LA DEMANDE EN PRODUITS TRANSFORMES DE MIL AU MALI ET AU BURKINA FASO1 Ababacar NDOYE, Botorou OUENDEBA et John SANDERS September10, 2015 Abstract Les céréales passent du statut d'aliments de base à celui d’aliments transformés pour l’alimentation humaine et animale avec la croissance économique. La demande en céréales et tubercules décroit sensiblement avec la croissance économique lorsque des produits de haute valeur, y compris les produits d'origine animale, les fruits et les légumes deviennent beaucoup plus importants dans le régime alimentaire. Cependant, pour le court terme (les prochains cinq ans) la croissance rapide de la population devrait être le principal facteur de maintien de la croissance de la demande en céréales. En outre, si les prix des produits traditionnels transformés de mil sont réduits de 30% de leurs niveaux élevés actuels, l'augmentation de la consommation par les consommateurs à revenus faibles et moyens permettrait de doubler la croissance de la demande pour ces produits transformés au cours des cinq prochaines années. Les changements technologiques au champ peuvent entrainer une réduction des coûts par unité de production et donc des prix avec la possibilité pour de nombreux producteurs de continuer à gagner de l'argent. Cependant, avec une trop rapide baisse des prix, les producteurs seraient découragés à faire les investissements et l'augmentation des dépenses nécessaires pour les intrants supplémentaires liés au changement technologique. En outre, la variation substantielle des précipitations dans le Sahel combinée à l'absence de marchés secondaires peut conduire à un effondrement des prix dans les années de bonne pluviométrie. Par conséquent, une composante importante de l'introduction de nouvelles technologies pour le mil et le sorgho est le développement des marchés secondaires. Le marché primaire concerne les grains bruts obtenus après battage, celui secondaire est relatif aux produits transformés qui réduit ou évite ces effondrements de prix. Nous avons étudié la croissance actuelle et potentielle de deux de ces marchés secondaires, à savoir, la transformation alimentaire du mil et l'utilisation du sorgho en alimentation animale. Dans ce rapport, l’accent a été mis sur le mil en considérant qu’il y a une certaine substitution du sorgho par le mil en particulier dans les années de faibles précipitations, mais une préférence générale pour le mil sur le sorgho dans les zones urbaines du Sahel2. En dépit de la petite taille du secteur de la transformation alimentaire du mil dans les zones urbaines à la fois au Burkina Faso et au Mali relativement au volume de la production de mil dans ces deux pays, il y a eu un investissement substantiel des bailleurs de fonds dans les équipements et la formation en hygiène3. Ainsi, ce secteur a évolué et propose des produits de grande qualité pour la diaspora originaire du Sahel établie en Europe et aux États-Unis, pour les consommateurs locaux à revenus élevés, et pour les consommateurs à revenus moyens et 1 Ce travail a été réalisé avec l’appui de l’équipe du Laboratoire de Technologie Alimentaire de l’IER au Mali (Mme COULIBALY et Mr Mamadou SOUFOUNTERA) et de l’équipe du Département de Technologie Alimentaire de l’IRSAT au Burkina Faso (Mr. Dr Laurencia SONGRE, Dr Fabrice Bathiono, Mr Michel COMBARI). 2 Avec l’augmentation substantielle des rendements du maïs de ces deux dernières décades, beaucoup de consommateurs se sont rabattus sur la farine bon marche de maïs pour faire leur "tô". 3 Ce secteur compte majoritairement des femmes entrepreneurs et substantiellement une main d’œuvre féminine locale. 1 faibles du Mali lors d’occasions spéciales. Pour que ce secteur évolue rapidement les transformateurs du mil ont besoin de réduire leurs coûts de sorte qu'ils puissent obtenir la consommation accrue de leurs produits par les consommateurs à revenus faibles et moyens. En outre, l'augmentation du nombre d’associations de producteurs produisant du mil propre peut permettre de réduire le nombre d'intermédiaires dans le processus de commercialisation entrainant ainsi une baisse des coûts et des prix4. Dans ce rapport, nous documentons le potentiel de ces deux sources de réduction des coûts et ensuite estimons combien cela pourrait faciliter la croissance de ce secteur de la transformation du mil. Par la suite, nous comparons les effets de ces baisses de prix avec les effets de la croissance démographique de la population et de l’augmentation des revenus au cours des cinq et dix prochaines années. Il y a des revenus substantiels et des bienfaits sur le plan nutritionnel et sanitaire pour les consommateurs à revenus faibles du fait de l'évolution de ce marché secondaire qui augmente l'accès aux produits transformés de mil à faibles coûts. En outre, l’abandon des moulins à meules au profit des moulins à marteaux aurait des effets importants sur la santé des consommateurs en réduisant ou en éliminant les résidus métalliques dans la farine de mil. Enfin, à l'horizon se présente un changement potentiel majeur dans cette demande avec les besoins en farine de mil des boulangers et l’existence d’une technologie permettant une bonne stabilité de la farine au cours du stockage. Dans les conclusions, nous examinons les différentes mesures pour faciliter cette évolution du secteur de la transformation alimentaire du mil dans le Sahel. Introduction L'objectif de ce rapport est d'évaluer les impacts actuels et potentiels que le secteur de la transformation peut avoir sur la demande de mil au Mali et au Burkina Faso. Pour y arriver, nous examinerons d'abord l'importance des produits de mil dans le régime alimentaire puis ferons un résumé sur la situation actuelle de ce secteur. Un déterminant important de la croissance du secteur de la transformation du mil est la disponibilité croissante de mil propre. Une augmentation de l'offre de mil propre avec l'évolution des organisations paysannes peut conduire à la fois à des prix d'achat réduits et à une consolidation de la structure du marché permettant aux producteurs d'obtenir une plus grande part de la marge de commercialisation. Des entreprises plus performantes et des structures de marché améliorées peuvent entraîner une diminution des coûts et des prix. Ces baisses de prix devraient permettre une expansion du marché, une impulsion de la demande de mil, et contribuer ainsi à augmenter les revenus des producteurs dans les régions d'approvisionnement en mil des transformateurs. Un chapitre sur l’analyse quantitative permettra d'estimer l'effet de la réduction des prix sur la croissance prévue de la demande induite aussi bien par les changements au niveau technologique et commercial que par la croissance des revenus et de la population. Un dernier chapitre expose la stratégie pour obtenir ces gains dans le système de production et de commercialisation. La consommation du mil dans les quartiers 4 Noter que cette consolidation du marché pourrait aussi permettre aux producteurs, par le biais des associations de producteurs, d’obtenir un grand profit sur les marges de commercialisation avec une motivation pour l’utilisation de technologies améliorées. Cependant, il pourrait y avoir des contestations entre les transformateurs (ou grossistes) et les associations de producteurs au sujet de ces réductions de coûts dans le processus de commercialisation. 