Dossier commerce international

publicité
p.505378
© Vincent Duterne
Décembre 2013 • n° 10
Magazine mensuel de
L'économie en 2014 : avis d'experts
Dossier commerce international
Brussels Enterprises Commerce & Industry
s
re e
nt q u
c e lg i
12 Be
en
Votre entreprise au
coeur de Bruxelles
Avec Regus, votre entreprise devient immédiatement flexible. Notre vaste réseau
vous propose des espaces de travail, des salles de réunion à la demande, des salons
d’affaires ainsi que des bureaux virtuels vous permettant de vous concentrer sur votre
stratégie commerciale plutôt que sur la gestion de vos locaux. Avec notre nouveau
centre à proximité de la Gare de midi et des réseaux Thalys et Eurostar, travaillez
au cœur de la capitale belge et à deux pas de l’Europe.
Bénéficiez de 3 mois gratuits* si vous
réservez avant le 31 décembre.
Bruxelles South Station
4ème étage, South Center Titanium,
8 Place Marcel Broodthaer, 1060 Bruxelles
0800 97 282
regus.be
*Offre valable pour tout nouveau contrat de location d’un Bureau Regus d’une durée minimale de 12 mois, signé sans intermédiaire avant le 31 décembre 2013.
Sous réserve de disponibilité dans l’un des centres Regus participant à cette promotion. Les conditions générales de vente Regus s’appliquent.
RE3517_REG_Print Ad_Entreprendre_180x277mm_BE FR_Nov13_v2.indd 1
25/11/2013 11:18
édito
Thierry Willemarck,
Président de BECI
Cinq mois
Dans cette dernière ligne droite avant les
élections, BECI se doit de faire entendre sa voix.
Non celle de notre organisation, mais celle de
nos membres, celle des entrepreneurs qui sont
chaque jour sur le terrain, aux prises avec la
réalité économique et sociale.
Pour parler valablement en leur nom, pour
étayer notre propos, objectiver nos exigences
et nos propositions, nous avons mené un travail
approfondi d’enquête et de consultation. Nous
l’avons fait en interrogeant les organisations
sectorielles, en sondant les membres de BECI
dans une nouvelle édition de notre baromètre
politique, mais aussi en dialoguant directement
avec un grand nombre d’entreprises que nous
avons rencontrées.
Tout ce travail d’information a été synthétisé à
l’attention des candidats et des futurs élus, pour
les aider à orienter efficacement leur action.
L’enjeu est d’importance : notre baromètre
révèle une grosse cote de défiance envers le
gouvernement de la Région. Il indique aussi
qu’un entrepreneur sur trois n’a pas encore
déterminé son vote…
Notre premier constat est un inquiétant
sentiment d’incertitude. L’hésitation des
entrepreneurs à investir n’a jamais été aussi
grande. Ce n’est pas un hasard : ils manquent
d’oxygène, asphyxiés par la fiscalité locale,
le poids des charges sociales, les lourdeurs
administratives… Les économistes interrogés
dans ce numéro le disent tous : nous avons
besoin de réformes pour assurer la compétitivité
de nos entreprises et améliorer le marché de
l’emploi. C’est un chantier majeur pour la
prochaine législature.
L’enseignement et la formation sont d’autres
sujets de préoccupation. La sous-qualification
reste endémique à Bruxelles et les politiques
adoptées jusqu’à présent n’ont pas permis
d’améliorer cette situation. Là aussi, il est
temps d’agir.
Mais la priorité des priorités à Bruxelles, c’est
sans doute la mobilité. Nos membres la placent
– de loin – en tête de liste. Sur ce sujet, BECI a fait
avec les partenaires de son « hub mobilité » un
travail pionnier en examinant en en évaluant
toutes les pistes d’amélioration possibles. Il en
est ressorti, au mois de septembre, un « Livre
blanc » et 50 propositions que nous rééditons
en supplément à ce numéro. Cet outil, nous
le mettons entre les mains des décideurs
politiques : à eux d’en faire à présent le meilleur
usage.
Enfin, rappelons que la prochaine législature
mettra en œuvre une réforme de l’État capitale,
où Bruxelles devra trouver sa place. Il y a un
espace pour simplifier le fonctionnement de
la Région et la rendre plus efficace, mais aussi
pour coopérer avec les autres entités à un projet
métropolitain qui permette à Bruxelles de
déployer tout son potentiel.
Les enjeux sont balisés. Les défis sont posés. Il
reste à savoir qui pourra les relever. Rendezvous dans cinq mois.
1
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
I
l reste cinq mois avant les élections qui
décideront du sort de Bruxelles, de la
Belgique et de l’Europe. L’heure est venue
pour les partis et les candidats de se positionner
face aux enjeux. L’heure est aussi venue pour
la société civile de s’exprimer, de faire valoir
ses points de vue, ses avis, ses urgences. De les
faire prendre en compte.
sommaire D écembre 13
BECI
4
5
6
10 14 L'actualité économique en un clin d'œil
Le mois politique
Interview : Armand De Decker, bourgmestre
d’Uccle
L’économie en 2014 : paroles d’experts
Concurrence fiscale : où payer ses impôts en
Europe?
DOSSIER COMMERCE INTERNATIONAL
16 L’union fait la force entre chambres de commerce
20 Le « vrai » poids des exportations bruxelloises
22 Bruxelles dans les classements internationaux
24 Exporter avec l’aide de l’UE
26 L’Afrique : optimisme ou prudence ?
30 La Colombie à la croisée des chemins
32 Biens à double usage : les règles
34 Authorised Economic Operator : pourquoi pas vous ?
36 D’une bulle à l’autre : l’ère de économie globulaire
Entreprendre est le mensuel de Beci
(Chambre de Commerce & Union
des Entreprises de Bruxelles)
Editeur responsable
Olivier Willocx [email protected]
Avenue Louise 500 • 1050 Bruxelles
t +32 2 648 50 02 • f +32 2 640 93 28
www.beci.be
Rédaction
Media Coordinator : Emmanuel Robert [email protected]
Production & Abonnements
Administration : Emmanuel Robert [email protected]
Graphisme – Impression : DB Print
Traduction : Litteris
Tous droits réservés – Reproductions interdites sans autorisation
écrite de l’éditeur
Abonnements
Prix : 80 € pour 10 numéros
FOCUS
38 La SDRB devient citydev.brussels
Infos : [email protected] • t +32 2 643 78 44
L'ENTREPRISE AU QUOTIDIEN
40 Grands acteurs bruxellois : la SBGE
42 Indemnités forfaitaires : protégez votre entreprise
44 Info Law Square : lutter contre les retards de paie-
Publicité
46 47 48 50 51 52 53 ment
Enquête : à la recherche du manager belge
4UP analyse les compétences des managers
Impression of a Brit
Deux vainqueurs pour le N-powerment Award
Starter : Belgium is best
Conseil resto : Wine in the city
Leads Generator : transformer les prospects en
clients
BECI & CO
54 L'actualité BECI en photos
55 Espace réservé aux membres BECI
56 Formation : New Generation Entrepreneurs
56 Agenda
57 Demandes d'admission
Entreprendre/Dynamiek est lu chaque mois
par plus de 21.000 décideurs.
Tirage moyen par numéro  : 14.000 ex.
Infos et réservations :
Geneviève N. Juste • T 02 537 60 31
F 02 534 86 22 • [email protected]
Véronique Legein •T 02 763 18 19
F 02 772 54 22 • [email protected]
Membership :
Catherine Mertens • T 0032 (2) 643 78 16
[email protected]
Notre prochain dossier
Janvier 2014
• Dossier spécial auto
10-32-2225
Printed
on
TCF paper
BMW i
Le plaisir
de conduire
CHARGE&GO.
LA MOBILITÉ ÉLECTRIQUE DEVIENT
UN PLAISIR SANS SOUCI.
Avec la BMW i3, la mobilité électrique vous offre un plaisir de conduire durable, combiné à une autonomie
importante et à des possibilités de charge souples et rapides. Comme client professionnel, vous pouvez
bénéficier de l’attrayante formule de location eCover de BMW Financial Services qui comprend des
services de mobilité innovants propres à cette voiture.
Si vous louez votre BMW i3 dans le cadre de cette formule de Location à Long Terme, vous optez pour la
commodité. Vous vous acquittez d’une mensualité fixe abordable incluant divers aspects tels que l’entretien,
l’assurance, BMW Protection et les pneus. Il ne vous reste plus qu’à mettre votre BMW i3 en charge !
À partir de € 699/mois
(1)
vous bénéficiez des services ci-contre
Financement de la voiture
Entretien & réparation
Pneus
Assurance(2) + service BMW Protection(3)
Taxes de roulage
Voiture de remplacement en cas d’immobilité > 24h
(1) Loyer mensuel indicatif d’une formule de location à long terme BMW pour une durée de 36 mois et maximum 15.000 km/an. Les services inclus dans le loyer mensuel
sont les suivants: amortissement et intérêts, taxes, entretien & réparation, voiture de remplacement, BMW Protection et assurance. Cette publicité s’adresse exclusivement aux clients professionnels qui utilisent la voiture dans l’exercice de leurs activités commerciales, professionnelles ou artisanales. Sous
réserve de l’acceptation du dossier par la commission crédit de BMW Financial Services Belgium S.A., Lodderstraat 16, 2880 Bornem. Publicité valable au 16/11/2013.
Tous les prix s’entendent hors TVA et sous réserve de modifications et d’erreurs.
(2) Couverture et restrictions conformément aux conditions contractuelles. BMW Financial Services Belgium SA (FSMA 16.500 A; BE 0451.453.242) agit pour le compte
d’Ethias (n°FSMA 0196).
(3) Conformément aux conditions contractuelles.
Informations environnementales (AR 19/03/04) : www.bmw.be
0-0,6 L/100 KM • 0-13 G/KM CO2
Beci
Psychanalyse de l’actualité : le moi(s) economique
Il pleut ? Je mets mon chapeau européen !
L
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
4
es journalistes sont des obsédés
du complot. Ils voient des conspirations partout, ils entendent des
voix, persuadés qu’ils sont que dans un
bunker, quelque part sous la rue de la
Loi, on nous prépare un brouet qui serait
tout sauf digeste. Pardon, mais… c’est sûrement vrai ! Vous imaginez bien que dans
le contexte actuel, marqué par l’erreur
irréfragable que fut le fait de donner aux
juristes les clés de la fiscalité (c’est depuis
lors qu’on n’y comprend plus rien), alors
qu’il s’agit d’un instrument de gestion
publique et rien d’autre, le cabinet des
Finances ne va pas clamer haut et fort :
« Tiens, on pense à taxer les courants d’air,
vu que ça bouffe de l’énergie, ces trucslà… » Tout ce que la Belgique compte de
fiscalistes ferait des heures sup’ pour
trouver l’antidote. Par contre, ces petits
ballons d’essai savamment lâchés ça et
là, de vous à moi, vous croyez que c’est
l’effet du hasard ? Un investisseur confiait
l’autre jour à votre serviteur : « Si on ne
nous annonce pas un de ces quatre qu’on
abandonne le revenu cadastral et qu’on
va taxer les revenus locatifs réels, je fais
de ma moustache du dill et je la bouffe
avec mon saumon ! » Ce ne sera pas la
dans les mémoires des ordinateurs sans
avoir aucune utilité économique. Ouste,
dehors ! C’est la raison pour laquelle
ses taux directeurs fondent comme le
fromage de votre prochaine raclette. Ils
fondent, ils fondent… mais le moteur éco-
C’est la Commission européenne évidemment qui va porter
le chapeau dans cette histoire de drache fiscale.
peine. Dans L’Echo du 22 novembre dernier on pouvait lire que Koen Geens, le
Ministre des Finances, réfléchissait à un
rééquilibrage de la fiscalité immobilière,
laquelle privilégie les biens mis en location en Belgique. En Belgique ? Ah oui,
j’oubliais de vous dire .
C’est quoi, un taux négatif ?
Ceux qui ont eu des cours d’économie,
et même les autres, savent qu’un taux
d’intérêt, c’est forcément positif. Ça peut
être très faiblement positif – les grandes
banques nous y ont habitués avec la rémunération des comptes d’épargne –, mais
négatif ? Non, pas question. Eh bien si ! La
Banque centrale européenne y songe. Il
faut de l’argent dans le circuit, dit-elle, pas
des capitaux qui restent bêtement collés
nomique ne veut pas démarrer. Donc, on
descend encore. S’il le faut, on est prêt à
Francfort à descendre en-dessous de zéro.
Cette dépêche de l’agence Bloomberg a
littéralement tétanisé les banquiers :
« Quoi ? On va nous faire payer ? » Eh oui,
des taux d’intérêt négatifs, cela revient
à faire payer les banquiers pour leurs
dépôts à la banque centrale. Est-ce un
bon calcul ? Les économistes les moins
walrasiens ont beau jeu de dire que depuis
que les comptes d’épargne ne rapportent
plus rien, on n’y a jamais déposé autant
de pognon. C’est… logique. Logique ? Ben
oui, comme ça ne rapporte plus rien, il en
faut plus pour garder le même niveau de
vie ou de sécurité. C’est humain, surtout.
L’économie, ça n’est pas que de la mécanique appliquée à nos portefeuilles.
Donnez-nous de l’inflation !
Les ennemis d’hier sont les amis de
demain. Les plus grisonnants se souviennent, la larme à l’œil, des taux hypothécaires à plus de 10 %, c’est-à-dire
rien puisque l’inflation était à peu près
au même niveau. Alors qu’aujourd’hui,
avec une inflation à moins de 1 %, dernier
chiffre disponible, celui qui finance son
logement à 4 % paie en taux réel trois fois
plus que papa et maman au même âge.
Et certains s’étonnent que les jeunes se
plaignent ! Ils ont bien raison. Questionnez les professionnels de l’immobilier.
Ils vous diront que celui qui paie sa maison 10 % trop cher répare son erreur en
trois ou quatre ans si l’inflation est de 2
à 3 %. Avec une inflation à 1 %, la même
erreur est quasi impardonnable. Il nous
faut de l’inflation. C’est l’huile dans les
engrenages économiques. Pas d’inflation ? C’est le coulage de bielle garanti.
Rappelez-vous cet objectif maintes fois
répété de la Banque centrale européenne :
l’inflation ? Elle doit tourner autour de 2 %.
OK, on a compris. Mais ce qu’on n’avait pas
compris jusqu’ici, c’est que pour en arriver
là il fallait… la faire monter ! Comme dit
mon grand-père, les temps changent.
Jean Blavier
Beci
Psychanalyse de l’actualité : le moi(s) politique
L’argent pourrit… surtout ceux qui n’en ont
pas assez (à leur goût)
I
a fini par devenir politique). Surtout
quand on devient celui de ce que les politiques jurent honnir : argent, pouvoir,
arrogance. Cela fait subitement croire à
nos dirigeants qu’en dénonçant tout cela
chez d’autres, ils ne l’incarneront plus
auprès de leurs électeurs. Une sorte de
jeu du chat, comme à la récré… Quant
au bilan réel, on n’en parle même pas.
À l’heure de mettre sous presse, on ne
sait pas si Didier Bellens intentera une
quelconque action. Ou si – ce serait plus
malin – un deal financier n’a pas été
conclu depuis l’annonce dudit limogeage. Dommage, car mis à la lumière
des déclarations politiques et comme
disait Brassens du Gorille et du Juge, ça
nous aurait fait rire un peu.
Et pendant ce temps, à
Bruxelles…
Et donc, pendant ce temps à Bruxelles ? Eh
bien à Bruxelles, ça bouge. Personne n’est
allé reprocher à nos Ministres Grouwels
ou Madrane d’avoir mené des missions
au Congo. Deux en un petit mois. Même
pas l’opposition. C’est dire si ces missions
ont été jugées d’une suprême utilité. On
notera tout de même que la presse belge
n’a pas vraiment été active/conviée à la
chose. Parmi les médias qui ont relayé
ces déplacement : un journal appelé Le
Potentiel. Ça veut tout dire de l’impact
concret.
N’allez pour autant pas dire ni croire que
nous ne songeons pas aux réalisations
locales de notre bon Gouvernement
régional. Par exemple sa réunion des
OIP, pour leur suggérer d’engager plus
de Bruxellois. C’est vrai que dans certaines entreprises publiques, le taux de
présence des Bruxellois frôle les 3 %. « On
balaie devant notre porte », a dit le Miniss’
Voorzitter. Manière indirecte de reconnaître que l’emploi, le vrai (entendez par
là : durable et non coûteux), ne vient pas
du public mais du privé.
Autre réalisation : le plan régional de stationnement… Ah non, pardon. Ce n’est
pas une réalisation : il est reporté à la
demande de la conférence des Bourgmestres (l’un d’eux ayant visiblement
signé un contrat le liant jusqu’en 2060).
On attendra donc pour une politique
cohérente et intégrée du parking dans
la capitale européenne.
Alors j’en entends d’ici certains marmonner : point de bonne nouvelle. Cent
pour cent sarcasmes… Et ils n’auront pas
tort. Les dernières semaines méritent
quelques fleurs, c’est bien vrai. Par
exemple le site web Brulingua. Avec ses
cours de langues en ligne à destination
des chômeurs. Ça c’est bien, c’est concret.
C’est certainement perfectible mais c’est
bien. Certes on n’a pas pu tester, puisque
réservé aux chômeurs… (les autres n’ont
rien à apprendre ?). Ttttt… à terme ce sera
développé pour d’autres publics. Quand
on vous dit que ça bouge. Seule question :
avec ou sans coup de pied au derrière ?
Michel Geyer
5
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
ls l’ont donc fait : virer Bellens. Pardon, « Monsieur » Bellens. Disonsle tout de suite, on ne plaint pas le
bonhomme. Les deux millions d’euros
d’actions vendues à la veille de son limogeage devraient au moins lui permettre
de passer les fêtes… Ouf pour lui et ses
enfants (qui n’auront même pas pu
s’acheter l’immeuble, propriété de Belgacom, qu’il a/aurait envisagé de leur
vendre à proximité du Sablon).
Non, sans mauvaise langue, ce qui nous
chipote c’est le motif de cet hallali. Le
vrai. Penchons-nous dessus.
Certes Didier Bellens a manqué de l’élémentaire respect dû à un actionnaire.
Mais ‘tention quoi : on a dit « actionnaire », et pas « patron ». Et à tous ceux
– Dieu sait qu’ils sont nombreux – qui
font la confusion, on rappelle qu’un
actionnaire n’est pas un employeur.
D’ailleurs, si l’on devait virer fissa tous
les travailleurs qui disent du mal de l’un
ou l’autre de leurs actionnaires, il y aurait
beaucoup-beaucoup moins de délégués
syndicaux chez Arcelor Mittal. Mais bon...
Nous, simplement, on ne trouve pas que
traiter Elio Di Rupo de petit garçon qui
piaffe devant le Grand Saint soit une
faute grave. D’ailleurs, est-ce qu’il se
gène, lui, pour parler de son enfance ?
À bien y songer, la vraie faute de Didier
Bellens, celle qui lui coûtera de perdre
son job, est en fait double :
D’un, il gagnait trop de sous-sous. Et ça,
en Belgique, ça reste mal vu. Même de
ceux qui ont accepté de vous les verser.
Petite suggestion, a posteriori : il aurait
dû s’inspirer de nos chers dirigeants. Rappeler que ce n’est pas lui seul qui signe
ses fiches de paie et son contrat, répéter
qu’il est au service de la patrie (comme
les politiques jurent être au service de
leur parti). Jurer qu’en fait il ne voulait
pas être là et qu’il ne reste que par goût
du sacrifice. Personne n’y croit mais
étrangement ça passe.
Ne pas avoir fait preuve de cette retenue
a valu à Sieur Bellens (comme d’aucuns
l’ont appelé ces derniers mois) de devenir
un symbole. Voilà d’ailleurs sa seconde
erreur : en politique, être un symbole
est extrêmement risqué (et sa fonction
Beci
Hommes et femmes de pouvoir – Armand De Decker, bourgmestre
d’Uccle
« Les élus régionaux ne connaissent pas
suffisamment les réalités locales »
C’est le plus élégant de nos hommes politiques ; passons sur cet aspect physique et vestimentaire qui lui vaut
le surnom de « Bel Armand » pour souligner plutôt le caractère éminemment sympathique de cet homme
qui marie l’humour et la légèreté à l’art consommé du fin politique. Celui qui fut Président du Parlement
bruxellois, Président du Sénat et Ministre de la Coopération au Développement se consacre aujourd’hui à
la gestion de sa commune d’Uccle, tout en étant Sénateur. Depuis son arrivée au poste de Bourgmestre,
il a rééquilibré les finances communales, s’offrant même le luxe d’un boni au compte depuis trois ans, ce
qui ne va pas de soi dans une commune caricaturalement décrite comme riche mais qui gère pourtant la
5e CPAS de la région. Dans une discussion ouverte, il nous livre quelques réflexions sur la politique, la Région
et sa commune.
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
6
Olivier Maingain, invité de cette
rubrique le mois dernier, revendique l’héritage du libéralisme
social que n’incarnerait plus le
MR. Le MR est-il antisocial et
a-t-il fallu tant d’années de route
commune pour faire ce constat ?
Olivier Maingain est traumatisé par le
divorce intervenu entre le MR et le FDF.
Je revendique d’être un des principaux
auteurs du divorce avec le FDF. Comme
le CD&V s’était séparé de la N-VA, nous
devions nous séparer du FDF pour sortir
de la crise et doter le pays d’un gouvernement. Le FDF comme la N-VA empêchaient tout compromis institutionnel
pourtant indispensable à la formation
d’un gouvernement. Avec le FDF, nous
serions toujours dans le marasme institutionnel et la crise politique.
À propos de notre route commune,
précisons que j’ai toujours été opposé
à cette alliance, tandis que Jean Gol y
était favorable. Nous avions tous deux
raison. Jean Gol y voyait un apport électoral et rêvait d’une nation francophone.
Moi, je prévoyais la difficulté que nous
aurions à négocier, en leur présence, les
réformes de l’État qui s’annonçaient inévitables et je ne croyais pas en la « nation francophone », étant très attaché
à la spécificité bruxelloise et donc à la
Région. Comme j’ai participé à toutes les
négociations institutionnelles, j’ai vécu
en première ligne les effets néfastes de
ce retranchement sur des positions radi-
cales qui n’accordent aucune priorité au
pragmatisme. Par exemple, quand j’étais
Réconciliateur Royal avec Herman Van
Rompuy, puis co-président du dialogue
de Communauté à Communauté , j’étais
arrivé à la conclusion qu’il était possible
de réaliser une petite réforme de l’État
avant les élections et peut-être même de
régler la question de BHV. J’avais réuni un
large consensus, mais Olivier Maingain
a tout bloqué. Résultat : le triomphe de
la N-VA aux élections de 2010 ; N-VA et
FDF sont des alliés objectifs.
M. Maingain nous dit la même
chose à propos du MR : vous
seriez l’allié naturel de la N-VA
car vous partagez leurs vues sur
l’économique…
Veuillez noter que le Chemin de Damas
que fut la dernière constitution du Gouvernement s’est faite sans le MR.
Beci
nous savons aussi que 85 % des emplois
du secteur privé sont fournis par les PME
et les indépendants. Ils sont au cœur de
nos préoccupations et de nos objectifs.
Personnellement, j’ai beaucoup de
respect pour les patrons de grandes
entreprises, qui ont une tâche difficile,
à risques, et qui jouent un rôle essen-
« Le libéralisme social est presque un pléonasme : le libéralisme
est social par essence. Il vise à l’autonomie de la personne et
à la création globale de richesse. Avant de répartir la richesse,
il faut la créer. »
des convergences de programmes : nous
sommes aussi pour un abaissement de la
fiscalité qui frappe la classe moyenne ;
mais cela ne n’est pas ambigu comme
semble le prétendre le FDF, c’est une
demande concrète que le MR formule
depuis longtemps et que Didier Reynders
a partiellement réalisée. Mais sur le plan
institutionnel, il n’y a pas de compromis
possible avec la N-VA qui veut détruire
l’État belge et placer Bruxelles sous la
tutelle de la Flandre et de la Wallonie.
Aujourd’hui, la N-VA s’est complètement
et définitivement exclue du jeu.
À propos du libéralisme social…
Le libéralisme social est presque un
pléonasme : le libéralisme est social par
essence. Il vise à l’autonomie de la personne et à la création globale de richesse.
Avant de répartir la richesse, il faut la
créer. Et nous savons que, pour qu’une
société fonctionne harmonieusement,
cet accroissement de richesse doit profiter à tous, sous forme de revenus, de créations d’emplois, d’allocations sociales
aux plus faibles, d’épanouissement de
tous, etc. Faut-il rappeler que ce sont les
libéraux qui se sont battus pour l’enseignement obligatoire et gratuit, pour le
suffrage universel, qui ont créé la caisse
d’épargne, la sécurité sociale etc. ? Nous
croyons au rôle social de l’entreprise et
au progrès social par le développement
économique global. Dire, comme le fait
M. Maingain, que le MR est devenu le
parti qui ne défend que les grandes sociétés est un non-sens total. L’admirable
combat de Sabine Laruelle, Ministre des
Classes Moyennes, en faveur des PME, des
indépendants et des professions libérales
en atteste. S’il est vrai que nous respectons, nous, les grandes entreprises, et si
nous savons que les intérêts notionnels
ont amené de nombreux investissements et créé énormément d’emplois,
tiel dans le développement du pays. Je
m’insurge contre le procès mené par la
gauche, à laquelle j’assimile le FDF, qui
leur est fait trop souvent. Je songe notamment aux attaques contre M. Bellens
qui s’est appliqué à verser des dividendes
considérables à l’État belge (plus d’1 milliard d’euros…) et a fait de Belgacom une
entreprise de premier plan au niveau européen. N’oublions pas le rôle majeur que
jouent les grandes entreprises dans le
domaine clé de la recherche scientifique,
d’où sortiront le progrès de la société et
les emplois de demain.
