE Référentiels des soins infirmiers en cardiologie et chirurgie cardiovasculaire (LNLCMCV) Manuel 1 - Manuel 2 www.pifo.uvsq.pedagogie/cardiointerventionnelle. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 93 LES ANTISEPTIQUES EN CARDIOLOGIE * M. EL ASRI Abdellatif Technicien responsable du secteur de l’hygiène I. CONTEXTE DES SOINS EN CARDIOLOGIE En cardiologie, le contexte des soins est caractérisé par la nécessité d’un suivi régulier des malades et par l'évaluation des processus de soins tenant compte des indicateurs hospitaliers, tels que : les admissions, le Taux d’Occupation Moyen (TOM), la Durée Moyenne de Séjour (DMS)… L'application rigoureuse des données des fiches techniques des soins est le garant de la sécurité des malades. L'assiduité des acteurs et leur disponibilité est l’autre garant de la qualité des soins. Enfin, la vigilance permanente en matière d'hygiène hospitalière évite l’apparition des maladies nosocomiales. I.1 Principales causes des Infections Associées aux Soins (IAS) Parmi ces causes, nous citerons : La concentration importante de germes en milieu hospitalier ; L’augmentation du nombre des malades immunodéprimés ; L’augmentation de la résistance des germes ; L’augmentation de l'usage des techniques diagnostiques et thérapeutiques agressives et invasives ; Le déplacement ou le transfert des malades d’une unité à une autre ; * Validation : Dr A. BENOMAR, Biologiste, Chef du Laboratoire, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 94 L’insuffisance de formation du personnel, (acteur direct ou indirect dans les processus de soins) ; Le manque de prise de conscience du danger des IAS notamment chez les usagers. I.2 Répercussions des IAS Ces répercussions sont de l’ordre de deux, directes et indirectes : Les répercussions directes des infections se traduisent par : - L’allongement de la DMS, du TOM, des rendez-vous, des programmes des actes… ; - La problématique de l’antibiothérapie face aux résistances des germes. Elles sont indirectes par leur action sur : - La qualité des soins et l’image de marque de l’établissement ; - Le travail par une surcharge parfois insupportable ; - L’augmentation des dépenses des soins. II. MOYENS DE LUTTE CONTRE LES IAS Ces infections, associées aux soins, peuvent être jugulées par : Une hygiène efficace ; Une organisation maitrisée des circuits des patients ; Une utilisation de moyens protégés en matière de communication et de visites des usagers ; Une prévention par des moyens appropriés en matière de soins. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 95 III. LES ANTISEPTIQUES III.1 Définition L'antisepsie a été étudiée expérimentalement au XVIII e siècle par John Pringle et Joseph Lister, inspirée des travaux de L. Pasteur sur les fermentations. Un antiseptique est un désinfectant à usage corporel. Il s’agit d’un produit qui tue ou prévient la croissance des micro-organismes tels les bactéries, les champignons et les virus qui se déposent sur les surfaces externes ou internes du corps. Les antiseptiques sont à distinguer des antibiotiques qui eux, agissent seulement contre les bactéries. III.2 Caractéristiques L'antiseptique peut être : - Fongicide : contre les champignons ; - Bactéricide : contre les bactéries ; - Virucide : contre les virus ; - Sporicide : contre les spores. Il s'agit de produits utilisés dans des conditions bien définies par les protocoles des soins. III.3 Catégories On distingue trois catégories d’antiseptiques : III.3.1 Les antiseptiques majeurs : bactéricides à large spectre Les biguanides - Chlorhexidine : antisepsie de la peau saine avant la chirurgie ; - Hibiscrub, Plurexid : solution moussante pour lavage des mains, nettoyage de la peau lésée et des muqueuses (gynécologie) ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 96 - Paroex, Préxidine, Collunovar : pour les bains de bouche ; Les halogénés : Les dérivés iodés La bétadine - Solution alcoolique : pour antisepsie de la peau saine avant la chirurgie ; - Solution dermique : pour antisepsie du champ opératoire, des plaies et brûlures superficielles, des affections de la peau susceptibles de se surinfecter ; Compresses imprégnées ; Gel : pour antisepsie des plaies ou brûlures superficielles et peu étendues ; Solution moussante : lavage antiseptique et chirurgical de la peau et des mains, douche préopératoire ; Solution gynécologique - ovules : traitement d’appoint des affections vaginales à germes sensibles ; Solution pour irrigation oculaire, chirurgie des yeux : ne doit pas être employé comme collyre, ne doit pas être injectée ; Solution pour bain de bouche : infections limitées à la cavité buccale. Les dérivés chlorés : le Dakin - Antisepsie de la peau et des muqueuses ; - Utilisation particulière en cas d’accident d’exposition au sang devant un risque de transmission du VIH et du VHC par le sang et les liquides biologiques ; - Il agit rapidement sur les germes Gram+ et Gram - ; - Il est actif sur le mycobactérium tuberculosis en 30 secondes ; - Sensation de brûlure sur une peau lésée ; - Délai d’utilisation après ouverture : 15 jours ; - Aucune contre-indication. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 97 III.3.2 Les antiseptiques mineurs : bactériostatiques à spectre étroit Les bactéricides à spectre étroit (Cétavlon) : peuvent contrecarrer l’action contraceptive des spermicides en application gynécologique. En ce qui concerne le Cétavlon, ne pas utiliser sur les muqueuses ou sous pansement occlusif. Durée de conservation du produit après ouverture : 1 à 2 semaines ; Les carbalinides : Solubacter, Septivon : usage gynécologique, affections bactériennes en traitement d’appoint. Eviter le contact oculaire. Conservation 2 semaines après ouverture ; Les diamidines : Hexamidine pour affections bactériennes ou susceptibles de surinfections. Conservation 8 jours après ouverture ; Les acides : borique (préparation) ou salicylique : Dermacide : kératolytique, détersion de la peau et des muqueuses. Eviter le contact oculaire. Contre-indiqué chez l’enfant de moins de 30 mois. Se conserve 2 semaines après ouverture ; Les dérivés métalliques : Nitrate d’argent, sulfate de cuivre et de zinc. Antisepsie des plaies, cicatrisant et desséchant. A utiliser pour un patient unique. III.3.3 Les antiseptiques à déconseiller Considérés à tort comme antiseptiques : Les dérivés mercuriels : Chromaplaie, Mercryl. Eviter le contact avec les muqueuses et les yeux, néphrotoxicité, HTA, accidents neurologiques, effets systémiques si utilisation prolongée. Ne pas associer avec les produits iodés ; L’eau oxygénée : spectre mauvais, action hémostatique et détergent ; Les colorants : éosine, solution de Milian, violet de Gentiane : action desséchante, contamination fréquente, pas de propriété antiseptique. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 98 L’alcool à 70 % : contamination possible, inactif sur les spores, allergisant pour les enfants de moins de 30 mois. III.4 Protocole général d’application Détersion, nettoyage à l’aide d’un savon doux ; Elimination d’une partie de la flore cutanée ; Rinçage à l’eau stérile ; Séchage par tamponnement avec compresses sèches pour ne pas diluer l’antiseptique à appliquer ; Application de l’antiseptique compatible avec le savon utilisé précédemment ; Séchage à l’air libre, indispensable au temps d’action de l’antiseptique. Précautions d’emploi Antiseptiques iodés (Bétadine) - Contre-indication en cas d’hypersensibilité à l’iode, en association avec les produits mercuriels, et chez le nouveau-né ou prématuré ; - Risque de dysfonctionnement thyroïdien en cas d’utilisation avant l’âge de 30 mois chez l’enfant, à utiliser avec prudence en application brève peu étendue, avec rinçage à l’eau stérile ; - Ne pas utiliser sur les muqueuses de l’enfant avant 5 ans, en cas de grossesse 2ème et 3ème trimestres, allaitement (risque d’hyperthyroïdie de l’enfant ou de goître néonatal), ou sur brûlé si la surface de brûlure est supérieure à 10 % ; - Rares chocs anaphylactiques, mais dermites de contact possibles. Effets systémiques en cas de pansement occlusif. Délai d’utilisation après ouverture du flacon : un mois. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 99 Recommandations et conseils généraux à l’utilisation des antiseptiques - Ne jamais mélanger ou employer successivement 2 antiseptiques différents ; - Utiliser un savon antiseptique et un antiseptique de la même famille ; - Surveiller la tolérance locale ; - Ne pas rincer l’antiseptique (sauf en pédiatrie ou en irrigation de cavités) ; - Diluer et rincer les antiseptiques moussants avec de l’eau ; - Précautions +++ chez le nourrisson ; - Conserver les flacons à l’abri de la lumière et des sources de chaleur ; - Ne pas reconditionner, ne pas transvaser ; - Respecter les délais d’utilisation après ouverture ; - Manipuler proprement lors de l’ouverture et de la fermeture des flacons ; - Préférer l’utilisation des uni-doses ou des petits conditionnements ; - Jeter les uni-doses après chaque utilisation pour un patient. IV. CONCLUSION En milieu de soins, l'utilisation des antiseptiques est une culture professionnelle nécessaire et indispensable à l'accomplissement de tout acte visant la qualité des prestations ; Notre Fondation accorde une attention et un intérêt particulier à la mise en œuvre de toutes les conditions favorables pour la réussite de toutes les pratiques médicales et infirmières et qui passent par l'application stricte de l'asepsie et de l'antisepsie. V. BIBLIOGRAPHIE Internet : http://cclin-sudouest. Personnes ressources : M. Ali Laâbidi, M. Abdellah Kerimes Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 100 LA PLANIFICATION ET l’ORGANISATION DES SOINS INFIRMIERS * M. BOUKHALFA Abdeslam Infirmier chef du Service de Cardiologie « A » I. DEFINITION DE LA PLANIFICATION La planification est une opération qui, dans la démarche des soins infirmiers, consiste à fixer les objectifs de soins et les délais pour les atteindre, à programmer les actes de soins infirmiers sur un support et à organiser leur mise en œuvre ainsi que leur évaluation. La répartition dans le temps des actions de soins à dispenser à l’ensemble des patients du service est un moyen de coordination et de contrôle de toutes les activités infirmières. II. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION DES SOINS INFIRMIERS La planification en soins infirmiers a pour objectifs de : Assurer la continuité des soins ; Faciliter l’estimation de la charge de travail et la répartition équitable des tâches ; Permettre une prévision correcte des moyens nécessaires pour la réalisation des soins ; Augmenter la sécurité dans les soins en réduisant le risque d’oubli ; Mettre un plan de soins individuels et sur mesure. Elle doit être toujours centrée sur la personne soignée. * Validation : M. A. BENSASSI : Chef de Service de la Formation Continue, Hôpital Ibn Sina - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 101 III. OUTILS DE LA PLANIFICATION DES SOINS INFIRMIERS Les outils de planification des soins dépendent de leur organisation et de leur suivi. Les outils utilisés sont essentiellement : Le dossier des soins infirmiers ; Le registre des transmissions infirmières ; La planification horaire des soins ; Et les réunions du staff infirmier. IV. CRITERES DE LA PLANIFICATION DES SOINS INFIRMIERS La planification doit : Etre claire, complète, précise, lisible par tous, réajustée continuellement en tenant compte des événements et en respectant le secret professionnel ; Tenir compte de l'ensemble des besoins et des soins dispensés : - Soins issus de la prescription médicale écrite, datée, signée du médecin prescripteur ; - Issus de l'organisation des soins infirmiers élaborés à partir du ou des diagnostics infirmiers ; - Issus des besoins priorisés du patient ; - Définis en collaboration avec les autres professionnels de santé ; Tenir compte aussi des éléments de vie pouvant intervenir à tout moment (visites, animations) ; Tenir compte de l'obligation de la continuité des soins sur les 24 heures, des contraintes institutionnelles et des demandes ou des habitudes des patients. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 102 V. INTERET DE LA PLANIFICATION DES SOINS INFIRMIERS La planification Permet à tout moment de visualiser ce qui est fait et ce qui reste à faire ; Soulage la charge mentale en évitant de mobiliser la mémoire en permanence, elle répartit les tâches à effectuer ; Permet une meilleure gestion du temps, favorise l'efficacité et contribue à la qualité des soins ; Favorise la transmission (surtout ciblée) ; Permet l'évaluation, le réajustement et peut être un indicateur de la charge de travail de chaque personnel ; Favorise la vision de l’ensemble de l’activité du service sur une période déterminée (prévisions des soins à faire pour une équipe) ; Permet de repérer la répartition de l’activité par catégorie professionnelle (IDE, AS..) sur 24 h ; Contrôler et réajuster l’activité assurant une évaluation quantitative de la charge de travail ; Assurer la continuité des soins grâce à une vision globale de l’ensemble des soins programmés par une équipe puis par une autre. Cette programmation consiste à répartir les soins infirmiers dans le temps, l’espace et à en attribuer la réalisation aux différents membres de l’équipe. La programmation des soins se fait dans le sens d’une gestion rationnelle du temps de travail. VI. ORGANISATION DES SOINS INFIRMIERS Les soins infirmiers sont assurés par le personnel infirmier responsable du service et des unités de travail, aidé par les aides soignants. