Réunion du mardi 24 août 2010, bureau du Pr Cherkaoui

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Manuel n° 3
Sous la direction du Professeur Omar CHERKAOUI
Président de la Ligue Nationale de Lutte
contre les Maladies Cardiovasculaires
SOMMAIRE
PREFACE ...............................................................................................1
REMERCIEMENTS ..................................................................................2
METHODOLOGIE D’ELABORATION DES REFERENTIELS ....................3
DES SOINS INFIRMIERS (RSI)
PREMIERE PARTIE : THEMES D'EXPLORATION, DE SOINS ET DE
SURVEILLANCE
L’ELECTROCARDIOGRAMME .............................................................5
T. Bouigua
LES TECHNIQUES DE PERFUSION PAR POUSSE SERINGUE ..............14
A. Salim
LA RADIOGRAPHIE THORACIQUE EN CARDIOLOGIE ...................21
ET EN CHIRURGIE CARDIOVASCULAIRE
T. Bouigua
LA PRISE EN CHARGE D’UN MALADE TRANSFUSE..........................27
A. Boukhalfa
L’OXYGENOTHERAPIE .......................................................................40
K. Knina
LE SONDAGE NASO-GASTRIQUE .....................................................46
Z. Kejjou
LA POSE D’UN CATHETER VEINEUX COURT ....................................52
F. Ouassor
L’UTILISATION DES MONITEURS DE SURVEILLANCE.........................57
CARDIOLOGIQUE
S. Tbaa
LA TECHNIQUE DE MANIPULATION DES SERVO-VENTILATEURS ....66
B. Bouhlal, A. Salim
LA TECHNIQUE ET LA MANIPULATION DU DEFIBRILLATEUR ...........74
A. Salim
LE DIAGNOSTIC INFIRMIER EN CARDIOLOGIE ...............................80
C. Bentammar
L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DES MALADES EN PRE .................87
ET POST DILATATION CARDIOVASCULAIRE
C. Bentammar
LES ANTISEPTIQUES EN CARDIOLOGIE ............................................93
A. El Asri
DEUXIEME PARTIE : THEMES DE GESTION EN SOINS
INFIRMIERS
LA PLANIFICATION ET L’ORGANISATION DES SOINS ...................100
INFIRMIERS
A.Boukhalfa
LE LEADERSHIP CHEZ L’INFIRMIER GESTIONNAIRE........................107
A. Abbaoui
LA GESTION DU STAFF INFIRMIER ...................................................111
A. Boukhalfa
LA GESTION DU LINGE HOSPITALIER ..............................................116
A. El Asri
LA GESTION DES LITS HOSPITALIERS ...............................................121
A. Boukhalfa
LA DISPENSATION DES MEDICAMENTS ET DES DISPOSITIFS .........127
MEDICAUX PAR LA PHARMACIE
M. El Koubaa
LA GESTION DU DOSSIER PATIENT..................................................133
A. Boukhalfa
LA GESTION DES DECHETS ..............................................................140
A. El Asri
LA PRODUCTIVITE DU LABORATOIRE ............................................145
A. Khatim, S. Moussa
L’APPORT DU CODE-BARRES AU DOSSIER « PATIENT » ................152
A. El Jastimi
LA GESTION DES REACTIFS DE LABORATOIRE ..............................159
A. Khatim, S. Moussa
LES RAYONNEMENTS IONISANTS : MOYENS DE PROTECTION ....165
M.C. El Jazouli
LA PRISE EN CHAGE D’UN MALADE DECEDE ..............................174
A. Essaiad
TROISIEME PARTIE : THEMES DES DEUX PRECEDENTS
MANUELS DES RSI
MANUEL N° 1....................................................................................179
MANUEL N° 2....................................................................................181
1
PREFACE
La Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies
Cardiovasculaires a déjà publié en 2012 et 2013 deux
manuels des « Référentiels des soins infirmiers de
Cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire ». Ce
troisième manuel comporte 26 thèmes spécifiques à la
cardiologie et à la chirurgie cardiovasculaire qui
complètent ceux des deux premiers et répondent aux
souhaits exprimés par le personnel non médical dans
l’étude d’identification de ses besoins de formation.
C’est ainsi que les séances de formation continue
organisées tous les jeudis, ont donné lieu à la rédaction de
ces articles techniques, de soins et de gestion contenus
dans ce troisième manuel.
Pour la réalisation de ce dernier, la méthodologie
adoptée est restée la même (voir page 3). Chaque
thème de formation continue, présenté en séance
publique, est transformé en article par son auteur qui le
transmet au secrétariat de la Présidence pour sa mise en
page avant une première correction faite par un comité
de rédaction. Il est soumis ensuite à l’avis d’un expert pour
sa validation définitive avant impression.
Le Comité technique des soins infirmiers de la Ligue est fier
de mettre à la disposition du personnel non médical cette
nouvelle publication qui comporte la liste complète des
thèmes traités dans les trois manuels publiés et qui figurent
dans le site WEB de la Ligue.
Je félicite tous ceux et celles qui ont contribué de près ou
de loin à la publication de ce troisième manuel et les
remercie de leurs efforts.
Professeur Omar CHERKAOUI
Président de la Ligue Nationale de Lutte contre les
Maladies Cardiovasculaires
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
2
REMERCIEMENTS
Ce troisième manuel des Référentiels des soins infirmiers
de cardiologie et chirurgie cardiovasculaire a été réalisé
grâce à la participation des infirmiers des deux services de
Cardiologie et de Chirurgie Cardiovasculaire de la Ligue
Nationale de Lutte contre les Maladies Cardiovasculaires
(LNLCMCV). Qu’ils en soient vivement remerciés.
Nos remerciements vont également aux membres du
Comité Technique des Soins Infirmiers (CTSI) et de la
Cellule de Communication, d’Information et des
Statistiques (CCIS) de la LNLCMCV qui se sont beaucoup
investis, afin que ce document puisse voir le jour.
Notre reconnaissance et notre gratitude vont enfin aux
personnels médical et non médical qui ont donné de leur
temps pour élaborer, corriger et valider ce troisième
manuel qui complète les deux premiers.
Nous remercions, enfin, la société SCRIM pour sa
participation à la réalisation de ce troisième manuel des
référentiels dont l’intérêt scientifique est évident.
.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
3
METHODOLOGIE D’ELABORATION
DES REFERENTIELS DES SOINS INFIRMIERS (RSI)
Le Comité Technique des Soins Infirmiers (CTSI) définit
d’abord les thèmes à traiter et dresse la liste des infirmiers
responsables de l’élaboration et de la rédaction de
chaque thème.
I.
Chaque infirmier chercheur suit, alors, la même
méthodologie que voici : il
1.
2.
3.
4.
5.
6.
II.
Définit les membres de son groupe de travail ;
Prépare et fait un exposé en séance de
formation continue ;
Tient compte des remarques de fond et de
forme faites en séance plénière ;
Rédige le texte à publier et en fait corriger la
forme par le Président ;
Fait valider le texte par un expert de son choix ;
Transmet le texte final au secrétariat du
Président pour sa mise en forme définitive.
Les infirmiers chercheurs suivent en général le même
plan que voici : ils
1. Définissent l’objectif du référentiel à traiter ;
2. Précisent les indications de la technique ou
celles des soins à prodiguer ;
3. Listent le matériel requis ;
4. Développent le rôle de l’infirmier dans le
déroulement des soins ou de la technique ;
5. Insistent sur les particularités de la surveillance
du malade ;
6. Notent enfin les références bibliographiques
selon les normes internationales.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
4
DIRECTEUR DE PUBLICATION
 Professeur CHERKAOUI Omar : Président de la Ligue
Nationale
de
Lutte
contre
les
Maladies
Cardiovasculaires
SUIVI ET COORDINATION
 Monsieur
KERIMES
Abdellah :
Coordonnateur
Administratif et Technique chargé du contrôle interne
 Docteur EL KADIRI Nizar : Médecin Biologiste,
Responsable de la Pharmacie, Référent qualité
 Mademoiselle SANDI Rehab : Secrétaire du Président
REALISATION
CELLULE DE COMMUNICATION,
D’INFORMATION ET DES STATISTIQUES (CCIS)
 M. ALLAMI Abdellatif
 Dr BOUCHARA Leïla
 M. BOUKHALFA Abdeslam
 Mme CHENNAOUI Géraldine
 Mme CHERRAT Nadia
 Dr EL KADIRI Nizar
 M. KERIMES Abdellah
 Mlle SANDI Rehab
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
5
L’ELECTROCARDIOGRAMME *
M. BOUIGUA Tayeb
Infirmier responsable de Médecine nucléaire
I. DEFINITION
L'électrocardiogramme (ECG) est l'enregistrement, sur un
support de papier millimétré, de l'activité électrique du
cœur sur un plan frontal : dérivations standards, et sur un
plan horizontal : dérivations précordiales.
II. HISTORIQUE
1893 :
Willem
Einthoven
utilise
le
terme
électrocardiogramme pour la première fois, au cours
d’une réunion de la Deutsch Medical Association.
1895 : W. Einthoven met en évidence 5 ondes sur le tracé
électrocardiographique, qu'il nomme respectivement P,
Q, R, S, T.
1912 : Le triangle d'Einthoven : W. Einthoven présente pour
la première fois devant une société savante, la Chelsea
Clinical Society, le célèbre triangle équilatéral formé par
les dérivations DI, DII et DIII.
1920 : L'onde de Pardee est découverte par M. Harold
Pardee.
* Validation : Dr A. EL FASSI, Cardiologue, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
6
III. INDICATIONS
La consultation de cardiologie ne peut pas avoir lieu sans
ECG.
Ses indications sont nombreuses :






Dépistage d'un trouble de rythme cardiaque ;
Personnes présentant des facteurs (dits de "risques
cardiovasculaires")
comme
le
tabagisme,
l'hypertension artérielle, l'obésité, le diabète … ;
Avant une intervention chirurgicale ;
En urgence, lors d'un accident cardiaque (infarctus,
trouble du rythme) ;
Dans un but diagnostic, en cas de douleurs
thoraciques typiques ou atypiques ;
Dans le cadre d'un bilan ou de surveillance chez une
personne souffrant d'une maladie cardiaque.
IV. GENERALITES
Le schéma ci-après montre, en jaune, le système de
conduction cardiaque.


L'onde d'activation naît dans l'oreillette droite, au
niveau du nœud sinusal de Keith & Flack (SAN), situé
au pied de la veine cave supérieure. Cette onde
diffuse ensuite à travers les deux oreillettes, atteint le
nœud auriculo-ventriculaire d'Aschoff-Tawara (AVN)
en violet ;
L’onde de dépolarisation subit un ralentissement à ce
niveau, puis parcourt le système His-Purkinje. Le tronc
du faisceau de His se bifurque en deux branches droite
et gauche : la branche droite parcourt le ventricule
droit, la branche gauche se divise en deux faisceaux
antérieur et postérieur au niveau du ventricule gauche.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
7
Le système de conduction cardiaque
V. TECHNIQUE D’ENREGISTREMENT DE L’ECG
V.1 Appareillage
Il existe plusieurs types d’appareils d’ECG : 1 piste, 3 pistes,
et 6 pistes.
Les plus récents permettent, en plus de l’ECG, de
mémoriser le tracé. Ils sont
dotés d’une batterie
rechargeable permettant son utilisation en ambulatoire.
V.2 Papier d’ECG
L’enregistrement se fait sur un papier millimétré se
déroulant à vitesse constante. Le papier millimétré est
composé de carrés de 5 mm. Ces carrés sont subdivisés
en carrés plus petits d'1 mm de côté.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
8
Dans les conditions standards, le papier est déroulé à la
vitesse de 25 mm/sec, de sorte que 1 mm corresponde à
0,04 sec, et 5 mm à 0,20 sec.
L'étalonnage standard de l‘ECG enregistre en ordonnée
une déflexion de 10 mm pour un voltage de 1 mv. Un
étalonnage correct est indispensable à l'interprétation des
tracés.
V.3 Electrodes

Electrodes standards périphériques ou bipolaires
D1 enregistre les différences de potentiel électrique entre
le poignet droit et le poignet gauche ;
D2 enregistre les différences de potentiel électrique entre
le poignet droit et la jambe gauche ;
D3 enregistre les différences de potentiel électrique entre
le poignet gauche et la jambe gauche ;
Les dérivations unipolaires des membres :
- aVL (left) pour l'avant bras gauche ;
- aVR (right) pour l'avant bras droit ;
- aVF (foot) pour la jambe gauche.

Electrodes précordiales
V1 dans le 4ème espace intercostal au bord droit du
sternum ;
V2 dans le 4ème espace intercostal au bord gauche du
sternum ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
9
V3 à mi-chemin entre V2 et V4 ;
V4 dans le 5ème espace intercostal gauche sur la ligne
médio-claviculaire ;
V5 sur la ligne axillaire antérieure gauche ;
V6 sur la ligne axillaire moyenne gauche ;
V7 sur la ligne axillaire postérieure gauche ;
V8 sur la ligne scapulaire gauche (pointe de l'omoplate) ;
V9 sur la ligne inter-scapulo-vertébrale.
V.4 Technique proprement dite










D’abord informer le patient de ce qu'on va lui faire ;
Fermer porte et fenêtre du local ;
Mettre un paravent, si chambre commune ;
Certains patients doivent être rasés au niveau de leur
poitrine ;
Mettre l’appareil d’ECG sous tension ;
Aider le patient à découvrir la région thoracique ;
Introduire les données du patient : nom, prénom, âge,
n° d’entrée ;
Enduire les électrodes de gel de conduction ;
Commencer par celles des membres :
- Rouge à la face interne du poignet droit ;
- Jaune à la face interne du poignet gauche ;
- Noire à la face interne de la cheville droite ;
- Verte à la face interne de la cheville gauche.
Placer ensuite les électrodes précordiales, comme
décrit plus haut ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
10








Appuyer sur le bouton de filtre ;
Attendre la stabilisation du signal, l’étalonnage de 1mv
et la vitesse de déroulement du papier sont
préprogrammés ;
Appuyer sur START, l’enregistrement des 12 dérivations
est recueilli sur papier ;
Retirer les ventouses délicatement une à une ;
Essuyer la poitrine du patient ;
Habiller le malade ;
Ranger les câbles sans coudure et sans les emmêler ;
Eteindre l’appareil d’ECG.
NB : les ventouses doivent être nettoyées périodiquement.
Quels sont les critères d’un ECG normal ?






Le rythme doit être sinusal (voir schéma) et régulier ;
L’espace P-R ou P-Q est isoélectrique, constant, de
durée normale entre 0,12 et 0,20 seconde.
La fréquence située entre 60 et 70 chez l’homme et
entre 70 à 80 chez la femme ;
Les complexes QRS fins ≤ 0,11 sec ;
L’axe du cœur entre 0 et 90° ;
l’indice de Sokolov-Lyon (SV1 + RV5 normale < 35 mm).
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
11
Quelques exemples
Méthode simple de calcul de la fréquence cardiaque :
(HR = 300/nbre de grands carreaux entre les 2 ondes R).
Electrocardiogramme normal
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
12
Onde T de Pardee
Onde T de Pardee témoin d’un infarctus récent
Salves d’extrasystoles
Bloc auriculo-ventriculaire complet
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
13
VI. CONCLUSION
L'électrocardiogramme (ECG) est un outil incontournable
en cardiologie.
Aucun diagnostic ne peut être confirmé sans tracé
électrique, en particulier dans le domaine des
cardiopathies
ischémiques
(infarctus,
ischémie
coronarienne) et pour les troubles de rythme. Il faut
rappeler que le diagnostic peut être confirmé par un ECG
d’effort ou par un enregistrement continu de 24 heures
(HOLTER).
VII. BIBLIOGRAPHIE


www.bc-cesu.ch/pdf/ECG_12_derivationsComplements.pdf
www.proecg.com
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
14
LES TECHNIQUES DE PERFUSION
PAR POUSSE SERINGUE *
PAR
M. SALIM Abdelkrim
Responsable de la maintenance
biomédicale CCV
I. INTRODUCTION
La perfusion est une technique d’administration des
substances médicamenteuses ou nutritives aux patients
en milieu hospitalier ou à domicile.
La perfusion est une injection lente et continue d’une
substance médicamenteuse dans un organisme ou un
organe par voie intraveineuse, entérale (orale, nasogastrique), parentérale et autres (dermique, nasale,
trachéo-bronchique, péridurale…).
La voie intraveineuse se fait à l’aide de cathéters
périphériques
centraux
ou
des
chambres
cathéters implantables. Elle utilise le pousse seringue.
II. TYPES DE PERFUSEURS INTRAVEINEUX
La perfusion est réalisée selon trois méthodes :
 La méthode classique par gravité ;
 La méthode électronique ;
 Le pousse seringue (PSE).
II.1 La méthode classique par gravité
Il s’agit de placer des poches de sérum à 9 % et 5 %, du
sang ou du plasma, fixées à une potence à côté du
patient, à une hauteur de 2 m et munies de circuits de
tubulures, d’un percuteur, d’un régulateur de gouttes et
d’un robinet réglable.
* Validation : A. BENSOUDA, Responsable de la Réanimation Chirurgicale, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
15
Limiteur de débit
Régulateur de débit
Cette méthode se caractérise par la rapidité, la facilité
de mise en œuvre, et le faible coût.
II.2 La méthode électronique
Dans cette méthode, les compteurs de gouttes sont plus
précis et fiables.
Cette technique nécessite une pompe à écrasement, un
moteur, un détecteur, un panneau d’affichage et une
carte électronique de commande.
Détecteur de gouttes
Pompe péristaltique linéaire
Pompe péristaltique linéaire
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
16
II.3 Le pousse seringue à volume et pression réglés et
précis
Il s’agit d’un appareil doté d’un moteur électrique, d’une
tige sans fin accouplée au moteur pour entrainer le piston
de la seringue en fonction du débit et du temps de la
perfusion. Cet appareil nécessite une attention de
manipulation et d’utilisation des seringues compatibles
suivant les marques des seringues.
Pousse seringue
On distingue plusieurs types de PSE
PSE Programme 2 : double voies séparées
Il s’agit d’un pousse seringue à deux voies de perfusion qui
offre à son utilisateur toutes les performances dont la
qualité d’une perfusion continue à faible débit. Le
panneau d’affichage de cet appareil est composé de
deux parties identiques, colorées : une noire pour la voie 1,
et une rouge pour la voie 2.
Chaque voie est munie d’un affichage indiquant les
paramètres suivants :
 Type de seringue ;
 Volume ;
 Temps de perfusion ;
 Débit ;
 Détection batterie et secteur.
L’avantage de cet appareil est l’utilisation de 15 types de
seringues variables entre 20 ml et 60 ml.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
17
PSE Pilote A2 : monovoie
Il s’agit d’un appareil à monovoie qui présente la même
fonction que le précédent, ayant toutes les qualités de
sécurité et de surveillance demandées.
Il utilise 6 types de seringues allant de 20 ml à 60 ml.
PSE Agilia : monovoie
Il présente les mêmes fonctions que les précédents,
nécessite une vigilance d’utilisation à cause de sa fragilité.
Il utilise les différents types de seringues en respectant les
volumes entre 20 ml et 60 ml.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
18
Ces
pousses
seringues
permettent la perfusion
intraveineuse continue, à débit faible et précis. La
détection d’occlusion réglable, le bon fonctionnement et
la protection de la seringue garantissent un niveau
optimum de sécurité.
III. AVANTAGES ET SPECIFICITES DES POUSSES
SERINGUES







Programmation rapide ;
Large choix de tailles et marques de seringues ;
Large plage de débits configurables ;
Mémorisation des noms de médicaments et des
paramètres relatifs à la perfusion ;
Autonomie de la batterie (6 heures) ;
Choix des seringues ;
Reconnaissance automatique du volume de la
seringue.
POURQUOI PERFUSE-T-ON ?






Pour apporter de l’eau et des électrolytes en quantité
précise ;
Pour une réhydratation rapide en cas de collapsus ;
Pour une alimentation intraveineuse à temps étalé ;
Pour l’administration rapide d’un médicament de
façon continue ;
Pour faciliter l’exploration du myocarde par exemple,
écho de stress, coronarographie … ;
Pour injecter des drogues pendant l’acte chirurgical et
assurer la bonne surveillance du patient.
IV. FONCTIONNEMENT DES POUSSES SERINGUES
Rôle de l’infirmier soignant
L’infirmier soignant doit :
 Brancher le pousse seringue sur le secteur ;
 Réaliser un lavage antiseptique des mains ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
19












Préparer la seringue et la quantité de produit prescrit ;
Purger avec précaution ;
Compléter avec le solvant jusqu’au volume désiré ;
Adapter le prolongateur sur la seringue et purger ;
Identifier la seringue avec une étiquette (nom du
patient, du produit, concentration, heure de début
d’administration) ;
Placer la seringue sur le pousse seringue, ne pas
masquer la graduation de la seringue ;
Adapter le prolongateur sur le robinet à 3 voies de la
perfusion de base en s’aidant de compresses
imbibées ;
Mettre le pousse seringue en marche ;
Identifier le type de seringue ;
Régler la vitesse du pousse seringue (en ml/h) en
fonction de la règle suivante : vitesse = volume à
injecter ;
Programmer le temps de perfusion ;
Ouvrir le robinet avec les compresses et le protéger
avec un protège robinet.
Exemple : Injecter 36 ml en 12 h : la vitesse du pousse
seringue sera réglée à 36/12 = 3 ml/h.
V. ALARMES
Tout incident (arrêt de la perfusion, seringue mal
positionnée…) déclenche l’alarme sonore et visuelle.
Il existe différents types d’alarmes :
 L’alarme sonore (production d’un son) ;
 L’alarme visuelle (doit continuer à fonctionner pendant
la période d’inhibition de l’alarme sonore avec
affichage d’un code d’erreur).
La durée d’inhibition de l’alarme sonore de l’appareil en
fonctionnement autonome ne doit pas dépasser 2
minutes.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
20
Ces alarmes sont dues soit à la mauvaise utilisation, soit au
déroulement du cycle de perfusion, soit à une défaillance
du matériel.
L’occlusion est une obturation totale ou partielle de la
tubulure qui entraîne un risque de sous-dosage et un bolus
en levée d’occlusion.
VI. CONSIGNES ET CONSEILS PRATIQUES
L’infirmier soignant doit :
 Veillez à ce que la batterie soit chargée lors du
déplacement du malade et penser à son
branchement au secteur dès son retour ;
 Vérifier régulièrement le fonctionnement du pousse
seringue (voyant électrique allumé) ;
 Faire attention à la pré-alarme qui se déclenche
lorsqu’il ne reste que quelques ml à perfuser ;
 Garder le pousse seringue propre en utilisant un peu
d’eau savonneuse et éviter les produits nocifs tels que
l’alcool, l’eau de javel…
VII. ENTRETIEN
Le pousse seringue nécessite une maintenance régulière :
 Nettoyage externe et interne ;
 Graissage des pièces mécaniques ;
 Réglage des détecteurs ;
 Vérification des cartes électroniques.
VIII. BIBLIOGRAPHIE
Documentation technique délivrée avec l’appareil par le
fournisseur.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
21
LA RADIOGRAPHIE THORACIQUE
EN CARDIOLOGIE ET EN
CHIRURGIE CARDIOVASCULAIRE *
M. BOUIGUA Tayeb
Infirmier responsable de Médecine nucléaire
I. DEFINITION
La radiographie des poumons est une technique
d’imagerie médicale qui repose sur l’utilisation de rayons
X qui, en traversant le corps, impriment les structures
thoraciques sur un film photographique (plaque).
La réussite d’une bonne image répond à plusieurs critères
physiques et anatomiques.
II. HISTORIQUE
Les rayons X ont été découverts en 1895 par un physicien
allemand, Wilhelm Röntgen qui a reçu le premier prix
Nobel de physique. Il les nomma rayons X car ils étaient
d'une nature inconnue.
Sa première radiographie, à la fin de l'année 1895,
représentait la main de sa femme.
Radiographie de la main de Mme Röntgen
* Validation : Dr A. AJANA, Chef de service de la radiologie centrale, Hôpital Ibn Sina Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
22
III. CRITERES PHYSIQUES
Le choix du matériel radiologique :
 Tube radiogène puissant (haute tension) ;
 Utilisation du Potter Bucky ;
 Cassette radiologique sensible ;
 Machine à développer adéquate ;
 Produit de développement régulier et bien dosé avec
une température des bains entre 30 et 32 degrés ;
 Les incidences doivent respecter la distance focus /
plaque et éviter le flou géométrique ;
 Le choix des constantes se fera selon la corpulence du
sujet.
Schéma d’un tube radiogène
Portique radiologique avec
grille anti diffusante
Rappel
Le thorax est formé :
 d’os (côtes, vertèbres, sternum) = calcium, qui
absorbent beaucoup de rayons X. Ils apparaissent
" opaques " ;
 d’air (les poumons) n’absorbe pas du tout les rayons X,
ils apparaissent " clairs “ ;
 de sang et de tissu (coeur, médiastin, vaisseaux...) qui
absorbent peu de rayons X et apparaissent moins
" opaques " ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
23

de graisses qui absorbent faiblement les rayons X et
apparaissent peu opaques.
Radiographie de face lexique Calcul de l’index cardiaque
Les différents axes du cœur
IV. CRITERES ANATOMIQUES
La radiographie du thorax permet de visualiser
successivement :


La cage thoracique, les côtes, le médiastin, le cœur,
les vaisseaux, les poumons et les plèvres, etc ;
En inspiration profonde : il doit montrer les 7 arcs
costaux antérieurs, les 10 arcs costaux postérieurs et les
coupoles diaphragmatiques ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
24