Je m’inquiète d’ailleurs du climat antientrepreneurial qui se développe chez
nous. Voyez ce qui se passe en France…
Le socialisme belge devrait prendre
exemple sur le socialisme allemand et
non français, qui est le plus réactionnaire,
le plus conservateur qui soit, ce qui, soit
dit en passant, a des conséquences jusque
dans ma commune avec l’accroissement
constant du nombre de citoyens français
qui décident de venir vivre à Uccle. Ils
sont passés de 9.000 à 11.000 en trois
ans. Ils fuient littéralement la politique
fiscale suicidaire de leur pays.
La Région encourage-t-elle efficacement l’entreprenariat, notamment via l’enseignement ?
Disons d’abord qu’on a multiplié le
nombre d’enseignants et réduit parallèlement leur pouvoir d’achat ; c’est
une erreur stratégique en termes de
motivation même si beaucoup d’enseignants sont passionnés par leur beau
métier. Ensuite, encourager l’emploi et
l’entreprenariat passe aussi par une valorisation de l’enseignement technique,
économique et scientifique, délaissé
aujourd’hui. L’apprentissage des langues
est essentiel également. À Uccle, notre
échevine FDF, Joëlle Maison, a d’ailleurs
développé un programme d’immersion
en néerlandais qui fonctionne bien et
que j’aimerais étendre. J’irais même
plus loin et souhaiterais un accord de
coopération entre les deux Communautés pour échanger des professeurs
et des étudiants. Je suis aussi persuadé
qu’à Bruxelles, l’anglais doit également
être poussé ; nous sommes la Capitale
de l’Europe et nos jeunes ne connaissent
pas suffisamment l’anglais ! Je reviens
de Croatie où j’ai pu constater avec étonnement que la population parle très bien
cette langue ; normal : ils y consacrent
1 h par jour dans le secondaire général !
Je suis favorable à cette pratique dans
nos écoles bruxelloises. Nous remplirions
notre rôle de Capitale de l’Europe et il
y aurait beaucoup moins de chômeurs.
Nous avons posé la question du
renforcement de l’apprentissage
de l’anglais au Ministre Président
qui n’y est pas favorable a priori,
non qu’il soit contre l’usage de
cette langue mais parce que le
système actuel serait trop compliqué à réformer.
C’est pourtant une nécessité. Sachant
aussi que tout se passe par internet actuellement, que l’économie se mondialise, etc. Il faut y réfléchir sérieusement.
La régionalisation de l’enseignement
offrirait cette opportunité.
Bruxelles est l’une des villes les
plus embouteillées du monde.
La commune d’Uccle elle-même
connaît de graves problèmes de
mobilité en l’absence de métro,
de grands axes pénétrants (aucune voie à 2x2 bandes) et d’accès
au Ring. Comment améliorer la
situation ?
En effet, nous sommes mal desservis et
nos artères principales sont étroites et
longées d’un habitat vieillissant. En plus,
un échevin cdH de Bruxelles-Ville avait
même proposé le projet fou d’interdire
la traversée du Bois de la Cambre à la
circulation, ce qui nous aurait tout à fait
enfermés, enclavés, coupés du reste de
la Région.
Bruxelles n’a pas de ligne de métro NordSud. Il est pourtant indispensable de relier Uccle au centre-ville et le centre-ville
à Schaerbeek. À Uccle, il n’y pas de métro
car la commune l’a refusé il y a 40 ans ;
mais à l’époque, les travaux prévus était
très handicapants pour les habitants, qui
étaient majoritairement contre. De plus,
Écolo a toujours combattu le développe-
7
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
Nous étions exclus des négociations et
c’est avec la N-VA que PS et cdH tentaient
de se concilier. Il leur a fallu près de 400
jours pour constater qu’ils perdaient
leur temps à négocier la gestion d’un
État belge avec un parti qui ne voulait
que sa destruction… Bien sûr, lorsqu’on
évoque leur projet économique, il y a
Beci
ment du métro dans la Région. Bref, la
situation n’est pas glorieuse mais les projets sont enfin dans les cartons, semblet-il. Cela mettra du temps. Un métro au
départ d’Uccle est évidemment indispensable : nous comptons 80.000 habitants,
ce qui est considérable, et il faut ajouter, en termes d’usagers potentiels, les
communes avoisinantes de Linkebeek,
Forest, Drogenbos, Rhode-St-Genèse…
Le Ring Sud de Bruxelles a aussi été refusé
par les Ucclois mais fort heureusement,
car il aurait coupé la commune en deux :
il passait sur la ligne de chemin de fer de
Calevoet… Aujourd’hui, un Ring Sud de
Bruxelles devrait être conçu largement
en sous-terrain comme c’est le cas à Paris,
aux environs de Versailles. Des subsides
européens pourraient peut-être contribuer à cet ambitieux projet.
Nous comptons aussi de nombreuses
gares qui permettraient de développer
le RER bien plus rapidement. Je suis
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
8
bien situé était disponible ; or la STIB
a réquisitionné les lieux pour en faire
« Le gouvernement cède trop facilement à la STIB qui, de son
côté, ne fait pas assez d’efforts pour trouver d’autres solutions.
Ils estiment avoir le droit d’écarter totalement le véhicule
individuel au profit du transport en commun et c’est excessif. »
fâché de l’opposition menée dans des
communes de la périphérie car cela a
des répercussions macro-économiques
hors de proportions avec les revendications particulières de quelques-uns.
Avec la mobilité, on ne peut qu’évoquer le
sous-financement de la Région, indigne
d’une Capitale de l’Europe. La réforme de
l’État nous procurera des moyens supplémentaires mais à mon sens encore
insuffisants.
On bâtit beaucoup de logements
à Uccle mais réserve-t-on des
terrains à l’industrie ?
La Rue de Stalle est bordée de nombreux
bureaux mais on y constate une rotation
assez importante ; en cause, la mobilité
problématique pour laquelle la Région
ne m’aide absolument pas. Il y a le problème du carrefour Stalle-Neerstalle
qui est source de bouchons ; mais il y a
aussi celui du site propre du tram : il s’agit
d’une fin de ligne, il y a donc peu d’usagers, mais les automobilistes doivent
subir une file phénoménale pour le respecter. C’est inacceptable. Autre grief
vis-à-vis de la STIB : j’avais l’ambition,
aux Menhirs, de créer un site d’entreprises car un terrain particulièrement
un dépôt de trams ! Ils expliquent que
pour eux, c’est indispensable et comme
le gouvernement cède toujours à la STIB…
Le gouvernement cède trop facilement à
la STIB qui, de son côté, ne fait pas assez
d’efforts pour trouver d’autres solutions.
Ils estiment avoir le droit d’écarter totalement le véhicule individuel au profit du
faudrait-il transformer la Conférence des
Bourgmestres en Sénat régional. Ce serait
utile, je crois.
Saisissons la balle au bond : un
Ministre Président qui viendrait
de Liège connaîtrait-il suffisamment la Région pour en prendre
la tête ?
Mais Didier Reynders connaît très bien
Uccle et y réside régulièrement depuis
des années. Bruxelles est loin de lui être
étrangère puisqu’il y travaille quotidiennement depuis 25 ans. Je crois sincèrement qu’il a la personnalité qu’il nous
faut comme Ministre Président. Il a une
expérience exceptionnelle de tous les
niveaux de pouvoirs et il est aussi un bril-
« Le vrai destin de Bruxelles est d’être une capitale de l’Europe
forte et respectée. Pour optimiser ça, il faut quelqu’un qui
montre l’envie de porter ce projet et cela, Didier Reynders
l’incarne pleinement. Je crois sincèrement qu’il a la personnalité qu’il nous faut comme Ministre Président. »
transport en commun et c’est excessif. Le
problème des projets de la STIB, comme
d’autres projets de la Région, c’est qu’ils
sont décidés en l’absence d’une vraie
concertation avec les communes. Les parlementaires régionaux ne connaissent
pas suffisamment les réalités locales. Le
niveau communal doit être consulté et
devenir partie prenante pour tout ce qui
concerne son territoire. Nous connaissons notre commune en détail et ça fait la
différence. De plus, notre principale préoccupation est la qualité de vie des habitants de notre belle commune. Peut-être
lant gestionnaire. Ses fonctions actuelles
lui donnent aussi une expérience de l’Europe et du monde. Didier Reynders développerait le rôle européen de Bruxelles,
ce que Charles Picqué n’a jamais fait. Or,
le vrai destin de Bruxelles est d’être une
capitale de l’Europe forte et respectée.
Pour optimiser ça, il faut quelqu’un qui
montre l’envie de porter ce projet et cela,
Didier Reynders l’incarne pleinement.
Interview réalisée par
Didier Dekeyser
E.R. Daoust sa, Galerie de la Porte Louise 203/5, 1050 Bruxelles, tel. 02/513.14.14, email : [email protected], www.daoust.be.
Agréments pour les 3 régions: Wallonie : W.INT/SO/RS/RE.22, Flandre : VG.163.BUOP, Bruxelles : 00391. Agrément Titres-Services : 40063.
Beci
Enquête
L’économie belge et mondiale en 2014 :
avis d’experts
L’économie européenne et mondiale a montré les signes d’un début de redressement en 2013, mais qu’en
sera-t-il en 2014 ? Embellie passagère ou amélioration durable ? Entreprendre a sollicité l’avis de quelquesuns des meilleurs économistes belges. Nous leur avons posé trois questions :
1. Comment voyez-vous évoluer l’économie mondiale en 2014 ?
2. Comment voyez-vous évoluer l’économie belge en 2014 ?
3. Dans la perspective des prochaines élections législatives, quelles sont les premières mesures que le
prochain gouvernement devrait prendre en matière d’économie ?
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
10
Bruno Colmant
Prof. Dr. à la Vlerick School of Management et à l'UCL, Membre
de l'Académie Royale de Belgique.
« L’histoire des crises sévères suggère trois impacts successifs, plus ou moins équidistants
du choc originel du printemps 2008. Ceux-ci
seraient alors constatés à l’automne 2011 (ce
fut le cas), en 2014 et en 2018. »
1.
L'année 2014 sera peut-être une année de chocs inattendus.
L'économiste Roubini (dont on ne peut pas mettre en cause la
pertinence des prévisions) anticipe une année 2014 difficile. Elle
serait caractérisée par un euro qui reste trop fort, des mesures
d’austérité qui accentuent la récession dans de nombreux états
membres, un resserrement du crédit à la périphérie et les prix
élevés du pétrole.
L’histoire des crises sévères suggère aussi trois impacts successifs, plus ou moins équidistants du choc originel du printemps 2008. Ceux-ci seraient alors constatés à l’automne 2011
(ce fut le cas), en 2014 et en 2018. Sera-ce le cas ? Et comment ?
Par vagues, répliques sismiques ou de manière plus linéaire,
monotone et graduelle ? En une fois ou au terme d’une longue
agonie économique ? Quel est l’événement, peut-être infime,
qui déclenchera des effets en chaîne ? Cela n’a pas vraiment
d’importance. La crise, état naturel de l’économie, est en formulation permanente et ne fait donc que commencer. Elle
sera une séquence de ruptures et de déséquilibres, tellement
durs qu’on pourra parler de guerre économique. Depuis l’année 2008 et la crise financière mondiale, nous avons réalisé
que nous vivons une période charnière qui se situe entre le
modèle de l’état-providence et la mondialisation, ce lent et
incontournable rééquilibrage des forces du monde. Les foyers
de croissance du monde vont s’ancrer de manière permanente,
après s’être déplacés vers l’Est sous l’effet de la mondialisation
et de la démographie. Elles n’en reviendront jamais. La zone
européenne sera caractérisée par une croissance autonome
très faible, suite à un manque de capacité d’innovation, à une
démographie insignifiante voire déclinante et à la finitude d’un
capitalisme d’accumulation. Au cours des dix dernières années,
les économies occidentales se sont limitées à croître grâce à
une politique monétaire expansionniste, ce qui en souligne le
caractère artificiel et éphémère. Comme l’expansion monétaire
atteint ses limites, la croissance de l’Europe continentale va
durablement en être affectée. En termes géopolitiques, l’Europe
va subir un déclassement croissant. Le scénario prévisible sera
donc celui de la stagflation. La monétisation de la crise suscitera des probables poussées d’inflation. La déflation sera évitée par une croissance des transferts sociaux. L’hyperinflation
sera évitée car elle serait trop déstabilisatrice pour l’économie
mondiale globalisée.
2.
L'économie belge évoluera au rythme des autres économies
européennes. Le principal écueil est l'importance de la dette
publique et le chômage. Le vieillissement de la population sera
aussi la trame commune de tous les scénarios économiques
des prochaines années.
3.
Il faut redonner confiance à la jeunesse et à l'entreprenariat. Les jeunes apprennent que la crise serait une réplique
de celle des années trente, mais rien n’est dit sur leur avenir.
à l’instar de ce qui se passe dans tous les autres pays européens, ces jeunes ne comprennent pas que les problèmes de
Beci
Chief Economist, Banque Degroof.
« Il est urgent de se préoccuper du long terme ! Il
faut concevoir et mettre en œuvre les réformes
qui accroîtront le potentiel de notre économie,
au profit du plus grand nombre. »
1.
Sur le plan économique, je pense que nous assisterons à
la poursuite d’une amélioration douce, aussi bien aux ÉtatsUnis qu’en Europe, grâce notamment à une moindre austérité
budgétaire. Bien entendu, cela ne veut pas dire qu’il n’y aura
pas de nouvelle montée d’adrénaline, mais on ne connaîtra
plus les frayeurs de 2011 ou 2012, quand d’aucuns ont craint
une implosion de la zone euro ou une insurrection civile dans
certains pays périphériques. Nous avons appris à ne plus jamais
dire « jamais », mais la probabilité me paraît extrêmement
faible que nous revivions les affres de 2008-2009, quand les
pays développés ont perdu 4 à 5 points de PIB.
2. Notre pays a ses spécificités, il suffit de songer aux incertitudes liées aux résultats des élections de mai prochain,
mais l’économie belge continuera d’évoluer plus ou moins en
phase avec l’économie européenne. Je ne m’attends ni à une
forte surperformance ni à un décrochage manifeste de notre
économie nationale. Notre pays, ouvert et très intégré, devrait
poursuivre dans la voie d’une amélioration tempérée, avec tout
de même les points d’attention que restent la dette publique
et le marché du travail. L’importante question salariale devra
être abordée en 2014 encore, puisque la solution adoptée par
le gouvernement actuel, à savoir un gel des salaires en termes
réels, reste une solution temporaire. Il faudra lui substituer une
approche plus structurelle.
3.
Je n’aime pas trop parler de mesures d’urgence. Ces dernières années, il a fallu colmater les brèches mais nous restons avec un profond travers, celui d’être obnubilés par le court
terme. Ce qui compte aujourd’hui, c’est d’exprimer une vision,
Roland Gillet
Professeur à la Sorbonne (Paris I) ainsi qu’à l’ULB (Solvay) et
expert international reconnu.
« La Belgique va devoir réfléchir à sa compétitivité. Un petit pays comme le nôtre n’y
échappera pas : nous devons tenir compte de
ce qui se passe ailleurs. »
1.
De manière générale, la croissance mondiale s’est un
petit peu rétablie mais elle reste faible et la situation reste
fragile. Une zone en particulier se porte mieux, par rapport
à 2008 : les États-Unis. Le gouvernement américain et la
banque centrale ont tâché de résorber les conséquences de la
crise économique, financière et immobilière, notamment par
des rachats très importants d’obligations américaines via des
opérations de quantitative easing étendues aux actifs immobiliers. Aujourd’hui, on observe effectivement une amélioration
en termes de croissance, mais la fragilité persiste au niveau
de l’emploi et il reste, comme avant la crise, un niveau très
important d’endettement public avec une légère amélioration
au niveau des ménages. L’Asie et les pays émergents, de leur
côté, connaissent aujourd’hui un ralentissement lié à différents
problèmes spécifiques. Ainsi, la Chine est confrontée à une bulle
immobilière dont la correction risque de peser sur sa capacité
11
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
Etienne de Callataÿ
donner un souffle, un espoir, une perspective à long terme.
En fait, il est urgent de se préoccuper du long terme ! Pour
prendre une image, il faudrait s’inspirer de l’homme de grand
âge qui se dépêche de planter un arbre aujourd’hui pour qu’il
soit beau dans cent ans. Il faut concevoir et mettre en œuvre
les réformes qui accroîtront le potentiel de notre économie, au
profit du plus grand nombre. Il faut en particulier une réforme
du marché du travail au sens large, allant de la formation à la
fiscalité en passant par la concertation sociale et bien sûr par
les salaires. Il faut une approche globale. Souvenons-nous que
les réductions de cotisations sociales d’avant 2008 ont souvent
contribué à une hausse des salaires et non à une hausse de
l’emploi. Améliorer le marché du travail, c’est aussi prendre à
bras le corps les problématiques de la formation continuée des
adultes, en dehors de l’entreprise et plus encore en son sein,
des incitations financières à travailler, les fameux « pièges à
l’emploi », et, last but not least, de l’âge effectif du départ à la
retraite, qui a été tout à fait découplé de l’espérance de vie.
© Vincent Duterne
la génération à laquelle ils succèdent aient été arbitrés à leur
détriment. Tout doit être fait pour libérer l'emploi des jeunes
d'une fiscalité trop lourde afin de leur transmettre l'envie du
futur et de l'entreprenariat, par nos exemples et expériences
personnels, car l'avenir de la Belgique, c'est eux.
Beci
à assumer le rôle de moteur économique mondial. L’Europe,
enfin, reste plus proche de l’équilibre que de la croissance. Elle
est fragilisée par sa gouvernance, avec une solidarité qui a du
mal à se mettre en place entre pays du nord et pays du sud.
Les solutions trouvées relèvent du prêt plutôt que de transferts
réels. Le chômage reste très important dans certains pays dont
l’Espagne, où on dépasse les 25 % de sans emploi. Il est même
de plus de 55 % chez les jeunes. De tels niveaux font craindre
un risque d’insurrection sociale. Ce qui est clair aujourd’hui,
c’est que la décision n’appartient plus aux banques centrales,
qui ne peuvent pas aller beaucoup plus loin. La responsabilité
est clairement dans le camp politique.
2.
Avec son économie ouverte, la Belgique ne pourra pas
résoudre seule tous les problèmes de relance. Elle dépend en
grande partie de ses partenaires européens, qui restent fragilisés par leur désunion.
3.
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
12
J’évite toujours d’apparaître comme un donneur de leçons ;
je n’exerce pas de responsabilité politique et je me contente
donc de livrer quelques idées dans mon domaine d’expertise. Si
l’on veut favoriser les PME et inciter les gens à investir dans des
projets d’entreprises plutôt que de laisser leur argent sur des
comptes d’épargne, il faut des mesures positives. Or, on vient
de relever de 15 à 25 % le précompte mobilier sur les dividendes
et les intérêts. Les entreprises ont ainsi vu augmenter de 66 %
le prélèvement sur leurs ressources internes, en période crise,
alors même que les ressources externes sont moins accessibles.
Plutôt que de leur venir en aide, on les fragilise. Par ailleurs, la
Belgique va devoir réfléchir à sa compétitivité, sans pour autant remettre en cause tous les éléments de l’index. Je constate
qu’une réflexion très importante est en cours à l’étranger. Un
petit pays comme le nôtre n’y échappera pas : nous devons
tenir compte de ce qui se passe ailleurs. Il faudra oser se poser
des questions et vaincre le populisme ambiant.
profitent pleinement de l'énergie bon marché (pétrole et gaz de
schiste). Du coup, le secteur privé se porte bien et le pays se réindustrialise rapidement. Les problèmes politiques continuent
cependant de peser sur la croissance. Le Japon se porte relativement bien, même s'il est grand temps pour le pays d'entamer
les réformes structurelles qui pérenniseront la reprise de la
croissance. La Chine cherche un nouveau modèle de croissance,
plus axé sur la consommation et moins sur les investissements.
De ce fait, les pressions haussières sur les prix des matières premières restent plutôt limitées. Les pays émergents connaissent
des situations diverses. Certains d'entre eux, tels que la Turquie,
l'Indonésie, l'Inde et le Brésil, ce sont exagérément appuyés sur
l'importation de capitaux au cours des années écoulées, ce qui
est susceptible de déstabiliser l'économie lorsque les flux de
capitaux s'inversent. Les risques de baisse restent également
présents en Europe. Il est probable que la Grèce recevra un
nouveau plan de sauvetage dans le courant de 2014, tandis
que l'examen du secteur bancaire européen par la BCE devrait
mettre à jour les problèmes bancaires de certains pays. Les
pays périphériques restent très faibles mais ils ont instauré
de nombreuses réformes structurelles susceptibles de faciliter à terme leur potentiel de croissance. Tous les indicateurs
semblent pointer vers une nouvelle croissance positive de la
zone Euro en 2014, même si le taux devrait osciller autour de
1 %. L'inflation ne constitue pas un problème dans la plupart
des pays de l'OCDE, ce qui permettra aux banques centrales
de poursuivre en 2014 leur politique monétaire stimulante.
2.
La Belgique est évidemment très dépendante de la situation dans le reste de l'Europe. Le redressement modéré du
commerce mondial sera bien sûr bénéfique aux exportations
belges, même si l'effet de levier sera atténué par la perte de
compétitivité. Le niveau actuel d'utilisation des capacités en
industrie et le faible niveau des taux d'intérêt devraient permettre un léger regain des investissements des entreprises en
2014. Le chômage devrait régresser l'année prochaine, ce qui
sera bénéfique pour la consommation. Malgré cela, la croissance
du PIB belge ne dépassera pas 1,2 %.
3.
Peter Vanden Houte
Chief Economist, ING Belgium.
« Une réforme des pensions se révèle indispensable si l'on veut continuer à payer les coûts du
vieillissement. »
1. L'économie mondiale poursuit sa croissance à un rythme
modéré, qui devrait se perpétuer en 2014. Les États-Unis
Le mot-clé est compétitivité. Nos excédents commerciaux
continuent à s’amenuiser au fil des ans parce que les politiciens
ont systématiquement privilégié le soutien au pouvoir d'achat,
au détriment d'une amélioration de la compétitivité. C'est la
raison pour laquelle, depuis le début de la crise, de nombreux
emplois ont été perdus dans les secteurs exposés à la concurrence étrangère, alors que des emplois ont été créés dans les
secteurs protégés (c'est-à-dire subventionnés). Ce modèle n'est
pas tenable. Le débat sur la compétitivité implique une réforme
approfondie du système salarial en Belgique et une diminution
des charges sociales. Il est également urgent de travailler à la
politique énergétique, pour que l'électricité reste payable dans
les années à venir. Les plans actuels, souvent hâtifs, visent à
augmenter la part d'énergie renouvelable dans la production
mais ils pourraient coûter très cher aux utilisateurs. Enfin, le
taux d'emploi de la population belge reste insuffisant, ce qui
compromet le financement du système social. Il ne suffit pas
de fournir des efforts en termes de formation et d'enseignement : il faut aussi une politique qui mette rapidement fin à
la pension anticipée. Une réforme des pensions se révèle d'ailleurs indispensable si l'on veut continuer à payer les coûts du
vieillissement de la population.
Actiris change pour rapprocher
davantage employeurs et
chercheurs d’emploi.
• Gratuité des services
• Suivi personnalisé
• Gain de temps (prise de contact dans les 48 heures)
• Présélection pointue de 6 candidats dans les 15 jours
• Stages de transition en entreprise
• Formations Professionnelles Individuelles (FPI)
• Mise à disposition dʼoutils de formation en langues :
chèques-langues, plateforme Brulingua
Vous voulez changer l’avenir de votre entreprise et bénéficier de nos services ?
Contactez maintenant un de nos consultants via le 02/505 79 15,
[email protected] ou renseignez-vous sur actiris.be.
Beci
Concurrence fiscale
« Il faut concevoir la fiscalité en Europe
comme un service aux entreprises »
La stabilité, l’optimisation et l’avenir de la fiscalité en Europe ont largement fait débat ce 4 novembre, lors
d’une rencontre entre une série d’entrepreneurs et Valère Moutarlier, conseiller au cabinet d’Algirdas Semeta,
Commissaire européen pour la Fiscalité. Partie d’une thématique plutôt liée au « shopping fiscal » possible
en Europe, la rencontre a surtout été l’occasion pour les dirigeants d’entreprise d’exprimer leurs problèmes
récurrents face à l’instabilité fiscale en Belgique et le peu de visibilité dont ils disposent à l’échelle européenne.
L
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
14
’occasion pour Valère Moutarlier
d’expliciter les lignes directrices
de son travail et celui de la Commission en matière fiscale. Et de rappeler
que le mandat principal de celle-ci est
d’éliminer, autant que faire se peut, les
discriminations fiscales. Éliminer les discriminations, mais pas la concurrence.
