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© Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique H 1 538 1
Système Linux
par
Cédric COCQUEBERT
Professeur de Supélec
Professeur IMERIR (Institut méditerranéen d’enseignement et de recherches
en informatique et robotique)
Docteur en Mathématiques appliquées
inux est un système d'exploitation au même titre que Microsoft Windows,
mais il est bien plus que cela, par sa nature de logiciel libre, son histoire, son
succès. On arrive rapidement à parler de philosophie Linux. Ce terme peut alors
prêter à confusion et être interprété comme une idée de communauté élitiste qui
s'évertuerait à lutter contre le monopole de Microsoft. Cet article veut montrer
que Linux est une solution d'entreprise qui résout de nombreux problèmes de
façon simple (sans être spécialiste). Cela peut s'avérer une véritable alternative
à Microsoft et aux Unix commerciaux, indispensable dans certains cas, super-
flue dans d'autres.
1. Généralités................................................................................................. H 1 538 – 3
1.1 Rappel sur Linux.......................................................................................... 3
1.2 Linux et le droit............................................................................................ 4
2. Installation................................................................................................. 7
2.1 Identification des besoins ........................................................................... 7
2.2 Tour d’horizon des différentes offres......................................................... 8
2.3 Étape de préinstallation .............................................................................. 9
2.4 Installation.................................................................................................... 10
2.5 Personnalisation (sans recompilation du noyau) ..................................... 11
2.6 Besoins spécifiques..................................................................................... 13
2.7 Structure du noyau et codes sources ........................................................ 14
3. Logiciels sous Linux................................................................................ 15
3.1 Domaine de l’administration système....................................................... 15
3.2 Domaines scientifique et technique........................................................... 15
3.3 Domaine de la bureautique ........................................................................ 16
3.4 Coexistence Linux/Windows....................................................................... 16
4. Maintenance et pérennité d’un système Linux ............................... 18
4.1 Contrat de maintenance et formation........................................................ 18
4.2 Internet comme hot-line.............................................................................. 18
4.3 Mise à jour.................................................................................................... 19
5. Utilisation de Linux ................................................................................. 19
6. Exemples d’application .......................................................................... 19
6.1 Reconversion d’anciennes machines dans des établissements
d’enseignements ......................................................................................... 19
6.2 Corel Video Network Computer ................................................................. 19
6.3 Libre service et serveur dans des écoles d’ingénieurs............................. 20
6.4 Projets BEOWULF de cluster sous Linux................................................... 20
7. Conclusion ................................................................................................. 20
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. H 1 538
L
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Nous verrons que ce système a bien évolué depuis sa création, qu'il répond à
bon nombre de critères industriels (32 bits, multiutilisateur, multitâche, multipla-
teforme, multiprocesseur, rapidité, sécurité, stabilité, convivialité) et que son ins-
tallation et son utilisation sont grandement simplifiées. Cependant, il est
indéniable que ce système hérite naturellement des avantages et inconvénients
d’Unix et qu’il subsiste quelques phases délicates dans la mise au point (tuning)
d’une machine Linux.
Nous ne pouvons aborder un système d'exploitation sans s'intéresser aux
logiciels fonctionnant avec. En matière d'administration système et de dévelop-
pement, l'offre est excellente (la plupart sous licence GNU). Dans le domaine
scientifique, véritable moteur de Linux, les logiciels se multiplient à une vitesse
phénoménale et le portage d'anciens codes (sous Fortran/Unix/VMS) se met en
place rapidement. Seul le domaine de la bureautique reste en retrait, avec
cependant, ces derniers temps, des solutions de suites compatibles Microsoft
Office.
Quant au problème de la maintenance et de la pérennité d'un logiciel libre,
c'est une véritable question qu'il faut absolument se poser avant toute tentative
d'un tel logiciel. Plusieurs distributions de Linux proposent un contrat de main-
tenance, des SSII (sociétés de service en ingénierie informatique) se spécialisent
dans ce service. Mais la grande force d'un tel système réside dans Internet qui
représente la plus grande hot-line du monde et une base de bêta-testeurs
immense.
Linux est donc une solution de plus en plus convaincante qui nécessite non
pas un esprit « bidouilleur » comme à son origine mais une réelle réflexion de
stratégie informatique. Cette dernière ne peut s’appuyer que sur une démarche
d’ingénieur qui consiste à cibler précisément les besoins, mettre en correspon-
dance ces derniers avec les spécifications de Linux et valider les choix par des
essais avant toute mise en production. La multiplication d'exemples d'intégra-
tion de Linux en entreprise ne fait que conforter cette idée.
