Histoire CRPE
La naissance de lIslam
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LA NAISSANCE DE LISLAM,CONFLITS ET ECHANGES ENTRE
CHRETIENS ET MUSULMANS
L’Islam apparaît en Arabie au VIIème siècle de lère chrétienne. Son
berceau se situe entre deux villes distantes de 400 Kms et relativement proches
de la Mer Rouge : La Mekke (La Mecque, en arabe Maka) et Médine (Al-Madina).
La première est une cité caravanière, dans une vallée aride, qui vit
du transport et du trafic de marchandises de lInde vers lOccident
par lOan Indien. Elle possède le sanctuaire du temple cubique
(Kaaba), panthéon du pèlerinage des arabes païens. Ses habitants
sont de la tribu des Quraysh. Cest une société de commerce,
matérielle où se retrouvent également abyssins et persans.
La seconde est au contraire au milieu dun vaste oasis. Sa population
rurale est composée dArabes païens et dArabes judsés (qui
seront plus tard éliminés). Médine (LA Ville, sous-entendu du
Prophète) est ancienne, appelée Yathrib par les babyloniens.
Au moment où apparaît l’Islam, un conflit entre Byzance et la Perse se
roule aux portes de lArabie et se répercute sur les transactions commerciales
entre lInde et la Méditerranée. Certaines routes sont alors bloquées et
toures vers des régions épargnées par la guerre. Il existe également un
paganisme arabe, polythéiste, qui associait un dieu créateur supérieur à dautres
divinités. Personne ne fendit cette foi penne contre les musulmans
(contrairement aux Juifs et aux chrétiens) ce qui semble signifier que cette
religion était agonisante.
I. Le Prophète et l’Empire
En 570, nt à la Mecque Muhammad ibn AbdAllah (Mahomet). A la mort
de sa mère, il est recueilli par son oncle paternel, Abu Talib, le père lAli. Il est
gardien de mouton. A 25 ans, il est caravanier au service dune riche veuve,
Khadija, qu’il épouse ; elle lui donnera plusieurs enfants dont Fatima qui épousera
Ali.
a. La révélation
Vers 610, il a une quarantaine dannées au moment il a ses premières
visions alors quil fait une retraite dans le désert. Il se lance dans la récitation
dun texte que sa vision lui enseigne. A partir de 612, la vision reprend de
manière régulière et il se met à transmettre ces messages à ses concitoyens, au
nom de Dieu. Il tient le rôle du Propte, le dernier venu, le sceau après
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Abraham et Moïse. Ces messages sont rassemblés dans un recueil appelée Coran
(al-Qur’an), la « récitation », le « texte sacré que lon récite ».
Dès le début, quelques Mekkois y croient (des amis fidèles puis dhumbles
marginaux) et se conforment aux enseignements du Coran. Ils vécurent 10 ans à
la Mecque et atteignirent peut-être les 200 vers 622. Mais ils durent s’expatrier
pour fuir les persécutions.
b. L’hégire
Ils partent pour Médine. Cette ane dexode, lhégire, est tenue pour lan
I dune nouvelle ère, musulmane celle-ci. Durant dix ans Mahomet sest rattaché
à la tradition biblique (prière, surrection ; unité, bonté de Dieu ; protection,
châtiments). Il se place aussi dans la lignée des patriarches et des prophètes,
tels Noé ou Moïse, que Dieu protégeait.
Pour autant il commence à prendre quelques « libertés » avec la tradition.
Le Coran ayant été révélé aux Arabes pour les Arabes, la prière ne doit plus
s’effectuer vers Jérusalem mais La Mecque. C’est là également quil rompt avec
les Juifs qui critiquent vertement ses formations de la Bible. Au départ, les
deux communautés jeûnent ensemble (fête de lexpiation) puis Mahomet fixa un
mois de jeune (Ramadan), pour lébrer la victoire de Badi contre les Mekkois
(624).A Médine, la communauté devient le noyau dun véritable État, politique,
militaire et religieux ; un régime théocratique dont la vie est guidée par le Coran.
A cette date apparaissent les versets législatifs et politiques. Outrelélimination
des tribus juives de Médine, les partisans de Mahomet pratiquent des razzias
sur les communautés païennes idolâtres puis en 630, ils sattaquent à la Mecque
et soumettent la ville. C’est le début dun pèlerinage doù furent exclus les non-
musulmans ; la ville devient cité sainte de l’Islam.
c. La crise de succession et la conquête
En 632, Mahomet meurt sans héritier mâle et sans avoir clairement
sig son successeur. Les musulmans entrent alors dans une grave crise
politique et religieuse opposant :
Les sunnites, pour lesquels le successeur ne doit être quun
remplaçant du propte chargé de perpétuer et dappliquer sa
pensée filement, en toute orthodoxie (sunna)
Les chiites, qui s’en remettent au gendre de Mahomet, Ali, et à ses
descendants.
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Source : Manuel de 5ème, Hatier,
Au-delà de cela, l’Islam naissant connt une expansion foudroyante et
triomphale : après le contrôle de lArabie, vient la Syrie, la Mésopotamie, la
Perse, lEgypte et la Cynaïque, la Tripolitaine et le Maghreb. En Orient,
lAfghanistan, le Turkestan Chinois et le Pendjab.
