p.505378 © Vincent Duterne Décembre 2013 • n° 10 Magazine mensuel de L'économie en 2014 : avis d'experts Dossier commerce international Brussels Enterprises Commerce & Industry s re e nt q u c e lg i 12 Be en Votre entreprise au coeur de Bruxelles Avec Regus, votre entreprise devient immédiatement flexible. Notre vaste réseau vous propose des espaces de travail, des salles de réunion à la demande, des salons d’affaires ainsi que des bureaux virtuels vous permettant de vous concentrer sur votre stratégie commerciale plutôt que sur la gestion de vos locaux. Avec notre nouveau centre à proximité de la Gare de midi et des réseaux Thalys et Eurostar, travaillez au cœur de la capitale belge et à deux pas de l’Europe. Bénéficiez de 3 mois gratuits* si vous réservez avant le 31 décembre. 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Nous l’avons fait en interrogeant les organisations sectorielles, en sondant les membres de BECI dans une nouvelle édition de notre baromètre politique, mais aussi en dialoguant directement avec un grand nombre d’entreprises que nous avons rencontrées. Tout ce travail d’information a été synthétisé à l’attention des candidats et des futurs élus, pour les aider à orienter efficacement leur action. L’enjeu est d’importance : notre baromètre révèle une grosse cote de défiance envers le gouvernement de la Région. Il indique aussi qu’un entrepreneur sur trois n’a pas encore déterminé son vote… Notre premier constat est un inquiétant sentiment d’incertitude. L’hésitation des entrepreneurs à investir n’a jamais été aussi grande. Ce n’est pas un hasard : ils manquent d’oxygène, asphyxiés par la fiscalité locale, le poids des charges sociales, les lourdeurs administratives… Les économistes interrogés dans ce numéro le disent tous : nous avons besoin de réformes pour assurer la compétitivité de nos entreprises et améliorer le marché de l’emploi. C’est un chantier majeur pour la prochaine législature. L’enseignement et la formation sont d’autres sujets de préoccupation. La sous-qualification reste endémique à Bruxelles et les politiques adoptées jusqu’à présent n’ont pas permis d’améliorer cette situation. Là aussi, il est temps d’agir. Mais la priorité des priorités à Bruxelles, c’est sans doute la mobilité. Nos membres la placent – de loin – en tête de liste. Sur ce sujet, BECI a fait avec les partenaires de son « hub mobilité » un travail pionnier en examinant en en évaluant toutes les pistes d’amélioration possibles. Il en est ressorti, au mois de septembre, un « Livre blanc » et 50 propositions que nous rééditons en supplément à ce numéro. Cet outil, nous le mettons entre les mains des décideurs politiques : à eux d’en faire à présent le meilleur usage. Enfin, rappelons que la prochaine législature mettra en œuvre une réforme de l’État capitale, où Bruxelles devra trouver sa place. Il y a un espace pour simplifier le fonctionnement de la Région et la rendre plus efficace, mais aussi pour coopérer avec les autres entités à un projet métropolitain qui permette à Bruxelles de déployer tout son potentiel. Les enjeux sont balisés. Les défis sont posés. Il reste à savoir qui pourra les relever. Rendezvous dans cinq mois. 1 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre I l reste cinq mois avant les élections qui décideront du sort de Bruxelles, de la Belgique et de l’Europe. L’heure est venue pour les partis et les candidats de se positionner face aux enjeux. L’heure est aussi venue pour la société civile de s’exprimer, de faire valoir ses points de vue, ses avis, ses urgences. De les faire prendre en compte. sommaire D écembre 13 BECI 4 5 6 10 14 L'actualité économique en un clin d'œil Le mois politique Interview : Armand De Decker, bourgmestre d’Uccle L’économie en 2014 : paroles d’experts Concurrence fiscale : où payer ses impôts en Europe? DOSSIER COMMERCE INTERNATIONAL 16 L’union fait la force entre chambres de commerce 20 Le « vrai » poids des exportations bruxelloises 22 Bruxelles dans les classements internationaux 24 Exporter avec l’aide de l’UE 26 L’Afrique : optimisme ou prudence ? 30 La Colombie à la croisée des chemins 32 Biens à double usage : les règles 34 Authorised Economic Operator : pourquoi pas vous ? 36 D’une bulle à l’autre : l’ère de économie globulaire Entreprendre est le mensuel de Beci (Chambre de Commerce & Union des Entreprises de Bruxelles) Editeur responsable Olivier Willocx [email protected] Avenue Louise 500 • 1050 Bruxelles t +32 2 648 50 02 • f +32 2 640 93 28 www.beci.be Rédaction Media Coordinator : Emmanuel Robert [email protected] Production & Abonnements Administration : Emmanuel Robert [email protected] Graphisme – Impression : DB Print Traduction : Litteris Tous droits réservés – Reproductions interdites sans autorisation écrite de l’éditeur Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros FOCUS 38 La SDRB devient citydev.brussels Infos : [email protected] • t +32 2 643 78 44 L'ENTREPRISE AU QUOTIDIEN 40 Grands acteurs bruxellois : la SBGE 42 Indemnités forfaitaires : protégez votre entreprise 44 Info Law Square : lutter contre les retards de paie- Publicité 46 47 48 50 51 52 53 ment Enquête : à la recherche du manager belge 4UP analyse les compétences des managers Impression of a Brit Deux vainqueurs pour le N-powerment Award Starter : Belgium is best Conseil resto : Wine in the city Leads Generator : transformer les prospects en clients BECI & CO 54 L'actualité BECI en photos 55 Espace réservé aux membres BECI 56 Formation : New Generation Entrepreneurs 56 Agenda 57 Demandes d'admission Entreprendre/Dynamiek est lu chaque mois par plus de 21.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 14.000 ex. Infos et réservations : Geneviève N. Juste • T 02 537 60 31 F 02 534 86 22 • [email protected] Véronique Legein •T 02 763 18 19 F 02 772 54 22 • [email protected] Membership : Catherine Mertens • T 0032 (2) 643 78 16 [email protected] Notre prochain dossier Janvier 2014 • Dossier spécial auto 10-32-2225 Printed on TCF paper BMW i Le plaisir de conduire CHARGE&GO. LA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE DEVIENT UN PLAISIR SANS SOUCI. Avec la BMW i3, la mobilité électrique vous offre un plaisir de conduire durable, combiné à une autonomie importante et à des possibilités de charge souples et rapides. Comme client professionnel, vous pouvez bénéficier de l’attrayante formule de location eCover de BMW Financial Services qui comprend des services de mobilité innovants propres à cette voiture. Si vous louez votre BMW i3 dans le cadre de cette formule de Location à Long Terme, vous optez pour la commodité. 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Vous imaginez bien que dans le contexte actuel, marqué par l’erreur irréfragable que fut le fait de donner aux juristes les clés de la fiscalité (c’est depuis lors qu’on n’y comprend plus rien), alors qu’il s’agit d’un instrument de gestion publique et rien d’autre, le cabinet des Finances ne va pas clamer haut et fort : « Tiens, on pense à taxer les courants d’air, vu que ça bouffe de l’énergie, ces trucslà… » Tout ce que la Belgique compte de fiscalistes ferait des heures sup’ pour trouver l’antidote. Par contre, ces petits ballons d’essai savamment lâchés ça et là, de vous à moi, vous croyez que c’est l’effet du hasard ? Un investisseur confiait l’autre jour à votre serviteur : « Si on ne nous annonce pas un de ces quatre qu’on abandonne le revenu cadastral et qu’on va taxer les revenus locatifs réels, je fais de ma moustache du dill et je la bouffe avec mon saumon ! » Ce ne sera pas la dans les mémoires des ordinateurs sans avoir aucune utilité économique. Ouste, dehors ! C’est la raison pour laquelle ses taux directeurs fondent comme le fromage de votre prochaine raclette. Ils fondent, ils fondent… mais le moteur éco- C’est la Commission européenne évidemment qui va porter le chapeau dans cette histoire de drache fiscale. peine. Dans L’Echo du 22 novembre dernier on pouvait lire que Koen Geens, le Ministre des Finances, réfléchissait à un rééquilibrage de la fiscalité immobilière, laquelle privilégie les biens mis en location en Belgique. En Belgique ? Ah oui, j’oubliais de vous dire . C’est quoi, un taux négatif ? Ceux qui ont eu des cours d’économie, et même les autres, savent qu’un taux d’intérêt, c’est forcément positif. Ça peut être très faiblement positif – les grandes banques nous y ont habitués avec la rémunération des comptes d’épargne –, mais négatif ? Non, pas question. Eh bien si ! La Banque centrale européenne y songe. Il faut de l’argent dans le circuit, dit-elle, pas des capitaux qui restent bêtement collés nomique ne veut pas démarrer. Donc, on descend encore. S’il le faut, on est prêt à Francfort à descendre en-dessous de zéro. Cette dépêche de l’agence Bloomberg a littéralement tétanisé les banquiers : « Quoi ? On va nous faire payer ? » Eh oui, des taux d’intérêt négatifs, cela revient à faire payer les banquiers pour leurs dépôts à la banque centrale. Est-ce un bon calcul ? Les économistes les moins walrasiens ont beau jeu de dire que depuis que les comptes d’épargne ne rapportent plus rien, on n’y a jamais déposé autant de pognon. C’est… logique. Logique ? Ben oui, comme ça ne rapporte plus rien, il en faut plus pour garder le même niveau de vie ou de sécurité. C’est humain, surtout. L’économie, ça n’est pas que de la mécanique appliquée à nos portefeuilles. Donnez-nous de l’inflation ! Les ennemis d’hier sont les amis de demain. Les plus grisonnants se souviennent, la larme à l’œil, des taux hypothécaires à plus de 10 %, c’est-à-dire rien puisque l’inflation était à peu près au même niveau. Alors qu’aujourd’hui, avec une inflation à moins de 1 %, dernier chiffre disponible, celui qui finance son logement à 4 % paie en taux réel trois fois plus que papa et maman au même âge. Et certains s’étonnent que les jeunes se plaignent ! Ils ont bien raison. Questionnez les professionnels de l’immobilier. Ils vous diront que celui qui paie sa maison 10 % trop cher répare son erreur en trois ou quatre ans si l’inflation est de 2 à 3 %. Avec une inflation à 1 %, la même erreur est quasi impardonnable. Il nous faut de l’inflation. C’est l’huile dans les engrenages économiques. Pas d’inflation ? C’est le coulage de bielle garanti. Rappelez-vous cet objectif maintes fois répété de la Banque centrale européenne : l’inflation ? Elle doit tourner autour de 2 %. OK, on a compris. Mais ce qu’on n’avait pas compris jusqu’ici, c’est que pour en arriver là il fallait… la faire monter ! Comme dit mon grand-père, les temps changent. Jean Blavier Beci Psychanalyse de l’actualité : le moi(s) politique L’argent pourrit… surtout ceux qui n’en ont pas assez (à leur goût) I a fini par devenir politique). Surtout quand on devient celui de ce que les politiques jurent honnir : argent, pouvoir, arrogance. Cela fait subitement croire à nos dirigeants qu’en dénonçant tout cela chez d’autres, ils ne l’incarneront plus auprès de leurs électeurs. Une sorte de jeu du chat, comme à la récré… Quant au bilan réel, on n’en parle même pas. À l’heure de mettre sous presse, on ne sait pas si Didier Bellens intentera une quelconque action. Ou si – ce serait plus malin – un deal financier n’a pas été conclu depuis l’annonce dudit limogeage. Dommage, car mis à la lumière des déclarations politiques et comme disait Brassens du Gorille et du Juge, ça nous aurait fait rire un peu. Et pendant ce temps, à Bruxelles… Et donc, pendant ce temps à Bruxelles ? Eh bien à Bruxelles, ça bouge. Personne n’est allé reprocher à nos Ministres Grouwels ou Madrane d’avoir mené des missions au Congo. Deux en un petit mois. Même pas l’opposition. C’est dire si ces missions ont été jugées d’une suprême utilité. On notera tout de même que la presse belge n’a pas vraiment été active/conviée à la chose. Parmi les médias qui ont relayé ces déplacement : un journal appelé Le Potentiel. Ça veut tout dire de l’impact concret. N’allez pour autant pas dire ni croire que nous ne songeons pas aux réalisations locales de notre bon Gouvernement régional. Par exemple sa réunion des OIP, pour leur suggérer d’engager plus de Bruxellois. C’est vrai que dans certaines entreprises publiques, le taux de présence des Bruxellois frôle les 3 %. « On balaie devant notre porte », a dit le Miniss’ Voorzitter. Manière indirecte de reconnaître que l’emploi, le vrai (entendez par là : durable et non coûteux), ne vient pas du public mais du privé. Autre réalisation : le plan régional de stationnement… Ah non, pardon. Ce n’est pas une réalisation : il est reporté à la demande de la conférence des Bourgmestres (l’un d’eux ayant visiblement signé un contrat le liant jusqu’en 2060). On attendra donc pour une politique cohérente et intégrée du parking dans la capitale européenne. Alors j’en entends d’ici certains marmonner : point de bonne nouvelle. Cent pour cent sarcasmes… Et ils n’auront pas tort. Les dernières semaines méritent quelques fleurs, c’est bien vrai. Par exemple le site web Brulingua. Avec ses cours de langues en ligne à destination des chômeurs. Ça c’est bien, c’est concret. C’est certainement perfectible mais c’est bien. Certes on n’a pas pu tester, puisque réservé aux chômeurs… (les autres n’ont rien à apprendre ?). Ttttt… à terme ce sera développé pour d’autres publics. Quand on vous dit que ça bouge. Seule question : avec ou sans coup de pied au derrière ? Michel Geyer 5 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre ls l’ont donc fait : virer Bellens. Pardon, « Monsieur » Bellens. Disonsle tout de suite, on ne plaint pas le bonhomme. Les deux millions d’euros d’actions vendues à la veille de son limogeage devraient au moins lui permettre de passer les fêtes… Ouf pour lui et ses enfants (qui n’auront même pas pu s’acheter l’immeuble, propriété de Belgacom, qu’il a/aurait envisagé de leur vendre à proximité du Sablon). Non, sans mauvaise langue, ce qui nous chipote c’est le motif de cet hallali. Le vrai. Penchons-nous dessus. Certes Didier Bellens a manqué de l’élémentaire respect dû à un actionnaire. Mais ‘tention quoi : on a dit « actionnaire », et pas « patron ». Et à tous ceux – Dieu sait qu’ils sont nombreux – qui font la confusion, on rappelle qu’un actionnaire n’est pas un employeur. D’ailleurs, si l’on devait virer fissa tous les travailleurs qui disent du mal de l’un ou l’autre de leurs actionnaires, il y aurait beaucoup-beaucoup moins de délégués syndicaux chez Arcelor Mittal. Mais bon... Nous, simplement, on ne trouve pas que traiter Elio Di Rupo de petit garçon qui piaffe devant le Grand Saint soit une faute grave. D’ailleurs, est-ce qu’il se gène, lui, pour parler de son enfance ? À bien y songer, la vraie faute de Didier Bellens, celle qui lui coûtera de perdre son job, est en fait double : D’un, il gagnait trop de sous-sous. Et ça, en Belgique, ça reste mal vu. Même de ceux qui ont accepté de vous les verser. Petite suggestion, a posteriori : il aurait dû s’inspirer de nos chers dirigeants. Rappeler que ce n’est pas lui seul qui signe ses fiches de paie et son contrat, répéter qu’il est au service de la patrie (comme les politiques jurent être au service de leur parti). Jurer qu’en fait il ne voulait pas être là et qu’il ne reste que par goût du sacrifice. Personne n’y croit mais étrangement ça passe. Ne pas avoir fait preuve de cette retenue a valu à Sieur Bellens (comme d’aucuns l’ont appelé ces derniers mois) de devenir un symbole. Voilà d’ailleurs sa seconde erreur : en politique, être un symbole est extrêmement risqué (et sa fonction Beci Hommes et femmes de pouvoir – Armand De Decker, bourgmestre d’Uccle « Les élus régionaux ne connaissent pas suffisamment les réalités locales » C’est le plus élégant de nos hommes politiques ; passons sur cet aspect physique et vestimentaire qui lui vaut le surnom de « Bel Armand » pour souligner plutôt le caractère éminemment sympathique de cet homme qui marie l’humour et la légèreté à l’art consommé du fin politique. Celui qui fut Président du Parlement bruxellois, Président du Sénat et Ministre de la Coopération au Développement se consacre aujourd’hui à la gestion de sa commune d’Uccle, tout en étant Sénateur. Depuis son arrivée au poste de Bourgmestre, il a rééquilibré les finances communales, s’offrant même le luxe d’un boni au compte depuis trois ans, ce qui ne va pas de soi dans une commune caricaturalement décrite comme riche mais qui gère pourtant la 5e CPAS de la région. Dans une discussion ouverte, il nous livre quelques réflexions sur la politique, la Région et sa commune. n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 6 Olivier Maingain, invité de cette rubrique le mois dernier, revendique l’héritage du libéralisme social que n’incarnerait plus le MR. Le MR est-il antisocial et a-t-il fallu tant d’années de route commune pour faire ce constat ? Olivier Maingain est traumatisé par le divorce intervenu entre le MR et le FDF. Je revendique d’être un des principaux auteurs du divorce avec le FDF. Comme le CD&V s’était séparé de la N-VA, nous devions nous séparer du FDF pour sortir de la crise et doter le pays d’un gouvernement. Le FDF comme la N-VA empêchaient tout compromis institutionnel pourtant indispensable à la formation d’un gouvernement. Avec le FDF, nous serions toujours dans le marasme institutionnel et la crise politique. À propos de notre route commune, précisons que j’ai toujours été opposé à cette alliance, tandis que Jean Gol y était favorable. Nous avions tous deux raison. Jean Gol y voyait un apport électoral et rêvait d’une nation francophone. Moi, je prévoyais la difficulté que nous aurions à négocier, en leur présence, les réformes de l’État qui s’annonçaient inévitables et je ne croyais pas en la « nation francophone », étant très attaché à la spécificité bruxelloise et donc à la Région. Comme j’ai participé à toutes les négociations institutionnelles, j’ai vécu en première ligne les effets néfastes de ce retranchement sur des positions radi- cales qui n’accordent aucune priorité au pragmatisme. Par exemple, quand j’étais Réconciliateur Royal avec Herman Van Rompuy, puis co-président du dialogue de Communauté à Communauté , j’étais arrivé à la conclusion qu’il était possible de réaliser une petite réforme de l’État avant les élections et peut-être même de régler la question de BHV. J’avais réuni un large consensus, mais Olivier Maingain a tout bloqué. Résultat : le triomphe de la N-VA aux élections de 2010 ; N-VA et FDF sont des alliés objectifs. M. Maingain nous dit la même chose à propos du MR : vous seriez l’allié naturel de la N-VA car vous partagez leurs vues sur l’économique… Veuillez noter que le Chemin de Damas que fut la dernière constitution du Gouvernement s’est faite sans le MR. Beci nous savons aussi que 85 % des emplois du secteur privé sont fournis par les PME et les indépendants. Ils sont au cœur de nos préoccupations et de nos objectifs. Personnellement, j’ai beaucoup de respect pour les patrons de grandes entreprises, qui ont une tâche difficile, à risques, et qui jouent un rôle essen- « Le libéralisme social est presque un pléonasme : le libéralisme est social par essence. Il vise à l’autonomie de la personne et à la création globale de richesse. Avant de répartir la richesse, il faut la créer. » des convergences de programmes : nous sommes aussi pour un abaissement de la fiscalité qui frappe la classe moyenne ; mais cela ne n’est pas ambigu comme semble le prétendre le FDF, c’est une demande concrète que le MR formule depuis longtemps et que Didier Reynders a partiellement réalisée. Mais sur le plan institutionnel, il n’y a pas de compromis possible avec la N-VA qui veut détruire l’État belge et placer Bruxelles sous la tutelle de la Flandre et de la Wallonie. Aujourd’hui, la N-VA s’est complètement et définitivement exclue du jeu. À propos du libéralisme social… Le libéralisme social est presque un pléonasme : le libéralisme est social par essence. Il vise à l’autonomie de la personne et à la création globale de richesse. Avant de répartir la richesse, il faut la créer. Et nous savons que, pour qu’une société fonctionne harmonieusement, cet accroissement de richesse doit profiter à tous, sous forme de revenus, de créations d’emplois, d’allocations sociales aux plus faibles, d’épanouissement de tous, etc. Faut-il rappeler que ce sont les libéraux qui se sont battus pour l’enseignement obligatoire et gratuit, pour le suffrage universel, qui ont créé la caisse d’épargne, la sécurité sociale etc. ? Nous croyons au rôle social de l’entreprise et au progrès social par le développement économique global. Dire, comme le fait M. Maingain, que le MR est devenu le parti qui ne défend que les grandes sociétés est un non-sens total. L’admirable combat de Sabine Laruelle, Ministre des Classes Moyennes, en faveur des PME, des indépendants et des professions libérales en atteste. S’il est vrai que nous respectons, nous, les grandes entreprises, et si nous savons que les intérêts notionnels ont amené de nombreux investissements et créé énormément d’emplois, tiel dans le développement du pays. Je m’insurge contre le procès mené par la gauche, à laquelle j’assimile le FDF, qui leur est fait trop souvent. Je songe notamment aux attaques contre M. Bellens qui s’est appliqué à verser des dividendes considérables à l’État belge (plus d’1 milliard d’euros…) et a fait de Belgacom une entreprise de premier plan au niveau européen. N’oublions pas le rôle majeur que jouent les grandes entreprises dans le domaine clé de la recherche scientifique, d’où sortiront le progrès de la société et les emplois de demain. Je m’inquiète d’ailleurs du climat antientrepreneurial qui se développe chez nous. Voyez ce qui se passe en France… Le socialisme belge devrait prendre exemple sur le socialisme allemand et non français, qui est le plus réactionnaire, le plus conservateur qui soit, ce qui, soit dit en passant, a des conséquences jusque dans ma commune avec l’accroissement constant du nombre de citoyens français qui décident de venir vivre à Uccle. Ils sont passés de 9.000 à 11.000 en trois ans. Ils fuient littéralement la politique fiscale suicidaire de leur pays. La Région encourage-t-elle efficacement l’entreprenariat, notamment via l’enseignement ? Disons d’abord qu’on a multiplié le nombre d’enseignants et réduit parallèlement leur pouvoir d’achat ; c’est une erreur stratégique en termes de motivation même si beaucoup d’enseignants sont passionnés par leur beau métier. Ensuite, encourager l’emploi et l’entreprenariat passe aussi par une valorisation de l’enseignement technique, économique et scientifique, délaissé aujourd’hui. L’apprentissage des langues est essentiel également. À Uccle, notre échevine FDF, Joëlle Maison, a d’ailleurs développé un programme d’immersion en néerlandais qui fonctionne bien et que j’aimerais étendre. J’irais même plus loin et souhaiterais un accord de coopération entre les deux Communautés pour échanger des professeurs et des étudiants. Je suis aussi persuadé qu’à Bruxelles, l’anglais doit également être poussé ; nous sommes la Capitale de l’Europe et nos jeunes ne connaissent pas suffisamment l’anglais ! Je reviens de Croatie où j’ai pu constater avec étonnement que la population parle très bien cette langue ; normal : ils y consacrent 1 h par jour dans le secondaire général ! Je suis favorable à cette pratique dans nos écoles bruxelloises. Nous remplirions notre rôle de Capitale de l’Europe et il y aurait beaucoup moins de chômeurs. Nous avons posé la question du renforcement de l’apprentissage de l’anglais au Ministre Président qui n’y est pas favorable a priori, non qu’il soit contre l’usage de cette langue mais parce que le système actuel serait trop compliqué à réformer. C’est pourtant une nécessité. Sachant aussi que tout se passe par internet actuellement, que l’économie se mondialise, etc. Il faut y réfléchir sérieusement. La régionalisation de l’enseignement offrirait cette opportunité. Bruxelles est l’une des villes les plus embouteillées du monde. La commune d’Uccle elle-même connaît de graves problèmes de mobilité en l’absence de métro, de grands axes pénétrants (aucune voie à 2x2 bandes) et d’accès au Ring. Comment améliorer la situation ? En effet, nous sommes mal desservis et nos artères principales sont étroites et longées d’un habitat vieillissant. En plus, un échevin cdH de Bruxelles-Ville avait même proposé le projet fou d’interdire la traversée du Bois de la Cambre à la circulation, ce qui nous aurait tout à fait enfermés, enclavés, coupés du reste de la Région. Bruxelles n’a pas de ligne de métro NordSud. Il est pourtant indispensable de relier Uccle au centre-ville et le centre-ville à Schaerbeek. À Uccle, il n’y pas de métro car la commune l’a refusé il y a 40 ans ; mais à l’époque, les travaux prévus était très handicapants pour les habitants, qui étaient majoritairement contre. De plus, Écolo a toujours combattu le développe- 