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résultats  tendent  ainsi  à  suggérer  que  les  musulmans  seraient  plus  réticents  à 
utiliser les services de dépôt classiques, mais pas les services de financement. 
Ensuite,  ils  analysent  la  connaissance  et  l’utilisation  des  produits  financiers 
islamiques  sur  une  base  plus  réduite  mais  beaucoup  plus  fine  d’environ  1000 
répondants  par  pays  issus  de  5  pays  (Algérie,  Égypte,  Maroc,  Tunisie  et 
Yémen). 
En termes de connaissance, 48% des individus répondent avoir entendu parler 
des banques islamiques. Cette moyenne sur l’ensemble de l’échantillon reflète 
des différences importantes entre pays : les chiffres vont de 35% en Algérie à 
57%  en  Tunisie.  En  termes  d’utilisation,  l’étude  montre  une  très  faible 
utilisation des produits bancaires islamiques avec 2% des individus qui utilisent 
un service bancaire islamique. Ici les différences entre pays sont mineures avec 
des moyennes entre 1% et 3%. 
Il est particulièrement intéressant d’observer que la connaissance et l’utilisation 
des produits bancaires islamiques sont favorisées par deux facteurs : le revenu et 
l’accès à l’information. En effet, faire partie des 20% d’individus aux plus hauts 
revenus dans un pays augmente aussi bien la connaissance que l’utilisation des 
produits  bancaires  islamiques.  Il  en  est  de  même  en  ce  qui  concerne  le  fait 
d’avoir un accès à Internet ou une télévision à son domicile. 
Enfin, l’étude se termine en demandant aux individus des 5 pays s’ils seraient 
d’accord de payer plus  cher un prêt d’une  banque islamique qu’un prêt d’une 
banque conventionnelle. L’idée est de voir avec un tel scénario hypothétique si 
l’écart en termes de coût pour le client n’entrave pas sa volonté d’utiliser des 
produits bancaires islamiques. 
45% des individus répondent alors préférer un prêt islamique. Cependant 37% 
des  individus  préfèrent  un  produit  conventionnel  ou  n’ont  aucune  préférence. 
Ces chiffres montrent un verre à moitié plein ou à moitié vide. Ils montrent une 
préférence  pour  des  produits  bancaires  islamiques  pour  un  grand  nombre 
d’individus.  Mais  cette  préférence  est  toute  hypothétique  au  sens  où  les 
répondants ne  sont pas  confrontés  réellement  à  ce choix…  Et  même dans  ces 
questions  purement  hypothétiques  où  un  individu  peut  donner  une  réponse 
différente de celle qui lui coûterait dans la réalité, un grand nombre d’individus 
ne  disent  pas  préférer  le  produit  financier  islamique.  Par  ailleurs,  ces  chiffres 
montrent également que les clients sont sensibles à la question du coût quand il 
s’agit de choisir un type de banque pour un financement. 
En  conclusion,  cette  étude  toute  récente  apporte  un  éclairage  particulièrement 
intéressant en ce qui concerne l’impact de la finance islamique sur l’inclusion 
financière.  Celui-ci  semble  ne  pas  devoir  être  surestimé  même  s’il  peut  être 
significatif.