Principales abréviations
Symbole Définition
ACE Adaptative Communication Environment
ATM Asynchronous Transfer Mode
DNS Domain Name System
DSP Digital Signal Processing
FAQ Frequently Asked Questions
FTP File Transfer Protocol
GCC GNU C Compiler
GPL
GNU Public License
HTTP Hyper Text Transfer Protocol
IDE Integrated Drive Electronics
IHM Interface homme machine
IMAP Internet Mail Protocol
IP Internet Protocol
IPX Internetwork Packet Exchange
IRC Internet Relay Chat
KDE Kool Desktop Environment
LPI Linux Professional Institute
LVM Logical Volume Manager
MBR Master Boot Record
MPI Message Passing Interface
NFS Network File Server
OS Operating System
PC Personnal Computer
POP3 Post Office Protocol
PPP Point-to-Point Protocol
PVM Parallel Virtual Machine
RHCE Redhat Certification
RPM Redhat Package Manager
SCSI Small Computer System Interface
SGBD Système de Gestion de Bases de Données
SMB Server Message Block
SMP Symmetric Multi-Processors
SQL Structured Query Language
TCP Transfer Control Protocol
VMS Virtual Memory System
WYSIWYG What you see is what you get
Principales abréviations
Symbole Définition
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1. Généralités
Un système d’exploitation est un logiciel qui gère un ordinateur
dans son ensemble et sa complexité. Son rôle se traduit générale-
ment par une organisation « optimale » d’un certain nombre de
tâches à effectuer en tenant compte des contraintes liées au maté-
riel. Citons pour exemple de tâches : la gestion des entrées/sorties
vers des périphériques (tels que l’écran, le clavier, les unités de dis-
ques, l’imprimante, le réseau), le lancement d’applications, la ges-
tion des ressources matérielles (processeur, mémoire, bus …).
Une classification triviale des différents OS (
Operating System
)
peut se faire sur leur capacité à traiter plusieurs tâches à la fois (on
parle alors de système multitâche ou monotâche). Cette caractéris-
tique est souvent liée à la notion de multiutilisateur qui donne la
possibilité à plusieurs personnes d’accéder au même ordinateur.
Ces notions sont apparues dans la seconde moitié des années
soixante, en même temps que les gros mini-ordinateurs dont le coût
ne pouvait être supporté que par une utilisation massivement mul-
tiutilisateur, contrairement au PC (
Personnal Computer
) qui avait
une vocation d’ordinateur personnel. En simplifiant, le monde de
l’informatique, au début des années quatre-vingt, était divisé en
deux catégories avec d’un coté le PC pour une personne et une
application (et son système Dos) et de l’autre coté les gros mini-
ordinateurs avec leur capacité à être multiutilisateur et multitâche
(et différents systèmes comme VMS, Unix).
L’apparition de microprocesseurs abordables (tel que l’Intel i386)
ayant assez de puissance pour une utilisation multiutilisateur et
multitâche d’un PC bouleversa cette classification. Un jeune étu-
diant finlandais du nom de Linus Torvalds se pencha sur le pro-
blème et commença à développer le cœur d’un OS à partir d’un
système Minix (version très légère d’un Unix pour PC) avec une
volonté affichée d’utiliser au mieux l’architecture du i386 et de met-
tre à disposition les sources de son travail, Linux était né.
1.1 Rappel sur Linux
Linux est donc bien un système « Unix-like » et en ce sens on
retrouve l’ensemble des concepts de l’architecture Unix (cf.
[H 1 528], réf. [3]) comme la notion de processus et d’arborescence
des fichiers. Le concept de Shell est tout aussi présent et l’ensemble
des commandes en lignes (telles que « ls », « cd »…) est au rendez-
vous. Cependant, il existe plusieurs environnements graphiques
multifenêtres conviviaux reposant sur la norme X-Window.
Les caractéristiques principales sont : le cadre multitâche et la
capacité d’être multiutilisateur. De plus, Linux est entièrement 32 bits
et une version 64 bits existe pour certains processeurs. Ce système
d’exploitation n’est nativement pas compatible avec MS-Dos ou
Windows, il en résulte que, la plupart des logiciels commerciaux (tels
que
Office
,
Internet Explorer
,
PhotoShop
) ne fonctionnent pas sous
Linux. Cependant, il existe des logiciels similaires pour Linux (§ 3) et
des émulateurs permettant de simuler d’autres systèmes d’exploi-
tation.
