DISSERTATION
Sujet : Une croissance élevée est-elle compatible avec un développement durable?
Document1 : Prévisions globales
Date
Population
mondiale
(milliards)
PIB mondial
(1012 $/an)
Coefficient
de revenu
par habitant
Concentration
de CO2 (ppm)
Hausse
mondiale des
températures
(degrés)
Elévation du
niveau de la
mer (cm)
1990
5,3
21
16,1
354
0
0
2000
6,1-6,2
25-28
12,3-14,2
367
0,2
2
2050
8,4-11,3
59-187
2,4-8,2
463-623
0,8-2,6
5-32
2100
7,0-15,1
197-550
1,4-6,3
478-1099
1,4-5,8
9-88
Special Report on Emission Scenarios. GIEC, 2000.
Les deux chiffres séparés par un tiret correspondent à la fourchette de prévisions, selon les différents scénarios.
Le coefficient de revenu mesure l’écart de revenu entre P.E.D. et pays dévelops.
Ppm : parties par millions (unité de mesure de la concentration).
Document 2 : politique climatique et stratégie de Lisbonne
En 2020, l'Union européenne devra pouvoir réaliser un PIB équivalent à deux fois celui d'aujourd'hui pour un input
énergétique de 20% inférieur ! Cela dépasse de loin toutes les hypothèses et résultats actuels en matière de développement
de l'intensité énergétique*. Et ce serait à n'en pas douter unfi majeur pour l'UE. Rappelons que la faible croissance de
ces 15 dernières années s'est accompagnée d'une augmentation assez importante de la consommation énergétique.
Donc, l'Union européenne doit renforcer son efficacité de façon à dissocier la croissance économique des inputs
énergétiques et des émissions de CO². Ainsi seulement, me semble-t-il, pourrons-nous parvenir à une certaine harmonie
entre le processus post-Kyoto et la stratégie de Lisbonne*. Cette perspective ne semble pas inaccessible car, au cours des
dernières 15 années, nous n'avons pas fait grand-chose pour améliorer l'efficaciénergétique et réduire l'intensité
énergétique. Depuis 1990, la baisse de l'intensité énergétique** n'a été que de 30%. La marge de manoeuvre reste énorme.
Dieter Ewringmann, La politique climatique post-Kyoto à la lumière du processus de Lisbonne, avril
2005
* intensité énergétique : la quantité d’énergie nécessaire pour produire un euro de valeur ajoutée
** Stratégie définie en 2000 par le conseil européen : « Devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde,
capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion
sociale ». Cette stratégie a été recentrée sur les objectifs de croissance en mars 2005 : « ce qu’ils [les européens] veulent c’est de l’emploi » a déclaré
C. Junker.
Document 3 : Conséquences économiques du chauffement climatique
Le changement climatique affectera les éléments fondamentaux de la vie d'individus du monde entier – accès à
l'eau, production de nourriture, santé et environnement. Des centaines de millions de gens pourraient souffrir de la faim,
de manque d'eau, d'inondations au fur et à mesure que le monde se réchauffera.
En utilisant les résultats des modèle économiques, l'étude [que nous avons menée] estime que si nous ne
réagissons pas, le coût total et les risques induits par le changement climatique seront équivalent à la perte de 5% du
produit intérieur brut mondial par an, dans les années qui viennent et pour toujours. Si un plus grand éventail de risques et
d'impact sont pris en compte, l'estimation des dommages pourrait s'élever à 20% du produit mondial. A l'inverse, le coût
de l'action (réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière à éviter les plus graves conséquences du changement
climatique) serait limià 1% du produit mondial chaque ane.
Les investissements entrepris pendant les 10-20 prochaines années auront un effet profond sur le climat de la
deuxième partie de ce siècle et du siècle suivant. Nos actions, aujourd'hui et dans les décennies qui viennent, pourraient
créer des risques d'effondrement économique et de perturbation sociale d'ampleur similaire à ceux associés aux guerres
mondiales et la grande dépression de la première moitié du 20ème siècle. Et ces changements seront difficiles à inverser,
voire irréversibles.
