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Madagascar
2012
Madagascar
L’année 2011 a émarquée par la poursuite de la crise politique à Madagascar qui continue d’avoir des
répercussions sur la situation économique et sociale du pays. Le pays a donc enregistré une faible
croissance du PIB en 2011, estimée à 0.6 %. Cependant, les prévisions indiquent que le rythme de la
croissance devrait s’accélérer en 2012 (2.4 %) et 2013 (4.5 %).
La crise politique a également freiné, voire arrêté la plupart des réformes du secteur public. Cependant,
grâce à la poursuite de la politique d’austérité budgétaire, le déficit budgétaire a été contenu à 1.3 % du
PIB en 2011 et devrait rester au même niveau en 2012.
L’emploi des jeunes reste une préoccupation majeure avec un taux de chômage des moins de 25 ans de 5.9
% contre un taux global de 3.8 %. Le chômage touche plus les jeunes en milieu urbain (8.9 %) que rural
(3.9 %). Cependant, ces faibles taux dissimulent en réaliun taux de sous-emploi qui est plus explosif. Le
pays dispose dun programme national de soutien à l’emploi mais l’instabilité politique et institutionnelle
actuelle n’a pas permis d’atteindre les résultats escomptés.
Vue d'ensemble
L’année 2011 a été marquée par la poursuite de la crise politique à Madagascar. Cette crise continue d’avoir des
répercussions sur la situation économique et sociale du pays. La hausse des prix du pétrole et des denrées
alimentaires, combinée à une mauvaise pluviométrie a eu également un impact sur l’activité économique en
2011. Ainsi, la croissance du PIB réel a atteint 0.6 %, taux proche de celui de l’année 2010 (0.5 %). Le rythme
de la croissance devrait s’accélérer en 2012 et 2013 pour sétablir respectivement à 2.4 % et à 4.5 %. Cette
évolution serait liée d’une part, aux perspectives de sortie de crise politique qui se dessinent à la faveur de la
signature le 17 septembre 2011 de la feuille de sortie de crise, et d’autre part, au dynamisme du secteur
minier. Toutefois, la persistance de la crise économique actuelle dans la zone euro pourrait compromettre cette
dynamique. En effet, l’aaiblissement de la demande européenne des produits malgaches et la hausse du
chômage en Europe, pourraient affecter les exportations vers ce continent et le secteur touristique malgache.
Par ailleurs, grâce à la poursuite de la politique d’austérité budgétaire, le déficit budgétaire a été contenu à 1.3
% du PIB en 2011 et devrait rester au même niveau en 2012. La variation annuelle des prix à la consommation
sest établie à 9.5 % en 2011, ce niveau élevé est imputable surtout au renchérissement des prix des produits
alimentaires et du pétrole. Le déficit du compte courant sest amélioré à 3.4 % du PIB, contre 9.7 % en 2010.
Cette amélioration résulte d’une reprise des exportations des biens alors que les importations des biens ont
reculé, en raison de la baisse de l’activité économique. Les années 2012 et 2013 connaîtront une légère
dégradation du solde courant dont le déficit devrait passer respectivement à 4.4 % et à 4.7 %, liée à la reprise
progressive des importations de biens consécutive à la normalisation de la situation politique du pays.
Les faibles performances de l’économie malgache depuis le début de la crise politique se sont traduites par une
forte détérioration des conditions de vie des populations. En effet, selon l’enquête périodique auprès des
ménages de 2010, 76 % des Malgaches étaient considérés comme pauvres en 2010 alors qu’ils n’étaient que de
68 % en 2005. Le virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immunodécience acquise (VIH/SIDA)
demeure le seul domaine pour lequel les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) seront désormais
atteints.
Selon cette même enquête, la situation du marché du travail à Madagascar se caractérise par un chômage
relativement faible (3.8 %) et par un taux de sousemploi très élevé (67.2 %) à cause de l’inadéquation de
l’emploi ou de la durée du travail. Les jeunes sont les plus concernés par les phénomènes de chômage et de
sous-emploi. Madagascar dispose d’une politique nationale de l’emploi (PNE) dont la mise en œuvre se fait à
travers un programme national de soutien à l’emploi (PNSE).
Toutefois, l’instabilité politique et institutionnelle actuelle n’a pas permis d’atteindre les résultats escomptés.
Ainsi, les mesures concrètes visant à favoriser l’entrée des jeunes sur le marché du travail sont mal connues et
leur évaluation n’est pas toujours aisée par manque de données statistiques. L’inadéquation entre la formation
acquise et les compétences exigées notamment par les entreprises du secteur privé constitue un problème
majeur et le système de recherche d’emplois n’est pas efficient. Compte tenu de l’importance de la jeunesse au
sein de la population, la promotion de l’emploi des jeunes devrait constituer une préoccupation majeure des
autorités malgaches. Dans ce contexte, au sortir de la crise politique, une priorité devrait être donnée à la mise
en place de programmes spécifiques de soutien à l’emploi des jeunes.