7 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre Nous étions exclus des négociations et c’est avec la N-VA que PS et cdH tentaient de se concilier. Il leur a fallu près de 400 jours pour constater qu’ils perdaient leur temps à négocier la gestion d’un État belge avec un parti qui ne voulait que sa destruction… Bien sûr, lorsqu’on évoque leur projet économique, il y a Beci ment du métro dans la Région. Bref, la situation n’est pas glorieuse mais les projets sont enfin dans les cartons, semblet-il. Cela mettra du temps. Un métro au départ d’Uccle est évidemment indispensable : nous comptons 80.000 habitants, ce qui est considérable, et il faut ajouter, en termes d’usagers potentiels, les communes avoisinantes de Linkebeek, Forest, Drogenbos, Rhode-St-Genèse… Le Ring Sud de Bruxelles a aussi été refusé par les Ucclois mais fort heureusement, car il aurait coupé la commune en deux : il passait sur la ligne de chemin de fer de Calevoet… Aujourd’hui, un Ring Sud de Bruxelles devrait être conçu largement en sous-terrain comme c’est le cas à Paris, aux environs de Versailles. Des subsides européens pourraient peut-être contribuer à cet ambitieux projet. Nous comptons aussi de nombreuses gares qui permettraient de développer le RER bien plus rapidement. Je suis n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 8 bien situé était disponible ; or la STIB a réquisitionné les lieux pour en faire « Le gouvernement cède trop facilement à la STIB qui, de son côté, ne fait pas assez d’efforts pour trouver d’autres solutions. Ils estiment avoir le droit d’écarter totalement le véhicule individuel au profit du transport en commun et c’est excessif. » fâché de l’opposition menée dans des communes de la périphérie car cela a des répercussions macro-économiques hors de proportions avec les revendications particulières de quelques-uns. Avec la mobilité, on ne peut qu’évoquer le sous-financement de la Région, indigne d’une Capitale de l’Europe. La réforme de l’État nous procurera des moyens supplémentaires mais à mon sens encore insuffisants. On bâtit beaucoup de logements à Uccle mais réserve-t-on des terrains à l’industrie ? La Rue de Stalle est bordée de nombreux bureaux mais on y constate une rotation assez importante ; en cause, la mobilité problématique pour laquelle la Région ne m’aide absolument pas. Il y a le problème du carrefour Stalle-Neerstalle qui est source de bouchons ; mais il y a aussi celui du site propre du tram : il s’agit d’une fin de ligne, il y a donc peu d’usagers, mais les automobilistes doivent subir une file phénoménale pour le respecter. C’est inacceptable. Autre grief vis-à-vis de la STIB : j’avais l’ambition, aux Menhirs, de créer un site d’entreprises car un terrain particulièrement un dépôt de trams ! Ils expliquent que pour eux, c’est indispensable et comme le gouvernement cède toujours à la STIB… Le gouvernement cède trop facilement à la STIB qui, de son côté, ne fait pas assez d’efforts pour trouver d’autres solutions. Ils estiment avoir le droit d’écarter totalement le véhicule individuel au profit du faudrait-il transformer la Conférence des Bourgmestres en Sénat régional. Ce serait utile, je crois. Saisissons la balle au bond : un Ministre Président qui viendrait de Liège connaîtrait-il suffisamment la Région pour en prendre la tête ? Mais Didier Reynders connaît très bien Uccle et y réside régulièrement depuis des années. Bruxelles est loin de lui être étrangère puisqu’il y travaille quotidiennement depuis 25 ans. Je crois sincèrement qu’il a la personnalité qu’il nous faut comme Ministre Président. Il a une expérience exceptionnelle de tous les niveaux de pouvoirs et il est aussi un bril- « Le vrai destin de Bruxelles est d’être une capitale de l’Europe forte et respectée. Pour optimiser ça, il faut quelqu’un qui montre l’envie de porter ce projet et cela, Didier Reynders l’incarne pleinement. Je crois sincèrement qu’il a la personnalité qu’il nous faut comme Ministre Président. » transport en commun et c’est excessif. Le problème des projets de la STIB, comme d’autres projets de la Région, c’est qu’ils sont décidés en l’absence d’une vraie concertation avec les communes. Les parlementaires régionaux ne connaissent pas suffisamment les réalités locales. Le niveau communal doit être consulté et devenir partie prenante pour tout ce qui concerne son territoire. Nous connaissons notre commune en détail et ça fait la différence. De plus, notre principale préoccupation est la qualité de vie des habitants de notre belle commune. Peut-être lant gestionnaire. Ses fonctions actuelles lui donnent aussi une expérience de l’Europe et du monde. Didier Reynders développerait le rôle européen de Bruxelles, ce que Charles Picqué n’a jamais fait. Or, le vrai destin de Bruxelles est d’être une capitale de l’Europe forte et respectée. Pour optimiser ça, il faut quelqu’un qui montre l’envie de porter ce projet et cela, Didier Reynders l’incarne pleinement. Interview réalisée par Didier Dekeyser E.R. Daoust sa, Galerie de la Porte Louise 203/5, 1050 Bruxelles, tel. 02/513.14.14, email : [email protected], www.daoust.be. Agréments pour les 3 régions: Wallonie : W.INT/SO/RS/RE.22, Flandre : VG.163.BUOP, Bruxelles : 00391. Agrément Titres-Services : 40063. Beci Enquête L’économie belge et mondiale en 2014 : avis d’experts L’économie européenne et mondiale a montré les signes d’un début de redressement en 2013, mais qu’en sera-t-il en 2014 ? Embellie passagère ou amélioration durable ? Entreprendre a sollicité l’avis de quelquesuns des meilleurs économistes belges. Nous leur avons posé trois questions : 1. Comment voyez-vous évoluer l’économie mondiale en 2014 ? 2. Comment voyez-vous évoluer l’économie belge en 2014 ? 3. Dans la perspective des prochaines élections législatives, quelles sont les premières mesures que le prochain gouvernement devrait prendre en matière d’économie ? n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 10 Bruno Colmant Prof. Dr. à la Vlerick School of Management et à l'UCL, Membre de l'Académie Royale de Belgique. « L’histoire des crises sévères suggère trois impacts successifs, plus ou moins équidistants du choc originel du printemps 2008. Ceux-ci seraient alors constatés à l’automne 2011 (ce fut le cas), en 2014 et en 2018. » 1. L'année 2014 sera peut-être une année de chocs inattendus. L'économiste Roubini (dont on ne peut pas mettre en cause la pertinence des prévisions) anticipe une année 2014 difficile. Elle serait caractérisée par un euro qui reste trop fort, des mesures d’austérité qui accentuent la récession dans de nombreux états membres, un resserrement du crédit à la périphérie et les prix élevés du pétrole. L’histoire des crises sévères suggère aussi trois impacts successifs, plus ou moins équidistants du choc originel du printemps 2008. Ceux-ci seraient alors constatés à l’automne 2011 (ce fut le cas), en 2014 et en 2018. Sera-ce le cas ? Et comment ? Par vagues, répliques sismiques ou de manière plus linéaire, monotone et graduelle ? En une fois ou au terme d’une longue agonie économique ? Quel est l’événement, peut-être infime, qui déclenchera des effets en chaîne ? Cela n’a pas vraiment d’importance. La crise, état naturel de l’économie, est en formulation permanente et ne fait donc que commencer. Elle sera une séquence de ruptures et de déséquilibres, tellement durs qu’on pourra parler de guerre économique. Depuis l’année 2008 et la crise financière mondiale, nous avons réalisé que nous vivons une période charnière qui se situe entre le modèle de l’état-providence et la mondialisation, ce lent et incontournable rééquilibrage des forces du monde. Les foyers de croissance du monde vont s’ancrer de manière permanente, après s’être déplacés vers l’Est sous l’effet de la mondialisation et de la démographie. Elles n’en reviendront jamais. La zone européenne sera caractérisée par une croissance autonome très faible, suite à un manque de capacité d’innovation, à une démographie insignifiante voire déclinante et à la finitude d’un capitalisme d’accumulation. Au cours des dix dernières années, les économies occidentales se sont limitées à croître grâce à une politique monétaire expansionniste, ce qui en souligne le caractère artificiel et éphémère. Comme l’expansion monétaire atteint ses limites, la croissance de l’Europe continentale va durablement en être affectée. En termes géopolitiques, l’Europe va subir un déclassement croissant. Le scénario prévisible sera donc celui de la stagflation. La monétisation de la crise suscitera des probables poussées d’inflation. La déflation sera évitée par une croissance des transferts sociaux. L’hyperinflation sera évitée car elle serait trop déstabilisatrice pour l’économie mondiale globalisée. 2. L'économie belge évoluera au rythme des autres économies européennes. Le principal écueil est l'importance de la dette publique et le chômage. Le vieillissement de la population sera aussi la trame commune de tous les scénarios économiques des prochaines années. 3. Il faut redonner confiance à la jeunesse et à l'entreprenariat. Les jeunes apprennent que la crise serait une réplique de celle des années trente, mais rien n’est dit sur leur avenir. à l’instar de ce qui se passe dans tous les autres pays européens, ces jeunes ne comprennent pas que les problèmes de Beci Chief Economist, Banque Degroof. « Il est urgent de se préoccuper du long terme ! Il faut concevoir et mettre en œuvre les réformes qui accroîtront le potentiel de notre économie, au profit du plus grand nombre. » 1. Sur le plan économique, je pense que nous assisterons à la poursuite d’une amélioration douce, aussi bien aux ÉtatsUnis qu’en Europe, grâce notamment à une moindre austérité budgétaire. Bien entendu, cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de nouvelle montée d’adrénaline, mais on ne connaîtra plus les frayeurs de 2011 ou 2012, quand d’aucuns ont craint une implosion de la zone euro ou une insurrection civile dans certains pays périphériques. Nous avons appris à ne plus jamais dire « jamais », mais la probabilité me paraît extrêmement faible que nous revivions les affres de 2008-2009, quand les pays développés ont perdu 4 à 5 points de PIB. 2. Notre pays a ses spécificités, il suffit de songer aux incertitudes liées aux résultats des élections de mai prochain, mais l’économie belge continuera d’évoluer plus ou moins en phase avec l’économie européenne. Je ne m’attends ni à une forte surperformance ni à un décrochage manifeste de notre économie nationale. Notre pays, ouvert et très intégré, devrait poursuivre dans la voie d’une amélioration tempérée, avec tout de même les points d’attention que restent la dette publique et le marché du travail. L’importante question salariale devra être abordée en 2014 encore, puisque la solution adoptée par le gouvernement actuel, à savoir un gel des salaires en termes réels, reste une solution temporaire. Il faudra lui substituer une approche plus structurelle. 3. Je n’aime pas trop parler de mesures d’urgence. Ces dernières années, il a fallu colmater les brèches mais nous restons avec un profond travers, celui d’être obnubilés par le court terme. Ce qui compte aujourd’hui, c’est d’exprimer une vision, Roland Gillet Professeur à la Sorbonne (Paris I) ainsi qu’à l’ULB (Solvay) et expert international reconnu. « La Belgique va devoir réfléchir à sa compétitivité. Un petit pays comme le nôtre n’y échappera pas : nous devons tenir compte de ce qui se passe ailleurs. » 1. De manière générale, la croissance mondiale s’est un petit peu rétablie mais elle reste faible et la situation reste fragile. Une zone en particulier se porte mieux, par rapport à 2008 : les États-Unis. Le gouvernement américain et la banque centrale ont tâché de résorber les conséquences de la crise économique, financière et immobilière, notamment par des rachats très importants d’obligations américaines via des opérations de quantitative easing étendues aux actifs immobiliers. Aujourd’hui, on observe effectivement une amélioration en termes de croissance, mais la fragilité persiste au niveau de l’emploi et il reste, comme avant la crise, un niveau très important d’endettement public avec une légère amélioration au niveau des ménages. L’Asie et les pays émergents, de leur côté, connaissent aujourd’hui un ralentissement lié à différents problèmes spécifiques. Ainsi, la Chine est confrontée à une bulle immobilière dont la correction risque de peser sur sa capacité 11 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre Etienne de Callataÿ donner un souffle, un espoir, une perspective à long terme. En fait, il est urgent de se préoccuper du long terme ! Pour prendre une image, il faudrait s’inspirer de l’homme de grand âge qui se dépêche de planter un arbre aujourd’hui pour qu’il soit beau dans cent ans. Il faut concevoir et mettre en œuvre les réformes qui accroîtront le potentiel de notre économie, au profit du plus grand nombre. Il faut en particulier une réforme du marché du travail au sens large, allant de la formation à la fiscalité en passant par la concertation sociale et bien sûr par les salaires. Il faut une approche globale. Souvenons-nous que les réductions de cotisations sociales d’avant 2008 ont souvent contribué à une hausse des salaires et non à une hausse de l’emploi. Améliorer le marché du travail, c’est aussi prendre à bras le corps les problématiques de la formation continuée des adultes, en dehors de l’entreprise et plus encore en son sein, des incitations financières à travailler, les fameux « pièges à l’emploi », et, last but not least, de l’âge effectif du départ à la retraite, qui a été tout à fait découplé de l’espérance de vie. © Vincent Duterne la génération à laquelle ils succèdent aient été arbitrés à leur détriment. Tout doit être fait pour libérer l'emploi des jeunes d'une fiscalité trop lourde afin de leur transmettre l'envie du futur et de l'entreprenariat, par nos exemples et expériences personnels, car l'avenir de la Belgique, c'est eux. Beci à assumer le rôle de moteur économique mondial. L’Europe, enfin, reste plus proche de l’équilibre que de la croissance. Elle est fragilisée par sa gouvernance, avec une solidarité qui a du mal à se mettre en place entre pays du nord et pays du sud. Les solutions trouvées relèvent du prêt plutôt que de transferts réels. Le chômage reste très important dans certains pays dont l’Espagne, où on dépasse les 25 % de sans emploi. Il est même de plus de 55 % chez les jeunes. De tels niveaux font craindre un risque d’insurrection sociale. Ce qui est clair aujourd’hui, c’est que la décision n’appartient plus aux banques centrales, qui ne peuvent pas aller beaucoup plus loin. La responsabilité est clairement dans le camp politique. 2. Avec son économie ouverte, la Belgique ne pourra pas résoudre seule tous les problèmes de relance. Elle dépend en grande partie de ses partenaires européens, qui restent fragilisés par leur désunion. 3. n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 12 J’évite toujours d’apparaître comme un donneur de leçons ; je n’exerce pas de responsabilité politique et je me contente donc de livrer quelques idées dans mon domaine d’expertise. Si l’on veut favoriser les PME et inciter les gens à investir dans des projets d’entreprises plutôt que de laisser leur argent sur des comptes d’épargne, il faut des mesures positives. Or, on vient de relever de 15 à 25 % le précompte mobilier sur les dividendes et les intérêts. Les entreprises ont ainsi vu augmenter de 66 % le prélèvement sur leurs ressources internes, en période crise, alors même que les ressources externes sont moins accessibles. Plutôt que de leur venir en aide, on les fragilise. Par ailleurs, la Belgique va devoir réfléchir à sa compétitivité, sans pour autant remettre en cause tous les éléments de l’index. Je constate qu’une réflexion très importante est en cours à l’étranger. Un petit pays comme le nôtre n’y échappera pas : nous devons tenir compte de ce qui se passe ailleurs. Il faudra oser se poser des questions et vaincre le populisme ambiant. profitent pleinement de l'énergie bon marché (pétrole et gaz de schiste). Du coup, le secteur privé se porte bien et le pays se réindustrialise rapidement. Les problèmes politiques continuent cependant de peser sur la croissance. Le Japon se porte relativement bien, même s'il est grand temps pour le pays d'entamer les réformes structurelles qui pérenniseront la reprise de la croissance. La Chine cherche un nouveau modèle de croissance, plus axé sur la consommation et moins sur les investissements. De ce fait, les pressions haussières sur les prix des matières premières restent plutôt limitées. Les pays émergents connaissent des situations diverses. Certains d'entre eux, tels que la Turquie, l'Indonésie, l'Inde et le Brésil, ce sont exagérément appuyés sur l'importation de capitaux au cours des années écoulées, ce qui est susceptible de déstabiliser l'économie lorsque les flux de capitaux s'inversent. Les risques de baisse restent également présents en Europe. Il est probable que la Grèce recevra un nouveau plan de sauvetage dans le courant de 2014, tandis que l'examen du secteur bancaire européen par la BCE devrait mettre à jour les problèmes bancaires de certains pays. Les pays périphériques restent très faibles mais ils ont instauré de nombreuses réformes structurelles susceptibles de faciliter à terme leur potentiel de croissance. Tous les indicateurs semblent pointer vers une nouvelle croissance positive de la zone Euro en 2014, même si le taux devrait osciller autour de 1 %. L'inflation ne constitue pas un problème dans la plupart des pays de l'OCDE, ce qui permettra aux banques centrales de poursuivre en 2014 leur politique monétaire stimulante. 2. La Belgique est évidemment très dépendante de la situation dans le reste de l'Europe. Le redressement modéré du commerce mondial sera bien sûr bénéfique aux exportations belges, même si l'effet de levier sera atténué par la perte de compétitivité. Le niveau actuel d'utilisation des capacités en industrie et le faible niveau des taux d'intérêt devraient permettre un léger regain des investissements des entreprises en 2014. Le chômage devrait régresser l'année prochaine, ce qui sera bénéfique pour la consommation. Malgré cela, la croissance du PIB belge ne dépassera pas 1,2 %. 3. Peter Vanden Houte Chief Economist, ING Belgium. « Une réforme des pensions se révèle indispensable si l'on veut continuer à payer les coûts du vieillissement. » 1. L'économie mondiale poursuit sa croissance à un rythme modéré, qui devrait se perpétuer en 2014. Les États-Unis Le mot-clé est compétitivité. Nos excédents commerciaux continuent à s’amenuiser au fil des ans parce que les politiciens ont systématiquement privilégié le soutien au pouvoir d'achat, au détriment d'une amélioration de la compétitivité. C'est la raison pour laquelle, depuis le début de la crise, de nombreux emplois ont été perdus dans les secteurs exposés à la concurrence étrangère, alors que des emplois ont été créés dans les secteurs protégés (c'est-à-dire subventionnés). Ce modèle n'est pas tenable. Le débat sur la compétitivité implique une réforme approfondie du système salarial en Belgique et une diminution des charges sociales. Il est également urgent de travailler à la politique énergétique, pour que l'électricité reste payable dans les années à venir. Les plans actuels, souvent hâtifs, visent à augmenter la part d'énergie renouvelable dans la production mais ils pourraient coûter très cher aux utilisateurs. Enfin, le taux d'emploi de la population belge reste insuffisant, ce qui compromet le financement du système social. Il ne suffit pas de fournir des efforts en termes de formation et d'enseignement : il faut aussi une politique qui mette rapidement fin à la pension anticipée. Une réforme des pensions se révèle d'ailleurs indispensable si l'on veut continuer à payer les coûts du vieillissement de la population. Actiris change pour rapprocher davantage employeurs et chercheurs d’emploi. • Gratuité des services • Suivi personnalisé • Gain de temps (prise de contact dans les 48 heures) • Présélection pointue de 6 candidats dans les 15 jours • Stages de transition en entreprise • Formations Professionnelles Individuelles (FPI) • Mise à disposition dʼoutils de formation en langues : chèques-langues, plateforme Brulingua Vous voulez changer l’avenir de votre entreprise et bénéficier de nos services ? Contactez maintenant un de nos consultants via le 02/505 79 15, [email protected] ou renseignez-vous sur actiris.be. Beci Concurrence fiscale « Il faut concevoir la fiscalité en Europe comme un service aux entreprises » La stabilité, l’optimisation et l’avenir de la fiscalité en Europe ont largement fait débat ce 4 novembre, lors d’une rencontre entre une série d’entrepreneurs et Valère Moutarlier, conseiller au cabinet d’Algirdas Semeta, Commissaire européen pour la Fiscalité. Partie d’une thématique plutôt liée au « shopping fiscal » possible en Europe, la rencontre a surtout été l’occasion pour les dirigeants d’entreprise d’exprimer leurs problèmes récurrents face à l’instabilité fiscale en Belgique et le peu de visibilité dont ils disposent à l’échelle européenne. L n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 14 ’occasion pour Valère Moutarlier d’expliciter les lignes directrices de son travail et celui de la Commission en matière fiscale. Et de rappeler que le mandat principal de celle-ci est d’éliminer, autant que faire se peut, les discriminations fiscales. Éliminer les discriminations, mais pas la concurrence. « La concurrence fiscale est une bonne chose et notre Commissaire l’a déjà rappelé, avec l’exemple de l’Irlande notamment : l’État est souverain et a tout à fait le droit de proposer des incitants pour attirer l’une ou l’autre industrie, tant qu’il ne s’agit pas de soustraire de façon artificielle une base fiscale à un autre pays », a commenté M. Moutarlier. « Le système de base de l’Irlande ne pose aucun problème pour l’Europe. Ce qui est problématique, c’est l’existence de coquilles semi-vides, qui servent à l’évidence à rediriger tous les revenus vers des marchés qui n’ont pas de retenue à la source, et le fait que ces revenus finissent dans des ‘paradis fiscaux’. Ce qui manque, ce sont des règles du jeu, de fair-play, qui soient claires pour tout le monde ». Pas question, par contre, de procéder à un véritable shopping fiscal : « Il faut bien se rendre compte que la fiscalité est un accessoire qui colle à une activité réelle. Elle doit correspondre à la création de valeur et ça n’a pas de sens d’être imposé dans un pays quand l’activité de l’entreprise a lieu ailleurs. » Quant au fait que la Belgique fasse partie des pays les plus souvent pointés du doigt pour ses manquements à l’échelle européenne (36 cas, contre 4 pour Malte, par exemple), Valère Moutarlier l’explique dans un sourire : « Il y a tout simplement le fait que de nombreuses institutions européennes sont localisées en Belgique et que leurs employés et cadres sont directement confrontés à la réalité fiscale belge. D’où peut-être un surcroît d’intérêt. » Un travail complexe La DG Tax entend donc travailler au maximum à l’harmonisation des pratiques fiscales dans l’Union, via notamment le système du semestre européen : pendant six mois, un État membre voit ses pratiques observées de plus près par la DG, qui formule par la suite une série de recommandations, qui n’ont toutefois aucun caractère obligatoire. C’est bien là l’une des entraves les plus importantes au travail de la Commission en matière fiscale : les décisions importantes ne peuvent se prendre qu’à l’unanimité. « Difficile à atteindre même au sein de la zone euro puisque certains clients comme le Luxembourg, l’Irlande, Chypre, Malte… sont particulièrement attachés à leur souveraineté fiscale ». Et de détailler ensuite une série de pistes sur lesquelles la DG travaille à l’heure actuelle. On notera parmi celles-ci la définition de la déclaration de TVA unique : « D’un pays à l’autre, l’administration demande de 12 à 550 informations, et cela peut constituer une véritable entrave à l’entrepreneuriat ou à l’export ». La DG travaille par ailleurs d’arrache-pied sur un projet de base harmonisée et consolidée pour l’impôt des sociétés, le projet Accis. « Ce n’est pas de la physique nucléaire : Qu’est-ce qu’une charge déductible ? Qu’est-ce qu’un produit ? Comment traite-t-on les amortissements, les provisions… Et c’est tout, chacun garde son taux : un système transparent et lisible qui permet aux États d’encore concourir sur le taux s’ils le souhaitent », ajoute encore Valère Moutarlier. Surtout, si un tel système est adopté, cela ne pourrait être fait qu’à l’unanimité. « Et il faudra donc l’unanimité pour le défaire : en termes de stabilité fiscale, ce serait déjà un grand gain pour les affaires ». Beci La dimension locale Les différents