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 103 Le personnel infirmier intervient auprès de tous les médecins. Le personnel soignant a notamment la responsabilité de : La distribution journalière des médicaments ; La surveillance du suivi des ordonnances et des régimes ; Le suivi des prescriptions médicales et non médicales ; L’'hygiène des personnes et des locaux. Il est à l’écoute des médecins pour répondre à leurs questions. Différents types d’organisation des soins infirmiers On distingue trois types d’organisation : Soins centrés sur la tâche ou en série ; Soins centrés sur le patient (individuel) ; Soins centrés sur le personnel : en équipe. a- Méthode fonctionnelle ou par série Avantages Pour le patient Les soins sont prodigués avec compétence, car la répartition des tâches entre le personnel infirmier est faite en fonction des aptitudes et motivations personnelles des membres de l’équipe. Pour le soignant Développement de la dextérité ; Responsabilité limitée puisque la tâche est définie ; Pas de conflit d’attribution ; L’infirmier est en relation avec l’ensemble des patients de l’unité des soins. Pour le service Meilleure gestion du temps et des ressources. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 104 Inconvénients Par rapport au patient Difficulté de s’adapter aux différents intervenants ; Dérangement par les Interventions multiples personnel infirmier. du Par rapport au soignant Travail quotidien routinier, monotone, ce qui peut être source d’insatisfaction au travail ; Iniquité dans la répartition des activités entre les membres de l’équipe. Par rapport au service L’efficacité et la rentabilité dépendent de la qualité du travail de l’équipe (esprit d’équipe…) ; Exige une supervision et un contrôle permanent de la part de l’infirmier chef. b- Méthode individuelle Avantages Pour le malade Prise en charge individualisé du malade ; Une meilleure connaissance de la satisfaction des besoins du malade. Pour le personnel Relation de confiance : Meilleure connaissance du malade et de ses problèmes ; Satisfaction morale de l’infirmier (si amélioration de l’état de santé du « client » dont il a la charge) ; Amélioration de la méthodologie de travail ; Auto évaluation. Pour le service Bonne utilisation du matériel de travail ; Rendement amélioré. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 105 Inconvénients Par rapport au malade Possibilité de ne pas pouvoir s’adapter à toutes les situations et activités exigées par l’état du malade ; En l’absence de contrôle continu de la qualité des soins, le malade peut en subir les conséquences (soins inadaptés et de mauvaise qualité). Par rapport au personnel infirmier Possibilité d’inadaptation (si iniquité dans la répartition des activités), la complexité des soins peut mettre l’infirmier en situation difficile (dépassé). Par rapport au service Exige une dotation importante en ressources matérielles et humaines (qualitativement et quantitativement) ; Encadrement et contrôle régulier de la part de l’infirmier chef. c. Méthode d’équipe Avantages Pour le malade Prise en charge du patient plus efficace (contrôle de l’exécution des soins et prestations et leur évaluation) ; Actes réfléchis et coordonnés par l’équipe. Pour le personnel Favorise et développe l’esprit d’équipe ; Entente et encadrement mutuel entre les membres de l’équipe soignante; Processus de prise de décision partagé ; Développe l’esprit d’initiative. Pour le service Meilleure organisation du travail ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 106 Délégation des activités de l’infirmier chef au chef d’équipe ; Améliore le rendement. Inconvénients Par rapport au malade Difficulté relationnelle soignant / soigné ; Compréhension partielle des besoins du patient. Par rapport au personnel infirmier Certains incidents peuvent surgir : irritabilité caractérielle, conflit interpersonnel. Par rapport au service Exige l’injection de plus de ressources. En définitive La réalisation des soins infirmiers dispensés à la personne soignée requiert l’utilisation : Du dossier de soins ; D’une planification adaptée à l’ensemble de l’équipe ; D’une répartition des tâches en sectorisation ; De la planification des soins permettant d’obtenir une : - Prise en charge individualisée ; - Continuité des soins ; - Visualisation des soins exécutés et ceux qui restent à faire. VII. BIBLIOGRAPHIE Rapport des activités du Service ; Internet : www.memoireonline.com/planification-dessoins-infirmiers.html Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 107 LE LEADERSHIP CHEZ L’INFIRMIER GESTIONNAIRE * M. ABBAOUI Abdellah Infirmier chef du Servie de Chirurgie Cardiovasculaire « B » I. INTRODUCTION Dans le contexte actuel, les décideurs en matière de santé ont l’obligation d’accroître l'efficience opérationnelle des organisations. Les gestionnaires des établissements de santé doivent mieux gérer les ressources et favoriser l'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins. Afin de répondre à ces objectifs, l'infirmier gestionnaire est appelé à participer aux décisions administratives, il peut contribuer à la mise en œuvre des décisions visant la bonne utilisation des ressources. II. DEFINITION DU LEADERSHIP DE L’INFIRMIER GESTIONNAIRE Il s’agit d’un processus relationnel où l’influence d’une personne s’exerce sur un groupe d’individus afin d’atteindre la réalisation optimale des objectifs définis. L'infirmier(re) gestionnaire utilise son leadership pour s'assurer que les procédures et les processus formels permettent au groupe d’atteindre les objectifs de soins. Le leadership est associé à différentes compétences, habiletés, qualités et comportements dans la pratique infirmière. * Validation : Pr O. CHERKAOUI : Président de la Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies Cardiovasculaires - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 108 III. IMPACT DU LEADERSHIP DE GESTION A la lumière des écrits, le leadership de gestion semble avoir un effet sur les relations avec les patients et sur la qualité des soins. Par ailleurs, des études qualitatives montrent que les résultats sont liés à la pratique de l'infirmier gestionnaire qui utilise des comportements empreints de leadership. IV. LES INFIRMIERS GESTIONNAIRES DE LA LIGUE A la Ligue de Cardiologie, il existe une trentaine de centres de responsabilité répartis en services, secteurs et unités de travail. Selon l'étendue de leurs prérogatives, les infirmiers gestionnaires sont les infirmiers chefs des services (Cardiologie « A » et CCV « B »), les responsables des secteurs (hémodynamique, électrophysiologie, échocardiographie, stérilisation…), les responsables des unités de travail (épreuves d’effort, holters…). V. PROCESSUS DECISIONNEL EN EQUIPE INTERPROFESSIONNELLE Parmi ses fonctions, l'infirmier gestionnaire participe au processus décisionnel de différentes équipes de travail. Les enjeux reliés à cette pratique et les défis rencontrés par ces équipes ne sont pas simples. Des problèmes complexes sont traités pour lesquels des solutions optimales sont requises. Au cœur de la prestation des soins, l'infirmier gestionnaire est le représentant de la profession au sein de ces discussions qui aboutissent à des décisions ayant un impact, non seulement sur la qualité des soins, mais aussi sur l'environnement de travail et la pratique professionnelle. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 109 VI. DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES ASSOCIEES AU LEADERSHIP CHEZ L’INFIRMIER GESTIONNAIRE Le développement du leadership est donc requis dans la pratique de l'infirmier gestionnaire. Il est possible d'identifier des facteurs qui influencent le développement du leadership chez tout infirmier gestionnaire, des outils d'évaluation associés à son acquisition, des sites de formation au niveau de l’hôpital et à l’Ecole Nationale de Santé publique (ENSP). Ces stratégies éducatives favorisent le développement du leadership et consiste à choisir la façon optimale de soutenir le développement de la compétence de leadership, c'est-à-dire faciliter l'intégration des connaissances, des habiletés et des aptitudes dans la pratique, par la mise en oeuvre d'un programme de formation, d'encadrement et d'activité éducatives favorisant le développement du leadership de gestion. VII. CONCLUSION L'aspect novateur de cette activité éducative serait la mise en place de groupes de discussion en partenariat avec l’ENSP, l’Institut Supérieur des Pratiques Infirmières et des Techniques des Soins (ISPITS)… Le développement du leadership chez les infirmiers(re) gestionnaires est une nécessité. Il permet d'accroître leurs compétences et d'optimiser leur capacité d'influence durant la prise de décisions interprofessionnelles. VIII. BIBLIOGRAPHIE Ashmos DP & McDaniel RR Jr (1996) Understanding the participation of critical task specialists in strategic decision making. Decision Sciences, 27, 103-121. Association des infirmières et infirmiers du Canada [AIIC](2003). Planifier la relève du leadership infirmier. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 110 http://www.cnanurses.ca/CNA/practice/leadership/default_f.aspx Avolio BJ, Gardner WL, Walumbwa FO, Luthans F, & May DR (2004). Unlocking the mask : A look at the process by which authentic leaders impact follower attitudes and behaviors. The Leadership Quarterly, 15 (6) 801-823. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 111 LA GESTION DU STAFF INFIRMIER * M. BOUKHALFA Abdeslam Infirmier chef du Service de Cardiologie « A » I. INTRODUCTION L’amélioration des soins et des services rendus aux patients passent à travers le dialogue. L'ouverture à l'autre permet de progresser, d'évoluer et de « grandir ». De l’avis de tous, les métiers de la santé sont avant tout des métiers de relation. Une équipe, si elle le souhaite et si elle est accompagnée, peut atteindre le degré de maturité suffisant pour développer un langage et des objectifs communs en mesure d'améliorer son efficacité. Le « staff » d'un service désigne la réunion du personnel d’un service ou d’une unité de soins, soit dans un but organisationnel (élaboration de protocoles, prises en charge des malades), soit dans un but d'évaluation et de résolution de problèmes. Le staff peut être multidisciplinaire, ce qui est d’un grand intérêt pour la prise en charge de certains patients. II. DEFINITION A l'origine le terme anglais " staff " désigne le personnel ou plus spécifiquement l´équipe. Le staff est la réunion du personnel du service. * Validation : M. A. BENSASSI : Chef de Service de la Formation Continue, Hôpital Ibn Sina - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 112 Le staff infirmier est réalisé à l'initiative du chef de service, de l'équipe soignante ou de l’infirmier chef. Il se déroule une fois par semaine et selon la nature des problèmes à régler. Il a pour finalité d'adopter une ligne de conduite cohérente et de regrouper tous les acteurs participant à la prise en charge du patient. Le staff est un groupe de personnes assurant des fonctions de direction ou d’encadrement dans un service ou dans un organisme. III. OBJECTIFS Le staff infirmier à pour objectif : D’analyser les pratiques professionnelles ; D’améliorer la qualité des soins (sur un symptôme, une technique, un examen complémentaire, une organisation ou parcours de soins, un traitement, un axe de prévention ou d´éducation thérapeutique/de santé) ; D’améliorer la communication entre les équipes soignantes ; De se réunir ; D’optimiser la qualité de la prise en charge globale du patient (évaluer, corriger) ; De travailler en équipe pluridisciplinaire. IV. ORGANISATION Avons-nous des staffs infirmiers dans nos hôpitaux ? D’une façon formelle, la réponse est non. En tout cas, ce n’est pas une pratique courante. Ce n’est, d’ailleurs pas, une pratique admise. On se croise, on se salue, on se fait des transmissions orales qui ressemblent à une conversation entre collègues, mais on se réunit rarement pour parler de prise en charge. Le staff infirmier doit être régulièrement organisé par l’infirmier chef. Celui-ci a pour vocation de proposer un espace de parole au personnel infirmier, que ce soit sur Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 113 leur vécu vis-à-vis des patients ou sur le fonctionnement du service. V. IMPACT DU STAFF INFIRMIER L’impact du staff infirmier est immense. Son organisation régulière renforce le sentiment d’appartenance à l’équipe et valorise les professionnels ; Il crée un lieu d’écoute : expression d’éventuelles souffrances professionnelles, besoins de formation… ; Il contribue à une prise de conscience de la nécessité de travailler avec les services logistiques et administratifs de l’hôpital ; Il optimise le décloisonnement du service avec les structures de l’hôpital ; Il permet, à ceux qui le souhaitent, de se positionner en tant qu’acteur de projet ; Il améliore enfin la prise en charge du patient par la communication, la sensibilisation, la concertation, le suivi… Il constitue l’espace de développement