Voir - Les Afriques

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Bourses
Le journal de la finance africaine
Hebdomadaire
www.lesafriques.com
Le Caire et Lagos, locomotives
de la reprise des bourses
africaines
L’indice Africa Investor 40
est revenu à son niveau de
100 points au terme d’une
progression de 3,87% sur
la semaine du 8 mai 2009.
Page 9
Banques et
assurances
Maroc : agitation autour
des produits d’épargne et
d’assurance-vie
Des actions de sensibilisation et de lobbying sont
entreprises sur le terrain
pour introduire des dispositions incitatives à l’épargne
moyenne et longue dans la
prochaine loi de Finances.
Page 6
Entreprises
et marchés
Le consortium marocain
Fenelec prend pied au Sénégal
La Fenelec a décidé d’investir le marché sénégalais
en matière d’électrification
rurale globale.
Page 11
Economie
Les entrepreneurs maghrébins
continuent de s’ignorer
Le « non-Maghreb » est coûteux. Les hommes d’affaires
maghrébins, réunis à Alger,
ont déploré le statu quo politique et constaté qu’ils laissent passer de nombreuses
opportunités.
Page 3
« Les pays africains ne doivent plus brader leurs gisements de matières premières
stratégiques »
David Beylard a effectué
un scan de cinq juniors
minières qui se partagent
l’essentiel des concessions
du sous-sol camerounais. Il
tire maintenant les conclusions de cette recherche et
propose ses solutions.
Page 13
Madagascar : les 2 milliards
de dollars du doute
Le nouveau régime a annoncé en grande pompe la
venue d’investisseurs saoudiens munis de deux milliards de dollars, mais n’a
suscité qu’interrogations.
Page 19
Politique
Tchad : en attendant la
prochaine attaque
Idriss Deby a réussi une nouvelle fois à repousser une
attaque rebelle, mais son
ambition de l’écarter définitivement a peu de chance
de réussir.
Page 21
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 76 : 21 au 27 mai 2009
Filière coton : « Le franc CFA
m’a “tuer” ! »
« On a beaucoup mis la faute sur les subventions américaines.
On le dit encore souvent en Afrique. Or, la production américaine perd un million de tonnes tous les ans... Le véritable coupable
derrière tout ça, c’est le franc CFA : “Le franc CFA m’a tuer !“.
Si on était resté au niveau d’un dollar pour environ 600 francs
CFA, on n’aurait pas parlé de déficit tous les ans. » Gérald Estur,
co-auteur du Rapport Cyclope 2009, ouvrage de référence sur
les marchés mondiaux de matières premières, dénonce l’agonie des filières en zone Franc qui subissent la concurrence de
l’Inde, mais surtout les effets du franc CFA.
Page 22
Le Rapport Cyclope 2009 dénonce l’agonie des filières coton en zone Franc.
Polémique en Guinée :
Dadis Camara change d’avis
sur Getma International
Dès sa prise de pouvoir, le Comité militaire présidé par
Moussa Dadis Camara avait abrogé le contrat de concession
du terminal à conteneurs de Conakry, adjugé en septembre
2008 au Français Getma International. La junte vient de revenir sur sa décision par un décret invitant le concessionnaire à
opérer « sous réserve de la préservation des intérêts de l’Etat et
des actionnaires guinéens initiaux ». Ce revirement suscite une
vague de contestations et d’inquiétudes auprès des armateurs
évoluant à Conakry. Directeur commercial de la Société guinéenne d’entreprise de transport maritime et aérien (représentant de Grimaldi), Dio Condé répond à nos questions.
Le terminal à conteneurs de Conakry.
Lire en page 10
La BAD veut augmenter
son capital de 200%
En marge des assemblées annuelles
de la Banque africaine de développement à Dakar les 14 et 15 mai 2009,
Donald Kaberuka a présenté son
projet d’augmentation de 200% du
capital de la banque, actuellement à
35 milliards de dollars. Le président
a aussi demandé la recapitalisation
du fonds FAD qui permet à la majorité des pays membres d’accéder à
des ressources concessionnelles. Sur
le premier volet, un comité a été institué et devra rendre ses conclusions
Maroc : les défis de
Ali Harraj à la tête
du CIH
Très chers
dividendes à
la BRVM
L’analyse a posteriori de la Bourse d’Abidjan
montre qu’il fallait investir en 2008 d’abord
sur Unilever, BICICI (filiale de la BNP
Paribas), SARI, Total, etc. Ces valeurs ont
été les plus généreuses en termes de rendement, loin devant, par exemple, Sonatel (9e
rang selon ce critère), qui reste toutefois la
valeur de plus-value par excellence en raison de son caractère volatil. Découvrez le
détail des dividendes sur la base d’une analyse portant sur vingt entreprises sur 38 qui
ont déjà présenté leurs résultats au titre de
l’exercice 2008.
Lire en page 7
Italie et Libye s’entendent
sur le dos de l’immigré
lors de la prochaine assemblée générale. Mais d’ores et déjà, les spécialistes sont d’avis que si l’augmentation
devait passer, son montant pourrait
bien être inférieur à la proposition
de Kaberuka. Ce seront, en définitive, aux membres non régionaux,
élargis bientôt à la Turquie et au
Luxembourg, d’en juger. Faute d’un
accord rapide, la banque risque d’être
à court de moyens à partir de 2011.
Lire en page 5
Lire en page 2
Une première dans les annales de
l’histoire de la Méditerranée. Un pays
Le concept « AfricaPAY »
expliqué par Papa Mbaye Dieye,
directeur du CTMI-UEMOA
Lire en page 17
européen, l’Italie, signataire de la
convention de 1951 sur les droits des
réfugiés, intercepte près de 500 demandeurs d’asile et les refoule vers la
Libye. Bruxelles s’inquiète, mais veut
d’abord vérifier si l’interception s’est
faite dans les eaux internationales ou
non. Elections européennes obligent,
aucun homme politique du vieux
continent n’a prononcé la moindre
indignation. Le droit d’asile a sombré
entre Rome et Tripoli.
Lire en page 23
Côte d’Ivoire : un
nouveau départ
pour la Versus Bank
Lire en page 5
Afrique CFA 1500 FCFA - Algérie : 80 DA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT
2
ACTUALITé
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
Assemblées de la BAD : un G77 pour l’Afrique
Représentée par la seule Afrique du Sud au G20 de Londres, l’Afrique s’est rattrapée en réunissant ses 77 membres
sur la crise économique.
Par Chérif Elvalide Sèye Dakar
La Banque africaine de développement a obtenu de ses pays membres l’autorisation « d’engager dans les meilleurs délais des consultations
avec les Etats membres en vue d’élaborer, le cas
échéant, un plan pour une augmentation générale de capital devant permettre à la banque de
couvrir, pour le futur, ses besoins en ressources
ordinaires en capitaux ». Une réponse bien pru-
« Les aspirations d’un
continent qui a travaillé fort ces
dernières décennies, notamment
sur les réformes économiques
pour amener la croissance
du revenu national brut d’un
registre négatif à une croissance
de plus de 7%, se sont vues
balayées en seulement
six mois. »
dente et donc une petite déception, peut-être,
pour le président de l’institution, le Rwandais
Donald Kaberuka, qui avait souhaité avant les
travaux que la banque puisse procéder à une
augmentation de 200% de son capital qui est
actuellement de 35 milliards de dollars.
« Le G20 a demandé à la Banque asiatique
d’augmenter son capital à hauteur de 200%. Si
une telle augmentation est raisonnable pour la
Banque asiatique, elle l’est tout autant pour la
BAD, qui doit aider les pays africains à faire face
à la crise », s’était-il justifié.
Cette augmentation serait la 6e et n’était pas
prévue avant 2013. La dernière avait eu lieu en
1997. La décision fait donc partie de la réponse
de l’institution à la crise comme l’y invite le
thème de l’assemblée : « L’Afrique face à la crise
financière : un plan d’action. »
Mais la BAD se hâte bien lentement. La décision finale ne sera pas prise avant la prochaine
assemblée, qui examinera les conclusions du
comité chargé de réfléchir à l’augmentation.
Bémol
Selon plusieurs spécialistes, si l’augmentation
devrait passer, en revanche le montant pourrait être bien inférieur à la proposition de
M. Kaberuka. Les propos du gouverneur canadien démontrent la nécessité de la prudence.
Probablement, se fait-il le porte-parole des
membres régionaux à qui il appartiendra, en
définitive, d’accepter ou de refuser l’augmentation du capital. Jean-Pierre Bolduc a rappelé
que le G20 a demandé l’examen de la fiabilité
du cadre de la dette. Pour le Canadien, il faut
savoir tirer les leçons des erreurs du passé et
éviter des changements qui pourraient alourdir
le poids de la dette pour les pays en développement. Il n’est pas seul à craindre le réendettement des pays africains dont beaucoup viennent seulement de sortir du cycle vicieux de
l’endettement grâce aux allégements consentis
dans le cadre de l’Initiative pays pauvres très
endettés. Le FMI et la Banque mondiale expriment les mêmes craintes.
L’accession de la RD Congo à l’IPPTE se heurte
ainsi à la question des contrats chinois qui prévoient un emprunt de sept milliards d’euros.
Le gouverneur canadien craint par ailleurs que
l’octroi de prêts additionnels ne provoque une
diminution rapide des ressources et n’affaiblisse
la capacité de la banque à assumer des risques.
qui a pris une décennie à construire est remis en
cause en peu de temps », s’est plaint le président de la BAD avec d’autant plus de raisons
que si les causes de la crise financière ont été
externes, ses impacts y ont entraîné « pertes
d’emplois, fermeture d’entreprises, d’usines, de
mines, etc. »
Le revenu par habitant en Afrique, indique la
BAD, devrait baisser en 2009, pour la première
fois depuis 1994.
FAD
Optimisme
L’augmentation du capital de la BAD ne concernant pas la majorité des pays membres qui ne
peuvent accéder qu’aux ressources concessionnelles du Fonds africain de développement, le
président de la BAD a naturellement souhaité
la recapitalisation du FAD, dont le capital actuel s’élève à 9,7 milliards de dollars. La dernière augmentation du FAD, en 1997, avait été
de 50%. Un record.
Le ministre sénégalais des Finances, Abdoulaye
Diop, président sortant du conseil des gouverneurs, a ajouté sa voix, celle des membres régionaux, aux arguments de Kaberuka, en soulignant que « la banque risquait d’être à court
de moyens à partir de 2011 ».
L’Afrique réunie avec ses partenaires a exprimé
son blues. « Les aspirations d’un continent qui
a travaillé fort ces dernières décennies, notamment sur les réformes économiques pour amener la croissance du revenu national brut d’un
registre négatif à une croissance de plus de 7%,
se sont vues balayées en seulement six mois. Ce
Donald Kaberuka n’en reste pas moins optimiste, en appelant toutefois à prendre les bonnes
décisions. « Cette crise passera [et] l’Afrique sera
prête pour le décollage économique si les bonnes
décisions sont prises en matière de gouvernance. »
La BAD va accueillir un nouvel actionnaire,
le Grand-Duché du Luxembourg, dont la demande d’adhésion a été acceptée. L’entrée de
la Turquie, approuvée lors des assemblées annuelles 2008 de Maputo, au Mozambique, devrait être bientôt effective.
Les assemblées ont réuni à Dakar quelque
2000 participants. Deux chefs d’Etat, l’hôte de
la réunion, le Sénégalais Abdoulaye Wade, et le
Burkinabé Blaise Compaoré, ainsi que le viceprésident ghanéen John Dramani Mahama, y
ont pris part.
Les prochaines assemblées se tiendront en
Côte d’Ivoire, qui se console de ce demi-retour.
Le vrai est encore assujetti à l’apaisement du
climat politique, suspendu à la tenue de l’élection présidentielle.
Les franchises d’Algérie peinent à trouver
leurs marques
Après avoir fermé ses deux boutiques sur l’avenue la plus centrale d’Alger, la marque de prêt-à-porter féminin
Etam condamne celle de Sidi Yahia. Dans le même quartier, Célio, son équivalent de gamme masculin, baisse aussi
le rideau. Il y a quelques mois, c’était Naf-Naf, en centre-ville, qui déclarait forfait. De quel mal sont donc frappées
les franchises d’Algérie ?
Par Mélanie Matarese, Alger
Sollicitée pour nous expliquer sa décision, la
distributrice d’Etam et de Célio n’a pas souhaité
nous répondre. De l’avis de Hind Benmiloud,
présidente de l’Association algérienne de la
franchise, ces fermetures ne seraient liées qu’à
des choix personnels. « Ils ont soit choisi de
s’installer ailleurs, soit décidé de fermer parce
qu’ils n’étaient pas sur place et ne pouvaient donc
pas gérer correctement leur boutique. » Pour
d’autres franchisés de la capitale qui préfèrent garder l’anonymat, la situation est un peu
plus complexe. « Une franchise devient difficile
à rentabiliser, car le protectionnisme ambiant
freine les affaires, dénonce l’un d’entre eux. La
réglementation est devenue plus stricte. On passe
notre temps à faire de la paperasse ! Le Ministère
du commerce exige par exemple une étiquette
en arabe sur chaque produit. Or les marques
n’ont pas le personnel pour le faire. Nous devons
nous-mêmes faire les étiquettes et les envoyer, ou
nous déplacer nous-mêmes, car certaines marques ne veulent pas le faire ! Imaginez un peu
les retards dans la livraison… » Un problème
qu’Hind Benmiloud, aussi distributrice de Guy
Degrenne, Geneviève Lethu et Carré Blanc, relativise : « Il est tout à fait normal qu’on exige
l’étiquetage en arabe. Le secteur agroalimentaire
est concerné depuis très longtemps, pourquoi pas
nous ? Il faut juste se lancer, c’est une mécanique
que l’on va rapidement intégrer. » Pour la présidente, les obstacles au développement de la
franchise sont ailleurs. Dans l’interdiction du
transfert des royalties (redevances que payent
les franchisés aux franchiseurs). Ou dans la
durée des baux commerciaux, par exemple. « Il
faut absolument changer la loi, qui stipule que
le contrat de location est libre. Car notre inves-
« Au-delà des contraintes économiques, je ne sais pas si les mentalités sont prêtes. Ceux qui peuvent s’acheter des
marques étrangères, en particulier pour l’habillement ou le linge de maison préfèrent faire leurs courses à Paris. »
tissement est beaucoup plus important que celui d’un commerce classique. Nous devons donc
avoir plus de sécurité. »
Des prix de location chers, chers…
Sur les hauteurs de l’Alger chic, les commerçants se plaignent plutôt des prix de la location.
« Les marques exigent des locaux situés dans des
endroits sécurisés pour leur clientèle étrangère.
