James Cook et Lapérouse, les gentlemen`s - culturo.c.la

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"James Cook et Lapérouse, les gentlemen's explorateurs"
29.04.2010 - Voyage ! Voyage !
« James Cook et Lapérouse, les gentlemen’s explorateurs » Les Jeudis de La Culturothèque Le 29 avril
2010
Pendant tout le Moyen Age, les récits de voyages qui parlaient d’animaux exotiques et de plantes fabuleuses
attiraient un large public, à la Renaissance on s’intéresse plutôt au monde naturel : de riches bourgeois rassemblent
des collections de « curiosités » mais il faut attendre Christophe Colomb qui découvre l’Amérique (1492) et
Fernand de Magellan, le premier Européen à naviguer sur le Pacifique (1520) pour parler de « grands explorateurs ». Ce
sont les Espagnols et les Portugais qui, installant leur empire en Amérique[1], ramènent des légendes Incas racontant
que, loin dans la mer de l’ouest, une terre riche devait exister : la fameuse « Terra Australis Incognito ». Les
géographes se mettent à croire à cet immense territoire qui devait exister dans le sud de l’Océan pour
contrebalancer les continents de l’hémisphère Sud. Le flibustier Francis Drake qui rentre intact à Plymouth en
1580, après avoir parcouru le deuxième tour du monde et après une incursion dans l’Océan Pacifique
s’est intéressé, on peut le dire, d’une autre façon à la « Terra Australis Incognito ». Ce sont les hollandais
qui découvrent pour la première fois la véritable Australie (1605) et pendant 20 ans de nombreux bateaux accostent
dans la « Nouvelle Hollande » avant qu’Anthony Van Diemen charge Abel Tasman de rechercher la terre du sud
en passant par l’est. Il découvre ce que l’on appelle la Tansmanie et la Nouvelle Zélande. Les Hollandais
ne se satisfaisaient pas de l’Australie car elle ne paraissait rien posséder de ce qu’ils désiraient : ils
montraient de l’or, de l’argent et des épices aux Aborigènes mais tout cela leur était inconnu et ne les
intéressait pas du tout. Le Boucanier anglais William Dampier non plus n’était pas impressionné par
l’Australie mais les récits des ses aventures dans le Pacifique toujours à la recherche de la terre Australe suscite
l’intérêt de son Pays pour le Pacifique. C’est dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle que l’on
voit les navires français et britanniques rivaliser d’audace et s’aventurer vers le Pacifique afin de fonder des
colonies et des marchés commerciaux après que les deux pays ont cessé de s’affronter en Amérique du Nord et
aux Indes. Le Capitaine Wallis découvre Tahiti et Philippe Carteret Pitcairn dans les années 1760…. En 1768
Louis Antoine de Bougainville gagne Tahiti où il est accueilli par des indigènes chargés de présents [2]. Bougainville
arrive jusqu’à la côte orientale de l’Australie qu’aucun explorateur blanc n’avait encore pu
apercevoir, mais les Récifs de la Grande Barrière de Corail le contraint à obliquer vers le Nord. Il boucle le premier tour
du monde en bateau réalisé par un Français. A cette époque les représentations européennes du globe était comme
un puzzle dont le dessin d’ensemble échappait encore. Le premier à les préciser a été James Cook lors de son
premier voyage. Il contourne le Cap Horn en 1769 avant de se rendre à Tahiti, en Nouvelle Zélande et continue
jusqu’au littoral est de l’Australie après avoir exploré et baptisé la Botany Bay. Il remonte et explore la
Nouvelle Galles du Sud. Lors de son deuxième il franchit le cercle antarctique, se rend à l’île de Pâques et aux
Marquises. Lors de son troisième voyage il découvre les îles Hawaï où il trouve la mort. Les principales découvertes
dans le Pacifique sont désormais accomplies. En France, en février 1785 le directeur des Ports et Arsenaux dit à Louis
XVI, « Sire pourquoi Votre Majesté n’enverrait-elle pas une expédition française explorer le Pacifique ? Nos marins
pourraient trouver de nouveaux territoires de chasse à la baleine, établir le commerce de fourrures avec les habitants du
continent nord américain, nouer des contacts commerciaux avec la Chine et le Japon…). Captivé par les récits de
Bougainville et surtout de Cook le roi se pose la question : « qui sera le James Cook Français ? ». Le Ministre de la Marine
lui recommande le capitaine de vaisseau Jean-François de Galaup de Lapérouse.