De par sa genèse, Linux est principalement utilisé sur des PC com-
patibles x86 (du 386 au Pentium III chez Intel, et l’ensemble des clo-
nes AMD et Cyrix). Il supporte néanmoins des plates-formes Alpha
(DEC), Sparc (SUN), 680x0 (Motorola) et PowerPC.
Une des particularités des systèmes Unix est la gestion des confi-
gurations multiprocesseurs. Elles ont pris une importance capitale
dans les serveurs lourds et les nœuds de calculs. Le standard de fait
imposé par Intel : le SMP (
Symmetric Multi-Processors
) est reconnu
et géré de façon transparente par Linux. Le système prend en
charge la détection à l’installation, la configuration et l’utilisation en
mode multitâche (
n
processus s’exécutent sur
p
processeurs) et
multi-threads (processus légers, partageant des ressources comme
la mémoire, les descripteurs de fichiers …). Récemment, cette archi-
tecture s’est vue renforcée par la notion de clustering (cf. § 6.4) qui
est une mise en réseau spécifique de machines dédiées (souvent
elles-mêmes SMP). La spécificité de ce réseau réside en quatre
points :
haut débit du réseau d’interconnexion (cartes et protocoles) ;
haute disponibilité (redondance et migration après panne) ;
haute performance (puissance de calcul) ;
« scalability » (évolution en fonction de la charge).
Ces notions demandent quelques modifications du système
d’exploitation pour la gestion de clusters et certaines offres Linux
(BEOWULF) fournissent ce support. On peut citer, comme exemple
réussi de clustering (160 processeurs Alpha) sous Linux, la produc-
tion des effets spéciaux du film « Titanic » [5] détrônant les habituel-
les SGI (
Silicon-Graphics Inc.
).
Enfin, Linux a très rapidement intégré la gestion de réseau
(empruntant à BSD,
Berkeley Software Distribution
, ses modules de
networking) tant au niveau protocole (TCP/IP) que drivers de nom-
breuses cartes Ethernet. Actuellement, outre TCP/IP (10/100 Mbits),
Linux gère IPX, appletalk, x25, Samba. De plus, il possède l’ensem-
ble des utilitaires (client et serveur) pour Internet.
Outre les caractéristiques techniques, une des particularités de
Linux se situe au niveau de la forme puisque ce logiciel ne se décline
pas en une version unique, mais en plusieurs distributions différen-
Exemples : fvwm, fvwm95, Lestiff, Olwm, KDE (figure 1), GNOME
Figure 1 Environnement : commandes en ligne et KDE
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tes. En effet, de par son historique et son type particulier de licence
(cf. § 1.2) il possède une base commune que l’on appelle le noyau et
plusieurs centaines de programmes qui gravitent autour. En réalité,
le noyau correspond à une entité complexe que l’on détaillera dans
le paragraphe 2.7 ; son rôle est au centre du système d’exploitation
en permettant l’interfaçage entre le matériel et les programmes uti-
lisateurs. Il y aura donc différentes offres Linux (appelées distribu-
tions) s’articulant toutes autour d’un même noyau, mais ne
possédant pas les mêmes « à coté ». Ces distributions, qui feront
l’objet du paragraphe 2.2, diffèrent entre autres par la procédure
d’installation, l’intégration de certains logiciels et les services sur le
produit (support, formation et maintenance). En pratique, il est envi-
sageable d’avoir côte à côte deux ordinateurs semblables sous la
même version de Linux (compatibilité binaire totale), mais ne pos-
sédant pas la même distribution ; ces deux ordinateurs n’ont pas,
par exemple, le même environnement graphique, les mêmes procé-
dures de mises à jour et la même suite bureautique. Cependant,
chacun peut exécuter l’ensemble des programmes de l’autre.
Après ce tour d’horizon rapide des caractéristiques de Linux (on
reviendra sur différents points dans les paragraphes suivants), il
semble impératif de décrire le développement atypique de Linux
ainsi que son cadre juridique pour comprendre la philosophie de ce
logiciel.
1.2 Linux et le droit
Linux est régi par le droit des « logiciels libres » traduction du
terme anglais « free software » qui globalement stipule, que ce logi-
ciel est gratuit (ou payant dans la mesure où le prix représente une
valeur ajoutée telle qu’un support CD, une hot-line…), que les sour-
ces sont fournies et qu’il est librement copiable, modifiable et distri-
buable ainsi modifié.