« La concurrence fiscale est une bonne
chose et notre Commissaire l’a déjà rappelé, avec l’exemple de l’Irlande notamment : l’État est souverain et a tout à fait
le droit de proposer des incitants pour
attirer l’une ou l’autre industrie, tant qu’il
ne s’agit pas de soustraire de façon artificielle une base fiscale à un autre pays », a
commenté M. Moutarlier. « Le système de
base de l’Irlande ne pose aucun problème
pour l’Europe. Ce qui est problématique,
c’est l’existence de coquilles semi-vides,
qui servent à l’évidence à rediriger tous
les revenus vers des marchés qui n’ont
pas de retenue à la source, et le fait que
ces revenus finissent dans des ‘paradis fiscaux’. Ce qui manque, ce sont des règles
du jeu, de fair-play, qui soient claires pour
tout le monde ».
Pas question, par contre, de procéder à
un véritable shopping fiscal : « Il faut
bien se rendre compte que la fiscalité
est un accessoire qui colle à une activité
réelle. Elle doit correspondre à la création de valeur et ça n’a pas de sens d’être
imposé dans un pays quand l’activité de
l’entreprise a lieu ailleurs. »
Quant au fait que la Belgique fasse
partie des pays les plus souvent pointés du doigt pour ses manquements à
l’échelle européenne (36 cas, contre 4
pour Malte, par exemple), Valère Moutarlier l’explique dans un sourire : « Il y
a tout simplement le fait que de nombreuses institutions européennes sont
localisées en Belgique et que leurs
employés et cadres sont directement
confrontés à la réalité fiscale belge. D’où
peut-être un surcroît d’intérêt. »
Un travail complexe
La DG Tax entend donc travailler au
maximum à l’harmonisation des pratiques fiscales dans l’Union, via notamment le système du semestre européen :
pendant six mois, un État membre voit
ses pratiques observées de plus près par
la DG, qui formule par la suite une série
de recommandations, qui n’ont toutefois
aucun caractère obligatoire. C’est bien là
l’une des entraves les plus importantes
au travail de la Commission en matière
fiscale : les décisions importantes ne
peuvent se prendre qu’à l’unanimité.
« Difficile à atteindre même au sein de la
zone euro puisque certains clients comme
le Luxembourg, l’Irlande, Chypre, Malte…
sont particulièrement attachés à leur souveraineté fiscale ».
Et de détailler ensuite une série de pistes
sur lesquelles la DG travaille à l’heure
actuelle. On notera parmi celles-ci la définition de la déclaration de TVA unique :
« D’un pays à l’autre, l’administration
demande de 12 à 550 informations, et cela
peut constituer une véritable entrave à
l’entrepreneuriat ou à l’export ». La DG
travaille par ailleurs d’arrache-pied sur
un projet de base harmonisée et consolidée pour l’impôt des sociétés, le projet Accis. « Ce n’est pas de la physique
nucléaire : Qu’est-ce qu’une charge déductible ? Qu’est-ce qu’un produit ? Comment
traite-t-on les amortissements, les provisions… Et c’est tout, chacun garde son
taux : un système transparent et lisible
qui permet aux États d’encore concourir
sur le taux s’ils le souhaitent », ajoute encore Valère Moutarlier. Surtout, si un tel
système est adopté, cela ne pourrait être
fait qu’à l’unanimité. « Et il faudra donc
l’unanimité pour le défaire : en termes de
stabilité fiscale, ce serait déjà un grand
gain pour les affaires ».
Beci
La dimension locale
Les différents entrepreneurs présents
lors de la rencontre ont tenu à rappeler
leur propre position, qui leur semble
parfois éloignée des considérations de
l’Union européenne. « C’est très bien de
travailler à l’échelle européenne, mais
nous sommes bien placés pour savoir
qu’en ce qui concerne les PME, l’horizon
fiscal est d’abord local, régional, et se
limite souvent, lorsque l’on parle de l’international, à quelques pays limitrophes
et c’est à ce niveau-là que se situe notre
besoin majeur : plus de stabilité et de
transparence dans la fiscalité », a ainsi
déclaré l’un des participants.
À noter aussi que la DG a mis en place un
outil disponible sur le web et coordonné
par la Commission, Solvit, qui permet
d’obtenir du conseil en cas de litige
avec une administration nationale sur
des questions fiscales. L’objectif, notamment : mettre directement en relation
les administrations fiscales concernées
pour obtenir rapidement une réponse,
en évitant de passer à l’étape « contentieux », souvent extrêmement longue et
complexe. « Dans les trois à cinq mois,
Les orateurs du jour : Christophe Boerave (à gauche) et Valère Moutarlier.
Dixit : « Cela permet aux entrepreneurs de réduire leurs charges fiscales
et sociales »
Christophe Boeraeve, avocat associé chez Law Right et spécialiste du droit
fiscal, animait le séminaire aux côtés de Valère Moutarlier : « Nous percevons
mieux les besoins de nos entreprises en termes de facilitation à l'exportation, de
simplification des formalités et nombreuses déclarations. Si une base commune
à l'impôt des sociétés est un objectif souhaitable (tout en laissant chaque pays
choisir son taux), la situation actuelle encourage et permet le ‘shopping’ fiscal
et social, pour autant qu'il soit juste et corresponde à une réalité économique,
commerciale ou industrielle. C'est très bien ainsi et cela permet aux entrepreneurs
de réduire leurs charges fiscales et sociales, qui sont bien souvent les principales
en Belgique, de manière tout-à-fait légale et en bénéficiant du grand marché
européen et de ses quatre libertés fondamentales. »
ce sont jusqu’à 85 % des cas soumis au
système qui sont effectivement résolus »,
précise Valère Moutarlier. « C’est un parfait exemple de ce qu’il est possible de faire
lorsque l’on inverse un peu le paradigme
et que l’administration fiscale fonctionne
comme un ’service aux entreprises’ : de
la transparence, de la simplicité, un guichet unique… Toute une série de lignes
directrices qui doivent progressivement
percoler dans l’ensemble de la gestion de
la fiscalité en Europe. Cela prendra clairement du temps et il faudrait renforcer la
marge de manœuvre de la DG Tax, mais
le travail avance, progressivement. »
Y.B.
15
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
Une problématique à laquelle la DG
Tax s’attaque, grâce notamment à la
mise en place des coopérations renforcées, soit des accords d’harmonisation
des pratiques entre quelques pays, qui
échappent donc à la règle de l’unanimité
et peuvent répondre à des questions plus
spécifiques à certaines régions, certaines
industries. On notera que le premier accord de ce type a été signé il y a un peu
plus d’un an et concerne la taxation des
transactions financières.
Dossier commerce international
L'union fait aussi la force entre les chambres
de commerce
Les bonnes relations entre BECI et diverses chambres de commerce étrangères installées à Bruxelles ne datent
pas d'hier. Elles se sont d'ailleurs déjà concrétisées par des événements communs. Mais les collaborations
pourraient sans doute être encore plus étroites, au bénéfice des entreprises bruxelloises ouvertes à l'international autant que de Bruxelles comme capitale économique cosmopolite. Notre petit tour d'horizon indique
en tous cas que la volonté est là. Et permet au passage de récolter un regard critique étranger sur notre ville.
B
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
16
ECI, dans son rôle de chambre
de commerce, est ouverte à
une collaboration avec d'autres
chambres établies à Bruxelles. Littéralement même, puisque son immeuble
avenue Louise accueille notamment les
bureaux de la Chambre de commerce
belgo-luxembourgeoise-brésilienne
(Brascam), la Chambre de commerce
Canada-Belgium-Luxembourg ou
encore la fédération patronale turque
Musiad. D'autres sont évidemment les
bienvenues. Mais BECI est également
demandeuse d'événements structurés
en commun avec ses alter ego, dans le
but principal de favoriser les échanges et
les contacts pour ses membres. De nombreuses PME qui souhaitent s'étendre
dans un pays étranger ne disposent en
effet pas toujours des bonnes clés et le
fait de pouvoir rencontrer ici à Bruxelles
des chefs d'entreprise ou professionnels
brésiliens, américains, japonais ou
autres, peut leur faire gagner du temps.
C'est aussi l'opportunité d'obtenir d’un
seul coup des réponses sur des problématiques ciblées, comme la logistique
Au mois de mai dernier, BECI avait accueilli dans ses murs une réunion des chambres de
commerce européennes.
vers tel ou tel pays par exemple. La
volonté de win-win semble en tous cas
bien partagée.
Un dialogue ouvert, entre homologues
Commençons par BritCham, la Chambre
de commerce britannique en Belgique,
présente chez nous depuis plus d'un
siècle et qui regroupe, outre des sociétés
britanniques bien connues, des multinationales d'origine française, néerlandaise, allemande et même belge. Que ce
soit dans le secteur financier, la chimie
ou les loisirs. « On ignore souvent que la
Belgique est le 6e partenaire commercial
de la Grande-Bretagne, devant l'Inde et
la Chine », souligne sa présidente Glynis Whiting. « Il est très important pour
nous de favoriser un environnement de
dialogue ouvert avec les décideurs européens et belges. Nous aimons rappeler à
« On ignore souvent que la Belgique est le 6e partenaire commercial de la Grande-Bretagne, devant l'Inde et la Chine »,
Glynis Whiting (BritCham)
nos membres que la Belgique est un pays
très facile pour faire du business et un
excellent point de départ pour conquérir
l'Europe. » Mais ce compliment ne veut
pas dire que la situation est idyllique.
« La Belgique donne parfois une image
très bureaucratique. Et il est compliqué de
s'y retrouver dans les compétences régionales, fédérales, locales ... Un rapprochement avec une organisation comme BECI
pourrait par exemple aider nos membres,
notamment des PME, à trouver un ‘counterpart’ belge qui explique comment le
business fonctionne ici, quel est l'état
d'un marché, qui sont les agents, les distributeurs, etc. Des contacts bilatéraux
aideraient également à démystifier certaines obligations patronales relatives à
la sécurité sociale par exemple. Pourquoi
avez-vous des mutualités rouge, verte,
bleue ? », ironise Glynis Whiting. « Il est
plus facile de faire du business en Belgique
qu'en France ou en Allemagne, mais il faut
le faire savoir. » La présidente de BritCham
évoque également un besoin d'informations sur les avantages fiscaux en matière
de R&D et de brevets, méconnus.
Design: www.acg-bxl.be
BRUXELLES,
VILLE PORTUAIRE
AU COEUR DE
L’EUROPE
SITUATION PRIVILÉGIÉE Situé à cinq heures de navigation d’Anvers,
le port de Bruxelles offre une accessibilité exceptionnelle à la navigation fluviale
et maritime jusqu’à 4 500 tonnes. Le port est situé au centre d’un réseau dense
d’autoroutes et de voies ferrées.
OUTIL PERFORMANT Un terminal
à conteneurs est opérationnel à l’avant-port, desservant les quatre modes de
transport présents sur le site portuaire: fluvial, maritime, rail et route. Outre
les terrains situés le long de la voie d’eau, le Port de Bruxelles offre 160 000 m2
d’entrepôts au centre TIR. AU
SERVICE DE BRUXELLES Le domaine
portuaire bénéficie d’un hinterland de plus de deux millions d’habitants et
représente un poids économique important: près de 350 entreprises génèrent
12 000 emplois directs et indirects, et un trafic annuel par la voie d’eau de plus
de 6,5 millions de tonnes.
Design: www.acg-bxl.be
600 000 camions en moins dans la ville chaque année. 94 000 tonnes de CO2 économisés chaque année.
www.portdebruxelles.be
Place des Armateurs, 6
B-1000 Bruxelles
T : +32 (0)2 420 67 00
Dossier commerce international
des PME à accéder plus facilement aux
personnes qui peuvent les aider, à leur
niveau. Ensemble, nous pouvons faciliter les premiers contacts. Les échanges
sur Skype par la suite ne seront plus
impersonnels. » L'avocat, cofondateur
en visite en Belgique. Les chambres de
commerce qui y sont installées ont dès
lors intérêt à s'associer pour y organiser
des événements ciblés et pertinents qui
renforcent le côté incontournable de la
capitale de l'Europe.
« Il y a beaucoup de choses que les Chambres de commerce
pourraient apprendre entre elles et de BECI, que ce soit dans
l'organisation d'événements ou l'élargissement de nos réseaux
internationaux », Jean-Pierre Tanghe (CanCham)
« Bruxelles incontournable »
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
18
Jean-Marie De Backer, président de
la Chambre de commerce belgo-brésilienne, insiste pour sa part sur les
rôles que peuvent jouer les chambres
de commerce pour mieux préparer les missions économiques. « Nos
membres peuvent aider les membres
d'autres chambres à mieux comprendre
la mentalité des affaires au Brésil. Et
plus pratiquement, nous pouvons aider
du cabinet CMS De Backer, épingle par
ailleurs deux atouts uniques de BECI :
« BECI a intégré Bruxelles à une vision
européenne, avec une volonté de sortir
des problématiques belgo-belges. Comme
nous, il s'agit d'une chambre bilingue, qui
témoigne dans sa communication d'une
vraie ouverture internationale. » D'après
Jean-Marie De Backer, Bruxelles dispose
d'une capacité d'accueil transcendante,
au-dessus de la mêlée régionale, pour
tout investisseur ou homme d'affaires
« Il y a beaucoup de choses que les
Chambres de commerce pourraient
apprendre entre elles et de BECI, que ce
soit dans l'organisation d'événements, le
partage d'expériences – y compris moins
réussies – ou encore l'élargissement de
nos réseaux internationaux », abonde
Jean-Pierre Tanghe, président de CanCham Belux, la chambre de commerce
canadienne. « À Bruxelles, vous êtes
proche des endroits où sont pris la plupart des décisions importantes en matière
Ever considered
Kinepolis Brussels…
... for a real blockbuster of a gift?
Cinema is always fun. Comedies, thrillers, romances and so on – you name it, an evening at
the cinema is pure pleasure. Delight your staff and business contacts with a Kinepolis cinema
voucher. 2D or 3D, single or in an attractive little box, with or without a voucher for a soft drink,
sweets or popcorn. Guaranteed to be a box-offi ce smash… You even get a tax break!
Thinking about Kinepolis Brussels for your next successful gift?
Discover our Business gifts at: www.kinepolisbusiness.com
For more information: Melanie Lisanti – [email protected] - 02 474 26 30
WHEREBUSINESSMEETSPLEASURE
• • • •• •• • • • ••• ••• • • ••••
• • •• • •• • •••• • •• •
Dossier commerce international
« Nous pouvons aider les PME à accéder plus facilement aux
personnes qui peuvent les aider, à leur niveau », Jean-Marie
De Backer (Chambre de commerce belgo-brésilienne)
politique, économique et culturelle. Cela
facilite l'intégration à des ‘circles of information’ ainsi que l'extension et la valorisation de votre réseau de relations. »
AmCham, l'influente chambre de commerce américaine, collabore déjà depuis
des années avec les principales organisations patronales du pays (FEB, VOKA,
UWE et BECI) pour défendre les intérêts
des entreprises étrangères auprès des
pouvoirs politiques. « Oui, nous voyons
aussi des avantages à coopérer avec
d'autres chambres de commerce installées à Bruxelles. Dans de nombreux cas,
nous avons des membres en commun –
Bruxelles "chambrée"
Les Chambres de commerce sont très élogieuses quant à l'accueil réservé aux
entreprises étrangères dans la capitale. Le multilinguisme notamment est un
atout énorme. Mais elles ne se privent pas non plus de pointer des choses à
améliorer, plus belges que strictement bruxelloises d'ailleurs :
◗ Les entrepreneurs sont très bien accueillis en tant que personnes, mais moins
en tant qu'investisseurs potentiels : encore trop de bureaucratie et de tracasseries inutiles.
◗ L a complexité institutionnelle du pays : pas facile de s'y retrouver à travers les
méandres politiques. Tout ce qui peut être fait pour guider l'homme d'affaires
étranger est le bienvenu. En réactualisant à chaque réforme de l'Etat.
◗ L a Belgique, et Bruxelles en particulier, sont un véritable tremplin pour faire
des affaires en Europe, autant qu'un marché dynamique et très accessible.
Mais certaines entreprises n'en sont pas conscientes et préfèrent s'installer
chez l'un de nos voisins. Bruxelles (et la Belgique) ont du mal à promouvoir
leurs atouts.
car beaucoup d'entreprises sont membres
de plusieurs chambres – et nous trouvons
que nous pourrions apporter encore
plus de valeur ajoutée à nos membres
en travaillant ensemble quand c'est
approprié », affirme Marcel Claes, Chief
Executive d'AmCham. Ces derniers mois,
AmCham a d'ailleurs organisé des événements avec d'autres chambres étrangères (par exemple, la brésilienne et la
chinoise), mais aussi avec BECI dans le
cadre de la soirée de networking pour
des Young Professionals. Des événements qui ont eu beaucoup de succès
et qui pourraient en appeler d'autres ...
Brussels Metropolitan
Les quatre organisations patronales
précitées collaborent également autour du projet Brussels Metropolitan,
bien conscientes que le rayonnement
économique de Bruxelles ne se limite
pas aux 19 communes. « Nous sommes
intéressés d'examiner comment les
chambres de commerce étrangères pourraient participer à cette initiative, afin de
travailler ensemble à des préoccupations
communes. Notre message est plus fort
si nous parlons d'une seule voix », fait
remarquer Marcel Claes.
Olivier Fabes
Bye, bye SDRB
Welcome
citydev.brussels
Un nouveau nom et un nouveau logo pour mieux refléter la dynamique
et le rôle prépondérant que remplit citydev.brussels dans le développement de la Région.
www.citydev.be
19
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
« Délivrer plus de valeur à nos
membres »
Dossier commerce international
Bruxelles, poids plume de l’exportation ?
La Région de Bruxelles-Capitale, handicapée par des outils statistiques qui ne tiennent pas réellement
compte du secteur des services, se voit reléguée au rang de parent pauvre des exportations en Belgique.
À
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
20
la fin de l’année dernière, une information faisait le
tour de la Belgique : la Région de Bruxelles-Capitale
représenterait uniquement 2,01 % des exportations du
pays. C’est du moins ce qui ressortait d’un communiqué du Flanders Investment & Trade, office régional flamand aux exportations qui s’enorgueillissait de voir le nord du pays représenter
plus de 85 % des exportations nationales. Une information qui
contrastait nettement avec un baromètre publié par Eurostat
quelques mois plus tôt, et qui faisait de Bruxelles la troisième
région la plus riche d’Europe en termes de PIB.
Sauf que voilà, depuis, le calcul du Flanders Investment & Trade
a été battu en brèche, notamment parce qu’il utilisait une méthodologie prenant en compte tant les entreprises résidentes
belges que les opérations
dites de transit. Surtout,
la méthodologie employée
par le Flanders Investment
& Trade diffère de celle de
la Banque nationale belge
(BNB), en ce qu’elle ne dispose pas d’un outil permettant de réduire « l’effet
de porte », soit le fait que
beaucoup d’entreprises qui
ne résident pas en Belgique
mais sont actives dans le
transit et l’import-export
disposent d’établissements
à proximité directe des
grands ports et aéroports.
Comprenez : Zaventem, Anvers, Gand, Zeebrugge, etc.
Outre le Port de Bruxelles,
dont la croissance ne fait
qu’augmenter mais qui
ne prétend pas non plus
concurrencer Anvers, peu
de hubs logistiques majeurs
peuvent ainsi faire pencher
la balance en faveur de la
Région de Bruxelles en
termes de transit.
Beaucoup de statistiques…
Il n’y a pas que cela. La Région souffre d’un « handicap » majeur
en matière de calcul des niveaux d’exportations : l’économie
bruxelloise fait la part belle aux services ; nettement moins
à l’industrie. D’après l’Institut Bruxellois de Statistique et
d’Analyse (IBSA), les services dans leur ensemble comptent
pour près de 90 % de la création de valeur dans la Région de
Bruxelles-Capitale, contre 3 % pour l’industrie manufacturière,
2,6 % pour la construction et 5,2 % pour l’énergie (production
et transport). Un poids de l’industrie qui, de plus, tend à se
réduire puisque le secteur a vu sa création de valeur ajoutée
diminuer de 1,3 % sur les douze derniers mois, toujours selon
l’IBSA. À titre de comparaison, le secteur des services compte
pour 72 % du PIB flamand et 74 % dans le cas de la Wallonie.
Or, il est particulièrement difficile de mesurer les exportations
lorsqu’il ne s’agit pas de marchandises. « Il y a aussi le fait que
l’outil de mesure principal des exportations, c’est le travail des
douanes… Et qui dit douanes dit frontière, ce qui n’existe pas
dans le cas de Bruxelles », explique-t-on du côté de la Banque
nationale.
Mais pas de vision globale.
Si l’on se base sur les chiffres
de la Direction Générale des
Statistiques et de l’Information Economique (DGSIE),
Bruxelles a exporté pour
plus de 9,18 milliards d’euros de services divers, là où
la Flandre en a exporté pour
10,4 milliards d’euros. De
quoi rééquilibrer quelque
peu le rôle de chaque région.
Mais là aussi, il convient
de préciser que ces chiffres
sont loin d’être exhaustifs et
ne reprennent par exemple
pas tout ce qui concerne la
finance et l’assurance (!),
les administrations et les
services liés à l’immobilier
et à la santé. D’après l’IBSA,
le seul secteur des crédits et
assurances représente 18 %
du PIB bruxellois. Une série
de poids lourds de l’économie bruxelloise échappent
donc une nouvelle fois au
radar et tronquent l’image
que l’on peut se faire du
poids économique de la
Région.
Impossible, donc, d’estimer avec précision la contribution des
19 communes aux exportations de la Belgique, mais il semble
peu probable, au vu des chiffres énumérés ci-dessus, qu’elle ne
dépasse pas les 5 %, même face au poids lourd que représente
la Flandre et son expertise logistique.
Y.B.
*
Pour limiter au maximum les interruptions
d’alimentation électrique, nous vous assistons 24h/24.
Parce que votre entreprise doit être performante à tout moment, elle
doit pouvoir compter sur un approvisionnement en énergie optimal.
Voilà pourquoi Electrabel vous propose le service Energy 24/24.
En cas de panne d’électricité en haute tension :
•assistance téléphonique 24h/24, nature et durée estimée de la panne
sur simple coup de fil ;
•à votre demande, intervention de nos experts sur place endéans les
4 heures pour réparer et redémarrer votre installation ;
•avertissement via SMS lorsqu’un problème est détecté avec l’option
Alert.
Energy 24/24 vous offre une solution idéale pour minimiser d’éventuelles
pertes dans votre entreprise et gagner un temps précieux.
Des questions sur Energy 24/24 ou sur l’option Alert ? Contactez votre
Account Manager ou surfez sur www.electrabel.be
Dossier commerce international
Bruxelles dans les classements mondiaux
Quelles sont les villes qui comptent dans le monde ? Quelles sont celles qui compteront demain ? Et Bruxelles
fait-elle partie du lot ? La réponse se trouve-t-elle dans les classements, plus ou moins bien étayés, publiés
par diverses organisations ? Nous passons en revue quelques-uns d’entre eux.
L
es plus belles plages du monde,
les meilleures universités, les plus
grosses fortunes, le top 50… La manie du classement répond à notre esprit
de compétition et à notre besoin de comparer, d’organiser, de hiérarchiser. Il n’y a
pas de raison que les villes y échappent. Il
existe donc de multiples classements des
villes du monde ; certains établis sur des
critères qui se veulent objectifs, d’autres
sur des sondages parfaitement subjectifs – mais après tout, la perception et la
subjectivité font aussi partie de la réalité.
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
22
La volonté de classer toute chose peut
être un vilain défaut. La curiosité aussi. Et
donc, puisque ces classements existent,
la question qui nous vient immédiatement à l’esprit est de savoir où se situe
notre ville. Bruxelles se perçoit volontiers
comme une capitale internationale, une
« place to be », mais qu’en pense le reste
du monde ?
L’institut de sondage Ipsos a demandé
à plus de 18.000 personnes, issues de
24 pays, quelles étaient, sur une « short
list » de 48 villes, les meilleurs endroits
pour faire du tourisme, des affaires ou
pour vivre. Pas de vraie surprise en tête
du classement général des Top Cities,
dominé par New York, Paris et Londres.
La présence d’Abu Dhabi à la 4e place
surprend davantage. Bruxelles n’occupe
qu’une 31e place assez modeste aux yeux
des citoyens du monde, derrière certaines
villes de taille comparable comme Zürich, Amsterdam ou Stockholm. L’image
est différente si on limite l’enquête aux
Européens et aux villes européennes :
Bruxelles grimpe alors au 10e rang ; elle
occupe même le 5e rang des villes où faire
des affaires.
Ce caractère « business » est confirmé
par le classement des villes d’affaires
européennes, établi par le conseil en
immobilier d’entreprise Cushman &
Wakefield et fondé sur l’opinion de 500
entrepreneurs. La dernière édition, en
En tête des Top Cities, Big Apple ou la Ville par excellence.
2011, plaçait Bruxelles au 4e rang, juste
derrière Londres, Paris et Francfort. L’enquête identifiait le multilinguisme parmi
les atouts de Bruxelles, de même que son
accessibilité depuis les autres grandes
villes (notamment grâce au TGV). Le
réseau télécoms était par contre pointé
comme une faiblesse…
Des outils de décision
Quelle importance accorder à ce type de
classement ? « Certains sont plus sérieux
que d’autres », répond Emmanuel de
Beughem, responsable du département
Inward investments & International
network de Bruxelles Invest & Export.