JAMES COOK Il est né le
27 octobre 1728. Son père était valet de ferme mais a pu suivre une éducation élémentaire à l’école du village
de Marton (Yorkshire). A 13 ans il travaille avec son père à la gestion de la ferme et à 16 ans il est employé chez un
épicier du port de Staithes. La légende dit que c’est là qu’il tombe amoureux de la mer. Il devient apprenti
chez les armateurs Walker à Whitby. Le charbon était transporté dans des petits bateaux spécialement construits à cet
usage que l’on appelait les « chats de Whitby » que James a appris très vite à manier avec expertise. A Whitby,
Cook apprend aussi les mathématiques et l’art de la navigation. En 1755 on lui offre le commandement
d’un navire. On ne sait pas pourquoi James Cook refuse et s’engage comme simple matelot à la Royal
Navy. Il participe activement à la guerre de 7 ans, il monte rapidement en grade et était capitaine du Pembroke le 18
septembre 1759 en service auprès de Wolfe lors de la prise de Québec. Il est récompensé pour ses services par une
prime de 50 Livres pour « son infatigable activité et sa grande maîtrise du pilotage ». 2 ans après de retour en Angleterre
il se marie avant de repartir l’année suivante pour explorer le littoral de la Terre-neuve et du Labrador. Les cartes
qu’il dresse et ses rapports détaillés sur une éclipse de soleil qui est survenue en août 1766 ne laissent aucun
doute sur ses compétences. James Cook a tout juste 40 ans lorsqu’il se voit confier par l’amirauté le soin
de mener une mission de première importance : observer le passage de Vénus devant l’astre solaire, évènement
devant se traduire selon l’astronome Halley, le 3 juin 1769. Premier voyage : L’amirauté en fait lui confie
une mission secrète en plus de calculer la distance entre la terre et le soleil. Il embarque sur l’Endeavour, un
charbonnier de Whitby, avec un équipage supérieur à la moyenne de l’époque et onze scientifiques dont un
astronome pour mesurer la distance séparant Vénus du Soleil. Le but était de se rendre sur l’île George III, ou
l’île Wallis découverte quelques mois plus tôt par le Britannique Wallis que l’on a baptisé plus tard « Tahiti ».
Arrivés sur l’île le 13 avril 1769 il fait construire un petit fort et un observatoire en prévision du transit de Vénus et
l’observation est dirigée par Charles Green assistant de l’astronome de la Royal Navy. Une fois les
mesures prises on s’aperçoit que les trois mesures qui ont été relevées variaient bien plus que la marge
d’erreur anticipée prévoyait. Mais l’éclipse avait été observée !
James Cook avait désormais la
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possibilité de briser les cachets de sa lettre de mission : il devait se diriger vers le sud jusqu’au 40ème parallèle
pour trouver l’insaisissable « Terra Australis Incognita » et… si cette excursion n’apportait rien, il
devrait mettre le cap à l’ouest pour chercher cette terre entre le 40° et le 35° paralèlles ou aborder « la côte orientale
du pays découvert par Tansman et aujourd’hui appelé Nouvelle Zélande ». Cook doutait de l’existence
de ce Continent. Il ne peut pas partir tout de suite de Tahiti pour plusieurs raisons : alors que Cook avait réussi à les
préserver du scorbut, les hommes de l’équipage étaient atteints de maladie vénérienne. Après avoir exploré
les îles Leeward, Cook se dirige vers le Sud mais le climat l’oblige à obliquer vers le nord-Ouest début septembre.