Le « logiciel libre » ne doit pas être confondu avec un logiciel du
domaine public dont la propriété intellectuelle n’appartient plus à
l’auteur ; ici l’auteur est toujours propriétaire de son logiciel. Il cède
le droit d’utiliser les sources pour les modifier et faire ainsi évoluer le
logiciel qui comporte en permanence la mention de l’auteur original.
Historique
Un élément essentiel à l’avènement de Linux est l’existence d’un
système d’exploitation « éducatif » pour PC basé sur un micro-
noyau Unix baptisé Minix. Ce système créé à l’initiative de A.
Tanenbaum [6] fut distribué avec le source en langage C sur un jeu
de quelques disquettes. Minix n’a jamais eu la prétention d’être
commercialement viable et n’était destiné qu’à des fins pédagogi-
ques.
Cependant, un étudiant finlandais Linus TORVALDS ne se satisfai-
sant pas de Minix, commença à le modifier et à créer un petit noyau
performant pour un i386. L’aventure Linus aurait pu s’arrêter à ce
stade (projet d’étudiant) si Linus TORVALDS n’avait pas eu la
volonté de le mettre à disposition de tous au travers d’Internet (télé-
chargement et forum de discussions). Cette idée chère à Richard
STALLMAN et à son projet GNU (cf. § 1.2) trouva en Linux une
concrétisation. C’est donc du monde entier que viennent les correc-
tions, les améliorations et les extensions. Depuis, maintenant près
de dix ans, Linux est bien le premier exemple réussi de développe-
ment à travers le monde (grâce à Internet). La stabilité du système
provient de ce phénomène. En effet, ce style de développement et
d’intégration pour un logiciel intéressant un large public (ce qui est
le cas d’un OS) jouit de deux avantages remarquables.
La plus grande base de bêta-testeurs du monde : il n’existe
pas de restriction sur la diffusion puisqu’il n’y a aucune peur de
« piratage », le logiciel étant libre de droit et fourni avec les sources.
Le monde universitaire a été un grand vecteur de diffusion de par
leur connexion à l’Internet et du fait de l’utilisation massive d’Unix.
Rapidement, des milliers de personnes vont devenir utilisateurs de
Linux, qui soit restent passifs en faisant remonter les informations
de disfonctionnement, soit préfèrent les corriger eux-mêmes (on
parle d’utilisateurs actifs) et distribuer la solution.
Une réactivité rapide pour la correction de bogues : par ce
principe d’utilisateurs passifs qui deviennent actifs, l’équipe de
développement s’agrandit continuellement. Les mises à jour et les
nouvelles versions peuvent se succéder très rapidement, puisqu’il
n’y a pas d’étapes de commercialisation. Le cycle « découverte,
résolution, intégration » est le plus court possible, bien que ces trois
étapes puissent ne pas être le fait d’une même personne physique
ni d’une même équipe. La rapidité de réaction est un élément essen-
tiel pour la survie d’un tel logiciel puisqu’il doit convaincre et ne
peut pas jouer sur la compatibilité avec un système déjà existant et
omniprésent.
Cependant, le risque majeur d’un tel modèle de développement
(libre et à travers Internet) est la divergence du code source qui n’a
plus de réel responsable. La mise au point rapide de garde-fou a per-
mis à Linux d’éviter cet écueil. Ainsi la licence GPL sous laquelle est
distribué le noyau Linux (cf. § 1.2) est un des meilleurs garants de
cette stabilité, puisqu’il stipule que toute modification doit être
publiée sous GPL. Il ne peut donc pas se produire de scission entre
divers groupes de développement œuvrant chacun de leur côté pour
l’amélioration de « leur nouveau produit ». Ils amélioreraient, par
voie de conséquence, « le logiciel libre originel » étant contraints de
divulguer leurs modifications.
De plus, les sociétés qui éditent des distributions Linux, qui font
toutes parties du consortium Linux International, ont décidé récem-
ment, sous l'égide de ce dernier, une norme commune, « Linux
Standard Base » (http://www.linuxbase.org/) et, en même temps, de
se rapprocher de la norme Unix98. Des procédures de tests de
conformité sont actuellement en cours de développement.