des compétences par excellence. VI. LES ENJEUX DU STAFF En réalité, il est très difficile de faire adhérer l’ensemble des soignants à cette réunion, alors que de manière récurrente, nous entendons qu'il est difficile de se faire entendre au sein des unités. La question se pose alors : pourquoi les soignants ne profitent-ils pas de cet espace de dialogue ? Plusieurs contraintes sont avancées : Le staff se déroule pendant les heures de travail. Nous entendons souvent des réactions du type « qui va faire mon travail pendant que je suis là, à discuter ? » et « j'arrive dans cinq minutes » ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 114 Souvent, il est très difficile de ne pas être dérangé car le staff se déroule dans l’unité même de travail et lorsqu’une alarme retentit dans le box d'un patient ou que le téléphone sonne, un membre du personnel est contraint de répondre, la réunion est donc continuellement interrompue ; Un médecin du service, dont le rôle est d'être garant de l'information médicale, assiste au staff. Par respect, Le personnel lui laisse très souvent la parole. Seuls les « anciens » infirmiers s'expriment, les autres membres du personnel se taisent. VII. ELEMENTS DE RESOLUTION DES CONTRAINTES Certes, la volonté d’échanger ne suffit pas pour échanger et ces contraintes resteront encore sans solution radicale. Cependant, dans notre service, la volonté de la hiérarchie nous aide à vaincre les réticences. N’avonsnous pas déjà mis en place le dossier infirmier ? N’avonsnous pas continué à organiser chaque matin, ces « petites » réunions même si la présence de tous manque ? Nous pensons que : La régularité d’organisation et la multiplication des rappels à l’ordre auprès des récalcitrants permettent de regrouper l’ensemble du personnel autour de thèmes bien choisis ; Ces thèmes doivent être pertinents, traitant de problèmes réellement vécus et cherchant des solutions auprès de tous sans exclusion ; Marquer sur la porte du bureau où se tient la réunion : « Ne pas déranger, staff en cours. Merci ». VIII. CONCLUSION Si on parle fréquemment ces dernières années de l’amélioration de la gestion des soins, il parait capital d’insister sur l’importance de la communication entre infirmiers dans les unités de soins hospitalières. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 115 En effet, si on considère l’unité de soins comme une organisation qui possède des ressources et qui produit des services pour les citoyens, cette organisation n’aboutira nullement à ses objectifs en l’absence d’une communication régulière, efficace et formalisée. IX. BIBLIOGRAPHIE Activité du service de cardiologie A www.google.com=staff%20infirmier%20définition www.cadredesante.com/spip/profession/managemen t/Entre-staff-ethique-et-groupe-de-html. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 116 LA GESTION DU LINGE HOSPITALIER * M. EL ASRI Abdellatif Technicien responsable du secteur de l’hygiène I. INTRODUCTION La logistique fait intrusion dans tous les secteurs hospitaliers dont celui de la lingerie hospitalière qui a toujours vécu dans une certaine autonomie. Or, le linge se retrouve dans tous les processus de gestion d’un hôpital : les soins, la restauration, le nettoyage... Comme pour toute gestion hospitalière, celle de la lingerie rencontre des difficultés que nous déclinons dans le paragraphe « constat » qui sera suivi par celui des propositions d’actions correctives. II. PRESENTATION DE L’UNITE DE GESTION DU LINGE L’unité dispose de : Locaux : un local des machines et deux boxes de dépôt de linge, l’un dans l’Unité des soins intensifs (USI) et le second dans le Secteur clinique (SC). Equipements : trois machines à laver et un séchoir. Personnel : 27 personnes réparties de jour et de nuit dans les structures suivantes : - Lingerie : 3 - Bureaux : 3 - SC : 06 - USI : 06 - Bloc opératoire : 03 - Réanimation chirurgicale : 06. * Validation : M. M. ZRIRATE : Surveillant Général, Responsable, Bureau Hygiène, Hôpital Ibn Sina - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 117 III. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT Le personnel impliqué dans le circuit du linge comprend : Le personnel de la lingerie ; Les responsables des différents secteurs et unités de travail. Ce personnel est dans l’obligation de suivre et de faire respecter les procédures suivantes. III.1 Service de cardiologie Responsable du suivi : l’infirmier chef. Tous les jours, à partir de 8 h L’agent de service de la lingerie récupère le linge sale et le linge propre, s’il en reste de l’équipe des aides soignantes de nuit ; Des draps propres sont remis à l’agent de service de la cardiologie pour changer les draps sales. Pour les nouvelles admissions, l’agent de service téléphone à la lingerie pour des draps propres. Toutes les nuits, à partir de 20 h Des draps sont déposés par l’agent de la lingerie dans l’office de l’USI, la réception est assurée par l’agent de nuit du service. Nuits paires, nuits impaires pour changer les draps sales et pour les nouvelles admissions. III.2 Service de chirurgie cardiovasculaire III.2.1 Bloc Opératoire Responsable du suivi : l’infirmière chef. A la fin du programme opératoire, l’agent de service du bloc opératoire achemine les champs et les draps sales vers la lingerie et récupère la même quantité de linge propre le lendemain matin à 8 h pour les remettre au bloc opératoire. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 118 III.2.2 Réanimation Responsable du suivi : l’infirmière responsable ou sa remplaçante. Une dotation de draps, taies d’oreillers et couettes est remise à l’infirmière chef ; Chaque matin, le linge sale est remis à la lingerie par l’agent de service de la réanimation qui récupère le linge propre dont la traçabilité est tenue à l’aide d’un registre. III.3 Secteur des explorations III.3.1 Salles de cathétérisme cardiaque Responsable du suivi : l’infirmière responsable ou sa remplaçante. A 8 h du matin, l’agent de service de la salle de cathétérisme récupère le linge propre (champs et casaques..) pour être stérilisé et des draps pour être changés ; A la fin du programme, le linge sale (casaques, champs, draps..) est remis par l’agent de service des salles de cathétérisme à la lingerie. L’agent récupère la même quantité de linge propre. III.3.2 Salles des explorations Echographie (ETT, EDV) Responsable du suivi : la responsable ou sa remplaçante. Epreuve d’effort et Holters HTA et ECG Responsable ou sa remplaçante. SNA Responsable ou sa remplaçante. A 8 h du matin, les draps sales sont récupérés par l’agent de service et changés par des draps propres Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 119 Echo de stress et ETO Responsable ou sa remplaçante. Un drap propre est changé après chaque examen. Centre de consultations Responsable du centre ou son remplaçant. Chaque jour, des draps sales sont rapportés par le coursier à la lingerie. Celui-ci récupère la même quantité de linge propre et le remet au centre. Linge du personnel Chaque jeudi, le nettoyage du linge du personnel (pyjamas, blouses..) est assuré individuellement par la lingerie. IV. CONSTAT L’analyse de la gestion du linge met en évidence les principaux dysfonctionnements suivants : Perte de linge ; Circuit sans traçabilité au niveau des unités ; Les prestations hôtelières ne disposent pas d’un tableau de bord permettant de suivre les niveaux de stock, d’analyser les niveaux de commandes, les méthodes d’exécutions des prestations et des circuits de distribution ; Absence de suivi et de traçabilité hors des heures d’ouverture. V. ACTIONS CORRECTIVES Les actions d’amélioration de l’ensemble du processus sont nécessaires, en particulier les pertes régulières de linge. La responsabilisation des femmes de ménage devrait diminuer ces pertes. Pour l’hôtellerie, le suivi à l’aide d’un tableau de bord est nécessaire : Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 120 Utilisation d’un système d’information qui permettra : Une traçabilité rigoureuse du circuit du linge ; Une sécurisation des circuits séparés du linge propre et sale ; Auditer en interne l’approvisionnement et la gestion du stock de la lingerie ; Mutualiser les moyens entre les différentes unités de la Ligue afin d’optimiser la gestion ; Responsabiliser une personne pour assurer la continuité de gestion hors heures ouvrables. - VI. CONCLUSION La gestion du linge implique tous les acteurs de la Ligue d’où la nécessité d’une approche participative d’information et de sensibilisation ; Le suivi de la satisfaction des clients, quant au fonctionnement des services d’hôtellerie, pourrait être confié à l’unité de la qualité. VII. BIBLIOGRAPHIE Registre de traçabilité de l’unité d’hygiène Protocole de gestion du linge. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 121 LA GESTION DES LITS HOSPITALIERS * M. BOUKHALFA Abdeslam Infirmier chef du Service de Cardiologie « A » I. INTRODUCTION Les services hospitaliers accueillent les patients cardiaques qui nécessitent une admission, qu’elle soit programmée ou non programmée (malades référés par les services des urgences). Ces flux permanents de malades compliquent les admissions qui sont tributaires de la capacité litière fonctionnelle des services, du Taux d’Occupation Moyen (TOM) et de la Durée Moyenne de Séjours (DMS). Prévoir à tout moment des lits vides est la préoccupation majeure de l’infirmier chef et du corps médical. De plus, ce qu’on appelle de manière restrictive « gestion des lits » ne se réduit pas seulement au fait de placer le patient dans un lit. Rapidement, on se trouve dans l’obligation d’appréhender son parcours dans sa globalité, depuis son entrée (pré-admission/admission) jusqu’à sa sortie, et même en amont et en aval de sa présence au sein de l’établissement. II. OBJECTIFS La gestion des lits a comme objectifs de : Assurer en permanence la disponibilité de lits ; • Réduire les délais d’admission des patients provenance des urgences ; * Validation : M. A. BENSASSI : Chef de Service de la Formation Continue, Hôpital Ibn Sina - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 en 122 • • • Concilier les flux de malades programmés et non programmés ; Accélérer l’exécution des actes d’explorations et de traitement ; Améliorer les indicateurs d’utilisation des lits (taux de rotation, taux d’occupation moyen…). III. MISSION La gestion des lits représente un maillon incontournable de l’organisation et de l’attribution des 51 lits du Service de Cardiologie A de la Ligue. Elle a pour devise de : « placer le bon patient dans le bon lit et au bon moment ». IV. PRESENTATION DU SERVICE DE CARDIOLOGIE IV.1 Locaux Le Service de Cardiologie « A » reçoit les malades cardiaques médicaux et chirurgicaux. Il dispose de deux unités : Une Unité des Soins Intensifs (USI) composée de 21 lits ; Un Secteur Clinique (SC) composé de 30 lits. IV.2 Personnel : 48 personnes 05 Professeurs de cardiologie ; 15 médecins cardiologues ; 10 équipes infirmières de 26 personnes ; 12 agents de service (ménage); 06 agents de service (brancardiers, coursiers). V. OFFRE DE SOINS Le Service de Cardiologie « A » assure les prestations suivantes : La prise en charge des malades cardiaques programmés ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 123 La prise en charge des urgences cardiologiques 24h/24 et 7j/7 avec présence permanente d'un cardiologue de garde ; Les hospitalisations des malades chirurgicaux ; Un plateau technique de pointe couvrant tous les domaines d'activité de la cardiologie exploratrice et interventionnelle moderne. VI. PROCEDURE DE GESTION DES LITS L’infirmier chef du Service de cardiologie « A » est en rapport constant avec le Bureau des Admissions / Facturation (BAF) et avec les infirmiers responsables du bloc opératoire et de la réanimation chirurgicale : Chaque jour, à 8 h 00, le support papier des lits disponibles est déposé au niveau du BAF ; Une coordination avec l’infirmière chef de la Réanimation chirurgicale est de rigueur ; Le BAF est avisé à l’aide d’un support papier de tout transfert de malades de la Réanimation chirurgicale à l’USI et au secteur clinique et vice versa ; Le BAF est avisé également par téléphone pour toute sortie prévisible ; Le BAF avise l’infirmier chef pour toute admission prévisible programmée ou non programmée. VII. ORGANISATION Organisation de l’admission du patient Le BAF avise l’infirmier chef pour toute admission qui se présente. Organisation de la sortie du patient Diverses mesures concourent à organiser la sortie du patient : - Anticiper la sortie du patient dès son admission ; - Intégrer dans le dossier du patient une check-list « préparation de la sortie du patient hospitalisé » ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 124 - Prévoir les sorties pendant la matinée. VIII. PROBLEMATIQUE Avec une forte demande d’hospitalisation des malades urgents et des malades programmés, la gestion des lits est complexe. Sa maitrise est tributaire des solutions à apporter aux éléments suivants : La forte demande d’hospitalisation et le manque de place pour les entrants ; Les hospitalisations excessives les après-midis, malades non urgents et non programmés ; L’absence de visites médicales systématiques pour faire des sortants ; L’accueil et la prise en charge des malades en post opératoire ; Le transfert des malades