entrepreneurs présents lors de la rencontre ont tenu à rappeler leur propre position, qui leur semble parfois éloignée des considérations de l’Union européenne. « C’est très bien de travailler à l’échelle européenne, mais nous sommes bien placés pour savoir qu’en ce qui concerne les PME, l’horizon fiscal est d’abord local, régional, et se limite souvent, lorsque l’on parle de l’international, à quelques pays limitrophes et c’est à ce niveau-là que se situe notre besoin majeur : plus de stabilité et de transparence dans la fiscalité », a ainsi déclaré l’un des participants. À noter aussi que la DG a mis en place un outil disponible sur le web et coordonné par la Commission, Solvit, qui permet d’obtenir du conseil en cas de litige avec une administration nationale sur des questions fiscales. L’objectif, notamment : mettre directement en relation les administrations fiscales concernées pour obtenir rapidement une réponse, en évitant de passer à l’étape « contentieux », souvent extrêmement longue et complexe. « Dans les trois à cinq mois, Les orateurs du jour : Christophe Boerave (à gauche) et Valère Moutarlier. Dixit : « Cela permet aux entrepreneurs de réduire leurs charges fiscales et sociales » Christophe Boeraeve, avocat associé chez Law Right et spécialiste du droit fiscal, animait le séminaire aux côtés de Valère Moutarlier : « Nous percevons mieux les besoins de nos entreprises en termes de facilitation à l'exportation, de simplification des formalités et nombreuses déclarations. Si une base commune à l'impôt des sociétés est un objectif souhaitable (tout en laissant chaque pays choisir son taux), la situation actuelle encourage et permet le ‘shopping’ fiscal et social, pour autant qu'il soit juste et corresponde à une réalité économique, commerciale ou industrielle. C'est très bien ainsi et cela permet aux entrepreneurs de réduire leurs charges fiscales et sociales, qui sont bien souvent les principales en Belgique, de manière tout-à-fait légale et en bénéficiant du grand marché européen et de ses quatre libertés fondamentales. » ce sont jusqu’à 85 % des cas soumis au système qui sont effectivement résolus », précise Valère Moutarlier. « C’est un parfait exemple de ce qu’il est possible de faire lorsque l’on inverse un peu le paradigme et que l’administration fiscale fonctionne comme un ’service aux entreprises’ : de la transparence, de la simplicité, un guichet unique… Toute une série de lignes directrices qui doivent progressivement percoler dans l’ensemble de la gestion de la fiscalité en Europe. Cela prendra clairement du temps et il faudrait renforcer la marge de manœuvre de la DG Tax, mais le travail avance, progressivement. » Y.B. 15 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre Une problématique à laquelle la DG Tax s’attaque, grâce notamment à la mise en place des coopérations renforcées, soit des accords d’harmonisation des pratiques entre quelques pays, qui échappent donc à la règle de l’unanimité et peuvent répondre à des questions plus spécifiques à certaines régions, certaines industries. On notera que le premier accord de ce type a été signé il y a un peu plus d’un an et concerne la taxation des transactions financières. Dossier commerce international L'union fait aussi la force entre les chambres de commerce Les bonnes relations entre BECI et diverses chambres de commerce étrangères installées à Bruxelles ne datent pas d'hier. Elles se sont d'ailleurs déjà concrétisées par des événements communs. Mais les collaborations pourraient sans doute être encore plus étroites, au bénéfice des entreprises bruxelloises ouvertes à l'international autant que de Bruxelles comme capitale économique cosmopolite. Notre petit tour d'horizon indique en tous cas que la volonté est là. Et permet au passage de récolter un regard critique étranger sur notre ville. B n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 16 ECI, dans son rôle de chambre de commerce, est ouverte à une collaboration avec d'autres chambres établies à Bruxelles. Littéralement même, puisque son immeuble avenue Louise accueille notamment les bureaux de la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise-brésilienne (Brascam), la Chambre de commerce Canada-Belgium-Luxembourg ou encore la fédération patronale turque Musiad. D'autres sont évidemment les bienvenues. Mais BECI est également demandeuse d'événements structurés en commun avec ses alter ego, dans le but principal de favoriser les échanges et les contacts pour ses membres. De nombreuses PME qui souhaitent s'étendre dans un pays étranger ne disposent en effet pas toujours des bonnes clés et le fait de pouvoir rencontrer ici à Bruxelles des chefs d'entreprise ou professionnels brésiliens, américains, japonais ou autres, peut leur faire gagner du temps. C'est aussi l'opportunité d'obtenir d’un seul coup des réponses sur des problématiques ciblées, comme la logistique Au mois de mai dernier, BECI avait accueilli dans ses murs une réunion des chambres de commerce européennes. vers tel ou tel pays par exemple. La volonté de win-win semble en tous cas bien partagée. Un dialogue ouvert, entre homologues Commençons par BritCham, la Chambre de commerce britannique en Belgique, présente chez nous depuis plus d'un siècle et qui regroupe, outre des sociétés britanniques bien connues, des multinationales d'origine française, néerlandaise, allemande et même belge. Que ce soit dans le secteur financier, la chimie ou les loisirs. « On ignore souvent que la Belgique est le 6e partenaire commercial de la Grande-Bretagne, devant l'Inde et la Chine », souligne sa présidente Glynis Whiting. « Il est très important pour nous de favoriser un environnement de dialogue ouvert avec les décideurs européens et belges. Nous aimons rappeler à « On ignore souvent que la Belgique est le 6e partenaire commercial de la Grande-Bretagne, devant l'Inde et la Chine », Glynis Whiting (BritCham) nos membres que la Belgique est un pays très facile pour faire du business et un excellent point de départ pour conquérir l'Europe. » Mais ce compliment ne veut pas dire que la situation est idyllique. « La Belgique donne parfois une image très bureaucratique. Et il est compliqué de s'y retrouver dans les compétences régionales, fédérales, locales ... Un rapprochement avec une organisation comme BECI pourrait par exemple aider nos membres, notamment des PME, à trouver un ‘counterpart’ belge qui explique comment le business fonctionne ici, quel est l'état d'un marché, qui sont les agents, les distributeurs, etc. Des contacts bilatéraux aideraient également à démystifier certaines obligations patronales relatives à la sécurité sociale par exemple. Pourquoi avez-vous des mutualités rouge, verte, bleue ? », ironise Glynis Whiting. « Il est plus facile de faire du business en Belgique qu'en France ou en Allemagne, mais il faut le faire savoir. » La présidente de BritCham évoque également un besoin d'informations sur les avantages fiscaux en matière de R&D et de brevets, méconnus. Design: www.acg-bxl.be BRUXELLES, VILLE PORTUAIRE AU COEUR DE L’EUROPE SITUATION PRIVILÉGIÉE Situé à cinq heures de navigation d’Anvers, le port de Bruxelles offre une accessibilité exceptionnelle à la navigation fluviale et maritime jusqu’à 4 500 tonnes. Le port est situé au centre d’un réseau dense d’autoroutes et de voies ferrées. OUTIL PERFORMANT Un terminal à conteneurs est opérationnel à l’avant-port, desservant les quatre modes de transport présents sur le site portuaire: fluvial, maritime, rail et route. Outre les terrains situés le long de la voie d’eau, le Port de Bruxelles offre 160 000 m2 d’entrepôts au centre TIR. AU SERVICE DE BRUXELLES Le domaine portuaire bénéficie d’un hinterland de plus de deux millions d’habitants et représente un poids économique important: près de 350 entreprises génèrent 12 000 emplois directs et indirects, et un trafic annuel par la voie d’eau de plus de 6,5 millions de tonnes. Design: www.acg-bxl.be 600 000 camions en moins dans la ville chaque année. 94 000 tonnes de CO2 économisés chaque année. www.portdebruxelles.be Place des Armateurs, 6 B-1000 Bruxelles T : +32 (0)2 420 67 00 Dossier commerce international des PME à accéder plus facilement aux personnes qui peuvent les aider, à leur niveau. Ensemble, nous pouvons faciliter les premiers contacts. Les échanges sur Skype par la suite ne seront plus impersonnels. » L'avocat, cofondateur en visite en Belgique. Les chambres de commerce qui y sont installées ont dès lors intérêt à s'associer pour y organiser des événements ciblés et pertinents qui renforcent le côté incontournable de la capitale de l'Europe. « Il y a beaucoup de choses que les Chambres de commerce pourraient apprendre entre elles et de BECI, que ce soit dans l'organisation d'événements ou l'élargissement de nos réseaux internationaux », Jean-Pierre Tanghe (CanCham) « Bruxelles incontournable » n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 18 Jean-Marie De Backer, président de la Chambre de commerce belgo-brésilienne, insiste pour sa part sur les rôles que peuvent jouer les chambres de commerce pour mieux préparer les missions économiques. « Nos membres peuvent aider les membres d'autres chambres à mieux comprendre la mentalité des affaires au Brésil. Et plus pratiquement, nous pouvons aider du cabinet CMS De Backer, épingle par ailleurs deux atouts uniques de BECI : « BECI a intégré Bruxelles à une vision européenne, avec une volonté de sortir des problématiques belgo-belges. Comme nous, il s'agit d'une chambre bilingue, qui témoigne dans sa communication d'une vraie ouverture internationale. » D'après Jean-Marie De Backer, Bruxelles dispose d'une capacité d'accueil transcendante, au-dessus de la mêlée régionale, pour tout investisseur ou homme d'affaires « Il y a beaucoup de choses que les Chambres de commerce pourraient apprendre entre elles et de BECI, que ce soit dans l'organisation d'événements, le partage d'expériences – y compris moins réussies – ou encore l'élargissement de nos réseaux internationaux », abonde Jean-Pierre Tanghe, président de CanCham Belux, la chambre de commerce canadienne. « À Bruxelles, vous êtes proche des endroits où sont pris la plupart des décisions importantes en matière Ever considered Kinepolis Brussels… ... for a real blockbuster of a gift? Cinema is always fun. Comedies, thrillers, romances and so on – you name it, an evening at the cinema is pure pleasure. 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Cela facilite l'intégration à des ‘circles of information’ ainsi que l'extension et la valorisation de votre réseau de relations. » AmCham, l'influente chambre de commerce américaine, collabore déjà depuis des années avec les principales organisations patronales du pays (FEB, VOKA, UWE et BECI) pour défendre les intérêts des entreprises étrangères auprès des pouvoirs politiques. « Oui, nous voyons aussi des avantages à coopérer avec d'autres chambres de commerce installées à Bruxelles. Dans de nombreux cas, nous avons des membres en commun – Bruxelles "chambrée" Les Chambres de commerce sont très élogieuses quant à l'accueil réservé aux entreprises étrangères dans la capitale. Le multilinguisme notamment est un atout énorme. Mais elles ne se privent pas non plus de pointer des choses à améliorer, plus belges que strictement bruxelloises d'ailleurs : ◗ Les entrepreneurs sont très bien accueillis en tant que personnes, mais moins en tant qu'investisseurs potentiels : encore trop de bureaucratie et de tracasseries inutiles. ◗ L a complexité institutionnelle du pays : pas facile de s'y retrouver à travers les méandres politiques. Tout ce qui peut être fait pour guider l'homme d'affaires étranger est le bienvenu. En réactualisant à chaque réforme de l'Etat. ◗ L a Belgique, et Bruxelles en particulier, sont un véritable tremplin pour faire des affaires en Europe, autant qu'un marché dynamique et très accessible. Mais certaines entreprises n'en sont pas conscientes et préfèrent s'installer chez l'un de nos voisins. Bruxelles (et la Belgique) ont du mal à promouvoir leurs atouts. car beaucoup d'entreprises sont membres de plusieurs chambres – et nous trouvons que nous pourrions apporter encore plus de valeur ajoutée à nos membres en travaillant ensemble quand c'est approprié », affirme Marcel Claes, Chief Executive d'AmCham. Ces derniers mois, AmCham a d'ailleurs organisé des événements avec d'autres chambres étrangères (par exemple, la brésilienne et la chinoise), mais aussi avec BECI dans le cadre de la soirée de networking pour des Young Professionals. Des événements qui ont eu beaucoup de succès et qui pourraient en appeler d'autres ... Brussels Metropolitan Les quatre organisations patronales précitées collaborent également autour du projet Brussels Metropolitan, bien conscientes que le rayonnement économique de Bruxelles ne se limite pas aux 19 communes. « Nous sommes intéressés d'examiner comment les chambres de commerce étrangères pourraient participer à cette initiative, afin de travailler ensemble à des préoccupations communes. Notre message est plus fort si nous parlons d'une seule voix », fait remarquer Marcel Claes. Olivier Fabes Bye, bye SDRB Welcome citydev.brussels Un nouveau nom et un nouveau logo pour mieux refléter la dynamique et le rôle prépondérant que remplit citydev.brussels dans le développement de la Région. www.citydev.be 19 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre « Délivrer plus de valeur à nos membres » Dossier commerce international Bruxelles, poids plume de l’exportation ? La Région de Bruxelles-Capitale, handicapée par des outils statistiques qui ne tiennent pas réellement compte du secteur des services, se voit reléguée au rang de parent pauvre des exportations en Belgique. À n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 20 la fin de l’année dernière, une information faisait le tour de la Belgique : la Région de Bruxelles-Capitale représenterait uniquement 2,01 % des exportations du pays. C’est du moins ce qui ressortait d’un communiqué du Flanders Investment & Trade, office régional flamand aux exportations qui s’enorgueillissait de voir le nord du pays représenter plus de 85 % des exportations nationales. Une information qui contrastait nettement avec un baromètre publié par Eurostat quelques mois plus tôt, et qui faisait de Bruxelles la troisième région la plus riche d’Europe en termes de PIB. Sauf que voilà, depuis, le calcul du Flanders Investment & Trade a été battu en brèche, notamment parce qu’il utilisait une méthodologie prenant en compte tant les entreprises résidentes belges que les opérations dites de transit. Surtout, la méthodologie employée par le Flanders Investment & Trade diffère de celle de la Banque nationale belge (BNB), en ce qu’elle ne dispose pas d’un outil permettant de réduire « l’effet de porte », soit le fait que beaucoup d’entreprises qui ne résident pas en Belgique mais sont actives dans le transit et l’import-export disposent d’établissements à proximité directe des grands ports et aéroports. Comprenez : Zaventem, Anvers, Gand, Zeebrugge, etc. Outre le Port de Bruxelles, dont la croissance ne fait qu’augmenter mais qui ne prétend pas non plus concurrencer Anvers, peu de hubs logistiques majeurs peuvent ainsi faire pencher la balance en faveur de la Région de Bruxelles en termes de transit. Beaucoup de statistiques… Il n’y a pas que cela. La Région souffre d’un « handicap » majeur en matière de calcul des niveaux d’exportations : l’économie bruxelloise fait la part belle aux services ; nettement moins à l’industrie. D’après l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA), les services dans leur ensemble comptent pour près de 90 % de la création de valeur dans la Région de Bruxelles-Capitale, contre 3 % pour l’industrie manufacturière, 2,6 % pour la construction et 5,2 % pour l’énergie (production et transport). Un poids de l’industrie qui, de plus, tend à se réduire puisque le secteur a vu sa création de valeur ajoutée diminuer de 1,3 % sur les douze derniers mois, toujours selon l’IBSA. À titre de comparaison, le secteur des services compte pour 72 % du PIB flamand et 74 % dans le cas de la Wallonie. Or, il est particulièrement difficile de mesurer les exportations lorsqu’il ne s’agit pas de marchandises. « Il y a aussi le fait que l’outil de mesure principal des exportations, c’est le travail des douanes… Et qui dit douanes dit frontière, ce qui n’existe pas dans le cas de Bruxelles », explique-t-on du côté de la Banque nationale. Mais pas de vision globale. Si l’on se base sur les chiffres de la Direction Générale des Statistiques et de l’Information Economique (DGSIE), Bruxelles a exporté pour plus de 9,18 milliards d’euros de services divers, là où la Flandre en a exporté pour 10,4 milliards d’euros. De quoi rééquilibrer quelque peu le rôle de chaque région. Mais là aussi, il convient de préciser que ces chiffres sont loin d’être exhaustifs et ne reprennent par exemple pas tout ce qui concerne la finance et l’assurance (!), les administrations et les services liés à l’immobilier et à la santé. D’après l’IBSA, le seul secteur des crédits et assurances représente 18 % du PIB bruxellois. Une série de poids lourds de l’économie bruxelloise échappent donc une nouvelle fois au radar et tronquent l’image que l’on peut se faire du poids économique de la Région. Impossible, donc, d’estimer avec précision la contribution des 19 communes aux exportations de la Belgique, mais il semble peu probable, au vu des chiffres énumérés ci-dessus, qu’elle ne dépasse pas les 5 %, même face au poids lourd que représente la Flandre et son expertise logistique. Y.B. * Pour limiter au maximum les interruptions d’alimentation électrique, nous vous assistons 24h/24. Parce que votre entreprise doit être performante à tout moment, elle doit pouvoir compter sur un approvisionnement en énergie optimal. Voilà pourquoi Electrabel vous propose le service Energy 24/24. 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L es plus belles plages du monde, les meilleures universités, les plus grosses fortunes, le top 50… La manie du classement répond à notre esprit de compétition et à notre besoin de comparer, d’organiser, de hiérarchiser. Il n’y a pas de raison que les villes y échappent. Il existe donc de multiples classements des villes du monde ; certains établis sur des critères qui se veulent objectifs, d’autres sur des sondages parfaitement subjectifs – mais après tout, la perception et la subjectivité font aussi partie de la réalité. n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 22 La volonté de classer toute chose peut être un vilain défaut. La curiosité aussi. Et donc, puisque ces classements existent, la question qui nous vient immédiatement à l’esprit est de savoir où se situe notre ville. Bruxelles se perçoit volontiers comme une capitale internationale, une « place to be », mais qu’en pense le reste du monde ? L’institut de sondage Ipsos a demandé à plus de 18.000 personnes, issues de 24 pays, quelles étaient, sur une « short list » de 48 villes, les meilleurs endroits pour faire du tourisme, des affaires ou pour vivre. Pas de vraie surprise en tête du classement général des Top Cities, dominé par New York, Paris et Londres. La présence d’Abu Dhabi à la 4e place surprend davantage. Bruxelles n’occupe qu’une 31e place assez modeste aux yeux des citoyens du monde, derrière certaines villes de taille comparable comme Zürich, Amsterdam ou Stockholm. L’image est différente si on limite l’enquête aux Européens et aux villes européennes : Bruxelles grimpe alors au 10e rang ; elle occupe même le 5e rang des villes où faire des affaires. Ce caractère « business » est confirmé par le classement des villes d’affaires européennes, établi par le conseil en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield et fondé sur l’opinion de 500 entrepreneurs. La dernière édition, en En tête des Top Cities, Big Apple ou la Ville par excellence. 2011, plaçait Bruxelles au 4e rang, juste derrière Londres, Paris et Francfort. L’enquête identifiait le multilinguisme parmi les atouts de Bruxelles, de même que son accessibilité depuis les autres grandes villes (notamment grâce au TGV). Le réseau télécoms était par contre pointé comme une faiblesse… Des outils de décision Quelle importance accorder à ce type de classement ? « Certains sont plus sérieux que d’autres », répond Emmanuel de Beughem, responsable du département Inward investments & International network de Bruxelles Invest & Export. « Nous essayons d’attirer à Bruxelles des entreprises qui, elles-mêmes, s’adressent à des consultants pour réaliser des études de localisation. Et pour réaliser ces études, les consultants prennent en compte certains rankings. On ne peut donc pas les ignorer. » Parmi les sources les plus utilisées figure notamment le State of the World’s Cities Report, publié par l’ONU-Habitat et qui étudie la prospérité des villes en se fondant sur cinq facteurs : productivité, infrastructures, qualité de vie, équité (inclusion sociale) et durabilité environnementale. Bruxelles se situe dans la fourchette haute pour tous ces indices, récoltant ses meilleurs scores pour l’infrastructure et la durabilité. Le rapport ne propose pas de classement à proprement parler, mais l’examen des scores nous permet de situer Bruxelles à la 14e place sur 72 villes, derrière Vienne, Helsinki ou Oslo (le trio de tête, dans cet ordre), mais devant des villes comme Barcelone, Milan ou même… New York (pénalisée par un mauvais indice d’équité sociale). Autre document intéressant : le Global Competitiveness Report du Forum Économique Mondial. Ici, ce ne sont plus les villes mais les pays qui sont examinés. La Belgique y est classée 17e, en fonction de bons indices de santé, d’enseignement primaire et supérieur. Le rapport note également une capacité « relativement grande » à innover, un niveau élevé de concurrence et – quoi qu’on en pense – un environnement favorable à la création d’entreprises. Par contre, il déplore une relative inefficacité des pouvoirs publics, un système fiscal générateur de distorsions, un déficit budgétaire persistant et une dette publique élevée. Des données utilement complétées par le Rapport sur l’investissement dans le monde, publié par la CNUCED. On y découvre la Belgique en 2e performeur mondial dans l’attrac- Dossier commerce international Zürich et Amsterdam : deux villes européennes moyennes qui devancent régulièrement Bruxelles. Tel est l’état des lieux que permettent de dresser les rapports. L’Economist Intelligence Unit (EIU, bureau d’étude lié au groupe The Economist) a tenté d’aller plus loin dans la prospective. À la demande de Citigroup, l’EIU a tenté de cartographier la compétitivité des villes à l’horizon 2025, en fonction de leur capacité à attirer le capital, l’activité, les talents et le tourisme. Une conclusion s’impose : les villes des pays émergents vont améliorer leur position. La Brésilienne Sao Paulo (36e), la Coréenne Incheon (43e) et l’Indienne Mumbai (51e) sont celles qui progresseront le plus. Au classement, les grandes métropoles des pays développés maintiennent cependant leurs positions, avec en tête New York, suivie de Londres et Singapour. Et Bruxelles alors ? En 25e place, la capitale européenne tient honorablement son rang, devant des villes comme Vancouver, Berlin ou Milan. Mais elle est à nouveau devancée par Zürich ou Amsterdam : des villes comparables. Pas assez fiers, les Bruxellois ? Bruxelles, capitale économique et forum international : la chose est entendue. Mais cela ne suffit sans doute pas à établir la « marque Bruxelles » dans le grand public. L’enquête annuelle City RepTrak mesure la réputation des villes auprès d’un public de 22.000 personnes issues des pays du G8. Bruxelles y occupe en 2013 le 28e rang, loin derrière Sydney qui jouit, semble-t-il, de la meilleure réputation mondiale. « S’il y avait une chose à retenir de tous ces classements, c’est la suivante : il existe un réel fossé entre l’image externe de Bruxelles, vue par les non-Belges, et l’image interne de notre ville », commente Melanie McCluskey, Senior Consultant du bureau Akkanto, partenaire belge du City RepTrak. « Tout se passe comme si les Belges n’arrivaient pas à être fiers de leur capitale – et de leur pays, dans une certaine mesure –, alors même qu’il existe une série d’atouts réels. Les responsables politiques et culturels de Bruxelles ont ici tous les ingrédients pour mieux communiquer sur leur ville afin d’obtenir le support de l’ensemble des parties prenantes : politiques, citoyens, médias, investisseurs, touristes, travailleurs… » Emmanuel Robert Peut (encore) mieux faire 23 Une constante se dégage à la comparaison des différents classements mondiaux : Bruxelles est presque systématiquement placée dans le top 30. Que l’on se base sur une enquête d’opinion (Ipsos Top Cities, City RepTrak) ou sur des indicateurs