Stern Review. The Economics of climate change. 2006.
Document 4 : interactions entre climat et choix socioéconomiques
Rapport d‘évaluation du groupe dexperts intergouvernemental sur le changement climatique. 2001
Document 5 : forestation, changement climatique, et biodiversité
« Une course de vitesse est engagée à l'échelle planétaire pour préserver un bien commun universel : les millions de kilomètres carrés
de forêts qui contribuent à l'équilibre de la nature et du climat. Au rythme actuel, plus de 140 000 km2 de forêts sont truits chaque
année, soit à peu près la superficie de la Grèce. Mercredi 25 mai, à New York, lors de la 5e édition du Forum sur les forêts des
Nations unies (UNFF), la Banque mondiale et le World Wildlife Fund (WWF) réunis au sein de l'Alliance pour la forêt (Forest
Alliance) ont à nouveau tiré la sonnette d'alarme.
"Les forêts à haute valeur écologique et économique comme les forêts boréales de l'extrême orient russe, celles des basses terres de
Sumatra, les forêts tropicales d'Amazonie et du Congo sont en train de disparaître sous l'effet d'abattages sauvages et des coupes
illégales ou peu réglementés ainsi que du défrichage agricole", affirme le directeur général du WWF, Claude Martin. Les chiffres
sont là : 280 000 m2 de forêts disparaissent chaque minute.
La mise en garde lancée à New York par la Banque mondiale et le WWF rappelle à la communauté internationale qu'il faut agir vite.
La préservation de l'environnement, et donc de la fot, est un des huit objectifs du Millénaire, lancé en 2000 par les Nations unies »
Babette Stern, « La déforestation de la planète prend des proportions alarmantes », Le Monde, 25.05.05
Document 6 : Croissance et protection de l’environnement
« Un certain nombre de facteurs expliquent pourquoi la protection de l’environnement s’accroît avec la prospérité et le niveau de
développement. Il est difficile de donner la priorià un environnement sain lorsqu’on sait à peine comment on va se procurer son
prochain repas. La lutte pour atténuer la misère et la faim passe avant la conservation de la nature. C’est seulement lorsque notre
niveau de vie augmente que nous commençons à accorder de l’importance à l’environne ment et aux moyens de l’aliorer. L’Europe
est passée par cette étape, et les pays en développement y sont aujourd’hui. Pour y arriver, les gens doivent pouvoir s’exprimer et
mobiliser l’opinion publique dans un contexte démocratique, sinon leurs préférences ne pourront se concrétiser dans la réalité. Le
saccage de l’environnement est pire sous les dictatures, mais c’est la prospérité et la mentalité des habitants qui font qu’il est plus
facile de protéger l’environnement dans une société riche. Un pays riche a les moyens de s’attaquer aux problèmes écologiques; il
peut développer des techniques qui aident à réduire la pollution des filtres non pollueurs ou des méthodes de traitement des eaux
usées, par exemple — et nettoyer les dégâts déjà faits (…)
Il est certain que certaines des matières premières que nous utilisons aujourd’hui, avec les quantités qui existent, ne pourraient suffire
pour la planète entière si tout le monde en consommait autant. Mais cette constatation n’a pas plus de pertinence que celle d’un
homme de l’âge de pierre qui déclarerait que si tout le monde atteignait son niveau de consommation, il n’y aurait pas assez de
pierres, de sel et de fourrure pour tes satisfaire tous. La consommation de matières premières n’est pas un phénomène statique.
Lorsque plus de gens atteignent des niveaux de prospérité élevés, on se met à chercher de nouvelles sources de matières premières.
L’homme améliore constamment la technologie pour exploiter des matières,premières qui étaient auparavant inaccessibles. Ces
innovations permettent d’utiliser plus efficacement les vieilles sources et de transformer des déchets en matières utilisables. »
Johan Norberg, « Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste », 2003
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