de lit en lit en intra service ou de l’USI au service clinique pour faire des admissions, ce qui donne un effort supplémentaire pour le personnel en vue de la prise en charge des malades ; Les sorties l’après-midi ; Des lits occupés par des malades prévus sortants par l’absence de locaux d’attente ; L’incohérence de la capacité litière clinique et les activités chirurgicales et exploratrices, ainsi que le débit des urgences. Conséquences Admission tardive des patients en provenance des urgences donc perte de temps et de qualité dans leur prise en charge. IX. RECOMMANDATIONS Programmer les admissions et les sorties des malades en concertation avec le corps médical ; Anticiper et organiser la sortie des patients avant 12 h 00 ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 125 Adapter l’activité « programmée » à l’activité « non programmée » ; Mettre en place un local d’attente pour les malades sortants ; Transformation des lits cliniques (certains) en lits de l’USI pour garantir un fonctionnement normal ; Sectorisation des lits par types d’activité ; Inscrire le problème de l’utilisation du lit à l’ordre du jour du niveau stratégique de la Ligue. X. CONCLUSION Grâce à l’application de ces recommandations, nous espérons diminuer les dysfonctionnements constatés dans la gestion des lits. Mais celle-ci restera une tâche complexe car les besoins évoluent sans cesse, les techniques se développent. L’effort doit être collectif pour obtenir un effet rapide. Une communication ciblée à destination de chaque acteur, permettra non seulement d’atteindre la cible visée mais surtout de combattre cette image d’engorgement permanent du hall et des couloirs du Service. Enfin, pour améliorer la gestion des lits, le principal moteur est la volonté de résoudre cette complexité. On ne peut obtenir de résultat si l’ensemble des acteurs hospitaliers ne collaborent pas. A travers ce constat reconnu et ces recommandations, nous espérons réaliser des progrès à travers la participation de tout le personnel, qu’il soit médical ou non médical. « Travailler ensemble » restera toujours la devise de notre Fondation. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 126 XI. BIBLIOGRAPHIE Rapport d’activités du Service de Cardiologie « A » ; http://www.topsante.com/medecine/medecinedivers/hopital/hopitaux-mieux-organiser-la-gestion-deslits-46121 http://www.informationhospitaliere.com/actualite22299-recommandations-en-finir-saturationurgences.html http://www.topsante.com/medecine/medecinedivers/hopital/hopitaux-mieux-organiser-la-gestion-deslits-46121 Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 127 LA DISPENSATION DES MEDICAMENTS ET DES DISPOSITIFS MEDICAUX PAR LA PHARMACIE * M. EL KOUBAA Mohamed Responsable de la gestion des stocks de la Pharmacie I. INTRODUCTION La Ligue dispose d’un secteur de gestion des stocks dont la tâche principale est d’assurer la disponibilité des médicaments et des dispositifs médicaux en évitant les péremptions. Pour faciliter l’accès aux produits pharmaceutiques, la Ligue a mis en place un système de dispensation adéquat afin de ne pas entraver la bonne marche du service. De ce fait, la mise en place de six unités de dispensations s’est avérée indispensable et profitable au service. Le manuel des procédures de gestion établi et mis à jour définit l’ensemble des démarches administratives et techniques à suivre, ainsi que l’ensemble des unités de dispensations et de consommations. II. DEFINITIONS La dispensation : « Est l’acte qui caractérise l’intervention du pharmacien, car elle est une démarche complète de relation avec le patient, ou l’infirmière chargée de l’administration ». (définition de la législation française) L’alimentation : est l’acte qui caractérise le transfert des produits pharmaceutiques depuis le stock principal vers un stock secondaire (pharmacie tampon ou unité de dispensation). * Validation : Dr N. EL KADIRI : Médecin Biologiste, Responsable de la Pharmacie, Référent qualité, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 128 La consommation : est l’acte qui caractérise la livraison des produits pharmaceutiques depuis le stock principal ou secondaire au patient ou à l’infirmier chargé de l’administration. III. MODALITES DE DISPENSATION AU NIVEAU DU STOCK PRINCIPAL III.1 Alimentation Une alimentation est le déplacement des produits pharmaceutiques du stock principal vers un stock secondaire. Cette opération effectuée sur le logiciel de gestion garde la quantité du produit déplacé apparente sur les états du stock global. Elle ne sera retranchée du stock global que lorsque des consommations seront attribuées aux patients, et sera par la suite inventoriée en fin d’année. Les procédures de l’alimentation décrites sur le manuel des procédures de gestion sont résumées comme suit : Expression des besoins remplie conformément à la réglementation par l’infirmier responsable ; Acheminement du support « expression des besoins » au responsable de gestion des stocks de la pharmacie ; Etude et préparation de la livraison (dans les 24 heures qui suivent l’expression sauf urgence), une fois l’expression reçue par l’unité de gestion des stocks ; Edition d’un « bon d’alimentation » des quantités livrées ; Acheminement des produits livrés par les agents de transport affectés à la pharmacie ; Réception des livraisons par l’infirmier responsable ; Emargement du bon d’alimentation par l’infirmier responsable. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 129 Cas particulier des secteurs de l’hémodynamique et du laboratoire Les dispositifs médicaux spécifiques aux secteurs de l’hémodynamique et du laboratoire sont livrés à ces secteurs dès réception de la livraison du fournisseur, après concertation avec l’infirmier responsable sur la nature et la date de péremption des produits reçus. Un bon d’alimentation sera exécuté et édité par le stock principal. L’acheminement de la livraison est effectué par les agents de transport de la pharmacie au destinataire. Emargement du bon de livraison (alimentation) par l’infirmier responsable du secteur. III.2 Consommation Une consommation est le déplacement des produits pharmaceutiques du stock principal vers une unité de consommation, ou d’un stock secondaire au patient. Cette opération effectuée sur le logiciel de gestion retranche la quantité du produit déplacé des états du stock global. Les procédures de la consommation décrites sur le manuel des procédures de gestion sont résumées comme suit : Expression des besoins remplie conformément à la réglementation par l’infirmier responsable ; Acheminement du support « expression des besoins » au responsable de gestion des stocks de la pharmacie ; Etude et préparation de la livraison dans les 24 heures qui suivent l’expression sauf urgence une fois l’expression reçue par l’unité de gestion des stocks ; Édition d’un bon de consommation des quantités livrées ; Acheminement des produits livrés via les agents de transport affectés à la pharmacie ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 130 Réception des livraisons par l’infirmier responsable ; Emargement du bon de consommation par l’infirmier responsable. IV. DISPENSATION DE LA PHARMACIE TAMPON La pharmacie tampon située au 5ème étage à proximité des malades, ouverte 24 heures/24, est une unité de dispensation des médicaments et des dispositifs médicaux. L’infirmier responsable de la garde de nuit des unités cliniques et soins intensifs, prépare une « Expression de besoins » journalière mentionnant les quantités des produits commandés et le nombre de malades sous traitement ; L’infirmier responsable de la réanimation chirurgicale établit une liste nominative journalière des produits exprimés. Au cours de la journée, des livraisons sont effectuées aux nouveaux entrants et lors des changements de prescriptions. Les unités des Holters HTA et ECG expriment leurs besoins en dispositifs médicaux par la présentation des bons d’exécution de l’exploration ; Les prothèses cardiaques (anneaux et valves) sont remises à l’infirmier responsable du Bloc opératoire (un jeu de différentes tailles). Les tailles non utilisées seront retournées à la pharmacie tampon à la fin de chaque acte chirurgical avec la vignette de la prothèse utilisée ; Les stimulateurs cardiaques (pacemakers), sondes et introducteurs sont livrés à l’unité d’Electrophysiologie à la demande via la pharmacie tampon. A la fin de chaque acte, une vignette est remise à l’unité de gestion pour servir de justificatif de consommation pour un éventuel paiement du produit au fournisseur. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 131 V. CONTRAINTES QUI ENTRAVENT UNE BONNE DISPENSATION Une livraison par le fournisseur survenant à l’une des phases de la dispensation entraînera un retard de livraison ; Des livraisons urgentes ; Une panne de l’ascenseur ; Une rupture de stock ; Plusieurs « Expression de besoins » concomitantes entraîneront un retard de la dispensation. VI. PREPARATION D’UNE DISPENSATION POUR UN STOCK SECONDAIRE (EXEMPLE DE LA CEC) Réception de l’expression préparée pour compléter le besoin pour dix (10) malades ; Collecte des articles existants dans les trois magasins de stockage. Cette opération nécessite un temps minimum de 35 mn ; Préparation des packs médicaments pour 10 malades nécessite 40 mn ; Saisie et édition des produits à livrer nécessitent un temps minimum de 25 mn ; Mise à jour des fiches de stock nécessite un temps minimum de 50 mn ; Emplacement des produits sur le chariot. Deux voyages minimum sont obligatoires vu le volume des produits à dispenser. Un poids moyen de 35 kg par voyage ; Acheminement des livraisons vers l’infirmier responsable de l’unité CEC. Cette opération nécessite dans les meilleures conditions 75 mn sur une distance de 1000 mètres. Un temps minimal de 225 mn, une distance parcourue de 3000 mètres et un poids de 70 kg sont nécessaires pour assurer une alimentation CEC. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 132 VII. LA CONFORMITE DES PRODUITS LIVRES Un produit disponible sur stock est acheté par bon de commande ou par marché : Dans le cas d’achat par bon de commande : des devis sont remis au responsable du secteur pour confirmation ; Dans le cas d’achat par marché : une commission de conformité décide de la conformité des produits sur la base d’échantillons. Dans les deux cas, la décision de l’utilisateur est prise en compte pour l’acquisition des dispositifs médicaux et des équipements lourds. VIII. CONCLUSION La gestion des produits disponibles dans les stocks de la pharmacie est une lourde tâche qui débute par l’expression des besoins (pour une commande ou un appel d’offres), puis par la conformité, la réception des fournisseurs, la livraison aux points de stockages et enfin la dispensation aux utilisateurs. L’accusé de réception doit comporter la date de réception, le nom et le prénom de l’agent qui reçoit le produit et sa signature. Notre rôle consiste à éviter les ruptures, les péremptions et les consommations abusives. Les quantités livrées sont inférieures à celles exprimées en cas de stock réduit ou d’une demande excessive par rapport à l’estimation préétablie. IX. BIBLIOGRAPHIE DEVERS (Gilles) La dispensation des médicaments. Droit déontologie et soins, 2012/09, n° 3, 314-330. © 2012 Elsevier Masson SAS Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 133 LA GESTION DU DOSSIER PATIENT * M. BOUKHALFA Abdeslam Infirmier chef du Service de Cardiologie « A » I. HISTORIQUE Au 9ème siècle, Rhazès, Avicenne ou encore Avenzoar, créent la médecine clinique. La notion de dossier médical rattaché à chaque patient n’apparaît qu’à la fin du 18ème siècle. Aujourd’hui, le dossier « patient » apparaît comme un outil à facettes multiples dont l’utilisation est quotidienne. L’émergence des nouvelles technologies d’information et de communication ouvre de grandes portes à l’informatisation des systèmes d’information hospitaliers et à la naissance du dossier médical électronique. Au Maroc, Le Ministère de la santé a introduit en1995 un dossier d’hospitalisation organisé en un seul support pour les informations médicales, infirmières et administratives. En janvier 2014, la Ligue de cardiologie s’est dotée d’un dossier « patient » comprenant un volet infirmier. II. INTRODUCTION Dans les établissements hospitaliers, le dossier du patient est une mémoire écrite des informations cliniques, biologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutives, obtenues durant le parcours médical du malade et consignées. Le dossier « patient » est un outil de synthèse, de planification, de traçabilité des soins, de réflexion, voire de recherche. * Validation : Pr O. CHERKAOUI, Président de la Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies Cardiovasculaires - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 134 III. DEFINITION DU DOSSIER PATIENT Le dossier du patient est créé à l’occasion du premier contact du patient avec le service hospitalier. Il s’enrichit ensuite de la trace des interventions des différents professionnels rencontrés par le patient au cours de son parcours dans les secteurs et les unités de travail de l’hôpital. Il a un rôle de mémoire du patient et des professionnels, de communication et de coordination. Ses fonctions sont multiples : Mise à disposition d’informations