supposés objectifs (World’s Cities Report, HotSpots 2025), la corrélation est assez remarquable. C’est un rang plutôt enviable (si l’on admet que Bruxelles ne peut se comparer à des « World Cities » comme New York, Londres ou Paris) ; mais on retiendra aussi que Bruxelles est régulièrement devancée par des villes européennes auxquelles elle peut se comparer par la taille et par le poids économique, comme Amsterdam ou Zürich. Bonne nouvelle : il reste un potentiel d’amélioration. Top European Cities Index Cities (Ipsos) Monitor World’s Cities Report HotSpots 2025 City RepTrak 1. New York 1. Londres 1. Vienne 1. New York 1. Sydney 2. Londres 2. Paris 2. Helsinki 2. Londres 2. Toronto 3. Paris 3. Francfort 3. Oslo 3. Singapour 3. Stockholm 4. Abu Dhabi 4. Bruxelles 4. Dublin 4. Hong Kong 4. Vienne 5. Sydney 5. Barcelone 5. Copenhague 5. Tokyo 5. Venise 6. Zürich 6. Amsterdam 11. Amsterdam 11. Zürich 8. Zürich 14. Amsterdam … 13. Zürich 13. Amsterdam 19. Amsterdam 31. Bruxelles 13. Zürich 14. Bruxelles 25. Bruxelles 28. Bruxelles (Cushman & Wakefield) (ONU-Habitat) (Economist Intelligence Unit) (Reputation Institute) n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre tion d’investissements étrangers, juste derrière Hong Kong et devant Singapour et le Luxembourg. Une position qu’elle doit en grande partie au rôle de Bruxelles. Dossier commerce international Exporter avec l’aide de l’Union Européenne Même si le soutien à l’exportation reste avant tout une compétence nationale, il existe certains instruments européens pour aider les entreprises – y compris les PME – à exporter au-delà des frontières de l’UE, en particulier vers certains pays asiatiques. L n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 24 a dimension internationale joue un rôle moteur dans le développement des PME, comme le démontre une étude récemment menée par IHS pour DHL. Selon cette étude, les PME opérant sur les marchés internationaux auraient deux fois plus de chances de réussir que celles opérant uniquement au niveau national : en effet, 26 % des PME qui font du commerce international ont connu une hausse significative de leur activité sur les trois dernières années, contre seulement 13 % pour celles qui limitent leurs activités à leur marché domestique. Et cependant, alors que les PME représentent 99 % des entreprises européennes et plus de 50 % de la valeur ajoutée, moins de 4 % d’entre elles exportent hors de l’UE. Les PME sont toutefois de plus en plus nombreuses à se lancer dans le commerce international. Et même si le soutien à l’exportation reste, dans une large mesure, une compétence nationale, il existe certains instruments européens pour aider les entreprises – y compris les PME – à dépasser les frontières de l’UE. Une passerelle vers le Japon et la Corée Parmi les principaux outils, EU-Gateway est un programme de la Commission qui finance des missions de prospection au Japon et en Corée du Sud. Pourquoi ces deux pays ? Parce qu’ils ont rang de puissances économiques mondiales, que ce sont deux partenaires importants de l’UE, mais qu’ils peuvent être difficiles à pénétrer pour les entreprises européennes en raison de la barrière culturelle et linguistique – un obstacle qui ne se présente pas de la même manière aux États-Unis, par exemple. Selon un rapport de 2011, le développement des exportations vers ces deux pays pourrait générer 20 à 40 milliards d’euros par an avant 2020 pour les entreprises européennes. Le programme est ouvert aux entreprises en activité depuis au moins cinq ans, dont le siège est établi dans l’UE et dotées d’un Les marchés asiatiques peuvent être difficiles à pénétrer pour les entreprises européennes en raison de la barrière culturelle et linguistique. capital majoritairement européen. Il est focalisé sur certains secteurs technologiques à fort potentiel : environnement et énergie, soins de santé, technologies de la construction, technologies de l’information et de la communication, création de mode et décoration d’intérieur. EU-Gateway permet aux entreprises de se familiariser avec les marchés japonais et coréen, leur offre un soutien financier et logistique, les aide à se promouvoir auprès de partenaires potentiels et à trouver les bons contacts commerciaux. Il se double d’une autre initiative, l’Executive Trainee Programme (ETP), qui offre aux entreprises une formation commerciale, linguistique et culturelle adaptée à ces deux pays-cibles. l’UE et hébergé par la délégation européenne en Inde. L’EBTC dispose d’un siège à New Delhi et de trois bureaux régionaux à Mumbai, Bangalore et Kolkata. Ses activités s’articulent sur trois axes : l'information auprès de la communauté d'affaires européenne, l’assistance aux entreprises dans leurs demandes aux prestataires de services européens déjà établis en Inde, et enfin des activités sectorielles spécifiques dans les secteurs des biotechnologies, de l'énergie, de l'environnement et des transports, avec un accent particulier sur le changement climatique et les questions d'accès au marché. Le programme s’étend jusqu’en 2017. Centre d’affaires indien L’Union européenne finance également en Chine un centre pour PME (EU SME Centre), qui a pour tâche de soutenir les PME européennes qui veulent exporter ou investir sur le marché chinois. En Inde, les PME peuvent compter sur le soutien de l’EBTC (European Business and Technology Centre) : un projet mis en œuvre par Eurochambres, cofinancé par À la conquête du marché chinois Dossier commerce international Les PME n'ont généralement pas les capacités suffisantes pour s’orienter dans le système administratif et juridique chinois, en particulier aux premiers stades de leur entrée sur le marché. Le centre peut les aider à trouver des réponses concernant les questions commerciales, les normes techniques, les ressources humaines et les questions juridiques fondamentales. Le centre organise également des programmes de formation, des ateliers, des séminaires, des événements de réseautage, fournit l’accès à un répertoire de fournisseurs de services ainsi qu’à des bases de données. Pour explorer les opportunités du marché chinois, il est possible d’occuper des bureaux temporaires dans ses locaux, idéalement situés dans le quartier des affaires de Pékin. Le centre pour PME travaille en partenariat avec les États membres de l'UE, les chambres européennes de commerce et les associations sectorielles. 25 Asie du Sud-Est et Mercosur Autre pôle de croissance, l’Asie du Sud-Est possède elle aussi un centre d’affaires établi en Thaïlande, à Bangkok, afin de faciliter l'accès des entreprises européennes au marché thaïlandais et, audelà, aux nations membres de l’ANASE (dont l’Indonésie, la Malaisie, le Vietnam…). Pour la Chine et l’ANASE, la Commission européenne a par ailleurs mis en place, de manière plus spécifique, des bureaux d’assistante (helpdesks) qui fournissent aux PME une aide sur les questions de réglementation et de protection de la propriété intellectuelle. Un autre bureau d’assistance va prochainement être lancé, cette fois à destination du Mercosur (le marché commun sud-américain, qui englobe notamment l’Argentine et le Brésil). Le Mercosur représente déjà 3 % du commerce total de l’UE ; de 2007 à 2012, les exportations Le centre pour PME de l’UE est installé à Chaoyangn le célèbre quartier des affaires de Pékin. européennes dans la région sont passées, en valeur, de 28 à 50 milliards d’euros. EU GCC Invest Pour être complet, on peut également citer l’EU GCC Invest, qui est un projet commun impliquant l’Union Européenne, Eurochambres et plusieurs chambres de commerce des pays du Golfe. Son objectif est de promouvoir les relations entre les entreprises de l’UE et du Golfe, ainsi que les opportunités d’investissement. Enfin, rappelons que la Banque Européenne d’Investissement (BEI) ne finance pas seulement des projets en Europe, mais aussi dans le reste du monde. Tou- BECI / Enterprise Europe Brussels vous informe et vous guide par rapport aux programmes européens soutenant le développement et la compétitivité des entreprises européennes. Un entretien avec notre expert en financement européen, Stéphane Joiris, vous permettra d’obtenir un premier avis sur votre projet, sur son éligibilité par rapport au programme européen adéquat ainsi qu’un premier conseil pour l’introduction du dossier. Pour fixer un rendez-vous : C. Godts – [email protected] – Tél. 02 643 78 02. tefois, les montants en jeu destinent les prêts de la BEI à de grands projets qui dépassent 25 millions d’euros. Dans le cadre de la programmation 20142020, ces dispositifs sont évalués pour être renouvelés ou ajustés ; de nouveaux pourraient aussi voir le jour. Emmanuel Robert Liens : u ; www.euetp.eu Japon et Corée : www.eu-gateway.e Inde : www.ebtc.eu Chine : www.eusmecentre.org.cn d.eu Asie du Sud-Est : www.eabc-thailan pdesk.eu rhel a-ip .chin China helpdesk : www pdesk.eu rhel n-ip .asea www : Asean helpdesk .eu vest ccin .eu-g www st : EU-GCC Inve s utiles sur le portail On retrouvera la plupart des lien bres de commerce d’Eurochambres, qui fédère les cham es.eu européennes : www.eurochambr Dossier commerce international L'Afrique, optimisme ou prudence ? Good morning Africa L'Afrique est le continent oublié du développement économique, si ce n'est pour l'exploitation de ses ressources naturelles. Au-delà d'un souci de partage équitable de la croissance mondiale, trop peu pré- sent à l'esprit des sociétés favorisées, et réserve faite de la priorité qu'il faudrait accorder à l'humain, il faudrait pourtant s'intéresser à cet immense marché qui contient les potentialités de croissance de demain ou… d'après-demain, selon les avis. L n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 26 es Africains insistent souvent pour que l'on présente leur continent sous un angle positif. Il enregistre certes, sur 10 ans, une croissance moyenne de 5 % par an ; il n'en reste pas moins, comme le note la Banque africaine de Développement, que « … l’Afrique est toujours un continent pauvre et la croissance économique rapide n’a pas réduit les inégalités. La famine reste largement répandue sur le continent, notamment en Afrique subsaharienne, tandis que l’accès à l’énergie est inadéquat… » Comme le souligne Chantal Kamatari du réseau Friends of Africa développé au sein de BNP Paribas Fortis, « Le challenge est de capitaliser sur la croissance pour réduire la pauvreté et les inégalités, pour diversifier l'économie et pour faire croître la société civile ». Une priorité : gérer l'exploitation du patrimoine naturel Les richesses naturelles du continent, aujourd'hui surexploitées grossièrement, dilapidées ou inexploitées (voir ci-contre l'encadré sur les énergies renouvelables) mériteraient, selon les vœux de la Banque africaine de développement, d'être traitées selon des normes de durabilité qui permettent leur préservation et favoriserait l'émergence de secteurs d'activités locaux qui donnerait aux Africains l'opportunité d'y apporter eux-mêmes une valeur ajoutée1. » Quelques données de base, impressionnantes, muent ce vœu en nécessité : la population en Afrique devrait doubler entre 2010 et 2050, comptant pour presque la moitié de la croissance démographique mondiale sur cette période et dépassant celle de la Chine ; d'ici 2030, une personne sur quatre dans le monde sera africaine, avec des conséquences directes sur ses ressources naturelles ; entre 2000 et 2005, plus de 50 % de la destruction En plein boom, Lagos, au Nigeria, est probablement appelée à devenir la ville la plus peuplée d’Afrique, dépassant Le Caire. globale des forêts du monde est attribuable à l’Afrique ; le nombre de foyers dépendants de la biomasse traditionnelle, qui sert de combustible, évoluera de 657 millions en 2009 à 922 millions en 2030 ; le secteur de la pêche, avec une production estimée à 7,6 milliards de tonnes par an, soit 8 % de la pêche mondiale, a atteint un niveau de prélèvement qui excède la capacité de renouvellement des espèces ; etc. Il y a donc beaucoup à faire dans le domaine de la durabilité et l'expertise de nos entreprises pourrait aider à concrétiser cet effort, tout en offrant à celles-ci des opportunités d'affaires intéressantes. L'Éthiopie et l'Angola, rencontrés récemment chez BECI, sont deux exemples de pays qui accueillent, avec des aides appropriées, les implantations et le transfert de technologies et de connaissances. Faut-il cependant se risquer sur un continent où règne globalement une certaine instabilité politique ? Optimisme Selon le McKinsey Global Institute, le boom de l'Afrique marque une ère de développement pérenne, McKinsey chiffrant même une croissance qui verrait évoluer le PIB continental de 2008 de 1.600 milliards de $ à un PIB 2020 de 2.600 milliards de $, anticipant surtout une croissance spectaculaire des dépenses de consommation. Les raisons de cet optimisme seraient à trouver dans l'apaisement des conflits politiques et l'émergence d'une classe moyenne urbaine et donc de consommateurs. Les quatre grands secteurs qui porteraient la croissance sont, par ordre d'importance, celui des biens et services de consommation (essentiellement commerce de détail, télécommunications et banques), les ressources naturelles et l'agriculture (il y a encore beaucoup de terres inexploitées en Afrique), ainsi que les infrastructures. Parmi les facteurs de succès, McKinsey pointe notamment le renforcement des organes garantissant Dossier commerce international termes d'exigences de stabilité. « Le challenge est de capitaliser sur la croissance pour réduire la pauvreté et les inégalités, pour diversifier l'économie et pour faire croître la société civile » : en effet ; finalement, c'est donc une vision optimiste qui doit prévaloir. Didier Dekeyser Une attention particulière doit être portée aux abondantes ressources renouvelables de l'Afrique. On estime que le potentiel solaire à lui seul représente entre 155 000 et 177 000 térawatts/heure (TWh) par an, répartis à travers tout le continent, les régions nord et ouest étant les mieux fournies en ressources solaires. Le potentiel de l’énergie éolienne en Afrique est également important, s’élevant de 5000 à 7000 TWh. L’Afrique possède le potentiel et la capacité pour faire des énergies renouvelables le principal moteur de sa croissance (voir : rapport IRENA sur l'Afrique et les énergies renouvelables )4. 27 Potentiel estimé des énergies renouvelables n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre la sécurité juridique. Il faut, à cet égard, souligner la poursuite du déploiement de l'OHADA (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) qui a pour but d'établir un droit des affaires commun aux pays africains (17 pays à ce jour) et participe à la formation d'un personnel juridique sensible à cette notion transafricaine. Bien sûr, chaque pays connaîtra sa croissance particulière ; les économies diversifiées offrant le plus de potentiel de développement. Cependant, la Tunisie et l'Égypte, qui comptaient parmi ces économies les plus diversifiées et que pointait le rapport, sont aujourd'hui fragilisées comme on le sait, mettant un bémol à l'optimisme global du document. Les économies en transition comme le Ghana, le Kenya et le Sénégal, sont d'autant plus à considérer, avec leur volonté affichée de jouer un rôle sur les marchés africains et mondiaux qui se traduit, notamment, dans des projets d'envergure – pour ne pas dire pharaoniques – comme celui du port de Lamu au Kenya qui doit devenir la destination d'un ensemble d’oléoducs, de routes et de chemins de fer traversant le continent et qui doit permettre d'ouvrir des voies vers l'Asie (voir l'excellent article du Monde Diplomatique à ce sujet)2 ». Prudence Le rapport de Chatham House3, think tank reconnu en affaires internationales, suggère cependant aux investisseurs d'être prudents en proposant de mettre la croissance spectaculaire de l'Afrique en perspective avec son histoire économique ainsi qu'avec celle de l'Europe, et non pas en comparant de manière basique la croissance africaine avec les croissances des économies asiatiques ou sud-américaines, les fondamentaux des échanges dans ces parties du monde étant différents. La succession de phases de développement/récession qu'a connu l'Afrique indique que la croyance en une pérennité du développement actuel est peut-être un leurre, la difficulté majeure résidant dans le fait qu'une interruption de ces cycles passe par des changements institutionnels qui boostent la société civile ; or ces changements institutionnels se produisent en général quand un certain niveau de développement économique permet à cette société civile de s'éduquer et de prendre le « lead » en 1 2 3 4 lu-ve 08:30-13:00 ma 17:00-19:30 Le 1819 est un numéro de référence pour les entrepreneurs et les candidats entrepreneurs à Bruxelles. Financement, aides publiques, formalités de création, renseignements juridiques,... les conseillers du 1819 informent l’entrepreneur, le conseillent, et l’orientent vers les structures et les interlocuteurs les plus adéquats pour accompagner son projet. http ://www.afdb.org/fr/ http ://www.monde-diplomatique.fr/2013/04/COLOMA/48968 http ://www.chathamhouse.org/publications/papers/view/189613 1239-AnnonceUsine.indd 1 h ttp ://www.irena.org/DocumentDownloads/Publications/Afrique_%C3%A9nergies_renouvelables.pdf www.1819.be Une initiative de la Région de Bruxelles-Capitale 27/07/12 13:08 À première vue, la situa En y regardant de plus près, nous y Il suffit qu’un de nos clients réclame de l’aide à Hywel Griffith, notre homme d’action. En effet, quand il a appris qu’une entreprise partenaire de produire des résultats financiers, il a pris ses responsabilités et s’est qu’il a découvertes, les réunions qu’il a menées et les investissements était définitivement prête pour l’avenir. Complètement rassuré, il a couverture de 48%. Hywel Griffith aurait pu prendre une mauvaise www.credendogroup.com Delcredere|Ducroire et Credimundi font partie du groupe Credendo, assureur-crédit. tion semblait bouchée. avons trouvé plein de débouchés. risk underwriter, pour que cet homme de chiffres se transforme en de notre client, implantée au Botswana, était une start-up incapable rendu sur place pour une visite marathon de 5 jours. Les installations consentis lui ont prouvé que, malgré son absence de passé, l’entreprise accepté de couvrir les risques. Mieux encore, il en a augmenté la décision. Il a préféré prendre un avion. TURNING UNCERTAINTIES INTO OPPORTUNITIES. Dossier commerce international Entretien avec M. Rodrigo Rivera, Ambassadeur de Colombie à Bruxelles La Colombie à la croisée des chemins L'Amérique du Sud change. Les exemples les plus connus sont sans doute le Brésil, qui héberge aujourd'hui la plus importante communauté belge d’Amérique latine (50 entreprises belges installées localement – 4,5 milliards en commerce bilatéral en 2011 – la Belgique y est le troisième investisseur sur le plan mondial) et le Chili (la Belgique y est le premier pays d’investissement de l’UE et le Chili est notre troisième partenaire commercial sur le continent sud-américain). Parmi les pays présentant un potentiel de développement des relations com- merciales, la Colombie doit être observée attentivement, en raison de sa volonté affichée de développement économique et de son climat d’affaires attrayant, dont résulte notamment le récent accord de libre-échange signé avec l’Union Européenne. Nous avons rencontré Monsieur Rodrigo Rivera, Ambassadeur de n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 30 Rodrigo Rivera, Ambassadeur de Colombie à Bruxelles. Colombie à Bruxelles, pour l'interroger sur ce potentiel. La Colombie signe son 14e accord commercial avec l'Europe, qui est déjà son second partenaire commercial après les États-Unis. Votre pays prend la voie du libreéchange et du développement économique. Qu'est-ce que le nouvel accord signé avec l'Union européenne peut nous apporter à l'un et à l'autre ? Où en sont nos échanges commerciaux ? L'accord devra se concrétiser dans les faits car il est tout récent. Tout laisse présager cependant d'un développement significatif de nos échanges au vu, par exemple, de l'accroissement de vos relations commerciales avec les pays d'Amérique du Sud, avec lesquels vous avez déjà conclu des accords. Nous sommes aujourd'hui votre 49e fournisseur et le 59e client mondial de la Belgique, vos exportations ayant progressé de presque 17 % en 2012. Actuellement, les échanges portent majoritairement, de notre côté, sur les produits de l'agriculture, le pétrole et les produits minéraux ; de votre part, les secteurs de la chimie et des équipements sont performants. Les perspectives sont nombreuses et nous pouvons certainement attendre beaucoup de votre expertise en divers domaines. La Torre Colpatria à Bogota : le plus haut immeuble de Colombie. Dossier commerce international Vos atouts et… vos faiblesses ? Les infrastructures en Colombie sont-elles suffisantes pour absorber une hausse de son commerce international ? Notre faiblesse actuelle est celle que vous soulignez ; elle se situe au niveau de l'infrastructure, notamment le réseau de transport. Mais c'est plutôt une opportunité de premier plan pour nos partenaires commerciaux : nous travaillons la question avec un très ambitieux plan de développement des infrastructures de 47 milliards de $, ce qui ouvre un marché considérable à des global players, dont vos entreprises qui ont une expertise reconnue dans ce domaine. Par ailleurs, la Colombie a un réseau très riche de fleuves (Río Magdalena, Río Cauca, Río Atrato) et de rivières, à 31 Source : Belgian foreign trade agency/agence belge pour le commerce extérieur exploiter et à aménager pour le transport fluvial. Nous avons, par exemple, planifié le développement du fleuve Magdalena, pour lequel un budget de 800 millions d'euros est prévu. Vos entreprises sont performantes dans ce domaine, notamment dans la construction de canaux, et il y a là aussi des opportunités à saisir. Nous souhaitons aussi développer le tourisme. La grande diversité et la grande beauté de nos paysages, les lieux exceptionnels, l'accueil de la population et nos affinités culturelles avec l'Europe, sont riches d'un potentiel certain. Nous ne sommes hélas pas encore suffisamment ciblés par les tour-operators. La Région de Bruxelles-Capitale vous intéresse-t-elle particulièrement ? Oui, bien sûr : vous hébergez nombre d'institutions avec lesquelles nous entretenons des relations. Mais il y a un certain dynamisme qui nous inté- resse ; pour preuve, les activités que nous avons développées avec votre Chambre de Commerce. Sachez aussi que, comme vous, nous avons à gérer une complexité institutionnelle (notre pays compte 33 districts) et que nous avons pu en faire, nous aussi, un domaine d'expertise ! C'est une richesse dans un pays aussi grand que le nôtre, dont le développement ne peut que passer par une décentralisation et c'est une affinité avec votre Région. L'usage de l'anglais est-il suffisamment répandu pour faire des affaires ? Et quid de la sécurité physique localement ? L'anglais est parlé par le monde des affaires, ce qui n'est pas le cas dans la population. Il y a certes un effort à faire en ce domaine. Pour la sécurité, il ne faut pas caricaturer notre pays ; il y a des problèmes à certains endroits mais la majeure partie du territoire est saine. Et nous comptons bien améliorer la situation. Propos recueillis par Didier Dekeyser n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre Nous accueillons les entreprises dans un excellent contexte, sachant que la Banque Mondiale nous classe en 5e position en termes de protection du commerce et des investissements. La sécurité juridique est bien réelle. Nous maîtrisons l'inflation, nous sommes en croissance (5 %) et notre PIB est proche de celui de la Belgique mais pour un pays, il est vrai, 37 fois plus grand que le vôtre et pour une population 4 fois plus élevée. Ces chiffres expriment surtout le fait qu'il y a un énorme potentiel de croissance chez nous, plus peut-être que dans d'autres pays avoisinants car nous occupons en outre une position géographique privilégiée : nous sommes bordés par l'Océan Pacifique, donc en liaison avec l'Australie et l'Asie, et par la mer des Caraïbes, ce qui nous donne le rôle de première interface avec l'Amérique centrale et les États-Unis. Nous sommes, du fait de cette position, la meilleure plate-forme du continent pour exporter dans la région et dans le monde, un peu comme Bruxelles qui est au centre de l'Europe et capte de ce fait les institutions internationales et développe ainsi son activité commerciale. Le climat d'affaires est très positif chez nous et nous avons une élite entrepreneuriale qui veut et peut accompagner notre développement et celui de nos relations avec la Communauté européenne, dont la Belgique. Dossier commerce international Biens à double usage : les