Malgré ces atouts, Linux ne s’implante réellement dans les pre-
miers temps que dans le monde universitaire, où il est accueilli avec
enthousiasme comme solution à très bas coût (le prix d’un PC) pour
remplacer des stations Unix/ X-Window sur lesquelles tournaient la
plupart des codes universitaires. Ces mêmes universitaires, ayant
un accès privilégié à Internet, ne se formalisaient pas du mode de
distribution (et de mise à jour) ainsi que du manque d’interfaces
conviviales lors de l’installation et de la maintenance. On peut réel-
lement parler d'esprit de pionniers « bidouilleurs » qui ont laissé de
côté l’aspect esthétique et pratique au profit de la robustesse du
noyau. Un autre point principal qui expliquait l’absence d’adhésion
du monde industriel est le manque de prise en charge des nou-
veaux périphériques ; alors que ces derniers sont fournis avec des
drivers Windows lors de l’achat, il fallait des mois pour voir arriver
un driver Linux (et même parfois le constructeur refusait de divul-
guer les informations nécessaires à la réalisation du driver).
Consciente de ces faiblesses, la communauté Linux, forte d’un
noyau stable et robuste, a réagi et propose dorénavant des solu-
tions d’entreprises. L’installation est automatisée sous environne-
ment graphique, avec détection de la plupart des périphériques (cf.
§ 2). Il existe des possibilités d’installation en groupes (clones) par
réseau pour un parc homogène. De plus en plus d’accords sont
signés entre les constructeurs de matériels pour soit fournir des dri-
vers Linux, soit divulguer le maximum d’informations afin que le
développement des drivers soit rapide. De plus en plus d’éditeurs
de logiciels supportent Linux (cf. § 3).
Il est maintenant indéniable que Linux représente une alternative
professionnelle dans le monde des systèmes d’exploitation.
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Le « logiciel libre » n’a aucun rapport avec le « freeware » ou le
« shareware » qui sont des modes de distributions (respectivement
gratuits et payants avec essai gratuit) de logiciels. Ces logiciels ne
sont jamais livrés avec les sources et ne sont en aucun cas modifia-
bles.
Le concept de « logiciel libre » a été introduit par R. STALLMAN et
la fondation FSF (
Free Software Foundation
) et formalisé par la
licence GPL (
GNU General Public License
). Les points clés de cette
licence sont donc :
la protection de l’auteur d’un logiciel GPL par un copyright : il
possède la propriété intellectuelle du logiciel ;
la liberté de distribuer des copies d’un logiciel GPL ;
la liberté d’obtenir le code source ;
la liberté de modifier ou d’utiliser une partie d’un logiciel GPL
en vue de la création d’un nouveau logiciel GPL ;
la liberté de modifier ou d’utiliser une partie d’un logiciel GPL
en vue de la création d’un nouveau logiciel non rediffusé ; non-obli-
gation dans ce cas de fournir les sources ;
la non-responsabilité de l’auteur d’une mauvaise utilisation ou
d’un disfonctionnement de son produit, et la non-obligation d’en
assurer un support technique.
On peut donc opposer au « logiciel libre », la notion de « logiciel
propriétaire » dont l'utilisation, la redistribution et les modifications
sont interdites, ou nécessitent des autorisations.
Ce type de logiciel peut se décliner en trois autres systèmes de
licence qui sont :
la licence commerciale qui s’applique à des produits dévelop-
pés par une entreprise dont le but est de gagner de l'argent sur l'uti-
lisation du logiciel ;
la licence « freeware » ou « graticiel » qui n'a pas de définition
claire communément acceptée, mais qui est utilisée couramment
pour des logiciels qui autorisent l’utilisation et la redistribution gra-
tuites mais dont le code source n'est pas disponible ;
— la licence « shareware » ou « partagiciel » qui s'accompagne
de la permission de redistribuer des copies, mais mentionne que
toute personne qui continue à en utiliser une copie est obligée de
payer des royalties (généralement peu élevées).
La traduction par l’APRIL (Association pour la promotion et la
recherche en informatique libre http://www.april.org) de la GPL est
donnée dans les paragraphes 1.2.1 et 1.2.2.
Il est permis à tout le monde de reproduire et distribuer des
copies conformes de ce document de licence, mais aucune modifi-
cation ne doit y être apportée.