Le cliché est pris strictement de face : visualisation des
bords internes des clavicules à égale distance des
épineuses dorsales ;
L’alignement des épineuses des vertèbres dorsales doit
être respecté ;
Les épaules doivent être bien dégagées afin que les
omoplates ne se superposent pas au parenchyme
pulmonaire ;
Lorsque le sujet est debout, la distance entre la poche
à air de l’estomac et le sommet de la coupole
diaphragmatique G doit est inférieure à 1 cm ;
Le rachis et les vaisseaux sont visibles derrière le cœur
(ainsi l’exposition est correcte).
V. RECOMMANDATIONS POUR LES CLICHES
REALISES AU LIT DU PATIENT EN REANIMATION
CHIRURGICALE





Un aide est nécessaire pour placer la cassette sous le
thorax du patient ;
Si possible, mettre le patient en position demi-assise ;
Ecarter les différents câbles du thorax ;
Recouvrir le patient aussitôt que possible ;
Faire tenir les enfants par un parent qui doit porter un
tablier de plomb.
NB Les clichés sont réalisés en antéro-postérieur.
Au service clinique et à l’Unité de soins intensifs




Faire de préférence les radiographies du thorax
debout et en postéro-antérieur ;
L’inspiration profonde du malade donne de meilleures
images ;
Faire écarter les omoplates du champ radiologique
(mains du malade sur ses hanches, coudes en avant) ;
Les clichés de contrôle doivent être réalisés avec les
mêmes constantes (Kv et Mas).
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
25
Remarques


Le cliché doit porter les nom et prénom du malade et
la date d’examen ;
Avant de tirer les rayons, demander au personnel de
s’éloigner.
Remarquer la différence entre les deux radiographies
Radiographie pulmonaire de face montrant un pacemaker
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
26
Epanchement pleural droit chez une femme
VI. CONCLUSION
Le cliché pulmonaire reste l’examen radiologique le plus
pratiqué dans le monde entier, il permet à priori d’orienter
le médecin vers un diagnostic ou un suivi thérapeutique.
VII. BIBLIOGRAPHIE



http://fr.wikipedia.org/
guide pratique des techniques du radiodiagnostic
Basic X-Ray Theory.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
27
LA PRISE EN CHARGE
D’UN MALADE TRANSFUSE *
M. BOUKHALFA Abdeslam
Infirmier chef du Service de Cardiologie « A »
I. HISTORIQUE
Depuis la découverte de la circulation sanguine par Ibn
Nafis au 13ème siècle (quatre siècles avant Harvey), et plus
tard de la voie intraveineuse, des progrès décisifs ont été
obtenus. Dès lors, de multiples essais de transfusions, aux
succès inégaux, ont été tentés.
Au cours des guerres du 19ème siècle, la transfusion fut
largement utilisée et sauva de nombreux blessés.
* Validation : Dr N. EL KADIRI, Biologiste, Responsable de la Pharmacie,
Référent qualité, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
28
En 1900, Landsteiner observe que le plasma de différents
sujets agglutine les hématies de nombreux autres sujets et,
poursuivant ses études, il en déduisit l’existence des
groupes A, B et O.
Un an plus tard, De Castillo décrit un quatrième groupe :
AB.
En 1924, Bernstein démontre la transmission héréditaire,
selon les lois de Mendel, des facteurs de groupes sanguins.
Le système ABO est défini par la présence d’antigènes (A,
B) à la surface des globules rouges et la présence
d’anticorps réguliers dans le plasma.
Ces anticorps sont constamment présents :
•
•
•
•
Un sujet de groupe A comporte l’antigène A et
des anticorps anti-B.
Un sujet de groupe B comporte l’antigène B et
des anticorps anti-A.
Un sujet de groupe O n’a pas d’antigène et présente
des anticorps anti-A et anti-B.
Un sujet de groupe AB comporte l’antigène A et
l’antigène B et n’a pas d’anticorps.
En 1940, Landsteiner et son élève Wiener sont à l’origine
de la découverte du système rhésus.
Le système rhésus (RH) dans lequel le donneur universel
pour la transfusion de globules rouges correspond au
groupe RH- peut être indifféremment transfusé à un sujet
de groupe RH+ ou RH-. En revanche, le sang d'un donneur
RH+ ne doit pas être transfusé à un patient RH-.
Un sujet O RH- (dit « O-») est le « vrai donneur universel »,
car il peut donner son sang à tout individu, quel que soit
son groupe ABO et RH.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
29
II. DEFINITION DE LA TRANSFUSION SANGUINE
Sans transfusion sanguine, une perte importante de sang
entraine souvent la perte de la vie. La transfusion
sanguine est une thérapeutique substitutive qui consiste à
apporter à un patient les éléments du sang qui lui font
provisoirement défaut en raison d’une hémorragie
(intervention chirurgicale, traumatisme), d’une maladie
(anémie…) ou d’un traitement (chimiothérapie…). C’est
une thérapeutique vitale.
La transfusion sanguine est un acte médical qui engage
la responsabilité, en particulier pénale, du médecin qui la
prescrit et de l'infirmier(ère) ou du médecin qui réalise la
transfusion de sang.
III. REGLES GENERALES
Toute transfusion nécessite au minimum :




Un groupage sanguin ABO rhésus standard valide (= 2
déterminations) ;
Une Recherche d’Agglutinine Irrégulière (RAI) dont le
délai maximal de validité est de 3 jours ;
Le groupage sanguin systématique d'un patient lors
d'une hospitalisation n'est pas une obligation légale ;
La réalisation de sérologies virales pré transfusionnelles
est nécessaire et indispensable.
IV. PRODUITS SANGUINS
Les produits sanguins regroupés sous le terme de « produits
sanguins labiles » (PSL) sont les globules rouges, le plasma
frais congelé, les plaquettes et, beaucoup plus rarement,
les globules blancs. Ils sont rigoureusement contrôlés et
répondent à des normes obligatoires de sécurité et de
qualité.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
30
IV.1 Les principales contre-indications au don de sang
Les contre-indications permanentes





Les maladies du cœur et des vaisseaux ;
Un trouble connu de la coagulation du sang ;
Les insuffisances respiratoires, parmi lesquelles l'asthme
grave ;
Le diabète traité par l'insuline ;
Les maladies graves, chroniques ou à rechute.
Les contre-indications temporaires





L'anémie, pour laquelle un délai de six mois est requis
avant un nouveau don éventuel ;
Grossesse ou accouchement ;
Tension artérielle basse ou au contraire trop élevée ;
Epilepsie, jusqu'à trois ans après la dernière crise et
l'arrêt du traitement ;
Certaines activités professionnelles ou de loisir sont
déconseillées dans les heures qui suivent un don : c'est
le cas, par exemple, d'activités en hauteur ou
aquatiques, ou de la conduite dans les transports en
commun.
IV.2 Examens biologiques réalisés sur les dons de sang
Les examens biologiques qui sont réalisés dans l'intérêt du
receveur sont :



Tests pour la compatibilité entre le sang du donneur et
celui du receveur ;
Groupes sanguins ABO, Rhésus et d’autres antigènes
du système Rhésus (C, c, E, e) et l'antigène Kell sont
également recherchés sur les deux premiers dons ;
Recherche d'anticorps anti-A et anti-B, dont la
présence chez le donneur dépend de son groupe
ABO ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
31




Recherche d'anticorps dirigés contre d'autres
antigènes de groupe sanguin ;
Tests pour la sécurité infectieuse du don de sang ;
Dépistage du virus du Sida, de l'hépatite B, de
l'hépatite C et de la syphilis ;
D'autres examens peuvent être effectués en fonction
du type de don et des besoins pour les receveurs.
V. ROLE DE L’INFIRMIER
Ce rôle commence dès le prélèvement pour groupage. A
ce moment, on ouvre le dossier transfusionnel qui dure
jusqu’à 2 h après la transfusion.
L’infirmier est le dernier maillon de sécurité afin d’éviter
toute erreur. Il doit prendre les précautions nécessaires
avant et pendant toute transfusion sanguine.
V.1 Réception et conservation d’un culot globulaire
V.1.1 Réception
S’assurer du bon déroulement du transport : celuiŔci doit
être :
 Rapide ;
 Délicat ;
 Isotherme (transport à 4° C) ;
 Vérifier l’intégrité des poches et celle de la tubulure ;
 Contrôler la date de péremption et l’aspect des
poches ;
 Contrôler l’identité des poches avec le bon de
livraison.
V.1.2 Conservation
Si le culot globulaire n’est pas utilisé dans l’immédiat, le
mettre à + 4° C (éviter le congélateur).
Éviter les stocks « sauvages » dans les services et ne pas
empiler trop de poches :
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
32


6 h au conservateur ou poche isotherme dans laquelle
il est livré ;
15 mn à température ambiante.
V.2 Précautions à prendre
Avant la transfusion







Ne pas utiliser un produit sortant directement du
réfrigérateur, éviter la précipitation ;
Vérifier la date de péremption et l’aspect de la
poche ;
Contrôler la concordance ;
Carte de groupage ;
Identité du malade ;
Culot globulaire ;
Faire un contrôle obligatoire ultime au lit du malade du
groupe sanguin ABO du patient et de chaque poche
à transfuser à l’aide d’une carte de contrôle pré
transfusionnel, carte à garder dans le dossier du
malade.
Remarques





Ne jamais réchauffer le sang ;
Ne jamais accepter le résultat d’un laboratoire non
agréé ;
Ne jamais communiquer le résultat de groupage par
téléphone ;
Recommander au malade d’aller à la selle et éviter les
heures de visites ;
Ne jamais adjoindre de médicament aux globules
rouges.
Pendant la transfusion
L’infirmier doit :
 Contrôler :
- La température du malade toutes les demi-heures ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
33
- La tension artérielle toutes les demi-heures ;
- L’aspect des urines ;
- Le faciès du malade.

Arrêter la transfusion si :
- La température augmente ;
- La tension artérielle diminue ;
- Frissons ;
- Douleurs abdominales ;
- Douleurs lombaires.

Chez les sujets âgés, les enfants et chez les malades
cardiaques, adapter le débit minutes.

Alerter le médecin, inscrire sur la feuille de température
ou de réanimation le numéro de la poche transfusée.

Conserver le flacon témoin qui permettra des contrôles
en cas d’accidents.
VI. MATERIEL DE TRANSFUSION
Sur un chariot ou un grand plateau, prévoir :



Un nécessaire pour l’asepsie de la région à
ponctionner ;
Un nécessaire pour prendre une voie veineuse ;
Un nécessaire pour réaliser la transfusion :
- Flacon de sang ;
- L’étiquette du Centre de transfusion avec : nom et
prénom du malade, son lit d’hospitalisation, son n°
d‘entrée, son groupe et RH ;
- Un nécessaire pour prise de constantes ;
- Une tubulure à transfusion avec :
- Un nécessaire pour pratiquer le test pré transfusionnel
(Cross-Match) ;
- Du sérum physiologique ;
- La carte de cross-match fournie par le Centre de
transfusion ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
34
- Une paire de ciseaux ;
- Un agitateur pour mélanger ;
- Une attelle.
VII. PREPARATION DU PATIENT
L'infirmier(ère) doit prendre plusieurs dispositions vis-à-vis
du patient :
 Recueillir le consentement du patient avant la
transfusion ;
 Expliquer au patient le déroulement de la transfusion
afin de le mettre en confiance ;
 Demander au patient de prendre ses dispositions
avant la pose de la transfusion (aller aux toilettes) ;
 Evaluer et choisir la voie veineuse pour la transfusion.
VIII. MISE EN ROUTE DE LA TRANSFUSION
Transfuser les premiers millilitres très lentement (20 à 30
gouttes/minute), puis régler le débit.
Durée totale de la transfusion :
 Globules rouges en 1 h 30 ;
 Plaquettes en 30 mn ;
 Plasma en 10 mn.
IX. ACCIDENTS ET INCIDENTS DUS A UNE
TRANSFUSION
IX.1 Accidents hémolytiques par incompatibilité
L’introduction du sang incompatible chez un individu
portant des anticorps agglutinants des hématies
transfusées, provoque une hémolyse de ces dernières.
Cette hémolyse est immédiate et d’autant plus intense
que le volume de sang incompatible transfusé est
important. En principe, plus le volume est élevé plus
l’accident est grave.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
35
Signes cliniques
 Malaise intense avec céphalée pulsatile ;
 Douleurs lombaires ;
 Accélération du pouls, chute de la pression artérielle ;
 Tendance hémorragique anormale au niveau des
plaies opératoires ;
 Au moindre signe d’alarme arrêter immédiatement la
transfusion, vérifier le groupe du receveur et du sang
perfusé.
Traitement
 Lutter contre le choc ;
 Traiter le syndrome hémorragique ;
 Surveiller la diurèse, si nécessaire, transfert dans un
centre d’hémodialyse.
IX.2 Accidents de contamination
L’injection de sang contaminé entraîne également des
accidents très graves parfois mortels. Ils sont dus aux
toxines bactériennes apportées par le sang contaminé.
Signes cliniques
 Malaise ;
 Frissons violents ;
 Fièvre à 40 ° ;
 Douleurs abdominales et myalgies ;
 Vomissements et diarrhée profuse.
Arrêter immédiatement la transfusion.
Traitement
 Injecter immédiatement en IV une dose massive de
corticoïdes pour tenter d’éviter l’évolution vers l’état
de choc ;
 Antibiothérapie.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
36
Prévention
 Conditions d’asepsie parfaite lors de la collecte de
sang ;
 Conservation à 4° C jusqu’à son utilisation ;
 Rejet de tout flacon suspect et respect de la date de
péremption.
IX.3 Accidents de surcharge
Ils sont dus à une transfusion trop abondante ou trop
rapide chez l’enfant, le cardiaque, l’hypertendu et
l’anurique.
Signes cliniques
 Secousse de toux
expectoration.
prolongée
puis
cyanose
et
Traitement
 Arrêter la transfusion ;
 Saignée ;
 Injection d’une ampoule de furosémide (ex : Lasilix).
Prévention
 Transfusion très lente en contrôlant la pression
veineuse ;
 Préférer les globules rouges déplasmatisés quand la
transfusion a pour but de corriger une anémie.
IX.4 Intoxication par le citrate
Lors des transfusions massives, la quantité de citrate
injectée produit une hypocalcémie qui se traduit par une
crise de tétanie. Le citrate a aussi une action sur le
myocarde.
Traitement
 Injection IV de 1 g de gluconate de calcium.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
37
Prévention
 Injection IV de gluconate de calcium dans tous les
flacons.
IX.5 Accidents allergiques
Ils sont dus à la susceptibilité du receveur vis-à-vis des
albumines apportées par la transfusion ou à des anticorps
apportés par le sang du donneur lui-même : sujet
allergique.
Signes cliniques
• Urticaire ;
• Oedème de Quincke ou crise d’asthme.
Traitement
Administrer un antihistaminique et/ou, si les signes
s’estompent, continuer la transfusion, sinon arrêter.
IX.6 Intoxication par le potassium
La concentration de potassium augmente dans le sang
conservé, les doses toxiques sont toutefois rarement
atteintes. Cependant l’apport de potassium peut être
dangereux chez les insuffisants rénaux ou chez les sujets
hyperkaliémiques.
Prévention
Il est préférable chez ces malades de donner du sang frais
ou des concentrés globulaires.
IX.7 Surcharge ferrique
Des transfusions à répétition, imposées par une maladie
chronique peuvent à la longue entraîner une surcharge
ferrique de l’organisme : hémochromatose (surcharge de
fer au niveau du foie) secondaire dont les complications
ne sont guère moins graves que celles de
l’hémochromatose primitive familiale.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
38
IX.8 Embolie gazeuse
L’embolie gazeuse est un accident grave provoqué par
des transfusions accélérées par pompage d’air sous
pression dans le flacon. L’accélération des transfusions
par la mise en pression du flacon de sang nécessite une
très grande vigilance.
IX.9 Maladies transmises par transfusion
Le danger majeur est la transmission des hépatites virales,
de la syphilis, du paludisme et du Sida.
La prévention consiste à éliminer tout donneur de sang
qui aurait présenté une hépatite virale ou ayant contacté
la syphilis, d’où la nécessité de pratiquer les réactions
sérologiques sur chaque prélèvement.
X. CONCLUSION
La transfusion sanguine est un acte médical majeur, très
réglementé, qui est réalisé, dans la majorité des cas, en
délégation par un infirmier(e). Dans la chaîne de sécurité
transfusionnelle, l’infirmier joue un rôle central notamment
en termes d’information, d’identification, de contrôle, de
traçabilité, de surveillance et de signalement.
C’est pourquoi, toute transfusion sanguine nécessite :






Une vigilance de tous les instants ;
Une application rigoureuse de la procédure en
vigueur;
Transfuser pendant vos études sous le contrôle d’un
encadrant ;
Demander le contrôle d’une infirmière qui maitrise la
technique ;
Assurer la traçabilité ;
En tant que professionnels, suivre des formations
continues pour mettre à jour ses connaissances.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
39
XI. BIBLIOGRAPHIE



https://fr.wikepedia.org/wiki/transfusionsanguine
www.infirmieres.com/courssoinsinfirmiers-latransfusionsanguine
www.hopital-dcss.org/soins-servicehopital-transfusionsanguine-html.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
40
L’OXYGENOTHERAPIE *
Mlle KNINA Karima
Infirmière de l’Unité des Soins intensifs
I. DEFINITION
L’oxygène, gaz incolore et inodore, existant dans
l’atmosphère dont il constitue approximativement un
cinquième du volume, est indispensable à la plupart des
formes de la vie.
L’oxygénothérapie est une méthode visant à apporter
artificiellement de l’oxygène à un malade de façon à
rétablir ou maintenir un taux normal d’oxygène dans le
sang.
II. INDICATIONS
Toute décompensation cardio-respiratoire quelle qu’en
soit l’origine et en particulier :









Crise d’asthme aiguë ;
Pneumopathies hypoxémiantes ;
Embolies pulmonaires ;
Pathologies néoplasiques aux stades palliatifs ;
Les Œdèmes pulmonaires aigus ;
Les pleurésies, les pneumothorax, ;
Les cardiopathies ischémiques décompensées ;
Les insuffisances cardiaques globales ;
Tous les malades cardiaques…..
* Validation : Dr M. BERBICH, Cardiologue, Responsable du Centre de Consultations,
USI, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
41
III. MATERIELS
On distingue entre :
 Matériel d’administration comprenant :
Lunette à oxygène
Masque à oxygène
Sonde nasale
Masque à haute concentration
Masque de nébulisation
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
42
 Et système d’oxygénation
On distingue :
La source d’oxygène comprenant :
Prise murale d’oxygène
Humidificateur
Débit litre gradué de 0 à 15
Tuyau souple
Raccord biconique
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
43
La
bouteille
d’oxygène :
sert
à
maintenir
l’oxygénothérapie des patients lors de leur transport pour
les explorations invasives et comprend :

Le manodétendeur permet de mesurer la pression
exprimée en bars, régnant dans la bouteille
(manomètre), et d’apporter l’oxygène stocké sous
haute pression à une pression plus faible ou ce gaz
pourra être utilisé ;


Raccord biconique ;
Tuyau souple.
Autres
 Mouchoirs en papier ;
 Haricot ;
 Pour la sonde nasale : compresses, eau stérile ;
 Nécessaire pour l’hygiène des mains.
IV. REALISATION DU SOIN ET SURVEILLANCE
IV.1 Réalisation du soin





Vérifier la prescription médicale : débit d’oxygène,
mode d’administration (masque ou lunette.... selon
l’état du malade) ;
Prévenir le malade ;
Installer le malade en position assise ou demi-assise ;
Faire moucher le patient ;
Effectuer un lavage simple des mains ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
44



Monter le système d’oxygénation en vérifiant le
fonctionnement de la source, et l’installation
d’humidificateur, et le réglage du débit d’oxygène ;
Mettre les lunettes ou le masque selon la prescription
du médecin, l’indication et l’état du malade ;
Changer les lunettes et les masques en cas de besoin.
IV.2 Surveillance et rôle infirmier
La surveillance d’un patient sous oxygénothérapie
consiste à :
 Une surveillance clinique qui comprend :
- La coloration des téguments : recherche d’une
cyanose, sueur… ;
- L’état de conscience : agitation, somnolence,
céphalées… ;
- La fonction respiratoire : amplitude, fréquence
respiratoire, rythme, bruit, la saturation en O2
(SpO²) … ;
- La fonction cardiaque : la fréquence cardiaque
(tachycardie ou bradycardie), la pression artérielle….
Remarques
Signaler toute anomalie au médecin responsable telle
que : cyanose, tachycardie, diminution de la pression en
O² (SpO²), polypnée, vertige, agitation, céphalées…etc.

Une surveillance paraclinique qui comprend :
- Les analyses de sang telles que la gazométrie ;
- La saturation SpO².
V. RISQUES ET COMPLICATIONS
Comme chaque acte ou soin infirmier, l’oxygénothérapie
peut avoir des complications et des risques selon le
matériel utilisé tels que :
-
Effets nocifs de l’oxygène pur ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
45
-
Lunettes : irritation des muqueuses, nécrose des ailes
du nez, irritation de la face postérieure des oreilles et
du cou ;
Sonde nasale : irritation des muqueuses, nécrose du
nez ;
Masque : gène si trop serré, impression d’étouffement.
VI. CONCLUSION
La toxicité de l’oxygène pur est principalement liée à son
utilisation par le médecin. L’oxygénothérapie est un
traitement à part, entièrement liée à ses effets
secondaires propres, son utilisation ne doit donc pas se
résumer à la simple fermeture et ouverture du manomètre,
mais aussi à la prescription médicale avec une
surveillance de l’efficacité et de la tolérance du
traitement.
VII. BIBLIOGRAPHIE




www.soin-infirmier-cardiologie.com
www.wikipedia.com
www.infirmiere.com
Cours des soins infirmiers de 3ème année (2007-2008).
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
46
LE SONDAGE NASO-GASTRIQUE *
M. KEJJOU Zaïd
Infirmier de l’Unité des Soins intensifs
I. DEFINITION
La sonde naso-gastrique (SNG) est un tuyau souple que
l’on passe habituellement par le nez et qui descend de
l’œsophage pour s’arrêter dans l’estomac.
Il est indispensable de prendre des mesures d’hygiène et
de précautions lors de sa pose. Les sondes nasogastriques sont de différents calibres qui varient selon la
tolérance des patients et la fonction qu’elles assurent. Les
sondes sont faites en général de silicone et sont radioopaques.
On peut introduire la sonde par la bouche si le malade est
sédaté lors de certaines chirurgies et traumatismes faciaux.
II. OBJECTIFS
• La mise au repos de l’estomac : vidange de l’air et des
liquides ;
• Assurer la bonne alimentation entérale à débit continu
ou discontinu et permettre l’administration des
traitements ;
• Lavage gastrique à l’eau froide pour favoriser la
vasoconstriction en cas d’hémorragie digestive.
* Validation : Dr F. EL KENNASSI, Chirurgien CCV, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
47
III. INDICATIONS
III.1 Vidange gastrique
• Syndrome occlusif qui provoque des douleurs
importantes : météorisme abdominal, nausées et
vomissements ;
• Lavage gastrique ;
• Avant l’intubation (éviter la fausse route des liquides) ;
• Patient en coma (éviter une inhalation) ;
• Tubage gastrique (examen bactériologique et autre) ;
• En cas de chirurgie sur l’appareil digestif ou sur
l’œsophage, la SNG aspire les liquides hépatiques et
pancréatiques qui représentent plus de deux litres par
jour.
III.2 Alimentation entérale
•
•
Lorsqu’il est nécessaire de mettre la bouche au repos
ou l’œsophage, après une radiothérapie sur la sphère
ORL ;
Réalimentation des patients dénutris.
IV. DIFFERENTS TYPES DE SONDES NASOGASTRIQUES
Il existe deux types de sondes naso-gastriques
différenciées selon leur finalité et l’indication posée :
• Sonde pour l’alimentation entérale, de petit calibre
simple, souple, siliconée, elle est ouverte sur son
extrémité distale comportant une dizaine d’orifices
latéraux ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
48
Sonde siliconée
• Sonde type Salem a un calibre très important, elle est
radio-opaque, semi-rigide, graduée. Le plus important
c’est qu’elle est munie d’une prise d’air, élément
nécessaire pour la placer en aspiration douce, afin
d’éviter le collage de la paroi et créer un ulcère.
Sonde type Salem
V. CHOIX DES SONDES NASO-GASTRIQUES
• La sonde de polychlorure de vinyle plastifiée est utilisée
pour des sondages à courte durée (3-4 jours) car risque
de dégradation par l’acidité gastrique ;
• La sonde en polyuréthane, est la plus fréquente en
raison de sa bonne tolérance. Sa souplesse et sa
résistance à l’acidité digestive dure plus de 30 jours ;
• La sonde de silicone offre, en plus des qualités des
précédentes, une inertie chimique très importante, elle
est choisie par excellence pour les sondages de très
longue durée.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
49
VI. MATERIEL NECESSAIRE A LA POSE DE LA SONDE
NASO-GASTRIQUE
•
•
•
•
•
•
•
SNG ;
Gants propres ;
Lubrifiant (l’eau reste le meilleur lubrifiant) ;
Poche de recueil si siphonage ;
Source murale aspirative complète ;
Sparadrap ;
Protection et haricot en cas de vomissements et
nausées ;
• Seringue de 50 ccs adaptable à la SNG ;
• Stéthoscope.
VII. TECHNIQUE DE SOIN
•
•
•
•
•
La pose de la sonde gastrique est un geste simple,
mais peut entrainer des complications chez des
patients qui ont des problèmes de déglutition ;
Vérifier la prescription du médecin ;
Installation du patient ;
Patient conscient : installation du patient en position
demi-assise ou assise ;
Patient inconscient : installation en position latérale de
sécurité (PLS).
VIII. POSE DE LA SNG
•
•
•
•
•
La pose est réalisée à jeun, sur prescription médicale ;
Prendre des mesures d’hygiène et de précaution ;
Mettre des gants ;
Lubrifier l’extrémité de la sonde ;
Faire introduire la sonde perpendiculairement à la face
et pousser jusqu’à la glotte en orientant vers le palais,
avancer environ 10 cm et attendre la reprise du souffle
du malade ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
50
•
•
•
•
•
•
•
•
Demander au patient de déglutir (en cas de difficulté
on peut s’aider d’un verre d’eau en même temps qu’il
avale) ;
Pousser la sonde doucement et franchement ;
Vérifier la position de la sonde en injectant avec force
50 ml d’air, un bruit doit être entendu au niveau de
l’abdomen à l’aide d’un stéthoscope ;
Brancher le sac de recueil ;
Expliquer au patient que la mobilisation reste
complexe et qu’il ne doit pas hésiter d’appeler pour
avoir de l’aide ;
En raison de la souplesse des sondes en polyuréthane
et en silicone, des difficultés de pose peuvent être
rencontrées, la sonde peut être placée au
réfrigérateur 30 mn avant la pose pour la rigidifier ;
Rincer la sonde après chaque gavage alimentaire ;
Aviser le médecin si TP < 10 %.
IX. SURVEILLANCE INFIRMIERE
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Vérifier la position de la sonde à chaque reprise de
service (fait partie de la PEC globale du patient) ;
Changement des strippes au moins une fois par 24 h ;
Vérifier la sonde à son point d’entrée (escarre de la
narine) ;
Soins de bouche 3 fois par jour ;
Vérifier l’aspect et la quantité des liquides une fois par
24 h ;
Surveiller l’absence de nausées, vomissements et la
reprise du transit ;
Si la SNG est en siphonage, la prise d’air doit être
clampée, si elle est en aspiration, elle doit être ouverte ;
En cas d’écoulement important, compenser le volume
par le volume des pertes ;
Vérifier et surveiller la source murale.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
51
X. RISQUES DE COMPLICATIONS
•
•
•
•
La sonde peut être poussée dans la trachée par
accident (si toux ou sensation de malaise, retirer la
sonde) ;
Epistaxis (s’assurer que le sang ne descend pas dans la
gorge) ;
Passage en sous muqueux (si la sonde progresse avec
difficulté et n’est pas visible dans la bouche ou au fond
de la gorge, retirer la sonde) ;
Fausse route intracrânienne : raison pour laquelle il est
interdit de mettre la sonde par le nez chez les patients
qui présentent un traumatisme facial.
XI. CONCLUSION
La sonde naso-gastrique est un moyen pour permettre
d’alimenter les patients correctement et d’administrer les
différents traitements prescrits. Elle sert aussi à vider
l’estomac pour une éventuelle exploration et faire des
lavages gastriques à l’eau froide en cas d’hémorragie.
XII. BIBLIOGRAPHIE