règles Au cours de l’histoire, bon nombre d’Etats ont utilisé, à des fins militaires, les technologies et expertises acquises dans le cadre de leurs programmes civils : ce sont les biens et technologies « à double usage ». Ces détournements ont conduit les Etats membres de l’Union européenne à développer, depuis une vingtaine d’années, une réglementation spécifique destinée à lutter efficacement contre la prolifération des armes, et plus particulièrement des armes de destruction massive (ADM). A i nsi, le Règlement (CE) n° 428/2009 du Conseil du 5 mai 2009 institue un régime communautaire de contrôle des exportations, des transferts, du courtage et du transit de biens à double usage. Précisons d’emblée que les importations de ces biens ne sont pas visées par la présente réglementation. n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 32 Le Règlement 428/2009 se compose principalement d’un volet juridique et d’une annexe technique. Le cadre juridique définit les règles et les moyens mis à la disposition des états membres pour assurer le contrôle des biens et des technologies à double usage (sans préjudice d’éventuelles mesures nationales complémentaires, coopération entre états membres, possibilités de suspension, voire d’annulation des autorisations si les circonstances l’exigent etc.). L’annexe technique, quant à elle, répertorie l’ensemble des biens et technologies soumis à une licence d’exportation. Ces biens se déclinent en 10 catégories (nucléaires, matières spéciales, notamment biologiques et chimiques, traitement des matériaux, électroniques etc.), qui font l’objet de modifications régulières, adoptées par les groupes d’experts des différents Etats (intra et hors UE) membres de régimes de contrôle des exportations, tels l’Arrangement Wassenaar, le Groupe Australie… Cette annexe technique a été mise à jour par le Règlement (UE) N° 388/2012, qu’il convient désormais d’utiliser comme référence. Précisons également que les biens qui ne sont pas visés par le règlement communautaire peuvent toutefois être soumis à une licence d’exportation s'ils risquent de contribuer à la prolifération des armes chimiques, biologiques ou nucléaires. Il s’agit de la clause « attrape-tout ». Cette disposition est fondamentale car elle confère aux États membres la latitude nécessaire, selon la situation, pour soumettre à autorisation, voire interdire l’exportation de biens à double usage. De même, les Etats membres peuvent adopter ou maintenir des législations nationales soumettant à autorisation l’exportation de biens ne figurant pas dans l’annexe, lorsque l’exportateur soupçonne que ces produits peuvent être destinés à des fins de prolifération. En Belgique, il n’y a pas de législation nationale complémentaire : dans ce Dossier commerce international Conformément au Règlement, un groupe de coordination « double usage » a été créé. Présidé par un représentant de la Commission européenne, il examine toute question concernant l’application du Règlement 428/2009. Cette disposition se traduit par la tenue régulière de réunions de concertation entre les représentants des Etats membres. Régulièrement, les entreprises sont conviées à partager leur expertise et faire valoir leur point de vue. Par la suite, le Règlement 428/2009 a connu une importante modification, par l’introduction du Règlement (UE) N° 1232/2011. Cette nouvelle disposition crée, pour un ensemble de pays et pour certains biens spécifiques, de nouvelles facilités d’exportation. Il s’agit des autorisations générales d’exportation de l’Union (AGEU). La volonté poursuivie est de renforcer la compétitivité de l’industrie et de mettre sur un pied d’égalité tous les exportateurs de l’Union lorsqu’ils exportent certains biens à double usage vers des destinations spécifiques, tout en garantissant un niveau élevé de sécurité ainsi que le respect intégral des obligations internationales. Signalons enfin qu’outre la réglementation de base, un ensemble de dispositions complémentaires visent le renforcement des mesures de contrôle et/ ou de sanctions à l’encontre de certains États, eu égard à la situation géopolitique et aux relations diplomatiques existant entre l’Union européenne, la communauté internationale et ces États. À titre d’exemple, citons les régimes à l’encontre de l’Iran ou de la Corée du Nord, notamment dans le cadre de leurs programmes balistiques et nucléaires. Et à Bruxelles ? Depuis 2003, les Régions (Bruxelles-Capitale, Flandre et Wallonie) sont compétentes pour le traitement des demandes de licences. À Bruxelles, la compétence a été attribuée au Ministre bruxellois des Relations extérieures. Une « Cellule Contact Service public régional de Bruxelles Bruxelles Coordination régionale res Direction des Relations extérieu ces licen Cellule City Center – 5e étage – Bu 5.081 e 20, Boulevard du Jardin Botaniqu 1035 Bruxelles +32 (0)2/800 37 27 Tél : +32 (0)2/800 38 24 Fax : [email protected] Mail : www.brussels.irisnet.be Web : licences armes et biens à double usage » a été créée dans ce but. La répartition des dossiers entre les différentes Régions s’établit exclusivement selon la localisation du siège social de la société (et non le siège d’exploitation) ou de l’adresse du demandeur. Conseil En cas de doute, il est suggéré aux entreprises de se référer à leurs autorités administratives afin de s’assurer que l’exportation envisagée ne s’inscrive pas dans le cadre du Règlement 428/2009. Ir. Aldo Alu Ingénieur – biens à double usage 33 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre contexte, le Règlement 428/2009 est donc la référence juridique principale en matière d’exportation de biens à double usage. Précisons cependant que les biens nucléaires restent également soumis à une législation fédérale (loi du 9 février 1981). Dossier commerce international AEO… pourquoi pas? 12.000 certificats AEO (Authorised Economic Operator) ont été délivrés dans l’UE, mais ce nombre est moins important qu’attendu. Qu’est-ce qui vous empêche de vous faire reconnaître AEO ? Vos doutes sont-ils fondés ? Nous avons eu un entretien avec l’administrateur général des douanes et accises (AGD&A), Noël Colpin, de même qu’avec quelques dirigeants d’entreprises reconnus comme opérateurs autorisés. opérateurs AEO bien connus. Ce problème sera certainement résolu par l’arrivée de la nouvelle application de sélection automatique SEDA, prévue pour début 2014. De plus, nous élaborons une nouvelle note de vision dans laquelle la place des entreprises AEO sera mieux définie. Il est peu probable qu’on bénéficie de moins d’avantages en Belgique qu’au sein d’autres États membres. D’autant plus que nous prévoyons des ‘extras’ au niveau national par rapport aux avantages qui sont réglementairement prévus. » B. Coudijzer (BPR Europe NV) : « Bien que nous le fassions en premier lieu pour les green lanes et pour le prestige, l’obtention d’un certificat AEO apporte aussi un certain nombre d’avantages intéressants dont notre entreprise aime bénéficier. Par exemple : la dispense de garantie pour l’entrepôt douanier, la diminution des contrôles physiques ayant pour conséquence la réduction des délais… » n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 34 Michael Alonso (Skechers) Pourquoi la firme Skechers a-t-elle demandé le statut AEO ? M. Alonso (Skechers) : « Afin d’obtenir une reconnaissance internationale de la fiabilité de notre entreprise. Une réduction de contrôles physiques et documentaires, d’où un gain de temps et d’argent. Un traitement prioritaire en cas de sélection à un contrôle. » M. Colpin, pourquoi les entreprises sont-elles encore réticentes à demander un statut AEO ? N. Colpin : « Certaines entreprises ne voient pas immédiatement la plus-value du statut AEO. Elles trouvent qu’on effectue encore trop de contrôles de première ligne. Elles souhaitent voir la durée des formalités douanières nettement réduite. Certains chefs d’entreprises pensent même qu’ils obtiennent moins d’avantages en Belgique que dans d’autres États membres. De plus, il semble que certains soient rebutés par le temps et les coûts qu’entraînerait la demande d’un statut AEO. » Ces arguments sont-ils justifies ? N. Colpin : « Il ne faut pas perdre de vue que le commerce belge bénéficie déjà de nombreuses facilités mais il est vrai que nos contrôles de première ligne – surtout basés sur les déclarations – frappent encore trop les opérateurs AEO. Notre application actuelle de sélection ne permet pas d’effectuer de manière automatisée une sélection réduite pour les déclarations en provenance de certains N. Colpin : « Le temps et le coût qu’implique la demande d’AEO doivent être relativisés. L’audit dure effectivement quelques mois mais l’entreprise est forcée d’examiner à la loupe son propre fonctionnement. Ceci aboutit à terme à une meilleure gestion interne et à de meilleures procédures. Tant la douane que la Commission européenne mettent de nombreux moyens à disposition afin que l’on puisse limiter au maximum le recours à l’expertise d’un conseiller externe AEO. La nouvelle gestion des clients dans l’AGD&A (Klama), dont la mise en œuvre est prévue dans le courant de 2014, prévoit un suivi et un accompagnement plus intense des partenaires de confiance (AEO) par le coordinateur clients ou SPOC (single point of contact). » T. Van Herbruggen (Betafence NV) : « Par le statut AEO, nous sommes assurés que nos processus administratifs relatifs aux modalités douanières se déroulent parfaitement. Un certain nombre de points d’amélioration sont apparus pendant le projet et les audits. Nous les avons abordés et revus de manière structurelle, de sorte que notre organisation a fait un pas de plus vers le professionnalisme. Une fois certifiée, nous remarquons que notre organisation est meilleure et plus efficiente en matière de sécurité et de douane. » B. Collet (firme TCA) : « Le document Selfassesment proposé par la douane est un bon canevas de travail : vous pouvez aborder l’audit de certification sans crainte lorsque vous avez répondu aux questions posées dans ce document. L’aide des agents de la douane d’Arlon a été très professionnelle et extrêmement appréciée. » N. Colpin : « À l’ avenir, nous allons nous rapprocher davantage des autres programmes comme ISPS, regulated agent et known consignor (trafic aérien). Ainsi, le processus d’audit AEO pourra Dossier commerce international Nous avons pris conscience que l’augmentation significative des flux de marchandises et la complexité de la chaîne d’approvisionnement ne nous permettent plus d’effectuer des contrôles basés sur la déclaration. C’est pour cette raison que nous mettons en œuvre le system based control. Cette approche oriente tant la douane que l’opérateur vers des formalités douanières où la conformité, le contrôle et la gestion de risque se concentrent sur les systèmes internes que l’opérateur utilise pour contrôler sa chaîne d’approvisionnement. » M. Hermans, êtes-vous satisfait du statut AEO ou avezvous des remarques ? Noël Colpin, administrateur général des douanes et accises (AGD&A) être simplifié dans certains cas. Bien que la certification AEO ne soit pas obligatoire, le fait de ne pas avoir le statut AEO peut être un désavantage concurrentiel. Ce sera à court terme une exigence entre partenaires commerciaux. Il y a même une tendance qui s’accroît hors UE : nous connaissons l’existence d’accords avec le Japon, les USA, la Norvège, Andorre et la Suisse par lesquels le programme AEO est mutuellement reconnu dans ces pays tiers. » E. Gielen (Graco bvba) : « À l’avenir, il sera sans doute souhaitable que nous soyons certifiés AEO avant que d’autres simplifications ne soient accordées, comme par exemple EiR. » D. Belva (Afton Chemical) : « Enfin, il est indéniable que l’AEO est en ligne avec les projets du MASP et l’e-Customs et qu’à plus ou moins courte échéance, cela deviendra un must, si pas une obligation pour répondre à tous les critères requis par ces projets de mondialisation de la douane. » Cherchez-vous une solution pour les contrôles fréquents ? N. Colpin : « Nous voulons introduire la nouvelle vision du maintien de l’ordre en 2014 afin de rencontrer au maximum l’objectif de l’UE : ‘maintien de l’ordre avec facilitation’. De plus, nous évoluons de plus en plus d’une approche verticale vers une approche horizontale où la sécurité des flux de marchandises est une responsabilité partagée et où la confiance mutuelle entre douane et commerce est une haute priorité. Jef Hermans (Portmade) J. Hermans (Portmade) : « En général, Portmade est plutôt satisfait de certains avantages déjà offerts par l’AEO : ◗ L’envoi des déclarations d’importation préalablement au déchargement des marchandises dans le port de déchargement ; ◗ Le report de la vérification éventuelle dans des lieux situés à l’intérieur du pays. Ceci permet la souplesse du flux logistique avec l’engagement de l’administration douanière qu’avant l’arrivée à ce lieu, la mainlevée ou la sélection éventuelle soit communiquée. De cette manière, le contrôle final après sélection peut être organisé avec le centre de vérification concerné (surveillance mobile) ; ◗ L’obtention de l’autorisation extended gate qui, par le biais du statut ‘d’administration douanière intégrée’ obtenu lors de l’audit, permet de charger les marchandises dans le moyen de transport vers l’entrepôt particulier propre ou d’un tiers, sans aucun frein à partir du moment où les marchandises sont inscrites dans la comptabilité matière du prestataire de service ; ◗ la confiance de différents partenaires au sein de la chaîne logistique. Nous pensons cependant qu’il faut encore parcourir un long chemin en ce qui concerne la sélection sur mesure basée sur le plan de contrôle au moyen d’un système automatisé, le traitement prioritaire du contrôle après sélection et l’application du system based au lieu du contrôle transactionnel. » Voulez-vous en savoir plus ? Consultez la nouvelle brochure sur le site web de l’administration générale des douanes et accises : http ://fiscus.fgov.be/interfdanl/fr/oeafr/index.htm n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre S. Seynhaeve (Dachser Belgium) : « le certificat AEO est une reconnaissance de l'administration vis-à-vis de nos procédures internes. Le certificat est aussi pour nous un plus au niveau commercial. Nos futurs clients potentiels nous demandent une preuve de qualité et notre certificat AEO peut dans ce cas nous être utile pour démontrer ce gage de qualité. Pour l'avenir, nous espérons que notre certification pourra aussi nous faciliter l'octroi de procédures douanières plus légères et plus faciles à obtenir. Cette certification nous a permis aussi de corriger certaines procédures de sécurité et de sûreté en interne. » 35 Dossier commerce international D’une bulle a l’autre L’ère de l’économie globulaire Encore peu connu dans le monde francophone, le concept anglo-saxon d' « Économie globulaire » assimile l'économie mondiale à un corps humain : les capitaux alimentent les marchés par la monnaie comme l’oxygène les organes par le sang. L'enjeu étant de discerner les globules, ou capitaux sains, des bulles causes d’embolie, ou capitaux inflationnistes, sans en gêner la circulation. n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 36 Le soleil se couche sur le « smog » shanghaien : après la croissance à tout prix, l’Empire du Milieu entame sa mutation. L’ été 2013 était encore celui de Pékin : une croissance de 7,7 % meilleure que prévue[1], un moral des entrepreneurs solide[2], un procès anti-corruption très suivi[3], le plus grand centre commercial au monde[4]… Pourtant, parmi ces chiffres enthousiasmants, l’analyse de certains indicateurs chinois, comme le revenu par tête (de 6 à 7000 $), met en évidence des écarts régionaux de 1 à 10[5]. Des inégalités symptomatiques d’une bulle immobilière en zones côtières et urbaines. Cette bulle spéculative est la contagion de la crise de 2008. La macro-économie globale, en stagflation, voit ses flux de capitaux perpétuellement redistribués entre micro-économies régionales volatiles en circuit fermé. Un phénomène moderne de jeu à somme nulle illustré par le concept anglo-saxon d'« Économie globulaire ». De la crise financière à la crise monétaire : 2008 a vu le recours à l’assouplissement quantitatif (quantitative easing), politique exceptionnelle permettant aux banques centrales d’absorber les actifs nationaux à risque. Mais ce soutien aux économies développées a en réalité profité aux BRIC, vers qui la révolution numérique a orienté les achats de produits manufacturés du monde entier. Ainsi, la relance massive aux États-Unis a-t-elle alimenté une bulle spéculative dans les pays émergents plutôt que stimulé l'emploi local. Car à nouvelle mesure, nouvel effet pervers : au lieu d'apprendre des erreurs de l'Occident, ils les ont répétées. La Chine, en freinant l’appréciation de sa devise face à l’insistance de ses partenaires, a recyclé l’essentiel de son inflation[6] dans son marché immobilier, compatible avec le shadow banking[7], mais au risque de sa surévaluation[8]. Si les BRIC semblaient ainsi maintenir leur croissance dans un premier temps et le soulagement général, les fonds n'avaient en fait qu'été redistribués d'une bulle à l'autre au gré des investisseurs opportunistes. Car dans ce contexte de réactivité globale, les pays se comportent comme des entreprises en recherche systématique de performance face à un arbitrage financier constant. La croissance à court terme est primordiale et, comme la monnaie est l'instrument le moins coûteux pour cela[9], prêts à taux d'intérêt quasinul et assouplissement quantitatif sont de mise, favorisant la spéculation, bénéficiant à ceux qui empruntent. La monnaie, originellement variable d'ajustement macro-économique, devient vecteur de crise au même titre que [1] 7,5%, [2] Indice PMI de 51, [3] Bo Xilai, ancien Maire de Chongqing, dont le procès est retranscrit quotidiennement sur un réseau social chinois, [4] Complexe de 1,7 millions de m² avec soleil artificiel à Chengdu, province du Sichuan, [5] Source : BNS, [6] Augmentation de sa masse monétaire de 19 % par an depuis 2008, [7] Les financements souterrains, estimés à 10 % du PIB, sont récupérés par les Provinces, propriétaires terriens exclusifs, lors des transactions, [8] Du double au triple, d’après les estimations Dossier commerce international Une succession de crises qui pourrait devenir une caractéristique permanente de l’Économie Globulaire. Car cette dernière, toujours endettée[10] et exposée aux bulles immobilières[11] et boursières[12], croît moitié moins vite que par le passé. Et à présent que cette stagflation[13] s’étend aux BRIC, la Réserve fédérale américaine commence à resserrer sa politique de soutien[14]. En réponse, les capitaux se retirent des marchés émergents dans la méfiance générale. Les monnaies du Brésil et de l'Inde se déprécient. La Chine, dont le yuan est arrimé au dollar, souffre encore plus, d’autant que sa population active commence déjà à diminuer sous l’effet de la politique de l’enfant unique[15]. A-telle alors vraiment besoin de 30 millions de logements vides et presque autant en construction, surtout si l’accès au crédit se durcit ? La flambée immobilière chinoise absorberait déjà deux fois plus d'argent que son économie réelle[16]. Or, sa masse monétaire totale s’élève à 17.000 milliards de dollars, soit six fois ses réserves de change. Nous n’en sommes pas encore[17] au déséquilibre que connaissait l’Indonésie au début de la crise asiatique de 1997 car les taux d'intérêt mondiaux, proches de zéro, ralentissent l’éclatement de la bulle en question, mais le constat est là : c’est la fin du modèle quantitatif de croissance continue des BRIC tel que nous l’avons connu jusqu’ici… …au profit de la nouvelle dynamique macro-économique globale : une concurrence circulaire entre Chine et Etats-Unis. Les politiques monétaires divergent pour la première fois depuis 2008 : Europe et Japon maintiennent l’assouplissement tandis qu’États-Unis et émergents rationalisent. Dans un contexte de croissance mitigée et de troubles au Proche-Orient, cette contradiction désoriente les marchés. L’or, notamment, bien que souffrant de la hausse du dollar, devient une valeur refuge pour la Chine et l’Inde, qui représentent les deux tiers de sa demande. Au point que Shanghai devrait bientôt éclipser New York comme sa première place d’échange. Alors que les capitaux financiers, eux, circulent dans l'autre sens, là encore de par l'appréciation du dollar, qui rappelle le dollar : les fonds spéculatifs réinvestissent l'économie américaine, où la richesse nette des ménages a bondi de 45 % à 70 milliards[18]. À la différence qu’ils utilisent cette fois cette manne monétaire à des fins de désendettement, pour une croissance durable. Un reflux au détriment de la Chine donc, pour qui c’est la fin d'une décennie glorieuse qui avait débuté avec son adhésion à l’OMC en 2001... Cela dit, ce mouvement pourrait à nouveau s’inverser à l’avenir, à son avantage. Le nouveau leader Xi Jinping instaure méthodiquement et de façon progressive des mesures en ce sens, axées sur la rationalisation de l’économie et la lutte contre la corruption. Quand les effets de ces réformes structurellement bénéfiques convaincront les marchés internationaux, les fonds reviendront et le revenu par habitant chinois pourrait alors dépasser 20.000 dollars d'ici 2030[19], faisant de l’Empire du Milieu la première puissance économique mondiale. Mais ce nouveau cycle implique également un renforcement de sa politique environnementale, pour atténuer les collatéraux de sa période de croissance effrénée que furent la pollution de l’eau et de l’air. En Chine comme aux États-Unis, la gestion de la croissance se veut à présent qualitative : c’est l’avènement du développement durable à l’échelle globale. L’interconnectivité de l’Économie globulaire contribuerait donc, à terme, à l’amélioration de la société au sens large, puisqu’elle amène ses acteurs à rechercher une croissance organique durable plutôt qu’à biaiser les échanges internationaux à leur avantage. Mais d’ici à ce que ses deux poumons Pékin et Washington parviennent à un développement équivalent, le monde risque de continuer à subir crise sur crise. Deux issues se présentent alors à cette dynamique bicéphale. Soit l’avenir imposera un organisme de régulation suprême pour superviser la circulation des capitaux internationaux. Soit la mondialisation financière s’inversera, vers une bipolarisation accrue des échanges Est-Ouest. Pour l’instant, les récentes annonces du G20 (création d’un « FMI bis » par les BRIC[20], promotion du yuan comme monnaie internationale…) semblent aller dans le sens de la deuxième option. Philippe du Fresnay ([email protected]) L’auteur : Philippe du Fresnay, économie du développement Essayiste francophone, Philippe du Fresnay a étudié l'économie du développement au Centre Chine du CNRS, à l'université d'économie et de finance de Shanghai et à l'Ecole Normale de Taiwan. Egalement diplômé de l'INSEAD et du MAI, il a exercé des fonctions de direction en entreprise en France et en Asie, combinant ainsi une approche théorique avec une expérience de terrain. Auteur de 100 questions sur la Chine (Eska), Philippe du Fresnay est intervenu au Forum de Rennes 2013 aux côtés d'experts tels que Michel Rocard, Jean-Pierre Raffarin et Alain Finkelkraut. Ses travaux sur les interactions stratégiques entre économies développées et émergentes ont été publiés en France, en Suisse, en Israël, au Vietnam, à Hong Kong et en Chine. [9] Plus de 5300 milliards de dollars sont échangés chaque jour, contre 4000 il y a 3 ans, [10] L'encours total des prêts des institutions financières américaines, malgré une baisse par rapport à 2008, revient à celui, pré-crise, de 2006, [11] Relancée à Londres et à New York, [12] La valeur boursière est proche du niveau de la bulle aux États-Unis et en Europe, [13] Le taux d'inflation mondial actuel est d'environ 50 % plus élevé que le taux de croissance du PIB réel, [14] Comme cela a été évoqué à plusieurs reprises au sommet du G20 à St-Petersbourg la semaine dernière, [15] Naturellement, ce phénomène se manifeste lorsque le pays atteint un revenu par tête plus élevé que 7000 dollars, [16] D’après les estimations, pour 3 yuans de croissance monétaire, 1 est réinjecté dans l’économie réelle, 2 le sont dans la bulle immobilière, [17] La dette des ménages est d’un tiers du PIB contre près de 100 % lorsque la bulle a éclaté en 2008 aux Etats-Unis et en 1992 au Japon, [18] Contre 48 milliards de dollars en 2009, et 63 milliards de dollars au moment de l’éclatement de la crise, [19] Estimation hors inflation, [20] Annoncé par V Poutine : un FMI bis de 100 milliards de dollars, dont 41 apportés par Pékin 37 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre la finance, dès lors que ces deux veines de l’économie sont infectées