2 Le mil est non seulement une céréale aliment de base, mais est également transformé en une série de divers produits pour lesquels il existe une demande importante au Burkina Faso et au Mali. Donc, ici, nous examinons le modèle de consommation de mil dans les quartiers pour trois catégories de consommateurs à revenus distincts. Plutôt que d'effectuer une enquête complète de consommation, nous avons retenu d’interviewer les transformateurs de mil sur les habitudes de consommation dans leurs quartiers. Ceci en raison du fait qu’ils sont au courant des tendances actuelles de consommation car leurs ventes en dépendent. Les consommateurs à revenus faibles mangent des produits dérivés du mil 1 à 3 fois par jour (voir le Tableau A-1). Mais il a été estimé que seulement la moitié des ménages à revenus faibles de l'échantillon pouvait acheter ces produits transformés. Il existe également une gamme très variée de produits dérivés du mil consommés occasionnellement. Ainsi, cette consommation occasionnelle d'autres produits de mil et les préférences des consommateurs pour certains produits transformés de mil, tels que les différents types de grumeaux, dégué et couscous (voir le Tableau A-2 sur la description des produits), indiquent une forte demande potentielle en cas d’augmentation des revenus. Pour faciliter cette croissance de la demande les transformateurs ont besoin mil propre. La demande en mil propre Mali Le développement de la transformation du mil requiert une augmentation de l'offre en mil propre. Les consommateurs veulent du mil propre, sans sable, ni impuretés ou cailloux. Le mil sale impropre peut résulter des épis de mil récoltés et jetés au sol, d’un battage du mil à même le sol5 ou d’actes délibérés de fraude par l’ajout d’impuretés. Les transformateurs veulent du mil propre pour protéger leurs machines des cailloux, pour des gains de temps et d’argent sur l'opération de nettoyage, et pour maintenir leur réputation dans la fourniture de produits de qualité. Au Mali et au Burkina Faso il y a un accent mis sur la demande de mil de haute qualité, une tendance qui est en train de changer le système de commercialisation dans ces deux pays. Le secteur de la transformation du mil y est encore peu développé6 mais est en train de jouer un 5 La méthode traditionnelle de battage avec le pilon et le mortier peut aussi permettre d’obtenir du mil propre. Mais avec l’augmentation de la production et de la productivité les femmes s’adonnant à cette activité deviennent débordées et il y a eu des évolutions, comme à Ségou, vers le battage avec des camions ou tracteurs roulant sur les épis de mil. Ces battages avec des camions à même le sol sont à l’origine de la dépréciation de la valeur du grain de mil. 6 Avec 28 entreprises interviewées il y a eu seulement 797 tonnes de mil transformés. En tenant compte des entreprises produisant les farines infantiles (MISOLA) et les approvisionnements des programmes d’aide alimentaire des Nations Unies (PAM), il y a un ajout de 10492 tonnes à cette quantité (Secteur de la transformation du mil au Mali, Dec. 2014, pp.). Le secteur de la transformation est peu développé si l’on tient compte des 1,4 millions de tonnes de mil annuellement produits au Mali (A. Jazayeri, 2014, p. 16). De cette quantité produite 20 pourcent (280000 tonnes de mil) sont commercialisés en zone urbaine (A. Jazayeri, 2014, p. 2). Mais seulement 3,7 % du mil mis dans ce marché urbain arrive aux transformateurs en y incluant les farines infantiles et les achats de l’aide alimentaire. 3 rôle dans ces changements. En outre, il y a une évolution importante de la demande en produits transformés mil et en produits traditionnels. Actuellement, ces produits sont commercialisés principalement pour les consommateurs à revenus élevés surtout pour la diaspora établie en France et aux États-Unis. Aussi, il existe une demande pour ces produits dans les quartiers en particulier lors d’occasions spéciales. En 2014 à Bamako, il a été noté une tendance d’achats par les consommateurs de produits de mil de haute qualité (peu d'impuretés) et les transformateurs étaient disposés à payer une prime sur le prix d’acquisition du mil, plus de 20 CFA / kg. Même les commerçants interrogés ont exprimé leur inquiétude au sujet de la qualité des produits et un des leurs a informé avoir remboursé son client transformateur les impuretés séparées lors de l’opération de nettoyage du mil acheté. Par ailleurs, dans le reste de la chaîne de valeur pour la commercialisation du mil, il y a des ajustements reflétant la grande importance de la qualité du mil lors de l'approvisionnement. Par exemple, l'un des collecteurs pour Misola (Société de production d’aliments nutritifs infantiles) et de l'OPAM (Office des Produits Agricoles du Mali, organisme en charge du stock national de sécurité et de la régulation des prix) fournit des sacs neufs pour le conditionnement du mil acheté et voyage à bord des camions loués pour son transfert pour prévenir le vol et toute altération au cours du transport7. Figure 1. Prémium (en F CFA) par kg payé par les transformateurs de mil à Bamako et Ségou Source: enquêtes de terrain, Septembre 2014 7 Comme illustration de l’importance d’éviter l’altération volontaire et le vol lors du transfert du mil par camion, nous donnons l’exemple de Thiaré au Sénégal où les associations de producteurs font toujours accompagner les chauffeurs de camion par un producteur lors des livraisons de mil propre aux transformateurs à Dakar. Cette association de producteurs est leader dans la modernisation de la production et dans la construction de liens de commercialisation avec les transformateurs. Ils font des ventes régulières de 20 tonnes/mois de mil à l’association des transformateurs de Dakar. 4 Burkina Faso Au Burkina Faso, le secteur de la transformation du mil est beaucoup moins développé qu’au Mali. Les entreprises sont presque entièrement de type artisanal établies dans les quartiers8. La notion de semences propres de qualité est connue des associations de producteurs et des transformateurs. Cependant, les transformateurs de mil paient beaucoup plus qu’au Mali pour obtenir du mil propre. L'hypothèse principale de cette différence est l'absence d'introduction de nouvelles technologies dans les principales zones de production de mil au Burkina Faso contrairement au Mali9 où il y a une introduction rapide de ces technologies dans les principales zones milicoles. Par défaut d’une augmentation de l’excédent commercialisable il y a peu de mil propre disponible dans le marché, donc des prix plus élevés pour son acquisition. En outre, ce déficit de mil propre signifie que la structure du marché au Burkina Faso reste encore plus compliqué du fait de faible part des producteurs sur la marge de commercialisation. Au Burkina Faso, les collecteurs ont un rôle important dans la collecte de quantités suffisantes de mil propre pour les transformateurs (voir Figure 8 sur la structure de marché du mil). Des améliorations dans les technologies production du mil utilisées au Burkina Faso devraient conduire à des changements dans la structure de commercialisation et dans le secteur de la transformation. Si l'on compare le prix que doivent payer les transformateurs du Burkina Faso pour obtenir un mil propre avec celui payé dans les villages pour le mil brut ordinaire (Figure 2), nous obtenons une prime sur le prix (premium) similaire à ce que les transformateurs au Mali doivent payer aux associations de producteurs pour obtenir du mil propre. Cette prime se situe généralement dans la fourchette de 15 à 25 cfa / kg au Mali. En revanche, au Burkina Faso la moitié des transformateurs achète leur mil soit auprès des collecteurs ou auprès des autres commerçants de la chaîne de commercialisation. Donc, le premium que les transformateurs du Burkina Faso doivent consentir pour avoir du mil de qualité varie de 37cfa / kg à la récolte à 50 CFA / kg quatre mois plus tard et 51 CFA / kg huit mois plus tard. 8 Voir le document pays du Mali (#1) sur la transformation du mil pour un classement des types d’entreprises. 