Fiches conseils pour la prévention des signes infectieux
(Porchez MF, Villefranche)
Guide et recommandations ANAES (Agence Nationale
d’Accréditations des Etablissements de Santé).
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
52
LA POSE D’UN CATHETER VEINEUX
COURT *
Mme OUASSOR Fatiha
Infirmière Responsable d’Anesthésie
Service de « CCV »
I. DEFINITION
Les cathéters veineux périphériques courts sont des
dispositifs médicaux stériles introduits dans une veine
superficielle par voie percutanée. Ils sont utilisés dans un
but diagnostic ou thérapeutique. Ils permettent
l'administration parentérale de solutés, de produits
sanguins, de solutions nutritives et de médicaments.
Ces cathéters, peuvent être à l'origine d'infections locales,
ou systémiques, potentiellement sévères.
Il existe des cathéters de longueur et de diamètres
différents. Ils peuvent ou non comporter une ailette. Des
dispositifs métalliques, ou « aiguilles épicrâniennes » sont
également utilisés pour permettre des prélèvements
sanguins intermittents ou des injections médicamenteuses
répétées. Le dispositif de perfusion est composé de la
tubulure de perfusion et de ses annexes : prolongateur,
robinet et rampe.
II. OBJECTIFS


La pose et l’entretien d’une perfusion dans des
conditions d’asepsie optimales évite la survenue des
infections iatrogènes ;
Les procédures d’hygiène des mains doivent être
effectuées avant et après la palpation du site
d’insertion, avant et après la pose et l’accès au
cathéter, avant et après la pose ou la réfection du
pansement. (On ne doit pas palper le site d’insertion
du cathéter après la réalisation de l’antisepsie cutanée,
* Validation : Dr J. FILAL, Anesthésiste-Réanimateur, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
53
à moins de respecter une technique aseptique, soit par
friction désinfectante à l’aide d’un gel ou d’une
solution hydro-alcoolique, ou porter des gants stériles.
III. INDICATIONS
Les principales indications de la pose d’un cathéter sont :
 L’hydratation ;
 Les transfusions ;
 L’administration de médicaments.
IV. CONTRE-INDICATIONS ABSOLUES
Le cathéter ne doit pas être inséré :
 Du côté où un curage ganglionnaire axillaire a été
réalisé ;
 Au niveau d’une prothèse orthopédique ou vasculaire;
 Chez un malade ayant un cancer ou un antécédent
tumoral ;
 Chez un patient présentant une fistule artério-veineuse.
V. CONTRE-INDICATIONS RELATIVES
Le cathéter ne doit pas être inséré :
 Du côté hémiplégique ;
 Au niveau de lésions cutanées
suintantes.
infectieuses
ou
VI. CHOIX DU CATHETER
Le choix du cathéter se fait en fonction :
 Du degré d'urgence (préférer un cathéter de gros
calibre pour un remplissage vasculaire rapide) ;
 Du capital veineux du patient.
Il existe des cathéters :
- Radio-opaques ;
- Avec ou sans ailettes ;
- Avec ou sans site d'injections.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
54
Calibre GA et mm
24 GA - 0,7 mm
22 GA - 0,9 mm
20 GA - 1,1 mm
18 GA - 1,3 mm
16 GA - 1,7 mm
14 GA - 2,1 mm
Débit ml/min
24
36
62
105
215
330
VII. MATERIEL
Pour poser un cathéter périphérique court, il faut
préparer :
 Un plateau propre ;
 Un garrot veineux ;
 Des gants non stériles ;
 Une tubulure à perfusion (perfuseur) + robinet à trois
voies ;
 Des cathéters périphériques courts (en prévoir 2) ;
 Un soluté à perfuser ;
 Un pied à perfusion ;
 Un container pour évacuation du matériel piquant ou
tranchant ;
 Un sac rouge pour les déchets médicaux ;
 Des compresses pour pansement occlusif de
préférence transparent, stérile ;
 Un antiseptique.
VIII. TECHNIQUE








Se laver les mains ;
Préparer la perfusion ;
Purger la tubulure avec un robinet à trois voies ;
Nettoyer (raser si poils) largement la zone à
ponctionner au savon ;
Désinfecter la peau avec un antiseptique, le laisser en
contact pendant 30 secondes ;
Repérer la veine ;
Mettre des gants à usage unique ;
Insérer le garrot ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
55











Introduire délicatement le cathéter dans la veine ;
Jeter l'aiguille dans le container ;
Connecter la perfusion purgée ;
Vérifier le retour veineux ;
Fixer le cathéter avec un pansement transparent ;
Régler le débit de la perfusion ;
Marquer la date ;
Faire des transmissions écrite et orale ;
Chez les adultes, le cathéter doit être inséré de
préférence aux membres supérieurs. Un cathéter inséré
au niveau du membre inférieur doit être retiré aussi
rapidement que possible pour en replacer un autre au
membre supérieur. Le risque d’infection du cathéter
est lié, à la fois au risque de thrombophlébite et à la
densité de la flore cutanée locale ;
Chez les enfants, la main, le dessus du pied et le cuir
chevelu peuvent être utilisés ;
Privilégier le membre supérieur, mains et avant-bras, en
commençant par la partie distale du membre et en
évitant les plis : veine basilique, veine céphalique,
veine de la face du bras, veine de la face dorsale de
la main.
IX. SURVEILLANCE
La surveillance est essentiellement celle du risque
infectieux. Plus le cathéter reste longtemps en place, plus
le risque infectieux grandit (souillures lors des injections
intra-tubulaires répétées). C'est pourquoi la surveillance
doit être minutieuse en vérifiant :
 L’étanchéité du pansement (à changer en cas de
décollement, de fuites ou de souillure) ;
 Le point de ponction : rougeur, douleur, chaleur,
œdème, écoulement purulent, cordon rouge ou
induré
 La présence d'un seul de ces signes impose le retrait du
cathéter ;
 L’extravasation (diffusion du produit en sous-cutané et
non plus en intraveineux) se manifeste généralement
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
56


par une rougeur et un œdème en amont du point de
ponction ;
La fièvre, les frissons, les sueurs ;
Certains médicaments peuvent induire des nécroses
(ex : drogues vaso-actives, produits de chimiothérapie). C’est d’ailleurs pour cette raison que leur
indication en voie veineuse périphérique est limitée.
X. REMARQUES
Les injections dans les tubulures doivent se pratiquer de
façon antiseptique ;
 Penser à faire participer le patient, s’il est conscient !
Lui demander de signaler toute fuite et toute douleur ;
 Veiller au bon écoulement des perfusions (tubulures
non coudées, robinets ouverts), sinon, la voie veineuse
risque de se boucher ;
 Le débit doit être contrôlé régulièrement, afin d'assurer
le respect de la prescription.

XI. BIBLIOGRAPHIE








Haute autorité santé (HAS) Société Française
d’Hygiène Hospitalière (SFHH)
Evaluation et amélioration des pratiques
Pose et entretien des cathéters veineux périphériques,
avril 2007
MA Laubscher, directeur des services HUG… P. Dayer,
directeur médical HUG
Pose et entretien d’un cathéter veineux périphérique…
octobre 2014
Prévention des infections liées aux cathéters veineux.
SFHH
2005,
synthèse
des
recommandations
argumentaires
Fiche pratique cathéter veineux périphérique CCLIN
sud est CHU Lyon, 2014
Cours IFSI. Pose de voie veineuse périphérique, octobre
2012.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
57
L’UTILISATION DES MONITEURS
DE SURVEILLANCE CARDIOLOGIQUE *
M. TBAA Said
Technicien de maintenance biomédicale.
USI et médecine nucléaire
Salle de réanimation chirurgicale, Ligue
Patient surveillé via un moniteur multiparamétrique.
I. INTRODUCTION
Depuis la découverte de l’existence de phénomènes
électriques sur les animaux par Galvani (1737-1798) et le
premier enregistrement graphique de l’activité électrique
cardiovasculaire par Waller en 1887, la technologie et les
appareillages ont été beaucoup améliorés ;
Nous disposons aujourd’hui, non seulement, des appareils
de diagnostic mais aussi des appareils de surveillance en
permanence.
II. DEFINITION DU MONITEUR MULTIPARAMETRIQUE
Un moniteur est un appareil capable de transformer un
signal physique en un signal électrique. Ce signal est
* Validation : Dr S. LABO, Cardiologue, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
58
ensuite traité, filtré, de façon à permettre sa visualisation,
mais aussi son stockage et sa transmission. Cet appareil
mesure ces paramètres de façon continue ou cyclique. Il
est associé à un système d'avertissement (alarmes).
Pour chaque monitorage, nous envisagerons les principes
de base, l'intérêt clinique, les principes techniques, les
limites de sa mesure, l'entretien et les vérifications avant
emploi, le coût et les consommables.
III. TYPES DE MONITEURS

Le moniteur compact
Les paramètres à mesurer sont fixés une fois pour toute.
Moniteur Comen C80

Vue gauche
Centrale des moniteurs
C80
Le moniteur modulaire
Comporte
un
certain
nombre
d’unités
interchangeables, chacune traitant un paramètre :
Moniteur MP40
Module multi système
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
vue postérieure
59
 Le moniteur de surveillance
Le moniteur peut surveiller en permanence plusieurs
paramètres : ECG, courbes de pression invasive,
température, oxymétrie du pouls, respiration, pression
non invasive etc.
Les fonctions comprennent l’affichage des traces
multiparamètres, des signaux vitaux, des alarmes et des
messages.
IV. ECRAN D’AFFICHAGE
Affichage des courbes I, II, III…choisies par le médecin de
la fréquence cardiaque, la saturation en oxygène, la
température, le débit cardiaque, la pression artérielle
invasive et non invasive et autres paramètres selon le
module multiparamètres.
V. LES PARAMETRES VITAUX




ECG ;
Oxymétrie de Pouls (SpO2) ;
Pressions Invasives (BP) ;
Débit cardiaque ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
60


Température ;
Pression Non Invasive (NIBP).
VI. LES DERIVATIONS

Pour prélever le signal électrique issu de l’activité du
cœur, on utilise 3 ou 5 électrodes qui assurent le
contact électrique avec le patient.

Il existe plusieurs types d’électrodes ECG, selon la
particularité du patient qu’il est nécessaire de surveiller :
- Electrodes adultes, enfants, etc.… ;
- Electrodes sèches ou pré gélifiées ;
- Electrodes repositionnables ou non ;
- Electrodes amagnétiques pour IRM.
VII. EMPLACEMENT DES ELECTRODES
Le positionnement des électrodes sur la poitrine produit les
meilleurs résultats puisqu’il y a moins de muscles du
squelette pour provoquer un artefact.
VII.1 Emplacement : trois dérivations
L’emplacement optimal peut varier d’un patient à l’autre,
selon ses caractéristiques et sa condition physiologique.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
61
Dans beaucoup de cas, on peut améliorer la réception
des signaux ECG en déplaçant une ou plusieurs
électrodes.
VII.2. Emplacement : cinq dérivations
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
62
VIII. PARAMETRAGE DU MONITEUR
VIII.1 Gain
Le gain désigne la capacité d'un circuit électronique à
augmenter la puissance ou l'amplitude d'un signal. Le
gain se calcule généralement en effectuant le ratio du
signal de sortie sur celui d'entrée.
 Le gain contrôle l’amplitude de l’onde affichée ;
 Le gain peut être défini individuellement pour chaque
dérivation ou défini de manière identique pour toutes
les dérivations ;
 Exemple des valeurs de gain : 1/4, 1/2, 1, 2, 4, 8...
VIII.2 Volume du QRS
Le moniteur peut être configuré pour émettre un son à
chaque fois qu’un complexe QRS ou une impulsion de
déclenchement est détecté avec indicateur visuel. Le
volume du son du QRS est réglable par l’utilisateur.
VIII.3 Alarme
Les alarmes sont classées en trois catégories ou niveaux
selon les normes ISO. Les fabricants proposent, pour
chaque paramètre, des critères d’alarmes spécifiques,
seule la surveillance du paramètre ECG est permanente.
La suspension de cette alarme n’est prévue que pour une
durée n’excédant pas 3 minutes.
VIII.4 Seuils d’alarmes ECG


Le réglage des alarmes contient deux échelles pour le
réglage des limites d’alarmes : haute et basse ;
Le moniteur peut aussi être configuré pour calculer
automatiquement les limites d’alarmes par défaut. Les
valeurs par défaut sont définies selon les différents
fabricants.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
63
VIII.5 Filtre
Un filtre électrique peut être sélectionné pour éliminer le
bruit du milieu ou la dérive de la ligne de base sur l’onde
affichée.
Il existe deux types principaux de filtres :


Filtre applique une bande passante plus étroite pour
les cas où il y a beaucoup d’artefacts dus au
mouvement, au bistouri électrique et aux parasites
secteurs ;
Filtre utilisé en conditions normales de surveillance,
permettant une meilleure analyse de la courbe ECG.
IX. INTERFERENCES DES DISPOSITIFS
D’ELECTROCHIRURGIE AVEC L’ECG
Les dispositifs d’électrochirurgie peuvent affecter la
surveillance de l’ECG du patient.
Un appareil d’électrochirurgie utilise des tensions qui
peuvent perturber la surveillance de l'ECG. Les tensions de
hautes fréquences (HF) produites par ces appareils, qui
s’étalent de quelques centaines à plusieurs milliers de volts,
sont présentes sur l'électrode active et sont transférées
directement
au
corps
du
malade
pendant
l’électrochirurgie.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
64
X. INTERPRETATION DE L’ELECTROCARDIOGRAMME
Analyse du segment ST
Détermination manuelle des points de mesure ISO et ST
Application



Dans le mode manuel, une seule mesure NIBP est prise
en compte ;
Dans le mode automatique, les mesures sont répétées
à des intervalles préprogrammés ;
Les adultes et les nouveau-nés peuvent être surveillés,
la taille du brassard est variable d’une catégorie à
l’autre.
Pressions Invasives (BP)


Une pression est choisie pour la surveillance basée sur
le site (la région du corps du patient où le cathéter est
introduit) ;
Les taux de pression sont calculés et affichés en mm
d’Hg. Les valeurs systoliques, diastoliques et moyennes
sont calculées pour chaque voie de pression.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
65
XI. CONTROLE QUOTIDIEN DU MONITEUR
Pour le personnel infirmier, quelles sont les règles à
respecter, les gestes à faire ou ne pas faire pour une
meilleure utilisation des moniteurs de surveillance ?







Vérification de l’emplacement des électrodes ;
Les câbles ne doivent pas être tordus ;
Les électrodes doivent être propres ;
Eteindre le moniteur après usage ;
Ne jamais désactiver les alarmes ;
Etre vigilant aux alarmes ;
A la sortie du malade, vérifier la disponibilité des
accessoires.
Ces précautions permettent d’augmenter la durée de vie
et la performance de ces appareils.
XII. BIBLIOGRAPHIE




www.heart.org
www.e-cardiologie.fr
Briefings de l’association OSI
www.wikipedia.org.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
66
LA TECHNIQUE
DE MANIPULATION
DES SERVO-VENTILATEURS *
Mme BOUHLAL Bahija
Responsable de la maintenance
Biomédicale des équipements
des explorations non invasives
M. SALIM Abdelkrim
Responsable de la maintenance
biomédicale CCV
I. INTRODUCTION
Le rôle du système respiratoire est d’alimenter le corps en
oxygène et d’éliminer le dioxyde de carbone. La fonction
des poumons est l’échange gazeux : l’oxygène va de l’air
inspiré vers le sang veineux et le gaz carbonique circule
dans la direction opposée (du sang veineux vers l’air dans
les poumons).
Normalement, le travail de la respiration au repos est très
faible.
Dans des conditions pathologiques, ce travail augmente
considérablement les besoins en oxygène, d’où l’appel à
une respiration artificielle ou ventilation contrôlée. Pour les
malades atteints d’insuffisance respiratoire, le travail est
effectué avec l’aide d’un respirateur.
Servo-ventilateur 900C/D
* Validation : Pr A. BENSOUDA, Responsable de la Réanimation chirurgicale CCV, LigueRabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
67
Le respirateur est un appareil qui assure l’apport
d’oxygène dont l’organisme a besoin et favorise le rejet
du gaz carbonique. Il est raccordé au patient à l’aide
d’un tube endotrachéal.
Cette respiration artificielle nécessite :
 Une source d’oxygène et d’air ;
 Un circuit inspiratoire ;
 Un circuit expiratoire ;
 Un système de valves qui sépare les deux circuits ;
 Un système de commande qui assure les cycles de
ventilation ;
 Un système d'humidification/réchauffement des gaz
inspirés ;
 Un système de mesures de pressions, de débit dans les
modes expiratoire et inspiratoire ;
 Un système d'alarmes pour surveiller les différents
paramètres : (alarme "patient", alarme "respirateur").
II. DIFFERENTS TYPES DE VENTILATEURS
On distingue




Les ventilateurs d'urgence ;
Les ventilateurs d'anesthésie ;
Les ventilateurs de réanimation ;
Les ventilateurs de pédiatrie.
Dans notre service : deux types de servo-ventilateurs,
conçus pour les soins intensifs et l’anesthésie, sont utilisés
pour les adultes et les enfants.
Ces respirateurs, anciens et nouvellement acquis,
fonctionnent depuis des années et sont toujours
opérationnels, grâce à une maintenance quotidienne.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
68
Principe de fonctionnement
Le respirateur est composé de deux principales unités :
 Une unité pneumatique qui assure le transport du gaz
vers le malade ;

Une unité électronique qui assure les fonctions de
régulation, d’alarmes et de surveillance, fonctions qui
sont requises pour la commande de l’unité
pneumatique.
Circuit interne du servo-ventilateur
Description de la face avant
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
69
Modes de ventilation
Deux modes sont utilisés :
 Le patient ne respire pas
mode contrôlé.
Il est placé sous ventilation en cas d’anesthésie ou d’arrêt
cardiaque.

Le patient respire
mode assisté (en sevrage).
Deux paramètres peuvent être contrôlés ou assistés : le
débit (volume) et la pression d’inspiration.
III. ROLE DE L’INFIRMIER
Préparations et préréglages
L’infirmier contrôle :


Les réglages « normaux » indiqués en vert sur la face
avant ;
Les réglages indiqués en rouge peuvent présenter un
risque pour le patient, ils doivent être utilisés avec
précaution.
Il vérifie :




Le témoin vert qui s’allume ;
Le volume minute expiré et la pression des voies
respiratoires qui indiquent 0, (sinon appeler la
maintenance pour effectuer un étalonnage) ;
« L’ALARME ALIM. GAZ » doit être activée ;
Les témoins pour « ALARMES VOL. MIN. ET « ALARMES
O2 » clignotent et une alarme sonore (sur certains
appareils uniquement) est activée ;
Il raccorde enfin les gaz (air comprimé et O2).
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
70
IV. CONTROLE DU FONCTIONNEMENT
Ce contrôle doit toujours être effectué après le nettoyage
du circuit et avant la connexion du patient :
 Vérifier la pression de travail, le volume minute expiré,
la fréquence respiratoire, le temps d’inspiration et le
temps de pause ;
 Vérifier que la pression des voies respiratoires et le
manomètre pression de travail indiquent la même
valeur pendant l’inspiration et la pause.
V. ALARMES
Il y a un certain nombre d’alarmes qui protègent le
patient contre tout défaut, en alertant le personnel. Les
alarmes sont généralement données sous forme de
signaux sonores et visuels (témoins rouges et oranges
clignotants).
Dans le cas d’une panne secteur ou d’un défaut de
fonctionnement du respirateur, l’alarme sonore continue
est activée.
Le patient est protégé contre les pressions élevées à l’aide
d’une valve de surpression située dans le circuit
inspiratoire.
VI. HYGIENE
Le gaz qui traverse le circuit inspiratoire du ventilateur et
fourni au patient doit être propre. Il passe aussi à travers
un filtre antibactérien.
 Les bactéries du patient vont apparaitre dans le côté
expiratoire, un filtre bactérien jetable est connecté à
l’entrée expiratoire du ventilateur, ceci réduit le risque
de transmission d’infection au personnel et entre les
patients ;
 Les parties du circuit expiratoire qui transportent le gaz
doivent être décontaminées et stérilisées et l’échange
du filtre bactérien expiratoire est recommandé ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
71


Les différentes parties du circuit inspiratoire doivent
être stérilisées ou remplacées par des pièces propres
après une durée d’utilisation de 1000 heures ;
Tout le personnel doit être informé des risques encourus
que présentent le désassemblage et le nettoyage des
parties infectées du ventilateur.
VII. DESASSEMBLAGE








Déconnecter les gaz ;
Déconnecter le câble d’alimentation ;
Enlever les tuyaux patients ;
Nettoyer l’extérieur du ventilateur avec un chiffon
trempé dans un désinfectant ;
Ouvrir le couvercle de l’unité pneumatique, soulever
l’ensemble du canal expiratoire ;
Désassembler les différentes parties ;
Jeter le tuyau et le filtre bactérien du transducteur de
pression avec les déchets médicaux ;
Envoyer le kit à la stérilisation.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
72
VIII. ASSEMBLAGE APRES STERILISATION









Assembler le canal expiratoire ;
Connecter le tuyau du transducteur de pression du
côté expiratoire au tube métallique. Le tuyau doit être
placé sous le manchon en caoutchouc silicone et ne
doit pas être plié ou pincé ;
Monter le canal expiratoire ;
Vérifier que la valve expiratoire n’est ni courbée, ni
tordue ;
Vérifier que la valve anti-retour est bien en place dans
la sortie expiratoire ;
Raccorder le connecteur au transducteur de débit ;
Vérifier que les numéros de série du transducteur de
débit et du connecteur coïncident ;
Effectuer un contrôle de fonctionnement ;
L’humidité peut être éliminée comme suit :
- Allumer le respirateur ;
- Connecter les gaz ;
- Connecter un ballon d’essai au raccord en Y et
laisser celui-ci fonctionner pendant environ 15 min
avec un volume minute insufflé de 7,5 l/min.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
73
IX. CONCLUSION
L’infirmier doit s’assurer que le servo-ventilateur est prêt à
l’utilisation, calibré et contrôlé par la maintenance avant
d’être branché sur le malade. Il peut contacter le secteur
biomédical pour une éventuelle assistance technique.
X. BIBLIOGRAPHIE
Documentation d’utilisation et technique du servoventilateur délivrée avec l’appareil par le fournisseur.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
74
LA TECHNIQUE ET LA MANIPULATION
DU DEFRIBRILLATEUR *
M. SALIM Abdelkrim
Responsable de la maintenance
biomédicale CCV
I. INTRODUCTION
La fibrillation ventriculaire est une arythmie qui met la vie
du patient en danger et qui se manifeste par une
anarchie électrique et motrice complète.
La défibrillation est l'administration d’un courant
électrique au myocarde, soit directement à la cage
thoracique ouverte, soit indirectement à travers le thorax
et ce, dans le but d'arrêter la fibrillation ventriculaire.
Les tracés ECG suivants montrent les situations dans
lesquelles la défibrillation est indiquée afin de ramener le
rythme cardiaque à un rythme sinusal normal.
II. LA DEFIBRILLATION CARDIAQUE
La défibrillation cardiaque est l’administration d’un choc
électrique externe qui consiste à dépolariser l’ensemble
du myocarde en lui délivrant une énergie électrique à
travers le thorax à l’aide de deux palettes (électrode
positive et électrode négative) reliées à un défibrillateur.
* Validation : Pr A. BENSOUDA, Responsable de la Réanimation chirurgicale CCV, LigueRabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
75
Le cœur est placé sur le trajet du courant électrique, une
fois le foyer automatique exercé, le nœud sinusal reprend
son rythme.
Placement des électrodes et passage
du courant électrique intrathoracique.
Le défibrillateur est un appareil qui permet d'administrer
cette énergie grâce à deux électrodes placées sur le
thorax.
III. POURQUOI DEFIBRILLER ?
La défibrillation appelée aussi « choc électrique externe
ou cardioversion », est le geste médical consistant à faire
passer volontairement et de manière brève un courant
électrique provoquant une dépolarisation du myocarde,
ce qui permet au nœud sinusal de reprendre son rôle de
stimulateur cardiaque naturel et rétablir une activité
électrique normale et coordonnée.
IV. DIFFERENTS TYPES DE DEFIBRILLATEURS
Il existe à la Ligue plusieurs types de défibrillateurs
automatiques qui sont des défibrillateurs/moniteurs dotés
d’un écran d’affichage, d’un enregistreur d’ECG et de
touches de sélection :
 Sélection (secteur ou batterie) ;
 Dérivations (DI, DII, DIII et palettes) ;
 Fréquence cardiaque ;
 Sélection d’énergie ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
76



Sélection de gain (amplitude) ;
Connecteur de palettes ou électrodes internes (fast
patch, spatules…) ;
Connecteur câble ECG-patient.
Types de défibrillateurs
V. PRINCIPE DE LA DEFIBRILLATION
Le défibrillateur est un appareil qui permet d'administrer
cette énergie grâce à deux électrodes placées sur le
thorax, l’une sur l’apex, l’autre sur le sternum.
La plupart du temps, on associe à ce défibrillateur un ECG
afin de visualiser les battements cardiaques.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
77
VI. FONCTIONNEMENT DU DEFIBRILLATEUR

Son fonctionnement est basé sur un stockage
d’énergie dans un condensateur qui se charge et se
décharge au moment du choc.