par la spéculation. Focus La SDRB devient citydev.brussels Recherche : terrain à bâtir… La SDRB devient citydev.brussels, affichant ainsi son ambition de promouvoir autrement le développement de la Région. La mission historique de l’institution est de trouver des sites d’ex- ploitation pour les entreprises mais les contraintes d’espaces, l’explosion démographique et la mutation sociologique de notre population lui imposent aujourd’hui de trouver des réponses plus spécifiques à la problématique de la cohabitation et de la complémentarité des fonctions économique, du logement et des équipements (crèches, écoles, espaces publics…) au sein de la ville. Avec la nomination de Benjamin Cadranel à sa tête, elle entend renforcer ce rôle-clef de bâtisseur de « mixité urbaine ». n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 38 Benjamin Cadranel, administrateur général de Citydev. D’autres institutions s’occupent du logement ; ne pourrait-on regrouper tout ce qui a trait à cette matière chez un seul opérateur ? Cela aurait au moins l’avantage de permettre au citoyen bruxellois de comprendre qui fait quoi. BC : Pour le grand public, il y a sans doute un déficit de lisibilité mais, dans les faits, le partage des tâches est bien structuré et nécessaire. Notre institution exerce deux métiers différents mais complémentaires et leur réunion est particulièrement judicieuse à Bruxelles. Il faut aborder la question d'un point de vue économique. Le chômage à Bruxelles ne tient pas au bassin d’emploi, dynamique chez nous, mais au problème de l’adéquation entre les emplois proposés et les qualifications disponibles. Ce qui explique le sous-financement de la Région car nous « importons » quoti- diennement la majorité de nos travailleurs qui, comme vous le savez, paient leurs impôts sur leur lieu de résidence. Le problème est accentué par le fait que les Bruxellois qui trouvent un emploi en ville, et deviennent donc économiquement éligibles pour acquérir un logement, sont tentés de s’installer ailleurs, là où le coût de l'immobilier est moins élevé. Rappelons qu'environ 30.000 Bruxellois quittent la ville chaque année pour s’installer ailleurs en Belgique (principalement dans les deux Brabant) contre 20.000 entrants seulement. Lorsque nous développons des zones mixtes entreprises-logements, nous cherchons simultanément à créer de l’emploi à Bruxelles et à retenir les revenus, qui génèrent à leur tour des revenus annexes pour d’autres Bruxellois. Nous répondons à la fois à un besoin sociétal exprimé par une classe moyenne active qui doit se loger et à la nécessité pour Bruxelles d’être économiquement viable. Cette notion de return économique est aujourd’hui centrale chez citydev.brussels. On pourrait presque déterminer avec une formule mathématique le nombre de m2 d’entreprise nécessaires pour fournir de l’emploi aux personnes occupant x logements : sachant qu’il reste 31 hectares constructibles pour les entreprises, qu’une entreprise se développe en horizontalité et le logement en verticalité, on perçoit la difficulté… citydev.brussels aura-t-elle encore une raison d’être lorsqu’il ne restera plus de terrains pour l’industrie ? Projet Tivoli, vue de la partie « Greenbizz » qui sera dédiée aux entreprises actives dans le secteur de la construction durable. Des logements moyens et sociaux seront également construits à côté, illustrant ainsi la mixité fonctionnelle horizontale. BC : Il manque aujourd'hui du terrain pour tout ; de ce fait, l'industrie lourde en tant que telle a peu de chance de se redéployer en milieu urbain, il ne faut pas se leurrer. C’est pourquoi nous nous concentrons sur des cibles PME : nous visons à créer des zones où des entreprises de taille moyenne peuvent trouver des espaces de diverses superficies intégrés dans la ville et la vie urbaine. Nous voulons imposer – non par autoritarisme mais par la cohérence de nos projets et par les multiples incitants Focus – création d’une crèche, d’un espace horeca, etc. Nous intégrons aussi la logique de clustering du Gouvernement bruxellois : il est plus intéressant d’essayer d’attirer des entreprises de la « white economy » (la santé) près d’Érasme qu’à proximité du Heysel ; dans le quartier Tivoli, il y aura un centre d’entreprises dédié à la construction durable car il y a du sens à l'implanter dans un quartier voué à la construction (Port de Bruxelles et bassin Vergote) et où le durable est particulièrement mis en exergue ; des incubateurs pour entreprises actives dans les TIC trouveront une place naturelle près de l’UCL ou de l’ULB ; etc. Nous nous concentrons donc sur les activités qui apportent une valeur ajoutée au quartier dans lequel elles s’implantent et, en retour, nous veillons à ce que le lieu apporte sa valeur ajoutée à ces entreprises. Quels sont vos grands projets actuels? que nous offrons – de la mixité là où un développement naturel ou non cadré n’aurait amené que du logement. Nous tenons à jour un cadastre des terrains qui, d'une façon ou d'une autre, pourraient être affectés à l'économique, et nous suivons cela de très près, mais notre rôle naturel se manifeste aussi dans le cadre de la rénovation de la ville, de la restructuration des quartiers et dans la densification urbaine. Le projet Bara-De Lijn près de la gare du Midi en est un exemple parlant : sur un petit bout de terrain qui était un chancre dans un quartier difficile, on a réussi à implanter des entreprises, à créer de l’emploi local, à construire du logement avec les équipements complémentaires et à participer à la revitalisation du quartier. Citydev.brussels a aussi réalisé des plans et des audits de mobilité pour plusieurs sites d'activité économique et formulé des propositions concrètes à la STIB, qui s'est montrée réceptive. En fait, plus on avance, plus les projets deviennent complexes et plus un facilitateur immobilier polyvalent comme citydev.brussels est nécessaire. BC : Ils sont nombreux et surtout très divers, suivant en cela le développement multiforme de la Région. On met l’accent actuellement sur les parcs PME avec mixité fonctionnelle car cela n’existait pas auparavant (Paepsem, Tweebeek, Gryson, Marco-Polo, etc.), nous poursuivons notre politique d’acquisition de terrains, nous recherchons le site ou le lieu de la prochaine maison de l’Entreprenariat, nous discutons avec BruxellesPropreté pour mieux intégrer leurs activités dans la ville, nous évaluons l’impact des clauses sociales dans les marchés publics que nous passons afin de l’améliorer et de mieux favoriser l’emploi des Bruxellois, etc. Interview : Didier Dekeyser 39 n°10 - decembre 2013 - Entr epr e n dre Projet « Birmingham », un des premiers sites sur lequel citydev.brussels a introduit la mixité fonctionnelle verticale, avec des logements en haut et des ateliers en bas. Citydev en quelques chiffres : ◗ Les 45 sites de citydev.brussels accueillent 24.000 emplois et 300 entreprises. ◗ Les 8 centres d’entreprises et les 3 incubateurs publics comptent 564 entreprises et 1.702 emplois. ◗ Parcs PME : plus de 21.500 m² en chantier. Favorisez-vous l’implantation d’un secteur plutôt qu’un autre ? BC : On ne peut pas tout imposer mais la demande étant plus forte que l’offre, on peut faire un tri. De plus, nous avons des critères de sélection qu’impose la mixité que nous recherchons : il serait difficile, par exemple, d'accepter qu'une carrosserie s'installe à proximité de logements. La densité d’emplois que « promet » l’activité proposée est bien sûr déterminante ainsi que le ou les services qu’elle se propose d’apporter à la collectivité annonceMP.indd 1 22/09/13 21:06 L’entreprise au quotidien Grands acteurs bruxellois Du ciel à la Senne, en passant par la SBGE La Société Bruxelloise de Gestion de l'Eau est en charge des stations d'épuration, des bassins d'orage, de collecteurs d'égouts et assure la surveillance de l’état quantitatif de l'eau à Bruxelles, soit des missions qui exigent des compétences pointues et requièrent des investissements importants. Jean-Pol Rosière, Directeur Général de la SBGE, nous parle de cette entreprise de droit public en pleine mutation… et en croissance. Quelle est la place de la SBGE dans la hiérarchie des acteurs de l'eau et comment fonctionnez-vous par rapport à eux ? n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 40 L'intercommunale Hydrobru est l'acteur principal de l'eau à Bruxelles; les autres acteurs de l'eau, comme Vivaqua (intercommunale transrégionale qui « produit » l'eau, l'amène et fournit divers services d'importance comme la gestion des réseaux de distribution et d'égouttage) ou la SBGE, sont ses fournisseurs. Selon le principe « pollueur égale payeur », Hydrobru doit assurer que l'eau utilisée par le consommateur soit à un certain moment épurée, et c'est là que la SBGE entre en jeu : en tant que SA de droit public qui possède deux importantes stations d'épuration, elle vend ce service. Pas seulement à Hydrobru : sa mission étant commerciale, elle peut se permettre de vendre à d'autres acteurs qui doivent satisfaire au même principe. Nous vendons nos services à Aquafin, qui amène des eaux usées en provenance de la Région flamande, et à une cinquantaine d'auto-producteurs bruxellois, qui sont des usagers qui captent directement dans la nappe phréatique (salons lavoirs, car wash, etc.) et n'épurent pas eux-mêmes leurs eaux usées. Vous êtes également en charge de la régulation des débits de rejet. En effet, la présence de la SBGE aux lieux principaux de rencontre des eaux usées justifie une deuxième mission, à savoir réguler le débit des eaux rejetées pour éviter d'éventuelles inondations. Notre réseau d'égouttage étant un réseau unitaire, entendez qu'un pertuis unique sert à la fois à l'égouttage des eaux usées industrielles et domestiques, et des eaux de pluie (par opposition à un réseau séparatif). En cas de fortes pluies, il peut arriver que son débit soit excessif et que les eaux débordent. Nous avons tous le souvenir d'un boulevard de la Woluwe immergé ou des caves systématiquement inondées des maisons de la Rue Gray lors de précipitations abondantes... La configuration de Bruxelles, toute en collines et vallées, peut rendre ce fléau redoutable. Il appartiendra bientôt définitivement au passé grâce aux bassins d'orage construits et à construire, et destinés au stockage ponctuel de très importants volumes d'eau. Le plus petit bassin de la SBGE ne fait pas moins de 17.000 m3, le plus grand 40.000 m3, et deux projets en cours soutiendront des excès de 50.000 et 70.000 m3 ! Les bassins d'orage sont à la fois gigantesques et invisibles. Où se cachent-ils ? Nos bassins se trouvent, pour la vallée du Maelbeek, sous la place Flagey et au bas de la rue Belliard; pour la vallée de la Woluwe, près du viaduc HermannDebroux (le Watermaelbeek) et près du shopping (le Roodebeek); pour Forest, sur le site d’Audi. Les projets concernent Jette (50.000 m3 à proximité du Parc de la Jeunesse) pour la vallée du Molenbeek ; puis la vallée de la Woluwe, encore elle car elle très inondable, avec un bassin de 5.000 m3 à proximité d'Axa au Boulevard du Souverain et un autre de 70.000 m3 près du stade Fallon. Nous en sommes encore, pour ces derniers, au stade de la prospection topographique car la difficulté est de trouver le site adéquat d'un point de vue hydrique. D'un point de vue immobilier, ce n'est pas un souci car la surface audessus d'un bassin reste constructible. L’entreprise au quotidien A la place Flagey, par exemple, les autorités communales ont demandé la construction d'un parking souterrain au-dessus du bassin (c'était l'occasion, vu les travaux en cours et la difficulté que ce type de chantier pose au commerce local). La place Flagey, c'est donc 1,50m de terre pour les plantations, un parking et… un immense espace vide – tant qu'il ne pleut pas! – sous le tout. Comment décidez-vous de l'emplacement d'un bassin ? A quel point vos activités soutiennent-elles l'emploi et l'économie bruxelloise ? Nous participons à l’Alliance Emploi Environnement. La question de l'emploi est donc centrale dans ce cadre. La SBGE, à ce jour, ne compte que 15 personnes car, jusqu'à présent, nous faisions essentiellement de la gestion de contrats. Mais nous allons constituer nos propres équipes pour exploiter nous-mêmes la station d’épuration Sud. Pourquoi ? Car ce grand projet de mise à niveau (72 millions d'euros !) nous offre l'occasion de former un personnel propre. Nous allons, en effet, utiliser une technique dite membranaire qui permet d'obtenir une eau de rejet de très grande qualité, bien supérieure aux normes édictées par l'Europe. Nous étudions la possibilité de fournir cette eau, dite « de re-use » aux entreprises pour un usage industriel. Notre développement va donc créer de l'emploi et de nouvelles compétences. Cela se justifie d'autant plus qu'en 2027, le contrat de concession de la station Nord arrivera à échéance et que là aussi, nous reprendrons l’exploitation de la station (Aquiris, filiale du groupe Veolia est l'exploitant actuel). Il y aura donc augmentation très sensible de nos effectifs. Erratum Concernant l'emploi de personnel peu qualifié, abondant à Bruxelles, il sera certainement boosté par nos projets d'investissements des prochaines années, qui porteront sur plus de 150 millions d'euros, ce qui signifie que de l'emploi sera créé. Nous avons d'ailleurs informé les membres de BECI et de la Confédération de la Construction de l'ampleur de nos projets pour que les entrepreneurs s'y préparent. Par ailleurs le jeu de la concurrence a fait que l'adjudicataire pour les travaux de rénovation de la station Sud soit Bruxellois ! de la station Nord étaient claires et les premiers cahiers de charge pour la station Sud étaient écrits. La directive européenne Eaux Résiduaires Urbaines n'est sortie qu'en 91, transposée en droit bruxellois en 1994. Bref, nous avons fait pas mal de choses en très peu de temps, sachant qu'une station nécessite aussi de gros travaux d'infrastructures, comme, par exemple la pose de ce collecteur d'un diamètre de 1,60 à 2,50 m, placé à 10 m sous terre depuis la place Sainctelette jusqu'à la station Nord, dans un sous-sol passablement encombré ! Dans « Alliance Emploi Environnement », il y a « environnement »; finalement, c'est ça votre core business. 100 % des eaux collectées sont aujourd'hui traitées pour la vallée de la Senne, soit près de 1.900.000 habitants concernés, car on dépasse le cadre de la Région bruxelloise quand on parle d'environnement. Notons enfin que nous proposerons aussi, comme je vous l’ai dit précédemment, une eau de re-use, soit une eau purifiée mais non potable et surtout beaucoup moins chère et que nous fournissons aux entreprises pour leur besoins industriels ; et que nous produisons du méthane au départ de nos stations, ce qui participe aussi à la protection de l'environnement. Concernant l'environnement, nous sommes performants : jusqu'en 2000, toutes les eaux usées allaient directement dans la Senne… Pas besoin de vous dire que la rivière était dans un état de pollution catastrophique ; aujourd'hui, nous lui avons redonné vie. L'impact sur l'Escaut est également spectaculaire, surtout depuis 2006 avec la mise en service de la station Nord. Nous satisfaisons aux obligations européennes mais ce n'est pas l'Europe qui a été le moteur de notre action. En effet, la Région a été créée en 89 : à cette date, les idées de création Didier Dekeyser Une erreur s’est glissée dans l’article « L'immobilier autrement », en page 66 de notre édition de septembre. Le courtier immobilier Jones Lang LaSalle est effectivement intervenu dans la transaction relative à la location de l’immeuble Gateway à Deloitte, futur occupant des lieux, mais en tant que conseiller immobilier pour les développeurs de ce projet c’est-à-dire les entreprises Codic et Immobel, et non pour Deloitte. 41 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre Ce qui est plus important que le lieu du bassin, c'est l'endroit où on installe la lame déversante, c'est-à-dire le point où l'on va capter l'excédent de volume d’eau. Le bassin doit être proche de cette lame, mais il y a une certaine souplesse dans le choix de son emplacement. L’entreprise au quotidien Indemnités forfaitaires et remboursement de frais propres à l'employeur Protégez votre entreprise contre les risques La question du remboursement des frais professionnels est un sujet sensible, tant pour les administrations fiscales et sociales, qui recherchent les rémunérations « cachées » (frais non justifiés ou déraisonnables), que pour les entreprises, désireuses d’établir un système de remboursement efficace, prévisible, contrôlable et non contestable. n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 42 Les orateurs du séminaire organize chez BECI : Laurence Debart et Jonathan Ketelaers. L a méthode du remboursement forfaitaire présente des avantages non négligeables par rapport au remboursement sur la base de justificatifs, essentiellement en termes de prévisions budgétaires et d’allégement de la gestion administrative, ce qui explique qu’elle soit depuis longtemps une pratique extrêmement répandue auprès des entreprises présentes en Belgique. Les autorités fiscales et sociales, conscientes de cet état de fait, font une priorité, et ce depuis plusieurs années, des rémunérations dissimulées sous couvert de remboursements de frais. Dans la ligne de mire : les doubles remboursements, les remboursements forfaitaires excessifs et la prise en charge des frais à titre de dépenses professionnelles dans le chef de l’entreprise. À la sortie : un risque très élevé de requalification des montants remboursés en rémunération imposable et soumise aux cotisations de sécurité sociale ; la facture pouvant se trouver encore alourdie par les intérêts de retard et autres pénalités. Comment protéger votre entreprise contre ces risques ? Tout d’abord, en mettant au point, au sein de votre entreprise, une politique raisonnable, structurée et justifiée de remboursement de frais. La politique de remboursement de frais (sur la base de justificatifs) doit être revue en même temps que la mise en place de remboursements forfaitaires, afin d’assurer que les deux types de remboursements ne sont pas redondants. Ensuite, en classifiant votre personnel selon les types de fonctions occupées, et les frais qui y sont afférents (ainsi, une fonction commerciale aura en principe plus de frais liés à la représentation, alors que d’autres fonctions, plus internes, feront beaucoup plus usage d’un bureau à domicile). Enfin, en soumettant une demande d’accord préalable auprès des autorités fiscales quant aux montants à rembourser. Bien qu’il ne soit pas le seul compétent en la matière, le Service des Décisions Anticipées (SDA) du Service Public Fédéral Finances est l’autorité la plus largement connue pour sa compétence à rendre des décisions sur les montants que les entreprises sont autorisées à rembourser forfaitairement à leurs dirigeants et leurs employés, pour certains types de frais professionnels. Que recouvre exactement la notion de « frais propres à l’employeur » ? Parfois nébuleuse à appréhender, la notion de « frais propres à l’employeur » englobe l’ensemble des dépenses sup- L’entreprise au quotidien portées par les travailleurs mais qui sont effectuées dans le cadre de leur activité professionnelle, et qui doivent donc, in fine, être prises en charge par l’employeur. Cette notion est donc très large et recouvre une grande variété de dépenses à caractère professionnel. De nombreux types de frais différents peuvent faire l’objet d’un remboursement forfaitaire. Il s’agit généralement de petites dépenses récurrentes dont il est parfois difficile de justifier le montant et la réalité. Quels sont les avantages de bénéficier d’un accord quant à ces indemnités ? L’avantage fondamental d’un accord avec l’administration sur les montants des indemnités réside dans la sécurité juridique qu’offre un tel accord. Pour une durée déterminée et expressément mentionnée (généralement pas plus de 5 ans), l’administration fiscale est en effet liée par l’accord qu’elle octroie, ce qui offre aux entreprises l’assurance que le fisc ne contestera par exemple pas la déductibilité fiscale de ces indemnités pour la société, ou ne requalifiera pas les montants payés en rémunération (imposable). Malgré ses nombreux avantages, un accord sur un tel système de remboursement forfaitaire présente tout de même une faille, et de taille : il n’est pas contraignant pour les autorités de sécurité sociale. Il n’existe en effet pas de service comparable au SDA au sein de l’ONSS ou de l’INASTI, et aucune procédure formelle ne permet d’obtenir les mêmes garanties Laurence Debart Senior Tax Manager Deloitte - Global Employer Services 02/600.61.26 [email protected] que celles résultant d’un accord avec le fisc. Par ailleurs, les montants acceptés par l’ONSS, publiés dans les Instructions aux Employeurs, ne correspondent pas nécessairement aux montants acceptés par les autorités fiscales. En pratique cependant, il est plutôt rare que les autorités sociales contestent les indemnités dont le caractère de frais propres à l’employeur a été formellement validé par les autorités fiscales, pour autant que les montants remboursés se rapprochent de ceux acceptés généralement par l’ONSS. Dans certains dossiers, l’on a même vu le contrôleur social contester la qualification de remboursement de frais propres à l’employeur suite à l’absence d’un tel accord fiscal. À combien peuvent s’élever ces indemnités forfaitaires mensuelles ? Les indemnités versées par votre entreprise doivent bien entendu refléter, le plus fidèlement possible, les dépenses dont elles constituent le remboursement. Le montant des indemnités est par conséquent étroitement lié à la définition précise des frais correspondants. De plus, le type et le montant des frais remboursés doivent être adaptés en tenant compte de la fonction des différents membres du personnel concernés. Les conseillers fiscaux de Deloitte ont rassemblé plus d’une centaine de décisions rendues en la matière par les autorités fiscales au cours des 5 dernières années. Il en est résulté un outil très pratique, le « Representation Allowance Compass », qui permet aux entreprises d’évaluer de manière assez précise les montants généralement attribués par secteur d’activité, en fonction des catégories de fonctions. Consultez notre site internet www. deloitte.com ; services « Tax » ; « Global employer services ». Envie d’en savoir plus ? Les indemnités forfaitaires présentent à coup sûr des avantages déterminants qui ont déjà convaincu un grand nombre d’employeurs en Belgique. Il ne s’agit cependant pas toujours d’un exercice aisé et une entreprise prudente prendra soin de se faire conseiller et assister afin d’accomplir l’objectif qu’elle poursuit : se doter des meilleurs outils de fonctionnement interne et assurer ainsi sa compétitivité dans son secteur d’activité. Tous ces éléments, et d’autres encore, ont été discutés lors du séminaire BECI du mardi 26 novembre animé par les spécialistes de Deloitte et Laga. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus d’information à ce sujet. Jonathan Ketelaers Avocat Laga – Employment Pensions & Benefits 02/800.70.99 [email protected] 43 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre Les catégories le plus souvent rencontrées dans les accords avec l’administration fiscale sont les frais de bureau à domicile, les frais de communication, les petits frais liés à l’usage d’un véhicule de société, les frais de représentation stricto sensu, les libéralités, les frais de documentation professionnelle, etc. L’entreprise au quotidien Info Law Square A vos marques, prêts, payez ! Les retards de paiement atteignent des niveaux record, et un quart des faillites sera causé par des paiements tardifs. En vue de fidéliser leur clientèle, nombreux fournisseurs n’hésitent pas à accorder des délais de paiement longs, alors que par ailleurs le manque de financement externe et les soucis de trésorerie devraient les forcer à être plus stricts. Cette opposition affecte principalement les petits fournisseurs face à des clients puissants. A n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 44 vec sa Directive 2011/7 du 16 février 2011, l’Europe a essayé d’endiguer les retards de paiement structurels affectant les PME. Les États Membres devaient la transposer pour le 16 mars 2013. Sans surprise, la Belgique n’a pas respecté ce délai. Le projet de loi modificatif de la loi du 2 août 2002 sur la lutte contre les retards de paiement a déjà été approuvé mais n’a pas encore été promulgué. D’autres pays comme les Pays-Bas, l’Espagne ou l’Italie sont dans les temps. La France avait même précédé l’Europe sur ce terrain avec sa stricte Loi de Modernisation de l’Economie de 2008, qui prévoit des délais très raccourcis et des amendes pénales, ce qui n’a pas manqué d’engendrer une certaine crainte auprès de nombreux clients/fournisseurs belges d’entreprises françaises. Par contre, un autre partenaire commercial important, l’Allemagne, est à la traîne en raison du fait que la moyenne des délais de paiement y est plus courte que le minimum européen, et qu’elle craint donc un allongement généralisé des délais. La Belgique a mis la barre plus ou moins au niveau du standard minimum et s’est donc montrée moins ambitieuse. Alors que, par le passé, fournisseurs et clients étaient assez libres de fixer les délais de paiement dans leurs conditions de vente, cette liberté est maintenant plus strictement réglementée. Dans le cas de transactions entre pouvoirs publics et entreprises, le paiement doit intervenir dans les 30 jours civils à compter de la réception de la facture par l‘Etat, ou à compter de la réception des fournitures ou services si la date de réception de la facture est incertaine. Ce délai peut être prolongé contractuellement sans pouvoir dépasser un maxi- Pierre Quéritet Rachid El Abr mum absolu de 60 jours civils, et pour autant qu’il soit objectivement justifié par la nature particulière du contrat. conditions de vente, de délais de paiement inférieurs à 30 jours ou de taux d’intérêt supérieurs. S’il s’agit d’une transaction entre entreprises, le délai de paiement est de 30 jours civils, si rien n’a été prévu dans le contrat. Pour autant qu’on ne soit pas en face d’une clause qui créerait un déséquilibre manifeste au détriment du fournisseur, les parties pourront convenir de délais plus longs en tenant compte, par exemple, d’usages commerciaux du secteur en question. Une telle initiative législative ne peut être qu’applaudie mais ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan. En effet s’il n’est pas possible de donner un contenu concret à des termes vagues comme « manifestement abusif » ou « de nature objective », ces derniers risquent d’être sources d’échappatoires. Il ne serait pas étonnant que les gros clients continuent de profiter de leur position dominante pour faire en sorte que la réduction des délais reste l’exception. Les nouveaux délais raccourcis pourraient, par exemple, poser problème dans des secteurs avec un long délai entre l’achat auprès d’un fournisseur et la revente à un client final. En tous cas, on ne peut qu’inciter les entrepreneurs à vérifier d’urgence le texte de leurs conditions générales et à être attentifs dans les transactions transfrontalières en raison du fait que certaines législations étrangères pourraient être plus sévères encore. Pierre Queritet et Rachid El Abr Law Square Le taux des intérêts de retard auxquels a droit le fournisseur impayé sans mise en demeure est porté au niveau du taux d’intérêt de la BCE, augmenté de 8 % et arrondi au demi-pourcent supérieur, sans oublier une indemnité forfaitaire de 40 € pour couvrir les frais de recouvrement. Là où nécessaire, des exceptions au délai standard seront tolérées, pour autant qu’elles soient justifiées par des raisons objectives pour éviter tout arbitraire. Les parties pourront donc encore convenir, par exemple dans leurs Beci et Gopress vous invitent au workshop : Comment faire fructifier votre business grâce à un outil de monitoring de la presse ? Filtrer efficacement le flux d’information vous donne une longueur d’avance dans le monde des affaires. Gopress vous aide à filtrer de manière instantanée plus de 28 millions d'articles provenant des journaux, des magazines, des sites d’information et des Tweets des journalistes. 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Conclusion : la Belgian touch existe et elle est appréciée des grandes entreprises internationales… mais nos compatriotes devront batailler ferme pour rester au top. n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 46 De gauche à droite : Luc Bertrand (AvH), Paul Buysse (Bekaert) et Jacques Rogge (CIO), trois des managers belges interrogés dans le cadre de l’étude. L es récentes nominations de CEO « non belges » à la tête de nos fleurons internationaux que sont Delhaize et Bekaert semblent indiquer une perte de vitesse du « management à la belge ». Mais au fait, existe-t-il une approche belge du management ? Si oui, qu’est ce qui la caractérise et y a-t-il un avenir pour les dirigeants belges ? Pour le savoir, Vlerick, Norman Broadbent et Galaxis ont interrogé une trentaine de top managers et dirigeants d’entreprises, dont Adrienne Axler (Sodexo), Luc Bertrand (AvH), Paul Buysse (Bekaert), Gottfried Leibbrandt (Swift) ou encore Jacques Rogge (ex-président du CIO). Première observation : il est toujours délicat d’attribuer des qualités (ou des défauts) intrinsèques à un groupe de population sans tomber dans le cliché. Deuxième observation : dans un monde globalisé, les entreprises se soucient bien peu de nommer des managers belges, tchèques ou mexicains, pour autant qu’ils soient compétents. Cela étant dit, les interviewés semblent malgré tout s’accorder sur la réalité d’un « management à la belge », auquel seraient associés certaines compétences et certains comportements que l’étude classe en quatre groupes. Rassembleur, multilingue, pragmatique… et modeste ! Tout d’abord, on prête aux managers belges des qualités humaines qui leur permettent de rassembler les gens, résoudre les conflits et trouver des compromis – avec l’inconvénient de paraître parfois trop conciliants. Ils feraient aussi preuve de loyauté ainsi que d’une certaine aisance à s’adapter aux différentes cultures, mais aussi à migrer d’une entreprise ou d’un marché à l’autre. La « culture belge » qui a produit nos managers serait par ailleurs caractérisée par un bon niveau d’éducation, une aptitude au multilinguisme et une mobilité aisée – quoique sur ce point, l’avis des CEO internationaux diverge : les Belges, avec leur fameuse « brique dans le ventre », ne seraient pas les plus enthousiastes à s’expatrier avec leur famille. En outre, plusieurs interviewés relèvent que l’éducation « à la belge » encourage plutôt l’assiduité au travail que l’initiative ou la prise de risque – ce qui peut être un désavantage. Nos compatriotes seraient aussi appréciés pour leur efficacité, leur pragmatisme, leur caractère méticuleux et consciencieux, garantissant que les projets soient effectivement menés à bien. Revers de la médaille : s’ils excellent dans la mise en œuvre, il leur manquerait parfois la capacité à développer une vision, à penser « grand format ». Enfin, le Belge adopterait volontiers un « profil bas » qui peut être diversement apprécié : loué pour sa modestie et sa neutralité, on peut parfois lui reprocher de manquer de dynamisme ou de sens de l’urgence. Toujours selon les interviewés, ces traits seraient communs L’entreprise au quotidien aux managers belges néerlandophones et francophones, et les distingueraient des managers néerlandais ou français. Mais l’enquête reflète-t-elle bien la perception que l’on a des managers belges dans les entreprises internationales, ou plutôt la perception que les Belges ont d’eux-mêmes ? Un peu des deux, sans doute, vu le profil du panel interrogé. « Si vous le pouvez, quittez la Belgique » Reste la principale question de l’étude : quel est l’avenir des managers belges dans les entreprises internationales ? Les auteurs observent que certaines qualités prêtées aux Belges – et notamment le multilinguisme – sont de mieux en mieux partagées à l’international et ne constituent plus forcément un avantage compétitif. Par ailleurs, ces dernières années, des groupes internationaux qui avaient leur siège en Belgique l’ont déplacé ailleurs, ce qui a réduit les opportunités de carrière des jeunes managers belges. Pour que ceux-ci conservent toutes leurs chances, certains interviewés suggèrent aux décideurs politiques d’adapter notre système d’enseignement, en favorisant davantage les échanges internationaux et les compétences sociales. Leur conseil à ceux qui voudraient se lancer dans la carrière : débutez dans une multinationale plutôt que dans une PME. La multinationale est mieux structurée pour accompagner les jeunes talents ; vous y serez confronté à un éventail plus large de méthodes de management et elle offre davantage de possibilités d’expatriation. L’expérience internationale reste un facteur de réussite déterminant. Comme l’a dit l’un des CEO : « Si vous pouvez quitter la Belgique, courez ! » Emmanuel Robert Compétences des managers belges Here Now & Management est une jeune société montoise qui a développé 4UP : un outil en ligne d’analyse et de gestion des compétences en management, à partir d’un questionnaire détaillé. De mars à juin, plusieurs centaines de managers belges francophones se sont prêtés au jeu, pour établir le premier « baromètre des compétences ». A u cœur de l’exercice, cette question : l’offre de formation proposée aux managers correspond-t-elle à leurs besoins ? Quand il s’agit d’évaluer le niveau global de leurs compétences, les managers s’accordent une cote de 5,9/10 – ce qui n’est guère complaisant. L’évaluation varie en fonction des cinq grands domaines de management examinés ; par ordre de cotation décroissant : management de soi au travail (6,30) ; management des informations de stratégie (6,10) ; des relations et réseaux (6,08) ; des tâches et travaux (5,84) et enfin des personnes et des équipes (5,40). C’est donc ce dernier domaine qui se révèle le plus problématique. Si l’on passe du global au détail, les résultats se révèlent paradoxaux. En effet, les managers qui se considèrent relativement compétents dans un domaine d’action (par exemple : « évaluer les collaborateurs », avec une cote de 5,56/10), s’avèrent beaucoup moins sûrs d’eux quand il s’agit de mettre en œuvre cette compétence dans des actions plus précises (la cote tombe à 3,41/10 quand il s’agit d’« évaluer les compétences d’une personne »). Dans ce domaine de la gestion des personnes, on relève une série d’actions dont le niveau est inférieur à 4/10 et que l’on peut répartir en deux groupes : d’une part, les actions moins fréquentes (« gérer une personne difficile au travail » ; « recadrer une personne ») ; d’autre part, les actions qui réclament la maîtrise d’une méthodologie (« mener un entretien d’évaluation des compétences »). Bref, la mise en œuvre des savoirs semble problématique. Here Now & Management met ce résultat en relation avec le fait que, selon le learning indicator de Kluwer, trois quarts des supérieurs hiérarchiques ont développé leurs compétences « sur le tas ». Et d’en conclure une certaine inadéquation entre les besoins réels en formation et la pratique : les investissements en formation se concentrent sur les domaines du leadership, du management, de la gestion d’entreprise – bref, du management dans son sens général – pour 34,3 à 54,6 %, alors que l’effort devrait porter davantage sur des domaines ciblés et des actions précises. 4UP : un outil d’analyse factuelle 4UP est un outil universel qui permet au gestionnaire RH d’évaluer et de gérer les compétences des managers, mais aussi de créer des plans de formation ciblés sur les besoins réels. Conçu pour automatiser l’analyse des besoins de formation, 4UP est basé sur un questionnaire d’environ 500 questions, à remplir en ligne, qui fournit un profil de compétence. Le modèle est découpé en cinq domaines d’activité du manager (opération, information, people, network, soi au travail) et regroupe 51 compétences managériales, chacune divisée en actions à développer (actions au travail observables et mesurables). Plus d’info : www.4up-rh.com 47 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre Baromètre 4UP : un besoin de formation en gestion RH L’entreprise au quotidien Impression of a Brit The different ways Europeans do business National cultures inevitably influence the way people do business, although the differences are often nuanced. For a start, the cultures of northern and northwestern Europe tend to be issue-focused or taskoriented, while those of southern and eastern Europe focus more on relationships. UA has a profound effect on the way different European peoples behave in comparable situations. The English and Irish in particular, as people who have never experienced the securising environment of Roman Law (they have the relatively unstructured system of Common Law to guide them), are much more open and uninhibited in responding to an issue or challenge than their neighbours on the Continent. n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 48 B eing human, the people of all the European cultures work on their business connections – an understandable strategy for the tough process of earning a living. So some degree of ‘chronyism’ is evident everywhere. But the principle of “you scratch my back, I’ll scratch yours” is most evident in southern Europe where they have a word for it : clientelismo for the Italians, enchufe for the Spanish, and rousfeti for the Greeks. Even the relatively puritanical countries of northern Europe - the Netherlands or Sweden - tacitly accept exploiting relationships as a fact of life. The relatively small size of their communities (often well under ten million people) means that the elite in social and political life know most of their equals. The Dutch social psychologist Geert Hofstede identified a number of what he called ‘dimensions’, notably Uncertainty Avoidance (UA). People with weak UA, like the Greeks and the Portuguese, feel threatened by unsure and ambiguous situations : this reflects the codification effects of Roman Law, where everything you could not do was stated unequivocally in a 'book of rules'. Allied to this is another dimension identified by Hofstede : Power Distance (PD), namely tolerance of, and respect for, hierarchy. This is highly developed in an elitist culture like France and least developed in traditionally democratic cultures like the Nordic countries, the Netherlands and to some extent Britain. A good example of how tolerance of ambiguity (UA) and sense of hierarchy (PD) can influence the way people behave in business is provided by the case of an Anglo-Belgian joint venture I was asked to advise on. The partners were involved in the design and construction of an international energy supply project. In implementing the project, the Belgian side adhered rigidly to the technical specifications whereas the British suggested options to provide a comparable or superior solution at less cost. The Belgian partner, however, refused to consider any of these options. On another issue – the potential risk to a community living close to a key part of the project – the Belgian side referred to the existing legislation, while the British examined the real issues involved and proposed measures that exceeded the legal limit. In short, the Belgian partner observed the letter of the law, while the British interpreted the spirit of the law. The little differences (the ‘Nerve Ends’) A number of factors are crucial in the development of good business relationships across frontiers. The first of these ‘Nerve Ends’ is interpretation of time. Some of us Europeans, particularly the Germans and the Swedes, are long-termist, i.e. prepared to put long-term aims before short-term gain. Others like the British and the Italians tend, for different reasons, to be short-termist. Also, to use a phrase coined by the American anthropologist Edward Hall, northerners are generally 'monochronic', doing things one at a time and often in a sequential or linear way. Southerners, by contrast, tend to be 'polychronic', which means they can happily jump from one thing to another in any sequence and will cheerfully tolerate interruptions. For Anglo-Saxons, Nordics and to some extent Germanics, 'time is money'. Latins, on the other hand, will dedicate whatever time is necessary to discussing the issues and getting the job done – deriving as much pleasure from the process of decision-making, because it is a relationship-focused experience, as from the decision itself. The second Nerve End to be aware of is other people's attitudes to authority and hierarchy, which I have already alluded to above : in business confrontations, be sure to understand the 'pecking order' of the other side. A third Nerve End is how people share and use information. Latins, poorly motivated by the concept of 'time is money', are likely to put much more emphasis on another concept, 'information is power'. So your assumption that your partners will exploit the information you give them and share it with their associates may well be ill-founded. Related to this is a fourth issue, namely how and in what ways will your foreign partners communicate with you. The French don't particularly like putting things in writing. The Finns rarely use anything but e-mail or a mobile phone... Yet another Nerve End is differences in how people communicate. The Nor- L’entreprise au quotidien Finally, there is the Nerve End of the personal-professional interface. Keep the two well apart - until your foreign host makes the first move. Then accept with grace and gratitude. The big issues (the 'Crunch Points') Management styles can differ enormously between countries and cultures. Traditionally there are at least three major schools of thought : those who think that a good manager is there to take the decisions (e.g. France), those who think that a good manager consults his or her team on everything (e.g. Britain), and those who think a good manager should master his subject better than the people below him (e.g. Germany). The second Crunch Point in international business is the creation of effective multicultural teams. Most management specialists hold to the belief that multicultural teams perform either much better or much worse than monocultural ones! The deciding factor has to be the care taken in both composing and motivating a multicultural team, and the time allowed for the chemistry to work. Provided everyone wins a rightful place and voice in the team, then everyone 'brings something to the party'. Many cultures, with a historical preference for a particular type of education or professional activity, provide a particularly high standard of competence in their chosen domain. The English with their liberal education make good human resources people, while the Scots are famous for their accountants. The Italians, with their sense of the aesthetic, are great designers and marketing experts. The French demonstrate a sense of strategy, while the Germans make excellent mechanical engineers. International organisations can exploit such predispositions to their advantage. A third Crunch Point in international business is the intercultural implications of negotiation. Negotiating between people of the same culture is difficult enough. How much more difficult it can be when the two parties come from different cultures, with different mother-tongues, different priorities and value systems! This applies as much within Europe as outside. Nordics tend to come to the negotiating table in a spirit of "this is what we want, take it or leave it". Russians regard compromise as a sign of weakness. Southern Europeans are more inclined to think "if he asks for ten, he means eight and he wants six. So it's worth four. Offer two." The French are strongly influenced by whether or not they like the other party – a factor known as Interpersonal Attraction (IA) – and will often tend to approach the issue in a circular fashion. Their next-door neighbours the Germans, on the other hand, manage to factor out the IA effect to a large extent and approach the issue in a linear, even rigidly sequential, manner. The Norwegians tend to be vague, while the Greeks can be infuriatingly meticulous. When it comes to simple buying/selling negotiations, all European cultures subconsciously view the seller as subordinate to the buyer. But, beyond that, negotiating patterns differ. The French and British both tend to use the bridgebuilding or Problem-Solving Approach (PSA) : the Germans, on the other hand, generally use a different approach which sociologists call Distributive Bargaining (carrot-and-stick, or concessionappeal-concession-appeal). Many foreigners say that the Germans are by far the toughest negotiators of all the Europeans. Humour and small talk don't enter into it because business is... a serious business! Richard Hill 49 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre dics tend to avoid interrupting whereas many Italians indulge in relentless ‘conversational overlap’. The Finns are comfortable with the kind of silence that would drive a Frenchman mad. Major contracts have been lost just because of this simple difference… L’entreprise au quotidien N-POWERMENT Lindemans et Just Ice remportent le N-powerment Award Afin d’attirer l’attention des entreprises sur l’impact des journaux, BECI a lancé le défi N-powerment en collaboration avec Newspaperwork : les candidats devaient préparer un dossier expliquant pourquoi ils avaient besoin d’une campagne dans les journaux en soutien de leur croissance. Le prix ? Une campagne de communication d’une valeur de 2 millions d’euros dans tous les journaux belges ! Verdict : il y a non pas un gagnant, mais deux ! Lindemans et Just Ice remportent ex aequo le N-powerment Award 2013. Faro Lindemans n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 50 Le Faro – l’une des plus anciennes bières au monde – existait déjà à l’époque de Bruegel. S’inspirant d’une vieille recette, Lindemans, une brasserie familiale totalement indépendante, a relancé la production du Faro en 1978 et la poursuit encore de nos jours. À l’heure actuelle, le Faro représente 0,03 % de la production brassicole belge. Cette bière possède un potentiel de croissance incroyable et c’est précisément pour libérer ce potentiel que Lindemans a introduit un dossier de participation. Elle souhaite inciter les nouveaux amateurs de bières, et ceux qui ne font pas partie du public cible habituel du Faro, à le redécouvrir au moyen d’une campagne publicitaire percutante. Just Ice : Ice Crime Just Ice est une jeune entreprise belge qui fabrique une glace de qualité baptisée Ice Crime, dans laquelle le sucre est remplacé par de la stévia. Fidèle à son slogan « Wow, they killed the sugar », Just Ice propose une glace moins calorique et par conséquent meilleure pour la santé. Grâce à sa recette unique et à son packaging vert qui ne passe pas inaperçu, la marque a réussi à se frayer un chemin jusque dans les rayons de Delhaize. Elle négocie actuellement de nouveaux accords avec d’autres détaillants. Ice Crime a été lancée par le biais des « owned medias » et des « earned medias ». Une campagne dans les journaux pourrait faire connaître le produit à de nouveaux clients. Ces deux dossiers méritaient de remporter une campagne nationale dans les journaux. Le jury a été convaincu entre autres par la définition très claire des objectifs de communication et de marketing des deux finalistes. Du côté de Just Ice, la campagne devrait permettre de donner un sérieux coup de pouce à la notoriété de la nouvelle marque Ice Crime et d’informer les amateurs que cette glace à la stévia est en vente dans leur quartier. Pour sa part, Lindemans envisage un ambitieux plan de relance d’une marque qui fait déjà partie du patrimoine national. Les deux campagnes répondent en tous points aux critères préétablis du défi N-powerment : le lancement d’un produit par une entreprise belge, avec un impact à l’échelon national, qui est susceptible d’intéresser des millions de lecteurs de journaux. L’entreprise au quotidien Starter Belgium is best : des produits artisanaux et locaux Mariage d’une épicerie fine et d’un espace de restauration, Belgium is Best propose depuis avril de cette année un très large choix de produits alimentaires artisanaux belges. Une offre diversifiée qui a pour objectif de promouvoir et de faire découvrir le savoir-faire de petits producteurs absents des circuits traditionnels de la grande distribution. C « Finalement, cela a été relativement vite », confie Arnaud Dessart. « Ce qui nous différencie est que nous cuisinons les produits que nous proposons à la vente. Ce sont des produits 100 % belges qui proviennent de petits artisans et qui ne se retrouvent pas dans la grande distribution. » À l’exception de savons, les produits sont exclusivement alimentaires et composent une large palette de goûts avec des fromages, salaisons, biscuits, épices, confitures, jus de fruits, alcools, vins, bières, chocolats, sauces, etc. « Nous privilégions les produits artisanaux de qualité », poursuit-il. « Régulièrement, notre carte s’enrichit de nouveautés. Depuis que nous avons pénétré le cercle des artisans, nous découvrons sans cesse de nouveaux producteurs. Les Belges n’imaginent pas la diversité du terroir local. » 51 Arnaud Dessart et Nicolas Wibaut, les cofondateurs de Belgium is Best. « Travaillez avec un conseiller en subsides » Basé à