Perspectives économiques en Afrique 2012
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http://dx.doi.org/10.1787/888932623972
http://dx.doi.org/10.1787/888932605390
Figure 1 : Taux de croissance du PIB réel (Australe)
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Tableau 1 : Indicateurs macro-économiques
2010 2011 2012 2013
Taux de croissance du PIB réel 0.5 0.6 2.4 4.5
Taux de croissance du PIB réel par habitant -2.4 -2.3 -0.5 1.7
Inflation IPC 9.2 9.5 8.3 8.2
Balance budgétaire % PIB -0.9 -1.3 -1.3 -1.2
Balance courante % PIB -9.7 -3.4 -4.4 -4.7
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Taux de croissance du PIB réel (%) Afrique australe - Taux de croiss ance du PIB el (%) Afrique - Taux de crois s ance du PIB el (%)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
-5%
-2.5%
0%
2.5%
5%
7.5%
10%
12.5%
Crois s ance réelle du PIB (%)
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http://dx.doi.org/10.1787/888932625948
Développements récents et perspectives
Tableau 2 : PIB par Secteur (en pourcentage du PIB)
2006 2010
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 27.5 28
Agriculture, élevage, sylviculture et pêche - -
dont agriculture - -
Mines et extraction 0.2 0.2
dont pétrole - -
Industries manufacturières 14.6 8.7
Electricité, gaz et eau 3.7 3.9
Electricité, eau et assainissement - -
Construction 1.2 1.3
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants 19.5 21
dont hôtels et restaurants - -
Transports, entreposages et communications 10.5 11
Transport et stockage, information et communication - -
Finance, immobilier et services aux entreprises 1.1 1.7
Intermédiation financière, services immobiliers, services aux entreprises et autres services - -
Services des administrations publiques 7.2 6.9
Administration publique et défense, sécurité sociale, éducation, santé et travaux sociaux - -
Administration publique, éducation, santé - -
Administration publique, éducation, santé et autres services sociaux et personnels - -
Autres services communautaires, sociaux et personnels - -
Autres services 14.5 17.3
Produit intérieur brut aux prix de base / au coût des facteurs 100 100
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants - -
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Le taux de croissance du PIB est estimé à 0.6 % en 2011, en quasi-stagnation par rapport à son niveau en 2010
qui était de 0.5 %. La croissance a été tirée en 2011 essentiellement par les secteurs secondaire et tertiaire qui
ont progressé respectivement de 2.7 % et de 2.1 % par rapport à 2010. La croissance du secteur primaire a été
négative (-2.3 %), liée surtout à la contreperformance du secteur agricole, qui s’explique par les conditions
pluviométriques défavorables et les perturbations cycloniques récurrentes. Le secteur minier reste l’un des
principaux moteurs de la croissance en 2011 : le taux de croissance des industries extractives a atteint 25.9 %.
Les branches du secteur secondaire les plus performantes ont été les industries des boissons, du papier et
alimentaire. Au niveau du secteur tertiaire, celles-ci sont constituées des banques, des télécommunications et
du transport, soutenu par l’activité touristique. En effet, l’année 2011 a été marquée par une reprise de
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l’activité touristique1 avec 225 055 touristes en 2011 contre 196 052 en 2010, soit une hausse de 14.8 %.
Du côté de la demande, l’investissement global s’est contracà 14.9 % du PIB en 2011 contre 18.8 % en 2010,
sous le double effet du recul de l’aide au développement et de la fin de la phase de construction et d’installation
des grands projets miniers. En termes réels, cette baisse est de 11.2 % par rapport à l’année écoulée et a
toucautant l’investissement public (-8 %) que privé (-12 %). En volume, la consommation totale a connu une
faible augmentation de 1.1% en 2011 par rapport à 2010. Cette hausse a toutefois été plus importante pour la
consommation privée (+1.2 %) que publique (+0.7 %). Rapportée au PIB, la consommation totale sest établie à
93% en 2011, en baisse de 2.7 points de pourcentage par rapport à 2010. Cette chute est liée surtout au recul
de la consommation privée qui est passée de 86.3 % du PIB en 2010 à 83.6 % du PIB en 2011. La consommation
publique quant à elle est restée stable à 9.5 % du PIB, contre 9.4 % en 2010.
La signature de la feuille de route de sortie de crise politique le 17 septembre 2011 et le dynamisme du secteur
minier devraient avoir des effets positifs sur la croissance qui devrait atteindre en 2012 et 2013 respectivement
2.4 % et 4.5 %. L’année 2012 ne marquera pas encore le retour complet de l’aide extérieure.2 Toutefois, si
l’organisation des élections législatives et présidentielle se déroule de façon transparente et sans contestation
possible comme prévu en 2012, alors l’année 2013 sera marquée par un retour plus accentué de l’aide
extérieure qui finance environ 70 % de l’investissement public, ce qui créera également un environnement plus
propice aux activités du secteur privé.
Le secteur minier restera le principal moteur de la croissance en 2012 et 2013 avec l’entrée en production du
plus grand projet minier du pays (Ambatovy). Le secteur tertiaire bénéficiera de la relance du secteur
touristique. Enfin, les performances de l'agriculture devraient rester modestes en 2012 et 2013 au regard des
perturbations pluviométriques et cycloniques fréquentes.
Du côté de la demande, l’investissement total progressera à 2.2 % en 2012, puis à 8.6 % en 2013. Elle
représentera 14.5 % en 2012 et 14.4 % en 2013 du PIB. Avec les dépenses liées à l’organisation des élections
en 2012 estimées à 45 milliards MGA (22.5 millions USD) et celles consécutives à la normalisation de l’activité
économique en 2013, la consommation totale devrait croitre en volume de 1.3 % en 2012 et de 4.1 % en 2013.
Elle devrait sétablir à 93.7 % du PIB.
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