Trois temps sont à respecter :
- Temps de charge variant de 7 à 15 s ;
- Temps de décharge variant de 3 à 9 ms ;
- Temps de conservation de charge 60 s (en cas
d’annulation de choc).
VII. MODE DE FONCTIONNEMENT D'UN
DEFIBRILLATEUR
Deux modes sont possibles :


Le mode synchronisé repose sur le principe de la
détection de l'onde R de l'ECG et de l'autorisation de
l'application du choc après une temporisation donnée.
Ce mode est réservé aux arythmies cardiaques ;
Le mode non-synchronisé est utilisé en cas de grande
urgence ou d’une tachycardie.
VIII. UTILISATION DU DEFIBRILLATEUR
Pour procéder à une défibrillation, il faut suivre les étapes
suivantes :






Mettre l’interrupteur général sur « marche » ;
Appuyer sur ON ;
Sélectionner l’énergie qui varie de 0 à 360 joules ;
Prendre les palettes avec précaution ;
Utiliser le gel de défibrillation sur les surfaces plates des
palettes ;
Positionner la palette « sternum » sur la partie
supérieure droite de la poitrine du patient, sous la
clavicule ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
78
 Positionner la palette « apex » sur la partie inférieure
gauche au-dessous de la pointe du cœur, à gauche
du mamelon ;
 Eviter l’application continue du gel ou crème entre les
deux palettes ;
 Eviter le contact du gel avec les poignées des palettes
car cela peut provoquer un arc électrique ou brûlures
sévères ;
 Décharger l’énergie en appuyant simultanément sur les
deux boutons de décharge sur les palettes ;
 Relâcher les boutons ;
 Observer le patient et l’affichage du moniteur pour
évaluer le résultat de l’ECG ;
 Mettre le défibrillateur hors tension et nettoyer les
palettes avant de les mettre dans leur compartiment.
IX. DANGERS D'UTILISATION


Les défibrillateurs sont des appareils sûrs, mais restent
potentiellement dangereux en raison de leur haute
tension électrique de sortie ;
Une mauvaise technique d'utilisation entraîne un choc
accidentel de l'opérateur ou d'autre personnel dans
les environs, par exemple si quelqu'un est en contact
avec le chemin emprunté par la décharge électrique.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
79
X. PRECAUTIONS A RESPECTER







Ne pas toucher le patient en défibrillation ;
Ne pas utiliser l’alcool pour nettoyer la poitrine du
patient (l’alcool est inflammable) ;
Ne pas utiliser le défibrillateur sur un patient qui est en
contact avec l'eau ;
Ne pas utiliser le défibrillateur sur le patient gisant sur
une surface conductrice ;
Ne pas toucher la victime alors que le défibrillateur est
en phase d'analyse.
Ne pas défibriller le patient à proximité de produits
inflammables, tels que l'essence ou l’oxygène.
Ne pas brancher d’autres appareils en parallèle.
L’appareil doit toujours être branché au secteur pour
charger la batterie.
XI. ALARMES



L’inspection visuelle de l’appareil constitue une partie
importante du contrôle du défibrillateur ;
Un système d’alarmes est activé au moment de la
charge et de la décharge de l’énergie et quand le
connecteur des palettes est déconnecté ;
Une alarme visuelle et sonore est activée si la
fréquence cardiaque est hors limite.
XII. BIBLIOGRAPHIE
Documentation technique délivrée avec l’appareil par le
fournisseur.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
80
LE DIAGNOSTIC INFIRMIER
EN CARDIOLOGIE *
M. BENTAMMAR Chakib
Infirmier de l’Unité des soins intensifs
I. INTRODUCTION
Le diagnostic infirmier est l’énoncé d’un jugement clinique
sur les réactions aux problèmes de santé présents ou
potentiels d’un malade. D’une façon générale, il est
centré sur les besoins de la personne et non sur sa
pathologie.
Le diagnostic décrit une procédure de soins infirmiers qui
se présente sous forme de trois axes appelés
communément D/A/R (Données/Actions /Résultats). La
procédure évolue dans le temps en fonction des signes
présentés par le malade et des hypothèses diagnostiques
émises.
Pour
cet
article,
nous
nous
sommes
inspirés
essentiellement des publications de l’Association Nord
Américaine pour les Diagnostics Infirmiers.
II. HISTORIQUE
Au fil de l’histoire de la profession, la perception du soin
infirmier a considérablement évolué et le diagnostic
infirmier répond actuellement, entre autres, à un besoin
de la profession d’acquérir plus d’autonomie, de
reconnaissance et de qualité de soins au profit de la
personne soignée.
* Validation : Dr F. EL KENNASSI, Chirurgien CCV, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
81
Culturellement, le principe du diagnostic infirmier sous
forme de Données/Actions/Résultats s’inspire fortement
du modèle économique nord américain de l’économie
sociale selon lequel : un patient est aussi un client, à qui le
processus de soins infirmiers et le plan de soins infirmiers
sont « vendus » comme produit de consommation.
III. CLASSIFICATIONS
Nous estimons utile de présenter les deux principaux types
de classification des diagnostics infirmiers, celui par
catégories et celui par besoins.
III.1 Classification par catégories majeures
L’Association Nord Américaine pour les Diagnostics
Infirmiers (ANADI) classe les diagnostics en cinq catégories
majeures :
1. Diagnostic initial
Etat présenté par la personne soignée et présence
objective de signes cliniques - exemple : troubles du
rythme cardiaque ;
2. Diagnostic du type de risque
Etat que la personne ne présente pas, mais dont la
survenue est favorisée par d’autres problèmes exemple : risque d’altération de l’état cutané
(escarres) lié à une mobilité réduite ;
3. Diagnostic possible
Un état que peut présenter une personne mais dont
l’hypothèse diagnostique n’est pas validée par des
critères suffisants - exemple : possible déficit de volume
liquidien lié à des vomissements fréquents depuis
quelques jours se manifestant (pour l’instant) par un
pouls accéléré ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
82
4. Diagnostic de syndrome
Lorsque plusieurs états critiques sont présentés par la
personne qui ont tous la même origine intrinsèque exemple : syndrome du déficit de soins personnels lié à
l’incapacité d’utiliser les toilettes, de se mouvoir, de
s’alimenter… ;
5. Diagnostic centré sur le bien-être
Décrit le potentiel d’amélioration de l’état général.
III.2 Classification par besoins
La pratique quotidienne retient essentiellement la
classification selon les quatorze besoins fondamentaux
décrits par Virginia Henderson**.
1.
Respirer
 Dégagement inefficace des voies respiratoires ;
 Echanges gazeux perturbés ;
 Intolérance au sevrage de la ventilation assistée ;
 Mode de respiration inefficace ;
 Impossibilité
de
maintenir
une
respiration
spontanée ;
 Risque élevé de suffocation ;
 Risque de fausse route ;
 Risque d’intoxication.
2.
Boire et manger
 Alimentation déficiente ;
 Alimentation excessive ;
 Denture altérée ;
 Nausées ;
** Virginia Henderson obtient son diplôme d'infirmière en 1921 et a
contribué par ses enseignements et son travail de référencement de tous les
écrits infirmiers à développer la conception de la profession infirmière,
publia en 1960 une théorie relative aux besoins des individus et aux soins
infirmiers.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
83



Troubles de déglutition ;
Déficit de volume liquidien (déshydratation) ;
Excès de volume liquidien (œdème).
3.
Eliminer
 Constipation diarrhée (ou risque) ;
 Déficit d’utiliser les toilettes ;
 Elimination urinaire altérée (incontinence réflexe,
fonctionnelle …) ;
 Incontinence fécale.
4.
Se mouvoir et maintenir une bonne posture
 Fatigue ;
 Difficulté à la marche ;
 Difficulté de transfert ;
 Intolérance à l’activité ;
 Irrigation tissulaire inefficace ;
 Mobilité physique réduite ;
 Mobilité réduite en fauteuil ;
 Mode de vie sédentaire ;
 Rétablissement postopératoire retardé ;
 Risque de syndrome d’immobilité.
5.
Dormir et se reposer
 Fatigue physique ;
 Sommeil perturbé (voire privation) ;
 Motivation à améliorer son sommeil.
6.
Se vêtir et se dévêtir
 Déficit de soins personnels : se vêtir / soigner son
apparence.
7.
Maintenir la température du corps dans les limites de
la normale
 Hypothermie ;
 Hyperthermie ;
 Thermorégulation inefficace.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
84
8.
Etat de propreté de la peau et des téguments
 Atteinte de l’intégrité de la peau ;
 Atteinte de l’intégrité des tissus ;
 Atteinte de la muqueuse buccale ;
 Déficit de soins personnels : se laver / effectuer les
soins d’hygiène ;
 Denture altérée.
9.
Eviter les dangers
 Anxiété ;
 Automutilation ;
 Chagrin chronique ;
 Déni non constructif ;
 Deuil anticipé ;
 Deuil dysfonctionnel ;
 Diminution chronique de l’estime de soi ;
 Diminution sensationnelle de l’estime de soi ;
 Douleur aiguë ;
 Douleur chronique ;
 Dysréflexie autonome ;
 Entretien inefficace au domicile ;
 Identité personnelle perturbée ;
 Image corporelle perturbée ;
 Syndrome d’inadaptation à un changement de
milieu ;
 Peur ;
 Prise en charge inefficace du programme
thérapeutique ;
 Prise en charge inefficace du programme
thérapeutique de la famille ;
 Risque d’accident ;
 Risque d’infection ;
 Risque d’intoxication ;
 Risque de traumatisme ;
 Risque de suicide ;
 Risque de violence envers les autres.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
85
10. Communiquer avec ses semblables
 Communication verbale altérée ;
 Dysfonctionnement sexuel ;
 Habitudes sexuelles perturbées ;
 Isolement social ;
 Risque de sentiment de solitude ;
 Troubles de la perception sensorielle (préciser :
auditive, gustative, tactile ou visuelle).
11. Agir selon ses croyances et ses valeurs
 Angoisse face à la mort ;
 Détresse spirituelle ;
 Motivation à améliorer sa pratique religieuse ;
 Motivation à améliorer son bien-être spirituel ;
 Perte d’élan vital chez l’adulte ;
 Perte d’espoir ;
 Pratique religieuse perturbée ;
 Sentiment d’impuissance.
12. S’occuper en vue de se réaliser
 Conflits familiaux ;
 Conflit face au rôle parental ;
 Exercice du rôle parental perturbé ;
 Perturbation de l’attachement parent-enfant ;
 Motivation
à
améliorer
ses
stratégies
d’adaptation ;
 Motivation d’une famille à améliorer ses stratégies
d’adaptation.
13. Se recréer
 Activités de loisir insuffisantes ;
 Absence d’épanouissement.
14. Apprendre
 Confusion aiguë ;
 Confusion chronique ;
 Connaissances insuffisantes ;
 Errance ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
86


Motivation à améliorer ses connaissances ;
Troubles de la mémoire.
IV. BIBLIOGRAPHIE
www.sniil.fr/.../129-diagnostic-infirmier-anadi-selon-les
14-besoins-fondamentaux-de-virginie-henderson
 www.sideralsante.fr/.../pdfs/diagnostics-infirmiers-listedsi-499.pdf

Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
87
L’EDUCATION THERAPEUTIQUE
DES MALADES EN PRE ET POST
DILATATION CARDIOVASCULAIRE *
M. BENTAMMAR Chakib
Infirmier de l’Unité des soins intensifs
I. INTRODUCTION
Tout malade admis en vue d’une dilatation mitrale,
pulmonaire, coronaire ou périphérique, peut se poser
plusieurs questions au cours de son séjour. Le personnel
soignant doit répondre à ses questions, le conseiller, lui
fournir un service complet pour l’assurer, le soulager et en
même temps le rendre coopérant.
Pour cela, il doit prendre en considération :
 L’âge ;
 Le sexe ;
 La langue parlée ;
 L’appartenance géographique ;
 Le niveau de scolarité ;
 Le niveau intellectuel ;
 La profession ;
 D’autres particularités (maladies chroniques, handicap
physique, maladies mentales…).
II. LES DIFFERENTS TYPES DE DILATATION
Les dilatations sont réalisées très fréquemment dans notre
service. On en distingue principalement quatre types :
* Validation : Dr P.E. KONAN, Cardiologue, USI, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
88
II.1 La dilatation percutanée du rétrécissement mitral (RM)
Appelée
également
commissurotomie
mitrale
percutanée, elle consiste à introduire dans une veine
fémorale, une sonde munie à son extrémité d'un
ballonnet gonflable. Elle monte jusque dans l'oreillette
droite, franchit le septum inter-auriculaire puis est placée
au contact de l'orifice mitral. Le ballonnet, gonflé à ce
niveau, rompt les commissures fusionnées du RM.
II.2 La dilatation coronaire
Elle consiste à dilater, au moyen d’un ballonnet par voie
fémorale ou radiale, une artère coronaire rétrécie afin de
rétablir un flux sanguin normal.
Elle est indiquée en urgence dans le syndrome coronarien
aigu.
II.3 La dilatation pulmonaire
Le cathétérisme interventionnel de la sténose de l’artère
pulmonaire consiste à lever l’obstacle à l’éjection du
ventricule droit par l’intermédiaire d’un ballonnet qui est
gonflé au niveau de la valve pulmonaire. Il permet ainsi
d’ouvrir la fusion des commissures sigmoïdes de la valve
pulmonaire.
II.4 La dilatation périphérique
La dilatation périphérique consiste à dilater des
rétrécissements présents sur les artères des jambes (artérite
des membres inférieurs) ou du rein.
Pour cela on utilise un ballonnet coulissant sur un guide
métallique. Ce ballonnet est gonflé pour dilater l'artère
puis dégonflé et retiré. Dans la majorité des cas, une
prothèse (stent) est mise en place.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
89
II.5 La dilatation aortique
Elle consiste en l’ouverture, à l’aide d’un ballonnet, de la
valve aortique rétrécie.
II.6 La dilatation de la coarctation de l’aorte
Elle consiste à gonfler un ballonnet dans la portion de
l’aorte rétrécie. Elle se voit à tous les âges, du nouveau-né
à l’adulte.
III. CONSEILS EDUCATIFS DU MALADE
Les conseils éducatifs font partie de la pratique
quotidienne des infirmiers. Ils contribuent à la réussite de
l’acte médical, minimisent ou évitent les complications
secondaires et mettent le malade en confiance. Celui-ci,
inquiet, se pose des questions sur l’acte qu’il doit subir.
Exemple de la dilatation coronaire :
 Que sont les artères coronaires ?
Pour fonctionner, le muscle cardiaque ou myocarde a
besoin d’oxygène. Celui-ci est fourni par le sang circulant
dans les artères coronaires situées à la surface du cœur.
Quand celles-ci sont rétrécies, cela donne des douleurs
thoraciques appelées : angine de poitrine. Quand elles se
bouchent complètement, cela provoque un infarctus du
myocarde.
 Pourquoi me propose-t-on une dilatation coronaire ?
En dehors des médicaments qui, parfois, peuvent suffire,
deux méthodes permettent de rétablir un courant sanguin
normal au niveau des artères coronaires :
- Le pontage coronarien qui est une intervention
chirurgicale ;
- La dilatation des artères coronaires qui est une
méthode non chirurgicale.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
90
 Combien de temps dure en général l’examen ?
La durée d’une dilatation coronaire peut aller de 20
minutes dans les cas faciles et jusqu’à 1-2 heures pour les
cas difficiles.

-
-
Comment se passe la dilatation coronaire ?
Vous devez être à jeun depuis 6 heures avant la
dilatation ;
La dilatation coronaire s’effectue comme la
coronarographie dans une salle de radiologie, sous
anesthésie locale, en présence d’un anesthésiste dont
le rôle est d’administrer au patient des médicaments
de façon à ce qu’il soit calme et détendu ;
Vous serez allongé sur une table et une caméra se
déplacera au-dessus de votre poitrine pendant
l’examen.
IV. ROLE DE L’INFIRMIER
Le malade est admis en urgence pour douleurs
thoraciques insupportables ou à froid, après une angine
de poitrine traitée médicalement. Il doit être bien accueilli
et correctement installé dans son lit.
 Avant la dilatation
L’infirmier doit se référer au dossier du malade qui contient
les renseignements administratifs et cliniques du patient,
afin de pouvoir donner les conseils éducatifs nécessaires
et répondre convenablement aux différentes questions du
patient.
La création d’un climat de confiance calme le malade, le
rassure et l’angoisse de la famille est gérée convenablement.
Le déroulement de la technique lui est expliqué ainsi :
- Le jour de la dilatation, il devra rester à jeun ;
- L’acte sera réalisé sous anesthésie locale ;
- Après la dilatation, il sera de retour dans son lit et sera
surveillé de près ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
91
-
Il devra garder la position allongée et le membre
ponctionné, immobilisé.
La préparation technique débute par la vérification du
bilan sanguin, la prise des constantes… la préparation
cutanée, avant le transport du malade à la salle de
cathétérisme.

-
Après la dilatation
Installer le malade dans son lit en position dorsale ;
Insister sur l’immobilisation du membre ponctionné
pour éviter les complications éventuelles ;
Surveiller le point de ponction ;
Surveiller les constantes ;
Faire les bilans sanguins demandés, ECG ;
Veiller à l’ablation du désilet en cas d’angioplastie
coronaire ;
Autoriser les repas après une heure ;
Mettre à la portée du malade un urinoir, une sonnette
et ses affaires personnelles.
 A la sortie du malade
La dilatation étant réussie, le patient satisfait, sortira pour
regagner son domicile.
Il est nécessaire de consacrer une séance de
sensibilisation au malade et à sa famille, afin de prévenir
les complications et les rechutes.
- Donner les conseils aux hypertendus ;
- Stabiliser le diabète en suivant correctement le
traitement et les conseils médicaux ;
- Respecter les prescriptions médicales (traitements,
bilans de contrôle, explorations, consultations de
contrôle) ;
- Contacter le médecin traitant en cas d’urgence ;
- Réduire le poids en excès ;
- Lutter contre la sédentarité en pratiquant une activité
physique modérée (marche) ;
- Bien gérer son stress ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
92
-
Programmer des voyages ou des sorties avec la
famille, les amis ;
Eviter le tabac ;
Veiller à une bonne hygiène corporelle et
vestimentaire ;
Eviter les aliments riches en graisses animales ;
Eviter les aliments en boites de conserve ;
Consommer davantage de poissons grillés ;
Consommer davantage de légumes ;
Consommer modérément les fruits (diabète).
V. CONCLUSION
L’éducation et les conseils aux malades restent une
nécessité absolue dans la pratique de la profession
infirmier (e) et constituent un complément dans la prise en
charge globale des malades.
On peut envisager des supports éducatifs qui visent à
sensibiliser et conseiller les malades cardiaques :




Dépliants avec conseils ciblés et illustration par des
images ;
Supports audio sur CD ;
Supports audiovisuels ;
Mettre à jour le site web qui doit comprendre des
conseils, des vidéos éducatives de même qu’un forum
pour les malades afin de recevoir des réponses et des
informations complémentaires concernant leurs cas.
VI. BIBLIOGRAPHIE


Référentiels des soins infirmiers en cardiologie et
chirurgie cardiovasculaire (LNLCMCV)
Manuel 1 - Manuel 2
www.pifo.uvsq.pedagogie/cardiointerventionnelle.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
93
LES ANTISEPTIQUES EN CARDIOLOGIE *
M. EL ASRI Abdellatif
Technicien responsable du secteur de l’hygiène
I. CONTEXTE DES SOINS EN CARDIOLOGIE
En cardiologie, le contexte des soins est caractérisé par la
nécessité d’un suivi régulier des malades et par
l'évaluation des processus de soins tenant compte des
indicateurs hospitaliers, tels que : les admissions, le Taux
d’Occupation Moyen (TOM), la Durée Moyenne de Séjour
(DMS)…
L'application rigoureuse des données des fiches
techniques des soins est le garant de la sécurité des
malades. L'assiduité des acteurs et leur disponibilité est
l’autre garant de la qualité des soins. Enfin, la vigilance
permanente en matière d'hygiène hospitalière évite
l’apparition des maladies nosocomiales.
I.1 Principales causes des Infections Associées aux Soins
(IAS)
Parmi ces causes, nous citerons :
 La concentration importante de germes en milieu
hospitalier ;
 L’augmentation
du
nombre
des
malades
immunodéprimés ;
 L’augmentation de la résistance des germes ;
 L’augmentation
de
l'usage
des
techniques
diagnostiques et thérapeutiques agressives et
invasives ;
 Le déplacement ou le transfert des malades d’une
unité à une autre ;
* Validation : Dr A. BENOMAR, Biologiste, Chef du Laboratoire, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
94


L’insuffisance de formation du personnel, (acteur direct
ou indirect dans les processus de soins) ;
Le manque de prise de conscience du danger des IAS
notamment chez les usagers.
I.2 Répercussions des IAS
Ces répercussions sont de l’ordre de deux, directes et
indirectes :
 Les répercussions directes des infections se traduisent
par :
- L’allongement de la DMS, du TOM, des rendez-vous,
des programmes des actes… ;
- La problématique de l’antibiothérapie face aux
résistances des germes.