« Nous essayons d’attirer à Bruxelles des
entreprises qui, elles-mêmes, s’adressent à
des consultants pour réaliser des études de
localisation. Et pour réaliser ces études, les
consultants prennent en compte certains
rankings. On ne peut donc pas les ignorer. » Parmi les sources les plus utilisées
figure notamment le State of the World’s
Cities Report, publié par l’ONU-Habitat et
qui étudie la prospérité des villes en se
fondant sur cinq facteurs : productivité,
infrastructures, qualité de vie, équité
(inclusion sociale) et durabilité environnementale. Bruxelles se situe dans
la fourchette haute pour tous ces indices,
récoltant ses meilleurs scores pour l’infrastructure et la durabilité. Le rapport ne
propose pas de classement à proprement
parler, mais l’examen des scores nous
permet de situer Bruxelles à la 14e place
sur 72 villes, derrière Vienne, Helsinki
ou Oslo (le trio de tête, dans cet ordre),
mais devant des villes comme Barcelone,
Milan ou même… New York (pénalisée
par un mauvais indice d’équité sociale).
Autre document intéressant : le Global
Competitiveness Report du Forum Économique Mondial. Ici, ce ne sont plus les
villes mais les pays qui sont examinés.
La Belgique y est classée 17e, en fonction
de bons indices de santé, d’enseignement
primaire et supérieur. Le rapport note
également une capacité « relativement
grande » à innover, un niveau élevé de
concurrence et – quoi qu’on en pense – un
environnement favorable à la création
d’entreprises. Par contre, il déplore une
relative inefficacité des pouvoirs publics,
un système fiscal générateur de distorsions, un déficit budgétaire persistant et
une dette publique élevée. Des données
utilement complétées par le Rapport sur
l’investissement dans le monde, publié
par la CNUCED. On y découvre la Belgique
en 2e performeur mondial dans l’attrac-
Dossier commerce international
Zürich et Amsterdam : deux villes européennes moyennes qui devancent régulièrement Bruxelles.
Tel est l’état des lieux que permettent de
dresser les rapports. L’Economist Intelligence Unit (EIU, bureau d’étude lié au
groupe The Economist) a tenté d’aller plus
loin dans la prospective. À la demande
de Citigroup, l’EIU a tenté de cartographier la compétitivité des villes à l’horizon 2025, en fonction de leur capacité à
attirer le capital, l’activité, les talents et
le tourisme. Une conclusion s’impose :
les villes des pays émergents vont améliorer leur position. La Brésilienne Sao
Paulo (36e), la Coréenne Incheon (43e) et
l’Indienne Mumbai (51e) sont celles qui
progresseront le plus. Au classement, les
grandes métropoles des pays développés
maintiennent cependant leurs positions,
avec en tête New York, suivie de Londres
et Singapour. Et Bruxelles alors ? En 25e
place, la capitale européenne tient honorablement son rang, devant des villes
comme Vancouver, Berlin ou Milan. Mais
elle est à nouveau devancée par Zürich
ou Amsterdam : des villes comparables.
Pas assez fiers, les Bruxellois ?
Bruxelles, capitale économique et forum
international : la chose est entendue.
Mais cela ne suffit sans doute pas à établir la « marque Bruxelles » dans le grand
public. L’enquête annuelle City RepTrak
mesure la réputation des villes auprès
d’un public de 22.000 personnes issues
des pays du G8. Bruxelles y occupe en
2013 le 28e rang, loin derrière Sydney qui
jouit, semble-t-il, de la meilleure réputation mondiale.
« S’il y avait une chose à retenir de tous
ces classements, c’est la suivante : il existe
un réel fossé entre l’image externe de
Bruxelles, vue par les non-Belges, et
l’image interne de notre ville », commente
Melanie McCluskey, Senior Consultant
du bureau Akkanto, partenaire belge du
City RepTrak. « Tout se passe comme si
les Belges n’arrivaient pas à être fiers de
leur capitale – et de leur pays, dans une
certaine mesure –, alors même qu’il existe
une série d’atouts réels. Les responsables
politiques et culturels de Bruxelles ont ici
tous les ingrédients pour mieux communiquer sur leur ville afin d’obtenir le support de l’ensemble des parties prenantes :
politiques, citoyens, médias, investisseurs,
touristes, travailleurs… »
Emmanuel Robert
Peut (encore) mieux faire
23
Une constante se dégage à la comparaison des différents classements mondiaux : Bruxelles est presque systématiquement placée dans le top 30. Que
l’on se base sur une enquête d’opinion (Ipsos Top Cities, City RepTrak) ou sur
des indicateurs supposés objectifs (World’s Cities Report, HotSpots 2025), la
corrélation est assez remarquable. C’est un rang plutôt enviable (si l’on admet
que Bruxelles ne peut se comparer à des « World Cities » comme New York,
Londres ou Paris) ; mais on retiendra aussi que Bruxelles est régulièrement
devancée par des villes européennes auxquelles elle peut se comparer par
la taille et par le poids économique, comme Amsterdam ou Zürich. Bonne
nouvelle : il reste un potentiel d’amélioration.
Top
European
Cities Index Cities
(Ipsos)
Monitor
World’s Cities Report
HotSpots
2025
City
RepTrak
1. New York
1. Londres
1. Vienne
1. New York
1. Sydney
2. Londres
2. Paris
2. Helsinki
2. Londres
2. Toronto
3. Paris
3. Francfort
3. Oslo
3. Singapour
3. Stockholm
4. Abu Dhabi
4. Bruxelles
4. Dublin
4. Hong Kong
4. Vienne
5. Sydney
5. Barcelone
5. Copenhague
5. Tokyo
5. Venise
6. Zürich
6. Amsterdam
11. Amsterdam
11. Zürich
8. Zürich
14. Amsterdam
…
13. Zürich
13. Amsterdam
19. Amsterdam
31. Bruxelles
13. Zürich
14. Bruxelles
25. Bruxelles
28. Bruxelles
(Cushman &
Wakefield)
(ONU-Habitat)
(Economist
Intelligence
Unit)
(Reputation
Institute)
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
tion d’investissements étrangers, juste
derrière Hong Kong et devant Singapour
et le Luxembourg. Une position qu’elle
doit en grande partie au rôle de Bruxelles.
Dossier commerce international
Exporter avec l’aide de l’Union Européenne
Même si le soutien à l’exportation reste avant tout une compétence nationale, il existe certains instruments
européens pour aider les entreprises – y compris les PME – à exporter au-delà des frontières de l’UE, en
particulier vers certains pays asiatiques.
L
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
24
a dimension internationale joue
un rôle moteur dans le développement des PME, comme le démontre une étude récemment menée
par IHS pour DHL. Selon cette étude, les
PME opérant sur les marchés internationaux auraient deux fois plus de chances
de réussir que celles opérant uniquement
au niveau national : en effet, 26 % des
PME qui font du commerce international ont connu une hausse significative
de leur activité sur les trois dernières
années, contre seulement 13 % pour
celles qui limitent leurs activités à leur
marché domestique. Et cependant, alors
que les PME représentent 99 % des entreprises européennes et plus de 50 % de la
valeur ajoutée, moins de 4 % d’entre elles
exportent hors de l’UE.
Les PME sont toutefois de plus en plus
nombreuses à se lancer dans le commerce international. Et même si le soutien à l’exportation reste, dans une large
mesure, une compétence nationale, il
existe certains instruments européens
pour aider les entreprises – y compris les
PME – à dépasser les frontières de l’UE.
Une passerelle vers le Japon et la
Corée
Parmi les principaux outils, EU-Gateway
est un programme de la Commission qui
finance des missions de prospection au
Japon et en Corée du Sud. Pourquoi ces
deux pays ? Parce qu’ils ont rang de puissances économiques mondiales, que ce
sont deux partenaires importants de l’UE,
mais qu’ils peuvent être difficiles à pénétrer pour les entreprises européennes en
raison de la barrière culturelle et linguistique – un obstacle qui ne se présente
pas de la même manière aux États-Unis,
par exemple. Selon un rapport de 2011,
le développement des exportations vers
ces deux pays pourrait générer 20 à 40
milliards d’euros par an avant 2020 pour
les entreprises européennes.
Le programme est ouvert aux entreprises
en activité depuis au moins cinq ans, dont
le siège est établi dans l’UE et dotées d’un
Les marchés asiatiques peuvent être difficiles à pénétrer pour les entreprises européennes en
raison de la barrière culturelle et linguistique.
capital majoritairement européen. Il est
focalisé sur certains secteurs technologiques à fort potentiel : environnement
et énergie, soins de santé, technologies de
la construction, technologies de l’information et de la communication, création
de mode et décoration d’intérieur.
EU-Gateway permet aux entreprises de
se familiariser avec les marchés japonais
et coréen, leur offre un soutien financier
et logistique, les aide à se promouvoir auprès de partenaires potentiels et à trouver les bons contacts commerciaux. Il se
double d’une autre initiative, l’Executive
Trainee Programme (ETP), qui offre aux
entreprises une formation commerciale,
linguistique et culturelle adaptée à ces
deux pays-cibles.
l’UE et hébergé par la délégation européenne en Inde. L’EBTC dispose d’un siège
à New Delhi et de trois bureaux régionaux à Mumbai, Bangalore et Kolkata.
Ses activités s’articulent sur trois axes :
l'information auprès de la communauté
d'affaires européenne, l’assistance aux
entreprises dans leurs demandes aux
prestataires de services européens déjà
établis en Inde, et enfin des activités sectorielles spécifiques dans les secteurs des
biotechnologies, de l'énergie, de l'environnement et des transports, avec un
accent particulier sur le changement
climatique et les questions d'accès au
marché. Le programme s’étend jusqu’en
2017.
Centre d’affaires indien
L’Union européenne finance également
en Chine un centre pour PME (EU SME
Centre), qui a pour tâche de soutenir les
PME européennes qui veulent exporter
ou investir sur le marché chinois.
En Inde, les PME peuvent compter sur
le soutien de l’EBTC (European Business
and Technology Centre) : un projet mis en
œuvre par Eurochambres, cofinancé par
À la conquête du marché chinois
Dossier commerce international
Les PME n'ont généralement pas les
capacités suffisantes pour s’orienter
dans le système administratif et juridique chinois, en particulier aux premiers stades de leur entrée sur le marché. Le centre peut les aider à trouver
des réponses concernant les questions
commerciales, les normes techniques,
les ressources humaines et les questions
juridiques fondamentales. Le centre organise également des programmes de
formation, des ateliers, des séminaires,
des événements de réseautage, fournit
l’accès à un répertoire de fournisseurs de
services ainsi qu’à des bases de données.
Pour explorer les opportunités du marché chinois, il est possible d’occuper des
bureaux temporaires dans ses locaux,
idéalement situés dans le quartier des
affaires de Pékin. Le centre pour PME
travaille en partenariat avec les États
membres de l'UE, les chambres européennes de commerce et les associations
sectorielles.
25
Asie du Sud-Est et Mercosur
Autre pôle de croissance, l’Asie du Sud-Est
possède elle aussi un centre d’affaires
établi en Thaïlande, à Bangkok, afin de
faciliter l'accès des entreprises européennes au marché thaïlandais et, audelà, aux nations membres de l’ANASE
(dont l’Indonésie, la Malaisie, le Vietnam…).
Pour la Chine et l’ANASE, la Commission
européenne a par ailleurs mis en place,
de manière plus spécifique, des bureaux
d’assistante (helpdesks) qui fournissent
aux PME une aide sur les questions de
réglementation et de protection de la
propriété intellectuelle.
Un autre bureau d’assistance va prochainement être lancé, cette fois à destination du Mercosur (le marché commun
sud-américain, qui englobe notamment
l’Argentine et le Brésil). Le Mercosur
représente déjà 3 % du commerce total
de l’UE ; de 2007 à 2012, les exportations
Le centre pour PME de l’UE est installé à Chaoyangn le célèbre quartier des affaires de Pékin.
européennes dans la région sont passées,
en valeur, de 28 à 50 milliards d’euros.
EU GCC Invest
Pour être complet, on peut également citer l’EU GCC Invest, qui est un projet commun impliquant l’Union Européenne,
Eurochambres et plusieurs chambres de
commerce des pays du Golfe. Son objectif
est de promouvoir les relations entre les
entreprises de l’UE et du Golfe, ainsi que
les opportunités d’investissement.
Enfin, rappelons que la Banque Européenne d’Investissement (BEI) ne finance
pas seulement des projets en Europe,
mais aussi dans le reste du monde. Tou-
BECI / Enterprise Europe Brussels vous informe et vous guide par rapport aux
programmes européens soutenant le développement et la compétitivité des entreprises européennes. Un entretien avec notre expert en financement européen,
Stéphane Joiris, vous permettra d’obtenir un premier avis sur votre projet, sur
son éligibilité par rapport au programme européen adéquat ainsi qu’un premier
conseil pour l’introduction du dossier.
Pour fixer un rendez-vous : C. Godts – [email protected] – Tél. 02 643 78 02.
tefois, les montants en jeu destinent les
prêts de la BEI à de grands projets qui
dépassent 25 millions d’euros.
Dans le cadre de la programmation 20142020, ces dispositifs sont évalués pour
être renouvelés ou ajustés ; de nouveaux
pourraient aussi voir le jour.
Emmanuel Robert
Liens :
u ; www.euetp.eu
Japon et Corée : www.eu-gateway.e
Inde : www.ebtc.eu
Chine : www.eusmecentre.org.cn
d.eu
Asie du Sud-Est : www.eabc-thailan
pdesk.eu
rhel
a-ip
.chin
China helpdesk : www
pdesk.eu
rhel
n-ip
.asea
www
:
Asean helpdesk
.eu
vest
ccin
.eu-g
www
st :
EU-GCC Inve
s utiles sur le portail
On retrouvera la plupart des lien
bres de commerce
d’Eurochambres, qui fédère les cham
es.eu
européennes : www.eurochambr
Dossier commerce international
L'Afrique, optimisme ou prudence ?
Good morning Africa
L'Afrique est le continent oublié du développement économique, si ce n'est pour l'exploitation de ses
ressources naturelles. Au-delà d'un souci de partage équitable de la croissance mondiale, trop peu pré-
sent à l'esprit des sociétés favorisées, et réserve faite de la priorité qu'il faudrait accorder à l'humain,
il faudrait pourtant s'intéresser à cet immense marché qui contient les potentialités de croissance de
demain ou… d'après-demain, selon les avis.
L
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
26
es Africains insistent souvent
pour que l'on présente leur continent sous un angle positif. Il enregistre certes, sur 10 ans, une croissance
moyenne de 5 % par an ; il n'en reste
pas moins, comme le note la Banque
africaine de Développement, que
« … l’Afrique est toujours un continent
pauvre et la croissance économique
rapide n’a pas réduit les inégalités. La
famine reste largement répandue sur le
continent, notamment en Afrique subsaharienne, tandis que l’accès à l’énergie est inadéquat… » Comme le souligne
Chantal Kamatari du réseau Friends of
Africa développé au sein de BNP Paribas
Fortis, « Le challenge est de capitaliser sur
la croissance pour réduire la pauvreté et
les inégalités, pour diversifier l'économie
et pour faire croître la société civile ».
Une priorité : gérer l'exploitation
du patrimoine naturel
Les richesses naturelles du continent,
aujourd'hui surexploitées grossièrement, dilapidées ou inexploitées (voir
ci-contre l'encadré sur les énergies renouvelables) mériteraient, selon les vœux de
la Banque africaine de développement,
d'être traitées selon des normes de durabilité qui permettent leur préservation et
favoriserait l'émergence de secteurs d'activités locaux qui donnerait aux Africains
l'opportunité d'y apporter eux-mêmes
une valeur ajoutée1. »
Quelques données de base, impressionnantes, muent ce vœu en nécessité : la population en Afrique devrait doubler entre
2010 et 2050, comptant pour presque la
moitié de la croissance démographique
mondiale sur cette période et dépassant
celle de la Chine ; d'ici 2030, une personne
sur quatre dans le monde sera africaine,
avec des conséquences directes sur ses
ressources naturelles ; entre 2000 et
2005, plus de 50 % de la destruction
En plein boom, Lagos, au Nigeria, est probablement appelée à devenir la ville la plus peuplée
d’Afrique, dépassant Le Caire.
globale des forêts du monde est attribuable à l’Afrique ; le nombre de foyers
dépendants de la biomasse traditionnelle, qui sert de combustible, évoluera
de 657 millions en 2009 à 922 millions en
2030 ; le secteur de la pêche, avec une production estimée à 7,6 milliards de tonnes
par an, soit 8 % de la pêche mondiale, a
atteint un niveau de prélèvement qui
excède la capacité de renouvellement des
espèces ; etc.
Il y a donc beaucoup à faire dans le domaine de la durabilité et l'expertise de
nos entreprises pourrait aider à concrétiser cet effort, tout en offrant à celles-ci
des opportunités d'affaires intéressantes.
L'Éthiopie et l'Angola, rencontrés récemment chez BECI, sont deux exemples de
pays qui accueillent, avec des aides appropriées, les implantations et le transfert de technologies et de connaissances.
Faut-il cependant se risquer sur un continent où règne globalement une certaine
instabilité politique ?
Optimisme
Selon le McKinsey Global Institute, le
boom de l'Afrique marque une ère de
développement pérenne, McKinsey
chiffrant même une croissance qui verrait évoluer le PIB continental de 2008
de 1.600 milliards de $ à un PIB 2020
de 2.600 milliards de $, anticipant surtout une croissance spectaculaire des
dépenses de consommation.
Les raisons de cet optimisme seraient à
trouver dans l'apaisement des conflits
politiques et l'émergence d'une classe
moyenne urbaine et donc de consommateurs. Les quatre grands secteurs qui
porteraient la croissance sont, par ordre
d'importance, celui des biens et services
de consommation (essentiellement commerce de détail, télécommunications et
banques), les ressources naturelles et
l'agriculture (il y a encore beaucoup de
terres inexploitées en Afrique), ainsi que
les infrastructures. Parmi les facteurs de
succès, McKinsey pointe notamment le
renforcement des organes garantissant
Dossier commerce international
termes d'exigences de stabilité. « Le challenge est de capitaliser sur la croissance
pour réduire la pauvreté et les inégalités,
pour diversifier l'économie et pour faire
croître la société civile » : en effet ; finalement, c'est donc une vision optimiste
qui doit prévaloir.
Didier Dekeyser
Une attention particulière doit être portée aux abondantes ressources renouvelables de l'Afrique. On estime que le potentiel solaire à lui seul représente
entre 155 000 et 177 000 térawatts/heure (TWh) par an, répartis à travers tout
le continent, les régions nord et ouest étant les mieux fournies en ressources
solaires. Le potentiel de l’énergie éolienne en Afrique est également important,
s’élevant de 5000 à 7000 TWh. L’Afrique possède le potentiel et la capacité pour
faire des énergies renouvelables le principal moteur de sa croissance (voir :
rapport IRENA sur l'Afrique et les énergies renouvelables )4.
27
Potentiel estimé des énergies renouvelables
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
la sécurité juridique. Il faut, à cet égard,
souligner la poursuite du déploiement
de l'OHADA (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires)
qui a pour but d'établir un droit des
affaires commun aux pays africains (17
pays à ce jour) et participe à la formation
d'un personnel juridique sensible à cette
notion transafricaine. Bien sûr, chaque
pays connaîtra sa croissance particulière ; les économies diversifiées offrant
le plus de potentiel de développement.
Cependant, la Tunisie et l'Égypte, qui
comptaient parmi ces économies les plus
diversifiées et que pointait le rapport,
sont aujourd'hui fragilisées comme on
le sait, mettant un bémol à l'optimisme
global du document. Les économies en
transition comme le Ghana, le Kenya et le
Sénégal, sont d'autant plus à considérer,
avec leur volonté affichée de jouer un rôle
sur les marchés africains et mondiaux
qui se traduit, notamment, dans des projets d'envergure – pour ne pas dire pharaoniques – comme celui du port de Lamu
au Kenya qui doit devenir la destination
d'un ensemble d’oléoducs, de routes et de
chemins de fer traversant le continent et
qui doit permettre d'ouvrir des voies vers
l'Asie (voir l'excellent article du Monde
Diplomatique à ce sujet)2 ».
Prudence
Le rapport de Chatham House3, think
tank reconnu en affaires internationales,
suggère cependant aux investisseurs
d'être prudents en proposant de mettre
la croissance spectaculaire de l'Afrique
en perspective avec son histoire économique ainsi qu'avec celle de l'Europe,
et non pas en comparant de manière
basique la croissance africaine avec les
croissances des économies asiatiques
ou sud-américaines, les fondamentaux
des échanges dans ces parties du monde
étant différents. La succession de phases
de développement/récession qu'a connu
l'Afrique indique que la croyance en une
pérennité du développement actuel est
peut-être un leurre, la difficulté majeure
résidant dans le fait qu'une interruption
de ces cycles passe par des changements
institutionnels qui boostent la société
civile ; or ces changements institutionnels se produisent en général quand un
certain niveau de développement économique permet à cette société civile
de s'éduquer et de prendre le « lead » en
1
2
3
4
lu-ve 08:30-13:00
ma 17:00-19:30
Le 1819 est un numéro de référence pour les entrepreneurs et les
candidats entrepreneurs à Bruxelles. Financement, aides publiques,
formalités de création, renseignements juridiques,... les conseillers
du 1819 informent l’entrepreneur, le conseillent, et l’orientent vers les
structures et les interlocuteurs les plus adéquats pour accompagner
son projet.
http ://www.afdb.org/fr/
http ://www.monde-diplomatique.fr/2013/04/COLOMA/48968
http ://www.chathamhouse.org/publications/papers/view/189613
1239-AnnonceUsine.indd 1
h ttp ://www.irena.org/DocumentDownloads/Publications/Afrique_%C3%A9nergies_renouvelables.pdf
www.1819.be
Une initiative de la Région de Bruxelles-Capitale
27/07/12 13:08
À première vue, la situa
En y regardant de plus près, nous y
Il suffit qu’un de nos clients réclame de l’aide à Hywel Griffith, notre
homme d’action. En effet, quand il a appris qu’une entreprise partenaire
de produire des résultats financiers, il a pris ses responsabilités et s’est
qu’il a découvertes, les réunions qu’il a menées et les investissements
était définitivement prête pour l’avenir. Complètement rassuré, il a
couverture de 48%. Hywel Griffith aurait pu prendre une mauvaise
www.credendogroup.com
Delcredere|Ducroire et Credimundi font partie du groupe Credendo, assureur-crédit.
tion semblait bouchée.
avons trouvé plein de débouchés.
risk underwriter, pour que cet homme de chiffres se transforme en
de notre client, implantée au Botswana, était une start-up incapable
rendu sur place pour une visite marathon de 5 jours. Les installations
consentis lui ont prouvé que, malgré son absence de passé, l’entreprise
accepté de couvrir les risques. Mieux encore, il en a augmenté la
décision. Il a préféré prendre un avion.
TURNING
UNCERTAINTIES
INTO OPPORTUNITIES.
Dossier commerce international
Entretien avec M. Rodrigo Rivera, Ambassadeur de Colombie à
Bruxelles
La Colombie à la croisée des chemins
L'Amérique du Sud change. Les exemples les plus connus sont sans doute le Brésil,
qui héberge aujourd'hui la plus importante communauté belge d’Amérique
latine (50 entreprises belges installées localement – 4,5 milliards en commerce
bilatéral en 2011 – la Belgique y est le troisième investisseur sur le plan mondial)
et le Chili (la Belgique y est le premier pays d’investissement de l’UE et le Chili
est notre troisième partenaire commercial sur le continent sud-américain).
Parmi les pays présentant un potentiel de développement des relations com-
merciales, la Colombie doit être observée attentivement, en raison de sa volonté
affichée de développement économique et de son climat d’affaires attrayant,
dont résulte notamment le récent accord de libre-échange signé avec l’Union
Européenne. Nous avons rencontré Monsieur Rodrigo Rivera, Ambassadeur de
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
30
Rodrigo Rivera, Ambassadeur
de Colombie à Bruxelles.
Colombie à Bruxelles, pour l'interroger sur ce potentiel.
La Colombie signe son 14e accord
commercial avec l'Europe, qui
est déjà son second partenaire
commercial après les États-Unis.
Votre pays prend la voie du libreéchange et du développement
économique. Qu'est-ce que le
nouvel accord signé avec l'Union
européenne peut nous apporter
à l'un et à l'autre ? Où en sont nos
échanges commerciaux ?
L'accord devra se concrétiser dans les
faits car il est tout récent. Tout laisse
présager cependant d'un développement significatif de nos échanges au
vu, par exemple, de l'accroissement
de vos relations commerciales avec
les pays d'Amérique du Sud, avec
lesquels vous avez déjà conclu des
accords. Nous sommes aujourd'hui
votre 49e fournisseur et le 59e client
mondial de la Belgique, vos exportations ayant progressé de presque 17 %
en 2012. Actuellement, les échanges
portent majoritairement, de notre
côté, sur les produits de l'agriculture,
le pétrole et les produits minéraux ; de
votre part, les secteurs de la chimie et
des équipements sont performants.
Les perspectives sont nombreuses et
nous pouvons certainement attendre
beaucoup de votre expertise en divers
domaines.
La Torre Colpatria à Bogota : le plus haut
immeuble de Colombie.
Dossier commerce international
Vos atouts et… vos faiblesses ?
Les infrastructures en Colombie
sont-elles suffisantes pour absorber une hausse de son commerce
international ?
Notre faiblesse actuelle est celle que
vous soulignez ; elle se situe au niveau de l'infrastructure, notamment
le réseau de transport. Mais c'est plutôt une opportunité de premier plan
pour nos partenaires commerciaux :
nous travaillons la question avec un
très ambitieux plan de développement
des infrastructures de 47 milliards de $,
ce qui ouvre un marché considérable à
des global players, dont vos entreprises
qui ont une expertise reconnue dans
ce domaine.