Il atteint le 40° parallèle mais il ne trouve aucune trace de la « Terra Australis » et, conformément à ses instructions il
parvient en Nouvelle Zélande en octobre. Il débarque dans une baie appelée « Pauvreté » et est obligé de faire feu sur
les Maoris qui sont hostiles. James Cook regrette d’avoir tué deux ou trois personnes. Le 1er avril 1770 il quitte
la Nouvelle Zélande pour aborder le littoral de la Nouvelle Hollande, qu’aucun Européen n’a jamais
visité. Il débarque tout d’abord à un endroit qu’il baptise « Botany Bay » en raison des nombreuses plantes
inconnues qui s’y trouvaient. Des aborigènes tirent des flèches contre eux mais elles ne sont pas empoisonnées
et Cook fait donner quelques coups de mousquet en l’air et ne trouvera aucune résistance pendant la semaine
qu’ils passeront à explorer la baie. Lorsqu’ils repartent ils aperçoivent ce qui deviendra Sydney plus tard
mais ne réussissent pas à l’aborder. En remontant sur la côte Est, le 11 juin l’Endeavour s’échoue
sur les récifs de la Grande Barrière. Au bout de fantastiques efforts, le bateau est délivré mais il faut rester deux mois à
ce qui deviendra Cooktown pour réparer. Ils en profitent pour étudier les kangourous. Le navire n’est pas tout à
fait réparé lorsqu’il repart (21-08-1770) pour le promontoire nord-est de l’Australie que Cook baptise le
« Cap York » avant de le contourner par l’est et découvrir le futur « Endeavour Strait » entre le continent de
l’île du Prince de Galles. Il fait officiellement de l’Australie Orientale le territoire britannique de la Nouvelle
Galles du Sud puis fait route vers la Nouvelle Guinée. Après un autre échouage l’Endeavour est réparé à
Batavia (Jakarta île de Java). Lorsqu’il reprend la route de nombreux membres de l’équipage meurent
avant leur retour en Angleterre via le Cap de Bonne Espérance, le 13 juillet 1771. James Cook résume ainsi son
voyage « Je n’ai fait aucune grande découverte, quoique j’aie plus exploré les mers du Sud
qu’aucun autre de mes prédécesseurs, si bien qu’il reste peu à faire pour avoir une connaissance
exhaustive de cette partie du globe ». Il est promu capitaine de frégate, reçu par le roi.
Joseph Banks, lui attire plus
d’intérêt à cette expédition : il a ramené une extraordinaire collection de spécimens botaniques et géologiques.
Deuxième Voyage : Cook ne croyait pas à l’existence d’un continental austral… Mais il
n’avait pas démontré que ce continent n’existait pas. D’autres nations continuaient à envoyer des
expéditions à sa recherche. Cook devait résoudre ce problème une fois pour toute ! Il est chargé d’une autre
mission. Tirant leçon des problèmes rencontrés lors de son premier voyage, il décrète que dorénavant toute exploration
doit obligatoirement se faire avec deux navires. Il appareille à bord du HMS Resolution et Tobias Furneaux est à la tête
du HMS Adventure. Ce sont des navires de la Royal Navy. Encore une fois il s’agit d’une entreprise
scientifique, notamment des astronomes étaient chargés de relever des longitudes. Cook part l’été 1772, les
membres de l’équipage précédent sont avec lui. Ils continuent vers le Sud et ils franchissent le cercle antartique
le 17 janvier 1773. Ils sont obligés de remonter et atteignent la « Dusty Bay » en Nouvelle Zélande avant de retourner sur
l’île de Tahiti et les îles Tongan. En octobre il reprend la direction du Sud. Les deux bateaux se séparent et
l’Adventure rentre au port. Cook continue jusqu’au Sud et ne trouve rien que de la glace. Sur son journal il
proclame que « le continent Austral n’est qu’un mythe ». Il revient vers le Nord, accoste sur l’île de
Pâques, sur l’archipel des Marquises à Vanuatu et en Nouvelle Calédonie avant de se diriger vers le redoutable
Cap Horn et de rentrer à Plymouth en juillet 1775. Cook avait démontré par ce voyage que la maladie pouvait être
évitée par une bonne hygiène de vie et une nourriture saine : 4 hommes seulement étaient mort au cours de ce voyage
et pas un seul du scorbut !
Le scorbut était une terrible maladie qui a tué des milliers de marins. C’était un
fléau sur tous les navires au long cours. Tout traitement préventif était inutile quoique… en 1605 le capitaine
James Lancaster avait enrayé un début de scorbut en donnant du citron à son équipage. En 1617 James Woodall
souligne que ce remède est le bon mais… l’information ne parvient pas jusqu’aux oreilles des
capitaines. James Cook ayant été témoin des ravages de cette maladie lors des premiers voyages auquel il participa,
a pris conseil auprès de diverses autorités médicales pour l’organisation de ses voyages. Il décide
d’associer plusieurs traitements, solution tellement efficace que ses hommes surviennent à un voyage de 3 ans
sans souffrir de cette maladie. En plus des agrumes il y avait sur ses bateaux de la choucroute, des carottes et une
grande quantité de malt qu’ils prenaient en infusion. Plus tard les marins anglais ont été surnommés « limey » en
référence au citron.