9 A Ségou et Mopti, Mali un mil de hauteur moyenne a été associée avec deux à trois sacs d’engrais inorganique pour obtenir des rendements de plus de 400 à 600 kg/ha plus important que dans le cas des variétés locales. Ceci a été combiné avec plusieurs techniques de commercialisation enseignées aux associations de producteurs. Celles-ci ont porté sur le stockage et les ventes différées, sur la vente de grosses quantités en bout de chaine de commercialisation, sur l’obtention d’une prime qualité pour les grains propres. Au Burkina Faso les mêmes semences de mil de grande taille avec ou sans engrais organique ne permettent pas de dégager un surplus commercialisable. 5 a Les prix moyens pour le mil propre sont tirés de données de 17 entreprises. Les prix pour le mil brut sale acheté dans les villages sont obtenus auprès de 8 entreprises. Source: données d’enquêtes de terrain en 2014 non publiées La concurrence pour les transformateurs de mil : Quels sont les produits en compétition avec ceux proposés par les transformateurs de mil ? Il existe deux sources de concurrence pour les produits des transformateurs de mil. En premier lieu les produits de ces transformateurs sont en concurrence avec d’autres céréales et en second lieu avec les consommateurs qui achètent du mil brut pour faire eux-mêmes des produits transformés pour la préparation de leurs repas. La céréale de base avec le plus bas coût est le riz brisé vendu à environ 300 CFA / kg dans les deux pays (Figures 3 et 4). Presque tous les produits de mil démarrent dans leur préparation par la farine, y compris les plats de base de la plupart des populations, « tô », et la « bouillie », deux bouillies servies comme céréales pour petit-déjeuner. Il est à noter que la farine de mil se vend actuellement à environ 2 fois et 1/2 le prix du riz dans les deux pays. 6 Figure 3 : Prix moyens au détail du riz brisé et des produits de mil à Bamako, Mali, 2014 Figure 4 : Prix du riz brisé et des principaux produits transformés de mil au Burkina Faso en 2014 Par conséquent, une baisse importante des prix est nécessaire pour faire migrer les produits transformés de mil du segment de marché « consommateurs à revenus élevés » et « produits pour des occasions spéciales » vers le segment de marché régulier « consommateurs à revenus faible et moyen ». Mais, il est à noter qu’au Mali certains transformateurs de mil ont été en mesure de réduire leurs coûts de production de 1/3 pour la farine de mil et de 25% pour le couscous. Au Burkina Faso, il n’a pas été observé ce type de réduction de coûts, ni même des 7 opérateurs d’un sous-secteur de la transformation qui tentent de produire à bas coût pour le marché intérieur. Les transformateurs de mil sont aussi en concurrence avec les ménages qui s’approvisionnent en mil brut pour le transformer (décorticage et mouture) en farine pour un coût proche du prix du riz blanc brisé. Là encore, il y a une comparaison à faire entre le prix de 500 CFA / kg pour la farine produite au Mali par les transformateurs ayant fait l’effort de réduire leurs coûts avec celui de 750 CFA / kg toujours en cours au Burkina Faso (Figures 5 et 6). Ce qui indique pourquoi il y a des achats faibles de produits transformés de mil par les consommateurs à revenus faible et moyen. Ces techniques de réduction des coûts au Mali peuvent être suivies par d'autres transformateurs au Mali et au Burkina Faso. Néanmoins, le prix de la farine de mil est toujours le double de celui de la ménagère qui achète le mil brut et le fait transformer dans le quartier. Il apparait donc nécessaire de chercher d'autres possibilités de réduction des coûts à partir de la structuration des marchés. En premier lieu, il s’agira d’étudier dans les détails là où des économies de coûts peuvent provenir. 8 Figure 6 : Les prix des transformateurs de mil du Burkina Faso en comparaison de ceux des ménagères qui achètent du mil brut et le transforment Réductions de coûts et restructuration des marchés : Ici, nous considérons d'abord la méthode utilisée par ces transformateurs à bas coût au Mali afin de réduire leurs coûts et prix (voir la partie du rapport sur le Mali). Ensuite, nous donnons un exemple des économies potentielles pouvant provenir de changements dans la structuration des marchés. Le Mali a un petit groupe de transformateurs à faibles coûts de production qui alimente le marché intérieur et approvisionne souvent des transformateurs de quartier en mil décortiqué. Ces transformateurs sont capables de le faire s’il y a une plus grande disponibilité de mil propre et un consensus sur la nécessité de réduire les coûts pour être compétitif par rapport au riz blanc brisé et aux ménagères qui font leurs propres produits A Ségou une nouvelle machine de nettoyage du mil d’une capacité de 30 tonnes / jour a été introduite donnant la possibilité de fourniture potentielle aux transformateurs de mil très propre et uniforme (Photo 1). Il apparait sur la photo 2 les cailloux et autres débris séparés par cette machine. L'étendue et la taille des cailloux indiquent l'autre problème de la réduction des impuretés lorsque les collecteurs ou les producteurs altèrent délibérément le mil. Photo 1 : Equipement de nettoyage des grains sales de mil, Ségou 2014 9 Photo 2 : débris separés lors de l’operation de nettoyage avec cet equipement à Ségou, 2014 Le mil propre de l'association des producteurs est vendu aux collecteurs à 125 CFA / kg (entretiens avec des transformateurs de Ségou, sept 2014). Le grossiste propriétaire de la machine de nettoyage paie à ses collecteurs 175 CFA / kg pour du mil volontairement altéré. Une économie de 50 CFA / kg aurait donc pu être partiellement répercutée sur les transformateurs et ensuite partiellement répercutée sur les consommateurs. Le deuxième facteur de réduction des coûts peut provenir de la simplification du processus de commercialisation. Le processus de commercialisation du mil est une chaine qui partait des producteurs aux collecteurs, aux grossistes, aux transformateurs ou détaillants et enfin aux consommateurs finaux (tiré de travaux à paraître de A. Jayazeri, 2014). Avec l’adoption par les associations de producteurs de nouvelles technologies de mil, la constitution de stocks de céréales sur de gros volumes et leur nettoyage, l’élimination de certaines étapes du processus de commercialisation devient possible (Figure 7). Le nouveau système de commercialisation peut être réduit à une chaine qui part des associations de producteurs, soit à des grossistes qui exercent des fonctions critiques de nettoyage sur une grande échelle ou aux transformateurs directement approvisionnés en mil propre. Ainsi, il existe au Mali plusieurs options dans la structure de commercialisation, mais avec l'augmentation des besoins en mil propre une bonne partie de ce nettoyage peut être prise en charge par les associations de producteurs et par les grossistes. Le petit groupe de transformateurs produisant à faible coût au Mali pour le marché intérieur a pu se développer en profitant de la disponibilité croissante en mil propre. Les prix élevés payés par le grossiste disposant de la machine de nettoyage pour du mil volontairement