Elles sont indirectes par leur action sur :
- La qualité des soins et l’image de marque de
l’établissement ;
- Le travail par une surcharge parfois insupportable ;
- L’augmentation des dépenses des soins.
II. MOYENS DE LUTTE CONTRE LES IAS
Ces infections, associées aux soins, peuvent être jugulées
par :
 Une hygiène efficace ;
 Une organisation maitrisée des circuits des patients ;
 Une utilisation de moyens protégés en matière de
communication et de visites des usagers ;
 Une prévention par des moyens appropriés en matière
de soins.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
95
III. LES ANTISEPTIQUES
III.1 Définition
L'antisepsie a été étudiée expérimentalement au XVIII e
siècle par John Pringle et Joseph Lister, inspirée des
travaux de L. Pasteur sur les fermentations.
Un antiseptique est un désinfectant à usage corporel. Il
s’agit d’un produit qui tue ou prévient la croissance des
micro-organismes tels les bactéries, les champignons et les
virus qui se déposent sur les surfaces externes ou internes
du corps.
Les antiseptiques sont à distinguer des antibiotiques qui
eux, agissent seulement contre les bactéries.
III.2 Caractéristiques


L'antiseptique peut être :
- Fongicide : contre les champignons ;
- Bactéricide : contre les bactéries ;
- Virucide : contre les virus ;
- Sporicide : contre les spores.
Il s'agit de produits utilisés dans des conditions bien
définies par les protocoles des soins.
III.3 Catégories
On distingue trois catégories d’antiseptiques :
III.3.1 Les antiseptiques majeurs : bactéricides à large
spectre
 Les biguanides
- Chlorhexidine : antisepsie de la peau saine avant la
chirurgie ;
- Hibiscrub, Plurexid : solution moussante pour lavage
des mains, nettoyage de la peau lésée et des
muqueuses (gynécologie) ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
96
-
Paroex, Préxidine, Collunovar : pour les bains de
bouche ;
Les halogénés :
 Les dérivés iodés
 La bétadine
- Solution alcoolique : pour antisepsie de la peau
saine avant la chirurgie ;
- Solution dermique : pour antisepsie du champ
opératoire, des plaies et brûlures superficielles, des
affections de la peau susceptibles de se surinfecter ;
 Compresses imprégnées ;
 Gel : pour antisepsie des plaies ou brûlures
superficielles et peu étendues ;
 Solution moussante : lavage antiseptique et chirurgical
de la peau et des mains, douche préopératoire ;
 Solution gynécologique - ovules : traitement d’appoint
des affections vaginales à germes sensibles ;
 Solution pour irrigation oculaire, chirurgie des yeux : ne
doit pas être employé comme collyre, ne doit pas être
injectée ;
 Solution pour bain de bouche : infections limitées à la
cavité buccale.
 Les dérivés chlorés : le Dakin
- Antisepsie de la peau et des muqueuses ;
- Utilisation particulière en cas d’accident d’exposition
au sang devant un risque de transmission du VIH et du
VHC par le sang et les liquides biologiques ;
- Il agit rapidement sur les germes Gram+ et Gram - ;
- Il est actif sur le mycobactérium tuberculosis en 30
secondes ;
- Sensation de brûlure sur une peau lésée ;
- Délai d’utilisation après ouverture : 15 jours ;
- Aucune contre-indication.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
97
III.3.2 Les antiseptiques mineurs : bactériostatiques à
spectre étroit
 Les bactéricides à spectre étroit (Cétavlon) : peuvent
contrecarrer l’action contraceptive des spermicides en
application gynécologique. En ce qui concerne le
Cétavlon, ne pas utiliser sur les muqueuses ou sous
pansement occlusif. Durée de conservation du produit
après ouverture : 1 à 2 semaines ;
 Les carbalinides : Solubacter, Septivon : usage
gynécologique, affections bactériennes en traitement
d’appoint. Eviter le contact oculaire. Conservation 2
semaines après ouverture ;
 Les diamidines : Hexamidine pour affections
bactériennes ou susceptibles de surinfections.
Conservation 8 jours après ouverture ;
 Les acides : borique (préparation) ou salicylique :
Dermacide : kératolytique, détersion de la peau et des
muqueuses. Eviter le contact oculaire. Contre-indiqué
chez l’enfant de moins de 30 mois. Se conserve 2
semaines après ouverture ;
 Les dérivés métalliques : Nitrate d’argent, sulfate de
cuivre et de zinc. Antisepsie des plaies, cicatrisant et
desséchant. A utiliser pour un patient unique.
III.3.3 Les antiseptiques à déconseiller
Considérés à tort comme antiseptiques :
 Les dérivés mercuriels : Chromaplaie, Mercryl. Eviter le
contact avec les muqueuses et les yeux,
néphrotoxicité, HTA, accidents neurologiques, effets
systémiques si utilisation prolongée. Ne pas associer
avec les produits iodés ;
 L’eau
oxygénée
:
spectre
mauvais,
action
hémostatique et détergent ;
 Les colorants : éosine, solution de Milian, violet de
Gentiane : action desséchante, contamination
fréquente, pas de propriété antiseptique.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
98
 L’alcool à 70 % : contamination possible, inactif sur les
spores, allergisant pour les enfants de moins de 30
mois.
III.4 Protocole général d’application






Détersion, nettoyage à l’aide d’un savon doux ;
Elimination d’une partie de la flore cutanée ;
Rinçage à l’eau stérile ;
Séchage par tamponnement avec compresses sèches
pour ne pas diluer l’antiseptique à appliquer ;
Application de l’antiseptique compatible avec le
savon utilisé précédemment ;
Séchage à l’air libre, indispensable au temps d’action
de l’antiseptique.
Précautions d’emploi
Antiseptiques iodés (Bétadine)
- Contre-indication en cas d’hypersensibilité à l’iode, en
association avec les produits mercuriels, et chez le
nouveau-né ou prématuré ;
- Risque de dysfonctionnement thyroïdien en cas
d’utilisation avant l’âge de 30 mois chez l’enfant, à
utiliser avec prudence en application brève peu
étendue, avec rinçage à l’eau stérile ;
- Ne pas utiliser sur les muqueuses de l’enfant avant 5
ans, en cas de grossesse 2ème et 3ème trimestres,
allaitement (risque d’hyperthyroïdie de l’enfant ou de
goître néonatal), ou sur brûlé si la surface de brûlure est
supérieure à 10 % ;
- Rares chocs anaphylactiques, mais dermites de
contact possibles. Effets systémiques en cas de
pansement occlusif. Délai d’utilisation après ouverture
du flacon : un mois.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
99
Recommandations et conseils généraux à l’utilisation des
antiseptiques
- Ne jamais mélanger ou employer successivement 2
antiseptiques différents ;
- Utiliser un savon antiseptique et un antiseptique de la
même famille ;
- Surveiller la tolérance locale ;
- Ne pas rincer l’antiseptique (sauf en pédiatrie ou en
irrigation de cavités) ;
- Diluer et rincer les antiseptiques moussants avec de
l’eau ;
- Précautions +++ chez le nourrisson ;
- Conserver les flacons à l’abri de la lumière et des
sources de chaleur ;
- Ne pas reconditionner, ne pas transvaser ;
- Respecter les délais d’utilisation après ouverture ;
- Manipuler proprement lors de l’ouverture et de la
fermeture des flacons ;
- Préférer l’utilisation des uni-doses ou des petits
conditionnements ;
- Jeter les uni-doses après chaque utilisation pour un
patient.
IV. CONCLUSION
En milieu de soins, l'utilisation des antiseptiques est une
culture professionnelle nécessaire et indispensable à
l'accomplissement de tout acte visant la qualité des
prestations ;
Notre Fondation accorde une attention et un intérêt
particulier à la mise en œuvre de toutes les conditions
favorables pour la réussite de toutes les pratiques
médicales et infirmières et qui passent par l'application
stricte de l'asepsie et de l'antisepsie.
V. BIBLIOGRAPHIE
Internet : http://cclin-sudouest.
Personnes ressources : M. Ali Laâbidi, M. Abdellah Kerimes
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
100
LA PLANIFICATION ET l’ORGANISATION
DES SOINS INFIRMIERS *
M. BOUKHALFA Abdeslam
Infirmier chef du Service de Cardiologie « A »
I. DEFINITION DE LA PLANIFICATION
La planification est une opération qui, dans la démarche
des soins infirmiers, consiste à fixer les objectifs de soins et
les délais pour les atteindre, à programmer les actes de
soins infirmiers sur un support et à organiser leur mise en
œuvre ainsi que leur évaluation.
La répartition dans le temps des actions de soins à
dispenser à l’ensemble des patients du service est un
moyen de coordination et de contrôle de toutes les
activités infirmières.
II. OBJECTIFS DE LA PLANIFICATION DES SOINS
INFIRMIERS
La planification en soins infirmiers a pour objectifs de :
 Assurer la continuité des soins ;
 Faciliter l’estimation de la charge de travail et la
répartition équitable des tâches ;
 Permettre une prévision correcte des moyens
nécessaires pour la réalisation des soins ;
 Augmenter la sécurité dans les soins en réduisant le
risque d’oubli ;
 Mettre un plan de soins individuels et sur mesure.
Elle doit être toujours centrée sur la personne soignée.
* Validation : M. A. BENSASSI : Chef de Service de la Formation Continue, Hôpital Ibn
Sina - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
101
III. OUTILS DE LA PLANIFICATION DES SOINS
INFIRMIERS
Les outils de planification des soins dépendent de leur
organisation et de leur suivi.
Les outils utilisés sont essentiellement :
 Le dossier des soins infirmiers ;
 Le registre des transmissions infirmières ;
 La planification horaire des soins ;
 Et les réunions du staff infirmier.
IV. CRITERES DE LA PLANIFICATION DES SOINS
INFIRMIERS
La planification doit :

Etre claire, complète, précise, lisible par tous, réajustée
continuellement en tenant compte des événements et
en respectant le secret professionnel ;

Tenir compte de l'ensemble des besoins et des soins
dispensés :
- Soins issus de la prescription médicale écrite, datée,
signée du médecin prescripteur ;
- Issus de l'organisation des soins infirmiers élaborés à
partir du ou des diagnostics infirmiers ;
- Issus des besoins priorisés du patient ;
- Définis en collaboration avec les autres professionnels
de santé ;

Tenir compte aussi des éléments de vie pouvant
intervenir à tout moment (visites, animations) ;

Tenir compte de l'obligation de la continuité des soins
sur les 24 heures, des contraintes institutionnelles et des
demandes ou des habitudes des patients.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
102
V. INTERET DE LA PLANIFICATION DES SOINS
INFIRMIERS
La planification










Permet à tout moment de visualiser ce qui est fait et ce
qui reste à faire ;
Soulage la charge mentale en évitant de mobiliser la
mémoire en permanence, elle répartit les tâches à
effectuer ;
Permet une meilleure gestion du temps, favorise
l'efficacité et contribue à la qualité des soins ;
Favorise la transmission (surtout ciblée) ;
Permet l'évaluation, le réajustement et peut être un
indicateur de la charge de travail de chaque
personnel ;
Favorise la vision de l’ensemble de l’activité du service
sur une période déterminée (prévisions des soins à faire
pour une équipe) ;
Permet de repérer la répartition de l’activité par
catégorie professionnelle (IDE, AS..) sur 24 h ;
Contrôler et réajuster l’activité assurant une évaluation
quantitative de la charge de travail ;
Assurer la continuité des soins grâce à une vision
globale de l’ensemble des soins programmés par une
équipe puis par une autre.
Cette programmation consiste à répartir les soins
infirmiers dans le temps, l’espace et à en attribuer la
réalisation aux différents membres de l’équipe. La
programmation des soins se fait dans le sens d’une
gestion rationnelle du temps de travail.
VI. ORGANISATION DES SOINS INFIRMIERS
Les soins infirmiers sont assurés par le personnel infirmier
responsable du service et des unités de travail, aidé par
les aides soignants.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
103
Le personnel infirmier intervient auprès de tous les
médecins.
Le personnel soignant a notamment la responsabilité de :
 La distribution journalière des médicaments ;
 La surveillance du suivi des ordonnances et des
régimes ;
 Le suivi des prescriptions médicales et non médicales ;
 L’'hygiène des personnes et des locaux.
Il est à l’écoute des médecins pour répondre à leurs
questions.
Différents types d’organisation des soins infirmiers
On distingue trois types d’organisation :
 Soins centrés sur la tâche ou en série ;
 Soins centrés sur le patient (individuel) ;
 Soins centrés sur le personnel : en équipe.
a- Méthode fonctionnelle ou par série
Avantages
Pour le patient
Les soins sont prodigués avec compétence, car la
répartition des tâches entre le personnel infirmier est faite
en fonction des aptitudes et motivations personnelles des
membres de l’équipe.
Pour le soignant
 Développement de la dextérité ;
 Responsabilité limitée puisque la tâche est définie ;
 Pas de conflit d’attribution ;
 L’infirmier est en relation avec l’ensemble des patients
de l’unité des soins.
Pour le service
Meilleure gestion du temps et des ressources.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
104
Inconvénients
Par rapport au patient
 Difficulté de s’adapter aux différents intervenants ;
 Dérangement par les Interventions multiples
personnel infirmier.
du
Par rapport au soignant
 Travail quotidien routinier, monotone, ce qui peut être
source d’insatisfaction au travail ;
 Iniquité dans la répartition des activités entre les
membres de l’équipe.
Par rapport au service
 L’efficacité et la rentabilité dépendent de la qualité du
travail de l’équipe (esprit d’équipe…) ;
 Exige une supervision et un contrôle permanent de la
part de l’infirmier chef.
b- Méthode individuelle
Avantages
Pour le malade
 Prise en charge individualisé du malade ;
 Une meilleure connaissance de la satisfaction des
besoins du malade.
Pour le personnel
Relation de confiance :
 Meilleure connaissance du malade et de ses
problèmes ;
 Satisfaction morale de l’infirmier (si amélioration de
l’état de santé du « client » dont il a la charge) ;
 Amélioration de la méthodologie de travail ;
 Auto évaluation.
Pour le service
 Bonne utilisation du matériel de travail ;
 Rendement amélioré.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
105
Inconvénients
Par rapport au malade
 Possibilité de ne pas pouvoir s’adapter à toutes les
situations et activités exigées par l’état du malade ;
 En l’absence de contrôle continu de la qualité des
soins, le malade peut en subir les conséquences (soins
inadaptés et de mauvaise qualité).
Par rapport au personnel infirmier
Possibilité d’inadaptation (si iniquité dans la répartition des
activités), la complexité des soins peut mettre l’infirmier en
situation difficile (dépassé).
Par rapport au service
 Exige une dotation importante en ressources
matérielles
et
humaines (qualitativement
et
quantitativement) ;
 Encadrement et contrôle régulier de la part de
l’infirmier chef.
c. Méthode d’équipe
Avantages
Pour le malade
 Prise en charge du patient plus efficace (contrôle de
l’exécution des soins et prestations et leur évaluation) ;
 Actes réfléchis et coordonnés par l’équipe.
Pour le personnel
 Favorise et développe l’esprit d’équipe ;
 Entente et encadrement mutuel entre les membres de
l’équipe soignante;
 Processus de prise de décision partagé ;
 Développe l’esprit d’initiative.
Pour le service
 Meilleure organisation du travail ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
106


Délégation des activités de l’infirmier chef au chef
d’équipe ;
Améliore le rendement.
Inconvénients
Par rapport au malade
 Difficulté relationnelle soignant / soigné ;
 Compréhension partielle des besoins du patient.
Par rapport au personnel infirmier
Certains incidents peuvent surgir : irritabilité caractérielle,
conflit interpersonnel.
Par rapport au service
Exige l’injection de plus de ressources.
En définitive
La réalisation des soins infirmiers dispensés à la personne
soignée requiert l’utilisation :
 Du dossier de soins ;
 D’une planification adaptée à l’ensemble de l’équipe ;
 D’une répartition des tâches en sectorisation ;
 De la planification des soins permettant d’obtenir une :
- Prise en charge individualisée ;
- Continuité des soins ;
- Visualisation des soins exécutés et ceux qui restent à
faire.
VII. BIBLIOGRAPHIE


Rapport des activités du Service ;
Internet : www.memoireonline.com/planification-dessoins-infirmiers.html
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
107
LE LEADERSHIP CHEZ
L’INFIRMIER GESTIONNAIRE *
M. ABBAOUI Abdellah
Infirmier chef du Servie de Chirurgie Cardiovasculaire « B »
I. INTRODUCTION
Dans le contexte actuel, les décideurs en matière de
santé
ont
l’obligation
d’accroître
l'efficience
opérationnelle des organisations. Les gestionnaires des
établissements de santé doivent mieux gérer les
ressources et favoriser l'amélioration de la qualité et de
la sécurité des soins.
Afin de répondre à ces objectifs, l'infirmier gestionnaire
est appelé à participer aux décisions administratives, il
peut contribuer à la mise en œuvre des décisions visant la
bonne utilisation des ressources.
II. DEFINITION DU LEADERSHIP DE L’INFIRMIER
GESTIONNAIRE
Il s’agit d’un processus relationnel où l’influence d’une
personne s’exerce sur un groupe d’individus afin
d’atteindre la réalisation optimale des objectifs définis.
L'infirmier(re) gestionnaire utilise son leadership pour
s'assurer que les procédures et les processus formels
permettent au groupe d’atteindre les objectifs de soins.
Le leadership est associé à différentes compétences,
habiletés,
qualités
et
comportements
dans
la
pratique infirmière.
* Validation : Pr O. CHERKAOUI : Président de la Ligue Nationale de Lutte contre les
Maladies Cardiovasculaires - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
108
III. IMPACT DU LEADERSHIP DE GESTION
A la lumière des écrits, le leadership de gestion semble
avoir un effet sur les relations avec les patients et sur la
qualité des soins.
Par ailleurs, des études qualitatives montrent que les
résultats sont liés à la pratique de l'infirmier gestionnaire
qui utilise des comportements empreints de leadership.
IV. LES INFIRMIERS GESTIONNAIRES DE LA LIGUE
A la Ligue de Cardiologie, il existe une trentaine de
centres de responsabilité répartis en services, secteurs et
unités de travail. Selon l'étendue de leurs prérogatives, les
infirmiers gestionnaires sont les infirmiers chefs des services
(Cardiologie « A » et CCV « B »), les responsables des
secteurs
(hémodynamique,
électrophysiologie,
échocardiographie, stérilisation…), les responsables des
unités de travail (épreuves d’effort, holters…).
V. PROCESSUS DECISIONNEL EN EQUIPE
INTERPROFESSIONNELLE
Parmi ses fonctions, l'infirmier gestionnaire participe au
processus décisionnel de différentes équipes de travail.
Les enjeux reliés à cette pratique et les défis rencontrés
par ces équipes ne sont pas simples.
Des problèmes complexes sont traités pour lesquels des
solutions optimales sont requises.
Au cœur de la prestation des soins, l'infirmier gestionnaire
est le représentant de la profession au sein de ces
discussions qui aboutissent à des décisions ayant un
impact, non seulement sur la qualité des soins, mais aussi
sur l'environnement de
travail
et la pratique
professionnelle.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
109
VI. DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES
ASSOCIEES AU LEADERSHIP CHEZ L’INFIRMIER
GESTIONNAIRE
Le développement du leadership est donc requis dans la
pratique de l'infirmier gestionnaire. Il est possible
d'identifier des facteurs qui influencent le développement
du leadership chez tout infirmier gestionnaire, des outils
d'évaluation associés à son acquisition, des sites de
formation au niveau de l’hôpital et à l’Ecole Nationale de
Santé publique (ENSP).
Ces stratégies éducatives favorisent le développement du
leadership et consiste à choisir la façon optimale de
soutenir le développement de la compétence de
leadership,
c'est-à-dire
faciliter
l'intégration
des
connaissances, des habiletés et des aptitudes dans la
pratique, par la mise en oeuvre d'un programme de
formation,
d'encadrement et d'activité éducatives
favorisant le développement du leadership de gestion.
VII. CONCLUSION
L'aspect novateur de cette activité éducative serait la
mise en place de groupes de discussion en partenariat
avec l’ENSP, l’Institut Supérieur des Pratiques Infirmières et
des Techniques des Soins (ISPITS)…
Le développement du leadership chez les infirmiers(re)
gestionnaires est une nécessité. Il permet d'accroître leurs
compétences et d'optimiser leur capacité d'influence
durant la prise de décisions interprofessionnelles.
VIII. BIBLIOGRAPHIE


Ashmos DP & McDaniel RR Jr (1996) Understanding the
participation of critical task specialists in strategic
decision making. Decision Sciences, 27, 103-121.
Association des infirmières et infirmiers du Canada
[AIIC](2003). Planifier la relève du leadership infirmier.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
110

http://www.cnanurses.ca/CNA/practice/leadership/default_f.aspx
Avolio BJ, Gardner WL, Walumbwa FO, Luthans F, &
May DR (2004).
Unlocking the mask : A look at the process by which
authentic leaders impact follower attitudes and
behaviors. The Leadership Quarterly, 15 (6) 801-823.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
111
LA GESTION DU STAFF INFIRMIER *
M. BOUKHALFA Abdeslam
Infirmier chef du Service de Cardiologie « A »
I. INTRODUCTION
L’amélioration des soins et des services rendus aux
patients passent à travers le dialogue. L'ouverture à l'autre
permet de progresser, d'évoluer et de « grandir ».
De l’avis de tous, les métiers de la santé sont avant tout
des métiers de relation.
Une équipe, si elle le souhaite et si elle est accompagnée,
peut atteindre le degré de maturité suffisant pour
développer un langage et des objectifs communs en
mesure d'améliorer son efficacité.
Le « staff » d'un service désigne la réunion du personnel
d’un service ou d’une unité de soins, soit dans un but
organisationnel (élaboration de protocoles, prises en
charge des malades), soit dans un but d'évaluation et de
résolution de problèmes.
Le staff peut être multidisciplinaire, ce qui est d’un grand
intérêt pour la prise en charge de certains patients.
II. DEFINITION
A l'origine le terme anglais " staff " désigne le personnel ou
plus spécifiquement l´équipe. Le staff est la réunion du
personnel du service.
* Validation : M. A. BENSASSI : Chef de Service de la Formation Continue, Hôpital Ibn
Sina - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
112
Le staff infirmier est réalisé à l'initiative du chef de service,
de l'équipe soignante ou de l’infirmier chef. Il se déroule
une fois par semaine et selon la nature des problèmes à
régler. Il a pour finalité d'adopter une ligne de conduite
cohérente et de regrouper tous les acteurs participant à
la prise en charge du patient.
Le staff est un groupe de personnes assurant des fonctions
de direction ou d’encadrement dans un service ou dans
un organisme.
III. OBJECTIFS
Le staff infirmier à pour objectif :
 D’analyser les pratiques professionnelles ;
 D’améliorer la qualité des soins (sur un symptôme, une
technique,
un
examen
complémentaire,
une
organisation ou parcours de soins, un traitement, un
axe de prévention ou d´éducation thérapeutique/de
santé) ;
 D’améliorer la communication entre les équipes
soignantes ;
 De se réunir ;
 D’optimiser la qualité de la prise en charge globale du
patient (évaluer, corriger) ;
 De travailler en équipe pluridisciplinaire.
IV. ORGANISATION
Avons-nous des staffs infirmiers dans nos hôpitaux ? D’une
façon formelle, la réponse est non. En tout cas, ce n’est
pas une pratique courante. Ce n’est, d’ailleurs pas, une
pratique admise. On se croise, on se salue, on se fait des
transmissions orales qui ressemblent à une conversation
entre collègues, mais on se réunit rarement pour parler de
prise en charge.
Le staff infirmier doit être régulièrement organisé par
l’infirmier chef. Celui-ci a pour vocation de proposer un
espace de parole au personnel infirmier, que ce soit sur
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
113
leur vécu vis-à-vis des patients ou sur le fonctionnement
du service.
V. IMPACT DU STAFF INFIRMIER
L’impact du staff infirmier est immense.
 Son organisation régulière renforce le sentiment
d’appartenance
à
l’équipe
et
valorise
les
professionnels ;
 Il crée un lieu d’écoute : expression d’éventuelles
souffrances professionnelles, besoins de formation… ;
 Il contribue à une prise de conscience de la nécessité
de travailler avec les services logistiques et
administratifs de l’hôpital ;
 Il optimise le décloisonnement du service avec les
structures de l’hôpital ;
 Il permet, à ceux qui le souhaitent, de se positionner en
tant qu’acteur de projet ;
 Il améliore enfin la prise en charge du patient par la
communication, la sensibilisation, la concertation, le
suivi…
 Il constitue l’espace de développement des
compétences par excellence.
VI. LES ENJEUX DU STAFF
En réalité, il est très difficile de faire adhérer l’ensemble
des soignants à cette réunion, alors que de manière
récurrente, nous entendons qu'il est difficile de se faire
entendre au sein des unités. La question se pose alors :
pourquoi les soignants ne profitent-ils pas de cet espace
de dialogue ?
Plusieurs contraintes sont avancées :
 Le staff se déroule pendant les heures de travail. Nous
entendons souvent des réactions du type « qui va faire
mon travail pendant que je suis là, à discuter ? » et «
j'arrive dans cinq minutes » ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
114


Souvent, il est très difficile de ne pas être dérangé car
le staff se déroule dans l’unité même de travail et
lorsqu’une alarme retentit dans le box d'un patient ou
que le téléphone sonne, un membre du personnel est
contraint de répondre, la réunion est donc
continuellement interrompue ;
Un médecin du service, dont le rôle est d'être garant
de l'information médicale, assiste au staff.
Par respect, Le personnel lui laisse très souvent la
parole. Seuls les « anciens » infirmiers s'expriment, les
autres membres du personnel se taisent.
VII. ELEMENTS DE RESOLUTION DES CONTRAINTES
Certes, la volonté d’échanger ne suffit pas pour échanger
et ces contraintes resteront encore sans solution radicale.
Cependant, dans notre service, la volonté de la
hiérarchie nous aide à vaincre les réticences. N’avonsnous pas déjà mis en place le dossier infirmier ? N’avonsnous pas continué à organiser chaque matin, ces
« petites » réunions même si la présence de tous manque ?
Nous pensons que :
 La régularité d’organisation et la multiplication des
rappels à l’ordre auprès des récalcitrants permettent
de regrouper l’ensemble du personnel autour de
thèmes bien choisis ;
 Ces thèmes doivent être pertinents, traitant de
problèmes réellement vécus et cherchant des solutions
auprès de tous sans exclusion ;
 Marquer sur la porte du bureau où se tient la réunion :
« Ne pas déranger, staff en cours. Merci ».
VIII. CONCLUSION
Si on parle fréquemment ces dernières années de
l’amélioration de la gestion des soins, il parait capital
d’insister sur l’importance de la communication entre
infirmiers dans les unités de soins hospitalières.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
115
En effet, si on considère l’unité de soins comme une
organisation qui possède des ressources et qui produit des
services pour les citoyens, cette organisation n’aboutira
nullement à ses objectifs en l’absence d’une
communication régulière, efficace et formalisée.
IX. BIBLIOGRAPHIE



Activité du service de cardiologie A
www.google.com=staff%20infirmier%20définition
www.cadredesante.com/spip/profession/managemen
t/Entre-staff-ethique-et-groupe-de-html.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
116
LA GESTION DU LINGE HOSPITALIER *
M. EL ASRI Abdellatif
Technicien responsable du secteur de l’hygiène
I. INTRODUCTION
La logistique fait intrusion dans tous les secteurs hospitaliers
dont celui de la lingerie hospitalière qui a toujours vécu
dans une certaine autonomie. Or, le linge se retrouve
dans tous les processus de gestion d’un hôpital : les soins,
la restauration, le nettoyage...
Comme pour toute gestion hospitalière, celle de la
lingerie rencontre des difficultés que nous déclinons dans
le paragraphe « constat » qui sera suivi par celui des
propositions d’actions correctives.
II. PRESENTATION DE L’UNITE DE GESTION DU LINGE
L’unité dispose de :
 Locaux : un local des machines et deux boxes de
dépôt de linge, l’un dans l’Unité des soins intensifs (USI)
et le second dans le Secteur clinique (SC).
 Equipements : trois machines à laver et un séchoir.
 Personnel : 27 personnes réparties de jour et de nuit
dans les structures suivantes :
- Lingerie : 3
- Bureaux : 3
- SC : 06
- USI : 06
- Bloc opératoire : 03
- Réanimation chirurgicale : 06.
* Validation : M. M. ZRIRATE : Surveillant Général, Responsable, Bureau Hygiène, Hôpital
Ibn Sina - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
117
III. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT
Le personnel impliqué dans le circuit du linge comprend :
 Le personnel de la lingerie ;
 Les responsables des différents secteurs et unités de
travail.
Ce personnel est dans l’obligation de suivre et de faire
respecter les procédures suivantes.
III.1 Service de cardiologie
Responsable du suivi : l’infirmier chef.
Tous les jours, à partir de 8 h
 L’agent de service de la lingerie récupère le linge sale
et le linge propre, s’il en reste de l’équipe des aides
soignantes de nuit ;
 Des draps propres sont remis à l’agent de service de la
cardiologie pour changer les draps sales. Pour les
nouvelles admissions, l’agent de service téléphone à la
lingerie pour des draps propres.
Toutes les nuits, à partir de 20 h
Des draps sont déposés par l’agent de la lingerie dans
l’office de l’USI, la réception est assurée par l’agent de
nuit du service. Nuits paires, nuits impaires pour changer
les draps sales et pour les nouvelles admissions.
III.2 Service de chirurgie cardiovasculaire
III.2.1 Bloc Opératoire
Responsable du suivi : l’infirmière chef.
A la fin du programme opératoire, l’agent de service du
bloc opératoire achemine les champs et les draps sales
vers la lingerie et récupère la même quantité de linge
propre le lendemain matin à 8 h pour les remettre au bloc
opératoire.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
118
III.2.2 Réanimation
Responsable du suivi : l’infirmière responsable ou sa
remplaçante.