La méthode de Cook Au début les hommes refusaient de manger de la choucroute…
Chaque jour il mettait sur la table des officiers de la choucroute en leur demandant d’en prendre autant
qu’ils en désiraient ou pas du tout. Au bout d’une semaine il autorisait les hommes du pont d’en
manger. Car… « le caractère du matelot est que si on lui accordait d’emblée, même si c’est pour
son bien, une denrée il n’en faisait pas cas mais… si ses supérieurs y accordaient une valeur elle devenait
la meilleure chose au monde ».
Troisième Voyage : L’été 1776 Cook reprend la mer sur le Resolution et part
à la recherche du fameux passage nord-ouest, un second bateau : le Discovery le chercherait par l’Est. Après une
escale en Nouvelle Zélande, une à Tahiti et une aux îles de l’Amitié, Cook met le cap au nord. Il découvre les îles
Sandwich (Hawaï) en 1778. Il explore ensuite le détroit de Béring mais la glace l’empêche de remonter au-delà
du 70° parallèle. Il rebrousse chemin et revient aux îles Sandwich. Dans la baie de Kealakekua où il mouille, les
autochtones le prennent pour un dieu. Les relations sont si bonnes qu’ils séjournent sur les îles pendant plusieurs
semaines mais l’équipage ponctionne largement les réserves alimentaires des indigènes et un climat de tension
s’installe. Cook fait mettre les voiles mais… peu de temps après qu’ils se soient mis en route il
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s’aperçoit que de graves avaries menaçaient de faire sombrer le navire. Il est obligé de retourner dans la baie
qu’il venait de quitter. On ne sait pas vraiment ce qui s’est passé mais… ils n’étaient plus les
bienvenus ! Quelques jours après une rumeur court que des étrangers avaient assassiné le chef local. Des altercations
s’ensuivent et Cook « fut poignardé par derrière le visage dans la mer ». Si l’on en croyait Samwell,
l’un des chirurgiens de l’expédition, la fin sanglante de Cook aurait été vécue par chacun des hommes
de l’Equipage comme la mort du père « quand ils rejoignirent le navire, ils crièrent, les larmes aux yeux
qu’ils avaient perdu leur père ». Les Hawaïens, cédant aux demandes des Anglais, consentent ( !) à restituer le
corps[3] de Cook qui sera inhumé en mer. Clerke prend le commandement de l’expédition et tente de franchir
une nouvelle fois le détroit de Béring. Il meurt de la tuberculose en août 1779. Gore entreprend le retour et le
Resolution et Discovery arrivent en Angleterre le 4 octobre 1780. Les enseignements de ce voyage valident les idées
de Cook pour éviter le Scorbut et aussi l’usage de l’ « écorce du Pérou », un équivalent de la quinine.
Les douze années qu’il a consacré au Pacifique ont apporté énormément de connaissances de la région aux
Européens. *Il a découvert plusieurs îles *Il a cartographié avec précision de larges portions de côte. *Il a été capable
de calculer précisément la longitude (ce qui n’était pas évident à l’époque) *Il a employé de nouvelles
tables de l’almanach nautique, se basant sur l’angle séparant la lune du soleil (de jour) ou de l’une
des huit étoiles les plus brillantes (de nuit) pour déterminer l’Observatoire royal de Greewich (il la comparait à
l’heure locale déterminée grâce à l’altitude du soleil, de la lune, des étoiles. *Il a utilisé et adopté le
chronomètre KT et la montre H4, premiers instruments capables de donner fidèlement l’heure. *Il était
accompagné de peintres qui ont représenté de nombreux paysages des îles (Tahiti, île de Pâques). J*oseph Banks et
Daniel Solander ont receuilli plus de 3000 espèces de plantes. *Il a été le premier européen à établir un contact
rapproché avec plusieurs peuples du Pacifique dont il a conclut, avec raison, à l’existence d’un lien entre
eux. L'endroit où Cook a été tué dans les iles d'Hawaii est marqué par un obélisque blanc et est séparé du reste de
l'ile : le lieu a été cédé au Royaume-Uni et fait officiellement partie de son territoire. Le portrait de Cook apparait sur
une pièce des États-Unis, le demi-dollar de 1928 du cent-cinquantenaire d'Hawaï. Il fut fabriqué à l'occasion des 150 ans
de la découverte des îles, à un faible tirage (10 008), qui fait de cette pièce de commémoration un objet rare et coûteux
pour les collectionneurs.