Par ailleurs, la Colombie a un réseau
très riche de fleuves (Río Magdalena,
Río Cauca, Río Atrato) et de rivières, à
31
Source : Belgian foreign trade agency/agence belge pour le commerce extérieur
exploiter et à aménager pour le transport fluvial. Nous avons, par exemple,
planifié le développement du fleuve
Magdalena, pour lequel un budget
de 800 millions d'euros est prévu.
Vos entreprises sont performantes
dans ce domaine, notamment dans la
construction de canaux, et il y a là aussi
des opportunités à saisir.
Nous souhaitons aussi développer
le tourisme. La grande diversité et la
grande beauté de nos paysages, les
lieux exceptionnels, l'accueil de la
population et nos affinités culturelles
avec l'Europe, sont riches d'un potentiel certain. Nous ne sommes hélas
pas encore suffisamment ciblés par
les tour-operators.
La Région de Bruxelles-Capitale
vous intéresse-t-elle particulièrement ?
Oui, bien sûr : vous hébergez nombre
d'institutions avec lesquelles nous
entretenons des relations. Mais il y a
un certain dynamisme qui nous inté-
resse ; pour preuve, les activités que
nous avons développées avec votre
Chambre de Commerce. Sachez aussi
que, comme vous, nous avons à gérer
une complexité institutionnelle (notre
pays compte 33 districts) et que nous
avons pu en faire, nous aussi, un domaine d'expertise ! C'est une richesse
dans un pays aussi grand que le nôtre,
dont le développement ne peut que
passer par une décentralisation et c'est
une affinité avec votre Région.
L'usage de l'anglais est-il suffisamment répandu pour faire des
affaires ? Et quid de la sécurité
physique localement ?
L'anglais est parlé par le monde des
affaires, ce qui n'est pas le cas dans
la population. Il y a certes un effort à
faire en ce domaine. Pour la sécurité,
il ne faut pas caricaturer notre pays ; il
y a des problèmes à certains endroits
mais la majeure partie du territoire est
saine. Et nous comptons bien améliorer
la situation.
Propos recueillis par Didier Dekeyser
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
Nous accueillons les entreprises dans
un excellent contexte, sachant que la
Banque Mondiale nous classe en 5e
position en termes de protection du
commerce et des investissements. La
sécurité juridique est bien réelle. Nous
maîtrisons l'inflation, nous sommes en
croissance (5 %) et notre PIB est proche
de celui de la Belgique mais pour un
pays, il est vrai, 37 fois plus grand que
le vôtre et pour une population 4 fois
plus élevée. Ces chiffres expriment surtout le fait qu'il y a un énorme potentiel
de croissance chez nous, plus peut-être
que dans d'autres pays avoisinants
car nous occupons en outre une position géographique privilégiée : nous
sommes bordés par l'Océan Pacifique,
donc en liaison avec l'Australie et l'Asie,
et par la mer des Caraïbes, ce qui nous
donne le rôle de première interface avec
l'Amérique centrale et les États-Unis.
Nous sommes, du fait de cette position,
la meilleure plate-forme du continent
pour exporter dans la région et dans le
monde, un peu comme Bruxelles qui
est au centre de l'Europe et capte de
ce fait les institutions internationales
et développe ainsi son activité commerciale. Le climat d'affaires est très
positif chez nous et nous avons une
élite entrepreneuriale qui veut et peut
accompagner notre développement et
celui de nos relations avec la Communauté européenne, dont la Belgique.
Dossier commerce international
Biens à double usage : les règles
Au cours de l’histoire, bon nombre d’Etats ont utilisé, à des fins militaires, les technologies et expertises
acquises dans le cadre de leurs programmes civils : ce sont les biens et technologies « à double usage ».
Ces détournements ont conduit les Etats membres de l’Union européenne à développer, depuis une vingtaine
d’années, une réglementation spécifique destinée à lutter efficacement contre la prolifération des armes,
et plus particulièrement des armes de destruction massive (ADM).
A
i nsi, le Règlement (CE)
n° 428/2009 du Conseil du 5
mai 2009 institue un régime
communautaire de contrôle des exportations, des transferts, du courtage et du
transit de biens à double usage. Précisons
d’emblée que les importations de ces
biens ne sont pas visées par la présente
réglementation.
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
32
Le Règlement 428/2009 se compose
principalement d’un volet juridique et
d’une annexe technique. Le cadre juridique définit les règles et les moyens mis
à la disposition des états membres pour
assurer le contrôle des biens et des technologies à double usage (sans préjudice
d’éventuelles mesures nationales complémentaires, coopération entre états
membres, possibilités de suspension,
voire d’annulation des autorisations si
les circonstances l’exigent etc.).
L’annexe technique, quant à elle, répertorie l’ensemble des biens et technologies
soumis à une licence d’exportation. Ces
biens se déclinent en 10 catégories (nucléaires, matières spéciales, notamment
biologiques et chimiques, traitement des
matériaux, électroniques etc.), qui font
l’objet de modifications régulières, adoptées par les groupes d’experts des différents Etats (intra et hors UE) membres
de régimes de contrôle des exportations,
tels l’Arrangement Wassenaar, le Groupe
Australie… Cette annexe technique a
été mise à jour par le Règlement (UE)
N° 388/2012, qu’il convient désormais
d’utiliser comme référence.
Précisons également que les biens qui ne
sont pas visés par le règlement communautaire peuvent toutefois être soumis
à une licence d’exportation s'ils risquent
de contribuer à la prolifération des armes
chimiques, biologiques ou nucléaires. Il
s’agit de la clause « attrape-tout ». Cette
disposition est fondamentale car elle
confère aux États membres la latitude
nécessaire, selon la situation, pour soumettre à autorisation, voire interdire
l’exportation de biens à double usage.
De même, les Etats membres peuvent
adopter ou maintenir des législations
nationales soumettant à autorisation
l’exportation de biens ne figurant pas
dans l’annexe, lorsque l’exportateur
soupçonne que ces produits peuvent
être destinés à des fins de prolifération.
En Belgique, il n’y a pas de législation
nationale complémentaire : dans ce
Dossier commerce international
Conformément au Règlement, un groupe
de coordination « double usage » a été
créé. Présidé par un représentant de la
Commission européenne, il examine
toute question concernant l’application
du Règlement 428/2009. Cette disposition se traduit par la tenue régulière de
réunions de concertation entre les représentants des Etats membres. Régulièrement, les entreprises sont conviées
à partager leur expertise et faire valoir
leur point de vue.
Par la suite, le Règlement 428/2009 a
connu une importante modification,
par l’introduction du Règlement (UE)
N° 1232/2011. Cette nouvelle disposition
crée, pour un ensemble de pays et pour
certains biens spécifiques, de nouvelles
facilités d’exportation. Il s’agit des autorisations générales d’exportation de
l’Union (AGEU). La volonté poursuivie est
de renforcer la compétitivité de l’industrie et de mettre sur un pied d’égalité
tous les exportateurs de l’Union lorsqu’ils
exportent certains biens à double usage
vers des destinations spécifiques, tout en
garantissant un niveau élevé de sécurité
ainsi que le respect intégral des obligations internationales.
Signalons enfin qu’outre la réglementation de base, un ensemble de dispositions complémentaires visent le renforcement des mesures de contrôle et/
ou de sanctions à l’encontre de certains
États, eu égard à la situation géopolitique
et aux relations diplomatiques existant
entre l’Union européenne, la communauté internationale et ces États. À titre
d’exemple, citons les régimes à l’encontre
de l’Iran ou de la Corée du Nord, notamment dans le cadre de leurs programmes
balistiques et nucléaires.
Et à Bruxelles ?
Depuis 2003, les Régions (Bruxelles-Capitale, Flandre et Wallonie) sont compétentes pour le traitement des demandes
de licences. À Bruxelles, la compétence
a été attribuée au Ministre bruxellois
des Relations extérieures. Une « Cellule
Contact
Service public régional de Bruxelles
Bruxelles Coordination régionale
res
Direction des Relations extérieu
ces
licen
Cellule
City Center – 5e étage – Bu 5.081
e
20, Boulevard du Jardin Botaniqu
1035 Bruxelles
+32 (0)2/800 37 27
Tél :
+32 (0)2/800 38 24
Fax :
[email protected]
Mail :
www.brussels.irisnet.be
Web :
licences armes et biens à double usage »
a été créée dans ce but. La répartition des
dossiers entre les différentes Régions
s’établit exclusivement selon la localisation du siège social de la société (et non
le siège d’exploitation) ou de l’adresse
du demandeur.
Conseil
En cas de doute, il est suggéré aux entreprises de se référer à leurs autorités
administratives afin de s’assurer que
l’exportation envisagée ne s’inscrive pas
dans le cadre du Règlement 428/2009.
Ir. Aldo Alu
Ingénieur – biens à double usage
33
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
contexte, le Règlement 428/2009 est
donc la référence juridique principale
en matière d’exportation de biens à
double usage. Précisons cependant que
les biens nucléaires restent également
soumis à une législation fédérale (loi du
9 février 1981).
Dossier commerce international
AEO… pourquoi pas?
12.000 certificats AEO (Authorised Economic Operator) ont été délivrés dans l’UE, mais ce nombre est moins
important qu’attendu. Qu’est-ce qui vous empêche de vous faire reconnaître AEO ? Vos doutes sont-ils
fondés ? Nous avons eu un entretien avec l’administrateur général des douanes et accises (AGD&A), Noël
Colpin, de même qu’avec quelques dirigeants d’entreprises reconnus comme opérateurs autorisés.
opérateurs AEO bien connus. Ce problème sera certainement résolu
par l’arrivée de la nouvelle application de sélection automatique
SEDA, prévue pour début 2014. De plus, nous élaborons une nouvelle note de vision dans laquelle la place des entreprises AEO sera
mieux définie.
Il est peu probable qu’on bénéficie de moins d’avantages en Belgique qu’au sein d’autres États membres. D’autant plus que nous
prévoyons des ‘extras’ au niveau national par rapport aux avantages
qui sont réglementairement prévus. »
B. Coudijzer (BPR Europe NV) : « Bien que nous le fassions en premier
lieu pour les green lanes et pour le prestige, l’obtention d’un certificat AEO apporte aussi un certain nombre d’avantages intéressants
dont notre entreprise aime bénéficier. Par exemple : la dispense
de garantie pour l’entrepôt douanier, la diminution des contrôles
physiques ayant pour conséquence la réduction des délais… »
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
34
Michael Alonso (Skechers)
Pourquoi la firme Skechers a-t-elle demandé le statut
AEO ?
M. Alonso (Skechers) : « Afin d’obtenir une reconnaissance internationale de la fiabilité de notre entreprise. Une réduction de contrôles
physiques et documentaires, d’où un gain de temps et d’argent.
Un traitement prioritaire en cas de sélection à un contrôle. »
M. Colpin, pourquoi les entreprises sont-elles encore réticentes à demander un statut AEO ?
N. Colpin : « Certaines entreprises ne voient pas immédiatement
la plus-value du statut AEO. Elles trouvent qu’on effectue encore
trop de contrôles de première ligne. Elles souhaitent voir la durée
des formalités douanières nettement réduite. Certains chefs d’entreprises pensent même qu’ils obtiennent moins d’avantages en
Belgique que dans d’autres États membres. De plus, il semble que
certains soient rebutés par le temps et les coûts qu’entraînerait la
demande d’un statut AEO. »
Ces arguments sont-ils justifies ?
N. Colpin : « Il ne faut pas perdre de vue que le commerce belge
bénéficie déjà de nombreuses facilités mais il est vrai que nos
contrôles de première ligne – surtout basés sur les déclarations –
frappent encore trop les opérateurs AEO. Notre application actuelle
de sélection ne permet pas d’effectuer de manière automatisée une
sélection réduite pour les déclarations en provenance de certains
N. Colpin : « Le temps et le coût qu’implique la demande d’AEO
doivent être relativisés. L’audit dure effectivement quelques mois
mais l’entreprise est forcée d’examiner à la loupe son propre fonctionnement. Ceci aboutit à terme à une meilleure gestion interne et
à de meilleures procédures. Tant la douane que la Commission européenne mettent de nombreux moyens à disposition afin que l’on
puisse limiter au maximum le recours à l’expertise d’un conseiller
externe AEO. La nouvelle gestion des clients dans l’AGD&A (Klama),
dont la mise en œuvre est prévue dans le courant de 2014, prévoit
un suivi et un accompagnement plus intense des partenaires de
confiance (AEO) par le coordinateur clients ou SPOC (single point
of contact). »
T. Van Herbruggen (Betafence NV) : « Par le statut AEO, nous sommes
assurés que nos processus administratifs relatifs aux modalités
douanières se déroulent parfaitement. Un certain nombre de points
d’amélioration sont apparus pendant le projet et les audits. Nous
les avons abordés et revus de manière structurelle, de sorte que
notre organisation a fait un pas de plus vers le professionnalisme.
Une fois certifiée, nous remarquons que notre organisation est
meilleure et plus efficiente en matière de sécurité et de douane. »
B. Collet (firme TCA) : « Le document Selfassesment proposé par la
douane est un bon canevas de travail : vous pouvez aborder l’audit
de certification sans crainte lorsque vous avez répondu aux questions posées dans ce document. L’aide des agents de la douane
d’Arlon a été très professionnelle et extrêmement appréciée. »
N. Colpin : « À l’ avenir, nous allons nous rapprocher davantage
des autres programmes comme ISPS, regulated agent et known
consignor (trafic aérien). Ainsi, le processus d’audit AEO pourra
Dossier commerce international
Nous avons pris conscience que l’augmentation significative des
flux de marchandises et la complexité de la chaîne d’approvisionnement ne nous permettent plus d’effectuer des contrôles basés sur
la déclaration. C’est pour cette raison que nous mettons en œuvre
le system based control. Cette approche oriente tant la douane
que l’opérateur vers des formalités douanières où la conformité,
le contrôle et la gestion de risque se concentrent sur les systèmes
internes que l’opérateur utilise pour contrôler sa chaîne d’approvisionnement. »
M. Hermans, êtes-vous satisfait du statut AEO ou avezvous des remarques ?
Noël Colpin, administrateur général des douanes et accises (AGD&A)
être simplifié dans certains cas. Bien que la certification AEO ne
soit pas obligatoire, le fait de ne pas avoir le statut AEO peut être un
désavantage concurrentiel. Ce sera à court terme une exigence entre
partenaires commerciaux. Il y a même une tendance qui s’accroît
hors UE : nous connaissons l’existence d’accords avec le Japon, les
USA, la Norvège, Andorre et la Suisse par lesquels le programme
AEO est mutuellement reconnu dans ces pays tiers. »
E. Gielen (Graco bvba) : « À l’avenir, il sera sans doute souhaitable
que nous soyons certifiés AEO avant que d’autres simplifications
ne soient accordées, comme par exemple EiR. »
D. Belva (Afton Chemical) : « Enfin, il est indéniable que l’AEO est
en ligne avec les projets du MASP et l’e-Customs et qu’à plus ou
moins courte échéance, cela deviendra un must, si pas une obligation pour répondre à tous les critères requis par ces projets de
mondialisation de la douane. »
Cherchez-vous une solution pour les contrôles fréquents ?
N. Colpin : « Nous voulons introduire la nouvelle vision du maintien
de l’ordre en 2014 afin de rencontrer au maximum l’objectif de l’UE :
‘maintien de l’ordre avec facilitation’. De plus, nous évoluons de
plus en plus d’une approche verticale vers une approche horizontale où la sécurité des flux de marchandises est une responsabilité
partagée et où la confiance mutuelle entre douane et commerce
est une haute priorité.
Jef Hermans (Portmade)
J. Hermans (Portmade) : « En général, Portmade est plutôt satisfait
de certains avantages déjà offerts par l’AEO :
◗ L’envoi des déclarations d’importation préalablement au déchargement des marchandises dans le port de déchargement ;
◗ Le report de la vérification éventuelle dans des lieux situés à l’intérieur du pays. Ceci permet la souplesse du flux logistique avec
l’engagement de l’administration douanière qu’avant l’arrivée à
ce lieu, la mainlevée ou la sélection éventuelle soit communiquée.
De cette manière, le contrôle final après sélection peut être organisé avec le centre de vérification concerné (surveillance mobile) ;
◗ L’obtention de l’autorisation extended gate qui, par le biais du
statut ‘d’administration douanière intégrée’ obtenu lors de l’audit,
permet de charger les marchandises dans le moyen de transport
vers l’entrepôt particulier propre ou d’un tiers, sans aucun frein
à partir du moment où les marchandises sont inscrites dans la
comptabilité matière du prestataire de service ;
◗ la confiance de différents partenaires au sein de la chaîne logistique.
Nous pensons cependant qu’il faut encore parcourir un long chemin en ce qui concerne la sélection sur mesure basée sur le plan
de contrôle au moyen d’un système automatisé, le traitement prioritaire du contrôle après sélection et l’application du system based
au lieu du contrôle transactionnel. »
Voulez-vous en savoir plus ? Consultez la nouvelle brochure sur
le site web de l’administration générale des douanes et accises :
http ://fiscus.fgov.be/interfdanl/fr/oeafr/index.htm
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
S. Seynhaeve (Dachser Belgium) : « le certificat AEO est une reconnaissance de l'administration vis-à-vis de nos procédures internes.
Le certificat est aussi pour nous un plus au niveau commercial.
Nos futurs clients potentiels nous demandent une preuve de qualité et notre certificat AEO peut dans ce cas nous être utile pour
démontrer ce gage de qualité. Pour l'avenir, nous espérons que
notre certification pourra aussi nous faciliter l'octroi de procédures
douanières plus légères et plus faciles à obtenir. Cette certification
nous a permis aussi de corriger certaines procédures de sécurité
et de sûreté en interne. »
35
Dossier commerce international
D’une bulle a l’autre
L’ère de l’économie globulaire
Encore peu connu dans le monde francophone, le concept anglo-saxon d' « Économie globulaire » assimile
l'économie mondiale à un corps humain : les capitaux alimentent les marchés par la monnaie comme
l’oxygène les organes par le sang. L'enjeu étant de discerner les globules, ou capitaux sains, des bulles causes
d’embolie, ou capitaux inflationnistes, sans en gêner la circulation.
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
36
Le soleil se couche sur le « smog » shanghaien : après la croissance à tout prix, l’Empire du Milieu entame sa mutation.
L’
été 2013 était encore celui de
Pékin : une croissance de 7,7 %
meilleure que prévue[1], un moral des entrepreneurs solide[2], un procès
anti-corruption très suivi[3], le plus grand
centre commercial au monde[4]… Pourtant, parmi ces chiffres enthousiasmants,
l’analyse de certains indicateurs chinois,
comme le revenu par tête (de 6 à 7000 $),
met en évidence des écarts régionaux de
1 à 10[5]. Des inégalités symptomatiques
d’une bulle immobilière en zones côtières et urbaines. Cette bulle spéculative
est la contagion de la crise de 2008. La
macro-économie globale, en stagflation,
voit ses flux de capitaux perpétuellement
redistribués entre micro-économies régionales volatiles en circuit fermé. Un
phénomène moderne de jeu à somme
nulle illustré par le concept anglo-saxon
d'« Économie globulaire ».
De la crise financière à la crise monétaire : 2008 a vu le recours à l’assouplissement quantitatif (quantitative easing),
politique exceptionnelle permettant aux
banques centrales d’absorber les actifs
nationaux à risque. Mais ce soutien aux
économies développées a en réalité profité aux BRIC, vers qui la révolution numérique a orienté les achats de produits
manufacturés du monde entier. Ainsi, la
relance massive aux États-Unis a-t-elle
alimenté une bulle spéculative dans
les pays émergents plutôt que stimulé
l'emploi local. Car à nouvelle mesure,
nouvel effet pervers : au lieu d'apprendre
des erreurs de l'Occident, ils les ont répétées. La Chine, en freinant l’appréciation
de sa devise face à l’insistance de ses
partenaires, a recyclé l’essentiel de son
inflation[6] dans son marché immobilier,
compatible avec le shadow banking[7],
mais au risque de sa surévaluation[8]. Si
les BRIC semblaient ainsi maintenir leur
croissance dans un premier temps et le
soulagement général, les fonds n'avaient
en fait qu'été redistribués d'une bulle à
l'autre au gré des investisseurs opportunistes. Car dans ce contexte de réactivité
globale, les pays se comportent comme
des entreprises en recherche systématique de performance face à un arbitrage
financier constant. La croissance à court
terme est primordiale et, comme la monnaie est l'instrument le moins coûteux
pour cela[9], prêts à taux d'intérêt quasinul et assouplissement quantitatif sont
de mise, favorisant la spéculation, bénéficiant à ceux qui empruntent.
La monnaie, originellement variable
d'ajustement macro-économique, devient vecteur de crise au même titre que
[1] 7,5%, [2] Indice PMI de 51, [3] Bo Xilai, ancien Maire de Chongqing, dont le procès est retranscrit quotidiennement sur un réseau social
chinois, [4] Complexe de 1,7 millions de m² avec soleil artificiel à Chengdu, province du Sichuan, [5] Source : BNS, [6] Augmentation de sa masse
monétaire de 19 % par an depuis 2008, [7] Les financements souterrains, estimés à 10 % du PIB, sont récupérés par les Provinces, propriétaires
terriens exclusifs, lors des transactions, [8] Du double au triple, d’après les estimations
Dossier commerce international
Une succession de crises qui pourrait
devenir une caractéristique permanente de l’Économie Globulaire. Car
cette dernière, toujours endettée[10] et
exposée aux bulles immobilières[11] et
boursières[12], croît moitié moins vite
que par le passé. Et à présent que cette
stagflation[13] s’étend aux BRIC, la Réserve fédérale américaine commence
à resserrer sa politique de soutien[14].
En réponse, les capitaux se retirent des
marchés émergents dans la méfiance
générale. Les monnaies du Brésil et de
l'Inde se déprécient. La Chine, dont le
yuan est arrimé au dollar, souffre encore
plus, d’autant que sa population active
commence déjà à diminuer sous l’effet
de la politique de l’enfant unique[15]. A-telle alors vraiment besoin de 30 millions
de logements vides et presque autant
en construction, surtout si l’accès au
crédit se durcit ? La flambée immobilière chinoise absorberait déjà deux fois
plus d'argent que son économie réelle[16].
Or, sa masse monétaire totale s’élève
à 17.000 milliards de dollars, soit six
fois ses réserves de change. Nous n’en
sommes pas encore[17] au déséquilibre
que connaissait l’Indonésie au début de
la crise asiatique de 1997 car les taux
d'intérêt mondiaux, proches de zéro,
ralentissent l’éclatement de la bulle en
question, mais le constat est là : c’est la
fin du modèle quantitatif de croissance
continue des BRIC tel que nous l’avons
connu jusqu’ici…
…au profit de la nouvelle dynamique
macro-économique globale : une
concurrence circulaire entre Chine et
Etats-Unis. Les politiques monétaires
divergent pour la première fois depuis
2008 : Europe et Japon maintiennent
l’assouplissement tandis qu’États-Unis
et émergents rationalisent. Dans un
contexte de croissance mitigée et de
troubles au Proche-Orient, cette contradiction désoriente les marchés. L’or, notamment, bien que souffrant de la hausse
du dollar, devient une valeur refuge pour
la Chine et l’Inde, qui représentent les
deux tiers de sa demande. Au point
que Shanghai devrait bientôt éclipser
New York comme sa première place
d’échange. Alors que les capitaux financiers, eux, circulent dans l'autre sens, là
encore de par l'appréciation du dollar, qui
rappelle le dollar : les fonds spéculatifs
réinvestissent l'économie américaine, où
la richesse nette des ménages a bondi
de 45 % à 70 milliards[18]. À la différence
qu’ils utilisent cette fois cette manne
monétaire à des fins de désendettement,
pour une croissance durable. Un reflux
au détriment de la Chine donc, pour qui
c’est la fin d'une décennie glorieuse qui
avait débuté avec son adhésion à l’OMC
en 2001... Cela dit, ce mouvement pourrait à nouveau s’inverser à l’avenir, à son
avantage. Le nouveau leader Xi Jinping
instaure méthodiquement et de façon
progressive des mesures en ce sens, axées
sur la rationalisation de l’économie et
la lutte contre la corruption. Quand les
effets de ces réformes structurellement
bénéfiques convaincront les marchés
internationaux, les fonds reviendront et
le revenu par habitant chinois pourrait
alors dépasser 20.000 dollars d'ici 2030[19],
faisant de l’Empire du Milieu la première
puissance économique mondiale. Mais
ce nouveau cycle implique également un
renforcement de sa politique environnementale, pour atténuer les collatéraux
de sa période de croissance effrénée que
furent la pollution de l’eau et de l’air.
En Chine comme aux États-Unis, la gestion de la croissance se veut à présent
qualitative : c’est l’avènement du développement durable à l’échelle globale.
L’interconnectivité de l’Économie globulaire contribuerait donc, à terme,
à l’amélioration de la société au sens
large, puisqu’elle amène ses acteurs à
rechercher une croissance organique
durable plutôt qu’à biaiser les échanges
internationaux à leur avantage. Mais
d’ici à ce que ses deux poumons Pékin
et Washington parviennent à un développement équivalent, le monde risque
de continuer à subir crise sur crise. Deux
issues se présentent alors à cette dynamique bicéphale. Soit l’avenir imposera
un organisme de régulation suprême
pour superviser la circulation des capitaux internationaux. Soit la mondialisation financière s’inversera, vers une bipolarisation accrue des échanges Est-Ouest.