Une dotation de draps, taies d’oreillers et couettes est
remise à l’infirmière chef ;
Chaque matin, le linge sale est remis à la lingerie par
l’agent de service de la réanimation qui récupère le
linge propre dont la traçabilité est tenue à l’aide d’un
registre.
III.3 Secteur des explorations
III.3.1 Salles de cathétérisme cardiaque
Responsable du suivi : l’infirmière responsable ou sa
remplaçante.


A 8 h du matin, l’agent de service de la salle de
cathétérisme récupère le linge propre (champs et
casaques..) pour être stérilisé et des draps pour être
changés ;
A la fin du programme, le linge sale (casaques,
champs, draps..) est remis par l’agent de service des
salles de cathétérisme à la lingerie. L’agent récupère
la même quantité de linge propre.
III.3.2 Salles des explorations
Echographie (ETT, EDV)
Responsable du suivi : la responsable ou sa remplaçante.
Epreuve d’effort et Holters HTA et ECG
Responsable ou sa remplaçante.
SNA
Responsable ou sa remplaçante.
A 8 h du matin, les draps sales sont récupérés par l’agent
de service et changés par des draps propres
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
119
Echo de stress et ETO
Responsable ou sa remplaçante.
Un drap propre est changé après chaque examen.
Centre de consultations
Responsable du centre ou son remplaçant.
Chaque jour, des draps sales sont rapportés par le coursier
à la lingerie. Celui-ci récupère la même quantité de linge
propre et le remet au centre.
Linge du personnel
Chaque jeudi, le nettoyage du linge du personnel
(pyjamas, blouses..) est assuré individuellement par la
lingerie.
IV. CONSTAT
L’analyse de la gestion du linge met en évidence les
principaux dysfonctionnements suivants :
 Perte de linge ;
 Circuit sans traçabilité au niveau des unités ;
 Les prestations hôtelières ne disposent pas d’un
tableau de bord permettant de suivre les niveaux de
stock, d’analyser les niveaux de commandes, les
méthodes d’exécutions des prestations et des circuits
de distribution ;
 Absence de suivi et de traçabilité hors des heures
d’ouverture.
V. ACTIONS CORRECTIVES


Les actions d’amélioration de l’ensemble du processus
sont nécessaires, en particulier les pertes régulières de
linge. La responsabilisation des femmes de ménage
devrait diminuer ces pertes.
Pour l’hôtellerie, le suivi à l’aide d’un tableau de bord
est nécessaire :
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
120
Utilisation
d’un
système
d’information
qui
permettra :
 Une traçabilité rigoureuse du circuit du linge ;
 Une sécurisation des circuits séparés du linge
propre et sale ;
Auditer en interne l’approvisionnement et la gestion du
stock de la lingerie ;
Mutualiser les moyens entre les différentes unités de la
Ligue afin d’optimiser la gestion ;
Responsabiliser une personne pour assurer la continuité
de gestion hors heures ouvrables.
-



VI. CONCLUSION
 La gestion du linge implique tous les acteurs de la
Ligue
d’où
la
nécessité
d’une
approche
participative d’information et de sensibilisation ;
 Le suivi de la satisfaction des clients, quant au
fonctionnement des services d’hôtellerie, pourrait être
confié à l’unité de la qualité.
VII. BIBLIOGRAPHIE


Registre de traçabilité de l’unité d’hygiène
Protocole de gestion du linge.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
121
LA GESTION DES LITS HOSPITALIERS *
M. BOUKHALFA Abdeslam
Infirmier chef du Service de Cardiologie « A »
I. INTRODUCTION
Les services hospitaliers accueillent les patients cardiaques
qui nécessitent une admission, qu’elle soit programmée
ou non programmée (malades référés par les services
des urgences).
Ces flux permanents de malades compliquent les
admissions qui sont tributaires de la capacité litière
fonctionnelle des services, du Taux d’Occupation Moyen
(TOM) et de la Durée Moyenne de Séjours (DMS).
Prévoir à tout moment des lits vides est la préoccupation
majeure de l’infirmier chef et du corps médical.
De plus, ce qu’on appelle de manière restrictive « gestion
des lits » ne se réduit pas seulement au fait de placer le
patient dans un lit. Rapidement, on se trouve dans
l’obligation d’appréhender son parcours dans sa globalité,
depuis son entrée (pré-admission/admission) jusqu’à sa
sortie, et même en amont et en aval de sa présence au
sein de l’établissement.
II. OBJECTIFS
La gestion des lits a comme objectifs de :

Assurer en permanence la disponibilité de lits ;
• Réduire les délais d’admission des patients
provenance des urgences ;
* Validation : M. A. BENSASSI : Chef de Service de la Formation Continue, Hôpital Ibn
Sina - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
en
122
•
•
•
Concilier les flux de malades programmés et non
programmés ;
Accélérer l’exécution des actes d’explorations et de
traitement ;
Améliorer les indicateurs d’utilisation des lits (taux de
rotation, taux d’occupation moyen…).
III. MISSION
La gestion des lits représente un maillon incontournable
de l’organisation et de l’attribution des 51 lits du Service
de Cardiologie A de la Ligue.
Elle a pour devise de : « placer le bon patient dans le bon
lit et au bon moment ».
IV. PRESENTATION DU SERVICE DE CARDIOLOGIE
IV.1 Locaux
Le Service de Cardiologie « A » reçoit les malades
cardiaques médicaux et chirurgicaux. Il dispose de deux
unités :
 Une Unité des Soins Intensifs (USI) composée de 21 lits ;
 Un Secteur Clinique (SC) composé de 30 lits.
IV.2 Personnel : 48 personnes
 05 Professeurs de cardiologie ;
 15 médecins cardiologues ;
 10 équipes infirmières de 26 personnes ;
 12 agents de service (ménage);
 06 agents de service (brancardiers, coursiers).
V. OFFRE DE SOINS
Le Service de Cardiologie « A » assure les prestations
suivantes :
 La prise en charge des malades cardiaques
programmés ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
123



La prise en charge des urgences cardiologiques
24h/24 et 7j/7 avec présence permanente d'un
cardiologue de garde ;
Les hospitalisations des malades chirurgicaux ;
Un plateau technique de pointe couvrant tous les
domaines d'activité de la cardiologie exploratrice et
interventionnelle moderne.
VI. PROCEDURE DE GESTION DES LITS
L’infirmier chef du Service de cardiologie « A » est en
rapport constant avec le Bureau des Admissions /
Facturation (BAF) et avec les infirmiers responsables du
bloc opératoire et de la réanimation chirurgicale :
 Chaque jour, à 8 h 00, le support papier des lits
disponibles est déposé au niveau du BAF ;
 Une coordination avec l’infirmière chef de la
Réanimation chirurgicale est de rigueur ;
 Le BAF est avisé à l’aide d’un support papier de tout
transfert de malades de la Réanimation chirurgicale à
l’USI et au secteur clinique et vice versa ;
 Le BAF est avisé également par téléphone pour toute
sortie prévisible ;
 Le BAF avise l’infirmier chef pour toute admission
prévisible programmée ou non programmée.
VII. ORGANISATION
 Organisation de l’admission du patient
Le BAF avise l’infirmier chef pour toute admission qui se
présente.
 Organisation de la sortie du patient
Diverses mesures concourent à organiser la sortie du
patient :
- Anticiper la sortie du patient dès son admission ;
- Intégrer dans le dossier du patient une check-list
« préparation de la sortie du patient hospitalisé » ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
124
-
Prévoir les sorties pendant la matinée.
VIII. PROBLEMATIQUE
Avec une forte demande d’hospitalisation des malades
urgents et des malades programmés, la gestion des lits est
complexe.
Sa maitrise est tributaire des solutions à apporter aux
éléments suivants :
 La forte demande d’hospitalisation et le manque de
place pour les entrants ;
 Les hospitalisations excessives les après-midis, malades
non urgents et non programmés ;
 L’absence de visites médicales systématiques pour
faire des sortants ;
 L’accueil et la prise en charge des malades en post
opératoire ;
 Le transfert des malades de lit en lit en intra service ou
de l’USI au service clinique pour faire des admissions,
ce qui donne un effort supplémentaire pour le
personnel en vue de la prise en charge des malades ;
 Les sorties l’après-midi ;
 Des lits occupés par des malades prévus sortants par
l’absence de locaux d’attente ;
 L’incohérence de la capacité litière clinique et les
activités chirurgicales et exploratrices, ainsi que le
débit des urgences.
Conséquences
Admission tardive des patients en provenance des
urgences donc perte de temps et de qualité dans leur
prise en charge.
IX. RECOMMANDATIONS


Programmer les admissions et les sorties des malades
en concertation avec le corps médical ;
Anticiper et organiser la sortie des patients avant
12 h 00 ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
125





Adapter l’activité « programmée » à l’activité « non
programmée » ;
Mettre en place un local d’attente pour les malades
sortants ;
Transformation des lits cliniques (certains) en lits de l’USI
pour garantir un fonctionnement normal ;
Sectorisation des lits par types d’activité ;
Inscrire le problème de l’utilisation du lit à l’ordre du
jour du niveau stratégique de la Ligue.
X. CONCLUSION
Grâce à l’application de ces recommandations, nous
espérons diminuer les dysfonctionnements constatés dans
la gestion des lits. Mais celle-ci restera une tâche
complexe car les besoins évoluent sans cesse, les
techniques se développent.
L’effort doit être collectif pour obtenir un effet rapide. Une
communication ciblée à destination de chaque acteur,
permettra non seulement d’atteindre la cible visée mais
surtout de combattre cette image d’engorgement
permanent du hall et des couloirs du Service.
Enfin, pour améliorer la gestion des lits, le principal moteur
est la volonté de résoudre cette complexité. On ne peut
obtenir de résultat si l’ensemble des acteurs hospitaliers ne
collaborent pas.
A travers ce constat reconnu et ces recommandations,
nous espérons réaliser des progrès à travers la
participation de tout le personnel, qu’il soit médical ou
non médical. « Travailler ensemble » restera toujours la
devise de notre Fondation.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
126
XI. BIBLIOGRAPHIE




Rapport d’activités du Service de Cardiologie « A » ;
http://www.topsante.com/medecine/medecinedivers/hopital/hopitaux-mieux-organiser-la-gestion-deslits-46121
http://www.informationhospitaliere.com/actualite22299-recommandations-en-finir-saturationurgences.html
http://www.topsante.com/medecine/medecinedivers/hopital/hopitaux-mieux-organiser-la-gestion-deslits-46121
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
127
LA DISPENSATION DES MEDICAMENTS
ET DES DISPOSITIFS MEDICAUX
PAR LA PHARMACIE *
M. EL KOUBAA Mohamed
Responsable de la gestion
des stocks de la Pharmacie
I. INTRODUCTION
La Ligue dispose d’un secteur de gestion des stocks dont
la tâche principale est d’assurer la disponibilité des
médicaments et des dispositifs médicaux en évitant les
péremptions.
Pour faciliter l’accès aux produits pharmaceutiques, la
Ligue a mis en place un système de dispensation adéquat
afin de ne pas entraver la bonne marche du service.
De ce fait, la mise en place de six unités de dispensations
s’est avérée indispensable et profitable au service.
Le manuel des procédures de gestion établi et mis à jour
définit l’ensemble des démarches administratives et
techniques à suivre, ainsi que l’ensemble des unités de
dispensations et de consommations.
II. DEFINITIONS

La dispensation : « Est l’acte qui caractérise
l’intervention du pharmacien, car elle est une
démarche complète de relation avec le patient, ou
l’infirmière chargée de l’administration ». (définition de
la législation française)

L’alimentation : est l’acte qui caractérise le transfert
des produits pharmaceutiques depuis le stock principal
vers un stock secondaire (pharmacie tampon ou unité
de dispensation).
* Validation : Dr N. EL KADIRI : Médecin Biologiste, Responsable de la Pharmacie,
Référent qualité, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
128

La consommation : est l’acte qui caractérise la livraison
des produits pharmaceutiques depuis le stock principal
ou secondaire au patient ou à l’infirmier chargé de
l’administration.
III. MODALITES DE DISPENSATION AU NIVEAU DU
STOCK PRINCIPAL
III.1 Alimentation
Une alimentation est le déplacement des produits
pharmaceutiques du stock principal vers un stock
secondaire. Cette opération effectuée sur le logiciel de
gestion garde la quantité du produit déplacé apparente
sur les états du stock global. Elle ne sera retranchée du
stock global que lorsque des consommations seront
attribuées aux patients, et sera par la suite inventoriée en
fin d’année.
Les procédures de l’alimentation décrites sur le manuel
des procédures de gestion sont résumées comme suit :







Expression des besoins remplie conformément à la
réglementation par l’infirmier responsable ;
Acheminement du support « expression des besoins »
au responsable de gestion des stocks de la
pharmacie ;
Etude et préparation de la livraison (dans les 24 heures
qui suivent l’expression sauf urgence), une fois
l’expression reçue par l’unité de gestion des stocks ;
Edition d’un « bon d’alimentation » des quantités
livrées ;
Acheminement des produits livrés par les agents de
transport affectés à la pharmacie ;
Réception des livraisons par l’infirmier responsable ;
Emargement du bon d’alimentation par l’infirmier
responsable.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
129
Cas particulier des secteurs de l’hémodynamique et du
laboratoire
Les dispositifs médicaux spécifiques aux secteurs de
l’hémodynamique et du laboratoire sont livrés à ces
secteurs dès réception de la livraison du fournisseur, après
concertation avec l’infirmier responsable sur la nature et
la date de péremption des produits reçus. Un bon
d’alimentation sera exécuté et édité par le stock
principal. L’acheminement de la livraison est effectué par
les agents de transport de la pharmacie au destinataire.
Emargement du bon de livraison (alimentation) par
l’infirmier responsable du secteur.
III.2 Consommation
Une consommation est le déplacement des produits
pharmaceutiques du stock principal vers une unité de
consommation, ou d’un stock secondaire au patient.
Cette opération effectuée sur le logiciel de gestion
retranche la quantité du produit déplacé des états du
stock global.
Les procédures de la consommation décrites sur le
manuel des procédures de gestion sont résumées comme
suit :





Expression des besoins remplie conformément à la
réglementation par l’infirmier responsable ;
Acheminement du support « expression des besoins »
au responsable de gestion des stocks de la
pharmacie ;
Etude et préparation de la livraison dans les 24 heures
qui suivent l’expression sauf urgence une fois
l’expression reçue par l’unité de gestion des stocks ;
Édition d’un bon de consommation des quantités
livrées ;
Acheminement des produits livrés via les agents de
transport affectés à la pharmacie ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
130


Réception des livraisons par l’infirmier responsable ;
Emargement du bon de consommation par l’infirmier
responsable.
IV. DISPENSATION DE LA PHARMACIE TAMPON
La pharmacie tampon située au 5ème étage à proximité
des malades, ouverte 24 heures/24, est une unité de
dispensation des médicaments et des dispositifs médicaux.


L’infirmier responsable de la garde de nuit des unités
cliniques et soins intensifs, prépare une « Expression de
besoins » journalière mentionnant les quantités des
produits commandés et le nombre de malades sous
traitement ;
L’infirmier responsable de la réanimation chirurgicale
établit une liste nominative journalière des produits
exprimés.
Au cours de la journée, des livraisons sont effectuées aux
nouveaux entrants et lors des changements de
prescriptions.



Les unités des Holters HTA et ECG expriment leurs
besoins en dispositifs médicaux par la présentation des
bons d’exécution de l’exploration ;
Les prothèses cardiaques (anneaux et valves) sont
remises à l’infirmier responsable du Bloc opératoire (un
jeu de différentes tailles). Les tailles non utilisées seront
retournées à la pharmacie tampon à la fin de chaque
acte chirurgical avec la vignette de la prothèse
utilisée ;
Les stimulateurs cardiaques (pacemakers), sondes et
introducteurs sont livrés à l’unité d’Electrophysiologie à
la demande via la pharmacie tampon. A la fin de
chaque acte, une vignette est remise à l’unité de
gestion pour servir de justificatif de consommation pour
un éventuel paiement du produit au fournisseur.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
131
V. CONTRAINTES QUI ENTRAVENT UNE BONNE
DISPENSATION





Une livraison par le fournisseur survenant à l’une des
phases de la dispensation entraînera un retard de
livraison ;
Des livraisons urgentes ;
Une panne de l’ascenseur ;
Une rupture de stock ;
Plusieurs « Expression de besoins » concomitantes
entraîneront un retard de la dispensation.
VI. PREPARATION D’UNE DISPENSATION POUR UN
STOCK SECONDAIRE (EXEMPLE DE LA CEC)







Réception de l’expression préparée pour compléter le
besoin pour dix (10) malades ;
Collecte des articles existants dans les trois magasins
de stockage. Cette opération nécessite un temps
minimum de 35 mn ;
Préparation des packs médicaments pour 10 malades
nécessite 40 mn ;
Saisie et édition des produits à livrer nécessitent un
temps minimum de 25 mn ;
Mise à jour des fiches de stock nécessite un temps
minimum de 50 mn ;
Emplacement des produits sur le chariot. Deux
voyages minimum sont obligatoires vu le volume des
produits à dispenser. Un poids moyen de 35 kg par
voyage ;
Acheminement
des
livraisons
vers
l’infirmier
responsable de l’unité CEC.
Cette opération nécessite dans les meilleures conditions
75 mn sur une distance de 1000 mètres.
Un temps minimal de 225 mn, une distance parcourue de
3000 mètres et un poids de 70 kg sont nécessaires pour
assurer une alimentation CEC.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
132
VII. LA CONFORMITE DES PRODUITS LIVRES
Un produit disponible sur stock est acheté par bon de
commande ou par marché :
 Dans le cas d’achat par bon de commande : des
devis sont remis au responsable du secteur pour
confirmation ;
 Dans le cas d’achat par marché : une commission de
conformité décide de la conformité des produits sur la
base d’échantillons.
Dans les deux cas, la décision de l’utilisateur est prise en
compte pour l’acquisition des dispositifs médicaux et des
équipements lourds.
VIII. CONCLUSION
La gestion des produits disponibles dans les stocks de la
pharmacie est une lourde tâche qui débute par
l’expression des besoins (pour une commande ou un
appel d’offres), puis par la conformité, la réception des
fournisseurs, la livraison aux points de stockages et enfin la
dispensation aux utilisateurs.
L’accusé de réception doit comporter la date de
réception, le nom et le prénom de l’agent qui reçoit le
produit et sa signature.
Notre rôle consiste à éviter les ruptures, les péremptions et
les consommations abusives. Les quantités livrées sont
inférieures à celles exprimées en cas de stock réduit ou
d’une demande excessive par rapport à l’estimation
préétablie.
IX. BIBLIOGRAPHIE
DEVERS (Gilles) La dispensation des médicaments. Droit
déontologie et soins, 2012/09, n° 3, 314-330. © 2012
Elsevier Masson SAS
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
133
LA GESTION DU DOSSIER PATIENT *
M. BOUKHALFA Abdeslam
Infirmier chef du Service de Cardiologie « A »
I. HISTORIQUE
Au 9ème siècle, Rhazès, Avicenne ou encore Avenzoar,
créent la médecine clinique.
La notion de dossier médical rattaché à chaque patient
n’apparaît qu’à la fin du 18ème siècle.
Aujourd’hui, le dossier « patient » apparaît comme un outil
à facettes multiples dont l’utilisation est quotidienne.
L’émergence des nouvelles technologies d’information et
de communication ouvre de grandes portes à
l’informatisation des systèmes d’information hospitaliers et
à la naissance du dossier médical électronique.
Au Maroc, Le Ministère de la santé a introduit en1995 un
dossier d’hospitalisation organisé en un seul support pour
les informations médicales, infirmières et administratives.
En janvier 2014, la Ligue de cardiologie s’est dotée d’un
dossier « patient » comprenant un volet infirmier.
II. INTRODUCTION
Dans les établissements hospitaliers, le dossier du patient
est une mémoire écrite des informations cliniques,
biologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutives,
obtenues durant le parcours médical du malade et
consignées. Le dossier « patient » est un outil de synthèse,
de planification, de traçabilité des soins, de réflexion,
voire de recherche.
* Validation : Pr O. CHERKAOUI, Président de la Ligue Nationale de Lutte contre les
Maladies Cardiovasculaires - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
134
III. DEFINITION DU DOSSIER PATIENT
Le dossier du patient est créé à l’occasion du premier
contact du patient avec le service hospitalier. Il s’enrichit
ensuite de la trace des interventions des différents
professionnels rencontrés par le patient au cours de son
parcours dans les secteurs et les unités de travail de
l’hôpital.
Il a un rôle de mémoire du patient et des professionnels,
de communication et de coordination.
Ses fonctions sont multiples :
 Mise à disposition d’informations nécessaires et utiles à
la prise en charge et au suivi médical du patient ;
 Traçabilité des soins et des actions entreprises vis-à-vis
du patient ;
 Continuité des soins ;
 Aide à la décision thérapeutique ;
 Evaluation de la qualité des soins et de la charge de
travail ;
 Rôle juridique important dans le cas d’une recherche
de responsabilité.
IV. DESCRIPTION DES DIFFERENTES PARTIES DU
DOSSIER DU PATIENT
Le dossier « patient » comprend :
 Des informations administratives (dossier administratif) ;
 Des informations médicales consignées par les
médecins (dossier médical) ;
 Des informations infirmières consignées par les infirmiers,
et autres professionnels (dossier infirmier).
IV.1 Dossier administratif
Le dossier administratif alimente le dossier du patient avec
tous les renseignements permettant :
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
135



D’identifier le patient : identité, situation administrative
(date et numéro d’entrée) et sociale ;
De contacter la famille du patient (identité de la
personne à prévenir) ;
De préciser l’identité et les coordonnées du médecin
traitant.
IV.2 Dossier médical



Tout médecin est concerné par la tenue du volet
médical, quelle que soit sa pratique et son statut. Ce
dossier est un recueil de données médicales attachées
à la personne du patient. Elles comportent des
informations recueillies lors de la consultation, à
l’admission et au cours de l’hospitalisation ;
En ce qui concerne les prescriptions médicales, cellesci sont horodatées et signées par le médecin
prescripteur et comportent le nom lisible du médecin ;
Pour la prescription médicamenteuse ou d’examens
complémentaires, il est souhaitable de prévoir des
documents uniques servant à la fois à la prescription, la
planification, la dispensation ou la prise de rendez-vous
et le suivi.
Les fonctions du dossier médical
Compte tenu de la qualité et de la diversité de
l’information qu’il véhicule, le dossier du patient restera
longtemps l’instrument principal de centralisation et de
coordination des activités au sein de l’établissement en
tant que :

-
Outil de soins pour :
Se rappeler les actions exécutées ou prévues (aide
mémoire) ;
Garantir la démarche médicale ;
Assurer la continuité des soins.
 Outil de communication et de coordination
Permet de transmettre les informations pertinentes aux :
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
136
-
Autres médecins et aux professionnels de santé ;
Autres établissements ;
Aux patients.
 Outil réglementaire
Le dossier médical est un élément de protection juridique
et de témoignage.
 Outil d’évaluation
C’est aussi un outil d’amélioration de la qualité des soins.
 Outil d’enseignement et de recherche
Le contenu du dossier médical :
- La lettre du médecin qui a ordonné l’admission du
malade ;
- Les observations médicales :
 Les motifs d’admission ;
 La recherche d’antécédents et de facteurs de
risques ;
 Les conclusions de l’observation clinique initiale.
- Les prescriptions médicales :
 Les éléments relatifs à la prescription médicale et
à son exécution ;
 Les examens complémentaires et leurs résultats.
- Les correspondances échangées entre professionnels
de santé ;
- Les informations à la fin du séjour :
 La lettre rédigée à l’occasion de la sortie ;
 Les modalités de sortie (domicile, autres
structures).
IV.3 Dossier infirmier
De façon complémentaire au dossier médical, les
professionnels non médicaux et notamment les infirmiers
constituent un dossier, appelé dossier de soins infirmiers :
 Contenant la trace de leurs observations et actions de
soins ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
137
Assurant la continuité des soins et permettant
l’évaluation de leur qualité.
Il se définit comme « un document unique et individualisé
regroupant l’ensemble des informations concernant la
personne soignée. Il prend en compte l’aspect préventif,
curatif, éducatif et relationnel du soin ».
La responsabilité du dossier de soins infirmiers relève du
rôle propre de l’infirmier.
Les divers éléments du dossier de soins infirmiers font partie
du dossier du patient et sont archivés avec celui-ci.