LAPEROUSE Jean François de Galaup, comte de La Pérouse serait né le 23 août
1741, soit 11 ans après James Cook. Il entre à 15 dans la Marine, à 18 ans il est fait prisonnier dans la bataille de Quiberon
pendant la guerre de 7 ans. En 1763 il entreprend son premier voyage en tant que Garde de la Marine avec Bidé de
Chézac. Il mène des activités marchandes pour le compte de la Marine sur les côtes françaises ainsi qu’un séjour
de cinq ans sur l’île de France (aujourd’hui île Maurice). A son retour il est promu au grande
d’enseigne le 1er octobre 1764. Il effectue deux voyages en Inde comme commandant de la « Seine ». Il
rencontre sa femme à l’ïle de France Eléonore Broudou fille d’un armateur nantais. De 1764 à 1778 il
navigue en Atlantique et dans l’océan Indien en tant que simple officier et ensuite comme commandant du roi. Il
participe à la guerre d’indépendance d’Amérique et reçoit le commandement de la frégate
l’Amazone : il démontre sa valeur maritime en capturant deux forts britanniques dans la baie d’Hudson.
Cette expédition n’a pas fait grande sensation mais il avait parcouru des parages peu connus et avait su
surmonter, dans un espace peu restreint la plupart des dangers que la navigation peut offrir dans toute l’étendue
du globe. Ce sont ces épreuves qui l’ont amené à être nommé Capitaine de vaisseau à 39 ans pour sa brillante
conduite pendant la guerre. Il épouse religieusement Eléonore et l’installe à Albi en 1783. Avant le Voyage. Il
est choisi par le marquis de Castries, Minisitre de la Marine et par Louis XVI pour diriger une expédition autour du
monde visant à compléter les découvertes de James Cook dans l’océan Pacifique. En cette fin de juillet 1785
Lapérouse veille au chargement de la Boussole et de l’Astrolabe commandée par son Ami le Vicomte Fleurio de
Langle. Ayant étudié en détail les récits de voyage de Cook, qu’il amène d’ailleurs avec une véritable
bibliothèque mais aussi des Savants… des plantes, des objets en verroterie, de la soie, des jeux, des boutons
dorés, des fleurs artificielles etc.. Sans oublier bien sûr les précieux instruments de navigation et d’astronomie
indispensables aux savants. Il relit le programme que Louis XVI lui a remis. Il est intitulé « Projet, Instruction, Mémoire
et autres pièces relatifs au voyage de découvertes ordonné par le Rois sous la conduite de M. de Lapérouse ».