Fort Jaco, à Uccle, Belgium is Best occupe un espace complètement remodelé qui permet aux clients de découvrir les produits tant sur les rayons que dans leur assiette. Un espace qui dispose d’une belle terrasse ainsi que d’un étage avec une décoration soignée et originale ; l’accent ayant été mis notamment sur l’éclairage afin que le magasin soit mis en évidence. « Nous avons collaboré avec un conseiller en subsides qui nous a permis de bénéficier d’aides conséquentes afin de réaliser ces travaux. Si je peux donner un conseil aux entrepreneurs qui se lancent, c’est de travailler avec un conseiller en subsides car on a vraiment tout à y gagner. » Belgium is Best est ouvert tous les jours de la semaine, à l’exception du lundi, et organise de nombreux événements tels que des barbecues ou des brunchs. Outre le restaurant et le magasin, l’enseigne propose également un service traiteur ainsi qu’un service livraison. Enfin, elle a également une offre sur mesure de paniers cadeaux. Autant de services qu’elle entend développer auprès des entreprises. « Actuellement, nous livrons à proximité de Fort Jaco mais nous souhaitons dans les mois qui viennent nous étendre et en fonction des résultats ouvrir encore un ou deux magasins à Bruxelles avant d’étendre le concept à d’autres villes belges », souligne Arnaud Dessart. La jeune entreprise bruxelloise s’inscrit dans une tendance – le retour à des produits locaux et de saison – qui se développe de plus en plus. Pour preuve, de plus en plus d’enseignes de la grande distribution mettent des produits belges à l’honneur et l’on ne devrait guère tarder à voir apparaître prochainement des rayons essentiellement garnis de productions locales. Afin de conserver leur spécificité, les deux fondateurs entendent continuer à faire découvrir des produits originaux à leurs clients et à développer de nouveaux services et produits tels que des paniers cadeaux confectionnés en collaboration avec d’autres magasins proposant des produits artisanaux tels que des jouets en bois, par exemple. Avec toujours un but : proposer le meilleur de ce que la Belgique peut produire. Plus d’info : www.belgiumisbest.be Guy Van den Noortgate n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre ontrairement à ce que l’on pourrait penser, la Belgique gastronomique ne se limite pas au chocolat, à la bière et aux gaufres. Et c’est bien dans ce but qu’est née Belgium is Best : faire découvrir aux Belges les richesses d’un terroir méconnu. Avec des surprises telles qu’un ketchup bruxellois, une mozzarella ardennaise ou encore un vin blanc limbourgeois. « Le vin belge est ce qui étonne le plus les clients », précise Arnaud Dessart, cofondateur de Belgium is Best avec Nicolas Wibaut. « Tout simplement parce qu’il est bon. » L’idée de ce concept mêlant épicerie fine et espace de restauration lui trottait déjà dans la tête depuis un moment. Fort d’une expérience dans l’horeca, il décide de franchir le pas en septembre de l’année dernière en s’associant avec Nicolas Wibaut, photographe de métier. Et quelques mois plus tard, Belgium is Best est née. L’entreprise au quotidien n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 52 © Saskia Vanderstichele Le conseiL resto du magazine agenda wine in the city ••• Depuis quelque temps, vin et mets entretiennent des liens de plus en plus étroits. La pente naturelle qui consiste à associer le premier aux seconds s’est vue soulignée par une série de nouveaux endroits. On les appelle « caves à manger ». Le principe ? Un marchand de flacons fait place à une ou deux tables au centre de son magasin pour permettre aux hédonistes d’accompagner leur bouteille préférée d’un sympathique grignotage. Si l’idée est plaisante, on lui reprochera une trop grande uniformité, beaucoup de cavistes se contentant de débiter quelques tranches de saucisson ou d’ouvrir un bocal d’olives. Pour risquer une métaphore un peu simple, c’est comme si pour essayer une voiture, le vendeur se limitait à vous proposer de faire une manœuvre dans le show-room. Il y a là de quoi se sentir à l’étroit. À Jette, une adresse parvient à déployer les ailes des bouteilles qu’elle vend en proposant des tapas mais aussi des plats cuisinés : Wine in the City. Clot de l’Oum, Chiroubles de chez Damien Coquelet, Priorat Giné Giné de Xavi Buil, cuvée Sagesse du Domaine Gramenon… autant de bouteilles qui allèchent le visiteur depuis les rayonnages constituant le décor du lieu. Lors de notre visite, on a marié un excellent vitello tonnato (13 euro) rehaussé de fines touches – coulis de poivron, mayonnaise au wasabi, câpres, roquette – avec la minéralité iodée d’un Arbois Naturé de chez Frédéric Lornet (26,50 euros avec le droit de bouchon de 10 euros compris) parfaite sur la sauce au thon. Le plat ? Cinq coquilles Saint-Jacques (18 euro) cuites à la seconde que venai- AGENDA est le magazine des sorties à Bruxelles. Il propose un calendrier pratique, le programme des cinémas et des articles entre autres sur les concerts, expositions, restaurants... Procurez-vous ce magazine trilingue gratuit dans l’un des présentoirs répartis en ville ou recevez-le avec le journal Brussel Deze Week: envoyez votre adresse à [email protected] ent arrondir des girolles, des ravioles à la texture épaisse ainsi qu’une sauce montée au beurre blanc. L’accord ? Un Acústic Celler 2011 (28 euros avec le droit de bouchon), soit un blanc espagnol d’une grande pertinence, sur l’appellation Montsant, dont les notes de fraîcheur – une acidité racée – dialoguaient à merveille avec la rondeur globale de la préparation. michel verlinden Info 34 place Reine Astrid, Jette 02-420.09.20, www.wineinthecity.be ma > sa 10.30 > 18.30 Pour plus de conseils resto: agendamagazine.be L’entreprise au quotidien Leads Generator Program Pour transformer les prospects en clients De la première prise de contact jusqu’à la négociation et à la signature d’un contrat, le chemin est souvent long et difficile pour transformer le prospect en client. L’objectif du programme Leads Generator, lancé par BECI, est de raccourcir ce parcours, de le simplifier et de le rendre plus efficace en ciblant mieux les prospects. Pour gagner du temps et concrétiser un maximum d’opportunités. P Prospects Qualified leads Sales opportunities Negotiation Customer 53 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre rospecter, c’est d’abord nouer le contact avec des ment intéressés : la « crème de la crème ». La méthode d’anaclients potentiels. Mais comment trouver ces lyse permet même de les classer par importance, dans l’ordre contacts ? Les méthodes de sélection restent souvent des contacts à prendre. L’ensemble du check-up, de la réaliimparfaites, empiriques et trop peu ciblées. Le prospecteur sation de l’étude au debriefing, prend une demi-journée ou se trouve alors confronté à des listes d’adresses trop longues, une journée selon que l’on opte pour une version allégée ou où la segmentation et la hiérarchisation font défaut et où les approfondie. « vrais » prospects sont bien cachés – sans parler de ceux qui Pitching et réseautage devraient y être mais n’y sont pas… La tâche est souvent fastiCela, c’est seulement un point de départ : il ne suffit pas de dieuse et peu gratifiante : combien de leads pour un prospect, posséder les bons contacts ; encore faut-il savoir les exploiet combien de prospects pour un client ? C’est l’aiguille dans ter. Le programme Leads Generator permet à ceux qui le soula meule de foin… haitent d’aller plus loin, moyennant des options supplémenQue diriez-vous de chercher plutôt les aiguilles dans le nécestaires. Une deuxième étape offre la possibilité de recevoir du saire de couture ? Vos chances seraient nettement amélioconseil sur l’utilisarées ! Toutes proportion des leads, afin de tions gardées, c’est ce faciliter l’approche et que propose BECI avec d’augmenter le taux le Leads Generator Prode conversion des gram : un programme prospects en clients. « sur mesure », qui non Comment formuler seulement cible prévotre message-clé en cisément la sélection quelques phrases permais va beaucoup plus cutantes ? Comment loin en accompagnant qualifier les besoins l’entreprise dans sa de vos prospects ? démarche de prospecpositionComment tion : un outil efficace ner vos atouts par et modulable selon rapport à la concurles besoins de charence ? Ces questions cun. Grâce à sa propre font l’objet d’ateliers expertise et à des parde « pitching » en tenariats avantageux, Solution design & presentation petits groupes, où les BECI est en mesure participants tiennent de le proposer à ses alternativement les membres à prix réduit. rôles du prospect et Cloner les prospects du prospecteur pour Première étape : le « check-up » commercial, réalisé avec des s’auto-évaluer. Enfin, dans une troisième étape, BECI proconsultants spécialisés, permet de valider le plan d’action pose de tirer parti de ses capacités de réseautage et de mise commercial de l’entreprise. Il permet d’analyser la méthode en relation, en facilitant les contacts directs et personnalisés de prospection, de définir le prospect idéal puis de le « clode membre à membre, mais aussi avec des prospects. Cette ner ». Comment ? En dressant le « portrait-robot » des meilassistance comprend aussi du conseil dans l’utilisation des leurs clients de l’entreprise, puis en identifiant les mêmes réseaux et des médias sociaux. L’ensemble du programme caractéristiques dans d’autres entreprises, appartenant ou Leads Generator constitue une approche globale et intégrée non à d’autres secteurs. Les données analysées ne sont pas de la prospection, où plus rien n’est laissé au hasard, où tout seulement financières mais englobent de multiples paraest fait pour que chaque lead soit rentabilisé. mètres tirés de banques de données croisées et de l’internet. Résultat : une liste de contacts réduite tout au plus à quelques Contact et information : dizaines de prospects, vraiment intéressants et [email protected] Beci & co Annual Event L’actualité BECI en photos European Green Office BECI accueillait le 22 novembre le colloque European Green Office sur la transition écologique et l’éco-innovation managériale pour le secteur des bureaux. Lancé par 21 Solutions et Groupe One, en collaboration avec le projet européen ResilieNtWEB et BECI, le projet des Bureaux Eco-responsables a pour but de soutenir les organisations privées et publiques souhaitant adopter des pratiques plus « vertes ». Son objectif est de former des responsables de bureaux à la gestion environnementale de leur lieu de travail et de proposer un certain nombre d’outils. Afterwork à l’hôtel Métropole n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 54 Job Day ICT, le 22 novembre à Tour & Taxis Espace membres Espace réservé aux membres. Vous désirez parler de votre activité? Envoyez un communiqué d'une quinzaine de lignes à [email protected] (sous réserve d'espace disponible). Simplisso simplifie le webmarketing pour les petites et moyennes organisations Simplisso a bien choisi son nom puisque la société propose de simplifier le marketing en ligne. A l’origine, David Seffer et Guillaume Baude, s’étonnaient de voir indépendants et PME hésiter à se lancer dans le marketing sur internet. En Belgique, sur 10 internautes, 8 utilisent internet quotidiennement et 7 sont présents sur les réseaux sociaux. Le marketing en ligne est donc devenu in- contournable. Qui plus est, être actif en ligne, ce n’est plus simplement créer un site mais intégrer de nombreux composants et les faire fonctionner ensemble : blog, médias sociaux, email marketing, publicité, SEO.... Pour ceux qui manquent de connaissance, de temps et de budget, Simplisso propose des solutions pragmatiques et progressives pour les accompagner, soit en réalisant pour eux, soit en les coachant. La société organise par exemple des séminaires d’introduction au webmarketing pour aider les participants à en mesurer l’intérêt pour leur propre ac- tivité. Elle veut aussi être un partenaire multilingue pour aider ses clients sur un marché ou le bilinguisme complique les choses. Enfin, les deux entrepreneurs ont encore beaucoup de projets pour adapter leurs services à des besoins plus spécifiques comme ceux des clubs de sport, des écoles ou des restaurateurs. A découvrir sur www.simplisso.be ou sur les réseaux sociaux. Simplisso Rue d’Alost 7-11 - 1000 Bruxelles +32 (0)2 502 78 99 www.simplisso.be [email protected] le rendez-vous gourmand de Bruxelles pour entreprises et particuliers nomie ? Un événement pour remercier ou créer des liens avec ses clients ? Une formation à l’innovation avec un coach spécialisé ? Mmmmh propose des solutions au travers d’une offre modulaire, ou sur mesure, qui permet de répondre aux multiples besoins des entreprises (pour tout renseignement, Sergio Tosi [email protected] et Benjamin Demeulemeester [email protected]) Mmmmh!, c’est aussi un magasin de plus de 500m² où se côtoient 5000 références en épicerie fine et ustensiles, tout cela sous l’expertise et le conseil donné par une équipe compétente et à l’écoute. Mmmmh! c’est enfin le leader des cours de cuisine depuis 2003. Plus de 40 cours de cuisine par mois, pour débutants et confirmés, sont donnés dans des espaces spécialement imaginés et aménagés à cet effet par des chefs « pro » et passionnants. Pour tout renseignement : Mmmmh Chaussée de Charleroi, 92 1060 Bruxelles Tél : 20/534 23 40 e-mail : [email protected] Internet : www.mmmmh.be L’évaluation d’entreprise : un outil indispensable avant toute modification de l’actionnariat vous permettant de maximiser la valeur de votre entreprise. Nous pensons par exemple à la vente d’actifs non productifs, l’optimalisation du besoin en fonds de roulement et la sécurisation des composantes clefs de l’entreprise (clients, fournisseurs, personnel,…). L’expérience nous enseigne que la valeur d’une entreprise peut augmenter de 15 à 20% en appliquant ces conseils. Merodis (www.merodis.com) est une équipe de six conseillers financiers expérimentés basée à Bruxelles. Nous avons pour ambition d’offrir aux entreprises de taille moyenne des services d’accompagnement de haute qualité lors des opérations visées ci-dessus. Nous offrons, à titre exceptionnel aux membres de BECI une réduction de 25% sur nos services d’évaluation d’entreprises. ✂ Vous envisagez une possible modification d’actionnariat dans le cadre d’une transmission d’entreprise, d’un plan de succession ou de l’entrée dans le capital de nouveaux actionnaires ? Nous vous conseillons d’engager un professionnel spécialisé pour procéder à l’évaluation de votre entreprise. Idéalement, cette évaluation approfondie devrait se dérouler 12 à 24 mois avant l’opération prévue, vous permettant notamment d’identifier les leviers de création de valeur et de préparer au mieux votre entreprise. Ce qu’il vous faut, outre une valeur objective, ce sont des recommandations claires concernant les aspects bilantaires et opérationnels, 55 n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre Mmmmh!, situé chaussée de Charleroi à Saint-Gilles, est devenu en 10 ans l’enseigne incontournable du loisir culinaire. Les activités pour entreprises, le store Mmmmh et les cours de cuisine pour particuliers sont les 3 piliers de son activité. Mmmmh! pour les entreprises : précurseur dans le domaine de l’animation culinaire, Mmmmh a développé une expertise unique en animation de groupes sur fond de plaisir épicurien : Un « team cooking » entre collègues ? Une formation à l’histoire de la gastro- Formation New Generation Entrepreneurs « Groupes de pairs aux standards élevés dans un environnement porteur » U n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e 56 n témoignage : « Lorsque je me suis lancée dans l’entrepreneuriat, j’ai été invitée à rejoindre un groupe de pairs. Pour participer à cette aventure humaine riche d’expériences, d’émotions et de défis, le plus difficile a été de me libérer du ‘qu’en dira-t-on’. Dévoiler mes doutes, exposer les problématiques auxquelles j’étais confrontée et pouvoir me détacher de celles-ci comme n’étant pas liées à ma personne mais à l’entreprise, tout cela était nouveau pour moi et a renforcé ma confiance en moi et en les autres. Au fil des rencontres, des liens solides se sont créés. Réfléchir à son projet avec l’éclairage des pairs facilite la prise de recul indispensable et offre l’objectivité nécessaire à la réalisation d’un projet. Grâce aux standards élevés générés par les interactions avec le groupe, une énergie sans égale nous porte vers un niveau d’exigence, d’avancement et de motivation qui ne laisse aucune place à la procrastination. Aujourd’hui j’en suis à mon troisième groupe de pairs, que je considère comme un lieu de développement personnel, d’ouverture et d’éducation continue grâce à l’expérience, au background et à l’expertise de chacun. » Un esprit Les entrepreneurs de la nouvelle génération ne se renferment pas sur eux-mêmes : dans un monde complexe, en continuelle mutations, réussir seul est un leurre. L’éclairage et le soutien d’un groupe diversifié facilitent la concrétisation de vos ambitions et vous assure une protection efficace. Une démarche Au-delà du miroir qu’offre le groupe, l’intelligence collective vous surprend par le jeu des questions et vous challenge par les objections. Quant à l’apport varié de suggestions, il vous permet de stabiliser vos décisions et d’accélérer la progression de votre projet. Des bénéfices Par son engagement et son ouverture, chaque participant devient symboliquement solidaire de votre réussite. Au-delà de ce partenariat virtuel, les animateurs se chargent de focaliser le groupe sur les résultats, de dynamiser l’énergie positive et de confronter les messages toxiques ou les attitudes d’échec. Si l’attention des coachs est canalisée sur le bon fonctionnement du système humain en présence, les outils de communication acquis durant les sessions sont transférables dans la vie quotidienne, tant au plan professionnel qu’au plan personnel. La référence au modèle de la Performance-LMC permet d’établir une cohérence entre des conceptions diverses, des théories multiples ou des expériences contradictoires. Essentiellement positif et pragmatique, ce modèle illustre le développement continu de la performance, de la pérennité et de la paix. Information ou inscription : [email protected] Agenda Formations Management & RH, Personal improvement •15.01 au 11.06.2014 New Generation Entrepreneurs – groupes de pairs •22.01 au 24.06.2014 New Generation Entrepreneurs – groupes de pairs •30.01.2014 L’athlète d’entreprise Formations sur mesure Vous souhaitez développer vos compétences, accroître la performance de vos collaborateurs, renforcer l’esprit d’équipe de votre entreprise ? Nos formations peuvent se décliner dans votre entreprise. Vous ne trouvez pas la formation que vous cherchez ? Contactez-nous ! Notre programme de formations est établi en fonction des demandes que vous nous formulez. ➜B rigitte van der Mensbrugghe +32 2 643 78 30 – [email protected] Législation sociale •31.01.2014 Le statut unique ➜ F rédéric Simon +32 2 643 78 17 – [email protected] Activités internationales •20.01.2014 Cycle Douane & Accises – Contrats internationaux •23.01.2014 Petit-déjeuner avec l’Ambassadeur du Luxembourg •23-24.01.2014 Visite à EBRD (European Bank for Reconstruction & Development) à Londres •28.01. 2014 Cycle Douanes & Accises – Les contrats internationaux •28.01.2014 Séminaire Roumanie ➜ Beci’s International Department +32 2 643 78 02 - [email protected] Events •15.01.2014 Soirée Info •19.01.2014 Séminaire BECI/Gopress •22.01.2014 Entrepreneurs Night ➜ Beci.be demandes d’admission DEMANDES D'ADMISSION PAR PRESENTATION AU CONSEIL D’ADMINISTRATION Basware Belgium SA Ninovesteenweg 196 - 9320 Erembodegem Code Nace : 46510 - Commerce de gros d'ordinateurs, d'équipements informatiques périphériques et de logiciels 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes del. : Pieter Geeraerts Bip Bip Systems SA Rue de la Haulette 25 - 1370 Pietrain - Jodoigne Code Nace : Autres transports terrestres de voyageurs n.c.a. 70220 Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Jean-François Le Roux Comfort Energy Hasselt SA Slachthuiskaai 28 - 3500 Hasselt Code Nace : 43222 -- Installation de chauffage, de ventilation et de conditionnement d'air 46710 - Commerce de gros de combustibles solides, liquides et gazeux et de produits annexes 47781 Commerce de détail de combustibles en magasin spécialisé, à l'exclusion des carburants automobiles del. : Françis Wanten D&D Art Productions SPRL Rue de la Presse 4 - 1000 Bruxelles Code Nace : 90012 - Réalisation de spectacles par des ensembles artistiques 90021 - Promotion et organisation de spectacles vivants 90032 - Activités de soutien à la création artistique del. : Denis Autier Dodecors SPRL Avenue des Touristes 2 1640 Rhode-Saint-Genese Code Nace : 71112 - Activités d'architecture d'intérieur 71113 - Activités d'architecture d'urbanisme, de paysage et de jardin del. : Laurent Zanusso DSIM SPRL Avenue de la Fauconnerie 147 1170 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Didier De Smedt Europa Salama ASBL Rue d'Ostende 2 1080 Bruxelles del. : Jean Ndayambaje Exit21 SPRL Avenue Van Volxem 264 1190 Bruxelles Code Nace : 46180 - Intermédiaires spécialisés dans le commerce d'autres produits spécifiques 70220 Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 73110 - Activités des agences de publicité del. : Philippe Davister Gardini Stephania - A Touch of Green Experience PPE Allée de la Minerva 6 - 1150 Bruxelles del. : Stephania Gardini Hourani Antoine PPE Avenue André Ryckmans 23 - 1180 Bruxelles del. : Antoine Hourani Inter Partner Assistance SA Avenue Louise 166 - 1050 Bruxelles Code Nace : 6511201 - Entreprises d'assurances qui concluent tant des assurances Vie que des Non Vie, mais dont l'activité principale consiste à conclure des assurances Vie 66220 - Activités des agents et courtiers d'assurances del. : Christophe Marius Kanaftchian Langroudi Hani PPE Rue Edith Cavell 175 - 1180 Bruxelles del. : Hani Kanaftchian Le Centenaire SPRL Avenue Jean Sobieski 84-86 - 1020 Bruxelles Code Nace : 55100 - Hôtels et hébergement similaire 56101 Restauration à service complet del. : Ismail Chami LR-HR Professional Services PPE Bellemstraat 61 - 9880 Aalter Code Nace : 7021001 - Conseils et assistance opérationnelle aux entreprises dans les domaines des relations publiques et de la communication 74300 - Traduction et interprétation 7810001 - Recherche, sélection, orientation et placement de personnel à l'intention de l'employeur ou du demandeur d'emploi : formulation des descriptions de postes; sélection et examen des cand.; vérif. réf. del. : Laurence Rottesman Mustango Falls - Savourissima SPRL Avenue Louise 65 bte 11 - 1050 Bruxelles Code Nace : 7022001 - Conseils et assistance aux entreprises et aux services publics en matière de planification, d'organisation, de recherche du rendement, de contrôle, d'information du gestion, etc. 73110 - Activités des agences de publicité 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès del. : Thierry Chonglez OAK SA Boulevard de Waterloo 30 - 1000 Bruxelles Code Nace : 7591 - Commerce de détail de mobilier de maison en magasin spécialisé del. : Isabelle Reynders Octa + Energie SA avenue Général Baron Empain 21 - 1150 Bruxelles Code Nace : 43222 - Installation de chauffage, de ventilation et de conditionnement d'air 47781 -Commerce de détail de combustibles en magasin spécialisé, à l'exclusion des carburants automobiles del. : Xavier Rigo Pavlos Karyotis PPE Rue Persefonis str.49 11854 Athènes - Grèce del. : Pavlos Karyotis Skemmi SPRL Avenue Auguste Rodin 16 - 1050 Bruxelles Code Nace : 73110 - Activités des agences de publicité del. : Lionel Lawson 57 Sol-Ex PPE Square du Castel Fleuri 37 - 1170 Bruxelles del. : Céline Roisin Structura Business Property SPRL Rue Is. Meyskens 222 - 1780 Wemmel Code Nace : 6831101 - Agences immobilières et intermédiaires en achat, vente et location de biens immobiliers del. : Inge Heyvaert Town Hôtel - Hilton Brussels City SA Place Charles Rogier 20 - 1210 Bruxelles Code Nace : 68201 - Location et exploitation de biens immobiliers résidentiels propres ou loués, sauf logements sociaux del. : Cécile Potut Trait - Norrenberg & Somers Architectes SA Avenue Bel-Air 34 - 1180 Bruxelles Code Nace : 71111 - Activités d'architecture de construction del. : Frank Norrenberg Wemsy SPRL Rue des Alliés 25 - 1420 Braine-l'Alleud Code Nace : 1820021 Reproduction, à partir d'une matrice, de logiciels et de données informatiques sur disques, disquettes, disques compacts, bandes ou cassettes 62020 - Conseil informatique 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes del. : Jean-Louis Leynen n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre Africa Marketing Agency ASBL Avenue Adolphe Buyl 126 1050 Bruxelles del. : Jean-Jacques Njoh Ewane