Contenu du dossier infirmier
 Les informations relatives à la personne et à ses
habitudes de vie.
-
Les informations relatives aux soins infirmiers dispensés
par les soignants :
Les observations infirmières ;
Les fiches de traçabilité des soins ;
Les fiches des examens ;
Les
fiches
de
surveillance
des
paramètres
physiologiques ;
Les fiches de traçabilité des thérapeutiques
administrées ;
Les éléments pouvant faire l’objet de transmission.

-
Evaluation initiale de l’état de santé du patient :
Respiration : difficile, encombrement ; …
Vision : troubles de la vue, lunettes, cécité ;
Audition : appareil, surdité ;
Parole : difficultés ou malade muet ;
Langue parlée : arabe, berbère, langue étrangère ; …
Habillement : besoin d’aide partielle ou totale ;
Bouche : prothèse dentaire ;
Locomotion : mobilité, besoin d’aide.

-
 Les observations infirmières
Ce sont des observations écrites par l’infirmier(ère)
concernant les réactions du patient à l’altération de son
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
138
état de santé, au traitement ou aux soins qui lui sont
dispensés. Eléments du dossier de soins infirmiers, ces
données permettent, notamment, de réajuster les actions
et d’assurer la continuité des soins :
- Paramètres vitaux perturbés : respiration, température,
pouls, TA ;
- Alimentation : pas d’appétit, refus de l’alimentation ;
- Elimination : diurèse anormale, dysurie, port de sonde,
troubles digestifs ;
- Alimentation : pas d’appétit, refus de l’alimentation ;
- Elimination : incontinence, port de sonde ; ...
- Aspect du visage : expression de souffrance, fatigue,
amélioration ;
- Douleur : localisation, intensité, fréquence ;
- Comportement, humeur : troubles du comportement,
agitation ;
- Communication : normale, difficile ;
- Sommeil : normal, perturbé, prise de somnifères …
- Conscience ;
- Début d’escarres ;
- Réactions au traitement : amélioration, dégradation ;
- Etat de la plaie chirurgicale : enflammée, infectée,
suintement.
V. LA TENUE DU DOSSIER PATIENT
Au Maroc, la tenue du dossier est une obligation
déontologique citée dans les articles 22, 24 et 60 du code
des médecins. Elle est devenue légale avec la
promulgation de la loi 65-00 relative à l’assurance
maladie obligatoire. Cependant aucune loi ne précise les
modalités de sa tenue, ni les sanctions appliquées en cas
de dérogation.
Les informations formalisées établies à la fin du séjour
comprennent :
 Le compte rendu d'hospitalisation et la lettre rédigée à
l'occasion de la sortie ;
 La prescription de sortie et les doubles d'ordonnance
de sortie ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
139


Les modalités de sortie (domicile, autres structures) ;
La fiche de liaison infirmière.
VI. CONCLUSION
Le dossier du patient est une source inestimable
d’informations offrant un éclairage essentiel à tout
praticien professionnel amené à prendre une personne en
charge.
Il permet au prestataire de soins, à qui le patient fait
habituellement appel, de poursuivre, de compléter sa
démarche en termes de diagnostic (antécédents,
hypothèses, diagnostic différentiel, …) et de traitements
(examens réalisés, suivi, effets secondaires, allergies…).
Le dossier du patient permet également à tout praticien
professionnel, intervenant ponctuellement, de bénéficier
d’un historique indispensable qui viendra utilement
compléter un examen clinique en vue d’une prise en
charge thérapeutique optimale.
Le dossier de patient est donc sorti du contexte
strictement médical pour devenir le « carnet de bord » de
la relation entre un patient et un professionnel consulté
dans le cadre de la santé.
Quels que soient les supports utilisés pour transmettre les
informations, chaque soignant doit garder en tête que, en
termes de responsabilité, seuls les écrits sont pris en
compte. Ce qui n’est pas noté est considéré comme non
effectué. Participer activement aux transmissions écrites
n’est pas du temps perdu. Cela permet aux infirmiers de
valoriser leur travail et de faire partager les informations
qu’ils détiennent sur les personnes soignées, contribuant
ainsi à une prise en charge de qualité.
VII. BIBLIOGRAPHIE



www.ups-tise.fr%20 le dossier patient
Le dossier du patient au Maroc « PDF »
www.google.com/=gestion +du+dossier+patient
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
140
LA GESTION DES DECHETS *
M. EL ASRI Abdellatif
Technicien responsable du secteur de l’hygiène
« La banalisation du risque est l’ennemi n° 1
de la santé et de la sécurité »
Prof. Barton : Prix Nobel de Chimie, 1965
I. INTRODUCTION
L’hôpital produit deux types de déchets : les déchets
ménagers et les déchets médicaux. Ces derniers sont des
déchets dangereux. Leur élimination relève de règles et
de techniques spécifiques et leur gestion doit tenir
compte des risques sanitaires qu’ils peuvent engendrer :
 Infections virales ou bactériennes graves (SIDA,
hépatites, gastroentérites, infections respiratoires…) ;
 Intoxications ;
 Blessures.
Ils ont un effet désastreux sur l’environnement par pollution
du sol, de l’air et de l’eau.
Leur prise en charge est une priorité pour le personnel
soignant, le personnel de soutien, les médecins et les
gestionnaires hospitaliers.
II. TYPOLOGIE DES DECHETS MEDICAUX
Sont considérés comme déchets médicaux :
 Les déchets à risque biologique ou infectieux ;
 Les déchets piquants ou coupants ;
* Validation : Pr O. CHERKAOUI : Président de la Ligue Nationale de Lutte contre les
Maladies Cardiovasculaires - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
141



Les déchets à risques chimiques ;
Les déchets pharmaceutiques ;
Les déchets radioactifs.
III. MOMENTS DE CONTAMINATION PAR LES
DECHETS
Le risque de contamination par les déchets médicaux est
permanent depuis leur production jusqu’à leur élimination.
 Au moment de leur production ;
 Au moment de leur collecte ;
 Au moment de leur transport ;
 Au moment de leur élimination.
Risque des déchets médicaux
IV. GESTION DES DECHETS
Ces déchets sont produits dans toutes les unités de travail.
Leur gestion rigoureuse se justifie pour les raisons suivantes :
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
142





L’obligation réglementaire qui responsabilise le
producteur ;
Le coût élevé de la prise en charge (PEC) et de la
réparation des dégâts causés par les contaminations ;
Le coût élevé de la protection de l’environnement (sol,
air, eau) ;
Les raisons d’hygiène ;
La préservation de l’image de marque de l’Institution.
V. ETAPES DE GESTION DE DECHETS
Ces étapes comprennent :
 Le triage ;
 Le conditionnement ;
 Le ramassage ;
 Le stockage intermédiaire ;
 Le transport vers le stockage central ;
 L’élimination des déchets.
V.1 Triage des déchets médicaux
Le triage des déchets médicaux aux lieux mêmes de leur
production est une étape primordiale pour le suivi de leur
gestion ultérieure.
Le schéma suivant résume le processus fiable et durable
des déchets :
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
143
V.2 Conditionnement
Type de
déchets
Déchets
mous
comportant
un risque
infectieux
Produits et
dérivés
sanguins
Conditionnement
Couleur
Sac en plastique
résistant et
étanche
Matériel
piquant ou
tranchant
Récipient solide
hermétiquement
fermé à usage
unique
Déchets
ménagers
Sac en plastique
résistant et
étanche
V.3 Stockage intermédiaire
Les déchets sont stockés provisoirement dans les unités de
production des services et dans des locaux intermédiaires
qui sont situés loin des malades, proches des lieux de
production. Ils sont entreposés dans des sacs et des
conteneurs.
V.4 Ramassage des déchets

Localisation des conteneurs au point de production :
- Emplacement des conteneurs pour les déchets non
perforants à risque infectieux ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
144
- Emplacement des conteneurs pour les déchets
perforants ;
- Emplacement des conteneurs pour les autres
catégories des déchets.

Fréquence de ramassage des conteneurs : la
fréquence du ramassage est adaptée à la typologie
de déchet et au rythme de production.
VI. BIBLIOGRAPHIE



Guide pratique de gestion des déchets hospitaliers du
CHU RabatŔSalé, 1999
Livre : déchets médicaux et pharmaceutiques au
Maroc, gestion, traitement, et cadre juridique 2011
Personnes ressources.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
145
LA PRODUCTIVITE
DU LABORATOIRE *
M. KHATIM Abdelfettah
Ancien Technicien Responsable
du Laboratoire
Mme MOUSSA Soumia
Technicienne Responsable
du Laboratoire
I. INTRODUCTION
Le laboratoire d’analyses médicales de la Ligue est un
acteur essentiel dans le diagnostic clinique, le suivi
thérapeutique
(anticoagulants,
antibiotiques
et
médicaments tels que la Digoxine par exemple),
l’assurance de la qualité des soins et la prévention des
maladies.
Grâce à une équipe dynamique et un équipement
performant, il assure avec qualité et rapidité tous les types
d’analyses nécessaires à la cardiologie et à la chirurgie
cardiovasculaire. L’activité du laboratoire comprend les
principales disciplines de la biologie clinique : la biochimie,
l’hématologie, l’hémostase, l’hormonologie, la sérologie
et la microbiologie. Mais également des analyses
touchant d’autres spécialités telles que les dosages de
marqueurs tumoraux et de vitamines.
Ouvert 24 h sur 24 h, le laboratoire est situé au 6ème étage
de l’HIS, à proximité des services de cardiologie « A » et de
chirurgie cardiovasculaire « B ».
II. EQUIPEMENT
Dans le cadre du projet d’établissement hospitalier (PEH),
« la Ligue à l’horizon 2017 », le laboratoire a acquis quatre
nouveaux automates :
 Automate de Biochimie ;
* Validation : Dr N. EL KADIRI : Médecin Biologiste, Responsable de la Pharmacie,
Référent qualité, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
146



Automate d’Immunochimie ;
Automate d’Hématologie ;
Automate de Gazométrie.
III. PERSONNEL
Le laboratoire de la Ligue dispose d’un effectif de vingt
personnes :
 Trois médecins biologistes ;
 Un docteur en biologie moléculaire et biomédecine ;
 Dix techniciens ;
 Trois secrétaires ;
 Deux agents de service ;
 Et une aide soignante.
IV. REPARTITION DES TECHNICIENS EN FONCTION
DES HORAIRES
Deux techniciens de nuit, une technicienne l’après-midi,
une technicienne pour la chirurgie et la réanimation
chirurgicale et quatre techniciennes durant la matinée.
Tâches des techniciens
En plus de la réalisation technique des analyses et de
l’enregistrement des résultats sur des registres de paillasses
(traçabilité), les techniciens du laboratoire participent
activement à la gestion par :
 L’enregistrement des examens demandés sur le registre
de réception ;
 L’enregistrement des examens à sous-traiter sur le
registre de transmission ;
 La collaboration étroite avec le bureau des admissions
facturation
(BAF)
pour
traiter les
problèmes
administratifs des malades.
Pendant la matinée, les secrétaires reçoivent les bons
d’examens demandés, les enregistrent sur le registre de
réception et sur les supports informatiques conçus et
élaborés par et pour le Laboratoire.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
147
V. ACTIVITE DU LABORATOIRE PAR PAILLASSE
EN 2014
Tableau I
Nombre de malades ayant réalisé leurs bilans biologiques
au laboratoire de la Ligue en 2014.
Nombre de malades ayant réalisé des bilans biologiques au
Laboratoire de la Ligue en 2014
Hospitalisés
2 272 malades
240
220
200
180
160
140
120
100
80
202
218
217
198
Ambulatoires
2 033 malades
196
204
185
193
202
163
148
216
176
192
190167
164
167
174
167
171
120
145
130
Figure 1
Répartition des malades ayant réalisé des bilans biologiques au
laboratoire de la Ligue en 2014 en fonction de l'origine des
prélèvements.
En 2014, le nombre total des malades ambulatoires ayant
réalisé leurs bilans biologiques au laboratoire de la Ligue
n’est pas si bas (- 11 %) en comparaison avec celui des
malades hospitalisés. Parfois, il dépasse même ce dernier :
+ 6 % en janvier, + 14 % en août et + 8 % en septembre.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
148
Par contre, les différences sont très élevées quant aux
nombres de tests et leurs cotations équivalentes (tableaux
et figures suivants).
PAILLASSES
Fréquences
absolues
Fréquences
relatives
NOMBRE DE TESTS REALISES
COTATIONS DES TESTS REALISES
Hospitalisés
Ambulatoires
Total
Hospitalisés
Ambulatoires
Chimie
50 117
6 235
56 352
1 758 464
250 125
2 008 589
Total
Coagulation
12 005
989
12 994
480 754
39 553
520 307
Hémogramme
6 066
627
6 694
480 024
46 092
526 116
Hormonologie
1 244
348
1 592
312 944
90 434
403 378
Sérologie
1 138
180
1 317
194 095
36 513
230 609
Microbiologie
477
163
640
40 273
13 378
53 650
Total
71 046
8 542
79 588
3 266 554
476 095
3 742 648
Chimie
63,0%
7,8%
70,8%
47,0%
6,7%
53,7%
Coagulation
15,1%
1,2%
16,3%
12,8%
1,1%
13,9%
Hémogramme
7,6%
0,8%
8,4%
12,8%
1,2%
14,1%
Hormonologie
1,6%
0,4%
2,0%
8,4%
2,4%
10,8%
Sérologie
1,4%
0,2%
1,7%
5,2%
1,0%
6,2%
Microbiologie
Total
0,6%
89%
0,2%
11%
0,8%
100%
1,1%
87%
0,4%
13%
1,4%
100%
Tableau II
Activité du laboratoire par paillasse et par origine du
prélèvement en 2014.
Le nombre total des tests réalisés en 2014 est de 79 588,
soit un équivalent de 3 742 648 B.
89 % des tests sont réalisés pour des malades hospitalisés,
soit un équivalent de 87 % de la cotation totale et 11 %
sont réalisés pour des malades ambulatoires, soit un
équivalent de 13 % de la cotation totale.
Par rapport au nombre total des tests réalisés en 2014 :


Le nombre de tests biochimiques représente 71 %, soit
un équivalent de 54 % de la cotation totale. 8 % de ces
tests seulement, soit un équivalent de 7 % de la
cotation totale, sont réalisés pour des malades
ambulatoires ;
Celui des tests hématologiques représente 24 %, soit un
équivalent de 28 % de la cotation totale. Parmi ces
tests, 2 % seulement sont réalisés pour des malades
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
149


ambulatoires, soit un équivalent de 2 % de la cotation
totale ;
Celui des tests immunochimiques, qui ne représentent
que 4 % du nombre total des tests réalisés, correspond
à un équivalent de 17 % de la cotation totale. Parmi
ces tests, environ 0,6 % seulement sont réalisés pour des
malades ambulatoires ;
Curieusement, les tests bactériologiques en milieu
hospitalier représentent moins de 1 % du nombre total
des tests. S’agit-il d’un risque infectieux très faible au
sein des deux services gérés par la Ligue ou d’une
antibiothérapie automatique. De toutes les façons, il
semble que les infections nosocomiales sont rares à la
Ligue.
Nombre de tests réalisés au laboratoire de la Ligue en
2014
par
paillasse
et
par
origine
de prélèvements
Hospitalisés
Ambulatoires
Total
nb de tests = 71 047
nb de tests = 8 542
nb de tests = 79 589
60 000
56 352
50 000
50 117
40 000
30 000
20 000
12 005
12 994
6 066
6 694
10 000
6 235
989
0
Chimie
Coagulation
627
Hémogramme
1 2441 592
348
Hormonologie
1 1381 317
180
Sérologie
477
163 640
Microbiologie
Figure 2
Nombre de tests réalisés en 2014 par paillasse et par origine
de prélèvements.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
150
Le nombre des tests réalisés en 2014 pour des malades
ambulatoires est très faible. Celui des tests réalisés pour
des malades hospitalisés est 8 fois (71 047/8 542) celui
réalisé pour des malades ambulatoires.
Figure 3
Cotations des tests réalisés en 2014 par paillasse et
par origine de prélèvements.
La cotation des tests réalisés en 2014 pour des malades
ambulatoires est très faible. Celle des tests réalisés pour
des malades hospitalisés est 7 fois (3 266 554/476 095) celle
des tests réalisés pour des malades ambulatoires.
VI. ACTIONS A ENTREPRENDRE
Rappelons en l’occurrence, l’étude, faite par la
Présidence pour une période de deux mois (mai et juin
2015) dont les résultats ont été présentés aux cardiologues
le 9 juillet 2015, a révélé qu’au niveau du Centre de
consultation Shem’s :


Des examens biologiques sont prescrits pour 32 % des
malades ;
12 % des prescriptions seulement sont réalisées au
laboratoire de la Ligue ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
151

Les malades qui arrivent au laboratoire de la Ligue
présentent des prescriptions faites par 64 % des
cardiologues.
Maintenant que les conditions sont favorables après
acquisition de nouveaux automates (cf § équipement) et
que le laboratoire est apte à exécuter tous les examens
de biologie médicale avec l’assurance qualité, nous
proposons de :






Viser les bilans d’immunochimie (hormones, marqueurs
tumoraux, marqueurs des infections virales, … etc.) ;
Agir au niveau des patients ambulatoires :
- Sensibiliser les prescripteurs ;
- Toucher les autres spécialités (endocrinologie,
gastrologie, néphrologie, … etc.) ;
Chercher des partenariats avec des organismes tels
que CNOPS, CNSS, assurances et autres) ;
Ré-ouvrir la salle de prélèvements Shem’s ;
Améliorer l’accueil et réduire le temps d’attente ;
Lancer une enquête de satisfaction.
VII. CONCLUSION
S’étant équipé de nouveaux automates disposant d’un
personnel qualifié et compétent, assurant la qualité des
résultats et la rapidité de leur édition, le laboratoire fait
appel à la collaboration de tous les acteurs, notamment
les prescripteurs, ce qui aura un effet positif sur ses
performances.
VIII. BIBLIOGRAPHIE


Rapport d’activité 2014
Etude des malades ambulatoires référés pour examens
biologiques ; 09/07/2015.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
152
L’APPORT DU CODE-BARRES
AU DOSSIER « PATIENT » *
Mme EL JASTIMI Amina
Technicienne de Laboratoire
I. INTRODUCTION
Au Maroc, la tenue du dossier est une obligation
déontologique citée dans les articles 22, 24 et 60 du code
des médecins. Elle est devenue légale avec la
promulgation de la loi 65-00 relative à l’assurance
maladie obligatoire (AMO). Cependant aucune loi ne
précise les modalités de sa tenue, ni les sanctions
appliquées en cas de dérogation.
Le règlement intérieur des hôpitaux le cite dans les articles
137 et 140 et fait de l’hôpital le propriétaire du dossier
médical et le responsable de sa conservation pendant
l’hospitalisation et après la sortie. Il organise les modalités
de communications des informations (comment ? à qui ?
et dans quels buts) et attribue la responsabilité dans la
sauvegarde
du
caractère
confidentiel
des
renseignements du dossier à l’administration de l’hôpital.
Par conséquent et compte tenu des contraintes, toujours
plus nombreuses en matière de qualité et de sécurité des
soins, les établissements de santé sont tenus d’assurer la
traçabilité des prestations et des informations depuis
l’admission du patient et durant son séjour jusqu’à sa
sortie.
Pour assurer cette traçabilité et en raison de
l’augmentation du nombre d’explorations paracliniques,
d’investigations et d’informations nécessaires au besoin
du diagnostic, plusieurs innovations informatiques et
électroniques ont vu le jour.
* Validation : M. A. ABDELMOUMEN,Consultant : systèmes d’informations - qualité totale
- génie des Procédés, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
153
Pour permettre l’amélioration de cette traçabilité et traiter
rapidement les cas urgents, certains hôpitaux ont recours
à l’étiquetage automatique des pièces du dossier du
malade. Ces étiquettes ont été ensuite améliorées en y
intégrant un champ graphique sous forme de barres
verticales (nommé code-barres) pouvant être lues par
des scanners ou des lecteurs spécifiques.
II. HISTORIQUE
Le premier système de codes-barres a été breveté en
1952. Il concernait un code à lignes verticales et aussi de
forme concentrique (en forme de cible) ainsi que le
système de lecture des données.
Sa première utilisation a été l'étiquetage des wagons de
train, sans que le succès commercial ne soit toutefois au
rendez-vous. Il faudra attendre le début des années 1970
et l'invention du code UCP (Universal Product Code) ou
CUP en français, utilisé dans la grande distribution, pour
que leur usage se généralise.
Aujourd'hui, ils sont utilisés dans de nombreux domaines
d'activité, par exemple :
 Code 11 : pour les télécommunications ;
 Code 39 : pour l’industrie automobile, le pharma code
France, l’armée américaine ;
 Code 128 : pour les transports, la santé, les pièces
détachées pour le secteur automobile.
Cette liste est bien sûr loin d'être exhaustive.
A l'origine, les codes-barres sont la représentation, sous
forme d'un ensemble de barres et d'espaces, d'une
donnée numérique ou alphanumérique, l'épaisseur des
barres et espaces variant selon la symbologie utilisée et
les caractères de la donnée à coder. Ces codes, linéaires,
sont lus horizontalement.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
154
III. TYPES DE CODES-BARRES
Il existe plusieurs types de codes-barres :
 Les codes-barres linéaires empilés ;

Les codes à deux dimensions dits Aztec ou (QR)
Sont lus horizontalement et verticalement et permettent
de coder un grand nombre de données sur une petite
surface, jusqu'à plusieurs milliers de caractères pour
certains d'entre eux.

Les codes linéaires
Le choix du code 128 (utilisé dans la santé) s’est imposé
presque naturellement dans la plupart des domaines
parce qu'il permet de coder un maximum de caractères
de manière simple et fiable. Il permet en effet de coder
les 128 caractères ASCII de base (American Standard
Code Information Interchange). Il est omnidirectionnel,
très dense, notamment pour les valeurs numériques, et
possède un caractère de contrôle.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
155
Comme le montre le schéma suivant, le code 128 est
composé de six sections :
- Une marge blanche à gauche ou "quiet zone" ;
- Un caractère de démarrage ;
- La chaîne de caractères elle-même ;
- Un caractère de contrôle ;
- Un caractère d'arrêt ;
- Une marge blanche à droite ou "quiet zone".