1.2.1 Préambule
Les licences relatives à la plupart des logiciels sont destinées à sup-
primer votre liberté de les partager et de les modifier. Par contraste,
la licence publique générale GPL veut garantir votre liberté de parta-
ger et de modifier les logiciels libres, pour qu'ils soient vraiment
libres pour tous leurs utilisateurs. La présente licence publique géné-
rale s'applique à la plupart des logiciels de la Free Software Founda-
tion, ainsi qu'à tout autre programme dont les auteurs s'engagent à
l'utiliser (certains autres logiciels sont couverts par la licence publi-
que générale pour bibliothèques GNU à la place). Vous pouvez aussi
l'appliquer à vos programmes.
Quand nous parlons de logiciels libres, il s’agit de liberté, non de
gratuité. Les licences publiques générales veulent garantir à l’utili-
sateur :
qu’il a toute liberté de distribuer des copies des logiciels libres
(et de facturer ce service, s’il le souhaite) ;
— qu’il reçoit les codes sources ou peut les obtenir s’il le sou-
haite ;
qu’il peut modifier les logiciels ou en utiliser des éléments
dans de nouveaux programmes libres ;
qu’il sait qu’il peut le faire.
Pour protéger les droits de l’utilisateur, il faut apporter des restric-
tions, qui vont interdire à quiconque de lui dénier ces droits, ou de
lui demander de s’en désister. Ces restrictions se traduisent par cer-
taines responsabilités pour ce qui le concerne, s’il distribue des
copies de logiciels ou s’il les modifie.
Par exemple, s’il distribue des copies d'un tel programme, gratui-
tement ou contre une rémunération, il doit transférer aux destinatai-
res tous les droits dont il dispose. Il ne doit garantir que lui-même,
par ailleurs, reçoit ou peut recevoir le code source. Et il doit leur
montrer les présentes dispositions, de façon qu'ils connaissent
leurs droits.
Les droits de l’utilisateur sont protégés en deux étapes :
1. le droit d'auteur (copyright) du logiciel est assuré ;
2. une licence lui donne l'autorisation légale de dupliquer, dis-
tribuer et/ou modifier le logiciel.
De même, pour la protection de chacun des auteurs, et pour la
protection de la fondation. Il faut s’assurer que tout le monde com-
prenne qu'il n'y a aucune garantie portant sur ce logiciel libre. Si le
logiciel est modifié par quelqu'un d'autre puis transmis à des tiers,
il est préférable que les destinataires sachent que ce qu'ils possè-
dent n'est pas l'original, de façon que tous problèmes introduits par
d'autres ne se traduisent pas par une répercussion négative sur la
réputation de l'auteur original.
Enfin, tout programme libre est en permanence menacé par des
brevets de logiciels. Il faut éviter que des sous-distributeurs d'un
programme libre obtiennent à titre individuel des licences de bre-
vets, avec comme conséquence qu'ils aient un droit de propriété sur
le programme. Pour éviter cette situation, tous les brevets doivent
faire l'objet d'une concession de licence qui en permette l'utilisation
libre par quiconque, ou bien qu'il ne soit pas concédé du tout.
Nous présentons ci-après les clauses et dispositions concernant
la duplication, la distribution et la modification.
1.2.2 Conditions d’exploitation portant sur la
duplication, la distribution et la modification
1. Le présent contrat de licence s'applique à tout programme ou
autre ouvrage contenant un avis, apposé par le détenteur du droit de
propriété, disant qu'il peut être distribué au titre des dispositions de
la présente licence publique générale. Ci-après, le « programme »
désigne l'un quelconque de ces programmes ou ouvrages, et un
Table des matières
1. GNU
General Public License
2. Préambule
3. Conditions d'exploitation portant sur la duplication, la dis-
tribution et la modification
4. Absence de garantie
5. Comment appliquer ces dispositions à vos nouveaux pro-
grammes ?
This is an unofficial translation of the GNU General Public
License into french. It was not published by the Free Software
Foundation, and does not legally state the distribution terms for
software that uses the GNU GPL – only the original English text
of the GNU GPL does that. However, we hope that this transla-
tion will help french speakers understand the GNU GPL better.
Cela est une traduction non officielle de la GNU
General
Public License
en français. Elle n'a pas été publiée par la
Free
Software Foundation
, et ne détermine pas les termes de distri-
bution pour les logiciels qui utilisent la GNU GPL – seul le texte
anglais original de la GNU GPL en a le droit. Cependant, nous
espérons que cette traduction aidera les francophones à mieux
comprendre la GPL.
Nous autorisons la FSF à apporter toute modification qu'elle
jugera nécessaire pour rendre la traduction plus claire.
GNU GENERAL PUBLIC LICENSE
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