altéré indique le potentiel pour plus de gains dans l'amélioration de la qualité du mil reçu. Avec l'importance croissante des associations de producteurs dans la fourniture de mil propre, le rôle des collecteurs sera diminué. Cela permettra des économies de coûts pour les transformateurs et des prix plus élevés pour les producteurs membres des associations de producteurs. Évidemment, il y aura une concurrence sur ces gains engendrés par le dispositif de nettoyage et le processus de consolidation du marché du mil. Au Burkina Faso, la structure du marché est très similaire à l'exception de l'absence de transformateurs produisant à faible coût et un rôle beaucoup plus important des collecteurs en raison du faible niveau de demande d’approvisionnement en mil propre. Certains collecteurs font même des déplacements durant l’année dans les petits marchés hebdomadaires des villages pour l’achat de mil propre auprès de producteurs qui cèdent de petites quantités de leur stock de mil pour la satisfaction de besoins ponctuels en cours d'année. Certains 10 commerçants de détails sont même devenus des collecteurs faisant, comme eux, des déplacements au cours de l'année dans des marchés hebdomadaires de village où des producteurs vendent de petites quantités de mil propre10. Décorticage et mouture au niveau des quartiers Transformateurs des quartiers Consommateurs PMEs produisant à bas coûts des grains décortiqués et la farine Détaillants Grossiste (nettoyage du grain à ce stade) Association de producteurs (nettoyage du grain à ce stade) Commerçants régionaux (financent les achats des collecteurs, regroupent et procèdent au stockage) Collecteurs Producteurs Figure 7: Structure actuelle de commercialisation du mil au Mali 10 Les producteurs utilisent leur stock de mil et de sorgho comme un compte chéque en y retirant par petite quantité à vendre dans les marches locaux pour le financement de certains besoins du ménage. 11 Avec les obstacles pour l’expansion rapide des approvisionnements en mil propre au Burkina Faso, il n’est pas surprenant qu'il n'y ait pas d’émergence de transformateurs produisant à faibles coûts. La différence fondamentale est l'absence d'introduction au niveau paysan de mesures d’amélioration de la productivité du mil, ce qui aurait permis de dégager un grand excédent pour le marché. Les difficultés dans l’amélioration de la productivité au niveau des exploitations agricoles résultent d’une structure de marché plus complexe avec une plus grande dépendance à l'égard de collecteurs préoccupés à collecter et stocker de petites quantités de mil propre (Figure 8). Les organisations de producteurs constituant des stocks de mil propre en quantités suffisantes peuvent vendre directement aux transformateurs. Mais il a été noté qu’aussi bien les organisations de producteurs (sauf quelques exceptions) que les transformateurs consacrent peu d'investissements dans des infrastructures de stockage contrairement à ce qui a été relevé au Mali. La partie supérieure de la Figure 8 concernant les consommateurs indique le choix d'acheter chez les détaillants des grains de mil sales et de les transformer dans le quartier ou d'acheter des produits transformés de mil plus propres et prêts à l’emploi auprès d’un transformateur du quartier. Les consommateurs d’un quartier peuvent opter pour le mil propre de transformateurs du quartier cependant ces derniers utilisent aussi les mêmes moulins à meules. Comme ces transformateurs ont la possibilité d’avoir plus de mil moins cher et certains d’entre eux utilisent un équipement de broyage plus efficace (moulin à marteaux), qui réduit ou élimine les risques de présence de résidus métalliques dans les produits finis. 12 Figure 8: Structure actuelle du marché du mil au Burkina Faso avec les collecteurs jouant un rôle important de regroupement de stock sur de larges quantités. Consommateurs Détaillants Transformateurs qui s’approvisionnent principalement auprès des commerçants des régions et des organisations de producteurs Les commerçants des régions sont approvisionnés par les collecteurs ou les associations de producteurs basées dans les zones de production Les Grossistes de Ouagadougou reçoivent leurs céréales des collecteurs et des commerçants des régions Les Collecteurs qui vont chez les producteurs, dans les marchés villageois et vers les organisations de producteurs pour acheter du mil propre : transaction sur de petits volumes et sans local de stockage ; ce que font des fois les détaillants. Association de producteurs Afrique Verte apporte son appui sur le criblage et le nettoyage du mil (équipements de nettoyage et de battage) Producteurs Variétés locales à faible rendement cultivées par les producteurs Faible productivité conduisant à peu de surplus à commercialiser Un transformateur, propriétaire d’une unité de grande capacité au Burkina Faso, a commencé à se spécialiser dans la production de la farine de maïs avec un broyeur à marteaux et promet de commencer à produire à grande échelle de la farine de mil pour les boulangeries et les 13 programmes de cantines scolaires. Il pourrait jouer un rôle dans la réduction des coûts de transformation au Burkina Faso comme le font plusieurs transformateurs au Mali. La Figure 9 montre la structure du marché potentiel émergent avec l'augmentation de la productivité au niveau des exploitations agricoles. Avec l’adoption des technologies les producteurs ont plus de mil à vendre et les associations de producteurs obtiennent plus de grains propres. Ces associations de producteurs prennent aussi en charge partiellement le nettoyage ainsi que la formation sur les techniques de production et de stockage pour avoir une céréale propre. C’est ainsi que les associations de producteurs peuvent vendre du grain propre directement aux transformateurs avec un premium. Ces associations peuvent également vendre des céréales propres aux grossistes qui ont des contrats de fourniture de céréales propres avec des transformateurs. Il est à noter que dans ce cas d’évolution du marché le rôle des collecteurs est pris en charge par les associations de producteurs (Figure 9). Comme au Mali certains grossistes vont investir dans de nouvelles opérations de nettoyage de céréales et ensuite vendre du mil propre aux transformateurs ou aux commerçants détaillants. Le grand changement interviendra quand certains des transformateurs deviennent des transformateurs produisant à faible coût. À ce stade, les clients dans les quartiers auront accès à de la farine de mil à un prix de 350 à 400 FCFA / kg. Cette farine sera plus propre et sans résidus métalliques car étant produite avec des moulins à marteaux. La réduction des coûts et la qualité de la farine et les autres produits que l’on peut fabriquer avec vont augmenter la substitution des produits des transformateurs artisanaux des quartiers utilisés dans la préparation des repas à domicile. Beaucoup de femmes à revenus faibles et moyens peuvent ainsi se passer, comme évoqué précédemment, d'acheter le mil brut et le faire décortiquer et moudre dans le quartier par les prestataires transformateurs. Ces farines sont plus propres, sans débris métalliques et peuvent servir à faire des produits finaux tels les grumeaux (monikuru) et le dégué (tiakry) ou vendues comme tel. Le nouveau secteur des transformateurs à faible coût devra investir dans les meilleures unités de production pour obtenir une baisse de leurs coûts. Mais dans ce travail nous avons montré que certains transformateurs réduisent déjà leurs coûts de 30% avec une augmentation des approvisionnements en de mil propre et nous avons estimé qu’avec une restructuration du marché une autre baisse de prix de 30% serait possible. Dans combien de temps cela va arriver est une autre question importante. 