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N°10 - DECEMBRE 2013 - ENTREPRENDRE
Thierry Willemarck,
Président de BECI
édito
Cinq mois
I
l reste cinq mois avant les élections qui
décideront du sort de Bruxelles, de la
Belgique et de l’Europe. L’heure est venue
pour les partis et les candidats de se positionner
face aux enjeux. L’heure est aussi venue pour
la société civile de s’exprimer, de faire valoir
ses points de vue, ses avis, ses urgences. De les
faire prendre en compte.
Dans cette dernière ligne droite avant les
élections, BECI se doit de faire entendre sa voix.
Non celle de notre organisation, mais celle de
nos membres, celle des entrepreneurs qui sont
chaque jour sur le terrain, aux prises avec la
réalité économique et sociale.
Pour parler valablement en leur nom, pour
étayer notre propos, objectiver nos exigences
et nos propositions, nous avons mené un travail
approfondi d’enquête et de consultation. Nous
l’avons fait en interrogeant les organisations
sectorielles, en sondant les membres de BECI
dans une nouvelle édition de notre baromètre
politique, mais aussi en dialoguant directement
avec un grand nombre d’entreprises que nous
avons rencontrées.
Tout ce travail d’information a été synthétisé à
l’attention des candidats et des futurs élus, pour
les aider à orienter efficacement leur action.
L’enjeu est d’importance : notre baromètre
révèle une grosse cote de défiance envers le
gouvernement de la Région. Il indique aussi
qu’un entrepreneur sur trois n’a pas encore
déterminé son vote…
Notre premier constat est un inquiétant
sentiment d’incertitude. L’hésitation des
entrepreneurs à investir n’a jamais été aussi
grande. Ce n’est pas un hasard : ils manquent
d’oxygène, asphyxiés par la fiscalité locale,
le poids des charges sociales, les lourdeurs
administratives… Les économistes interrogés
dans ce numéro le disent tous : nous avons
besoin de réformes pour assurer la compétitivité
de nos entreprises et améliorer le marché de
l’emploi. C’est un chantier majeur pour la
prochaine législature.
L’enseignement et la formation sont d’autres
sujets de préoccupation. La sous-qualification
reste endémique à Bruxelles et les politiques
adoptées jusqu’à présent n’ont pas permis
d’améliorer cette situation. Là aussi, il est
temps d’agir.
Mais la priorité des priorités à Bruxelles, c’est
sans doute la mobilité. Nos membres la placent
– de loin – en tête de liste. Sur ce sujet, BECI a fait
avec les partenaires de son « hub mobilité » un
travail pionnier en examinant en en évaluant
toutes les pistes d’amélioration possibles. Il en
est ressorti, au mois de septembre, un « Livre
blanc » et 50 propositions que nous rééditons
en supplément à ce numéro. Cet outil, nous
le mettons entre les mains des décideurs
politiques : à eux d’en faire à présent le meilleur
usage.
Enfin, rappelons que la prochaine législature
mettra en œuvre une réforme de l’État capitale,
où Bruxelles devra trouver sa place. Il y a un
espace pour simplifier le fonctionnement de
la Région et la rendre plus efficace, mais aussi
pour coopérer avec les autres entités à un projet
métropolitain qui permette à Bruxelles de
déployer tout son potentiel.
Les enjeux sont balisés. Les défis sont posés. Il
reste à savoir qui pourra les relever. Rendez-
vous dans cinq mois.