Et à Alger, tout a augmenté de manière démesurée ! A Sidi Yahia, par exemple, il faut compter 700 000 DA pour 200 mètres carrés (environ
7000 euros, ndlr). C’est encore plus cher que sur
l’une des plus belles avenues de Paris, mais à ce
tarif, à Alger, vous avez un marchand de légumes
comme voisin ! »
Ajoutées aux lourdeurs administratives ou aux
disfonctionnements du port, ces difficultés finissent par plomber les franchisés qui, comme
le souligne un autre commerçant, « prennent
tous les risques face à des marques plus ou moins
réactives qui ne veulent pas dépenser plus. » Le
reproche était d’ailleurs récurrent pour les
boutiques de prêt-à-porter accusées de vendre
les rebus des collections. « Sur un marché comme le nôtre, où les clients vivent à deux heures
de Paris et savent ce qu’il y a dans les nouvelles collections, ça ne pardonne pas, analyse un
franchisé. Nous sommes obligés de commander
dès janvier la collection de septembre, sinon nous
sommes servis trois mois après la France ! » Les
commerçants, encore associés au regard de la
loi à des importateurs-distributeurs, attendent
donc beaucoup de la législation en préparation
qui devrait organiser leur activité.
Ceux qui ont de l’argent font leurs
courses à… Paris
« Tout cela va venir, assure Hind Benmiloud,
optimiste. Le marché est prêt pour la franchise. » Baccarat, marque de cristallerie joaillerie implantée depuis 2007 à Alger, n’en doute
plus. « C’est vrai que l’Algérie, où la situation
était jusqu’alors plus instable que dans les
autres pays du Maghreb, ne faisait pas partie
de nos priorités, reconnaît-on au siège à Paris.
Mais on a préféré faire le choix d’y aller, simplement pour être là avant les autres. » Et Hind
Benmiloud d’ajouter : « La franchise est une
garantie de qualité, de traçabilité et de sécurité
pour le consommateur. Nous ne sommes pas
la solution au marché parallèle, mais nous en
sommes une alternative. Le futur centre commercial de Bab Ezzouar (qui devrait ouvrir cet
été, ndlr) va accueillir de nombreuses marques
étrangères : Marèse, Repetto, Guy Degrenne,
les meubles Gautier, Lacoste. Zara est aussi en
négociation. » Une perspective qui laisse perplexe un distributeur de plusieurs marques,
résigné à stopper ses projets de développe-
« Et à Alger, tout a augmenté
de manière démesurée ! A Sidi
Yahia, par exemple, il faut
compter 700 000 DA pour
200 mètres carrés (environ
7200 euros, ndlr). C’est encore
plus cher que sur l’une des plus
belles avenues de Paris. »
ment. « Au-delà des contraintes économiques,
je ne sais pas si les mentalités sont prêtes. Ceux
qui peuvent s’acheter des marques étrangères,
en particulier pour l’habillement ou le linge de
maison, préfèrent faire leurs courses à Paris, remarque-t-il. Si je n’avais pas les reins solides, il
y a longtemps que j’aurais tout arrêté. »
3
ACTUALITé
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
Les entrepreneurs maghrébins continuent
de s’ignorer
Le « non-Maghreb » est coûteux. Les hommes d’affaires maghrébins, réunis à Alger, ont, bien sûr, déploré le statu quo politique, mais ils ont également constaté que les entrepreneurs maghrébins laissent
passer de nombreuses opportunités.
Par B. Ali Bey, Alger
Plus de 500 hommes d’affaires, réunis les 10 et 11 mai à Alger
dans le cadre du 1er forum initié par l’Union maghrébine des
employeurs (UME), ont appelé à l’union maghrébine, ce vieux
projet cher aux nationalistes nord-africains des années 50. Pour
essayer de dégeler l’Union du maghreb arabe (UMA), fondée en
février 1989, les chefs de PME membres de cinq organisations
patronales ont ouvert ou réanimé des pistes : la densification
des échanges en tant que locomotive de l’UMA, l’intégration
économique vecteur de l’UMA, et la complémentarité économique en tant que vecteur de réalisation de l’UMA. Ce dernier
thème a semblé réunir le plus de partisans.
Le président de l’UME, Hedi Djilani, s’en est fait l’écho en se
prononçant « pour la création de groupements privés transmaghrébins afin de réaliser des projets communs ». Quelques intervenants ont plaidé pour une évaluation des points forts des uns
et des autres, notamment dans les hydrocarbures, les services,
l’agriculture et le tourisme, afin d’envisager des actions complémentaires concrètes. On a également avancé l’idée d’une
centrale d’achats, en particulier dans le domaine des textiles. La
nécessité d’un état des ressources humaines de l’entité maghrébine s’est fait sentir. Il faut dire que l’absence de données documentaires de base, à la portée de tous, n’a pas permis d’avoir
une visibilité suffisante des activités économiques et commerciales actuelles.
Une certitude, forgée par des travaux d’experts : le non-Maghreb
fait perdre à la région 2% de croissance par an. Il empêche le
volume des échanges – actuellement inférieur à 3% – d’être
multiplié par 10 dans un marché potentiel de 100 millions de
personnes que se partagent présentement les Occidentaux et les
Asiatiques.
Un statu quo politique qui pèse
Quel que soit le volontarisme exprimé par les entrepreneurs
durant ce forum d’Alger, le statu quo politique pèse lourdement sur cette aire géographique. Sciemment ou malgré eux,
les entrepreneurs continuent de s’ignorer en perdant les uns et
les autres d’extraordinaires opportunités d’affaires ou d’échanges d’expériences. Ainsi, le Maroc a réussi à réaliser ses autoroutes en recourant à ses entreprises locales. Initialement, elles
devaient l’être par des groupes étrangers, faute d’entreprise
marocaine de grande envergure. Finalement, les pouvoirs publics marocains ont réétudié les projets pour être mis à la taille
des entreprises locales qui les ont finalement réalisés. Cette ex-
périence aurait pu intéresser l’Algérie, engagée dans le gigantesque et coûteux projet de l’autoroute Est-Ouest confié à des
consortiums étrangers.
Des débats qui ont caractérisé ce forum, il ressort que la Tunisie
est le pays qui réussit à exploiter au mieux les opportunités d’affaires maghrébines. Elle commerce surtout avec la Mauritanie,
la Lybie et l’Algérie. Avec la Lybie, un accord d’Etat a simplifié
au maximum les formalités de commerce extérieur.
Passerelles
Pour les Tunisiens, c’est le nouvel Eldorado. En Algérie, ils se
plaignent un peu de la bureaucratie, mais ils sont nombreux à
y réaliser de juteuses opérations commerciales. Sans compter
qu’ils reçoivent, chaque année près d’un million de touristes
« Nous ne rencontrons pas d’entraves
politiques »
Rencontre avec Khaled Zribi, DG de Compagnie gestion
finance à Tunis.
Les Afriques : Que fait la Compagnie gestion Finance ?
Khaled Zribi : Nous comptons accompagner les entreprises
algériennes, tunisiennes et maghrébines en général sur tous les
marchés financiers maghrébins. Nous intervenons dans les métiers de marché, tels que la gestion privée, la gestion collective,
le conseil aux entreprises en matière de financement et de levée
de fonds sur le marché financier. L’année dernière nous avons
obtenu un agrément pour être intermédiaire en opérations de
bourse sur la place boursière d’Alger. Nous pensons que c’est
un marché qui va se développer dans les années à venir.
LA : Y a-t-il des entraves politiques ou autres à vos activités sur cet espace régional ?
KZ : Nous ne rencontrons pas d’entraves politiques.
Au contraire, nous collaborons énormément entre pays
maghrébins.
LA : Quel enseignement tirez-vous de ce 1er forum des
hommes d’affaires maghrébins d’Alger ?
KZ : Cela ne peut être qu’une excellente chose que les chefs
d’entreprise maghrébins se rencontrent et qu’ils puissent discuter librement de ce que j’appelle la « maghrébisation ». Il est
important qu’ils puissent faire des recommandations aux politiques pour qu’ils nous accompagnent dans cette démarche.
Valeurs africaines
Cameroun : Paul Fokam Kammogne fête la
réussite d’Afriland First Bank
En 22 ans d’existence, l’ex-Caisse commune d’épargne et d’investissement, devenue Afriland First
Bank, a bien fait du chemin sous la houlette de son
président, Paul Fokam Kammogne. La banque, qui vient de
fêter cet anniversaire en grande pompe, présente un réseau
qui va du Cameroun en Guinée équatoriale, à São Tomé et
Principe, en France et en Chine. L’originalité de l’Afriland
vient de son postulat de départ : la microfinance qui permet
de prendre en compte le secteur informel.
L’appel de Jean-Pierre Bolduc
Le gouverneur temporaire du Canada auprès de la
Banque africaine de développement (BAD) considère que la recommandation du G20 de réexaminer la fiabilité du cadre de la dette pourrait alourdir
la dette des pays en développement. « Le Canada entend pour
sa part honorer ses engagements en faveur de l’octroi de 0,7% de
son revenu national brut (RNB) aux pays en développement »,
a assuré Jean-Pierre Bolduc, représentant de son pays à la réunion de la BAD.
Sénégal : Madické Niang obtient gain de cause
Après un débat de plus de cinq heures d’horloge,
le ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la
Justice, maître Madické Niang, a obtenu l’adoption
du projet de loi portant création d’un poste de vice-président de la République du Sénégal. Le futur vice-président assistera le président de la République dans ses tâches
quotidiennes.
La valeur Didier Drogba en chute libre
A son arrivée à Chelsea, en juin-juillet 2004, Didier
Drogba valait 36 millions d’euros. Son coup de
sang lors de la demi-finale de la Champions League,
perdue contre Barcelone, le cote aujourd’hui beaucoup moins. Manchester City voudrait bien s’attacher les services de l’éléphant, mais pour pas plus de 16 millions d’euros.
Preuve qu’à la bourse comme au foot, la valorisation repose
sur la maîtrise de la communication.
Malawi : Bakili Muluzi ne briguera pas un
troisième mandat
A trois jours des élections générales, la Cour constitutionnelle a rejeté, samedi, la demande de Bakili
Muluzi qui souhaitait se présenter à la présidentielle
bien qu’il ait déjà accompli deux mandats (1994-2004). Marqué
par trente années de dictature de l’ex-héros de l’indépendance
Kamuzu Banda (1964-1994), le Malawi s’est prémuni ainsi
contre toute velléité de présidence à vie en rejetant la requête
d’un ancien chef de l’Etat qui souhaitait briguer un 3e mandat.
Le roi du Swaziland sous pression
Les travailleurs du Swaziland sollicitent le soutien
des organisations internationales du travail et des
associations de la société civile pour mettre la pression sur leur roi pour un changement démocratique
dans le pays, a déclaré vendredi à Accra, au Ghana, le secrétaire
général de la Fédération des syndicats du Swaziland (SFTU),
Jan Sithole. « Nous voulons que la monarchie soit constitutionnelle, que le roi règne, mais ne gouverne pas. En effet, la culture
et la tradition ne devraient pas être utilisées comme des moyens
d’abus, de manipulation ou d’auto-glorification », a-t-il déclaré.
algériens. La réouverture de la frontière terrestre avec le Maroc
réduirait certainement ce flux estival. Mais la levée de cette restriction n’est pas encore à l’ordre du jour. Les hommes d’affaires marocains la souhaitent vivement. Pour eux, c’est un « obstacle majeur à la dynamique maghrébine ». La circulation des
personnes et des biens entre les deux pays se contentera, pour
l’instant des voies aériennes et maritimes.
« Les entrepreneurs continuent de
s’ignorer en perdant les uns et les autres
d’extraordinaires opportunités d’affaires ou
d’échanges d’expériences. Ainsi, le Maroc a
réussi à réaliser ses autoroutes en recourant
à ses entreprises locales. »
En attendant, ce premier forum maghrébin initié par l’UME
a permis de jeter des passerelles appelées à se consolider
puisqu’une rencontre similaire est prévue en 2010 à Tunis. Née
il y a moins de deux ans, l’Union maghrébine des employeurs
s’inscrit dans la continuité et prétend légitimement camper le
rôle d’un acteur constructif. C’est le sens de la déclaration d’Alger qui se fixe, en filigrane, l’objectif stratégique de contribuer à
créer un Maghreb économique.
Le prix du
pardon
Adama Wade, Casablanca
Vieux d’un an, le traité d’amitié italo-libyen ressemble à s’y
méprendre à un contrat d’échange de marchandises libellé
ainsi : « Moins de clandestins et plus de gaz et de pétrole libyen. »
Après la plate repentance qui ferma la parenthèse coloniale,
d’un côté et de l’autre, les accords assortis d’injection d’argent
frais dans le système bancaire italien, le contrat vient de passer
dans la phase délicate du service après-vente. Des centaines de
candidats à l’Europe ont été interceptés et refoulés la semaine
dernière, et à trois reprises, d’Italie vers la Libye sans déclencher
la moindre ride sur les eaux méditerranéennes. Une mesure
illégale au vu des traités internationaux sur les droits d’asile,
mais qui semble recueillir, par leur silence gêné, l’assentiment
de l’Union européenne et de ses Etats membres.
En l’absence de réactions officielles, l’indignation humanitaire du HCR et de l’Eglise ne peut qu’accréditer cette thèse : l’immigration est un problème humanitaire et non politique. C’est ce déclassement qui est « un grand jour pour
l’extrême droite ». Roberto Maroni, ministre de l’Intérieur,
peut exulter en prélude aux élections européennes qui se
joueront sur le seul thème de la surenchère anti-immigrationniste. Le délit de clandestinité aura au moins le mérite
de montrer que tous les chemins ne mènent plus à Rome
depuis Ponce Pilate.
Reste à comprendre l’attitude de l’Union africaine, étrangement silencieuse chaque fois qu’il s’agit d’immigration. Est-ce
parce qu’au même moment où l’Italie refoulait ses demandeurs d’asile, quelque part en Angola 822 Africains en « situation irrégulière » ont été rapatriés chez eux manu militari ?
Les chiffres
de la semaine
270 millions d’abonnés au service mobile en Afrique à
la fin 2008 pour 900 millions d’habitants.
6,3 milliards d’euros. C’est le produit de l’exportation de l’armement français en 2008, qui dépasse ainsi tous
les objectifs assignés.
Finance
l’ICBC, qui dispose de 20% d’actions de Standard Bank ».
BAD
nappe phréatique du Haouz.
300 millions $ de bénéfices nets
pour la BAD en 2008.
La Banque africaine de développement (BAD) a enregistré « d’excellents » résultats opérationnels
en 2008, a indiqué le directeur de
la trésorerie de l’institution, Pierre
Van Peteghem. Les bénéfices nets
ont été de 300 millions $. « La
BAD suit une politique financière
conservatrice qui la met à l’abri
des conséquences des subprimes à
l’origine de la crise financière de
l’année 2008 aux Etats-Unis et en
Europe », a affirmé M. Peteghem,
soulignant que le total des décaissements de la banque en 2008 a
atteint 1,9 milliard d’UC, contre
1,7 milliard d’UC en 2007.