Les marges ou "quiet zone" à gauche et à droite du
code doivent avoir au moins dix modules d'épaisseur ;
Le caractère de démarrage détermine la table utilisée
au départ ;
Le caractère, ou clé, de contrôle est obligatoire. Le
détail du calcul est exposé ci-après ;
Le caractère d'arrêt est identique, quels que soient les
ensembles de caractères utilisés.
Les lecteurs des codes-barres
Pour lire les données ainsi codées, on utilise un lecteur de
codes-barres, qui n'est autre qu'un lecteur optique
émettant de la lumière :
 le lecteur émet de la lumière qui est absorbée par les
barres sombres et réfléchie par les espaces clairs ;
 à l'intérieur du lecteur, une cellule photosensible reçoit
la lumière réfléchie et la convertit en signal électrique ;
 le signal est faible pour les espaces clairs et fort pour les
barres sombres ;
 la durée du signal détermine la largeur des barres et
espaces ;
 un décodeur convertit le signal en caractères ;
 les caractères décodés sont transmis à l'ordinateur.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
156
Différents types de lecteurs de codes-barres
Applicabilité au domaine de la santé publique
En raison des contraintes de confidentialité régies par la
loi, seules les codes à barres linéaires sont utilisés, car leur
lecture fait référence à un identifiant des autres données,
figurant nécessairement sur la base de données d’un
système d’information de l’établissement de santé.
Utilité pour la Ligue
Développé en interne avec accès via un connecteur à la
base de données ACCESS, utilisée par le système de
gestion clinique de la Ligue, le module codes-barres
(Linéaire - Code 128) permet la lecture des numéros
d’identification du patient à partir du système
d’informatique en place et l’édition des étiquettes
correspondantes.
L’édition d’un lot de 40 étiquettes par dossier depuis sa
création permet ensuite d’identifier toutes les pièces du
dossier, celles de base, à l’ouverture du dossier, ou celles
créées en cours de transmission du dossier d’un service
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
157
vers un autre. La règle de gestion à observer, dans ce
cas, est celle de veiller à ce que tous les demandeurs de
prestations en interne, qui rédigent des bons d’exécution,
y apposent systématiquement par collage une étiquette
avec code à barres (des étiquettes disponibles et prêtes à
l’emploi accompagnent le dossier dans son parcours).
Ainsi, les services disposant du système d’information en
réseau, peuvent consulter les données de base du patient
et les prestations qui lui ont été assurées via un lecteur de
code-barres, ceux qui n’en ont pas sont assurés au moins
d’une identification claire et non ambiguë du patient
concerné.
Cette pratique vise à maitriser les dysfonctionnements et
les écarts constatés, entre la cellule de facturation, le BAF
et les prestataires de services en interne (laboratoire,
exploration etc.…) qui grèvent immanquablement les
revenus de la Ligue.
Nous donnons à titre d’exemple, la situation suivante pour
le laboratoire : pour 100 dossiers, les écarts dus aux erreurs
de transcription et d’identification, constatés avant la
mise en place de cette solution sont énormes.
L’application de code-barres sera surement la solution à
apporter à ce dysfonctionnement.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
158
IV. CONCLUSION
Le code à barres est la technologie la plus largement
utilisée dans plusieurs secteurs (pharmaceutiques,
commerciaux…) et son utilisation varie en fonction du
besoin. En utilisant les codes à barres à bon escient, une
institution hospitalière réduit grandement les risques
d’erreur de transcription des identifiants utilisés dans ses
services, aussi bien pour la gestion directes des patients
que pour les autres volets de gestion qui gravitent autour
de celle-ci et qui lui sert de support.
La maitrise de la saisie unique des index et des identifiants
de données est un gage de qualité et de confidentialité
pour se conformer à la loi en termes de traçabilité et
d’archivage des dossiers patient dans les établissements
hospitaliers. La réactivité et la fiabilité qui se dégagent
également d’un bon système informatique sécurisé et
maintenu participent grandement au rayonnement de
cette institution, donne confiance à ses clients potentiels
et assure une satisfaction interne à ses collaborateurs.
V. BIBLIOGRAPHIE


M. Saleh Abdelmoumene : Guide d’utilisation du
module d’édition du code-barres 2015
https://fr.wikipedia.org/wiki/Code-barres.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
159
LA GESTION DES REACTIFS
DE LABORATOIRE *
M. KHATIM Abdelfettah
Ancien Technicien Responsable
du Laboratoire
Mme MOUSSA Soumia
Technicienne Responsable
du Laboratoire
I. INTRODUCTION
L’efficacité et la rentabilité des activités de laboratoire
nécessitent la disponibilité ininterrompue des réactifs et
des consommables.
L’incapacité de réaliser des tests, même pendant une
courte période, perturbe très fortement les activités de
soin et de prévention.
Bien que l’utilisation des réactifs de laboratoire soit une
opération courante, elle peut néanmoins impacter
significativement la fiabilité des résultats. Par conséquent
la maitrise de la qualité de ces produits est essentielle. Elle
se traduit par la mise en place des procédures de
réception, de stockage, d’identification, de manipulation
etc. et de respect des dates limites d’utilisation.
II. PRINCIPES GENERAUX
II.1 Réactifs
Il est important de :
 Définir les critères de sélection des réactifs à acheter ;
* Validation : Dr A. BENOMAR : Médecin Biologiste, Chef du Laboratoire, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
160


Construire et maintenir de bonnes relations avec les
fournisseurs en prenant en compte leurs qualifications
et crédibilités ;
Vérifier que les réactifs répondent à la réglementation
en vigueur et qu’ils soient employés et conservés selon
le mode opératoire préconisé par le fabricant dans la
notice d’utilisation.
II.2 Produits consommables


La qualité de ces produits doit également être assurée;
Les critères doivent être définis par les méthodes
d’analyses ou par le laboratoire.
III. RECEPTION ET CONTROLE
Il est primordial de toujours vérifier la conformité entre
l’expression des besoins, les bons de livraison et les
produits livrés afin de s’assurer que les réactifs sont en bon
état et que ce qui est reçu correspond à ce qui a été
commandé.
C’est ainsi que sur le support d’expression des besoins, il
faut faire figurer :
Le nom et la description du produit commandé
(référence, conditionnement…) ;
 La quantité commandée ;
 Et sur le bon de livraison, signaler la personne chargée
de la réception qui doit :
- Noter le n° de lot de chaque réactif ;
- Noter la date de péremption des produits ;
- Inscrire la date de réception ;
- Signer après avoir vérifié la réception des réactifs
(nom + signature).

NB : Il faut également argumenter les refus des produits
s’ils existent.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
161
IV. GESTION DES STOCKS ET ENREGISTREMENT
IV.1 Systèmes d’information
La gestion des stocks dépend du système d’information
qui permet :
 De contrôler le stockage et les mouvements de stocks ;
 De connaitre les quantités totales et la localisation des
réactifs présents dans le système d’approvisionnement ;
 D’enregistrer les entrées et les sorties de stocks ;
 De préserver la qualité des réactifs ;
 De lutter contre le gaspillage ;
 De fournir des données pour le contrôle et le recueil
d’informations pour déterminer les besoins d’achats.
IV.2 Bonnes pratiques de gestion des stocks
La stabilité des réactifs doit être indiquée et vérifiée :
 Les instructions précises du fabricant sur les conditions
de stockage des réactifs doivent être respectées ;
 Les réactifs présentant un caractère toxique et/ou
potentiellement contaminant doivent être stockés
dans des conditions particulières ;
 Les stocks sont notés sur les feuilles de gestion des
stocks et l’élimination des réactifs périmés est signalée ;
 Les réactifs dont les dates de péremption sont les plus
proches, sont placés de façon à être utilisés en
premier.
 Tenir le lieu de stockage propre, rangé et fermé à clef ;
 Maitriser la saisie informatique de gestion des stocks.
IV.2.1 Exemple de gestion informatique établie par le
laboratoire de la ligue
Chaque jour et avant de commencer une nouvelle liste
des examens :
 Imprimer les relevés des réactifs sur les automates ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
162


Faire la saisie des données sur le fichier <<SUIVI
REACTIFS>> conçu et élaboré par et pour le
laboratoire;
Faire la saisie des tests consommés sur le logiciel de
gestion des stocks.
Responsable de ces actions : Mme Soumya MOUSSA.
Figure 1
Relevé des quantités de réactifs.
Figure 2
Calculs des quantités de réactifs consommés.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
163
Figure 3
Saisie des quantités consommées et information de
la pharmacie centrale.
IV.2.2 Avantages de ce système




Garder la trace du nombre exact de réactifs
disponibles ;
Générer des statistiques qui aideront à prévoir et faire
des commandes ;
Soulager la charge de gestion de stock ;
Permettre une bonne gestion des dates de
péremption.
IV.2.3 Inventaire
Afin de mieux maitriser la gestion des stocks des réactifs,
une liste d’inventaire des réactifs doit être disponible pour
chaque zone de stockage et à proximité de celle-ci.
Dans tous les cas, l’inventaire doit permettre de s’assurer
de la disponibilité des réactifs, de la mise à jour des
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
164
différentes listes, de vérifier la date de péremption,
l’emplacement de chaque réactif et d’éviter toute
rupture de stock.
IV.2.4 Conservation
Il faut prévoir obligatoirement :
Deux zones de température différentes :
 Zone de température ambiante (15 à 25° C) ;
 Zone réfrigérée (réfrigérateur, congélateur).
V. CONCLUSION
De nos jours, l’évolution considérable des disciplines
biologiques exige une compétence et une adaptabilité
des techniciens de laboratoire, maillons indispensables de
la chaine de santé. Cette exigence et l’obligation de
qualité est devenue une préoccupation mondiale.
Une très bonne gestion des réactifs augmentera
l’efficience et l’efficacité du laboratoire, assurera la
disponibilité des produits et répondra aux besoins des
patients et du personnel soignant.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
165
LES RAYONNEMENTS IONISANTS :
MOYENS DE PROTECTION *
M. EL JAZOULI Mohamed Charouf
Technicien de maintenance des installations
électriques et des équipements biomécaniques
I. INTRODUCTION
Les rayonnements ionisants (RI) sont dangereux. Pour
permettre leur utilisation sans danger, un ensemble de
mesures doivent être prises pour protéger le travailleur, la
population et l’écosystème.
La radioprotection concerne tous les secteurs d’un hôpital.
Elle doit être décidée par la direction et confiée à une
personne compétente pour la mettre en œuvre sous le
contrôle du Centre National de la Radioprotection. Elle
porte sur l’ensemble des services utilisateurs de sources de
rayonnements ionisants.
A ce titre, la maintenance biomédicale est hautement
concernée par cette spécialité.
II. ROLE DU CENTRE NATIONAL DE
RADIOPROTECTION (CNRP)
En 1995, le Ministère de la Santé a créé le CNRP dans le
but de :
 examiner les demandes d'autorisation et les
déclarations d'utilisation de rayonnements ionisants ;
 procéder aux contrôles des bonnes pratiques en
matière de radioprotection.
La radioprotection s’appuie sur trois grands principes
inscrits dans le code de la santé publique :
* Validation : Dr A. EL FASSI, Cardiologue, Ligue - Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
166



Justification : l’utilisation des RI doit être justifiée et ses
bénéfices doivent être supérieurs à leurs inconvénients ;
Limitation des doses individuelles : ces doses doivent
être « tolérables ou acceptables » ;
Optimisation de la radioprotection : l'exposition doit
être maintenue au niveau le plus bas que l‘on puisse
atteindre.
III. TYPES DE RAYONS IONISANTS
On distingue quatre types de rayons ionisants :
 Les rayons alpha ;
 Les rayons Beta ;
 Les rayons gamma et X ;
 Les rayons n ;
On peut se protéger des RI par des écrans de protection
qui varient selon le type de rayons :
Les écrans de protection
IV. RESPONSABILITE DES MEDECINS


Les expositions aux RI doivent être prescrites par un
médecin ;
La protection doit être optimisée en utilisant les niveaux
indicatifs ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
167


Le médecin est responsable de la protection globale
du patient en ce qui concerne les expositions
médicales ;
Les bénéfices des expositions aux RI doivent être
supérieurs aux risques qu’ils génèrent.
V. EFFETS DES RI SUR L'ORGANISME
Un rayonnement qui pénètre dans la matière interagit
avec les éléments du milieu et transfère de l’énergie.
Des limites sont mises en place pour réduire le risque des
effets nocifs sur la santé.
Ces effets sont classés en deux catégories :
 Il y a une dose seuil au-dessous de laquelle on
n’observe aucun effet à court terme ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
168
Au-dessus de ce seuil, la sévérité de l´effet augmente
avec la dose entrainant des brûlures et des nausées.
Ces effets apparaissent sans niveau de dose seuil, et à
long terme, il y a apparition de cancers.

VI. MOYENS DE PROTECTION ET DE SURVEILLANCE
La radioactivité se trouve partout autour de nous
(médecine nucléaire, radiothérapie, imagerie …). Toutes
les personnes qui sont au contact de ce type
d’appareillage sont soumises à un risque potentiel
d’ionisation. Si le patient accepte cette irradiation pour
soigner sa maladie, le personnel lui, a intérêt à se protéger.
Les personnes sont classées en plusieurs catégories en
fonction du taux d’irradiation que chacun est susceptible
de recevoir. Les doses limites admissibles sont
réglementées par décret visé à l'article 8 de l'arrêté du
Ministre de la santé n° 920-01 du 17 chaabane 1421 (14
novembre 2000).
manipulateurs et médecins de
médecine nucléaire
médecins et physiciens de
curiethérapie,
manipulateurs, infirmiers
agents des services techniques
Personnel
catégorie A
Suivi mensuel
Personnel
catégorie B
Suivi trimestriel
manipulateurs de radiologie, de
mammographie et de
radiothérapie
Public
Pas de surveillance
les 2/3 du personnel hospitalier


Le besoin est fondamental de connaître cette atteinte
de notre corps que nos sens ne détectent pas ;
La prévention des effets pathologiques des
rayonnements se fait grâce à la dosimétrie individuelle ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
169

La surveillance des conditions de travail se fait par la
mesure des doses reçues par les travailleurs.
La radioprotection obéit à trois règles de base :



Le temps : La dose de rayonnements reçus est
d’autant plus importante qu’on est exposé longtemps ;
La distance : La quantité de rayonnements reçus est
d’autant plus faible qu’on se trouve à distance de la
source ;
L’écran : La quantité de rayonnements reçus est
d’autant plus faible qu’on se protège par des écrans
qui arrêtent les rayons. Le plomb arrête les
rayonnements ionisants.
VII. MOYENS DE PROTECTION
La radioprotection désigne l’ensemble des moyens visant
à protéger l’homme et l’environnement des effets
potentiellement dangereux des rayonnements ionisants
tout en permettant de les utiliser : contrôler, détecter,
protéger.
La protection collective passe par une signalisation
spécifique des zones de travail (conformément aux
normes).
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
170
Par des affiches, attirer l’attention des femmes enceintes
et des femmes qui allaitent.
VIII. PROTECTION COLLECTIVE
Sur le côté de la porte d'accès de la salle de radiologie,
une fenêtre munie d'une vitre plombée doit être prévue,
à partir d’une hauteur de 1 m au minimum du sol, pour
permettre aux manipulateurs d'opérer de l'extérieur, sur le
pupitre de commande.
La salle de radiologie doit être équipée de moyens de
protection comportant :
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
171
 Des tabliers plombés à 0,25 mm ;
 Des gants plombés à 0,25 mm ;
 Des lunettes anti X.
Ces accessoires doivent obligatoirement être portés par le
manipulateur lors de chaque utilisation des appareils de
radiologie.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
172
IX. CONDUITE A TENIR POUR LA PROTECTION
INDIVIDUELLE
Les dosimètres



Le dosimètre doit être porté en permanence ;
Il ne doit pas être perdu ;
Il doit être toujours porté au travail.
Ne pas oublier qu'une négligence peut provoquer la
contamination :
 de vos collègues de travail,
 de votre famille ;
Ne pas mélanger au même portemanteau (ou dans la
même armoire vestiaire) vêtements de travail et
vêtements personnels.
Une fiche de bonne pratique concernant la
radioprotection doit être diffusée dans les établissements
hospitaliers.
Cette fiche est un moyen simple et ludique pour fournir
une injection de rappel des connaissances aux personnes
se trouvant en zone à risque.
Elle peut être placardée sur les murs des zones sensibles
(plastification) ou distribuée directement au personnel.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
173
Fiche de bonne pratique concernant la radioprotection
X. BIBLIOGRAPHIE


Bases physiques des rayons X - CERF 2001 - Solacroup,
Boyer, Le Marec, Schouman Claeys.
Cours présenté par Mme SEBIHI Rajaâ, Docteur en
physique, Physicienne Médicale, Coordinatrice de
l’IAEA de physique Médicale, Service de Médecine
Nucléaire, Hôpital Ibn Sina, Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
174
LA PRISE EN CHARGE D’UN
PATIENT DECEDE *
Mme ESSAIAD Amina
Infirmière responsable de la Réanimation de CCV « B »
I. INTRODUCTION
A l’hôpital comme ailleurs, la mort reste un tabou. Son
évocation met mal à l’aise le personnel, et notamment le
personnel infirmier, qui la vit comme un échec. Il souhaite
rarement s’appesantir ou communiquer sur le sujet.
La prise en charge de la mort ne figure pas explicitement
parmi les missions de l’hôpital. Dans le code de la santé
publique, elle n’est abordée qu’à partir de questions
juridiques particulières au chapitre des prélèvements
d’organes, ou comme un simple mode de sortie de
l’hôpital, voire en tant que complication iatrogène, mais
jamais en tant que futur inéluctable de l’espèce humaine.
II. DEFINITION
Biologiquement, la mort est définie comme l’arrêt
complet et définitif des fonctions respiratoires et
circulatoires, c’est-à-dire des fonctions vitales de
l’homme. La mort est un processus lent « n’est pas
instantané ». Bichat disait : « les organes vivent ensemble
et meurt séparément ».
Le point de non retour entre la vie et la mort est constitué
par la mort encéphalique.
* Validation : Pr A. BENSOUDA, Responsable de la Réanimation chirurgicale, Ligue –
Rabat
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
175
Il ya deux types de mort :


Mort circulatoire constatée habituellement (au
service, sur la route…) ;
Mort cérébrale constatée dans les unités de soins
intensifs chez les malades sous ventilation artificielle ;
les malades ont une activité circulatoire mais sont
mort, EEG = O.
III. LE DÉCÈS DU PATIENT
Le constat
Tout médecin rattaché à l'établissement peut, comme
l'ensemble des médecins en exercice, constater les décès
qui s'y produisent sans autorisation administrative
spécifique.
Le
décès
est
constaté
après
un
électrocardiogramme plat, après 30 minutes de massage
cardiorespiratoire et deux heures de réanimation.
Le certificat de décès
Ce certificat comprend :
 Un bulletin de décès et de mortalité avec une partie à
détacher destinée à l’état civil où le décès est survenu
avec les renseignements sur le malade et l’heure de
décès. Une partie anonyme destinée au Ministère de
la santé, service des études et de l’information.
 Une fiche de renseignements de décès :
renseignements sur malade, motif d’hospitalisation,
antécédents, état clinique à l’admission, causes de
décès, date et heure de décès, et signature du
médecin ayant constaté le décès.
Le registre
Le décès est noté dans le registre des hospitalisations en
rouge, bien encadré, par l’infirmier chef du service de
cardiologie.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
176
IV. L'ANNONCE DU DÉCÈS
La famille ou les proches sont prévenus dès que possible
et par tous moyens appropriés de l'aggravation de l'état
du malade et du décès de celui-ci.
L'annonce du décès mérite d'être préparée. Elle est
habituellement annoncée par un médecin, soit le
médecin en charge du patient, soit le médecin qui a
constaté le décès.
Elle doit s'effectuer dans un endroit adapté, à l'écart des
lieux de passage avec respect et sollicitude, de
préférence dans une salle avec une chaise, de l’eau, des
mouchoirs et un téléphone. Sans émotions excessives,
mais aussi sans indifférence.
V. L'ACCOMPAGNEMENT DES PROCHES
Il est important de donner aux proches les explications les
plus claires possibles sur les circonstances du décès de la
personne car elles sont indispensables pour le travail du
deuil.
Il est conseillé de rappeler à la famille que le personnel
soignant est à sa disposition pour davantage
d'informations.
VI. TOILETTE DE LA PERSONNE DECEDEE
La toilette est réalisée par l'infirmière assistée de l'aidesoignante et comprend plusieurs étapes :
 Le corps est déshabillé et lavé entièrement à l'eau et
au savon ;
 Le matériel invasif (sonde, cathéter,...) est ôté et placé
dans un sac rouge à déchets médicaux ;
 Les bijoux, les prothèses dentaires sont placés dans une
enveloppe et portés à l'inventaire ;
 La toilette intime est réalisée ;
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
177
 Les cheveux sont coiffés ;
 Le corps est recouvert d’un drap propre.
En fin de préparation du corps, la famille, si elle est
présente dans l'unité de soins, est invitée à s'installer dans
une salle de repos accompagnée par un membre de
l'unité.
VII. LES BIENS
Dès le décès du malade, l'inventaire des biens qu'il avait
déposés ou qu'il détenait auprès de lui (bijoux, argent en
numéraire,
papiers,
tenue
vestimentaire,
objets
personnels, clés...), est réalisé par deux personnes : soit
deux agents de l'établissement (dont un infirmier ou un
cadre infirmier) soit un infirmier (ou cadre infirmier) et un
membre de la famille.
VIII. LA CONSERVATION DES CORPS



Le délai : le corps est transporté directement à la
morgue avec le bulletin de décès ;
Le transport du corps : est effectué par l’agent de
service ;
Les rites religieux : sont organisés à la morgue par le
personnel ou un membre de la famille.
IX. LA CHAMBRE DU PATIENT


Après le décès du patient, la chambre doit être
nettoyée et désinfectée selon les modalités habituelles
retenues lors de la sortie d’un malade ;
Afin de permettre au personnel soignant de réaliser le
deuil du patient, il est conseillé de laisser le lit ou la
chambre vacant(e) pendant quelques heures.
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
178
X. DOSSIER MEDICAL DU DECEDE



Respect du secret professionnel : l'observance stricte
du secret professionnel perdure et continue de
s'imposer après la mort du patient. Il concerne
l'ensemble du personnel médical et non médical ;
Respect de la vie privée du patient : « Toute personne
prise en charge par un professionnel, un
établissement, un réseau de santé ou tout autre
organisme participant à la prévention et aux soins, a
droit au respect de sa vie privée et au secret des
informations la concernant » ;
le dossier est conservé pendant une durée de dix ans,
à compter de la date du décès.
XI. CONCLUSION
Le décès reste un sujet sensible dont le personnel évite de
parler, mais il reste une réalité qu’il faut savoir gérer tant
sur les plans humain, qu’administratif (problèmes médicolégaux engendrés).
XII. BIBLIOGRAPHIE
Internet : décès FHP adresse email : www.fhp.fr
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
179
MANUEL N° 1
Explorations cardiovasculaires invasives
 Coronarographie
H. Itreb
 Echographie de stress
A. Masrour
 Tomoscintigraphie myocardique au thallium à l’effort
T. Bouigua
Explorations cardiovasculaires non invasives
 Holter tensionnel
F. Chouikh
 Holter électrocardiogramme
K. Tagnaouti
 Epreuve d’effort
T. Bouigua
 Système nerveux autonome (SNA) les dysautonomies
F. Salmouti
Electrophysiologie
 La stimulation cardiaque
H. Bourqia
Explorations biologiques
 Gazométrie en cardiologie et en chirurgie
cardiovasculaire
A. Khatim
Chirurgie - Réanimation
 Prise en charge du malade en préopératoire
A. Essaiad
 Prise en charge du malade en postopératoire
A. Essaiad
 Chirurgie cardiaque pédiatrique
A. Abbaoui
 Circulation extra corporelle (CEC)
M. Dekri
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
180
 Monitorage en anesthésie-réanimation pour chirurgie
cardiaque
F. Ouassor
 L’arrêt cardiorespiratoire
A. Boukhalfa
Thèmes généraux
 Stérilisation
A. Boulahna
 Lavage des mains
A. Abbaoui
 Lutte contre les maladies nosocomiales
A. El Asri
 Examen radiologique au lit du malade : la radio mobile
A. Benbella
 Kinésithérapie respiratoire en chirurgie cardiovasculaire
K. Markazi
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
181
MANUEL N° 2
Explorations cardiovasculaires non invasives
 Echocardiographie transthoracique
M. Zahmouni
 Echocardiographie transoesophagienne
A. Masrour
 Echographie doppler vasculaire
M. Zahmouni
Explorations cardiovasculaires invasives
 Angioplastie coronaire
H. Itreb
 Dilatation pulmonaire
H. Taroubi
 Scintigraphie pulmonaire
T. Bouigua
Cardiologie et unité des soins intensifs
 Protocole de surveillance provisoire d’un malade sous
sonde de stimulation
C. Bentammar, M. Bourqia
 Surveillance d’un patient sous anticoagulants
T. El Hajjouji
 Prise en charge d’un malade atteint d’infarctus du
myocarde à la phase aiguë
C. Bentammar
 Prise en charge d’un patient en pré et post dilatation
coronaire
A. Soubki
 Nursing d’un malade alité en cardiologie
Z. Kejjou
 Accueil et prise en charge d’un malade cardiaque
dans l’USI
K. Knina
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
182
Chirurgie cardiovasculaire et réanimation chirurgicale
 Chariot d’urgence en cardiologie et en réanimation
chirurgicale cardiovasculaire
A. Abbaoui
 Drainage thoracique
S. Atir
 Fonction de l’infirmière panseuse au bloc opératoire
Z. Nassibi
 Intubation trachéale difficile en chirurgie cardiovasculaire
F. Ouassor
 Protection myocardique en chirurgie cardiaque
M. Dekri
 Rôle de l’infirmier instrumentiste en chirurgie cardiaque
S. Rhatous
 Surveillance d’un patient sous ballon de contre-pulsion
intra-aortique
A. Essaiad
Explorations biologiques
 Examens biologiques spécifiques en cardiologie
A. El Jastimi
Thème général
 Rôle de l’Assistante sociale
Z. Chahbouni
Référentiel des Soins Infirmiers N° 3
COMITE TECHNIQUE DES SOINS INFIRMIERS (CTSI)

M. A. ABBAOUI : Infirmier chef du Service de Chirurgie Cardiovasculaire « B »

Mme F. AMAL : Infirmière responsable de la Stérilisation

Mme S. BELGHAZI : Infirmière Anesthésie

M. A. BENBELLA : Technicien de Radiologie

M. C. BENTAMMAR : Infirmier superviseur de soins

Mme N. BENTHAMI : Infirmière SNA

Mme R. BOUAZZA : Infirmière Holter ECG, EE

M. T. BOUIGUA : Infirmier responsable de Médecine nucléaire

M. A. BOUKHALFA : Infirmier chef du Service de Cardiologie « A »

M. H. BOURQUIA : Infirmier responsable d’Electrophysiologie

Mme Z. CHAHBOUNI : Assistante sociale

M. A. EL ASRI : Technicien responsable du secteur de l’Hygiène

Mme A. ESSAIAD : Infirmière responsable de la Réanimation CCV « B »

Mme H. ITREB : Infirmière responsable de l’Hémodynamique

M. K. MARKAZI : Kinésithérapeute

Mme S. MOUSSA : Technicienne responsable du Laboratoire

M. O. NOKROU : Infirmier CEC

Mme F. OUASSOR : Infirmière CEC

Mme K. TAGNAOUTI : Infirmière de l’Echo de Stress
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