C’est le roi qui l’a rédigé. Les instructions sont précises : l’expédition doit pendant 4 ans suivre le
trajet de Madère au Cap Horn, de l’île de Pâques à la baie d’Hudson, du Kamtchatka à Macao… Les
savants doivent établir des cartes, calculer la distance de la Terre à la Lune, étudier la nature du sol, les curiosités
naturelles. Les dessinateurs doivent « reproduire toutes le vues de la terre et des sites remarquables, les portraits des
naturels des différents pays, leurs costumes, leurs cérémonies, leurs jeux…. » de plus Lapérouse doit « prescrire à
tous les gens des équipages de vivre en bonne intelligence avec les naturels, de chercher à se concilier leur amitié par
les bons procédés et les égards. Il s’occupera avec zèle et intérêt de tous les moyens qui peuvent amléiorer
leur condition en procurant à leur pays des légumes, des fruits et les arbres utiles d’Europe. Sa Majesté, conclut
le roi, regarderait comme un des succès les plus heureux de l’expédition qu’elle pût être terminée sans
qu’il en eût coûté la vie à un seul homme ». Lapérouse est tout à fait d’accord avec les consignes du roi. Il
met beaucoup de soin à la préparation de cette expédition. Entre autres il envoie l’ingénieur chef Monneron en
Angleterre pour y trouver des remèdes contre le scorbut « Nous devons multiplier les étapes pour manger des vivres
frais aussi souvent que possible, il faut aussi embarquer de la choucroute et du malt ». En prime Monneron a été reçu par
le directeur de la Société Royale de Londres qui lui a remis la propre boussole d’inclinaison de James Cook que
Lapérouse fait bien sûr embarquer religieusement. Le Voyage : Lapérouse met le cap sur Madère et ensuite
Teneriffe, découragé par l’accueil plutôt tiède des Portugais sur l’île de Trinidad Lapérouse reprend les
voiles pour chercher plus loin l’eau et le bois dont il a besoin. Il trouvera ce qu’il lui faut à sa prochaine
escale l’île de Santa Catherina. Il fait le plein aussi de fruits frais de cochons, de poules. Lapérouse écrit sur son
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journal de bord « Leurs mœurs sont douces : ils sont bons, polis, obligeants, mais superstitieux et jaloux de leurs
femmes, qui ne paraissent jamais en public ». Bien que les hommes d’équipage appréhendent ce passage, la
Boussole et l’Astrolabe passent le Cap Horn avec facilité. Lapérouse veut s’arrêter à Conception au Chli,
le grain paraît-il abonde dans cette région et les vivres commencent à manquer. Ils y restent un mois « La gaîté était
peinte sur le visage de tous les matelots, note Laperouse ; ils paraissaient mieux portants et mille fois plus heureux que le
jour de notre sortie de Brest ». Les frégates se dirigent vers l’île de Pâques. Lorsqu’elles mouillent, le 9 avril,
sur le rivage ils sont accueillis par des Indiens qui deviennent vite envahissant. Lapérouse ne désire donc d’y
rester qu’une dizaine d’heures que les savants mettent à profit pour s’enfoncer dans les terres
semer des graines, examiner les sols, herboriser, et trouver… des statues hautes, taillées grossièrement dans une
pierre de lave. Les frégates ne s’arrêtent que deux jours sur les îles Sandwichs et cinglent vers le nord. La
brume s’épaissit, le froid s’installe. Les précautions sont prises pour les matelots : braseros, vêtement
chauds et le cuisinier ajoute un peu de quinine au breuvage du matin. Lapérouse aimerait trouver une terre vierge pour
que les Français puissent entreprendre le commerce des peaux, des baleines… Malgré le mauvais temps et
l’aspect hostile de ces terres, Lapérouse décide de poursuivre l’exploration de ces côtes. Les marins
aperçoivent une baie qu’ils atteignent malgré un fond rocheux, une passe difficile. La baie est habitée. Lapérouse
donne le nom de « Port des Français » à cette baie dominée par des hautes montagnes et des glaciers. Malgré des
recherches il n’est pas possible de trouver un passage navigable vers l’intérieur de l’Amérique. La
baie est riche, les échanges avec les populations indiennes sont nombreux. Ce lieu majestueux et extraordinaire sera le
théâtre d’un premier drame. Les Frégates sont prêtes à partir, comme d’habitude un petit détachement à
bord de deux biscayennes va sonder la profondeur et la nature des fonds accompagnées d’un petit canot. Une
des biscayenne, entraînée par le courant de marée est engloutie et l’autre voulant lui porter secours subit le
même sort : seul le petit canot échappe au naufrage. 21 marins sont perdus. Lapérouse est très affecté par ce drame
et il fait élever un cénotaphe sur lequel figure cette inscription : « A l’entrée du Port ont péri 21 braves maris ; qui
que vous soyez, mêlez vos larmes aux nôtres ». L’expédition durement frappée par le drame doit cependant
reprendre sa route. En route pour Monterey l’Astrolabe et la Boussole passent à proximité de ce que Cook a
nommé la baie des îles « trois mois suffiraient à peine pour développer ce labyrinthe ». Les Français se contentent de
cartographier sommairement cette zone mais déterminent remarquablement les longitudes et latitudes. A Monteray ils
sont bien reçus et se procurent facilement les vivres nécessaires à la longue traversée vers la Chine. Après 100 jours de
navigation avec seulement une petite escale aux îles Marianes l’expédition retrouve le Marquis de Castries tout
juste arrivé de Manille. L’escale est l’occasion de prendre un peu de repos mais plusieurs y contractent
des fièvres ou la dysenterie. Le commerce avec les Chinois est difficile et les peaux ramenées d’Amérique ne se
vendent pas. Ils repartent pour Manille où une révision des bateaux s’impose et après avoir compensé les pertes
humaines et renouvelé les vivres les Frégates mettent cap pour la reconnaissance des côtes de Tartarie. Après avoir
passé la mer du Japon l’expédition trouve une ile qui n’est pas encore représentée sur aucune carte.