nécessaires et utiles à la prise en charge et au suivi médical du patient ; Traçabilité des soins et des actions entreprises vis-à-vis du patient ; Continuité des soins ; Aide à la décision thérapeutique ; Evaluation de la qualité des soins et de la charge de travail ; Rôle juridique important dans le cas d’une recherche de responsabilité. IV. DESCRIPTION DES DIFFERENTES PARTIES DU DOSSIER DU PATIENT Le dossier « patient » comprend : Des informations administratives (dossier administratif) ; Des informations médicales consignées par les médecins (dossier médical) ; Des informations infirmières consignées par les infirmiers, et autres professionnels (dossier infirmier). IV.1 Dossier administratif Le dossier administratif alimente le dossier du patient avec tous les renseignements permettant : Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 135 D’identifier le patient : identité, situation administrative (date et numéro d’entrée) et sociale ; De contacter la famille du patient (identité de la personne à prévenir) ; De préciser l’identité et les coordonnées du médecin traitant. IV.2 Dossier médical Tout médecin est concerné par la tenue du volet médical, quelle que soit sa pratique et son statut. Ce dossier est un recueil de données médicales attachées à la personne du patient. Elles comportent des informations recueillies lors de la consultation, à l’admission et au cours de l’hospitalisation ; En ce qui concerne les prescriptions médicales, cellesci sont horodatées et signées par le médecin prescripteur et comportent le nom lisible du médecin ; Pour la prescription médicamenteuse ou d’examens complémentaires, il est souhaitable de prévoir des documents uniques servant à la fois à la prescription, la planification, la dispensation ou la prise de rendez-vous et le suivi. Les fonctions du dossier médical Compte tenu de la qualité et de la diversité de l’information qu’il véhicule, le dossier du patient restera longtemps l’instrument principal de centralisation et de coordination des activités au sein de l’établissement en tant que : - Outil de soins pour : Se rappeler les actions exécutées ou prévues (aide mémoire) ; Garantir la démarche médicale ; Assurer la continuité des soins. Outil de communication et de coordination Permet de transmettre les informations pertinentes aux : Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 136 - Autres médecins et aux professionnels de santé ; Autres établissements ; Aux patients. Outil réglementaire Le dossier médical est un élément de protection juridique et de témoignage. Outil d’évaluation C’est aussi un outil d’amélioration de la qualité des soins. Outil d’enseignement et de recherche Le contenu du dossier médical : - La lettre du médecin qui a ordonné l’admission du malade ; - Les observations médicales : Les motifs d’admission ; La recherche d’antécédents et de facteurs de risques ; Les conclusions de l’observation clinique initiale. - Les prescriptions médicales : Les éléments relatifs à la prescription médicale et à son exécution ; Les examens complémentaires et leurs résultats. - Les correspondances échangées entre professionnels de santé ; - Les informations à la fin du séjour : La lettre rédigée à l’occasion de la sortie ; Les modalités de sortie (domicile, autres structures). IV.3 Dossier infirmier De façon complémentaire au dossier médical, les professionnels non médicaux et notamment les infirmiers constituent un dossier, appelé dossier de soins infirmiers : Contenant la trace de leurs observations et actions de soins ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 137 Assurant la continuité des soins et permettant l’évaluation de leur qualité. Il se définit comme « un document unique et individualisé regroupant l’ensemble des informations concernant la personne soignée. Il prend en compte l’aspect préventif, curatif, éducatif et relationnel du soin ». La responsabilité du dossier de soins infirmiers relève du rôle propre de l’infirmier. Les divers éléments du dossier de soins infirmiers font partie du dossier du patient et sont archivés avec celui-ci. Contenu du dossier infirmier Les informations relatives à la personne et à ses habitudes de vie. - Les informations relatives aux soins infirmiers dispensés par les soignants : Les observations infirmières ; Les fiches de traçabilité des soins ; Les fiches des examens ; Les fiches de surveillance des paramètres physiologiques ; Les fiches de traçabilité des thérapeutiques administrées ; Les éléments pouvant faire l’objet de transmission. - Evaluation initiale de l’état de santé du patient : Respiration : difficile, encombrement ; … Vision : troubles de la vue, lunettes, cécité ; Audition : appareil, surdité ; Parole : difficultés ou malade muet ; Langue parlée : arabe, berbère, langue étrangère ; … Habillement : besoin d’aide partielle ou totale ; Bouche : prothèse dentaire ; Locomotion : mobilité, besoin d’aide. - Les observations infirmières Ce sont des observations écrites par l’infirmier(ère) concernant les réactions du patient à l’altération de son Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 138 état de santé, au traitement ou aux soins qui lui sont dispensés. Eléments du dossier de soins infirmiers, ces données permettent, notamment, de réajuster les actions et d’assurer la continuité des soins : - Paramètres vitaux perturbés : respiration, température, pouls, TA ; - Alimentation : pas d’appétit, refus de l’alimentation ; - Elimination : diurèse anormale, dysurie, port de sonde, troubles digestifs ; - Alimentation : pas d’appétit, refus de l’alimentation ; - Elimination : incontinence, port de sonde ; ... - Aspect du visage : expression de souffrance, fatigue, amélioration ; - Douleur : localisation, intensité, fréquence ; - Comportement, humeur : troubles du comportement, agitation ; - Communication : normale, difficile ; - Sommeil : normal, perturbé, prise de somnifères … - Conscience ; - Début d’escarres ; - Réactions au traitement : amélioration, dégradation ; - Etat de la plaie chirurgicale : enflammée, infectée, suintement. V. LA TENUE DU DOSSIER PATIENT Au Maroc, la tenue du dossier est une obligation déontologique citée dans les articles 22, 24 et 60 du code des médecins. Elle est devenue légale avec la promulgation de la loi 65-00 relative à l’assurance maladie obligatoire. Cependant aucune loi ne précise les modalités de sa tenue, ni les sanctions appliquées en cas de dérogation. Les informations formalisées établies à la fin du séjour comprennent : Le compte rendu d'hospitalisation et la lettre rédigée à l'occasion de la sortie ; La prescription de sortie et les doubles d'ordonnance de sortie ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 139 Les modalités de sortie (domicile, autres structures) ; La fiche de liaison infirmière. VI. CONCLUSION Le dossier du patient est une source inestimable d’informations offrant un éclairage essentiel à tout praticien professionnel amené à prendre une personne en charge. Il permet au prestataire de soins, à qui le patient fait habituellement appel, de poursuivre, de compléter sa démarche en termes de diagnostic (antécédents, hypothèses, diagnostic différentiel, …) et de traitements (examens réalisés, suivi, effets secondaires, allergies…). Le dossier du patient permet également à tout praticien professionnel, intervenant ponctuellement, de bénéficier d’un historique indispensable qui viendra utilement compléter un examen clinique en vue d’une prise en charge thérapeutique optimale. Le dossier de patient est donc sorti du contexte strictement médical pour devenir le « carnet de bord » de la relation entre un patient et un professionnel consulté dans le cadre de la santé. Quels que soient les supports utilisés pour transmettre les informations, chaque soignant doit garder en tête que, en termes de responsabilité, seuls les écrits sont pris en compte. Ce qui n’est pas noté est considéré comme non effectué. Participer activement aux transmissions écrites n’est pas du temps perdu. Cela permet aux infirmiers de valoriser leur travail et de faire partager les informations qu’ils détiennent sur les personnes soignées, contribuant ainsi à une prise en charge de qualité. VII. BIBLIOGRAPHIE www.ups-tise.fr%20 le dossier patient Le dossier du patient au Maroc « PDF » www.google.com/=gestion +du+dossier+patient Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 140 LA GESTION DES DECHETS * M. EL ASRI Abdellatif Technicien responsable du secteur de l’hygiène « La banalisation du risque est l’ennemi n° 1 de la santé et de la sécurité » Prof. Barton : Prix Nobel de Chimie, 1965 I. INTRODUCTION L’hôpital produit deux types de déchets : les déchets ménagers et les déchets médicaux. Ces derniers sont des déchets dangereux. Leur élimination relève de règles et de techniques spécifiques et leur gestion doit tenir compte des risques sanitaires qu’ils peuvent engendrer : Infections virales ou bactériennes graves (SIDA, hépatites, gastroentérites, infections respiratoires…) ; Intoxications ; Blessures. Ils ont un effet désastreux sur l’environnement par pollution du sol, de l’air et de l’eau. Leur prise en charge est une priorité pour le personnel soignant, le personnel de soutien, les médecins et les gestionnaires hospitaliers. II. TYPOLOGIE DES DECHETS MEDICAUX Sont considérés comme déchets médicaux : Les déchets à risque biologique ou infectieux ; Les déchets piquants ou coupants ; * Validation : Pr O. CHERKAOUI : Président de la Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies Cardiovasculaires - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 141 Les déchets à risques chimiques ; Les déchets pharmaceutiques ; Les déchets radioactifs. III. MOMENTS DE CONTAMINATION PAR LES DECHETS Le risque de contamination par les déchets médicaux est permanent depuis leur production jusqu’à leur élimination. Au moment de leur production ; Au moment de leur collecte ; Au moment de leur transport ; Au moment de leur élimination. Risque des déchets médicaux IV. GESTION DES DECHETS Ces déchets sont produits dans toutes les unités de travail. Leur gestion rigoureuse se justifie pour les raisons suivantes : Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 142 L’obligation réglementaire qui responsabilise le producteur ; Le coût élevé de la prise en charge (PEC) et de la réparation des dégâts causés par les contaminations ; Le coût élevé de la protection de l’environnement (sol, air, eau) ; Les raisons d’hygiène ; La préservation de l’image de marque de l’Institution. V. ETAPES DE GESTION DE DECHETS Ces étapes comprennent : Le triage ; Le conditionnement ; Le ramassage ; Le stockage intermédiaire ; Le transport vers le stockage central ; L’élimination des déchets. V.1 Triage des déchets médicaux Le triage des déchets médicaux aux lieux mêmes de leur production est une étape primordiale pour le suivi de leur gestion ultérieure. Le schéma suivant résume le processus fiable et durable des déchets : Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 143 V.2 Conditionnement Type de déchets Déchets mous comportant un risque infectieux Produits et dérivés sanguins Conditionnement Couleur Sac en plastique résistant et étanche Matériel piquant ou tranchant Récipient solide hermétiquement fermé à usage unique Déchets ménagers Sac en plastique résistant et étanche V.3 Stockage intermédiaire Les déchets sont stockés provisoirement dans les unités de production des services et dans des locaux intermédiaires qui sont situés loin des malades, proches des lieux de production. Ils sont entreposés dans des sacs et des conteneurs. V.4 Ramassage des déchets Localisation des conteneurs au point de production : - Emplacement des conteneurs pour les déchets non perforants à risque infectieux ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 144 - Emplacement des conteneurs pour les déchets perforants ; - Emplacement des conteneurs pour les autres catégories des déchets. Fréquence de ramassage des conteneurs : la fréquence du ramassage est adaptée à la typologie de déchet et au rythme de production. VI. BIBLIOGRAPHIE Guide pratique de gestion des déchets hospitaliers du CHU RabatŔSalé, 1999 Livre : déchets médicaux et pharmaceutiques au Maroc, gestion, traitement, et cadre juridique 2011 Personnes ressources. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 145 LA PRODUCTIVITE DU LABORATOIRE * M. KHATIM Abdelfettah Ancien Technicien Responsable du Laboratoire Mme MOUSSA Soumia Technicienne Responsable du Laboratoire I. INTRODUCTION Le laboratoire d’analyses médicales de la Ligue est un acteur essentiel dans le diagnostic clinique, le suivi thérapeutique (anticoagulants, antibiotiques et médicaments tels que la Digoxine par exemple), l’assurance de la qualité des soins et la prévention des maladies. Grâce à une équipe dynamique et un équipement performant, il assure avec qualité et rapidité tous les types d’analyses nécessaires à la cardiologie et à la chirurgie cardiovasculaire. L’activité du laboratoire comprend les principales disciplines de la biologie clinique : la biochimie, l’hématologie, l’hémostase, l’hormonologie, la sérologie et la microbiologie. Mais également des analyses touchant d’autres spécialités telles que les dosages de marqueurs tumoraux et de vitamines. Ouvert 24 h sur 24 h, le laboratoire est situé au 6ème étage de l’HIS, à proximité des services de cardiologie « A » et de chirurgie cardiovasculaire « B ». II. EQUIPEMENT Dans le cadre du projet d’établissement hospitalier (PEH), « la Ligue à l’horizon 2017 », le laboratoire a acquis quatre nouveaux automates : Automate de Biochimie ; * Validation : Dr N. EL KADIRI : Médecin Biologiste, Responsable de la Pharmacie, Référent qualité, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 146 Automate d’Immunochimie ; Automate d’Hématologie ; Automate de Gazométrie. III. PERSONNEL Le laboratoire de la Ligue dispose d’un effectif de vingt personnes : Trois médecins biologistes ; Un docteur en biologie moléculaire et biomédecine ; Dix techniciens ; Trois secrétaires ; Deux agents de service ; Et une aide soignante. IV. REPARTITION DES TECHNICIENS EN FONCTION DES HORAIRES Deux techniciens de nuit, une technicienne l’après-midi, une technicienne pour la chirurgie et la réanimation chirurgicale et quatre techniciennes durant la matinée. Tâches des techniciens En plus de la réalisation technique des analyses et de l’enregistrement des résultats sur des registres de paillasses (traçabilité), les techniciens du laboratoire participent activement à la gestion par : L’enregistrement des examens demandés sur le registre de réception ; L’enregistrement des examens à sous-traiter sur le registre de transmission ; La collaboration étroite avec le bureau des admissions facturation (BAF) pour traiter les problèmes administratifs des malades. Pendant la matinée, les secrétaires reçoivent les bons d’examens demandés, les enregistrent sur le registre de réception et sur les supports informatiques conçus et élaborés par et pour le Laboratoire. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 147 V. ACTIVITE DU LABORATOIRE PAR PAILLASSE EN 2014 Tableau I Nombre de malades ayant réalisé leurs bilans biologiques au laboratoire de la Ligue en 2014. Nombre de malades ayant réalisé des bilans biologiques au Laboratoire de la Ligue en 2014 Hospitalisés 2 272 malades 240 220 200 180 160 140 120 100 80 202 218 217 198 Ambulatoires 2 033 malades 196 204 185 193 202 163 148 216 176 192 190167 164 167 174 167 171 120 145 130 Figure 1 Répartition des malades ayant réalisé des bilans biologiques au laboratoire de la Ligue en 2014 en fonction de l'origine des prélèvements. En 2014, le nombre total des malades ambulatoires ayant réalisé leurs bilans biologiques au laboratoire de la Ligue n’est pas si bas (- 11 %) en comparaison avec celui des malades hospitalisés. Parfois, il dépasse même ce dernier : + 6 % en janvier, + 14 % en août et + 8 % en septembre. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 148 Par contre, les différences sont très élevées quant aux nombres de tests et leurs cotations équivalentes (tableaux et figures suivants). PAILLASSES Fréquences absolues Fréquences relatives NOMBRE DE TESTS REALISES COTATIONS DES TESTS REALISES Hospitalisés Ambulatoires Total Hospitalisés Ambulatoires Chimie 50 117 6 235 56 352 1 758 464 250 125 2 008 589 Total Coagulation 12 005 989 12 994 480 754 39 553 520 307 Hémogramme 6 066 627 6 694 480 024 46 092 526 116 Hormonologie 1 244 348 1 592 312 944 90 434 403 378 Sérologie 1 138 180 1 317 194 095 36 513 230 609 Microbiologie 477 163 640 40 273 13 378 53 650 Total 71 046 8 542 79 588 3 266 554 476 095 3 742 648 Chimie 63,0% 7,8% 70,8% 47,0% 6,7% 53,7% Coagulation 15,1% 1,2% 16,3% 12,8% 1,1% 13,9% Hémogramme 7,6% 0,8% 8,4% 12,8% 1,2% 14,1% Hormonologie 1,6% 0,4% 2,0% 8,4% 2,4% 10,8% Sérologie 1,4% 0,2% 1,7% 5,2% 1,0% 6,2% Microbiologie Total 0,6% 89% 0,2% 11% 0,8% 100% 1,1% 87% 0,4% 13% 1,4% 100% Tableau II Activité du laboratoire par paillasse et par origine du prélèvement en 2014. Le nombre total des tests réalisés en 2014 est de 79 588, soit un équivalent de 3 742 648 B. 89 % des tests sont réalisés pour des malades hospitalisés, soit un équivalent de 87 % de la cotation totale et 11 % sont réalisés pour des malades ambulatoires, soit un équivalent de 13 % de la cotation totale. Par rapport au nombre total des tests réalisés en 2014 : Le nombre de tests biochimiques représente 71 %, soit un équivalent de 54 % de la cotation totale. 8 % de ces tests seulement, soit un équivalent de 7 % de la cotation totale, sont réalisés pour des malades ambulatoires ; Celui des tests hématologiques représente 24 %, soit un équivalent de 28 % de la cotation totale. Parmi ces tests, 2 % seulement sont réalisés pour des malades Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 149 ambulatoires, soit un équivalent de 2 % de la cotation totale ; Celui des tests immunochimiques, qui ne représentent que 4 % du nombre total des tests réalisés, correspond à un équivalent de 17 % de la cotation totale. Parmi ces tests, environ 0,6 % seulement sont réalisés pour des malades ambulatoires ; Curieusement, les tests bactériologiques en milieu hospitalier représentent moins de 1 % du nombre total des tests. S’agit-il d’un risque infectieux très faible au sein des deux services gérés par la Ligue ou d’une antibiothérapie automatique. De toutes les façons, il semble que les infections nosocomiales sont rares à la Ligue. Nombre de tests réalisés au laboratoire de la Ligue en 2014 par paillasse et par origine de prélèvements Hospitalisés Ambulatoires Total nb de tests = 71 047 nb de tests = 8 542 nb de tests = 79 589 60 000 56 352 50 000 50 117 40 000 30 000 20 000 12 005 12 994 6 066 6 694 10 000 6 235 989 0 Chimie Coagulation 627 Hémogramme 1 2441 592 348 Hormonologie 1 1381 317 180 Sérologie 477 163 640 Microbiologie Figure 2 Nombre de tests réalisés en 2014 par paillasse et par origine de prélèvements. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 150 Le nombre des tests réalisés en 2014 pour des malades ambulatoires est très faible. Celui des tests réalisés pour des malades hospitalisés est 8 fois (71 047/8 542) celui réalisé pour des malades ambulatoires. Figure 3 Cotations des tests réalisés en 2014 par paillasse et par origine de prélèvements. La cotation des tests réalisés en 2014 pour des malades ambulatoires est très faible. Celle des tests réalisés pour des malades hospitalisés est 7 fois (3 266 554/476 095) celle des tests réalisés pour des malades ambulatoires. VI. ACTIONS A ENTREPRENDRE Rappelons en l’occurrence, l’étude, faite par la Présidence pour une période de deux mois (mai et juin 2015) dont les résultats ont été présentés aux cardiologues le 9 juillet 2015, a révélé qu’au niveau du Centre de consultation Shem’s : Des examens biologiques sont prescrits pour 32 % des malades ; 12 % des prescriptions seulement sont réalisées au laboratoire de la Ligue ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 151 Les malades qui arrivent au laboratoire de la Ligue présentent des prescriptions faites par 64 % des cardiologues. Maintenant que les conditions sont favorables après acquisition de nouveaux automates (cf § équipement) et que le laboratoire est apte à exécuter tous les examens de biologie médicale avec l’assurance qualité, nous proposons de : Viser les bilans d’immunochimie (hormones, marqueurs tumoraux, marqueurs des infections virales, … etc.) ; Agir au niveau des patients ambulatoires : - Sensibiliser les prescripteurs ; - Toucher les autres spécialités (endocrinologie, gastrologie, néphrologie, … etc.) ; Chercher des partenariats avec des organismes tels que CNOPS, CNSS, assurances et autres) ; Ré-ouvrir la salle de prélèvements Shem’s ; Améliorer l’accueil et réduire le temps d’attente ; Lancer une enquête de satisfaction. VII. CONCLUSION S’étant équipé de nouveaux automates disposant d’un personnel qualifié et compétent, assurant la qualité des résultats et la rapidité de leur édition, le laboratoire fait appel à la collaboration de tous les acteurs, notamment les prescripteurs, ce qui aura un effet positif sur ses performances. VIII. BIBLIOGRAPHIE Rapport d’activité 2014 Etude des malades ambulatoires référés pour examens biologiques ; 09/07/2015. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 152 L’APPORT DU CODE-BARRES AU DOSSIER « PATIENT » * Mme EL JASTIMI Amina Technicienne de Laboratoire I. INTRODUCTION Au Maroc, la tenue du dossier est une obligation déontologique citée dans les articles 22, 24 et 60 du code des médecins. Elle est devenue légale avec la promulgation de la loi 65-00 relative à l’assurance maladie obligatoire (AMO). Cependant aucune loi ne précise les modalités de sa tenue, ni les sanctions appliquées en cas de dérogation. Le règlement intérieur des hôpitaux le cite dans les articles 137 et 140 et fait de l’hôpital le propriétaire du dossier médical et le responsable de sa conservation pendant l’hospitalisation et après la sortie. Il organise les modalités de communications des informations (comment ? à qui ? et dans quels buts) et attribue la responsabilité dans la sauvegarde du caractère confidentiel des renseignements du dossier à l’administration de l’hôpital. Par conséquent et compte tenu des contraintes, toujours plus nombreuses en matière de qualité et de sécurité des soins, les établissements de santé sont tenus d’assurer la traçabilité des prestations et des informations depuis l’admission du patient et durant son séjour jusqu’à sa sortie. Pour assurer cette traçabilité et en raison de l’augmentation du nombre d’explorations paracliniques, d’investigations et d’informations nécessaires au besoin du diagnostic, plusieurs innovations informatiques et électroniques ont vu le jour. * Validation : M. A. ABDELMOUMEN,Consultant : systèmes d’informations - qualité totale - génie des Procédés, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 153 Pour permettre l’amélioration de cette traçabilité et traiter rapidement les cas urgents, certains hôpitaux ont recours à l’étiquetage automatique des pièces du dossier du malade. Ces étiquettes ont été ensuite améliorées en y intégrant un champ graphique sous forme de barres verticales (nommé code-barres) pouvant être lues par des scanners ou des lecteurs spécifiques. II. HISTORIQUE Le premier système de codes-barres a été breveté en 1952. Il concernait un code à lignes verticales et aussi de forme concentrique (en forme de cible) ainsi que le système de lecture des données. Sa première utilisation a été l'étiquetage des wagons de train, sans que le succès commercial ne soit toutefois au rendez-vous. Il faudra attendre le début des années 1970 et l'invention du code UCP (Universal Product Code) ou CUP en français, utilisé dans la grande distribution, pour que leur usage se généralise. Aujourd'hui, ils sont utilisés dans de nombreux domaines d'activité, par exemple : Code 11 : pour les télécommunications ; Code 39 : pour l’industrie automobile, le pharma code France, l’armée américaine ; Code 128 : pour les transports, la santé, les pièces détachées pour le secteur automobile. Cette liste est bien sûr loin d'être exhaustive. A l'origine, les codes-barres sont la représentation, sous forme d'un ensemble de barres et d'espaces, d'une donnée numérique ou alphanumérique, l'épaisseur des barres et espaces variant selon la symbologie utilisée et les caractères de la donnée à coder. Ces codes, linéaires, sont lus horizontalement. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 154 III. TYPES DE CODES-BARRES Il existe plusieurs types de codes-barres : Les codes-barres linéaires empilés ; Les codes à deux dimensions dits Aztec ou (QR) Sont lus horizontalement et verticalement et permettent de coder un grand nombre de données sur une petite surface, jusqu'à plusieurs milliers de caractères pour certains d'entre eux. Les codes linéaires Le choix du code 128 (utilisé dans la santé) s’est imposé presque naturellement dans la plupart des domaines parce qu'il permet de coder un maximum de caractères de manière simple et fiable. Il permet en effet de coder les 128 caractères ASCII de base (American Standard Code Information Interchange). Il est omnidirectionnel, très dense, notamment pour les valeurs numériques, et possède un caractère de contrôle. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 155 Comme le montre le schéma suivant, le code 128 est composé de six sections : - Une marge blanche à gauche ou "quiet zone" ; - Un caractère de démarrage ; - La chaîne de caractères elle-même ; - Un caractère de contrôle ; - Un caractère d'arrêt ; - Une marge blanche à droite ou "quiet zone". Les marges ou "quiet zone" à gauche et à droite du code doivent avoir au moins dix modules d'épaisseur ; Le caractère de démarrage détermine la table utilisée au départ ; Le caractère, ou clé, de contrôle est obligatoire. Le détail du calcul est exposé ci-après ; Le caractère d'arrêt est identique, quels que soient les ensembles de caractères utilisés. Les lecteurs des codes-barres Pour lire les données ainsi codées, on utilise un lecteur de codes-barres, qui n'est autre qu'un lecteur optique émettant de la lumière : le lecteur émet de la lumière qui est absorbée par les barres sombres et réfléchie par les espaces clairs ; à l'intérieur du lecteur, une cellule photosensible reçoit la lumière réfléchie et la convertit en signal électrique ; le signal est faible pour les espaces clairs et fort pour les barres sombres ; la durée du signal détermine la largeur des barres et espaces ; un décodeur convertit le signal en caractères ; les caractères décodés sont transmis à l'ordinateur. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 156 Différents types de lecteurs de codes-barres Applicabilité au domaine de la santé publique En raison des contraintes de confidentialité régies par la loi, seules les codes à barres linéaires sont utilisés, car leur lecture fait référence à un identifiant des autres données, figurant nécessairement sur la base de données d’un système d’information de l’établissement de santé. Utilité pour la Ligue Développé en interne avec accès via un connecteur à la base de données ACCESS, utilisée par le système de gestion clinique de la Ligue, le module codes-barres (Linéaire - Code 128) permet la lecture des numéros d’identification du patient à partir du système d’informatique en place et l’édition des étiquettes correspondantes. L’édition d’un lot de 40 étiquettes par dossier depuis sa création permet ensuite d’identifier toutes les pièces du dossier, celles de base, à l’ouverture du dossier, ou celles créées en cours de transmission du dossier d’un service Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 157 vers un autre. La règle de gestion à observer, dans ce cas, est celle de veiller à ce que tous les demandeurs de prestations en interne, qui rédigent des bons d’exécution, y apposent systématiquement par collage une étiquette avec code à barres (des étiquettes disponibles et prêtes à l’emploi accompagnent le dossier dans son parcours). Ainsi, les services disposant du système d’information en réseau, peuvent consulter les données de base du patient et les prestations qui lui ont été assurées via un lecteur de code-barres, ceux qui n’en ont pas sont assurés au moins d’une identification claire et non ambiguë du patient concerné. Cette pratique vise à maitriser les dysfonctionnements et les écarts constatés, entre la cellule de facturation, le BAF et les prestataires de services en interne (laboratoire, exploration etc.…) qui grèvent immanquablement les revenus de la Ligue. Nous donnons à titre d’exemple, la situation suivante pour le laboratoire : pour 100 dossiers, les écarts dus aux erreurs de transcription et d’identification, constatés avant la mise en place de cette solution sont énormes. L’application de code-barres sera surement la solution à apporter à ce dysfonctionnement. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 158 IV. CONCLUSION Le code à barres est la technologie la plus largement utilisée dans plusieurs secteurs (pharmaceutiques, commerciaux…) et son utilisation varie en fonction du besoin. En utilisant les codes à barres à bon escient, une institution hospitalière réduit grandement les risques d’erreur de transcription des identifiants utilisés dans ses services, aussi bien pour la gestion directes des patients que pour les autres volets de gestion qui gravitent autour de celle-ci et qui lui sert de support. La maitrise de la saisie unique des index et des identifiants de données est un gage de qualité et de confidentialité pour se conformer à la loi en termes de traçabilité et d’archivage des dossiers patient dans les établissements hospitaliers. La réactivité et la fiabilité qui se dégagent également d’un bon système informatique sécurisé et maintenu participent grandement au rayonnement de cette institution, donne confiance à ses clients potentiels et assure une satisfaction interne à ses collaborateurs. V. BIBLIOGRAPHIE M. Saleh Abdelmoumene : Guide d’utilisation du module d’édition du code-barres 2015 https://fr.wikipedia.org/wiki/Code-barres. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 159 LA GESTION DES REACTIFS DE LABORATOIRE * M. KHATIM Abdelfettah Ancien Technicien Responsable du Laboratoire Mme MOUSSA Soumia Technicienne Responsable du Laboratoire I. INTRODUCTION L’efficacité et la rentabilité des activités de laboratoire nécessitent la disponibilité ininterrompue des réactifs et des consommables. L’incapacité de réaliser des tests, même pendant une courte période, perturbe très fortement les activités de soin et de prévention. Bien que l’utilisation des réactifs de laboratoire soit une opération courante, elle peut néanmoins impacter significativement la fiabilité des résultats. Par conséquent la maitrise de la qualité de ces produits est essentielle. Elle se traduit par la mise en place des procédures de réception, de stockage, d’identification, de manipulation etc. et de respect des dates limites d’utilisation. II. PRINCIPES GENERAUX II.1 Réactifs Il est important de : Définir les critères de sélection des réactifs à acheter ; * Validation : Dr A. BENOMAR : Médecin Biologiste, Chef du Laboratoire, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 160 Construire et maintenir de bonnes relations avec les fournisseurs en prenant en compte leurs qualifications et crédibilités ; Vérifier que les réactifs répondent à la réglementation en vigueur et qu’ils soient employés et conservés selon le mode opératoire préconisé par le fabricant dans la notice d’utilisation. II.2 Produits consommables La qualité de ces produits doit également être assurée; Les critères doivent être définis par les méthodes d’analyses ou par le laboratoire. III. RECEPTION ET CONTROLE Il est primordial de toujours vérifier la conformité entre l’expression des besoins, les bons de livraison et les produits livrés afin de s’assurer que les réactifs sont en bon état et que ce qui est reçu correspond à ce qui a été commandé. C’est ainsi que sur le support d’expression des besoins, il faut faire figurer : Le nom et la description du produit commandé (référence, conditionnement…) ; La quantité commandée ; Et sur le bon de livraison, signaler la personne chargée de la réception qui doit : - Noter le n° de lot de chaque réactif ; - Noter la date de péremption des produits ; - Inscrire la date de réception ; - Signer après avoir vérifié la réception des réactifs (nom + signature). NB : Il faut également argumenter les refus des produits s’ils existent. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 161 IV. GESTION DES STOCKS ET ENREGISTREMENT IV.1 Systèmes d’information La gestion des stocks dépend du système d’information qui permet : De contrôler le stockage et les mouvements de stocks ; De connaitre les quantités totales et la localisation des réactifs présents dans le système d’approvisionnement ; D’enregistrer les entrées et les sorties de stocks ; De préserver la qualité des réactifs ; De lutter contre le gaspillage ; De fournir des données pour le contrôle et le recueil d’informations pour déterminer les besoins d’achats. IV.2 Bonnes pratiques de gestion des stocks La stabilité des réactifs doit être indiquée et vérifiée : Les instructions précises du fabricant sur les conditions de stockage des réactifs doivent être respectées ; Les réactifs présentant un caractère toxique et/ou potentiellement contaminant doivent être stockés dans des conditions particulières ; Les stocks sont notés sur les feuilles de gestion des stocks et l’élimination des réactifs périmés est signalée ; Les réactifs dont les dates de péremption sont les plus proches, sont placés de façon à être utilisés en premier. Tenir le lieu de stockage propre, rangé et fermé à clef ; Maitriser la saisie informatique de gestion des stocks. IV.2.1 Exemple de gestion informatique établie par le laboratoire de la ligue Chaque jour et avant de commencer une nouvelle liste des examens : Imprimer les relevés des réactifs sur les automates ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 162 Faire la saisie des données sur le fichier <<SUIVI REACTIFS>> conçu et élaboré par et pour le laboratoire; Faire la saisie des tests consommés sur le logiciel de gestion des stocks. Responsable de ces actions : Mme Soumya MOUSSA. Figure 1 Relevé des quantités de réactifs. Figure 2 Calculs des quantités de réactifs consommés. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 163 Figure 3 Saisie des quantités consommées et information de la pharmacie centrale. IV.2.2 Avantages de ce système Garder la trace du nombre exact de réactifs disponibles ; Générer des statistiques qui aideront à prévoir et faire des commandes ; Soulager la charge de gestion de stock ; Permettre une bonne gestion des dates de péremption. IV.2.3 Inventaire Afin de mieux maitriser la gestion des stocks des réactifs, une liste d’inventaire des réactifs doit être disponible pour chaque zone de stockage et à proximité de celle-ci. Dans tous les cas, l’inventaire doit permettre de s’assurer de la disponibilité des réactifs, de la mise à jour des Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 164 différentes listes, de vérifier la date de péremption, l’emplacement de chaque réactif et d’éviter toute rupture de stock. IV.2.4 Conservation Il faut prévoir obligatoirement : Deux zones de température différentes : Zone de température ambiante (15 à 25° C) ; Zone réfrigérée (réfrigérateur, congélateur). V. CONCLUSION De nos jours, l’évolution considérable des disciplines biologiques exige une compétence et une adaptabilité des techniciens de laboratoire, maillons indispensables de la chaine de santé. Cette exigence et l’obligation de qualité est devenue une préoccupation mondiale. Une très bonne gestion des réactifs augmentera l’efficience et l’efficacité du laboratoire, assurera la disponibilité des produits et répondra aux besoins des patients et du personnel soignant. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 165 LES RAYONNEMENTS IONISANTS : MOYENS DE PROTECTION * M. EL JAZOULI Mohamed Charouf Technicien de maintenance des installations électriques et des équipements biomécaniques I. INTRODUCTION Les rayonnements ionisants (RI) sont dangereux. Pour permettre leur utilisation sans danger, un ensemble de mesures doivent être prises pour protéger le travailleur, la population et l’écosystème. La radioprotection concerne tous les secteurs d’un hôpital. Elle doit être décidée par la direction et confiée à une personne compétente pour la mettre en œuvre sous le contrôle du Centre National de la Radioprotection. Elle porte sur l’ensemble des services utilisateurs de sources de rayonnements ionisants. A ce titre, la maintenance biomédicale est hautement concernée par cette spécialité. II. ROLE DU CENTRE NATIONAL DE RADIOPROTECTION (CNRP) En 1995, le Ministère de la Santé a créé le CNRP dans le but de : examiner les demandes d'autorisation et les déclarations d'utilisation de rayonnements ionisants ; procéder aux contrôles des bonnes pratiques en matière de radioprotection. La radioprotection s’appuie sur trois grands principes inscrits dans le code de la santé publique : * Validation : Dr A. EL FASSI, Cardiologue, Ligue - Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 166 Justification : l’utilisation des RI doit être justifiée et ses bénéfices doivent être supérieurs à leurs inconvénients ; Limitation des doses individuelles : ces doses doivent être « tolérables ou acceptables » ; Optimisation de la radioprotection : l'exposition doit être maintenue au niveau le plus bas que l‘on puisse atteindre. III. TYPES DE RAYONS IONISANTS On distingue quatre types de rayons ionisants : Les rayons alpha ; Les rayons Beta ; Les rayons gamma et X ; Les rayons n ; On peut se protéger des RI par des écrans de protection qui varient selon le type de rayons : Les écrans de protection IV. RESPONSABILITE DES MEDECINS Les expositions aux RI doivent être prescrites par un médecin ; La protection doit être optimisée en utilisant les niveaux indicatifs ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 167 Le médecin est responsable de la protection globale du patient en ce qui concerne les expositions médicales ; Les bénéfices des expositions aux RI doivent être supérieurs aux risques qu’ils génèrent. V. EFFETS DES RI SUR L'ORGANISME Un rayonnement qui pénètre dans la matière interagit avec les éléments du milieu et transfère de l’énergie. Des limites sont mises en place pour réduire le risque des effets nocifs sur la santé. Ces effets sont classés en deux catégories : Il y a une dose seuil au-dessous de laquelle on n’observe aucun effet à court terme ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 168 Au-dessus de ce seuil, la sévérité de l´effet augmente avec la dose entrainant des brûlures et des nausées. Ces effets apparaissent sans niveau de dose seuil, et à long terme, il y a apparition de cancers. VI. MOYENS DE PROTECTION ET DE SURVEILLANCE La radioactivité se trouve partout autour de nous (médecine nucléaire, radiothérapie, imagerie …). Toutes les personnes qui sont au contact de ce type d’appareillage sont soumises à un risque potentiel d’ionisation. Si le patient accepte cette irradiation pour soigner sa maladie, le personnel lui, a intérêt à se protéger. Les personnes sont classées en plusieurs catégories en fonction du taux d’irradiation que chacun est susceptible de recevoir. Les doses limites admissibles sont réglementées par décret visé à l'article 8 de l'arrêté du Ministre de la santé n° 920-01 du 17 chaabane 1421 (14 novembre 2000). manipulateurs et médecins de médecine nucléaire médecins et physiciens de curiethérapie, manipulateurs, infirmiers agents des services techniques Personnel catégorie A Suivi mensuel Personnel catégorie B Suivi trimestriel manipulateurs de radiologie, de mammographie et de radiothérapie Public Pas de surveillance les 2/3 du personnel hospitalier Le besoin est fondamental de connaître cette atteinte de notre corps que nos sens ne détectent pas ; La prévention des effets pathologiques des rayonnements se fait grâce à la dosimétrie individuelle ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 169 La surveillance des conditions de travail se fait par la mesure des doses reçues par les travailleurs. La radioprotection obéit à trois règles de base : Le temps : La dose de rayonnements reçus est d’autant plus importante qu’on est exposé longtemps ; La distance : La quantité de rayonnements reçus est d’autant plus faible qu’on se trouve à distance de la source ; L’écran : La quantité de rayonnements reçus est d’autant plus faible qu’on se protège par des écrans qui arrêtent les rayons. Le plomb arrête les rayonnements ionisants. VII. MOYENS DE PROTECTION La radioprotection désigne l’ensemble des moyens visant à protéger l’homme et l’environnement des effets potentiellement dangereux des rayonnements ionisants tout en permettant de les utiliser : contrôler, détecter, protéger. La protection collective passe par une signalisation spécifique des zones de travail (conformément aux normes). Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 170 Par des affiches, attirer l’attention des femmes enceintes et des femmes qui allaitent. VIII. PROTECTION COLLECTIVE Sur le côté de la porte d'accès de la salle de radiologie, une fenêtre munie d'une vitre plombée doit être prévue, à partir d’une hauteur de 1 m au minimum du sol, pour permettre aux manipulateurs d'opérer de l'extérieur, sur le pupitre de commande. La salle de radiologie doit être équipée de moyens de protection comportant : Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 171 Des tabliers plombés à 0,25 mm ; Des gants plombés à 0,25 mm ; Des lunettes anti X. Ces accessoires doivent obligatoirement être portés par le manipulateur lors de chaque utilisation des appareils de radiologie. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 172 IX. CONDUITE A TENIR POUR LA PROTECTION INDIVIDUELLE Les dosimètres Le dosimètre doit être porté en permanence ; Il ne doit pas être perdu ; Il doit être toujours porté au travail. Ne pas oublier qu'une négligence peut provoquer la contamination : de vos collègues de travail, de votre famille ; Ne pas mélanger au même portemanteau (ou dans la même armoire vestiaire) vêtements de travail et vêtements personnels. Une fiche de bonne pratique concernant la radioprotection doit être diffusée dans les établissements hospitaliers. Cette fiche est un moyen simple et ludique pour fournir une injection de rappel des connaissances aux personnes se trouvant en zone à risque. Elle peut être placardée sur les murs des zones sensibles (plastification) ou distribuée directement au personnel. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 173 Fiche de bonne pratique concernant la radioprotection X. BIBLIOGRAPHIE Bases physiques des rayons X - CERF 2001 - Solacroup, Boyer, Le Marec, Schouman Claeys. Cours présenté par Mme SEBIHI Rajaâ, Docteur en physique, Physicienne Médicale, Coordinatrice de l’IAEA de physique Médicale, Service de Médecine Nucléaire, Hôpital Ibn Sina, Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 174 LA PRISE EN CHARGE D’UN PATIENT DECEDE * Mme ESSAIAD Amina Infirmière responsable de la Réanimation de CCV « B » I. INTRODUCTION A l’hôpital comme ailleurs, la mort reste un tabou. Son évocation met mal à l’aise le personnel, et notamment le personnel infirmier, qui la vit comme un échec. Il souhaite rarement s’appesantir ou communiquer sur le sujet. La prise en charge de la mort ne figure pas explicitement parmi les missions de l’hôpital. Dans le code de la santé publique, elle n’est abordée qu’à partir de questions juridiques particulières au chapitre des prélèvements d’organes, ou comme un simple mode de sortie de l’hôpital, voire en tant que complication iatrogène, mais jamais en tant que futur inéluctable de l’espèce humaine. II. DEFINITION Biologiquement, la mort est définie comme l’arrêt complet et définitif des fonctions respiratoires et circulatoires, c’est-à-dire des fonctions vitales de l’homme. La mort est un processus lent « n’est pas instantané ». Bichat disait : « les organes vivent ensemble et meurt séparément ». Le point de non retour entre la vie et la mort est constitué par la mort encéphalique. * Validation : Pr A. BENSOUDA, Responsable de la Réanimation chirurgicale, Ligue – Rabat Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 175 Il ya deux types de mort : Mort circulatoire constatée habituellement (au service, sur la route…) ; Mort cérébrale constatée dans les unités de soins intensifs chez les malades sous ventilation artificielle ; les malades ont une activité circulatoire mais sont mort, EEG = O. III. LE DÉCÈS DU PATIENT Le constat Tout médecin rattaché à l'établissement peut, comme l'ensemble des médecins en exercice, constater les décès qui s'y produisent sans autorisation administrative spécifique. Le décès est constaté après un électrocardiogramme plat, après 30 minutes de massage cardiorespiratoire et deux heures de réanimation. Le certificat de décès Ce certificat comprend : Un bulletin de décès et de mortalité avec une partie à détacher destinée à l’état civil où le décès est survenu avec les renseignements sur le malade et l’heure de décès. Une partie anonyme destinée au Ministère de la santé, service des études et de l’information. Une fiche de renseignements de décès : renseignements sur malade, motif d’hospitalisation, antécédents, état clinique à l’admission, causes de décès, date et heure de décès, et signature du médecin ayant constaté le décès. Le registre Le décès est noté dans le registre des hospitalisations en rouge, bien encadré, par l’infirmier chef du service de cardiologie. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 176 IV. L'ANNONCE DU DÉCÈS La famille ou les proches sont prévenus dès que possible et par tous moyens appropriés de l'aggravation de l'état du malade et du décès de celui-ci. L'annonce du décès mérite d'être préparée. Elle est habituellement annoncée par un médecin, soit le médecin en charge du patient, soit le médecin qui a constaté le décès. Elle doit s'effectuer dans un endroit adapté, à l'écart des lieux de passage avec respect et sollicitude, de préférence dans une salle avec une chaise, de l’eau, des mouchoirs et un téléphone. Sans émotions excessives, mais aussi sans indifférence. V. L'ACCOMPAGNEMENT DES PROCHES Il est important de donner aux proches les explications les plus claires possibles sur les circonstances du décès de la personne car elles sont indispensables pour le travail du deuil. Il est conseillé de rappeler à la famille que le personnel soignant est à sa disposition pour davantage d'informations. VI. TOILETTE DE LA PERSONNE DECEDEE La toilette est réalisée par l'infirmière assistée de l'aidesoignante et comprend plusieurs étapes : Le corps est déshabillé et lavé entièrement à l'eau et au savon ; Le matériel invasif (sonde, cathéter,...) est ôté et placé dans un sac rouge à déchets médicaux ; Les bijoux, les prothèses dentaires sont placés dans une enveloppe et portés à l'inventaire ; La toilette intime est réalisée ; Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 177 Les cheveux sont coiffés ; Le corps est recouvert d’un drap propre. En fin de préparation du corps, la famille, si elle est présente dans l'unité de soins, est invitée à s'installer dans une salle de repos accompagnée par un membre de l'unité. VII. LES BIENS Dès le décès du malade, l'inventaire des biens qu'il avait déposés ou qu'il détenait auprès de lui (bijoux, argent en numéraire, papiers, tenue vestimentaire, objets personnels, clés...), est réalisé par deux personnes : soit deux agents de l'établissement (dont un infirmier ou un cadre infirmier) soit un infirmier (ou cadre infirmier) et un membre de la famille. VIII. LA CONSERVATION DES CORPS Le délai : le corps est transporté directement à la morgue avec le bulletin de décès ; Le transport du corps : est effectué par l’agent de service ; Les rites religieux : sont organisés à la morgue par le personnel ou un membre de la famille. IX. LA CHAMBRE DU PATIENT Après le décès du patient, la chambre doit être nettoyée et désinfectée selon les modalités habituelles retenues lors de la sortie d’un malade ; Afin de permettre au personnel soignant de réaliser le deuil du patient, il est conseillé de laisser le lit ou la chambre vacant(e) pendant quelques heures. Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 178 X. DOSSIER MEDICAL DU DECEDE Respect du secret professionnel : l'observance stricte du secret professionnel perdure et continue de s'imposer après la mort du patient. Il concerne l'ensemble du personnel médical et non médical ; Respect de la vie privée du patient : « Toute personne prise en charge par un professionnel, un établissement, un réseau de santé ou tout autre organisme participant à la prévention et aux soins, a droit au respect de sa vie privée et au secret des informations la concernant » ; le dossier est conservé pendant une durée de dix ans, à compter de la date du décès. XI. CONCLUSION Le décès reste un sujet sensible dont le personnel évite de parler, mais il reste une réalité qu’il faut savoir gérer tant sur les plans humain, qu’administratif (problèmes médicolégaux engendrés). XII. BIBLIOGRAPHIE Internet : décès FHP adresse email : www.fhp.fr Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 179 MANUEL N° 1 Explorations cardiovasculaires invasives Coronarographie H. Itreb Echographie de stress A. Masrour Tomoscintigraphie myocardique au thallium à l’effort T. Bouigua Explorations cardiovasculaires non invasives Holter tensionnel F. Chouikh Holter électrocardiogramme K. Tagnaouti Epreuve d’effort T. Bouigua Système nerveux autonome (SNA) les dysautonomies F. Salmouti Electrophysiologie La stimulation cardiaque H. Bourqia Explorations biologiques Gazométrie en cardiologie et en chirurgie cardiovasculaire A. Khatim Chirurgie - Réanimation Prise en charge du malade en préopératoire A. Essaiad Prise en charge du malade en postopératoire A. Essaiad Chirurgie cardiaque pédiatrique A. Abbaoui Circulation extra corporelle (CEC) M. Dekri Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 180 Monitorage en anesthésie-réanimation pour chirurgie cardiaque F. Ouassor L’arrêt cardiorespiratoire A. Boukhalfa Thèmes généraux Stérilisation A. Boulahna Lavage des mains A. Abbaoui Lutte contre les maladies nosocomiales A. El Asri Examen radiologique au lit du malade : la radio mobile A. Benbella Kinésithérapie respiratoire en chirurgie cardiovasculaire K. Markazi Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 181 MANUEL N° 2 Explorations cardiovasculaires non invasives Echocardiographie transthoracique M. Zahmouni Echocardiographie transoesophagienne A. Masrour Echographie doppler vasculaire M. Zahmouni Explorations cardiovasculaires invasives Angioplastie coronaire H. Itreb Dilatation pulmonaire H. Taroubi Scintigraphie pulmonaire T. Bouigua Cardiologie et unité des soins intensifs Protocole de surveillance provisoire d’un malade sous sonde de stimulation C. Bentammar, M. Bourqia Surveillance d’un patient sous anticoagulants T. El Hajjouji Prise en charge d’un malade atteint d’infarctus du myocarde à la phase aiguë C. Bentammar Prise en charge d’un patient en pré et post dilatation coronaire A. Soubki Nursing d’un malade alité en cardiologie Z. Kejjou Accueil et prise en charge d’un malade cardiaque dans l’USI K. Knina Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 182 Chirurgie cardiovasculaire et réanimation chirurgicale Chariot d’urgence en cardiologie et en réanimation chirurgicale cardiovasculaire A. Abbaoui Drainage thoracique S. Atir Fonction de l’infirmière panseuse au bloc opératoire Z. Nassibi Intubation trachéale difficile en chirurgie cardiovasculaire F. Ouassor Protection myocardique en chirurgie cardiaque M. Dekri Rôle de l’infirmier instrumentiste en chirurgie cardiaque S. Rhatous Surveillance d’un patient sous ballon de contre-pulsion intra-aortique A. Essaiad Explorations biologiques Examens biologiques spécifiques en cardiologie A. El Jastimi Thème général Rôle de l’Assistante sociale Z. Chahbouni Référentiel des Soins Infirmiers N° 3 COMITE TECHNIQUE DES SOINS INFIRMIERS (CTSI) M. A. ABBAOUI : Infirmier chef du Service de Chirurgie Cardiovasculaire « B » Mme F. AMAL : Infirmière responsable de la Stérilisation Mme S. BELGHAZI : Infirmière Anesthésie M. A. BENBELLA : Technicien de Radiologie M. C. BENTAMMAR : Infirmier superviseur de soins Mme N. BENTHAMI : Infirmière SNA Mme R. BOUAZZA : Infirmière Holter ECG, EE M. T. BOUIGUA : Infirmier responsable de Médecine nucléaire M. A. BOUKHALFA : Infirmier chef du Service de Cardiologie « A » M. H. BOURQUIA : Infirmier responsable d’Electrophysiologie Mme Z. CHAHBOUNI : Assistante sociale M. A. EL ASRI : Technicien responsable du secteur de l’Hygiène Mme A. ESSAIAD : Infirmière responsable de la Réanimation CCV « B » Mme H. ITREB : Infirmière responsable de l’Hémodynamique M. K. MARKAZI : Kinésithérapeute Mme S. MOUSSA : Technicienne responsable du Laboratoire M. O. NOKROU : Infirmier CEC Mme F. OUASSOR : Infirmière CEC Mme K. TAGNAOUTI : Infirmière de l’Echo de Stress