Egypte : nomination à la tête de
la Banque nationale de développement
Mohamad Taymour, PDG de la
société Pharos pour les investissements financiers, a été nommé à
la présidence de la Banque nationale pour le développement. M.
Taymour était membre du conseil
d’administration de la banque.
En bref -
F i n a n ce
4
BANQUES
Afrique du Sud : Postbank veut
devenir une banque à part entière
Postbank, l’un des pôles stratégiques de la Poste sud-africaine
(Sapo), espère recevoir une licence bancaire, probablement au
cours de l’année prochaine, afin
d’élargir la gamme de ses produits
et d’augmenter sa part de marché.
Postbank, qui effectue ses opérations grâce à une dérogation
spéciale du gouvernement, souhaite régulariser sa situation en
obtenant un statut juridique qui
la placerait sous la supervision de
la Banque centrale.
Nigeria : Intercontinental obtient une facilité de la BAD
La BAD a attribué la semaine
dernière une ligne de crédit
de 100 millions de dollars à
Intercontinental Bank destinée au
financement des PME. L’accord
signé à Dakar à l’occasion de la
conférence annuelle des gouverneurs de la BAD, le plus important crédit obtenu par une banque
nigériane de la part de la Bad, est
d’une durée de sept ans. Il sera essentiellement consacré au soutien
aux investissements productifs.
Des succursales de banques algériennes seront créées à l’étranger
Des succursales de banques seront
créées dans certains pays étrangers qui enregistrent une importante communauté algérienne. La
France sera la première sur la liste.
L’annonce en a été faite par le ministre de la Solidarité nationale, de
la Famille et de la Communauté
nationale à l’étranger. « Avant
la fin de l’année 2009, toutes les
conditions permettant aux ressortissants algériens à l’étranger de
placer leur argent dans des banques
algériennes seront assurées », a-t-il
affirmé.
Maroc : deux prêts et un don de
317 millions d’euros de la BAD
La Banque africaine de développement (BAD) a accordé deux prêts
et un don d’une valeur totale de
316,9 millions d’euros au Maroc.
Le premier prêt, de 75 millions
d’euros, concerne l’appui au programme d’urgence de l’éducation
nationale. Le deuxième prêt, qui
s’élève à 240 millions d’euros, est
destiné à la construction d’une
nouvelle piste à l’aéroport de
Casablanca et de nouveaux terminaux aux aéroports de Marrakech
et Fès. La Facilité africaine de l’eau
(FAE, un fonds géré par la BAD) a
également consenti un don de 1,9
million d’euros pour un projet
pilote de recharge artificielle de la
L’apport du secteur bancaire tunisien à l’économie en croissance
de 11,8%
Le Premier ministre tunisien,
Mohamed Ghannouchi, a mis en
exergue, lors d’une intervention
à la 3e conférence périodique des
présidents directeurs généraux
des banques, le fait que l’apport
du secteur bancaire à l’économie nationale a enregistré une
croissance de 11,8%. Les projets
financés par ce même secteur ont
atteint 3 milliards de dinars, soit
une augmentation de 40% par
rapport à l’année 2007. Le taux
de couverture des dettes classées
a été ramené à 15,2% du total
des engagements du secteur. La
couverture des dettes classées par
l’épargne est estimée à 57,7%,
contre 44,1% en 2003.
Le président Wade annonce la
Banque verte
Le président Abdoulaye Wade a
annoncé jeudi avoir décidé de
la création d’une banque verte
dédiée aux paysans, pêcheurs et
pasteurs, dans l’espoir d’impulser
« une révolution » dans le monde
rural qui gagnerait en autonomie.
Le capital de cette banque sera à
la charge du gouvernement qui
pourrait mettre au moins trois
milliards de francs CFA, a indiqué
le président sénégalais.
Mali : les banques tiennent bien
Les encours des seize établissements de crédit-treize banques
et trois établissements financiers-maliens sont passés de 891
milliards de FCFA (1,358 million d’euros) à 974,3 milliards
de FCFA (1,484 million d’euros)
en 2008, soit un accroissement
de 9,3%. Les ressources se sont
également accrues de 7,2%, passant pour la même période de 1
020,9 milliards de FCFA à 1 094,6
milliards de FCFA. En 2001, le réseau bancaire malien comptait 66
guichets, contre 223 fin 2008. Le
portefeuille des établissements de
crédit enregistre aussi une amélioration. Les taux bruts et nets de
dégradation se situaient respectivement à 23,34% et 9,39% fin
2008, contre 25,09% et 10,70% en
2007. En revanche, la trésorerie
globale s’est contractée de 7,3%
entre 2007 et 2008, de 129,9 milliards de FCFA à 120,3 milliards
de FCFA.
825 millions $ de la Standard
Bank et de la Chinoise ICBC
pour une centrale au Botswana
La Standard Bank et la Banque industrielle et commerciale de
Chine (ICBC) financeront l’expansion de la centrale électrique
Morupule B au Botswana. Les
deux banques ont annoncé qu’elles avaient été mandatées en
tant que principaux arrangeurs
conjoints pour verser 825 millions de dollars américains afin de
financer l’expansion de la centrale
électrique, située près de Palapye,
dans l’est du Botswana. « Il s’agit
de la première transaction majeure
engagée par la Standard Bank et
La BIDC accorde plus de 3 milliards FCFA pour un barrage au
Mali
Le gouvernement du Mali a ratifié
un accord de prêt signé à Bamako
le 6 mars 2008 avec la Banque
d’investissement et de développement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de
l’Ouest (BIDC) pour le financement partiel de la construction à
Taoussa (nord du pays) d’un barrage et de ses ouvrages annexes
à hauteur de 4 774 698 unités de
compte, soit environ 3 milliards
744 millions de francs CFA.
Les statuts de la future Banque
africaine d’investissement discutés à Tripoli
Le gouverneur de la Banque
centrale de Libye (BCL), Ferhat
Ben Ghdahra, a affirmé que la
création de la Banque africaine
d’investissement permettra à
l’Afrique de mobiliser ses propres
ressources pour financier des projets sans recourir à l’étranger. M.
Ben Gdhara, qui préside le comité
de pilotage de la création de cette
institution, a appelé les participants à un atelier d’experts sur les
projets de statuts de la banque à
déployer tous les efforts nécessaires pour élaborer les statuts tout
en tenant compte des aspects juridiques et financiers.
Zambie : explications embarrassées sur les crédits à Zambian
Airways
Invertrust Bank a approuvé un
crédit de 1,3 million de dollars à
la défunte Zambian Airways parce
que la compagnie s’était engagée
à respecter toutes les conditions
de la banque, y compris le départ
de son directeur général, le très
controversé Mutembo Nchito.
La compagnie avaient commencé
à apurer ses comptes jusqu’à sa
brusque cessation d’activité en
janvier dernier. Les échéances
du crédit étaient régulièrement
honorées, a précisé le directeur-général de la banque Friday
Ndhlovu qui répondait aux questions d’actionnaires au cours de
l’assemblée générale d’Invertrust.
Le solde non remboursé est de
900 000 dollars.
Nigeria : partenariat NaicomIncan
La Commission nationale de
l’assurance (Naicom) a annoncé
la création d’un partenariat avec
l’Association nigériane des usagers de l’assurance (Incan) afin de
garantir l’indemnisation adéquate et dans les meilleurs délais des
détenteurs de polices d’assurance
dans le cadre du programme public de couverture obligatoire.
Cette démarche conjointe vise à
conforter les assurés et à établir
des normes de conduite pour
l’ensemble de la profession.
Rwanda : EDPRS obtient un don
de 45 millions de dollars de la
BAD
L’organisme rwandais pour le
développement économique et
de stratégie de réduction de la
pauvreté a reçu un don de 45,3
millions de dollars de la Banque
africaine de développement via
le Fonds africain de développement (FAD). L’EDPRS couvre la
période 2008-2012 dans le cadre
des objectifs et priorités de développement économique. Le taux
de croissance visé dans la période
est de 6% l’an.
Gambie : GTBank optimiste
En dépit des conditions difficiles
de l’année 2008 caractérisée par
la crise économique, GTBank a
enregistré une croissance de plus
de 40% de son total bilanciel et
de 21% de ses bénéfices avant im-
pôts par rapport à 2007. Guaranty
Trust a considérablement renforcé sa base de clients et entend
poursuivre le mouvement en
2009. Selon son directeur général,
Lekan Sanusi, les perspectives de
la banque sont excellentes dans un
contexte ou ses capacités de prêt
se sont nettement améliorées.
Ouganda : le Parlement autorise
un crédit de 60 milliards de shillings
Le Parlement a autorisé le gouvernement a emprunter auprès de
la Banque africaine de développement un crédit de 60 milliards
de shillings destiné a financer
une série d’investissements dans
le secteur agricole, dans le cadre
du Projet d’amélioration des infrastructures. Les fonds mobilisés
auprès de la Bad serviront à soutenir des projets agro-industriels
et le développement de routes
dans la région nord-est du pays.
Sierra Leone : un second distributeur de billets à Freetown
Le second distributeur de billets
installé par l’UBA a rencontré un
franc succès auprès des clients de
la banque résidant dans le quartier de Brookfields, à Freetown.
Dès son inauguration, une foule
de curieux entourait les clients
qui faisaient la queue face à la
machine. Selon l’UBA, les distributeurs automatiques qui pallient
efficacement l’insuffisance notoire
des guichets bancaires sont appelés à se multiplier dans la capitale
sierra-léonaise.
Liberia : Ecobank ouvre une
agence à Zwedru
Ecobank, l’établissement qui dispose du plus important réseau
au Liberia, vient d’inaugurer une
nouvelle agence à Zwedru, dans le
sud-est du pays. La population de
la région, qui ne disposait pas de
représentation bancaire, a exprimé sa satisfaction. Dès son ouverture au public, l’agence a ouvert
plusieurs dizaines de comptes et
procédé à des transferts et des encaissements de chèques.
Afrique du Sud : Investec développe la banque de détail
Investec Bank cherche à augmenter sa part de marché en matière
de comptes à vue et d’opérations
de trésorerie pour les entreprises
et les particuliers. La banque vient
de lancer une campagne publicitaire afin d’attirer une clientèle à
la recherche de produits bancaires à court terme et basés sur des
actifs monétaires. La crise et la
volatilité des marchés boursiers
représentent une fenêtre d’opportunité pour une banque soucieuse depuis quelques années de
développer son activité de banque
de détail.
Ouganda : Stanbic Bank monopolise la bourse
Stanbic Bank a dominé de très loin
les transactions sur la Bourse de
Kampala, the Uganda Securities
Exchange (USE). Les opérations
sur titres de Stanbic Bank ont
représenté 95% de l’ensemble
des mouvements boursiers. La
banque bénéficie d’une cote appréciable en raison des excellentes
performances enregistrées l’année dernière et des perspectives
de distribution de dividendes
substantiels.
Conférence sur la finance islamique le 19 mai à Maurice
Une conférence sur les particularités et les perspectives de développement d’un marché de capitaux
suivant les principes de la chariah se tiendra les 19 et 20 mai à
Pointe-aux-Piments, dans le nord
de l’île Maurice, à l’initiative de la
Banque de Maurice. « La finance
islamique est un domaine en pleine
effervescence », a relevé le gouver-
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
neur de la Banque de Maurice,
Rundheersingh Bheenick, qui estime qu’il y a des opportunités à
saisir et reléve que les détenteurs
des premières licences pour opérer une banque islamique dans
l’île ne devraient pas tarder à lancer leurs opérations.
Fonds
La BEI met en place un fonds de
2 milliards d’euros pour l’Afrique
Le vice-président de la Banque
européenne
d’investissement
(BEI), Plutarchos Sakellaris, a
annoncé à Dakar que son institution a mis en place un fonds
de 2 milliards d’euros en faveur
des pays africains pour les aider à
faire face à la crise financière durant les deux prochaines années.
Information délivrée à l’occasion
de la signature d’un accord d’allègement de la dette du Togo et du
Liberia pour un montant total de
8,8 millions d’euros dans le cadre
de l’initiative Pays pauvres très
endettés. Selon Sakellaris, la BEI a
mis en place des mécanismes souples permettant l’absorption de
ces fonds dont le volume pourrait
augmenter selon les besoins. La
BEI, a-t-il indiqué par ailleurs, est
engagée avec d’autres bailleurs de
fonds dans l’allocation de 15 milliards $ pour des pays africains au
cours des 3 prochaines années.
Tunisie : un fonds de garantie pour les intermédiaires en
bourse
Le fonds de garantie des intervenants sur le marché des valeurs
mobilières et produits financiers a
été constitué, à Tunis, par les intermédiaires en bourse réunis en
assemblée générale extraordinaire. Le fonds garantit la clientèle
contre les risques non commerciaux représentés par l’incapacité
d’un intermédiaire en bourse à
honorer ses engagements, concernant la restitution des fonds déposés ou virés auprès de lui au
profit de ses clients.
120 millions d’euros de la BEI
pour alléger la dette de 10 pays
africains
La Banque européenne d’investissement (BEI) entend mobiliser 120 millions d’euros dans
de le cadre de l’initiative PPTE
(Pays pauvres très endettés) pour
l’allègement de la dette de dix
pays africains, a indiqué à Dakar
son vice-président Plutarchos
Sakellaris. Outre le Liberia et le
Togo avec lesquels la BEI a signé
mercredi des contrats de réduction et de rééchelonnement de
dette, la liste des pays concernés
comprend notamment le Sénégal,
la Cote d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Ghana
et le Malawi.
Finances
publiques
Afrique du Sud : le Trésor reste
aux commandes de l’économie
Le Trésor conservera ses pouvoirs
de contrôle budgétaire et de direction de la politique économique
malgré la nomination par le président Jacob Zuma d’une commission chargée de la Planification et
d’un ministre du Développement
économique. La nomination de
Pravin Gordhan au Ministère des
finances, en tant que successeur
de Trevor Manuel lui-même désigné à la tête de la Commission
de la planification à la présidence,
est un gage de continuité selon
Lesetja Kganyago, le directeur général du Trésor.
Egypte : 1 milliard $ en moins
dans les réserves de la Banque
centrale
Pour le cinquième mois consécutif, les réserves de la Banque cen-
trale en devises étrangères perdent
1 milliard de dollars pour s’aligner à un total de 31,19 milliards
de dollars en avril, contre 32,18 en
mars. C’est ainsi que les réserves
étrangères de la BCE ont baissé de
11% depuis octobre dernier, date
où elles avaient atteint un record
de 35,06 milliards de dollars.