14 Figure 9 : Structure future améliorée de marché du mil avec des associations de producteurs assez fortes produisant de grandes quantités de grains de mil propres Consommateur : destinataire des produits transformés de qualite. Transformateurs Contrat pour de grandes quantités de mil propre Approvisionnement régulier par les grossistes ou les associations de producteurs Grossiste ayant de grandes capacités de stockage. Le mil sale est nettoyé avant d’être stocké et/ou vendu Association de producteurs : Production augmentée avec des variétés à haut rendement Un grand surplus de grain propre commercialisé Augmentation du pouvoir de négociation de l’association Besoin d’innovations au niveau de l’association de producteurs : batteuse, bâches, sacs PICs Producteurs : production de grains propres N.B. : noter sur cette figure l’élimination des collecteurs et des commerçants régionaux avec leurs marges de commercialisation captées par les associations de producteurs La farine de mil améliorée comme solution Tous les produits de mil "tô", "bouillie", couscous, sont obtenus à partir de farine pour laquelle Il y a un sérieux problème de stabilité lors de sa conservation du fait notamment de la présence d’œufs d’insectes11. La durée de conservation normale de la farine de mil pas bien séchée par les femmes artisanes des quartiers est de 24 à 72 heures. Dans les entreprises de 11 Il est aussi nécessaire de contrôler l’humidité de la farine pour éviter le développement des moisissures et le rancissement oxydative. Aussi est-il important de prévenir les contaminations par les bactéries. Mais le problème courant et difficile demeure celui des insectes. 15 transformation comme celle de Mme Dem (Danaya) un lavage soigneux souvent avec de l'eau javellisée et un séchage du grain décortiqué avant le broyage sont effectués pour éliminer les risques de contamination de la farine liés notamment aux opérations manuelles sur la matière première. Le lavage et le séchage ne suffisent toutefois pas pour éliminer tous les œufs. Même un très petit nombre d'œufs d’insectes dans une farine dispose d’un environnement favorable pour se développer rapidement et à cause de son cycle de vie court causer des problèmes d’infestation. Une stabilité de la farine après trois mois de conservation serait alors une bonne indication de la non présence d’insectes (correspondance de Ndoye, février 2015). Il existe maintenant une machine, l’entoleter, qui peut détruire par centrifugation toute forme de vie d’insectes dans la farine, y compris les œufs. Avec l’entoleter, on peut se passer du lavage et du séchage en adoptant la mouture sèche et une stabilité de très longue durée est garantie pour autant que des contaminations soient évitées avec la manipulation de la farine12. L’infestation par les insectes pendant le stockage n’est empêché que si la farine est débarrassée de toute forme de vie d’insectes au moment de son conditionnement dans des sacs. L’entoleter aide à garantir la stabilité en cours de stockage de la farine en tuant les œufs d’insectes souvent présents en son sein par une centrifugation à très grande vitesse (broche de rotor tournant à grande vitesse). Il est utilisé entre la production et le stockage ou entre le stockage et le conditionnement de la farine. La durée de vie prévue d’une farine normale traitée à l’entoleter, emballée dans des sacs en papier et stockée dans un local frais et sec est de 2-3 ans. Des transformateurs de mil du Sénégal ont déjà acheté cet équipement et leurs collègues du Mali sont à la recherche de fournisseurs potentiels (communication écrite de A. Ndoye, 18 février 2015 ) . Cet entoleter est utilisé à une étape importante de la production de la farine de mil bénéficiant potentiellement et substantiellement, non seulement aux transformateurs de mil concernés par le présent rapport, mais aussi aux boulangers. En produisant une farine stable longue conservation les transformateurs peuvent approvisionner les boulangeries pour la préparation de gâteaux, de biscuits et même du pain à base de farines composées blé / mil. Au Sénégal ce type de pain est déjà disponible dans certaines boulangeries et est connu sous le nom de comme «pain riche». Mais une amélioration de la stabilité de la farine est souhaitée pour marquer la différence importante dans l'introduction de cette farine dans les boulangeries et les entreprises de transformation du mil (communication écrite de A. Ndoye, 18 février 2015). La croissance de la demande en produits transformés de mil La demande par tête d’habitant pour ces produits transformés de mil13 est fonction du prix du mil, et de la croissance du revenu par tête d’habitant(1). (1) 12 Le procédé de décorticage ne doit pas être une source de contamination pour garantir le succès de cette opération de nettoyage. 13 Il n’est pas tenu en compte ici le changement structurel pouvant être induit par une forte évolution de la demande des boulangeries si la farine de mil a cette longue stabilité au cours du stockage. 16 (2) (3) En prenant le logarithme puis les dérivés par rapport au temps on obtient l’équation (2). Sur le côté gauche (2) est le taux de croissance de la demande par tête d’habitant pour les produits de mil. Le premier terme du côté droit est la contribution de la baisse des prix à cette croissance de la demande. Le second terme est l'effet de la croissance du revenu par tête d’habitant sur cette demande de produits de mil per capita. Ensuite, la conversion de ceci à partir de la croissance de la demande per capita de mil en croissance de la demande totale pour le mil dans ces produits finis donne l'équation (3). Le troisième terme (3) est alors l'effet de la croissance démographique. L’élasticité des prix de la demande pour les produits de mil est n. ∈ est l'élasticité des revenus de la demande pour les produits de mil Une réduction des prix de 30% a un grand effet sur la croissance de la demande pour les produits de mil qui est même plus important que celui du taux de croissance élevé de la population (Tableau 1). Les produits transformés de mil sont supposés avoir des élasticités de prix et revenus plus élevées que celles du mil brut non transformé14. La croissance annuelle de la demande en produits de mil est de 9% .Ce 9% de croissance annuelle résulte de l’estimation de croissance de 71% pour les cinq années. S’il n'y a pas de baisse des prix, la croissance de la demande est réduite presque de moitié. En utilisant des estimations de l'IFPRI (Nelson et al, 2013; consulter aussi Balarabe et Chikwendu, 2011 pour les estimations dans le nord du Nigeria) sur les élasticités de prix et revenus pour le mil brut non transformé le taux de croissance est réduit à 7,2% et l'augmentation de la demande au cours de la période à 54 %. Même avec une hypothèse assez extrême de l’absence de différence entre le mil brut non transformé et les produits de mil transformés, cela est encore une augmentation substantielle de la demande. Pour les estimations des dix ans avec une baisse de prix de 60%, la croissance de la demande est annuellement de 8,6% et est augmentée de 128% au cours de la décennie. Tableau 1. Estimation de la croissance de la demande en produits transformés de mil dans les cinq (5) et dix (10) années à venir au Mali et au Burkina Faso. Rubriques Caractéristiques Effet du Prix Pari sur d’une meilleure estimation (5 ans) Elasticités des prix et revenus 14 Effet de la Effet de la Effet annuel sur croissance croissance la croissance de économique démographique la demande des consommateurs 4.3% 1.8% 3.0% 9.0% Pourcentage d’augmentation de la demande des consommateurs dans cinq et dix ans 71%% (-0.8 et 0.6); 30% de réduction des Comme précédemment indiqué le mil doit être battu et décortiqué. 