C’est sous les successeurs (califes) de Mahomet que l’Islam prend une
dimension universelle et s’arrache à ses origines arabiques. Bien que tous
Mecquois, tous familiers du propte, les 4 califes (inspirés) qui se succèdent
jusquen 661 soumettent l’Egypte et la Syrie, arrachées à lempire byzantin, et la
Perse sassanide, dont la langue et la culture sont étrangères au monde arabe.
Puis de graves dissensions sur la succession aboutissent à la première guerre
civile de lIslam et au schisme entre la minorité chiite (partisans dAli, cousin et
gendre du Propte) et la majorité « orthodoxe » sunnite. Les chiites attribuent
la légitimité de la succession aux descendants de Mahomet, les imams, leur
reconnaissant en outre le droit dinterpréter le Coran. Pour les sunnites, le
message du Coran est clos à la mort du Propte.
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Source : cyberatlas historique dAlain Houot ; http://perso.numericable.fr/~alhouot/alain.houot/
C’est la dynastie sunnite des Ommeyades réditaire qui lemporte et
s’installe à Damas, en Syrie. Elle soumet difficilement le Maghreb berre,
lEspagne entre 711 et 725 (Al-Andalus est fon en 755), mais échoue devant
les Francs chrétiens de Charles Martel (Poitiers, 732) et les Byzantins
(Constantinople, 718). Ils ravagent tout de même la Septimanie (Narbonnaise)
entre 719 et 752 avant dêtre chassés par pin le Bref.
Lhostilité anti-arabe se veloppant, une nouvelle dynastie – les
Abbassides appuyés par des Persans usurpe le califat et fonde une nouvelle
capitale à Bagdad, sur les rives du Tigre. Lempire s’étend alors de lAtlantique
jusquà l’Indus. Quelques centaines de milliers de combattants, animés de lesprit
du jihad, ont soumis un sixième de lhumanité. Les conquérants sappuient sur une
foi missionnaire, une langue commune, les « fonctionnaires » des empires perses
et byzantins et leur tolérance des peuples soumis (juifs et chtiens obtiennent
le statut de dhimmis, qui leur permet de conserver leur religion et leurs
coutumes moyennant un tribut).
Toutefois, limmensité de lempire, la diversité ethnique et linguistique des
populations face à la minorité arabe des vainqueurs provoquent le
morcellement du territoire et lapparition de califats indépendants (le califat
ommeyade de Cordoue) ou de dynasties locales héréditaires (dans lactuelle
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Tunisie notamment). Le pouvoir temporel des califes ne cesse de décliner, jusqu’à
la destruction de Bagdad par les Mongols en 1258, entraînant dans sa chute la
domination de la langue et de la culture arabes.
« A la fin du XV° siècle, les deux
tiers au moins des populations de l’islam vivaient sous des rois qui parlaient
persan et ignoraient larabe »
(Gabriel Martinez-Gros,
LHistoire,
janvier 2003).
Tout lest de laire musulmane, à partir de lAnatolie conquise par les Turcs
ottomans, est indifférente au califat, à larabe et à la descendance du prophète.
Louest de cette aire, devenue « le monde arabe », reste attace aux origines
arabes de l’islam et aux privilèges des descendants du Propte (cest le cas de
la monarchie chérifienne du Maroc).
II. Le Coran et l’Islam
L’Islam
signifie la « soumission » à un Dieu unique exigeant et omnipotent,
Allah (cétait le nom de la principale divinité du panthéon polythéiste du sud-
ouest de la péninsule arabique). Le propte Mahomet annonce une nouvelle
Alliance entre les Arabes et Dieu pour accomplir la Loi du Dieu unique, dans
lattente du Jugement dernier et de la surrection des corps pour les fidèles,
au paradis ou en enfer.
a. La récitation
Cet enseignement est oral (il semble que Mahomet ne savait ni lire ni
écrire). Il revient au troisième calife Othman de fixer par écrit, une vingtaine
dannées plus tard, la Révélation divine : cest le Coran (daps le mot arabe,
Qr,
qui signifie citation). Il comprend 114 sourates (chapitres) divies en 6226
versets, classées par ordre décroissant de longueur (à part la première, dite
liminaire,
Fâtiha
).
Le Coran est rédigé en arabe et fixe dès les VIIIème- IXème siècles
lexcellence littéraire (à lorigine de larabe classique par rapport à larabe
dialectal). Langue de la Révélation choisie par Dieu pour parler aux hommes,
larabe fait du Coran, pour ses files, un livre intraduisible et la langue sacrée
des rites et des prières (même dans les pays musulmans non arabophones). Le
Coran est lun des 3 piliers de la religion et de la civilisation islamique, avec les
hadith
(les dits et les faits du propte) et la
Sira
(exemples de la vie de
Mahomet) : l’ensemble constitue la
sunna
, la Tradition (au moins pour la majorité,
dite sunnite, des musulmans).
Cette sunna dinspiration religieuse réglemente aussi toute la société (le
culte, mais aussi le droit, les rapports familiaux, sociaux et internationaux).
Cette loi coranique, qui réglemente le droit civil, commercial, pénal, c’est la
charia.
Beaucoup dEtats musulmans modernes ont abandonné, depuis le milieu du
XIXème siècle, certaines de ces règles pénales.
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