Afrique : les mises en garde du
gouverneur de la Banque centrale d’Ouganda
Le gouverneur de la Banque centrale de l’Ouganda, Emmanuel
Tumusiime Mutebile, a appelé les
gouvernements africains à prendre garde à ne pas céder, dans le
contexte actuel de crise, aux pressions de syndicats en mettant en
place « des politiques macroéconomiques sensibles ». Au cours d’un
séminaire sur la crise financière
organisé en marge des 44es AG de
la BAD, le gouvernement ougandais a déclaré que « l’un des plus
gros risques auxquels la crise nous
expose est que les gouvernements
pourraient être forcés à mettre en
œuvre des politiques macroéconomiques sensibles sous la pression
des syndicats et des opérateurs intérieurs. Ce serait un désastre », a-t-il
averti en appelant à des politiques
« cohérentes pour que les investisseurs investissent… »
Ghana : taux de base inchangé
Le Comité de politique monétaire
(MPC), présidé par le gouverneur
de la Banque du Ghana (Banque
centrale), le docteur Paul Acquah,
a décidé de maintenir le taux de
base (prime rate) à 18,5%. Le gouverneur a précisé que les indicateurs économiques traduisaient
un certain ralentissement de
l’activité par rapport à la croissance rapide enregistrée en 2008.
L’inflation et le taux de change
sont en voie de stabilisation dans
un contexte mondial caractérisé
par une forte volatilité.
Ghana : hausse notable des actifs
bancaires au premier trimestre
Le premier trimestre de l’année
fiscale 2009 a confirmé la tendance à la croissance des actifs
bancaires observée durant l’année
2008. Selon la Banque du Ghana
(Banque centrale), les actifs bancaires ont augmenté de 39% à la
fin du premier trimestre de l’année en cours, notamment grâce à
la croissance des crédits bancaires
et à une distribution soutenue du
crédit. La Banque centrale, qui a
effectué des stress tests, estime que
les banques sont globalement solides et correctement gérées.
La Banque d’Algérie pourrait
acheter des titres obligataires du
FMI
La Banque d’Algérie va examiner la question de la possibilité
d’achat de titres obligataires que
le Fonds monétaire international (FMI) compte émettre pour
renflouer ses caisses, a indiqué
le directeur général du Trésor,
M. Baba Ami Hadj. L’éventuel
achat de titres obligataires que le
FMI envisage d’émettre est « une
question qui vient d’être posée aux
autorités algériennes. Et c’est au
niveau de la Banque d’Algérie que
cette question sera examinée », at-il déclaré en marge des travaux
du 5e Forum international de la
finance (FIF).
La crise n’a pas affecté les économies de EAC, mais…
Le Secrétariat de la Communauté
de l’Afrique de l’Est (EAC) indique dans un communiqué que les
gouverneurs des banques nationales des cinq pays membres et
partenaires ont confirmé que les
économies de l’EAC ne ressentent
pas les graves conséquences de
la crise financière mondiale. Ils
notent toutefois, observé que les
Etats partenaires de l’EAC ne sont
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
5
Banques et Assurances
Les défis du CIH sous l’ère Ali Harraj
Prévue le 28 mai prochain, l’assemblée générale mixte du CIH devra prendre des options sur le futur. Premier PDG de
la banque nommé par les actionnaires, Ali Harraj jouit de la confiance des milieux d’affaires. Suffisant pour réussir ?
Par Adama Wade, Casablanca
Le chemin est tout tracé pour Ali Harraj, président de directoire par intérim du Crédit immobilier et hôtelier (CIH), filiale de la Caisse
de dépôt et de gestion et du groupe français
Caisse d’Epargne. En premier lieu, se faire
confirmer lors de la prochaine assemblée générale mixte des actionnaires prévues le 28
mai 2009. Dans l’ordre du jour de cette AGM,
la transformation du mode de gouvernance
qui devra passer de l’actuelle SA à directoire et
conseil de surveillance à une SA à conseil d’ad-
Dans l’ordre du jour de cet
AGM, la transformation du
mode de gouvernance qui
devra passer de l’actuelle
SA à directoire et conseil de
surveillance à une SA à conseil
d’administration.
Côte d’Ivoire : l’Etat
revigore Versus Bank
L’Etat ivoirien est en passe de redonner vie à Versus Bank, dont il a pris le
contrôle pour éviter sa faillite.
« Aujourd’hui, Versus Bank a réglé tous ses arriérés et s’inscrit dans une dynamique de croissance. La clientèle est revenue et les activités
se portent à merveille. Et l’assemblée générale
mixte consacre la reprise de la banque par l’Etat
de Côte d’Ivoire qui en est l’unique actionnaire.
Il s’agira d’approuver les comptes des exercices
précédents et de débattre des questions spéciales
relatives au fonctionnement de la banque », a affirmé le directeur des engagements et secrétaire
du conseil d’administration, Arsène Komenan,
à la veille de l’assemblée de la banque le 7 mai
dernier à Abidjan.
Au cours de la réunion, c’est au tour du président du conseil d’administration, Kouassy
Oussou, de féliciter l’équipe dirigeante et les
administrateurs pour le travail abattu en si peu
de temps.
Le communiqué de l’assemblée indique enfin
que la « reprise se traduit par une fluidité dans
les opérations, tant aux guichets de la banque
qu’avec les confrères et la Banque centrale des
Etats de l’Afrique de l’Ouest ».
Est-ce donc enfin la fin du feuilleton de Versus
Bank, passée tout près du dépôt de bilan ?
Les gros déposants, comme la Caisse nationale de prévoyance sociale de Côte d’Ivoire
(CNPS), avaient commencé à quitter la banque. D’autres, comme la SOTICI, SITAB, SMB,
Orange... plus compréhensibles, choisissent
d’interroger la direction de la banque sur la
situation réelle de l’actionnaire principal.
Conflits entre actionnaires
L’Aiglon, en Suisse, où elle a son siège, comme
en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays africains
où elle a des filiales, fait l’objet de maintes poursuites pour défaut de paiement. Ses difficultés
se sont traduites non seulement par un encours
trop élevé, mais se sont également naturellement répercutées sur le crédit de la banque,
conduisant à des retraits de fonds en cascade.
Pour ne rien arranger, des conflits éclatent entre
le principal actionnaire et les autres, notamment en raison des concours trop importants
accordés aux filiales d’Aiglon. Ainsi, le ratio de
couverture de risques n’était que de 3,7%, celui
de limitation des immobilisations et participations de 110,7%, celui des prêts aux dirigeants
et au personnel de 253,5% et celui des engagements sur une même signature de 291,4%.
Cette situation catastrophique conduit le
gendarme bancaire de l’Afrique de l’Ouest, la
commission bancaire de l’Union économique
et monétaire ouest-africaine, le 13 décembre
2005 à Bamako, à prendre des mesures conservatoires. Gel de toute distribution de dividendes aux actionnaires, suspension de tout nouveau concours aux signatures concernées par
le non-respect de la réglementation relative
aux prêts accordés aux principaux actionnai-
res, aux dirigeants et au personnel, transmission aux autorités monétaires et de contrôle,
d’un état mensuel de suivi des engagements du
groupe l’Aiglon portés par Versus Bank.
En mars 2006, à sa session suivante à Abidjan,
cette fois, la commission bancaire menace
d’adresser un blâme à la banque, qui serait assorti d’une injonction de prendre dans un délai
donné des mesures pour assurer le fonctionnement harmonieux du gouvernement d’entreprise et le respect des normes prudentielles. Elle
confirme aussi la suspension de la distribution
de dividendes, le recouvrement des créances
La « reprise se traduit par une
fluidité dans les opérations,
tant aux guichets de la banque
qu’avec les confrères et la
Banque centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest ».
compromises et la réduction des engagements
des principaux actionnaires dans les limites
fixées par la réglementation en vigueur.
Faillite bancaire
Le gouvernement ivoirien, « considérant qu’une
faillite bancaire dans l’environnement économique aurait des conséquences dramatiques et imprévisibles » décide de prendre le taureau par
les cornes.
Le Ministère de l’économie et des finances
adresse le 29 mars 2006 un courrier détaillant
trois mesures conservatoires. Le rachat de 70%
des actions que détenait l’actionnaire majoritaire, le groupe Aiglon Holding, pour 3,2 millions d’euros, provisoirement pour être éventuellement rétrocédées au groupe l’Aiglon s’il
se relève de ses infortunes. Deuxième mesure,
le remboursement par le groupe l’Aiglon et
son propriétaire, Sidi Kagnassy, de leurs engagements à l’égard de Versus Bank s’élevant à
9,6 millions d’euros au 31 décembre 2005, suivant un échéancier n’excédant pas douze mois.
Dernière mesure, la sensibilisation par l’Etat
de tous les gros déposants pour les rassurer et
obtenir leur retour. Certains de ces gros déposants étant publics ou sous tutelle de l’Etat.
Mais comme annoncé, l’Etat n’a pas vocation à
rester éternellement dans la banque. En janvier
dernier, il fut annoncé une reprise de la banque par le groupe privé ivoirien CKG Holding,
appartenant à Charles Kader Gooré, après la
liquidation d’Aiglon. Au final, l’opération ne
s’est pas faite puisque l’Etat ivoirien contrôle
toujours la banque. Le temps d’embellir la mariée, pour séduire un autre prétendant.
CES
ministration. Cette étape consistera, note-ton, en un passage de témoin entre l’ère Khalid
Alioua (2004-2009), consacré à l’assainissement et au redressement de la banque, et l’ère
Ali Harraj, qui devient déjà, conformément à
l’évolution du tour de table, le premier PDG
de la banque élu par les actionnaires et non par
décision royale. Les milieux d’affaires tablent
sur un nouveau business plan prônant développement et diversification. L’établissement
devrait se concentrer davantage sur son cœur
de métier (immobilier) et le développement
des activités de marché. Une meilleure synergie
avec la CDG lui garantirait du refinancement à
moindre coût, sachant que, jusque-là, la banque s’est financée aux conditions du marché.
Sur le plan interne, l’option « rigueur » dans la
gestion du portefeuille est maintenue, comme
l’illustre ce premier coup de pioche porté début mai avec le reclassement du portefeuille de
la banque. Quelque 2,1 milliards de dirhams
d’encours ont été ainsi affectés aux « crédits à
la promotion immobilière » à la demande pressante de la Banque centrale.
Confiance du marché
En attendant l’AGM, l’action de la banque a
repris des couleurs à la Bourse de Casablanca.
Le titre a progressé de 8,33% entre le 11 et le
15 mai dernier, passant de 360 à 390 dirhams.
Effet Ali Harraj ? Le nouveau dirigeant du CIH
jouit en tout cas de l’estime et de la confiance
des milieux d’affaires, de par son parcours
académique et son expérience professionnelle.
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Ali Harraj, le nouveau dirigeant du CIH jouit de
l’estime et de la confiance des milieux d’affaires.
Diplômé de l’Ecole centrale de Paris en 1981,
de l’Institut français du pétrole (IFP) en 1983,
de l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD) en 1987, il intègre la Caisse
de dépôt et de gestion (CDG) à son retour au
Maroc en février 2002. Directeur général de la
Banque nationale pour le développement économique (BNDE), puis président du collège
des liquidateurs à partir de mars 2006, il cumule depuis janvier 2004 la présidence de Maroc
Leasing. En 2007, il a été nommé au comité de
direction du groupe CDG et responsable des
métiers de banque de détail et financement
spécialisés depuis 2007. Monsieur Harraj a été
auparavant président de Sofac, filiale crédit à
la consommation de la CDG, secrétaire général de la CDG, et, de février 2002 à juin 2003,
directeur général de la Loterie nationale. Il serait fastidieux d’énumérer le nombre d’établissements dont il est administrateur.
LA SOCIETE TCHADIENNE
D’ASSURANCE et
DE REASSURANCE
En abrégé « STAR NATIONALE »
Société Anonyme avec Conseil d’Administration
Capital social de 500 000 000 FCFA
Siège social : Rue 1016, Avenue Charles de Gaulle,
B.P n° 914, N’DJAMENA
Immatriculée au Registre du Commerce de N’DJAMENA,
Sous le n° TC-NDJ-15/B/77
AVIS DE SOUSCRIPTION
Le Président du Conseil d’Administration porte à la connaissance des actionnaires, que l’ouverture de la souscription faisant suite à l’augmentation du capital
social décidée par l’assemblée générale extraordinaire du 17 novembre 2008,
se fera suivant les conditions ci-après :
Nombre d’actions à souscrire : 29 656
Valeur nominale de l’action : 10 000 FCFA
Montant de l’augmentation : 500 000 0000 FCFA
Prix d’émission des actions à souscrire : 29 000 FCFA
Montant global de la prime d’émission : 950 000 000 FCFA
Heures d’ouverture : 8h00
Date d’ouverture : 10 décembre 2008
Date de fermeture : 9 juin 2009 à 13h00
Les actionnaires disposent d’un droit préférentiel de souscription
Le montant des actions souscrites est à libérer intégralement.
Le versement sera effectué sur le compte n° 371 00 58 42 04 03
domicilié à la Commercial Bank Tchad, « C.B.T. »
Fait à N’DJAMENA, le 4 décembre 2008
Le Président du Conseil d’Administration
M. MOUSSA MOUSTAPHA TERAP
Contact : Ali Adoum Djaya, directeur général
Tél : (235) 52 48 08 Fax : (235) 52 51 89
[email protected] ou [email protected]
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F i n a n ce
Banques et Assurances
En bref -
Poste Maroc partout, toujours plus pour vous !
pas immunisés contre la situation mondiale en général, notamment la baisse de la demande en exportations, la réduction
de l’investissement direct étranger et des transferts de fonds,
ainsi que la diminution de l’aide
extérieure au gouvernement. Algérie : 143 milliards $ de réserves de change en 2008
Selon le dernier bulletin de
conjoncture de la Banque d’Algérie, le montant des réserves
à fin 2008 s’établissait à 143,10
milliards de dollars, contre
110,18 milliards à la même période de l’année 2007, soit 33
milliards de dollars de plus. Cela
représente un taux de couverture de 36 mois, contre 40 mois en
2007. Les crédits à l’économie
ont augmenté de 17,84% en
2008 pour s’établir à 2 615,51
milliards de dinars, dont la plus
grande part a été allouée au secteur privé (52,14%). L’encours
de la dette extérieure à moyen
et long termes a baissé fin 2008
pour atteindre 4,282 milliards
de dollars, contre 4,889 milliards de dollars fin 2007.
2,31 milliards d’IDE en 2008
en Algérie, selon la Banque
centrale
Le montant des investissements directs étrangers nets
engagés en Algérie a enregistré
une hausse en 2008 pour s’établir à 2,31 milliards de dollars.
Durant l’année 2008, les IDE
nets réellement engagés ont été
de 590 millions de dollars au
cours du 1er trimestre, de 480
millions de dollars au 2e trimestre, de 240 millions de dollars au 3e trimestre et de 1 milliard de dollars au 4e trimestre.
La hausse est nette par rapport
à 2007 où les IDE nets ont été
de 1,37 milliard de dollars.
