11. Les acteurs de la vie économique 2013 – 2014 - ESH
l'État détient le monopole du pouvoir de contrainte sur un territoire et une population donnée.
Lui seul peut contraindre des individus à suivre les règles de conduites qu'il a édictées
(déterminées).
l'État dispose d'une administration et de règles stables (lois, règlements, principes juridiques).
Administration et règles ne changent pas (totalement) avec les changements de majorité
politique.
l'État enfin dispose de pouvoirs, les pouvoirs exécutifs, judiciaires et législatifs. La séparation de
ces trois pouvoirs est un fondement des régimes démocratiques. On utilisera le terme de
pouvoirs publics pour désigner les autorités publiques qui détiennent le pouvoir dans l'Etat
(gouvernement et président de la République pour le pouvoir exécutif, Parlement pour le pouvoir
législatif, administrations judiciaires pour le pouvoir judiciaire, et administrations).
L'État est inséparable de la notion de droit. La notion d'État de droit repose sur l'idée que le citoyen
n'obéit pas au pouvoir mais aux lois que le pouvoir est seulement chargé de mettre en oeuvre
2) L’État comme secteur institutionnel
En sciences économiques et sociales, c’est un secteur institutionnel : ensemble des unités
institutionnelles dont la fonction principale est de produire des services non marchands ou d'effectuer des
opérations de redistribution du revenu et des richesses nationales. Elles tirent la majeure partie de leurs
ressources de contributions obligatoires. Le secteur des administrations publiques comprend :
les administrations publiques centrales, c’est à dire l’Etat (budget général, comptes spéciaux du
Trésor, budgets annexes) et les " organismes divers d’administration centrale " (ODAC). Plusieurs
centaines d’établissements de statut public ou privé, dont notamment la CADES, l’EPFR (structure de
défaisance du Crédit Lyonnais), le Pôle emploi, le CNRS, le CEA, les Grandes Écoles publiques, les
musées nationaux, sont regroupés sous cette dénomination. Le critère de classement d’un
organisme dans la sphère des administrations publiques n’est pas son statut juridique, mais la
structure de son compte d’exploitation (part des charges courantes financée par des recettes
marchandes).
les administrations publiques locales, qui regroupent les organismes ayant une compétence
géographique limitée : collectivités locales, établissements publics locaux, les organismes
consulaires, les caisses des écoles, et tous les organismes publics ou parapublics financés
majoritairement par les collectivités locales.
les administrations publiques de Sécurité sociale, c’est à dire l’ensemble des régimes obligatoires de
Sécurité sociale (Régime général, régimes d’assurance chômage, régimes complémentaires de
retraite et régimes de prévoyance, régimes indépendants et agricoles, régimes spéciaux de salariés),
ainsi que les organismes financés par ces régimes (oeuvres, hôpitaux publics et privés participant au
service public hospitalier et financés par dotation globale).
B. Les fonctions de l’État
1). Les fonctions dites régaliennes
Du mot latin rex, les droits régaliens sont les droits du roi découlant de sa souveraineté et, par
extension, ceux de l'État souverain. Quelle que soit la nature du souverain et quelle que soit la source
reconnue de son pouvoir, ces droits lui sont clairement reconnus à partir du moment où existe dans un
corps social la notion d'un droit public. L'Occident hérita cette notion de l'Empire romain.
Cela correspond à l’administration générale (État civil, cadastre, Trésor,…), armée, police, justice. On
peut rajouter le fait de « battre monnaie ».
2) A. Smith : l’État construit et préserve le marché, et par extension la
société
Il faut revoir ici [1116.111, §2.C] : à côté des fonctions régaliennes, A Smith ajoute que l’État doit ériger
et entretenir certains ouvrages publics, certaines institutions, perçus comme nécessaires au fonctionnement
de la société dont l’intérêt privé ne s’occuperait jamais dans la mesure où ils ne permettraient pas un profit
suffisant.
Nous sommes ici dans l’antichambre de la notion de service public ou de service d’intérêt général.
3) L’analyse de R. Musgrave (1959)
Avec l’accroissement de l’interventionnisme public au XX° siècle, R. Musgrave, économiste de pensée
keynésienne, propose une définition devenue classique en trois fonctions. Mais c’est une présentation
pragmatique, descriptive et fonctionnaliste et très peu idéologique.
CPGE EC - Lycée Théophile Gautier - Tarbes 5 / 12 -