17 prix dans les 5 ans préférences des consommateurs à bas revenus pour le mil (5 ans) Elasticités des prix et revenus de l’IFPRI (-0.58 et 0.354) 3.2 % 1.15% 3.0% 7.2% 54% Meilleur pari (10 ans)b Plus de baisse réelle des prix (60 %) mais avec les mêmes hypothèses que pour le meilleur pari de 5 ans. 3.8 % 1.8 % 3.0 % 8.6% 128% Notes: effets des prix. Dans le rapport sur la transformation du mil au Mali(2015) et précédemment ci-haut, nous avons montré l'effet des entreprises opérant une grande réduction de leurs coûts de production se traduisant par une réduction de 30% des prix pour la farine et le couscous. Sur une période de plus de dix ans nous pensons qu'une autre réduction de 30% pourrait avoir lieu avec le changement des structures de marché. Croissance démographique : Burkina Faso a une croissance de 2,9% et le Mali de 3,1% (World Development Report 2014, p. 296) .Nous utilisé 3% ici pour la croissance démographique. Croissance économique par tête d’habitant : Burkina Faso a une croissance de 6,9% par an et le Mali, avec la guerre, un coup d'Etat, et une stagnation persistante -0.44% (World Development Report 2014, p. 296). Ajustement des deux données pour espérer une croissance normale à long terme de 3%. Elasticité des prix de la demande : "Bouillie" et "tô" sont des aliments de base, mais il y a une série d'autres produits de mil que les gens aiment, mais sont proposés à des prix élevés par les transformateurs. Une baisse des prix et une croissance économique pourraient entrainer une expansion substantielle de la demande en tous ces produits. Par conséquent, notre élasticité de prix de la demande a été de -0,8 par rapport à l'estimation de l'IFPRI (Institut international de recherche sur les politiques alimentaires) pour le mil brut non transformé de -0.58. A noter que les estimations de l'IFPRI sont pour le mil et les nôtres sont pour les produits transformés à base de mil, pratiques mais traditionnel. Par conséquent, nous nous attendons à des élasticités plus élevées que pour le mil. Nous avons été assez prudents sur l'estimation des différences. L'élasticité des revenus : Nous avons utilisé 0,6 au lieu de l'estimation de 0,354 de l’IFPRI pour les mêmes raisons ci-dessus évoquées. Conclusions: Sur la base des enquêtes effectuées au Mali et au Burkina Faso à l'automne de l'année 2014 les secteurs de la transformation du mil sont encore de très petites activités du fait du développement de la production de mil (sorgho) dans ces pays. Actuellement, les secteurs de la transformation du mil font des produits de qualité et beaucoup ont recours à des procédés hautement mécanisés. Toutefois, leurs produits sont à des coûts élevés par rapport aux céréales de substitution et aux produits de la transformation artisanale des quartiers assurée 18 par des femmes au foyer. Les ventes sont donc orientées vers des personnes à revenus élevés, incluant pour le Mali l’exportation vers la diaspora ayant des revenus plus élevés (par rapport aux Maliens) et vers les couches sociales à revenus faibles et moyens pour des occasions spéciales. Avec une meilleure efficience dans la transformation et une amélioration de la structure du marché du mil les coûts des produits peuvent être sensiblement diminués. Les solutions sont une production à faible coût de la farine de mil, en tant que matière première de base de bon nombre de produits de mil et la poursuite du développement des organisations de producteurs pour permettre une simplification de la structure du marché. A noter également l'amélioration potentielle de la qualité et l’utilisation de la farine de mil en boulangerie rendue possible grâce à l'introduction de l’entoleter. Cette réduction des coûts permettrait d'accélérer la croissance de ce marché critique pour les produits transformés de mil. En outre, la consolidation du marché peut augmenter la marge de commercialisation des producteurs. Nous indiquons les stratégies pour les deux pays pour accomplir ce processus de réduction des coûts des produits d’abord de 30% et puis dans un second temps de 30%. Le Mali est le chef de file dans ce processus pour avoir déjà augmenté substantiellement les rendements en mil dans la principale région d’approvisionnement et maintenant l'émergence d'un petit groupe de transformateurs faisant des produits de haute qualité. Plusieurs des grandes entreprises de transformation sont en train de réduire leurs coûts pour pouvoir vendre dans un marché intérieur plus large. La consolidation du marché, en éliminant un grand nombre de collecteurs et même quelques-unes des prochaines étapes de marchands régionaux a le potentiel de réduire les coûts de 30%. En utilisant ces estimations de réduction de prix combinées à la croissance démographique et économique, nous avons estimé les effets sur la demande en produits transformés mil. Les effets régionaux seront dans ceux des régions produisant pour les transformateurs en particulier la région de Ségou. Il y aura des effets sur les revenus pour à la fois les petits producteurs dans ces régions et les consommateurs urbains à faibles revenus. Un avantage supplémentaire important pour les consommateurs à faibles revenus sera le remplacement des moulins à meules par des moulins à marteaux, éliminant ainsi les résidus métalliques dans la farine moulue dans les quartiers. Cette combinaison d'avantages potentiels pour les producteurs et les consommateurs à faibles revenus, est particulièrement intéressante pour les autres activités de développement à mener afin de faciliter ces changements. Recommandations 1. Comme les associations de producteurs ont amélioré leur productivité et produisent des céréales propres le renforcement de la capacité des transformateurs d'acheter et d’intégrer cette augmentation de l'offre de mil propre ne s'est pas traduit par des progrès au niveau de ces associations. Ces dernières ont droit au paiement d'un supplément de prix (prémium) pour le mil de qualité supérieure proposé à la vente et ont besoin de mieux assurer le contrôle de cette qualité. Les transformateurs regroupés au sein d’association ou de centrales d’achat pourraient rendre possibles des achats groupés et faciliter ainsi les contacts de nombreux transformateurs avec les associations de producteurs. Ces associations auront besoin de prendre la responsabilité du contrôle de la qualité et de vendre leur mil propre dans des sacs imprimés indiquant l’origine du produit par association et producteur pour des besoins de traçabilité. Ainsi, l'association de transformateurs pourrait facilement prendre une action collective contre les mauvais fournisseurs. Ce qui constituerait une solution adaptée au contrôle de la qualité par l'association de producteurs et les producteurs eux-mêmes. 