Les banques algériennes doivent améliorer la gestion des
risques
Le marché monétaire est marqué par un excès de liquidités à
caractère structurel. L’encours
de liquidité bancaire était de 2
597,8 milliards de dinars à fin
décembre 2008 contre 2001,2
milliards de dinars fin 2007. La
Banque d’Algérie a invité les
banques à améliorer la gestion
du risque de liquidité en relevant
que le rôle de la politique monétaire dans la régulation du marché monétaire « doit être accompagné par un progrès de la part
des banques quant à la gestion du
risque de liquidité, sachant que la
persistance du contexte d’excès de
liquidité en Algérie contraste avec
l’acuité de la crise de liquidité qui
a été la première manifestation de
la crise financière internationale
dès 2007 ».
Algérie : les recettes fiscales
baissent de 19% au 1er trimestre 2009
En raison de la baisse des prix
du brut, les recettes fiscales
Editeur : Editions Financières du Sud Eurl, Paris. Gérant : Koly Keita.
Filiale à 100% de Les Afriques Edition et Communication SA, Genève.
Administrateurs : Abderrazzak Sitail (Président), François-Eric Perquel,
Dominique Flaux (Adm. délégué, directeur de la publication). Comité
des Fondateurs : Philippe Séchaud (Président). Editeurs partenaires :
Atlas Publications (Maroc), Interface Media (Alger).
Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Finance : Adama Wade
(Casablanca). Rédacteur en chef Economie et politique : Ihsane El Kadi
(Alger). Rédacteur en chef Gestion publique et coopération : Chérif
Elvalide Seye (Dakar). Rédaction : Louis S. Amédé (Abidjan), Charles
A. Bambara (Londres), Mohamed Baba Fall (Casablanca), Hannah
Armstrong (Casablanca), Said Djaafer (Alger), Amadou Fall (Dakar),
Walid Khéfi (Tunis).
Ont également participé à ce numéro : Ougna Camara (Conakry),
Mélanie Matarese (Alger), Bénédicte Châtel (Paris), Sana Harb (Alger),
Ali Bey (Alger), Hance Gueye (Dakar), Samy Injar (Alger), Dominique
Flaux (Genève). Avec la collaboration de David Beylard (Genève), de
Ghislain Ondias Okouma, consultant médias et politique (New York),
d’African Investor - AI40 (Londres), de S&P MorningStar (Paris) et de
CommodAfrica (Paris).
Abonnements : Les Afriques, 19 rue de Veyrier, CH-1227 Carouge
Genève. Tél : +41 22 301 96 16. Fax : +41 22 301 96 10.
[email protected] ou formulaire sur www.lesafriques.com
Maquette : Jérémie Flaux. Webmaster : Christian Zanardi. Corrections :
Xavier Michel, Rafael Caratsch. Impression : Rotimpres, Aiguaviva
(Spain). Ecoprint, Casablanca (Maroc). Diffusion : NMPP, Sapress,
Royal Air Maroc, SN Brussel, Air Algérie.
Régie publicitaire : Sequence Media SA, 19 rue de Veyrier, CH-1227
Carouge Genève (+41 22 301 96 15). Développement international :
Sambe Lo (+336 6 25 93 64 59 [email protected] )- Genève :
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Casablanca : Ibrahima Thiam (+212 22 23 34 77
[email protected]). Alger : Baya Saidoun
(+213 21 73 49 48 [email protected] ). Dakar :
[email protected]).
Dépôt légal : mai 2009
© Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur
ont atteint 977,4 milliards DA
(MDA) au 1er trimestre 2009,
contre 1203,2 MDA pour la
même période de 2008, soit
une baisse d’environ 19%.
Toutefois, la Direction générale des impôts (DGI) précise
que le niveau atteint à la fin
mars demeure supérieur aux
objectifs établis qui tablaient
sur 643,6 MDA. La fiscalité pétrolière a baissé à 694,6 MDA,
contre 970,2 MDA à la même
période de 2008. Quant à la
fiscalité ordinaire, elle a atteint
les 282,7 MDA, contre 233
MDA en 2008. Les contributions directes se sont établies
à 108,1 MDA, dont 42,6 MDA
d’IRG prélevés sur les salaires,
15,3 MDA d’IRG non salariés
et 49,6 MDA d’impôt sur le
bénéfice des sociétés (IBS).
Egypte : les recettes fiscales
chutent de 22%
Les recettes fiscales vont
connaître une baisse de 22%
et ne couvriront que les deux
tiers des dépenses publiques
d’après le budget 2009/10. Les
recettes fiscales devront ainsi
baisser de plus de 20 milliards
de LE, pour s’aligner à 145,5
milliards de LE. Cette chute de
recettes, établie à partir d’une
prévision de croissance de 4%,
pourrait être plus importante
au cas où ce taux ne se réalise
pas. Le gouvernement pourrait atténuer le déficit grâce
à la nouvelle taxe rendement
des bonds et des obligations
du Trésor, entrée en vigueur
en mai, qui pourrait générer
1 milliard de LE vers la fin de
l’année fiscale courante (30
juin) pour atteindre 4,7 milliards lors de l’exercice prochain. Cela ne compensera pas
la baisse des recettes fiscales
provenant des entreprises publiques du pétrole et de leurs
partenaires, qui baisseront
de 4 milliards en raison de la
baisse des cours mondiaux du
brut, alors que les taxes payées
sur les profits du Canal de Suez
baissent de 3 autres milliards.
Madagascar : l’arme fiscale
contre l’ancien président
Après la décision du tribunal commercial de suspendre
la décision de l’Etat de bloquer des comptes du groupe
Tiko et de Marc et Lalao
Ravalomanana, la direction
générale des impôts a décidé
d’engager une procédure de
recouvrement forcé des créances du groupe Tiko. « L’Etat n’a
pas été vaincu, même si le tribunal commercial a accordé le
déblocage de ses comptes bancaires. C’est une stratégie qui
permettra à l’administration
fiscale d’engager la procédure
de recouvrement forcé qui est
plus rapide et plus efficace. Ce
qui implique automatiquement
le blocage des comptes du groupe » a indiqué Armand Tazafy,
directeur général des Impôts
(DGI). Selon lui, Tiko doit actuellement 30 milliards d’ariary à la DGI et à la Douane. Un
montant que le groupe avait
déjà déclaré auprès de l’administration fiscale mais qui n’a
jamais été payé.
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
Maroc : agitation autour
des produits d’épargne
et d’assurance-vie
Des actions de sensibilisation et de lobbying sont entreprises sur le terrain
pour introduire des dispositions incitatives à l’épargne moyenne et longue
dans la prochaine loi de Finance.
Adil Douiri : « Les salariés
n’épargnent jamais si on
ne les force pas. »
Au-delà de la rivalité entre Wafa-Assurance
et RMA-Wataniya (le premier a détrôné le
second à la fin 2008), le secteur marocain de
l’assurance vit une véritable mutation. L’essor
des produits d’assurance retraite et, d’une manière générale, des produits d’épargne longue
devrait, à terme, révolutionner une activité
nourrie jusque-là par la branche-non vie, l’assurance automobile et l’assurance liée aux risques industriels. Cette orientation du marché
sera sanctionnée par l’arrivée de nouveaux acteurs mondiaux (Axa France Vie démarre ses
activités à partir de juin) et, surtout, par une
réforme du cadre global. La Caisse de dépôt et
de gestion (CDG) vient d’ailleurs de lancer une
étude sur le sujet. De son côté, Wafa Assurance,
fort d’un chiffre d’affaires de 4,1 milliards de
dirhams en 2008, devant RMA Wataniya (4
milliards), a mandaté Bain & Co pour l’élaboration d’un plan stratégique. La mission, qui
consiste à identifier les nouveaux segments
porteurs, ne manquera pas de souligner tout le
potentiel lié à ces nouveaux produits.
Dispositions incitatives
En attendant, des actions de sensibilisation et
de lobbying sont entreprises sur le terrain pour
introduire des dispositions incitatives à l’épargne moyenne et longue dans la prochaine loi
de Finance. Au cours d’une récente rencontre
sur le thème, l’ancien ministre du Tourisme
Adil Douiri, co-fondateur de la banque d’affaires CFG et président de Mutandis, a loué
Aujourd’hui, sur le marché
de l’épargne, au Maroc, les
produits d’assurance-vie ont
pris une place prépondérante.
Tendance bien comprise par les
assureurs qui ont développé
plusieurs types de produits.
toutes les vertus de l’épargne à moyen terme
(3 à 5 ans) en rappelant cette réalité du monde contemporain : « Les salariés n’épargnent
jamais si on ne les force pas. » Si des dispositions fiscales adaptées sont prises, environ 3
millions de Marocains sont éligibles à ce type
d’épargne qui peut être développé au sein des
entreprises. Mais qu’est-ce qui pousse donc les
ménages à faire recours à l’épargne ? Celle-ci,
renseigne un membre de l’APSB (Association
professionnelle des sociétés de bourse), peutêtre constituée par mesure de précaution,
pour faire face aux aléas de la vie, préparer les
dépenses ultérieures ou, comme le veut l’époque, rechercher du profit et des avantages fiscaux. La participation des salariés aux résultats
de l’entreprise peut être réglée par stocks options, mais à condition de régler le partage des
profits entre l’employeur et les salariés. Pour
ce faire, « l’Etat doit imaginer un dispositif et
un cadre réglementaire et fiscal attrayant pour
les deux parties, visant l’allègement de l’impôt
sur les sociétés et l’allégement de l’impôt sur
le revenu pour les sommes concernées par ces
nouveaux mécanismes. Le but n’étant pas seu-
lement de mieux redistribuer et de stimuler la
consommation, mais de renforcer l’épargne salariale ; véritable levier de développement pour
notre pays », estime Bachir Baddou, président
de l’Association des MBA du Maroc. Le plan
d’épargne comprend en général les versements
volontaires du salarié, l’intéressement et les
revenus tirés du placement qui viennent en
déduction du bénéfice imposable dégagé par
l’entreprise. L’épargne ainsi dégagée est placée sur un compte bloqué ou investi dans le
plan d’épargne entreprise. Pour M. Douiri, le
Maroc serait mieux inspiré de ne pas bloquer
l’épargne salariale.
Qu’est-ce que c’est que l’épargne retraite ?
Les ménages font recours souvent à l’épargne.
Celle-ci peut être constituée par mesure de précaution, pour faire face aux aléas de la vie ou, le
cas échéant, en prévision des dépenses ultérieures, de la recherche de profit, d’avantages fiscaux… Mais pour de nombreux ménages l’épargne-retraite reste une nécessité incontournable.
« Les salariés n’épargnent
jamais si on ne les force pas. »
Par ce mot composé, on entend une épargne
(financière, immobilière) constituée sur le long
terme, durant la vie active, avec pour objectif
de générer un revenu ou un capital après la vie
active. Il s’agit donc de dispositifs permettant
d’acquérir des annuités viagères, qui couvrent
le risque lié à l’incertitude sur la durée de la vie.
La détention d’une épargne est directement
liée au niveau des revenus des ménages. Les
produits les moins liquides, nécessitant un
blocage des fonds sur plusieurs années et un
abondement régulier (assurance-vie, épargne
retraite), ont un taux de recours beaucoup plus
important chez les ménages aux revenus élevés.
Parmi les différentes formes d’épargne financière, les spécialistes ont du mal à faire la différence
entre celles qui constituent l’épargne-retraite et
les autres. Mais en principe, toute forme d’épargne financière peut, a priori, être accumulée par
les ménages en vue de la retraite : aucune forme
d’épargne ne semble exclure la possibilité d’une
motivation liée à la constitution d’un revenu
pour la retraite et d’un « lissage » des revenus sur
le cycle de vie, avec perception d’un revenu (sous
forme de rente ou de capital) à l’âge de la retraite.
Cependant, l’épargne est d’autant plus adaptée
à un projet de retraite qu’elle permet une sortie en rente ou qu’elle est mise en réserve pour
une durée longue. Les rentes qui seront versées
à partir d’une date ou d’un âge fixé, durant
le reste de la vie de l’assuré, sont reversées au
conjoint (suivant un mécanisme de réversion)
en cas de décès de l’assuré. La souscription s’effectue à titre individuel ou collectif dans le cadre
d’organismes de statuts variés (entreprises, sociétés d’assurances, mutuelles, etc.). Les régimes
fiscaux et les réglementations prudentielles, qui
visent à protéger les parties contractantes contre
des risques excessifs, ne sont pas homogènes.
Aujourd’hui, sur le marché de l’épargne, au
Maroc, les produits d’assurance-vie ont pris
une place prépondérante. Tendance bien comprise par les assureurs qui ont développé plusieurs types de produits (contrats d’épargne
assurance entre autres). Cette dynamique se
heurte cependant à l’absence d’un secteur financier florissant. Le marché de l’assurance-vie
au Maroc occupe la 46e place mondiale, mais la
deuxième en Afrique.
A.W
7
Bourses
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
Les valeurs les plus rentables de la BRVM
Miser sur l’huile de palme rapporte plus vite à Abidjan que le caoutchouc, les télécoms et la banque.
Le point suite à la publication des résultats de vingt sociétés cotées sur un total de 38.
En mettant les soucis de portefeuille avant celui du prestige,
Unilever apparaît en vedette de la Bourse régionale d’Abidjan.
L’entreprise a distribué à ses actionnaires 34 200 FCFA/actions
au compte de l’exercice 2008. L’annonce d’un tel niveau de dividende fin avril a propulsé le titre, passé de 72 000 FCFA à plus
de 100 000 FCFA en l’espace de deux semaines. Normal, une
telle distribution représente un rendement de 45, 48% sur la
base d’un cours moyen de 75 197 FCFA, déterminé avec l’aide
la CGF Bourse. C’est dire si le groupe ivoirien SIFCA, ainsi que
le Singapourien Nauvu Investment, tous deux repreneurs mi2008 des parts du groupe anglo-hollandais Unilever dans la
compagnie ivoirienne, ont été récompensés par le marché.
Au passage, l’on notera qu’Unilever a distribué 61,2 milliards
de FCFA de dividendes, représentant 99,6% de ses bénéfices. Ce
qui en fait une valeur de rendement. Une option qui consiste à
récompenser les actionnaires et qui prévaut en général quand
ceux-ci sont des multinationales.
BICICI en bonne santé
Loin derrière Unilever CI, l’on retrouve la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de Côte d’Ivoire (BICICI),
avec un rendement de 11,37% résultant d’une décision de distribution de dividendes de 3645 FCFA. L’entité bancaire, qui
vient de porter l’ex-Premier ministre Seydou Elimane Diarra à
la tête de son conseil d’administration, récompense ses actionnaires BNP Paribas, SIFIDA et une tranche de 33% du tour de
table complétée par des privés ivoiriens. Autre entreprise cotée
à avoir cassé la tirelire, la Société ivoirienne de tabac (la SITAB
CI) qui affiche le troisième rendement du marché, soit 9,77% à
raison d’un dividende de 5 552/action.