Pour l’instant, les récentes annonces du
G20 (création d’un « FMI bis » par les
BRIC[20], promotion du yuan comme
monnaie internationale…) semblent
aller dans le sens de la deuxième option.
Philippe du Fresnay
([email protected])
L’auteur : Philippe du Fresnay, économie du développement
Essayiste francophone, Philippe du Fresnay a
étudié l'économie du développement au Centre
Chine du CNRS, à l'université d'économie et de
finance de Shanghai et à l'Ecole Normale de
Taiwan. Egalement diplômé de l'INSEAD et du
MAI, il a exercé des fonctions de direction en
entreprise en France et en Asie, combinant ainsi
une approche théorique avec une expérience
de terrain. Auteur de 100 questions sur la Chine
(Eska), Philippe du Fresnay est intervenu au
Forum de Rennes 2013 aux côtés d'experts tels
que Michel Rocard, Jean-Pierre Raffarin et Alain
Finkelkraut. Ses travaux sur les interactions
stratégiques entre économies développées et
émergentes ont été publiés en France, en Suisse,
en Israël, au Vietnam, à Hong Kong et en Chine.
[9] Plus de 5300 milliards de dollars sont échangés chaque jour, contre 4000 il y a 3 ans, [10] L'encours total des prêts des institutions financières américaines, malgré une baisse par rapport à 2008, revient à celui, pré-crise, de 2006, [11] Relancée à Londres et à New York, [12] La
valeur boursière est proche du niveau de la bulle aux États-Unis et en Europe, [13] Le taux d'inflation mondial actuel est d'environ 50 % plus
élevé que le taux de croissance du PIB réel, [14] Comme cela a été évoqué à plusieurs reprises au sommet du G20 à St-Petersbourg la semaine
dernière, [15] Naturellement, ce phénomène se manifeste lorsque le pays atteint un revenu par tête plus élevé que 7000 dollars, [16] D’après
les estimations, pour 3 yuans de croissance monétaire, 1 est réinjecté dans l’économie réelle, 2 le sont dans la bulle immobilière, [17] La dette
des ménages est d’un tiers du PIB contre près de 100 % lorsque la bulle a éclaté en 2008 aux Etats-Unis et en 1992 au Japon, [18] Contre 48
milliards de dollars en 2009, et 63 milliards de dollars au moment de l’éclatement de la crise, [19] Estimation hors inflation, [20] Annoncé par
V Poutine : un FMI bis de 100 milliards de dollars, dont 41 apportés par Pékin
37
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
la finance, dès lors que ces deux veines
de l’économie sont infectées par la spéculation.
Focus
La SDRB devient citydev.brussels
Recherche : terrain à bâtir…
La SDRB devient citydev.brussels, affichant ainsi son ambition
de promouvoir autrement le développement de la Région. La
mission historique de l’institution est de trouver des sites d’ex-
ploitation pour les entreprises mais les contraintes d’espaces,
l’explosion démographique et la mutation sociologique de notre
population lui imposent aujourd’hui de trouver des réponses
plus spécifiques à la problématique de la cohabitation et de la
complémentarité des fonctions économique, du logement et
des équipements (crèches, écoles, espaces publics…) au sein de
la ville. Avec la nomination de Benjamin Cadranel à sa tête, elle
entend renforcer ce rôle-clef de bâtisseur de « mixité urbaine ».
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
38
Benjamin Cadranel, administrateur général de Citydev.
D’autres institutions s’occupent du logement ; ne pourrait-on regrouper tout ce qui a trait à cette matière chez
un seul opérateur ? Cela aurait au moins l’avantage
de permettre au citoyen bruxellois de comprendre qui
fait quoi.
BC : Pour le grand public, il y a sans doute un déficit de lisibilité
mais, dans les faits, le partage des tâches est bien structuré et
nécessaire. Notre institution exerce deux métiers différents
mais complémentaires et leur réunion est particulièrement
judicieuse à Bruxelles.
Il faut aborder la question d'un point de vue économique. Le chômage à Bruxelles ne tient pas au bassin d’emploi, dynamique
chez nous, mais au problème de l’adéquation entre les emplois
proposés et les qualifications disponibles. Ce qui explique le
sous-financement de la Région car nous « importons » quoti-
diennement la majorité de nos travailleurs qui, comme vous
le savez, paient leurs impôts sur leur lieu de résidence. Le problème est accentué par le fait que les Bruxellois qui trouvent
un emploi en ville, et deviennent donc économiquement éligibles pour acquérir un logement, sont tentés de s’installer
ailleurs, là où le coût de l'immobilier est moins élevé. Rappelons
qu'environ 30.000 Bruxellois quittent la ville chaque année
pour s’installer ailleurs en Belgique (principalement dans les
deux Brabant) contre 20.000 entrants seulement. Lorsque nous
développons des zones mixtes entreprises-logements, nous
cherchons simultanément à créer de l’emploi à Bruxelles et à
retenir les revenus, qui génèrent à leur tour des revenus annexes
pour d’autres Bruxellois. Nous répondons à la fois à un besoin
sociétal exprimé par une classe moyenne active qui doit se loger
et à la nécessité pour Bruxelles d’être économiquement viable.
Cette notion de return économique est aujourd’hui centrale
chez citydev.brussels.
On pourrait presque déterminer avec une formule mathématique le nombre de m2 d’entreprise nécessaires
pour fournir de l’emploi aux personnes occupant x
logements : sachant qu’il reste 31 hectares constructibles pour les entreprises, qu’une entreprise se développe en horizontalité et le logement en verticalité,
on perçoit la difficulté… citydev.brussels aura-t-elle
encore une raison d’être lorsqu’il ne restera plus de
terrains pour l’industrie ?
Projet Tivoli, vue de la partie « Greenbizz » qui sera dédiée aux
entreprises actives dans le secteur de la construction durable. Des
logements moyens et sociaux seront également construits à côté,
illustrant ainsi la mixité fonctionnelle horizontale.
BC : Il manque aujourd'hui du terrain pour tout ; de ce fait,
l'industrie lourde en tant que telle a peu de chance de se redéployer en milieu urbain, il ne faut pas se leurrer. C’est pourquoi
nous nous concentrons sur des cibles PME : nous visons à créer
des zones où des entreprises de taille moyenne peuvent trouver
des espaces de diverses superficies intégrés dans la ville et la vie
urbaine. Nous voulons imposer – non par autoritarisme mais
par la cohérence de nos projets et par les multiples incitants
Focus
– création d’une crèche, d’un espace horeca, etc. Nous intégrons
aussi la logique de clustering du Gouvernement bruxellois : il
est plus intéressant d’essayer d’attirer des entreprises de la
« white economy » (la santé) près d’Érasme qu’à proximité du
Heysel ; dans le quartier Tivoli, il y aura un centre d’entreprises
dédié à la construction durable car il y a du sens à l'implanter
dans un quartier voué à la construction (Port de Bruxelles et
bassin Vergote) et où le durable est particulièrement mis en
exergue ; des incubateurs pour entreprises actives dans les TIC
trouveront une place naturelle près de l’UCL ou de l’ULB ; etc.
Nous nous concentrons donc sur les activités qui apportent
une valeur ajoutée au quartier dans lequel elles s’implantent
et, en retour, nous veillons à ce que le lieu apporte sa valeur
ajoutée à ces entreprises.
Quels sont vos grands projets actuels?
que nous offrons – de la mixité là où un développement naturel
ou non cadré n’aurait amené que du logement.
Nous tenons à jour un cadastre des terrains qui, d'une façon ou
d'une autre, pourraient être affectés à l'économique, et nous
suivons cela de très près, mais notre rôle naturel se manifeste
aussi dans le cadre de la rénovation de la ville, de la restructuration des quartiers et dans la densification urbaine. Le projet
Bara-De Lijn près de la gare du Midi en est un exemple parlant : sur un petit bout de terrain qui était un chancre dans
un quartier difficile, on a réussi à implanter des entreprises, à
créer de l’emploi local, à construire du logement avec les équipements complémentaires et à participer à la revitalisation
du quartier. Citydev.brussels a aussi réalisé des plans et des
audits de mobilité pour plusieurs sites d'activité économique et
formulé des propositions concrètes à la STIB, qui s'est montrée
réceptive. En fait, plus on avance, plus les projets deviennent
complexes et plus un facilitateur immobilier polyvalent comme
citydev.brussels est nécessaire.
BC : Ils sont nombreux et surtout très divers, suivant en cela
le développement multiforme de la Région. On met l’accent
actuellement sur les parcs PME avec mixité fonctionnelle car
cela n’existait pas auparavant (Paepsem, Tweebeek, Gryson,
Marco-Polo, etc.), nous poursuivons notre politique d’acquisition
de terrains, nous recherchons le site ou le lieu de la prochaine
maison de l’Entreprenariat, nous discutons avec BruxellesPropreté pour mieux intégrer leurs activités dans la ville, nous
évaluons l’impact des clauses sociales dans les marchés publics
que nous passons afin de l’améliorer et de mieux favoriser
l’emploi des Bruxellois, etc.
Interview : Didier Dekeyser
39
n°10 - decembre 2013 - Entr epr e n dre
Projet « Birmingham », un des premiers sites sur lequel citydev.brussels
a introduit la mixité fonctionnelle verticale, avec des logements en
haut et des ateliers en bas.
Citydev en quelques chiffres :
◗ Les 45 sites de citydev.brussels accueillent 24.000 emplois et 300 entreprises.
◗ Les 8 centres d’entreprises et les 3 incubateurs publics
comptent 564 entreprises et 1.702 emplois.
◗ Parcs PME : plus de 21.500 m² en chantier.
Favorisez-vous l’implantation d’un secteur plutôt
qu’un autre ?
BC : On ne peut pas tout imposer mais la demande étant plus
forte que l’offre, on peut faire un tri. De plus, nous avons des critères de sélection qu’impose la mixité que nous recherchons : il
serait difficile, par exemple, d'accepter qu'une carrosserie s'installe à proximité de logements. La densité d’emplois que « promet » l’activité proposée est bien sûr déterminante ainsi que
le ou les services qu’elle se propose d’apporter à la collectivité
annonceMP.indd 1
22/09/13 21:06
L’entreprise au quotidien
Grands acteurs bruxellois
Du ciel à la Senne, en passant par la SBGE
La Société Bruxelloise de Gestion de l'Eau est en charge des stations d'épuration, des bassins d'orage, de
collecteurs d'égouts et assure la surveillance de l’état quantitatif de l'eau à Bruxelles, soit des missions qui
exigent des compétences pointues et requièrent des investissements importants. Jean-Pol Rosière, Directeur
Général de la SBGE, nous parle de cette entreprise de droit public en pleine mutation… et en croissance.
Quelle est la place de la SBGE dans
la hiérarchie des acteurs de l'eau
et comment fonctionnez-vous par
rapport à eux ?
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
40
L'intercommunale Hydrobru est l'acteur
principal de l'eau à Bruxelles; les autres
acteurs de l'eau, comme Vivaqua (intercommunale transrégionale qui « produit » l'eau, l'amène et fournit divers
services d'importance comme la gestion
des réseaux de distribution et d'égouttage) ou la SBGE, sont ses fournisseurs.
Selon le principe « pollueur égale
payeur », Hydrobru doit assurer que
l'eau utilisée par le consommateur soit
à un certain moment épurée, et c'est là
que la SBGE entre en jeu : en tant que SA
de droit public qui possède deux importantes stations d'épuration, elle vend ce
service. Pas seulement à Hydrobru : sa
mission étant commerciale, elle peut se
permettre de vendre à d'autres acteurs
qui doivent satisfaire au même principe.
Nous vendons nos services à Aquafin, qui
amène des eaux usées en provenance de
la Région flamande, et à une cinquantaine d'auto-producteurs bruxellois,
qui sont des usagers qui captent directement dans la nappe phréatique (salons
lavoirs, car wash, etc.) et n'épurent pas
eux-mêmes leurs eaux usées.
Vous êtes également en charge de
la régulation des débits de rejet.
En effet, la présence de la SBGE aux lieux
principaux de rencontre des eaux usées
justifie une deuxième mission, à savoir
réguler le débit des eaux rejetées pour
éviter d'éventuelles inondations. Notre
réseau d'égouttage étant un réseau unitaire, entendez qu'un pertuis unique sert
à la fois à l'égouttage des eaux usées industrielles et domestiques, et des eaux de
pluie (par opposition à un réseau séparatif). En cas de fortes pluies, il peut arriver
que son débit soit excessif et que les eaux
débordent. Nous avons tous le souvenir
d'un boulevard de la Woluwe immergé ou
des caves systématiquement inondées
des maisons de la Rue Gray lors de précipitations abondantes... La configuration
de Bruxelles, toute en collines et vallées,
peut rendre ce fléau redoutable. Il appartiendra bientôt définitivement au passé
grâce aux bassins d'orage construits et à
construire, et destinés au stockage ponctuel de très importants volumes d'eau. Le
plus petit bassin de la SBGE ne fait pas
moins de 17.000 m3, le plus grand 40.000
m3, et deux projets en cours soutiendront
des excès de 50.000 et 70.000 m3 !
Les bassins d'orage sont à la fois
gigantesques et invisibles. Où se
cachent-ils ?
Nos bassins se trouvent, pour la vallée
du Maelbeek, sous la place Flagey et au
bas de la rue Belliard; pour la vallée de
la Woluwe, près du viaduc HermannDebroux (le Watermaelbeek) et près du
shopping (le Roodebeek); pour Forest, sur
le site d’Audi.
Les projets concernent Jette (50.000 m3
à proximité du Parc de la Jeunesse) pour
la vallée du Molenbeek ; puis la vallée
de la Woluwe, encore elle car elle très
inondable, avec un bassin de 5.000 m3
à proximité d'Axa au Boulevard du Souverain et un autre de 70.000 m3 près du
stade Fallon. Nous en sommes encore,
pour ces derniers, au stade de la prospection topographique car la difficulté est de
trouver le site adéquat d'un point de vue
hydrique. D'un point de vue immobilier,
ce n'est pas un souci car la surface audessus d'un bassin reste constructible.
L’entreprise au quotidien
A la place Flagey, par exemple, les autorités communales ont demandé la
construction d'un parking souterrain
au-dessus du bassin (c'était l'occasion,
vu les travaux en cours et la difficulté que
ce type de chantier pose au commerce
local). La place Flagey, c'est donc 1,50m
de terre pour les plantations, un parking
et… un immense espace vide – tant qu'il
ne pleut pas! – sous le tout.
Comment décidez-vous de l'emplacement d'un bassin ?
A quel point vos activités soutiennent-elles l'emploi et l'économie bruxelloise ?
Nous participons à l’Alliance Emploi
Environnement. La question de l'emploi
est donc centrale dans ce cadre. La SBGE,
à ce jour, ne compte que 15 personnes car,
jusqu'à présent, nous faisions essentiellement de la gestion de contrats. Mais nous
allons constituer nos propres équipes
pour exploiter nous-mêmes la station
d’épuration Sud. Pourquoi ? Car ce grand
projet de mise à niveau (72 millions d'euros !) nous offre l'occasion de former un
personnel propre. Nous allons, en effet,
utiliser une technique dite membranaire
qui permet d'obtenir une eau de rejet de
très grande qualité, bien supérieure aux
normes édictées par l'Europe. Nous étudions la possibilité de fournir cette eau,
dite « de re-use » aux entreprises pour un
usage industriel.
Notre développement va donc créer de
l'emploi et de nouvelles compétences.
Cela se justifie d'autant plus qu'en 2027, le
contrat de concession de la station Nord
arrivera à échéance et que là aussi, nous
reprendrons l’exploitation de la station
(Aquiris, filiale du groupe Veolia est
l'exploitant actuel). Il y aura donc augmentation très sensible de nos effectifs.
Erratum
Concernant l'emploi de personnel peu
qualifié, abondant à Bruxelles, il sera certainement boosté par nos projets d'investissements des prochaines années, qui
porteront sur plus de 150 millions d'euros, ce qui signifie que de l'emploi sera
créé. Nous avons d'ailleurs informé les
membres de BECI et de la Confédération
de la Construction de l'ampleur de nos
projets pour que les entrepreneurs s'y
préparent. Par ailleurs le jeu de la concurrence a fait que l'adjudicataire pour les
travaux de rénovation de la station Sud
soit Bruxellois !
de la station Nord étaient claires et
les premiers cahiers de charge pour la
station Sud étaient écrits. La directive
européenne Eaux Résiduaires Urbaines
n'est sortie qu'en 91, transposée en droit
bruxellois en 1994. Bref, nous avons fait
pas mal de choses en très peu de temps,
sachant qu'une station nécessite aussi de
gros travaux d'infrastructures, comme,
par exemple la pose de ce collecteur d'un
diamètre de 1,60 à 2,50 m, placé à 10 m
sous terre depuis la place Sainctelette
jusqu'à la station Nord, dans un sous-sol
passablement encombré !
Dans « Alliance Emploi Environnement », il y a « environnement »;
finalement, c'est ça votre core business.
100 % des eaux collectées sont aujourd'hui traitées pour la vallée de la
Senne, soit près de 1.900.000 habitants
concernés, car on dépasse le cadre de
la Région bruxelloise quand on parle
d'environnement. Notons enfin que
nous proposerons aussi, comme je vous
l’ai dit précédemment, une eau de re-use,
soit une eau purifiée mais non potable
et surtout beaucoup moins chère et que
nous fournissons aux entreprises pour
leur besoins industriels ; et que nous
produisons du méthane au départ de
nos stations, ce qui participe aussi à la
protection de l'environnement.
Concernant l'environnement, nous
sommes performants : jusqu'en 2000,
toutes les eaux usées allaient directement dans la Senne… Pas besoin de vous
dire que la rivière était dans un état de
pollution catastrophique ; aujourd'hui,
nous lui avons redonné vie. L'impact sur
l'Escaut est également spectaculaire, surtout depuis 2006 avec la mise en service
de la station Nord. Nous satisfaisons aux
obligations européennes mais ce n'est
pas l'Europe qui a été le moteur de notre
action. En effet, la Région a été créée en
89 : à cette date, les idées de création
Didier Dekeyser
Une erreur s’est glissée dans l’article « L'immobilier autrement », en page 66 de notre édition de septembre. Le courtier immobilier Jones Lang LaSalle est effectivement intervenu dans la transaction relative à la location de l’immeuble Gateway à Deloitte,
futur occupant des lieux, mais en tant que conseiller immobilier pour les développeurs de ce projet c’est-à-dire les entreprises
Codic et Immobel, et non pour Deloitte.
41
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
Ce qui est plus important que le lieu du
bassin, c'est l'endroit où on installe la
lame déversante, c'est-à-dire le point où
l'on va capter l'excédent de volume d’eau.
Le bassin doit être proche de cette lame,
mais il y a une certaine souplesse dans
le choix de son emplacement.
L’entreprise au quotidien
Indemnités forfaitaires et remboursement de frais propres à
l'employeur
Protégez votre entreprise contre les risques
La question du remboursement des frais professionnels est un sujet sensible, tant pour les administrations
fiscales et sociales, qui recherchent les rémunérations « cachées » (frais non justifiés ou déraisonnables),
que pour les entreprises, désireuses d’établir un système de remboursement efficace, prévisible, contrôlable
et non contestable.
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
42
Les orateurs du séminaire organize chez BECI : Laurence Debart et Jonathan Ketelaers.
L
a méthode du remboursement
forfaitaire présente des avantages
non négligeables par rapport au
remboursement sur la base de justificatifs, essentiellement en termes de prévisions budgétaires et d’allégement de la
gestion administrative, ce qui explique
qu’elle soit depuis longtemps une pratique extrêmement répandue auprès des
entreprises présentes en Belgique.
Les autorités fiscales et sociales,
conscientes de cet état de fait, font une
priorité, et ce depuis plusieurs années,
des rémunérations dissimulées sous couvert de remboursements de frais. Dans
la ligne de mire : les doubles remboursements, les remboursements forfaitaires
excessifs et la prise en charge des frais à
titre de dépenses professionnelles dans
le chef de l’entreprise. À la sortie : un
risque très élevé de requalification des
montants remboursés en rémunération
imposable et soumise aux cotisations de
sécurité sociale ; la facture pouvant se
trouver encore alourdie par les intérêts
de retard et autres pénalités.
Comment protéger votre entreprise contre ces risques ?
Tout d’abord, en mettant au point, au
sein de votre entreprise, une politique
raisonnable, structurée et justifiée de
remboursement de frais. La politique
de remboursement de frais (sur la base
de justificatifs) doit être revue en même
temps que la mise en place de remboursements forfaitaires, afin d’assurer que
les deux types de remboursements ne
sont pas redondants.
Ensuite, en classifiant votre personnel
selon les types de fonctions occupées, et
les frais qui y sont afférents (ainsi, une
fonction commerciale aura en principe
plus de frais liés à la représentation, alors
que d’autres fonctions, plus internes, feront beaucoup plus usage d’un bureau
à domicile).
Enfin, en soumettant une demande d’accord préalable auprès des autorités fiscales quant aux montants à rembourser.
Bien qu’il ne soit pas le seul compétent
en la matière, le Service des Décisions Anticipées (SDA) du Service Public Fédéral
Finances est l’autorité la plus largement
connue pour sa compétence à rendre des
décisions sur les montants que les entreprises sont autorisées à rembourser forfaitairement à leurs dirigeants et leurs
employés, pour certains types de frais
professionnels.
Que recouvre exactement la notion
de « frais propres à l’employeur » ?
Parfois nébuleuse à appréhender, la notion de « frais propres à l’employeur »
englobe l’ensemble des dépenses sup-
L’entreprise au quotidien
portées par les travailleurs mais qui
sont effectuées dans le cadre de leur
activité professionnelle, et qui doivent
donc, in fine, être prises en charge par
l’employeur.
Cette notion est donc très large et recouvre une grande variété de dépenses
à caractère professionnel. De nombreux
types de frais différents peuvent faire
l’objet d’un remboursement forfaitaire. Il
s’agit généralement de petites dépenses
récurrentes dont il est parfois difficile de
justifier le montant et la réalité.
Quels sont les avantages de bénéficier d’un accord quant à ces indemnités ?
L’avantage fondamental d’un accord
avec l’administration sur les montants
des indemnités réside dans la sécurité
juridique qu’offre un tel accord.
Pour une durée déterminée et expressément mentionnée (généralement pas
plus de 5 ans), l’administration fiscale est
en effet liée par l’accord qu’elle octroie,
ce qui offre aux entreprises l’assurance
que le fisc ne contestera par exemple pas
la déductibilité fiscale de ces indemnités
pour la société, ou ne requalifiera pas les
montants payés en rémunération (imposable).
Malgré ses nombreux avantages, un
accord sur un tel système de remboursement forfaitaire présente tout de même
une faille, et de taille : il n’est pas contraignant pour les autorités de sécurité sociale. Il n’existe en effet pas de service
comparable au SDA au sein de l’ONSS ou
de l’INASTI, et aucune procédure formelle
ne permet d’obtenir les mêmes garanties
Laurence Debart
Senior Tax Manager
Deloitte - Global Employer Services
02/600.61.26
[email protected]
que celles résultant d’un accord avec le
fisc. Par ailleurs, les montants acceptés
par l’ONSS, publiés dans les Instructions
aux Employeurs, ne correspondent pas
nécessairement aux montants acceptés
par les autorités fiscales.
En pratique cependant, il est plutôt rare
que les autorités sociales contestent les
indemnités dont le caractère de frais
propres à l’employeur a été formellement
validé par les autorités fiscales, pour autant que les montants remboursés se rapprochent de ceux acceptés généralement
par l’ONSS. Dans certains dossiers, l’on a
même vu le contrôleur social contester la
qualification de remboursement de frais
propres à l’employeur suite à l’absence
d’un tel accord fiscal.
À combien peuvent s’élever ces indemnités forfaitaires mensuelles ?
Les indemnités versées par votre entreprise doivent bien entendu refléter, le
plus fidèlement possible, les dépenses
dont elles constituent le remboursement.
Le montant des indemnités est par conséquent étroitement lié à la définition précise des frais correspondants. De plus, le
type et le montant des frais remboursés
doivent être adaptés en tenant compte
de la fonction des différents membres
du personnel concernés.
Les conseillers fiscaux de Deloitte ont rassemblé plus d’une centaine de décisions
rendues en la matière par les autorités
fiscales au cours des 5 dernières années.
Il en est résulté un outil très pratique, le
« Representation Allowance Compass »,
qui permet aux entreprises d’évaluer de
manière assez précise les montants généralement attribués par secteur d’activité,
en fonction des catégories de fonctions.
Consultez notre site internet www.
deloitte.com ; services « Tax » ; « Global
employer services ».
Envie d’en savoir plus ?
Les indemnités forfaitaires présentent
à coup sûr des avantages déterminants
qui ont déjà convaincu un grand nombre
d’employeurs en Belgique. Il ne s’agit
cependant pas toujours d’un exercice
aisé et une entreprise prudente prendra
soin de se faire conseiller et assister afin
d’accomplir l’objectif qu’elle poursuit :
se doter des meilleurs outils de fonctionnement interne et assurer ainsi sa
compétitivité dans son secteur d’activité.
Tous ces éléments, et d’autres encore, ont
été discutés lors du séminaire BECI du
mardi 26 novembre animé par les spécialistes de Deloitte et Laga. N’hésitez
pas à nous contacter si vous souhaitez
plus d’information à ce sujet.