19 2. Avec l’amélioration de la productivité du mil le temps à exiger des femmes pour le battage de la production par la technique traditionnelle du mortier et du pilon devient trop important. Cette technique permet l’obtention de mil très propre notamment à Mopti connu pour la qualité de son mil. A Ségou les producteurs se sont orientés vers le battage avec des camions ou tracteurs roulant sur les épis de mil et ont rapidement acquis cette réputation de production de mil sale vendu à prix réduit sur les marchés. Une innovation principale pour la création de valeur ajoutée est de passer à des méthodes pour produire du mil propre et exiger le paiement d’un premium sur cette qualité. surtout lors de la vente aux transformateurs de mil. La première innovation principale a été de battre le mil sur des bâches posées au sol pour réduire le risque de souillures par diverses impuretés, notamment les cailloux. Malheureusement, les bâches peuvent rapidement avoir des trous et doivent être remplacées. Le Programme Alimentaire Mondial a introduit des cribles à utiliser par les producteurs, surtout lors de la mise en sac du mil avant entreposage dans les magasins de stockage des associations de producteurs. En fin de compte ces associations devront avoir leurs propres machines de battage ou avoir un producteur membre qui en possède une. Beaucoup de batteuses ont été essayées dans le passé. Etant la propriété du groupe elles sont tombées en panne très rapidement en raison de cette tendance à laisser tous les membres l’utiliser sans désigner une personne pour contrôler la qualité du mil avant le battage. La longévité de tels équipements collectifs a toujours été entravée par l'abus de certains membres qui y introduisent des céréales sales qui l’endommagent. Donc, une chose plus sérieuse que le financement à prendre en compte est la gestion et l'entretien de ces équipements. 3. Une contrainte principale sur le développement rapide de la vente de la farine de mil a été sa courte durée de conservation. Les charançons sont des ravageurs qui peuvent avoir des effets dévastateurs sur les stocks de farine et sont très difficiles à éliminer par les méthodes conventionnelles appliquées par les PMEs, notamment le lavage et de séchage des grains décortiqués avant la mouture. Cependant, il existe une machine disponible qui détruit les charançons et leurs œufs présents dans les farines de céréales, l’entoleter. Cette machine offre la possibilité d'ouverture de nouveaux marchés et produits pour la farine de mil, notamment en boulangerie avec le développement des pains et produits de cuisson à base de farines composées blé/mil. Ce type de pain est déjà commercialisé dans certaines boulangeries de Dakar sous le vocable «pain riche». Ainsi des investissements dans des entoleters pourraient accélérer ce processus et faire de la farine un des principaux produits de ces transformateurs de céréales locales. Des entoleters à bas coûts sont disponibles en Inde et en Chine. Bibliographie citée Anon., 2002. Promotion du Mil par l’Amelioration des Technologies de Transformacion, Brochure de ROCAFREMI (Millet Network of West and Central Africa), Niamey, Niger, 28 pages 20 Balarabe, A. Ahmed B. and Chikwendu D.O, 2011.“Analyses of Price and Income Elasticities for Cereals Food Crops in an Urban Town of Kaduna, Nigeria,” Agrosearch, Vol. 8 No. 1 & 2: 63. http://dx.doi.org/10.4314/agrosh.v8i1.39439. Ndoye, Ababacar, Botorou Ouendeba, and John H. Sanders, 2015. Demand for Processed Millet in Mali, mimeo produced for the Gates Foundation, Purdue University, West Lafayette, In Nelson, Gerald C. and Amanda Pa, 2013, African Agriculture and Climate Change: A Comprehensive Analysis, ed. Adulai Jalloh et al. Washington, DC: International Food Policy Research Institute,, 2013). Jazayeri, Ahmad, 2014. Value Chain Analysis (VCA) in Mali : Millet, Sorghum and Rice, draft for USAID-Mali, Bamako, Mali, 36 pages. Sanders, John H., Jean Harman, Botorou Ouendeba and Soungalo Traore, 2015. Introducing New Millet Production Systems in Mali, mimeo produced for the Gates Foundation, Purdue University, West Lafayette, In World Bank, 2015. World Development Report of 2014, Washington, D. C. Tableau A-1. Consommation des produits transformés de mil dans les quartiers au Burkina Faso No. (No. Refere nce) Principaux Produits Nbre de fois par jour de consommation de produits des transformateurs des quartiers Nbre de fois/jour de Produits de mil : bouillie Autres produits de mil ; fréquence de consommation et tôa 1. (3) 2 (4) 3 (6) ( G, D,C,F, Gnon G,D,F,C G,D,C Revenus faibles 1 3 Couscous 2/semaine Revenus moyens 1 1 C 2/semaine; Degue 1/mois; Zoum-Koum 1/1 à 2 mois Revenus élevés 1 1/semaine Revenus faibles 1 3 Couscous 1/jour Revenus moyens 1 2 Couscous 1/semaine Revenus élevés 1 1 Couscous 1/semaine Revenus faibles 2 à 3/jour (tô) Revenus moyens 1 1/jour (tô) Revenus élevés 1 2 à 3/semaine 21 3 (7) G,D Revenus faibles 3/ jour Degue 1/deux semaines Revenus moyens 1/ 1 à 2 jour 2 à 3/semaine Degue 1/semaine 2 à 3/semaine Dégué 1/jour Revenus élevés 4 (8) 5 (9) 6 (10) 7 (11) 8 (13) 9 (15) G, D,C G, D, C, B Mil décortiqué ; G, B D,G,C F, Zoomkom G, D, B Revenus faibles Bouillie 1/jour Revenus moyens 1 2 à 3/semaine Revenus élevés 1/semaine Revenus faibles 2 à 3/day Zoum-Koum 1/semaine Revenus moyens 2 2/jour 1 a 2/semaine Revenus élevés 2 1/jour 1/mois Revenus faibles 1 2/ jour Dégué 1/jour Revenus moyens 1 2/jour 1/semaine Revenus élevés 1 1/semaine 1/ jour Revenus faibles 1 3/jour Gnon, Couscous 1/semaine Revenus moyens 1 2/semaine 1/ mois Revenus élevés 1 1/mois Revenus faibles 2 1/ jour Boire-boire, couscous 1/ mois Revenus moyens 2 1/jour 1/semaine Revenus élevés 2 1/ jour 1/mois Revenus faibles 2 1/ jour Gnon1/jour Revenus moyens 2 3/semaine 3/semaine Revenus élevés 10 (16) 11 G, D, C G, D, 1/mois Revenus faibles 1 2/jour Couscous, Zoum-Koum 1/mois Revenus moyens 1 2/ jour 1/mois Revenus élevés 1 1/jour 1/semaine Revenus faibles 1b 1/ jour Zoum-Koum,others 1/jour 22 (17) Biscuits 12 (18) G, D, C, B 13 (19) G, D, C, B a. Revenus moyens 1 2 a 3/ jour 1/jour Revenus élevés 1 2 à 3/jour 2/ semaine Revenus faiblesc 3/jour Couscous 1/mois Revenus moyens 1 1/jour 1/ mois Revenus élevés 1 2/mois 1/mois Revenus faiblesd 1/joure Zoum-Koum Revenus moyens 1 1/joure Revenus élevés 1 1/joure “Tô” souvent préparé avec le maïs à cause de sa farine moins chère; toutefois le mil pourrait connaitre un repositionnement sur ce marché en cas de réduction du prix de la farine de mil. Les consommateurs à revenus faibles achètent plus au mois du Ramadan (répondant). c. Les consommateurs à revenus faibles achètent moins du fait des coûts élevés des produits (répondant). d. Les consommateurs à revenus faibles préfèrent acheter la bouillie vendue dans la rue au niveau des quartiers (répondant) e. Si l’on tient compte du “tô” de maïs, il y aurait un doublement de la fréquence de consommation des plats traditionnels. G: Grumeaux; D: Dégué; C:Couscous; B: Bassi; F:farine de mil b. Source: Enquêtes de terrain, 2014 A-2. Description des produits de mil au Mali and au Burkina Faso (enquêtes) Le tô : c’est une pâte consistante préparée à partir de la farine de céréales (mail, maïs, sorgho) et normalement consommé avec une sauce à base de feuilles ou de fruits frais ou séchés et de viande ou poisson et d’ingrédients divers. Sa technologie de préparation suit les étapes suivantes : chauffage de l’eau du cuisson-addition d’un lait de farine-cuisson- retrait d’une partie de la bouillie obtenue-addition de farine-malaxage- addition de la bouilliemalaxage/cuisson jusqu’à épaississement. Les grumeaux de bouillies : ce sont des produits granulés et secs, préparés à partir des céréales comme le mil, le sorgho et le maïs, qui sont retrouvés sur le marché et destinés à la préparation rapide des bouillies. Sa technologie consiste à humidifier la farine, la rouler ou la granuler, la sécher et la calibrer pour obtenir trois à quatre granulométries différentes selon les tamis utilisés. Ces grumeaux sont utilisés dans la préparation des bouillies, généralement consommées le matin par les enfants et les adultes comme petit déjeuner ou le soir, ou encore comme aliment de complément pour les jeunes enfants. Le diagramme de fabrication suit les principales étapes suivantes : réception des grains-nettoyage/épierragedécorticage/dégermage-vannage-lavage-mouture-tamisage-humidification/malaxage-roulagetamisage (facultatif)-séchage-conditionnement/étiquettage-conservation/stockage. 