Presque au même niveau de rendement, SARI CI (9,53%)
montre que, même si elle est en crise en Europe, l’automobile
rapporte bien en Afrique. De son côté, la SDV-SAGA CV fête
superbement le changement de sa dénomination en Bolloré
Africa Logistics Côte d’Ivoire par un dividende de 4666 FCFA
par action. Puis viennent par ordre de rendement Total CI
(8,43%), CIE CI (8,37%), BOA Benin (7,81%), SAFCA CI
(7,26%) et Sonatel CI (7,3%).
Notons que la distribution d’un dividende de 11 700 FCFA ne
fait pas de la compagnie sénégalaise, récipiendaire du prix 2009
de la meilleure entreprise cotée, la meilleure valeur en termes de
rendement et la valeur la moins chère en termes de PER. L’on
conviendra tout de même que le paiement d’un tel dividende, au
grand bonheur de l’Etat du Sénégal et de France Télécom, renforcera la confiance des autres actionnaires engagés sur le titre.
Parmi les valeurs moyennes en termes de cherté, à noter la Sicable,
qui affichait une baisse du chiffre d’affaires sur le deuxième semestre et qui s’est apparemment bien ressaisie avec un dividende
de 1311/action, représentant un rendement de 5,3%.
Rares seront les entreprises qui auront opté pour la baisse de dividendes. La Société africaine de plantions d’héveas (SAPH) l’a
fait, ce qui se comprend sans doute au vu de la crise qui souffle
sur l’industrie du pneu, très sensible à la situation de l’automobile. Pourtant, Jean Louis Billon, président du conseil d’administration, a présenté un bénéfice record de 19,9 milliards
de FCFA en 2008. Mais du fait des incertitudes du marché et
pour renforcer sa trésorerie, le dividende est fortement revu à
la baisse, à raison de 1057 FCFA par action contre 2800 FCFA
en 2007. Ce qui confère à la SAPH un rendement de 3,22%. Au
stade actuel de la publications des résultats et des décisions de
distribution, SAPH devient la valeur la plus chère du marché
aux côtés de Shell CI Filtisac CI.
Adama Wade
Eclairage
L’avis de Cyrille Nkountchou, managing director de Liquid
Africa Holdings Limited à Johannesburg et intervenant régulier
sur la BRVM
Sur la rentabilité
Mon expérience d’investissement sur la BRVM est plutôt
bonne. Actuellement la performance de l’indice BRVM est
déprimée par la sous-performance de certaines valeurs
clés agricoles telles que la SAPH et PALMCI, mais aussi
Sonatel et certaines valeurs bancaires comme ETI. Ceci est
principalement le résultat du retournement de la conjoncture
économique pour des matières premières telles que l’hévéa
ou l’huile de palme, ainsi que du ralentissement relatif du
rythme de croissance du chiffre d’affaires et du résultat de la
valeur phare Sonatel. L’autre facteur qui a contribué à la déprime est le retrait des fonds étrangers qui, l’année dernière,
avaient fortement investi sur cette place financière.
Sur les opportunités
Nous pensons qu’aux niveaux actuels, la BRVM offre de
bonne opportunités d’investissement en particulier sur les
valeurs telles que PALMCI ou SAPH, qui ont connu de fortes
corrections et dont les niveaux de valorisation actuels ignorent le redressement récent du cours des matières premières
sous-jacentes. Nous pensons aussi que des titres tels que
Sonatel ou ETI présentent des points d’entrée intéressants
aux cours actuels.
Voir tableau BRVM page 9
OFFRE D’EMPLOI (Réf. OE 01-05/09)
BGFIBANK, Premier Groupe Financier de la zone CEMAC certifié ISO, présent en Afrique et en Europe, recherche dans le cadre de son
développement à international, des candidats correspondants aux profils suivants :
4CHARGE DE RELATION CLIENTELE PARTICULIERS
4CHARGE DE RELATION CLIENTELE ENTREPRISES
4COMPTABLE
4ASSISTANT QUALITE
4CONTROLEUR INTERNE
4CONTROLEUR DE GESTION
4AUDITEUR INTERNE
4INFORMATICIEN
PROFILS :
H/F diplômé(e) d’une Grande Ecole de Commerce et détenteur
(trice) d’un diplôme de type BAC +4/5 (Maîtrise, Master, DESS,
DESCF) spécialisé en Banque, Economie, Finance, Contrôle de
Gestion, Qualité, Informatique, Audit et Commerce et vous justifiez
d’une expérience professionnelle significative (2 ans minimum) dans
l’un des domaines concernés.
Compétences techniques recherchées selon les postes à pourvoir :
maitrise des techniques de vente et de négociation commerciale,
analyse financière, maitrise des circuits des opérations de banque,
maitrise de la comptabilité bancaire, connaissance de la règlementation bancaire, connaissance des systèmes de management de la
qualité, maitrise de l’outil informatique, management d’équipe.
Qualités recherchées : rigueur, esprit d’analyse et de synthèse,
qualités rédactionnelles et relationnelles, initiative, travail d’équipe,
avoir le souci de la satisfaction client.
La maîtrise d’une langue internationale sera fortement appréciée, de
même qu’une expérience significative dans le domaine bancaire.
Merci d’adresser vos CV, lettres de motivation et Titre du poste à [email protected]
8
Bourses
Les fonds avec
Fonds Afrique
2008-12-31 2008-05-10 2006-05-10
Rating
Domicile
2009-05-11 2009-05-11 2009-05-11
Overall
DWS Invest Africa A2 Acc
37.85
Luxembourg
JPM Africa Equity D (acc) USD
33.88
Luxembourg
Robeco Afrika Fonds A Inc
29.95
Netherlands
Nikko Africa Equity Fund
29.22
Japan
JB Multiflex JB African Equity C JPY Acc
28.21
Luxembourg
Magna Africa Fund C Acc
26.65
- 43.59
- 33.13
Ireland
1
Swedbank Robur Africa Equity D2 Acc
24.82
- 45.29
Luxembourg
EFG-Hermes Saudi Arabia Equity Fund
23.25
Saudi Arabia
EMIF South Africa load ZAR Acc
23.07
- 12.84
- 19.80
Luxembourg
2
Saudi Arabia Investment Fund Ltd Inc
22.96
- 38.23
- 42.21
United Kingdom
2
JB EF Northern Africa CHF A Inc
21.81
- 31.98
Luxembourg
UBS (CH) EF-South Africa Inc
21.08
- 21.60
- 22.86
Switzerland
2
Wallberg African All Stars I Acc
19.07
Luxembourg
PCA Africa Fund
17.99
Taiwan
E.S. África FI Acc
17.40
- 33.07
Portugal
The Concord Egypt Euro Shares
17.30
- 25.32
4.05
Ireland
3
HQ Afrika Inc
15.61
- 40.82
Sweden
Simplicity Afrika Acc
13.30
- 44.42
Sweden
Coronation Africa Frontiers Fund
12.96
Ireland
BPI Africa FI Acc
11.50
Portugal
The Egyptian Growth Investment Company 10.84
- 23.81
0.69
Guernsey
3
Nordea-1 African Equity Fund BI Acc
9.22
Luxembourg
WIOF African Performance Portfolio A Acc
6.16
Luxembourg
Standard South Africa Equity A USD Acc
5.00
- 41.27
Ireland
Santander Selección África FI Acc
4.75
- 41.98
Spain
Intereffekt Emerging Africa EUR
4.53
- 46.42
Netherlands
Atlas Maroc Acc
- 0.87
- 21.93
17.05
France
3
Standard Africa Equity A USD Acc
- 7.36
- 58.59
Ireland
ICECAPITAL Africa A Inc
- 7.60
- 58.80
Finland
Name
Fonds MENA
Name
SGAM Oasis MENA SGD
ING (L) Invest MENA EUR I Acc
Investec GSF Africa&Middle East A GrAcc
Gustavia Turkey Middle East Inc
SSgA Emer. Middle East&Africa Indx P Acc
FIM Sahara EUR Acc
SGAM Fd Eqs MENA AE Acc
Investec GSF MENA A Gross Acc
Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A Acc
BG Selection Africa&MiddleEast Eqs A Acc
Investec Africa & Middle East I Acc Net
CIMB-Principal MENA Equity Fund
HQ Middle East Inc
JPM Middle East Equity A (dist) - USD
Makaseb Arab Tigers Fund USD Acc
Sydinvest Afrika & Mellemøsten Inc
ESPA Stock Mid East and Afri Mkts A Inc
Schroder ISF Middle East EUR A Acc
Deka-MiddleEast and Africa CF Acc
Meridio ArabWorld P Acc
GAM Star Frontier Opportunities Acc
Mashreq Arab Tigers Funds Acc
LHV Persian Gulf Fd A Acc
WIOF Middle East Perf A
T. Rowe Price Mid East& African Eq Fd I
Algebra Capital Alpha MENA A Acc
FT Emerging Arabia EUR Inc
PF (LUX) Mdl East & N Africa HP EUR Acc
ING Middle East & Africa Fund
GCC Fund Arabia Inside A Acc
Franklin MENA A Acc a H1
2008-12-31 2008-05-10 2006-05-10
Domicile
2009-05-11 2009-05-11 2009-05-11
27.36
- 42.36
Singapore
26.30
Luxembourg
23.06
- 21.90
Luxembourg
22.68
Sweden
21.04
- 19.89
- 21.57
France
19.17
- 43.45
Finland
18.94
Luxembourg
18.78
- 25.62
Luxembourg
18.25
- 45.37
Luxembourg
18.10
- 34.11
Luxembourg
17.92
United Kingdom
17.75
- 44.52
Malaysia
16.14
Sweden
15.38
- 33.95
- 25.82
Luxembourg
15.26
- 40.23
- 26.64
Bahrain
12.58
- 41.86
Denmark
12.30
- 39.82
Austria
11.98
- 41.74
Luxembourg
11.49
- 40.75
Luxembourg
9.25
- 40.80
Luxembourg
8.97
Ireland
7.11
Ireland
6.66
- 44.35
Estonia
5.41
Luxembourg
4.83
- 50.92
Luxembourg
3.93
- 61.96
Bahrain
0.12
- 53.45
Luxembourg
- 0.64
Luxembourg
- 1.12
Taiwan
- 3.30
Luxembourg
- 4.31
Luxembourg
Rating
Overall
3
3
2
Fonds islamiques
2008-12-31 2008-05-10 2006-05-10
Name
2009-05-11 2009-05-11 2009-05-11
CMS Islamic Balanced
33.25
- 3.82
19.27
TA Dana Optimix
26.17
- 3.83
10.75
Dana Makmur Pheim
22.79
- 5.90
11.23
Avenue SyariahExtra
19.00
- 11.97
- 6.40
Dana Islamiah Affin
18.97
- 17.79
13.46
Apex Dana Al-Faiz-i Inc
18.54
- 0.15
55.33
CIMB Islamic Balanced
18.24
- 11.10
7.97
Public Islamic Asia Balanced
17.32
- 10.51
CIMB Islamic Balanced Growth Fd
16.44
- 13.71
2.88
MAAKL Al-Umran
16.15
0.45
19.17
HwangDBS Aiiman Aiiman Balanced Fund
15.34
1.51
12.70
HLG Dana Maarof
14.33
- 8.70
14.50
Alliance Dana Alif
14.22
- 8.59
- 0.61
PRUdana dinamik
14.07
- 2.73
20.18
AmIslamic Balanced
13.88
- 7.04
17.75
MAAKL Al Fauzan
13.81
- 6.01
31.38
RHB Mudharabah
13.10
- 1.76
16.13
Public Islamic Balanced
12.86
- 10.60
4.89
CIMB Islamic Balanced Income
12.29
- 7.18
8.09
AMB Dana Ikhlas
12.00
- 5.59
- 0.09
ASBI Dana AL-Falah
11.54
- 2.49
25.06
CIMB Islamic Enhanced Sukuk Fd
9.63
1.04
4.08
ASBI Dana AL-Munsif
8.41
- 7.81
14.21
Public Islamic Enhanced Bond
7.52
3.35
PRUdana al-islah
6.69
0.31
- 0.34
Domicile
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Rating
Overall
3
1
2
1
3
5
3
2
4
3
3
1
4
4
5
3
3
3
2
4
3
4
3
Fonds matières premières et ressources naturelles
2008-12-31 2008-05-10 2006-05-10
Name
Domicile
2009-05-11 2009-05-11 2009-05-11
SIA Global Mining Value EUR Acc
91.54
- 61.04
Luxembourg
Earth Exploration UI Acc
70.79
- 50.17
Germany
Oceanic CF Australian Natrl Res GBP Inc
69.21
- 46.88
- 41.13
United Kingdom
Natural Resources Fund Inst Acc
65.84
- 44.04
- 28.55
Ireland
JPM Natural Resources A Acc
60.87
- 41.62
- 30.84
United Kingdom
Pioneer Fds Gold and Mining A EUR ND Acc
56.88
- 43.17
- 25.31
Luxembourg
JPM Global Natural Resources A EUR Acc
56.46
- 45.57
- 35.33
Luxembourg
Orion Sicav Ressources Naturelles Acc
55.34
4.98
7.89
Luxembourg
Rating
Overall
1
3
4
3
2
5
Oceanic CF Global Resources EUR Acc
Oak Tree Junior Mining & Explortion Acc
Schroder ISF GEM Commodities A Acc
Allianz RCM Rohstoffonds A EUR Inc
Investec Enhanced Natural Res I Acc Net
JPM Emerging Resource Equity
Pioneer CIM-Global Gold and Mining Acc
MitsubishiUFJ Wld Resources
BGF World Mining A2 EUR
cominvest Rohstoff Aktien P Inc
First State Glb Resources III Acc
United Global Resources SGD
First State Glb Resources A Acc
First State Global Resource USD