Laperouse la nomme Dagelet « d’après le nom de cet astronome qui la découvrit le premier ». Le 5 septembre les
marins arrivent enfin en vue de la côte du Kamtschatka, territoire russe totalement isolé et très froid. De là ils se rendent à
St Pierre et St Paul où l’expédition reçoit du courrier de France : Lapérouse est nommé chef d’escadre et
Clonard est promu au grande de commandant en second. Lapérouse est ému quand Kasloff qui les reçoit donne du
canon pour célébrer l’évènement. Dans ce courrier, des rumeurs concernent une possible installation anglaise
sur la côte ouest de l’Australie, Lapérouse décide de se rendre à Botany Bay. Il décide aussi de faire parvenir ses
journaux et différents documents établis lors de l’expédition, en France. Il confie ces précieux documents au
jeune interprète Barthélémy de Lesseps qui reçoit la mission de les apporter par voie terrestre. Il reçoit de prestigieux
cadeaux de Kasloff et pour le remercier il lui offre le récit du troisième voyage de Cook qui évoque son escale à St Pierre
et St Paul. Lapérouse se rend aussi sur la tombe de Clerke commandant de la Discovery puis de la Resolution après le
décès de Cook. En route pour Botany Bay ils font une escale obligée dans les environs de l’île de Maouna et 12
marins sont tués par les Naturels, dont Fleuriot de Langle et Lamanon. Suivant sa promesse au roi Laperouse ne fait
pas de représailles. C’est en janvier 1788 que les bateaux accostent à Botany Bay. L’expédition
s’approvisionne en eau et en bois. Laperouse confie à son second, Sutton de Clonard, le commandement de
l’Astrolabe. Il remet aux Anglais des lettres et documents qu’il veut faire parvenir en France. Ce seront
les dernières nouvelles de l’expédition. Harcelées par une tempête, les frégates se fracasseront dans
l’île de Vanikoro. Plusieurs expéditions sont menées pour retrouver les épaves de la Boussole et de
l’Astrolabe… La dernière remonte à 2004 !
La colonisation britannique de Nouvelle-Galles du Sud
commence par la fondation d’un camp pénitentiaire de 1030 personnes (avec 736 prisonniers) à Port Jackson
(Sydney) par le capitaine Arthur Phillip le 26 janvier 1788[19]. Le voyage depuis l'Angleterre est le plus long jamais
réalisé par un groupe aussi nombreux. Les premiers temps sont marqués par une mortalité importante parmi les
arrivants. Ces premières années sont surnommées « les années de famine » et causées principalement par le manque
de compétences en agriculture, la mauvaise qualité des outils et les faibles quantités de nourriture disponibles.
Capitaine Cook et La Pérouse apportèrent des contributions fondamentales à la connaissance de l’Océan
Pacifique et de ses populations. Afin d’atteindre leurs objectifs, ils utilisèrent les techniques les plus avancées de
l’époque et appliquèrent des méthodes de recherche rigoureuses. Ils se soucièrent par ailleurs du bien-être de
leurs équipages -qui leur témoignèrent une indéfectible fidélité- et encouragèrent le dialogue des cultures dans les
différentes régions qu’ils visitèrent. Ils furent, en somme, des modèles d’intelligence, de courage et de
générosité, et leurs exemples continuent de servir l’esprit des découvertes, solidement ancré dans le cœur
des hommes.
[1] - ayant pour motivation la recherche des mines de Salomon et une foule d’âmes à Christianiser
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poulet, noix de coco, fruits… et femmes !
[3] - Le corps dont auraient hérité l’équipage était démenbré,
mis en pièces, à demi calciné et dévoré : quelques neuf ou dix livres sanglantes enveloppées dans un linge et deux
mains intactes « très reconnaissables à la cicatrice que portait l’une d’elles ».
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