23 Le déguè : ce sont des produits granulés cuits et secs, élaborés à partir des céréales, notamment le mil ou le sorgho rouge pour la préparation rapide du déguè. Sa technologie consiste à humidifier la farine, la rouler ou la granuler, la cuire à la vapeur, la sécher et la calibrer pour obtenir des granulés de taille assez homogène. Ils sont consommés avec du yaourt après humidification comme dessert et à tout moment de la journée par les enfants et les adultes. Sa technologie suit les étapes suivantes : réception des grains-nettoyage/épierragedécorticage/dégermage-vannage-lavage-mouture-tamisage-humidification/malaxage-roulagetamisage (facultatif)-cuisson à la vapeur-séchage-calibrage-conditionnement/étiquettageconservation/stockage. Ces produits font l’objet d’une concurrence assez vive entre les groupements de femmes financés pour la plupart par les Organisations non gouvernementales (ONG). Le couscous : c’est un produit granulé précuit, obtenu de la transformation des céréales, notamment le mil ou de mélanges de plusieurs céréales (mil, maïs, sorgho, blé etc.). Sa technologie de transformation comprend les étapes suivantes : farine-tamisagehumidification/malaxage-roulage-cuisson à la vapeur-séchage-tamisage/émottageconditionnement/étiquetage. C’est un aliment très populaire dans toute l’Afrique de l’ouest où il est consommé avec une sauce à base de poisson ou de viande, généralement accompagnée de légumes et ou de pâte d’arachide. Il peut également être consommé avec du lait simple ou du yaourt additionné de sucre. Le couscous sucré (bassi): c’est un produit granulé cuit, sucré et sec, obtenu de la transformation du mil. Il est consommé après humification avec du lait par les enfants et les adultes à tout moment de la journée. Sa technologie presque similaire à celle du couscous comprend les étapes suivantes : farine-tamisage-humidification/malaxage-roulage-cuisson à la vapeur-séchage-addition d’ingrédients (pâte d’arachide, sucre, sel)-pillage au mortiertamisage-conditionnement/étiquetage. Les farines infantiles : destinées à la préparation des bouillies des jeunes enfants, les farines infantiles sont obtenues de la transformation des céréales, principalement le mil associé à des légumineuses (arachide, haricot, soja etc.) pour en améliorer la qualité nutritionnelle et organoleptique. Ces farines sont soit instantanées, soit à cuire. Sa technologie consiste aux étapes suivantes : réception des matières premières (céréales et légumineuses)nettoyage/épierrage/triage- décorticage des céréales-vannage-lavage-séchage-torréfactiontriage-mouture-tamisage-addition des ingrédients (sucre, additifs)-mélangeconditionnement/étiquetage. Le zoom-koom : il s’agit d’une poudre à base de mil additionnés de divers ingrédients (épices, acidifiant) pour la préparation d’une boisson obtenue par suspension de farine. Sa technologie comprends les étapes suivantes : farine de mil-addition d’ingrédients divers (sucre, épices acidifiants etc.)-conditionnement/étiquetage. Les biscuits de sorgho : Les biscuits sont des petits produits cuits et secs composés essentiellement de farine, de sucre et de matière grasse minimum 10%. Il s’agit d’un groupe de boulangerie fine. Les boules d’akassa (fourra) : Il s’agit d’une pâte cuite et fermentée de mil, mise en forme de boule et généralement recouverte légèrement de farine. Elle est utilisée pour la préparation 24 d’une boisson obtenue par délayage soit dans l’eau, soit dans du lait ou dans du lait caillé. Sa technologie de fabrication comprend les étapes suivantes : humidification de la farinemalaxage- moulage dans des feuilles de kolatier- cuisson dans l’eau-pilage dans un mortier avec addition ou non d’épices et de sucre-mise en forme en boule-enrobage des boules avec de la farine. Le mougoudougou ou déguèdjalan : c’est une pâte en forme de petites boules sucrée consommé comme produit de grignotage composée de farine de mil torréfié, de pâte d’arachide, de sucre, de sel, et d’épices. Sa technologie de fabrication suit les étapes suivantes : farine de mil torréfié-addition d’ingrédients divers (pâte d’arachide, sucre, épices, sel etc.)-pilage-mise en boule. Le malt de sorgho : Le maltage est un procédé qui consiste à faire germer et sécher des graines dans des conditions propices (chaleur et humidité) pour obtenir un produit (le malt), digeste, riche en enzymes, en vitamines et autres composés solubles. Il est utilisé dans la fabrication de la bière locale, le dolo ou pour réduire la viscosité des bouillies. Sa fabrication suit les étapes suivantes : réception de la matière première-nettoyage/lavage-trempage pendant 12 à 48h-germination pendant 2 à 6 jours à la température comprise entre 25 et 35°Cséchage traditionnel ou amélioré- ébarbage-conditionnement/étiquetage. Le sirop de sorgho : il est obtenu à partir d’un mélange de farines de sorgho, de maïs et de soja. Sa fabrication suit les étapes suivantes : mélange de farine-addition d’eau et d’agent de floculation-malaxage-décantation-filtration-cuisson de la pâte dans de l’eau-filtrationfermentation du filtrat-mélange du surnageant et di filtrat-addition de sucres et d’arômescuisson-décantation-filtration-ajout d’additif-cuisson-conditionnement/étiquetage. Le pop-sorgho : ce produit de grignotage, souvent appelé “ amuse-gueule ” est obtenu avec certaines variétés de sorgho connues. La variété Sariaso 10 (sorgho blanc) et la variété Framida (sorgho rouge). Son procédé de fabrication comprend les étapes suivantes : humidification des grains de sorgho-essorage-séchage-friture Le tchobal est une pâte très consistante préparée à partir de la farine de petit mil préalablement transformée en pâte et façonnée en boules cuites dans l’eau bouillante. Il es consommé particulièrement dans la région du sahel par les enfants et les adultes sous forme délayée dans du lait caillé et de l’eau avec du sucre. Sa technologie de préparation suit les étapes suivantes : décorticage des grains de mil-vannage/lavage-mouture-tamisagehumidification-malaxage-mise en boule-cuisson dans l’eau chaude-pilage avec un peu d’eaumise en boule. Le gappal est une pâte de consistance semi-liquide préparée principalement à partir d’une farine de mil de granulométrie très fine et de lait caillé ou de yaourt. Le gout est ensuite relevé par addition du sucre. Sa technologie de préparation suit les étapes suivantes : décorticage du mil-vannage/lavage-séchage-mouture par pillage avec addition d’une petite quantité d’eaudélayage de la pâte obtenue dans du lait-addition de sucre. Le gnon : Il est préparé à partir de la farine de mil et des feuilles de haricot et ensuite cuit à la vapeur. Sa technologie de préparation suit les étapes suivantes: décorticage du mil-vannagelavage-mouture-tamisage-addition de feuilles de haricot pillées-ajout d’ingrédients-cuisson à la vapeur. 25 Boire-Boire; Probablement le meme que Mougou Dji: boisson de mil préparée avec de la farine de mil, de l’eau et du lait. 26