eQ Emerging Agri Sector 2 Acc
FC AGF Canada Resource Eq Fd
ZKB Ressourcen Vision Fonds A Inc
Alizee Deterre T Acc
Mizuho Global Resource Eq Fd
DWS Rohstoffonds Inc
Franklin Natural Resources A Acc $
The Emerging Commodities Fund Acc
DekaLux-GlobalResources CF Inc
STABILITAS Soft Commodities I Acc
Argenta Fd Sector Europe BasIndustr Acc
Carmignac Portf Commodities Acc
JF Five Elements Fund A Acc
JB EF Natural Resources CHF A Inc
Ideal Global Acc
Dynamic Focus+ Resource Fund I Acc
BR Natural Resources Eq Fund
Baring Global Resources Fd Inc
Tuma Commodities Acc
bfw raw materials Acc
ALTIS Fund Global Resources Acc
BBGI Commodities (USD) A Acc
Craton Capital Global Resources A Acc
Pioneer Inv Akt Rohstoffe A EUR ND Acc
Etoile Matières Premières Acc
T. Rowe Price Glb Natrl Res Eq I Acc
Orsay Ressources Acc
Manulife GF Global Resources AA Inc
BNY Mellon Glb Natrl Res Eq Fd
AXA Or et Matières Premières Acc
SGAM Invest Secteur Matières Prem. Acc
UBS (CH) EF-Global Materials Inc
CS EF (Lux) Global Resources B Acc
ESPA Stock Commodities A Inc
SGAM Fd Eqs Global Resources A Acc
CF Equities HAIG Resources B Acc
RBC Diversified Fund Natural Rsrc Eq Inc
VP Bank Advice FoF Nat Resources A Inc
FMM - Natural Resources A Acc Euro
The Tectonic Fund Acc
VV-Strategie Rohstoffe T1 Inc
Swedbank Robur Råvarufond Inc
Eurovalor Recursos Naturales FI Acc
GR Dynamik OP Acc
MAM Actions Matières Premières Acc
Parvest Global Resources C Acc
Barclays Ressources Naturelles Acc
KB Lux Key Fd Natural Resources EUR Acc
BWI-FdsPtf Rohs & Ress Acc
Martin Currie GF Glbl Resources Inc
UBS (Lux) SS-RICI (GBP) Inc
Tiberius Active Commodity OP Inc
BZ Agro Inc
LCF Roth Prifund Natural Res. USD A Acc
UBS GU Commodity
AXA WF Hybrid Resources A EUR Acc
CAAM Funds Global Resources C Acc
Géo-Energies C Acc
Deutsche Far Est DWS Glb Mat & Engy
LCL Actions Minergior Monde Acc
Barclays Glb Commodity Delta A USD Acc
CAAM Actions Minergior Acc
OSK-UOB Resources
Vontobel Belvista Com Lnk Sel Fund A Acc
UBS (Lux) SS-RICI (USD) Acc
Commodity Alpha OP R Inc
Daiwa/RICI(R) Commodity Fd
Prudential Financial Global Resources Fd
STABILITAS Growth Small Cap I Acc
HSBC Ressources Naturelles A/I
DSP BlackRock World Gold Div
Daiwa Commodity Index
Daiwa FW Commodity Select
Nippon Commodity Sel (Food)
Schroder Nikko Commodity Fd A
MUFJ Commodity Fund
Alpi Risorse Naturali Acc
DB Platinum Commodity USD I1C Acc
Swedbank Robur Skogsfond Inc
BEA Global Resources A Acc
CAAM Ressources-Industrie Monde I Acc
VCH Expert Natural Resources Acc
DaiwaSB/SMBC Commodity Fd
Tiberius Commodity Alpha Euro OP I Inc
Allianz Glb Inv Glb Agr Trend - ACC-TWD
Robeco Commodities
UBS (Lux) SS-RICI (EUR) Acc
LCL Actions Rssrcs-Indstr Monde Acc
Nordea Foresta Kasvu
Nomura Sect Indx Oil Nonferr
Fortis L Commodity World I Acc
DKA Sel Indx Resources
UBS (Lux) SS-RICI (CHF) Acc
Nomura Commodity Fund
UBS (CH) Commodity Fund - USD P Inc
DB Platinum Commodity Euro I1C Acc
MHAM Commodity Index Fd Wrap
Nippon Commodity Index Open
Chuomitsui Commodity Fund
Nissay Commodity Fund
AIG Commodity Fund D1M
Marlborough ETF Commodity A Acc
Yuanta Global Oil & Mining Fund
Parworld Track Commodities C Acc
51.11
50.30
48.14
48.08
46.97
46.03
45.86
45.56
43.75
43.61
43.11
42.99
42.26
41.83
41.12
39.95
38.91
37.54
36.95
36.52
35.38
35.20
34.00
33.19
33.09
32.83
32.54
31.99
31.80
31.79
31.25
30.94
29.78
29.30
29.24
29.23
28.99
28.14
27.97
27.59
27.23
27.20
26.93
26.73
26.50
26.40
26.24
26.18
26.02
25.84
25.49
25.02
24.94
24.35
24.05
23.92
23.89
23.69
23.16
22.87
22.66
22.57
22.55
21.68
21.59
21.41
20.82
20.20
18.44
18.35
18.05
18.03
17.54
17.50
17.43
17.39
17.09
17.06
17.02
16.90
16.86
16.73
16.72
16.63
16.59
16.42
16.25
16.25
15.68
15.35
14.25
13.82
13.71
13.63
13.41
13.38
13.28
13.23
13.21
13.20
12.49
12.40
12.31
12.08
11.98
11.35
11.24
10.75
10.70
10.56
10.30
10.22
10.22
10.09
9.39
9.15
9.10
9.03
- 45.73
- 52.39
- 59.81
- 46.85
- 11.89
- 25.87
- 48.98
- 39.41
- 52.22
- 47.78
- 40.17
- 34.03
- 41.68
- 41.86
- 44.71
- 19.03
- 26.91
- 44.68
- 30.53
- 12.88
- 26.03
- 27.07
- 17.12
- 18.67
- 8.46
- 56.53
- 43.07
- 36.26
- 79.59
- 38.42
- 47.58
- 57.37
- 44.18
- 30.89
- 37.98
- 49.56
- 26.69
- 35.62
- 51.90
- 32.78
- 42.27
- 37.65
- 10.02
- 29.61
- 33.13
- 34.83
- 39.11
- 37.30
- 36.71
- 8.56
- 16.90
- 36.27
- 35.70
- 38.84
- 43.57
- 35.31
- 36.32
- 40.25
- 40.35
- 37.78
- 39.55
- 73.90
- 42.36
- 41.72
- 39.31
- 32.08
- 37.15
- 30.43
- 42.56
- 32.96
- 29.92
- 33.02
- 55.70
- 30.70
- 23.53
- 27.39
- 30.80
- 44.31
- 29.31
- 29.50
- 32.68
- 28.06
- 41.54
- 28.26
- 21.70
- 51.91
- 42.44
- 23.73
- 18.70
- 18.52
- 28.10
- 27.77
- 39.26
- 48.63
- 35.01
- 18.52
- 40.50
- 39.53
- 18.37
- 29.06
- 27.66
- 30.64
- 35.94
- 39.16
- 35.39
- 56.16
- 37.34
- 34.60
- 40.88
- 36.99
- 49.44
- 35.54
- 39.45
- 19.57
- 40.85
- 13.97
- 46.29
- 36.10
- 36.73
- 39.41
- 32.61
- 33.99
- 41.19
- 40.01
- 21.20
- 16.60
- 44.20
- 24.25
- 43.79
- 37.36
- 27.99
- 20.22
5.63
- 47.19
- 30.99
- 21.58
- 32.75
- 82.37
- 25.36
- 36.84
- 16.09
- 49.39
- 23.92
- 10.67
- 13.35
- 16.84
- 18.20
- 35.67
- 15.34
- 24.01
- 31.92
- 26.26
25.89
- 50.12
- 30.12
- 43.46
- 33.34
- 30.74
- 50.74
- 42.33
- 34.12
- 35.91
- 33.44
- 32.16
- 34.12
30.35
- 31.62
- 38.91
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
United Kingdom
Liechtenstein
Luxembourg
Germany
United Kingdom
Japan
Luxembourg
Japan
Luxembourg
Germany
Ireland
Singapore
United Kingdom
Singapore
Estonia
Japan
Switzerland
Austria
Japan
Germany
Luxembourg
France
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Cayman Islands
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Japan
Ireland
Liechtenstein
Liechtenstein
Luxembourg
Switzerland
Liechtenstein
Germany
France
Luxembourg
France
Luxembourg
Japan
France
France
Switzerland
Luxembourg
Austria
Luxembourg
Luxembourg
Switzerland
Liechtenstein
Luxembourg
France
Luxembourg
Sweden
Spain
Germany
France
Luxembourg
France
Luxembourg
Germany
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Switzerland
Luxembourg
Japan
Luxembourg
Luxembourg
France
Taiwan
France
Ireland
France
Malaysia
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Japan
Taiwan
Luxembourg
France
India
Japan
Japan
Japan
Japan
Japan
Italy
Luxembourg
Sweden
Hong Kong
France
Luxembourg
Japan
Luxembourg
Taiwan
Netherlands
Luxembourg
France
Finland
Japan
Luxembourg
Japan
Luxembourg
Japan
Switzerland
Luxembourg
Japan
Japan
Japan
Japan
Japan
United Kingdom
Taiwan
Luxembourg
3
4
2
4
3
4
1
3
3
Nomura Global Commodity Open
Baring Real Asset Futures A Acc
SompoJapan DBLCI Commodity 6
Caja Madrid Recursos Naturales FI Acc
VINCOX Water & Energy Europe I Acc
Nomura Commodity Fund2 (GSCI)
Swisscanto (CH) Commodity Sel Fd A Inc
Pioneer SF EUR Commodities A EUR Acc
Polaris Global Key Resources
Caixa Catalunya Multisectorial FI Acc
UBS (CH) Commodity Fund - EUR P Inc
HAIG Advantage M5 Rohstoffe B Inc
CS CF Plus SFR A Inc
DWS Invest Commodity Plus FC Acc
CS CF Plus USD A Inc
Löwen Investment Fund Commodities Acc
ICECAPITAL Commodity B Acc
AGF Matières Premières R Acc
UBS (CH) Commodity Fund - CHF P Inc
ESPA Garant Commodities T Acc
Sabadell BS Commodities FI Acc
CS CF Plus EUR A Inc
Caixagest Matérias Primas FEI Acc
STAM Commodity Open
1
3
1
3
3
4
5
4
4
3
4
3
2
3
2
3
3
1
4
2
5
2
3
5
4
5
4
3
4
3
3
5
2
4
2
8.62
8.53
8.49
8.31
8.05
7.90
7.26
6.65
6.65
6.40
5.75
5.71
5.52
5.34
4.64
4.43
4.39
4.34
3.95
3.02
2.98
0.32
- 1.18
- 2.78
- 50.64
- 62.49
- 47.38
- 26.77
- 20.71
- 50.01
- 49.94
- 46.55
- 43.03
- 40.45
- 45.22
- 57.85
- 36.88
- 33.04
- 34.12
- 57.75
- 29.24
- 60.85
- 15.73
- 2.04
- 56.55
- 41.40
- 7.40
- 50.50
- 29.26
- 57.55
- 25.54
- 4.78
- 47.72
- 34.55
- 66.33
- 7.22
- 30.67
- 58.26
- 31.04
Japan
Ireland
Japan
Spain
Liechtenstein
Japan
Switzerland
Luxembourg
Taiwan
Spain
Switzerland
Luxembourg
Switzerland
Luxembourg
Switzerland
Liechtenstein
Finland
France
Switzerland
Austria
Spain
Switzerland
Portugal
Japan
1
3
3
1
4
2
5
2
3
1
Fonds or et métaux précieux
Name
SIA Global Mng Val Intl Eq Sel CHF Acc
STABILITAS Pacific Gold+Metals I Acc
Timeless Precious Metal EUR
Earth Gold Fund UI Acc
CF Ruffer Baker Steel Gold O Acc
Piazza Merrill Lynch IIF World Mini Acc
JB Gold Equity (USD) B Acc
Sicav Placeuro Gold Mines Inc
Nestor Gold Fonds Acc
MRB Goldminen- & Rohst.-aktien Fnd Inc
ZKB Gold Aktienfonds A Acc
Smith & Williamson Glb Gold & Resources
STABILITAS Silber+Weissmetalle I Acc
IAM-Gold& Metals B CHF Acc
Strategic Precious Metal Fund CHF Inc
JB URAM Gold & Mining Stock Fd B EUR Acc
Tocqueville Gold P Acc
Investec Global Gold A Acc Net USD
Dynamic Precious Metals Fund I Acc
Valeurs Or Acc
LODH Invest World Gold Exp USD P A Acc
Precious Cap Glb Mining & Metals Inc
Craton Capital Precious Metal A Acc
Federal Multi Or et Matières Prem. Acc
Franklin Gold and Precious Metals A
AmPrecious Metal
Investec GSF Glbl Gold A Acc Grs USD
BlackRock Gold Fund
UOB United Gold & General
BlackRock Gold Metal B
PAM Gold & Silver Mining & Metals Acc
BlackRock Gold and General A Inc
Share Gold Acc
Pioneer Fds (A) Gold Stock A Inc
BBGI Share Gold (USD) Inc
MP-GOLD.SI
BlackRock International Gold & Gen
AIG PB Equity Fund Gold A Inc
LODH Invest World Gold Exp EUR I Acc
Global Gold And Precious Acc
DWS Invest Gold and Prc Met (USD) A2 Acc
DWS Noor Precious Metals B Acc
STABILITAS Gold+Resourcen I Acc
CM-CIC Or et Mat Acc
Stratégie Indice Or Acc
Fructifonds International Or R Acc
BGF World Gold A2 EUR
STABILITAS Gold+Resourcen Spec Sit I Acc
DWS Goldminenaktien Typ O Acc
SGAM Fd Eqs Gold Mines A Acc
LCL Actions Or Monde Acc
CAAM Actions Or Acc
SGAM Invest Secteur Or Acc
Swisscanto (CH) EF Gold Inc
AMG Gold Minen & Metalle A Inc
Nikko DWS New Resorce Fund
GoldSphere A Acc
Golden Dhow Fund Acc
AIG World Gold Div
NOAH-Mix OP Acc
DJE - Gold & Ressourcen I Acc
PEH Q-Goldmines Acc
UBS (CH) EF-Gold Inc
CS EF Global Gold A Inc
BlackRock Gold Metal A
LCF Roth Prifund Global Gold & PM A Acc
MVM LUX SICAV - frontrunner earth Acc
2008-12-31 2008-05-11 2006-05-10
Domicile
2009-05-11 2009-05-10 2009-05-11
92.07
- 61.35
Luxembourg
61.03
- 28.54
Luxembourg
59.59
- 47.83
- 62.72
Malta
58.98
Germany
47.36
- 25.29
- 47.37 United Kingdom
43.75
- 52.22
Belgium
43.02
- 27.91
- 26.76
Luxembourg
42.47
- 25.98
- 21.91
Luxembourg
42.28
- 29.77
- 28.66
Luxembourg
39.61
- 36.66
- 39.80
Switzerland
38.45
- 60.23
- 63.81
Switzerland
38.38
- 20.47
- 23.07 United Kingdom
34.20
- 60.04
Luxembourg
31.34
- 37.41
- 13.62
Switzerland
31.19
- 12.49
- 15.63
Switzerland
31.17
- 39.71
Luxembourg
30.18
France
29.78
- 21.22
- 8.56
United Kingdom
29.73
13.41
Luxembourg
29.10
- 8.46
- 9.50
France
29.05
- 16.86
- 15.72
Luxembourg
28.02
- 26.23