Jonathan Ketelaers
Avocat
Laga – Employment Pensions & Benefits
02/800.70.99
[email protected]
43
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
Les catégories le plus souvent rencontrées dans les accords avec l’administration fiscale sont les frais de bureau à
domicile, les frais de communication, les
petits frais liés à l’usage d’un véhicule
de société, les frais de représentation
stricto sensu, les libéralités, les frais de
documentation professionnelle, etc.
L’entreprise au quotidien
Info Law Square
A vos marques, prêts, payez !
Les retards de paiement atteignent des niveaux record, et un quart des faillites sera causé par des paiements tardifs. En vue de fidéliser leur clientèle, nombreux fournisseurs n’hésitent pas à accorder des délais
de paiement longs, alors que par ailleurs le manque de financement externe et les soucis de trésorerie
devraient les forcer à être plus stricts. Cette opposition affecte principalement les petits fournisseurs face
à des clients puissants.
A
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
44
vec sa Directive 2011/7 du 16
février 2011, l’Europe a essayé
d’endiguer les retards de paiement structurels affectant les PME. Les
États Membres devaient la transposer
pour le 16 mars 2013. Sans surprise, la
Belgique n’a pas respecté ce délai. Le
projet de loi modificatif de la loi du 2
août 2002 sur la lutte contre les retards
de paiement a déjà été approuvé mais
n’a pas encore été promulgué. D’autres
pays comme les Pays-Bas, l’Espagne ou
l’Italie sont dans les temps. La France
avait même précédé l’Europe sur ce
terrain avec sa stricte Loi de Modernisation de l’Economie de 2008, qui
prévoit des délais très raccourcis et des
amendes pénales, ce qui n’a pas manqué d’engendrer une certaine crainte
auprès de nombreux clients/fournisseurs belges d’entreprises françaises.
Par contre, un autre partenaire commercial important, l’Allemagne, est à la
traîne en raison du fait que la moyenne
des délais de paiement y est plus courte
que le minimum européen, et qu’elle
craint donc un allongement généralisé
des délais.
La Belgique a mis la barre plus ou moins
au niveau du standard minimum et
s’est donc montrée moins ambitieuse.
Alors que, par le passé, fournisseurs et
clients étaient assez libres de fixer les
délais de paiement dans leurs conditions de vente, cette liberté est maintenant plus strictement réglementée.
Dans le cas de transactions entre pouvoirs publics et entreprises, le paiement
doit intervenir dans les 30 jours civils à
compter de la réception de la facture
par l‘Etat, ou à compter de la réception
des fournitures ou services si la date de
réception de la facture est incertaine.
Ce délai peut être prolongé contractuellement sans pouvoir dépasser un maxi-
Pierre Quéritet
Rachid El Abr
mum absolu de 60 jours civils, et pour
autant qu’il soit objectivement justifié
par la nature particulière du contrat.
conditions de vente, de délais de paiement inférieurs à 30 jours ou de taux
d’intérêt supérieurs.
S’il s’agit d’une transaction entre entreprises, le délai de paiement est de 30
jours civils, si rien n’a été prévu dans le
contrat. Pour autant qu’on ne soit pas
en face d’une clause qui créerait un
déséquilibre manifeste au détriment
du fournisseur, les parties pourront
convenir de délais plus longs en tenant
compte, par exemple, d’usages commerciaux du secteur en question.
Une telle initiative législative ne peut
être qu’applaudie mais ne représente
qu’une goutte d’eau dans l’océan. En effet s’il n’est pas possible de donner un
contenu concret à des termes vagues
comme « manifestement abusif » ou
« de nature objective », ces derniers
risquent d’être sources d’échappatoires.
Il ne serait pas étonnant que les gros clients continuent de profiter de leur position dominante pour faire en sorte que
la réduction des délais reste l’exception.
Les nouveaux délais raccourcis pourraient, par exemple, poser problème
dans des secteurs avec un long délai
entre l’achat auprès d’un fournisseur et
la revente à un client final. En tous cas,
on ne peut qu’inciter les entrepreneurs
à vérifier d’urgence le texte de leurs
conditions générales et à être attentifs
dans les transactions transfrontalières
en raison du fait que certaines législations étrangères pourraient être plus
sévères encore.
Pierre Queritet et Rachid El Abr
Law Square
Le taux des intérêts de retard auxquels
a droit le fournisseur impayé sans mise
en demeure est porté au niveau du taux
d’intérêt de la BCE, augmenté de 8 % et
arrondi au demi-pourcent supérieur,
sans oublier une indemnité forfaitaire
de 40 € pour couvrir les frais de recouvrement.
Là où nécessaire, des exceptions au
délai standard seront tolérées, pour
autant qu’elles soient justifiées par des
raisons objectives pour éviter tout arbitraire. Les parties pourront donc encore convenir, par exemple dans leurs
Beci et Gopress vous invitent au workshop :
Comment faire fructifier votre business
grâce à un outil de monitoring de la presse ?
Filtrer efficacement le flux d’information vous
donne une longueur d’avance dans le monde des
affaires.
Gopress vous aide à filtrer de manière instantanée
plus de 28 millions d'articles provenant des journaux, des magazines, des sites d’information et des
Tweets des journalistes.
Via www.gopress.be soyez quotidiennement averti
des articles parus sur votre société, votre secteur ou
tout autre sujet qui vous intéresse et faites profit
de cette information en réagissant sur les réseaux
sociaux.
Inscrivez-vous maintenant au workshop et/ou demandez une semaine de test gratuit sans engagement.
Les membres Beci bénéficient également d’un tarif
avantageux exclusif.
Innovating Digital Content
◗ Quand ?
Le 16 janvier de 9 h à 10h 30
◗ Où ?
Beci - 500 Avenue Louise, 1050 Bruxelles
◗ Inscription et Infos:
[email protected] - 02 740 09 72
Retrouvez dès janvier votre magazine Entreprendre sur Gopress depuis
votre smartphone, tablette ou ordinateur.
L’entreprise au quotidien
Management
À la recherche du manager belge
Quel avenir pour les managers belges à l’international ? Telle est la question à laquelle a voulu répondre la
Vlerick Business School, au travers d’une étude menée en collaboration avec Norman Broadbent et Galaxis.
Conclusion : la Belgian touch existe et elle est appréciée des grandes entreprises internationales… mais nos
compatriotes devront batailler ferme pour rester au top.
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
46
De gauche à droite : Luc Bertrand (AvH), Paul Buysse (Bekaert) et Jacques Rogge (CIO), trois des managers belges interrogés dans le cadre de l’étude.
L
es récentes nominations de CEO
« non belges » à la tête de nos
fleurons internationaux que sont
Delhaize et Bekaert semblent indiquer
une perte de vitesse du « management
à la belge ». Mais au fait, existe-t-il
une approche belge du management ?
Si oui, qu’est ce qui la caractérise et
y a-t-il un avenir pour les dirigeants
belges ? Pour le savoir, Vlerick, Norman
Broadbent et Galaxis ont interrogé une
trentaine de top managers et dirigeants
d’entreprises, dont Adrienne Axler (Sodexo), Luc Bertrand (AvH), Paul Buysse
(Bekaert), Gottfried Leibbrandt (Swift)
ou encore Jacques Rogge (ex-président
du CIO).
Première observation : il est toujours
délicat d’attribuer des qualités (ou des
défauts) intrinsèques à un groupe de
population sans tomber dans le cliché. Deuxième observation : dans un
monde globalisé, les entreprises se
soucient bien peu de nommer des managers belges, tchèques ou mexicains,
pour autant qu’ils soient compétents.
Cela étant dit, les interviewés semblent
malgré tout s’accorder sur la réalité
d’un « management à la belge », auquel
seraient associés certaines compétences et certains comportements que
l’étude classe en quatre groupes.
Rassembleur, multilingue, pragmatique… et modeste !
Tout d’abord, on prête aux managers
belges des qualités humaines qui leur
permettent de rassembler les gens,
résoudre les conflits et trouver des
compromis – avec l’inconvénient de
paraître parfois trop conciliants. Ils
feraient aussi preuve de loyauté ainsi
que d’une certaine aisance à s’adapter
aux différentes cultures, mais aussi à
migrer d’une entreprise ou d’un marché à l’autre.
La « culture belge » qui a produit nos
managers serait par ailleurs caractérisée par un bon niveau d’éducation,
une aptitude au multilinguisme et une
mobilité aisée – quoique sur ce point,
l’avis des CEO internationaux diverge :
les Belges, avec leur fameuse « brique
dans le ventre », ne seraient pas les plus
enthousiastes à s’expatrier avec leur
famille. En outre, plusieurs interviewés
relèvent que l’éducation « à la belge »
encourage plutôt l’assiduité au travail
que l’initiative ou la prise de risque – ce
qui peut être un désavantage.
Nos compatriotes seraient aussi appréciés pour leur efficacité, leur pragmatisme, leur caractère méticuleux et
consciencieux, garantissant que les
projets soient effectivement menés
à bien. Revers de la médaille : s’ils excellent dans la mise en œuvre, il leur
manquerait parfois la capacité à développer une vision, à penser « grand format ».
Enfin, le Belge adopterait volontiers un
« profil bas » qui peut être diversement
apprécié : loué pour sa modestie et sa
neutralité, on peut parfois lui reprocher
de manquer de dynamisme ou de sens
de l’urgence. Toujours selon les interviewés, ces traits seraient communs
L’entreprise au quotidien
aux managers belges néerlandophones
et francophones, et les distingueraient
des managers néerlandais ou français.
Mais l’enquête reflète-t-elle bien la perception que l’on a des managers belges
dans les entreprises internationales, ou
plutôt la perception que les Belges ont
d’eux-mêmes ? Un peu des deux, sans
doute, vu le profil du panel interrogé.
« Si vous le pouvez, quittez la Belgique »
Reste la principale question de l’étude :
quel est l’avenir des managers belges
dans les entreprises internationales ?
Les auteurs observent que certaines
qualités prêtées aux Belges – et notamment le multilinguisme – sont de
mieux en mieux partagées à l’international et ne constituent plus forcément
un avantage compétitif. Par ailleurs,
ces dernières années, des groupes internationaux qui avaient leur siège en
Belgique l’ont déplacé ailleurs, ce qui a
réduit les opportunités de carrière des
jeunes managers belges.
Pour que ceux-ci conservent toutes
leurs chances, certains interviewés
suggèrent aux décideurs politiques
d’adapter notre système d’enseignement, en favorisant davantage les
échanges internationaux et les compétences sociales. Leur conseil à ceux qui
voudraient se lancer dans la carrière :
débutez dans une multinationale plutôt que dans une PME. La multinationale est mieux structurée pour accompagner les jeunes talents ; vous y serez
confronté à un éventail plus large de
méthodes de management et elle offre
davantage de possibilités d’expatriation. L’expérience internationale reste
un facteur de réussite déterminant.
Comme l’a dit l’un des CEO : « Si vous
pouvez quitter la Belgique, courez ! »
Emmanuel Robert
Compétences des managers belges
Here Now & Management est une jeune société montoise qui a développé 4UP : un outil en ligne d’analyse
et de gestion des compétences en management, à partir d’un questionnaire détaillé. De mars à juin, plusieurs
centaines de managers belges francophones se sont prêtés au jeu, pour établir le premier « baromètre des
compétences ».
A
u cœur de l’exercice, cette
question : l’offre de formation
proposée aux managers correspond-t-elle à leurs besoins ? Quand il
s’agit d’évaluer le niveau global de leurs
compétences, les managers s’accordent
une cote de 5,9/10 – ce qui n’est guère
complaisant. L’évaluation varie en
fonction des cinq grands domaines de
management examinés ; par ordre de
cotation décroissant : management de
soi au travail (6,30) ; management des
informations de stratégie (6,10) ; des
relations et réseaux (6,08) ; des tâches
et travaux (5,84) et enfin des personnes
et des équipes (5,40). C’est donc ce dernier domaine qui se révèle le plus problématique.
Si l’on passe du global au détail, les résultats se révèlent paradoxaux. En effet,
les managers qui se considèrent relativement compétents dans un domaine
d’action (par exemple : « évaluer les collaborateurs », avec une cote de 5,56/10),
s’avèrent beaucoup moins sûrs d’eux
quand il s’agit de mettre en œuvre
cette compétence dans des actions plus
précises (la cote tombe à 3,41/10 quand
il s’agit d’« évaluer les compétences
d’une personne »). Dans ce domaine
de la gestion des personnes, on relève
une série d’actions dont le niveau est
inférieur à 4/10 et que l’on peut répartir en deux groupes : d’une part, les
actions moins fréquentes (« gérer une
personne difficile au travail » ; « recadrer une personne ») ; d’autre part, les
actions qui réclament la maîtrise d’une
méthodologie (« mener un entretien
d’évaluation des compétences »). Bref,
la mise en œuvre des savoirs semble
problématique.
Here Now & Management met ce résultat en relation avec le fait que, selon
le learning indicator de Kluwer, trois
quarts des supérieurs hiérarchiques
ont développé leurs compétences « sur
le tas ». Et d’en conclure une certaine
inadéquation entre les besoins réels en
formation et la pratique : les investissements en formation se concentrent
sur les domaines du leadership, du management, de la gestion d’entreprise
– bref, du management dans son sens
général – pour 34,3 à 54,6 %, alors que
l’effort devrait porter davantage sur des
domaines ciblés et des actions précises.
4UP : un outil
d’analyse factuelle
4UP est un outil universel qui permet au
gestionnaire RH d’évaluer et de gérer les
compétences des managers, mais aussi
de créer des plans de formation ciblés sur
les besoins réels. Conçu pour automatiser l’analyse des besoins de formation,
4UP est basé sur un questionnaire d’environ 500 questions, à remplir en ligne, qui
fournit un profil de compétence.
Le modèle est découpé en cinq domaines
d’activité du manager (opération, information, people, network, soi au travail) et
regroupe 51 compétences managériales,
chacune divisée en actions à développer
(actions au travail observables et mesurables).
Plus d’info : www.4up-rh.com
47
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
Baromètre 4UP : un besoin de formation en
gestion RH
L’entreprise au quotidien
Impression of a Brit
The different ways Europeans do business
National cultures inevitably influence the way people do business, although the differences are often
nuanced. For a start, the cultures of northern and northwestern Europe tend to be issue-focused or taskoriented, while those of southern and eastern Europe focus more on relationships.
UA has a profound effect on the way different European peoples behave in comparable situations. The English and Irish
in particular, as people who have never
experienced the securising environment
of Roman Law (they have the relatively
unstructured system of Common Law to
guide them), are much more open and
uninhibited in responding to an issue or
challenge than their neighbours on the
Continent.
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
48
B
eing human, the people of all the
European cultures work on their
business connections – an understandable strategy for the tough process of earning a living. So some degree
of ‘chronyism’ is evident everywhere.
But the principle of “you scratch my
back, I’ll scratch yours” is most evident
in southern Europe where they have a
word for it : clientelismo for the Italians,
enchufe for the Spanish, and rousfeti for
the Greeks.
Even the relatively puritanical countries
of northern Europe - the Netherlands or
Sweden - tacitly accept exploiting relationships as a fact of life. The relatively
small size of their communities (often
well under ten million people) means
that the elite in social and political life
know most of their equals.
The Dutch social psychologist Geert Hofstede identified a number of what he
called ‘dimensions’, notably Uncertainty
Avoidance (UA). People with weak UA,
like the Greeks and the Portuguese, feel
threatened by unsure and ambiguous
situations : this reflects the codification
effects of Roman Law, where everything
you could not do was stated unequivocally in a 'book of rules'.
Allied to this is another dimension identified by Hofstede : Power Distance (PD),
namely tolerance of, and respect for,
hierarchy. This is highly developed in
an elitist culture like France and least
developed in traditionally democratic
cultures like the Nordic countries, the
Netherlands and to some extent Britain.
A good example of how tolerance of ambiguity (UA) and sense of hierarchy (PD)
can influence the way people behave in
business is provided by the case of an
Anglo-Belgian joint venture I was asked
to advise on. The partners were involved
in the design and construction of an international energy supply project. In implementing the project, the Belgian side
adhered rigidly to the technical specifications whereas the British suggested
options to provide a comparable or superior solution at less cost. The Belgian
partner, however, refused to consider
any of these options.
On another issue – the potential risk to a
community living close to a key part of
the project – the Belgian side referred to
the existing legislation, while the British
examined the real issues involved and
proposed measures that exceeded the
legal limit. In short, the Belgian partner
observed the letter of the law, while the
British interpreted the spirit of the law.
The little differences (the ‘Nerve
Ends’)
A number of factors are crucial in the
development of good business relationships across frontiers. The first of these
‘Nerve Ends’ is interpretation of time.
Some of us Europeans, particularly the
Germans and the Swedes, are long-termist, i.e. prepared to put long-term aims
before short-term gain. Others like the
British and the Italians tend, for different reasons, to be short-termist.
Also, to use a phrase coined by the American anthropologist Edward Hall, northerners are generally 'monochronic', doing things one at a time and often in a
sequential or linear way. Southerners, by
contrast, tend to be 'polychronic', which
means they can happily jump from one
thing to another in any sequence and
will cheerfully tolerate interruptions.
For Anglo-Saxons, Nordics and to some
extent Germanics, 'time is money'. Latins, on the other hand, will dedicate
whatever time is necessary to discussing
the issues and getting the job done – deriving as much pleasure from the process of decision-making, because it is a
relationship-focused experience, as from
the decision itself.
The second Nerve End to be aware of is
other people's attitudes to authority and
hierarchy, which I have already alluded
to above : in business confrontations, be
sure to understand the 'pecking order' of
the other side.
A third Nerve End is how people share
and use information. Latins, poorly motivated by the concept of 'time is money',
are likely to put much more emphasis on
another concept, 'information is power'.
So your assumption that your partners
will exploit the information you give
them and share it with their associates
may well be ill-founded.
Related to this is a fourth issue, namely
how and in what ways will your foreign
partners communicate with you. The
French don't particularly like putting
things in writing. The Finns rarely use
anything but e-mail or a mobile phone...
Yet another Nerve End is differences
in how people communicate. The Nor-
L’entreprise au quotidien
Finally, there is the Nerve End of the personal-professional interface. Keep the
two well apart - until your foreign host
makes the first move. Then accept with
grace and gratitude.
The big issues (the 'Crunch Points')
Management styles can differ enormously between countries and cultures.
Traditionally there are at least three major schools of thought : those who think
that a good manager is there to take the
decisions (e.g. France), those who think
that a good manager consults his or her
team on everything (e.g. Britain), and
those who think a good manager should
master his subject better than the people
below him (e.g. Germany).
The second Crunch Point in international business is the creation of effective
multicultural teams. Most management
specialists hold to the belief that multicultural teams perform either much better or much worse than monocultural
ones! The deciding factor has to be the
care taken in both composing and motivating a multicultural team, and the
time allowed for the chemistry to work.
Provided everyone wins a rightful place
and voice in the team, then everyone
'brings something to the party'.
Many cultures, with a historical preference for a particular type of education
or professional activity, provide a particularly high standard of competence in
their chosen domain. The English with
their liberal education make good human resources people, while the Scots
are famous for their accountants. The
Italians, with their sense of the aesthetic, are great designers and marketing
experts. The French demonstrate a sense
of strategy, while the Germans make
excellent mechanical engineers. International organisations can exploit such
predispositions to their advantage.
A third Crunch Point in international
business is the intercultural implications of negotiation. Negotiating between people of the same culture is difficult enough. How much more difficult it
can be when the two parties come from
different cultures, with different mother-tongues, different priorities and value
systems! This applies as much within
Europe as outside.
Nordics tend to come to the negotiating
table in a spirit of "this is what we want,
take it or leave it". Russians regard compromise as a sign of weakness. Southern
Europeans are more inclined to think
"if he asks for ten, he means eight and
he wants six. So it's worth four. Offer
two." The French are strongly influenced by whether or not they like the
other party – a factor known as Interpersonal Attraction (IA) – and will often
tend to approach the issue in a circular
fashion. Their next-door neighbours the
Germans, on the other hand, manage to
factor out the IA effect to a large extent
and approach the issue in a linear, even
rigidly sequential, manner. The Norwegians tend to be vague, while the Greeks
can be infuriatingly meticulous.
When it comes to simple buying/selling negotiations, all European cultures
subconsciously view the seller as subordinate to the buyer. But, beyond that,
negotiating patterns differ. The French
and British both tend to use the bridgebuilding or Problem-Solving Approach
(PSA) : the Germans, on the other hand,
generally use a different approach
which sociologists call Distributive Bargaining (carrot-and-stick, or concessionappeal-concession-appeal).
Many foreigners say that the Germans
are by far the toughest negotiators of all
the Europeans. Humour and small talk
don't enter into it because business is... a
serious business!
Richard Hill
49
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
dics tend to avoid interrupting whereas
many Italians indulge in relentless ‘conversational overlap’. The Finns are comfortable with the kind of silence that
would drive a Frenchman mad. Major
contracts have been lost just because of
this simple difference…
L’entreprise au quotidien
N-POWERMENT
Lindemans et Just Ice remportent le
N-powerment Award
Afin d’attirer l’attention des entreprises sur l’impact des journaux, BECI a lancé le défi N-powerment en
collaboration avec Newspaperwork : les candidats devaient préparer un dossier expliquant pourquoi ils
avaient besoin d’une campagne dans les journaux en soutien de leur croissance. Le prix ? Une campagne
de communication d’une valeur de 2 millions d’euros dans tous les journaux belges ! Verdict : il y a non pas
un gagnant, mais deux ! Lindemans et Just Ice remportent ex aequo le N-powerment Award 2013.
Faro Lindemans
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
50
Le Faro – l’une des plus anciennes bières
au monde – existait déjà à l’époque
de Bruegel. S’inspirant d’une vieille
recette, Lindemans, une brasserie familiale totalement indépendante, a relancé la production du Faro en 1978 et la
poursuit encore de nos jours. À l’heure
actuelle, le Faro représente 0,03 % de la
production brassicole belge. Cette bière
possède un potentiel de croissance
incroyable et c’est précisément pour
libérer ce potentiel que Lindemans a
introduit un dossier de participation.
Elle souhaite inciter les nouveaux amateurs de bières, et ceux qui ne font pas
partie du public cible habituel du Faro,
à le redécouvrir au moyen d’une campagne publicitaire percutante.
Just Ice : Ice Crime
Just Ice est une jeune entreprise belge
qui fabrique une glace de qualité baptisée Ice Crime, dans laquelle le sucre est
remplacé par de la stévia. Fidèle à son
slogan « Wow, they killed the sugar »,
Just Ice propose une glace moins calorique et par conséquent meilleure pour
la santé. Grâce à sa recette unique et
à son packaging vert qui ne passe pas
inaperçu, la marque a réussi à se frayer
un chemin jusque dans les rayons de
Delhaize. Elle négocie actuellement de
nouveaux accords avec d’autres détaillants. Ice Crime a été lancée par le biais
des « owned medias » et des « earned
medias ». Une campagne dans les journaux pourrait faire connaître le produit
à de nouveaux clients. Ces deux dossiers méritaient de remporter une campagne nationale dans les journaux. Le
jury a été convaincu entre autres par
la définition très claire des objectifs de
communication et de marketing des
deux finalistes. Du côté de Just Ice, la
campagne devrait permettre de donner un sérieux coup de pouce à la notoriété de la nouvelle marque Ice Crime
et d’informer les amateurs que cette
glace à la stévia est en vente dans leur
quartier. Pour sa part, Lindemans envisage un ambitieux plan de relance
d’une marque qui fait déjà partie du
patrimoine national. Les deux campagnes répondent en tous points aux
critères préétablis du défi N-powerment : le lancement d’un produit par
une entreprise belge, avec un impact à
l’échelon national, qui est susceptible
d’intéresser des millions de lecteurs de
journaux.
L’entreprise au quotidien
Starter
Belgium is best :
des produits artisanaux et locaux
Mariage d’une épicerie fine et d’un espace de restauration, Belgium is Best propose depuis avril de cette
année un très large choix de produits alimentaires artisanaux belges. Une offre diversifiée qui a pour objectif
de promouvoir et de faire découvrir le savoir-faire de petits producteurs absents des circuits traditionnels
de la grande distribution.
C
« Finalement, cela a été relativement
vite », confie Arnaud Dessart. « Ce qui
nous différencie est que nous cuisinons
les produits que nous proposons à la
vente. Ce sont des produits 100 % belges
qui proviennent de petits artisans et qui
ne se retrouvent pas dans la grande distribution. » À l’exception de savons, les
produits sont exclusivement alimentaires et composent une large palette
de goûts avec des fromages, salaisons,
biscuits, épices, confitures, jus de fruits,
alcools, vins, bières, chocolats, sauces,
etc. « Nous privilégions les produits artisanaux de qualité », poursuit-il. « Régulièrement, notre carte s’enrichit de nouveautés. Depuis que nous avons pénétré
le cercle des artisans, nous découvrons
sans cesse de nouveaux producteurs. Les
Belges n’imaginent pas la diversité du
terroir local. »
51
Arnaud Dessart et Nicolas Wibaut, les cofondateurs de Belgium is Best.
« Travaillez avec un conseiller en
subsides »
Basé à Fort Jaco, à Uccle, Belgium is
Best occupe un espace complètement
remodelé qui permet aux clients de découvrir les produits tant sur les rayons
que dans leur assiette. Un espace qui
dispose d’une belle terrasse ainsi que
d’un étage avec une décoration soignée
et originale ; l’accent ayant été mis
notamment sur l’éclairage afin que le
magasin soit mis en évidence. « Nous
avons collaboré avec un conseiller en
subsides qui nous a permis de bénéficier
d’aides conséquentes afin de réaliser ces
travaux. Si je peux donner un conseil
aux entrepreneurs qui se lancent, c’est de
travailler avec un conseiller en subsides
car on a vraiment tout à y gagner. »
Belgium is Best est ouvert tous les jours
de la semaine, à l’exception du lundi,
et organise de nombreux événements
tels que des barbecues ou des brunchs.
Outre le restaurant et le magasin, l’enseigne propose également un service
traiteur ainsi qu’un service livraison.
Enfin, elle a également une offre sur
mesure de paniers cadeaux. Autant
de services qu’elle entend développer
auprès des entreprises. « Actuellement,
nous livrons à proximité de Fort Jaco
mais nous souhaitons dans les mois qui
viennent nous étendre et en fonction
des résultats ouvrir encore un ou deux
magasins à Bruxelles avant d’étendre
le concept à d’autres villes belges », souligne Arnaud Dessart.
La jeune entreprise bruxelloise s’inscrit dans une tendance – le retour à
des produits locaux et de saison – qui
se développe de plus en plus. Pour
preuve, de plus en plus d’enseignes
de la grande distribution mettent des
produits belges à l’honneur et l’on ne
devrait guère tarder à voir apparaître
prochainement des rayons essentiellement garnis de productions locales.
Afin de conserver leur spécificité, les
deux fondateurs entendent continuer
à faire découvrir des produits originaux
à leurs clients et à développer de nouveaux services et produits tels que des
paniers cadeaux confectionnés en collaboration avec d’autres magasins proposant des produits artisanaux tels que
des jouets en bois, par exemple. Avec
toujours un but : proposer le meilleur
de ce que la Belgique peut produire.
Plus d’info : www.belgiumisbest.be
Guy Van den Noortgate
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
ontrairement à ce que l’on pourrait penser, la Belgique gastronomique ne se limite pas au
chocolat, à la bière et aux gaufres. Et
c’est bien dans ce but qu’est née Belgium is Best : faire découvrir aux Belges
les richesses d’un terroir méconnu.
Avec des surprises telles qu’un ketchup
bruxellois, une mozzarella ardennaise
ou encore un vin blanc limbourgeois.
« Le vin belge est ce qui étonne le plus les
clients », précise Arnaud Dessart, cofondateur de Belgium is Best avec Nicolas
Wibaut. « Tout simplement parce qu’il
est bon. » L’idée de ce concept mêlant
épicerie fine et espace de restauration
lui trottait déjà dans la tête depuis un
moment. Fort d’une expérience dans
l’horeca, il décide de franchir le pas
en septembre de l’année dernière en
s’associant avec Nicolas Wibaut, photographe de métier. Et quelques mois
plus tard, Belgium is Best est née.
L’entreprise au quotidien
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
52
© Saskia Vanderstichele
Le conseiL resto du magazine agenda
wine in the city •••
Depuis quelque temps, vin et mets
entretiennent des liens de plus en
plus étroits. La pente naturelle qui
consiste à associer le premier aux
seconds s’est vue soulignée par une
série de nouveaux endroits. On les
appelle « caves à manger ». Le principe ? Un marchand de flacons fait
place à une ou deux tables au centre de son magasin pour permettre
aux hédonistes d’accompagner leur
bouteille préférée d’un sympathique
grignotage. Si l’idée est plaisante, on
lui reprochera une trop grande uniformité, beaucoup de cavistes se contentant de débiter quelques tranches
de saucisson ou d’ouvrir un bocal
d’olives. Pour risquer une métaphore
un peu simple, c’est comme si pour
essayer une voiture, le vendeur se
limitait à vous proposer de faire une
manœuvre dans le show-room. Il y a
là de quoi se sentir à l’étroit. À Jette,
une adresse parvient à déployer les
ailes des bouteilles qu’elle vend en
proposant des tapas mais aussi des
plats cuisinés : Wine in the City. Clot
de l’Oum, Chiroubles de chez Damien
Coquelet, Priorat Giné Giné de Xavi
Buil, cuvée Sagesse du Domaine
Gramenon… autant de bouteilles
qui allèchent le visiteur depuis les
rayonnages constituant le décor du
lieu. Lors de notre visite, on a marié
un excellent vitello tonnato (13 euro)
rehaussé de fines touches – coulis
de poivron, mayonnaise au wasabi,
câpres, roquette – avec la minéralité
iodée d’un Arbois Naturé de chez
Frédéric Lornet (26,50 euros avec le
droit de bouchon de 10 euros compris) parfaite sur la sauce au thon. Le
plat ? Cinq coquilles Saint-Jacques (18
euro) cuites à la seconde que venai-
AGENDA est le magazine des sorties à Bruxelles. Il propose un calendrier pratique,
le programme des cinémas et des articles entre autres sur les concerts, expositions,
restaurants... Procurez-vous ce magazine trilingue gratuit dans l’un des présentoirs répartis
en ville ou recevez-le avec le journal Brussel Deze Week: envoyez votre adresse à [email protected]
ent arrondir des girolles, des ravioles à la texture épaisse ainsi qu’une sauce montée au beurre blanc.
L’accord ? Un Acústic Celler 2011 (28
euros avec le droit de bouchon), soit
un blanc espagnol d’une grande pertinence, sur l’appellation Montsant,
dont les notes de fraîcheur – une
acidité racée – dialoguaient à merveille avec la rondeur globale de la
préparation.
michel verlinden
Info
34 place Reine Astrid, Jette
02-420.09.20,
www.wineinthecity.be
ma > sa 10.30 > 18.30
Pour plus de conseils resto:
agendamagazine.be
L’entreprise au quotidien
Leads Generator Program
Pour transformer les prospects en clients
De la première prise de contact jusqu’à la négociation et à la signature d’un contrat, le chemin est souvent
long et difficile pour transformer le prospect en client. L’objectif du programme Leads Generator, lancé par
BECI, est de raccourcir ce parcours, de le simplifier et de le rendre plus efficace en ciblant mieux les prospects.
Pour gagner du temps et concrétiser un maximum d’opportunités.
P
Prospects
Qualified leads
Sales opportunities
Negotiation
Customer
53
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
rospecter, c’est d’abord nouer le contact avec des
ment intéressés : la « crème de la crème ». La méthode d’anaclients potentiels. Mais comment trouver ces
lyse permet même de les classer par importance, dans l’ordre
contacts ? Les méthodes de sélection restent souvent
des contacts à prendre. L’ensemble du check-up, de la réaliimparfaites, empiriques et trop peu ciblées. Le prospecteur
sation de l’étude au debriefing, prend une demi-journée ou
se trouve alors confronté à des listes d’adresses trop longues,
une journée selon que l’on opte pour une version allégée ou
où la segmentation et la hiérarchisation font défaut et où les
approfondie.
« vrais » prospects sont bien cachés – sans parler de ceux qui
Pitching et réseautage
devraient y être mais n’y sont pas… La tâche est souvent fastiCela, c’est seulement un point de départ : il ne suffit pas de
dieuse et peu gratifiante : combien de leads pour un prospect,
posséder les bons contacts ; encore faut-il savoir les exploiet combien de prospects pour un client ? C’est l’aiguille dans
ter. Le programme Leads Generator permet à ceux qui le soula meule de foin…
haitent d’aller plus loin, moyennant des options supplémenQue diriez-vous de chercher plutôt les aiguilles dans le nécestaires. Une deuxième étape offre la possibilité de recevoir du
saire de couture ? Vos chances seraient nettement amélioconseil sur l’utilisarées ! Toutes proportion des leads, afin de
tions gardées, c’est ce
faciliter l’approche et
que propose BECI avec
d’augmenter le taux
le Leads Generator Prode conversion des
gram : un programme
prospects en clients.
« sur mesure », qui non
Comment
formuler
seulement cible prévotre message-clé en
cisément la sélection
quelques phrases permais va beaucoup plus
cutantes ? Comment
loin en accompagnant
qualifier les besoins
l’entreprise dans sa
de vos prospects ?
démarche de prospecpositionComment
tion : un outil efficace
ner vos atouts par
et modulable selon
rapport à la concurles besoins de charence ? Ces questions
cun. Grâce à sa propre
font l’objet d’ateliers
expertise et à des parde « pitching » en
tenariats avantageux,
Solution design & presentation
petits groupes, où les
BECI est en mesure
participants tiennent
de le proposer à ses
alternativement
les
membres à prix réduit.
rôles du prospect et
Cloner les prospects
du prospecteur pour
Première étape : le « check-up » commercial, réalisé avec des
s’auto-évaluer. Enfin, dans une troisième étape, BECI proconsultants spécialisés, permet de valider le plan d’action
pose de tirer parti de ses capacités de réseautage et de mise
commercial de l’entreprise. Il permet d’analyser la méthode
en relation, en facilitant les contacts directs et personnalisés
de prospection, de définir le prospect idéal puis de le « clode membre à membre, mais aussi avec des prospects. Cette
ner ». Comment ? En dressant le « portrait-robot » des meilassistance comprend aussi du conseil dans l’utilisation des
leurs clients de l’entreprise, puis en identifiant les mêmes
réseaux et des médias sociaux. L’ensemble du programme
caractéristiques dans d’autres entreprises, appartenant ou
Leads Generator constitue une approche globale et intégrée
non à d’autres secteurs. Les données analysées ne sont pas
de la prospection, où plus rien n’est laissé au hasard, où tout
seulement financières mais englobent de multiples paraest fait pour que chaque lead soit rentabilisé.
mètres tirés de banques de données croisées et de l’internet.
Résultat : une liste de contacts réduite tout au plus à quelques
Contact et information :
dizaines de prospects, vraiment intéressants et [email protected]
Beci & co
Annual Event
L’actualité BECI en photos
European Green Office
BECI accueillait le 22 novembre le colloque European Green
Office sur la transition écologique et l’éco-innovation managériale pour le secteur des bureaux. Lancé par 21 Solutions et
Groupe One, en collaboration avec le projet européen ResilieNtWEB et BECI, le projet des Bureaux Eco-responsables a
pour but de soutenir les organisations privées et publiques
souhaitant adopter des pratiques plus « vertes ». Son objectif
est de former des responsables de bureaux à la gestion environnementale de leur lieu de travail et de proposer un certain
nombre d’outils.
Afterwork à l’hôtel Métropole
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
54
Job Day ICT, le 22 novembre à Tour & Taxis
Espace membres
Espace réservé aux membres. Vous désirez parler de votre activité? Envoyez un communiqué d'une
quinzaine de lignes à [email protected] (sous réserve d'espace disponible).
Simplisso simplifie le webmarketing pour les petites et moyennes organisations
Simplisso a bien choisi son nom puisque
la société propose de simplifier le marketing en ligne. A l’origine, David Seffer et
Guillaume Baude, s’étonnaient de voir
indépendants et PME hésiter à se lancer
dans le marketing sur internet.
En Belgique, sur 10 internautes, 8 utilisent internet quotidiennement et 7
sont présents sur les réseaux sociaux. Le
marketing en ligne est donc devenu in-
contournable. Qui plus est, être actif en
ligne, ce n’est plus simplement créer un
site mais intégrer de nombreux composants et les faire fonctionner ensemble :
blog, médias sociaux, email marketing,
publicité, SEO....
Pour ceux qui manquent de connaissance, de temps et de budget, Simplisso
propose des solutions pragmatiques et
progressives pour les accompagner, soit
en réalisant pour eux, soit en les coachant. La société organise par exemple
des séminaires d’introduction au webmarketing pour aider les participants à
en mesurer l’intérêt pour leur propre ac-
tivité. Elle veut aussi être un partenaire
multilingue pour aider ses clients sur un
marché ou le bilinguisme complique les
choses. Enfin, les deux entrepreneurs ont
encore beaucoup de projets pour adapter
leurs services à des besoins plus spécifiques comme ceux des clubs de sport,
des écoles ou des restaurateurs.
A découvrir sur www.simplisso.be ou
sur les réseaux sociaux.
Simplisso
Rue d’Alost 7-11 - 1000 Bruxelles
+32 (0)2 502 78 99
www.simplisso.be
[email protected]
le rendez-vous gourmand de Bruxelles pour entreprises et particuliers
nomie ? Un événement pour remercier
ou créer des liens avec ses clients ? Une
formation à l’innovation avec un coach
spécialisé ? Mmmmh propose des solutions au travers d’une offre modulaire,
ou sur mesure, qui permet de répondre
aux multiples besoins des entreprises
(pour tout renseignement, Sergio Tosi
[email protected] et Benjamin Demeulemeester [email protected])
Mmmmh!, c’est aussi un magasin de
plus de 500m² où se côtoient 5000 références en épicerie fine et ustensiles, tout
cela sous l’expertise et le conseil donné
par une équipe compétente et à l’écoute.
Mmmmh! c’est enfin le leader des cours
de cuisine depuis 2003. Plus de 40 cours
de cuisine par mois, pour débutants et
confirmés, sont donnés dans des espaces
spécialement imaginés et aménagés à
cet effet par des chefs « pro » et passionnants.
Pour tout renseignement : Mmmmh
Chaussée de Charleroi, 92 1060 Bruxelles
Tél : 20/534 23 40
e-mail : [email protected]
Internet : www.mmmmh.be
L’évaluation d’entreprise : un outil indispensable avant toute modification de
l’actionnariat
vous permettant de maximiser la valeur
de votre entreprise. Nous pensons par
exemple à la vente d’actifs non productifs, l’optimalisation du besoin en fonds
de roulement et la sécurisation des composantes clefs de l’entreprise (clients,
fournisseurs, personnel,…).
L’expérience nous enseigne que la valeur
d’une entreprise peut augmenter de 15 à
20% en appliquant ces conseils.
Merodis (www.merodis.com) est une
équipe de six conseillers financiers expérimentés basée à Bruxelles. Nous avons
pour ambition d’offrir aux entreprises de
taille moyenne des services d’accompagnement de haute qualité lors des opérations visées ci-dessus. Nous offrons, à
titre exceptionnel aux membres de BECI
une réduction de 25% sur nos services
d’évaluation d’entreprises.
✂
Vous envisagez une possible modification d’actionnariat dans le cadre d’une
transmission d’entreprise, d’un plan de
succession ou de l’entrée dans le capital
de nouveaux actionnaires ?
Nous vous conseillons d’engager un
professionnel spécialisé pour procéder
à l’évaluation de votre entreprise. Idéalement, cette évaluation approfondie
devrait se dérouler 12 à 24 mois avant
l’opération prévue, vous permettant notamment d’identifier les leviers de création de valeur et de préparer au mieux
votre entreprise. Ce qu’il vous faut,
outre une valeur objective, ce sont des
recommandations claires concernant
les aspects bilantaires et opérationnels,
55
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
Mmmmh!, situé chaussée de Charleroi à Saint-Gilles, est devenu en 10 ans
l’enseigne incontournable du loisir culinaire. Les activités pour entreprises, le
store Mmmmh et les cours de cuisine
pour particuliers sont les 3 piliers de son
activité.
Mmmmh! pour les entreprises : précurseur dans le domaine de l’animation culinaire, Mmmmh a développé
une expertise unique en animation de
groupes sur fond de plaisir épicurien :
Un « team cooking » entre collègues ?
Une formation à l’histoire de la gastro-
Formation
New Generation Entrepreneurs
« Groupes de pairs aux standards élevés
dans un environnement porteur »
U
n°10 - Decembre 2013 - Entr epren dr e
56
n témoignage :
« Lorsque je me
suis lancée dans
l’entrepreneuriat, j’ai été invitée à rejoindre un groupe
de pairs. Pour participer à cette aventure humaine riche
d’expériences, d’émotions
et de défis, le plus difficile a
été de me libérer du ‘qu’en dira-t-on’. Dévoiler mes doutes, exposer
les problématiques auxquelles j’étais confrontée et pouvoir me détacher de celles-ci comme n’étant pas liées à ma personne mais à
l’entreprise, tout cela était nouveau pour moi et a renforcé ma confiance en moi et en les autres. Au fil des rencontres, des liens solides
se sont créés. Réfléchir à son projet avec l’éclairage des pairs facilite
la prise de recul indispensable et offre l’objectivité nécessaire à la
réalisation d’un projet. Grâce aux standards élevés générés par les
interactions avec le groupe, une énergie sans égale nous porte vers
un niveau d’exigence, d’avancement et de motivation qui ne laisse
aucune place à la procrastination. Aujourd’hui j’en suis à mon
troisième groupe de pairs, que je considère comme un lieu de développement personnel, d’ouverture et d’éducation continue grâce à
l’expérience, au background et à l’expertise de chacun. »
Un esprit
Les entrepreneurs de la nouvelle génération ne se renferment
pas sur eux-mêmes : dans un monde complexe, en continuelle
mutations, réussir seul est un leurre. L’éclairage et le soutien d’un
groupe diversifié facilitent la concrétisation de vos ambitions et
vous assure une protection efficace.
Une démarche
Au-delà du miroir qu’offre le groupe, l’intelligence collective vous
surprend par le jeu des questions et vous challenge par les objections. Quant à l’apport varié de suggestions, il vous permet de stabiliser vos décisions et d’accélérer la progression de votre projet.
Des bénéfices
Par son engagement et son ouverture, chaque participant devient
symboliquement solidaire de votre réussite. Au-delà de ce partenariat virtuel, les animateurs se chargent de focaliser le groupe
sur les résultats, de dynamiser l’énergie positive et de confronter
les messages toxiques ou les attitudes d’échec. Si l’attention des
coachs est canalisée sur le bon fonctionnement du système humain en présence, les outils de communication acquis durant
les sessions sont transférables dans la vie quotidienne, tant au
plan professionnel qu’au plan personnel. La référence au modèle
de la Performance-LMC permet d’établir une cohérence entre
des conceptions diverses, des théories multiples ou des expériences contradictoires. Essentiellement positif et pragmatique, ce
modèle illustre le développement continu de la performance, de
la pérennité et de la paix.
Information ou inscription : [email protected]
Agenda
Formations
Management & RH, Personal
improvement
•15.01 au 11.06.2014
New Generation Entrepreneurs –
groupes de pairs
•22.01 au 24.06.2014
New Generation Entrepreneurs –
groupes de pairs
•30.01.2014
L’athlète d’entreprise
Formations sur mesure
Vous souhaitez développer vos compétences, accroître la performance de
vos collaborateurs, renforcer l’esprit
d’équipe de votre entreprise ? Nos formations peuvent se décliner dans votre
entreprise.
Vous ne trouvez pas la formation que
vous cherchez ? Contactez-nous ! Notre
programme de formations est établi en
fonction des demandes que vous nous
formulez.
➜B
rigitte van der Mensbrugghe
+32 2 643 78 30 – [email protected]
Législation sociale •31.01.2014
Le statut unique
➜ F rédéric Simon +32 2 643 78 17 –
[email protected]
Activités internationales
•20.01.2014
Cycle Douane & Accises – Contrats
internationaux
•23.01.2014
Petit-déjeuner avec l’Ambassadeur du
Luxembourg
•23-24.01.2014
Visite à EBRD (European Bank for
Reconstruction & Development) à
Londres
•28.01. 2014
Cycle Douanes & Accises – Les contrats
internationaux
•28.01.2014
Séminaire Roumanie
➜ Beci’s International Department
+32 2 643 78 02 - [email protected]
Events
•15.01.2014
Soirée Info
•19.01.2014
Séminaire BECI/Gopress
•22.01.2014
Entrepreneurs Night
➜ Beci.be
demandes d’admission
DEMANDES D'ADMISSION PAR PRESENTATION AU CONSEIL D’ADMINISTRATION
Basware Belgium SA Ninovesteenweg 196
- 9320 Erembodegem Code Nace : 46510
- Commerce de gros d'ordinateurs, d'équipements informatiques périphériques et
de logiciels 63110 - Traitement de données,
hébergement et activités connexes del. :
Pieter Geeraerts
Bip Bip Systems SA Rue de la Haulette
25 - 1370 Pietrain - Jodoigne Code Nace :
Autres transports terrestres de voyageurs
n.c.a. 70220 Conseil pour les affaires et
autres conseils de gestion del. : Jean-François Le Roux
Comfort Energy Hasselt SA Slachthuiskaai
28 - 3500 Hasselt Code Nace : 43222 -- Installation de chauffage, de ventilation et de
conditionnement d'air 46710 - Commerce
de gros de combustibles solides, liquides
et gazeux et de produits annexes 47781 Commerce de détail de combustibles en
magasin spécialisé, à l'exclusion des carburants automobiles del. : Françis Wanten
D&D Art Productions SPRL Rue de la Presse
4 - 1000 Bruxelles Code Nace : 90012 - Réalisation de spectacles par des ensembles
artistiques 90021 - Promotion et organisation de spectacles vivants 90032 - Activités de soutien à la création artistique del. :
Denis Autier
Dodecors SPRL Avenue des Touristes 2 1640 Rhode-Saint-Genese Code Nace : 71112
- Activités d'architecture d'intérieur 71113
- Activités d'architecture d'urbanisme, de
paysage et de jardin del. : Laurent Zanusso
DSIM SPRL Avenue de la Fauconnerie 147 1170 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil
pour les affaires et autres conseils de gestion 82990 - Autres activités de soutien
aux entreprises n.c.a. del. : Didier De Smedt
Europa Salama ASBL Rue d'Ostende 2 1080 Bruxelles del. : Jean Ndayambaje
Exit21 SPRL Avenue Van Volxem 264 1190 Bruxelles Code Nace : 46180 - Intermédiaires spécialisés dans le commerce
d'autres produits spécifiques 70220 Conseil pour les affaires et autres conseils
de gestion 73110 - Activités des agences de
publicité del. : Philippe Davister
Gardini Stephania - A Touch of Green Experience PPE Allée de la Minerva 6 - 1150
Bruxelles del. : Stephania Gardini
Hourani Antoine PPE Avenue André Ryckmans 23 - 1180 Bruxelles del. : Antoine
Hourani
Inter Partner Assistance SA Avenue Louise
166 - 1050 Bruxelles Code Nace : 6511201
- Entreprises d'assurances qui concluent
tant des assurances Vie que des Non Vie,
mais dont l'activité principale consiste à
conclure des assurances Vie 66220 - Activités des agents et courtiers d'assurances
del. : Christophe Marius
Kanaftchian Langroudi Hani PPE Rue
Edith Cavell 175 - 1180 Bruxelles del. : Hani
Kanaftchian
Le Centenaire SPRL Avenue Jean Sobieski
84-86 - 1020 Bruxelles Code Nace : 55100
- Hôtels et hébergement similaire 56101 Restauration à service complet del. : Ismail
Chami
LR-HR Professional Services PPE Bellemstraat 61 - 9880 Aalter Code Nace : 7021001
- Conseils et assistance opérationnelle
aux entreprises dans les domaines des
relations publiques et de la communication 74300 - Traduction et interprétation
7810001 - Recherche, sélection, orientation
et placement de personnel à l'intention de
l'employeur ou du demandeur d'emploi :
formulation des descriptions de postes;
sélection et examen des cand.; vérif. réf.
del. : Laurence Rottesman
Mustango Falls - Savourissima SPRL Avenue Louise 65 bte 11 - 1050 Bruxelles Code
Nace : 7022001 - Conseils et assistance
aux entreprises et aux services publics en
matière de planification, d'organisation, de
recherche du rendement, de contrôle, d'information du gestion, etc. 73110 - Activités
des agences de publicité 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès
del. : Thierry Chonglez
OAK SA Boulevard de Waterloo 30 - 1000
Bruxelles Code Nace : 7591 - Commerce de
détail de mobilier de maison en magasin
spécialisé del. : Isabelle Reynders
Octa + Energie SA avenue Général Baron
Empain 21 - 1150 Bruxelles Code Nace :
43222 - Installation de chauffage, de ventilation et de conditionnement d'air 47781
-Commerce de détail de combustibles en
magasin spécialisé, à l'exclusion des carburants automobiles del. : Xavier Rigo
Pavlos Karyotis PPE Rue Persefonis str.49 11854 Athènes - Grèce del. : Pavlos Karyotis
Skemmi SPRL Avenue Auguste Rodin 16
- 1050 Bruxelles Code Nace : 73110 - Activités des agences de publicité del. : Lionel
Lawson
57
Sol-Ex PPE Square du Castel Fleuri 37 - 1170
Bruxelles del. : Céline Roisin
Structura Business Property SPRL Rue Is.
Meyskens 222 - 1780 Wemmel Code Nace :
6831101 - Agences immobilières et intermédiaires en achat, vente et location de biens
immobiliers del. : Inge Heyvaert
Town Hôtel - Hilton Brussels City SA Place
Charles Rogier 20 - 1210 Bruxelles Code
Nace : 68201 - Location et exploitation de
biens immobiliers résidentiels propres ou
loués, sauf logements sociaux del. : Cécile
Potut
Trait - Norrenberg & Somers Architectes
SA Avenue Bel-Air 34 - 1180 Bruxelles Code
Nace : 71111 - Activités d'architecture de
construction del. : Frank Norrenberg
Wemsy SPRL Rue des Alliés 25 - 1420
Braine-l'Alleud Code Nace : 1820021 Reproduction, à partir d'une matrice, de
logiciels et de données informatiques sur
disques, disquettes, disques compacts,
bandes ou cassettes 62020 - Conseil informatique 63110 - Traitement de données,
hébergement et activités connexes del. :
Jean-Louis Leynen
n°10 - Decembre 2013 - Entr e pre n dre
Africa Marketing
Agency ASBL Avenue
Adolphe Buyl 126 1050 Bruxelles del. :
Jean-Jacques Njoh
Ewane
Téléchargement