- 32.99
Switzerland
27.87
- 20.56
- 31.37
Liechtenstein
27.38
- 34.84
- 26.61
France
27.34
- 13.68
- 5.68
United States
26.63
- 19.46
Malaysia
26.49
- 18.45
- 11.22
Luxembourg
25.96
- 17.44
- 27.63
Japan
25.37
- 19.87
- 0.64
Singapore
25.19
- 16.76
- 29.57
Japan
24.77
Switzerland
24.09
- 21.27
- 12.58 United Kingdom
24.03
0.71
- 0.85
Luxembourg
23.87
- 7.41
- 14.77
Austria
22.90
0.29
Switzerland
22.79
- 8.64
Slovenia
21.80
- 20.26
- 13.47
Jersey
21.80
- 11.71
- 11.37
Switzerland
21.72
- 22.48
- 15.72
Luxembourg
20.95
- 17.03
- 29.40
France
20.71
- 14.17
Luxembourg
20.46
- 19.04
Ireland
19.89
- 58.30
- 64.40
Luxembourg
19.51
- 16.71
- 19.04
France
19.08
- 8.97
- 17.68
France
18.46
- 6.80
- 11.63
France
18.27
- 18.10
- 15.35
Luxembourg
18.22
- 68.19
Luxembourg
18.19
- 23.75
- 33.63
Germany
18.05
- 10.71
- 22.22
Luxembourg
17.45
- 14.03
- 24.08
France
17.31
- 14.26
France
16.84
- 10.11
- 18.44
France
16.43
- 7.79
- 21.14
Switzerland
16.31
- 14.56
- 4.76
Switzerland
16.15
- 34.19
Japan
15.95
France
15.74
- 12.01
Liechtenstein
15.16
India
12.86
- 27.30
- 38.70
Germany
10.82
- 22.81
- 26.58
Luxembourg
10.82
- 35.84
- 35.17
Luxembourg
10.66
- 11.38
- 19.81
Switzerland
10.60
- 4.27
- 15.41
Switzerland
6.67
- 2.95
- 24.00
Japan
5.68
- 6.23
- 4.90
Luxembourg
3.01
- 12.10
- 50.51
Luxembourg
Rating
Overall
1
3
2
2
1
3
1
3
5
2
5
5
3
2
3
4
3
4
4
5
4
3
5
4
3
1
1
3
3
4
4
1
3
3
3
2
4
2
3
2
2
3
4
2
Fonds énergies
Name
3
4
1
3
3
3
5
CF Junior Oils Trust A Acc
LTIF Global Energy Value Acc
Schroder ISF Global Energy A a Acc
DnB NOR Renewable Energy Inc
DnB NOR Miljøinvest Acc
Investec Global Energy A Acc Net GBP
Awake Global Energy Fund
Earth Energy Fund UI Acc
Orion Sicav Energie Acc
MP-ENERGY.SI
ODIN Offshore
BR World Resources Stk Fd
Guinness Global Energy A Inc
CL (Lux) Energy Equity B Acc
CL (Gue) Energy Equity B Acc
Investec GSF Glbl Energy A Acc Grs EUR
Invesco Energy Fd C Acc
2008-12-31 2008-05-10 2006-05-10
Rating
Domicile
2009-05-11 2009-05-11 2009-05-11
Overall
55.37
- 44.78
- 40.49 United Kingdom 2
46.43
- 56.37
- 44.84
Luxembourg
1
45.87
Luxembourg
44.26
- 32.15
Luxembourg
41.23
- 32.34
- 3.54
Norway
4
38.52
- 26.95
- 14.80 United Kingdom 3
38.33
- 45.13
Sweden
35.89
- 43.67
Germany
35.42
- 3.03
0.54
Luxembourg
5
34.45
- 29.34
- 30.02
Slovenia
2
34.39
- 52.63
- 45.23
Norway
2
34.03
- 40.89
- 23.77
Japan
33.89
- 33.13
Ireland
32.32
- 37.70
- 28.23
Luxembourg
2
32.07
- 38.04
- 26.27
Guernsey
2
30.88
- 30.45
- 14.84
Luxembourg
4
30.55
- 36.51
- 18.07
Luxembourg
4
A.C. Nuclear Opportunities Fund Acc
Share Energy Acc
DWS Energiefonds Inc
Petercam Equities Energy & Resources A
OHRA New Energy Fonds
DWS Invest Energy FC Acc
cominvest Energie Aktien I Inc
FIM Green Energy Acc
Fortis L Equity Energy Europe Acc
Fortis L Equity Energy World I Acc
Raiffeisen-Energie-Aktien A Inc
AXA WF Junior Energy A EUR Acc
ING Energy Inc
Daiwa/BlackRock Energy Resour
Delta Lloyd L New Energy B Acc
Robeco Energy Eq D EUR Acc
Pioneer Fds (A) Energy Stock T Acc
Sigma Energy Acc
JB EF Energy Transition AFr
PF (LUX) Clean Energy I Acc
SAM Smart Energy (EUR) B Acc
Mediolanum Ch Energy Eq Fd L Acc
Allianz RCM Energy A EUR Inc
STABILITAS Uran+Energie I Acc
BBGI Islamic Share Energy (USD) Inc
BGF World Energy A2 EUR
Guinness Alternative Energy A Inc
CS EF Global Energy A Inc
EIC Renewable Energy Fund A Inc
Fideuram MS Equity Global Resources Acc
Ancoria Ny Energi
Handelsbanken Ny Energi Acc
Investin AMBER Energy Alpha
ING (L) Invest Energy P USD Acc
OP-Ilmasto B Inc
WEF I Global Energy Equities AU Acc
Independent BasicEnergy Global Inc
EIC Solar Fund I Acc
Global Energy and Natural Resources Acc
KBC Eco Fund Alternative Energy Acc
Swisscanto (LU) Eq Fd Sel Energy Acc
CS EF (Lux) Future Energy B EUR Acc
eQ Clean Energy 1 K
BBGI Share Clean Energy (USD) Inc
JB URAM Energy Stock Fund B EUR Acc
UBS (CH) EF-Energy Inc
SGAM Invest Secteur Energie C Acc
Sarasin New Power B Acc
New Energy Fund (EUR) Acc
Eurizon EasyFund Eq Energy & Material R
Raptor Peak Oil Fund B Acc
BGF New Energy A2 EUR
Ofi Single Sel Core Energy A Acc
KEPLER Öko Energien A Inc
Tokyo Kaijyo Energy & Food Fd
KBC Eq Fd Oil Acc
Nikko Global Water Fund
United New Generation Wld Eco
Etoile Energie Europe Acc
Eurizon Azioni Energia E Mat Prime Acc
Vontobel Glb Trend New Power A1 Inc
LODH Premia Clean Energy F D Inc
Montepio Euro Energy FI Acc
Fondo Valencia Energ. Renovables FI Acc
SGAM Fd Eqs Global Energy A Acc
Energia A Acc
Groupama Energie Monde I Acc
Argenta Fd Energie Acc
SEB ÖkoLux Acc
SSgA Energy Index Equity Fund P Acc
Ibercaja Petroquímico FI Acc
BNP Paribas Energie Acc
LBPAM Actions Ressources Durables A/I
Yuanta Global New Energy Fund
Sectorissime Energie Acc
29.85
29.53
27.54
27.43
27.09
27.06
25.44
24.71
24.42
24.35
24.29
23.74
23.65
23.38
23.33
23.27
22.90
22.90
22.63
22.47
22.44
22.38
21.81
21.59
21.39
21.29
21.19
21.07
20.91
20.79
20.60
20.34
20.21
20.04
19.52
19.48
19.29
19.18
19.15
18.76
18.47
18.36
17.74
17.73
17.21
16.88
16.82
16.64
16.31
15.63
15.56
14.92
14.89
14.84
14.54
14.11
13.54
13.50
13.46
13.25
13.06
12.93
12.82
12.69
12.66
12.22
11.95
11.10
11.04
10.93
10.61
9.70
9.37
8.96
8.37
- 30.77
- 29.40
- 32.24
- 48.86
- 41.70
- 31.98
- 34.06
- 36.61
- 41.87
- 34.64
- 53.09
- 33.85
- 39.96
- 41.27
- 30.80
- 34.32
- 47.09
- 36.69
- 35.22
- 26.10
- 32.22
- 59.40
- 33.32
- 49.86
- 30.48
- 28.74
- 41.26
- 32.80
- 56.11
- 36.64
- 21.03
- 38.07
- 38.11
- 46.48
- 41.55
- 28.84
- 33.10
- 39.93
- 47.61
- 27.22
- 35.50
- 44.94
- 45.55
- 34.55
- 48.04
- 37.91
- 35.93
- 16.79
- 41.25
- 41.95
- 37.36
- 29.01
- 9.14
- 26.25
- 24.52
- 20.25
- 29.84
- 19.46
- 19.32
- 22.21
- 27.77
- 20.24
- 27.03
- 18.78
- 19.42
- 44.63
- 34.68
- 18.63
- 25.57
- 16.64
- 26.69
- 35.31
- 24.51
- 52.27
- 30.64
- 22.33
- 26.45
- 29.94
- 42.34
- 29.21
- 29.30
- 40.56
- 36.55
- 32.95
- 29.79
- 37.59
- 36.55
- 40.62
- 33.79
- 37.86
- 29.82
- 26.14
- 30.63
- 34.57
- 13.69
- 15.97
- 29.22
- 29.47
- 26.95
- 16.24
- 24.17
- 29.38
- 33.33
- 31.17
- 24.46
- 39.81
- 18.20
- 16.21
- 27.21
Liechtenstein
Luxembourg
Germany
Belgium
Netherlands
Luxembourg
Germany
Finland
Luxembourg
Luxembourg
Austria
Luxembourg
Netherlands
Japan
Luxembourg
Luxembourg
Austria
Norway
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Ireland
Germany
Luxembourg
Switzerland
Luxembourg
Ireland
Switzerland
Switzerland
Italy
Cyprus
Finland
Denmark
Luxembourg
Finland
Luxembourg
Denmark
Liechtenstein
France
Belgium
Luxembourg
Luxembourg
Finland
Switzerland
Luxembourg
Switzerland
France
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Luxembourg
Austria
Japan
Belgium
Japan
Japan
France
Italy
Luxembourg
Luxembourg
Portugal
Spain
Luxembourg
France
France
Luxembourg
Luxembourg
France
Spain
France
France
Taiwan
France
4
1
1
1
3
4
3
3
3
2
2
3
3
4
3
3
5
3
1
2
3
3
3
4
3
2
1
3
3
2
3
4
3
2
2
2
2
4
5
2
2
Source © 2009 Morningstar, Inc. Fonds EUR. Tous droits réservés
Contact : Reza Yazdi, Tel. : +33 1 55 50 13 24
SITAB CI
SICABLE CI
BOA BENIN
SONATEL SN
SAPH CI
SDV-SAGA CI
SHELL CI
BOA NIGER
UNILEVER CI
SOLIBRA CI
SODE CI
CIE CI
FILTISAC CI
CFAO CI
SARI CI
TOTAL CI
SAFCA CI
BICI CI
CROWN SIEM CI
BERNABE CI
Cours moyen
2008
56 804
24 713
40 329
166 334
32 780
55 294
32 094
35 408
75 197
309 292
12 415
18 825
8 340
25 445
58 429
102 827
30 988
32 047
39 022
27 069
La Bourse de Tunis se dote d’un
fonds de garantie de la clientèle
La place de Tunis tente de consolider son attractivité en lançant un fonds de garantie destiné à indemniser les investisseurs en cas de défaillance des sociétés de bourse.
Par Walid Kéfi, Tunis
En dépit de la solide réputation d’« oasis
de stabilité financière » sur une planète
dans la tourmente qu’elle s’est taillée en
bouclant l’année 2008 sur une progression de 10,65%, soit la troisième meilleure performance à l’échelle mondiale après
les places d’Accra et de Quito, la Bourse
de Tunis multiplie les mesures destinées
à renforcer son attractivité.
Après la création, en novembre 2008,
de deux fonds de 100 millions de dinars
« C’est plutôt un instrument
visant à cuirasser le
marché contre les effets
psychologiques des chocs
externes. Depuis sa création
en 1969, la Bourse de Tunis
n’a, d’ailleurs, enregistré
aucune défaillance d’une
société de bourse. »
(1 dinar = 0,54 euro) à participation majoritairement publique pour stabiliser le
marché en cas de besoin, les autorités tunisiennes viennent de mettre en place un
nouvel instrument pour rassurer davantage les investisseurs locaux et étrangers :
le fonds de garantie de la clientèle du
marché financier. Lancé officiellement
le 6 mai lors d’une assemblée générale
extraordinaire de la Bourse des valeurs
mobilières de Tunis (BVMT), ce fonds a
pour mission l’indemnisation des investisseurs en cas de défaillance d’un intermédiaire en bourse. « Le fonds de garantie
vise à protéger les investisseurs contre les
Dividendes
Rendement
5552
1311
3150
11 700
1057
4666
990
2475
34 200
12 060
900
1575
319
1531
5566
8668
2251
3645
1635
9.77%
5.30%
7.81%
7.03%
3.22%
8.44%
3.08%
6.99%
45.48%
3.90%
7.25%
8.37%
3.82%
6.02%
9.53%
8.43%
7.26%
11.37%
0.00%
6.04%
1. Dividendes calculés sur la base des états financiers publiés
2. Dividendes distribués
3. Le 27 avril 2009, SDV-SAGA CI est devenue BOLLORE AFRICA
LOGISTICS CI
La Bourse du Caire.
risques non commerciaux, en l’occurrence
l’incapacité d’une société de bourse à restituer des titres ou des fonds à ses clients »,
indique un communiqué publié le 12
mai par la BVMT.
Un vieux projet déterré
L’idée de la mise en place de ce fonds ne
date pas d’hier. « Il s’agit d’un vieux projet
prévu dans une loi sur la réorganisation
du marché financier adoptée en 1994, qui
a été déterré au lendemain du mouvement
de panic-selling enregistré peu après le déclenchement de la crise financière internationale », précise Adel Grar, patron de la
société Amen Invest et président de l’Association tunisienne des intermédiaires
en bourse (AIB).
Selon lui, la création du fonds de garantie
de la clientèle est essentiellement motivée par la volonté de rassurer davantage
les investisseurs et d’attirer de nouveaux
épargnants en ces temps de frilosité
consécutive aux tempêtes qui secouent
les plus grandes places financières dans
le monde. D’autant plus que les autorités
ambitionnent de porter la contribution
de la bourse à l’investissement à 20% en
2009, contre 16% l’an passé. « C’est plutôt
un instrument visant à cuirasser le marché
contre les effets psychologiques des chocs
externes. Depuis sa création en 1969, la
Bourse de Tunis n’a, d’ailleurs, enregistré
aucune défaillance d’une société de bourse », ajoute M. Grar.
500 millions de dinars en 2009
Les vingt-quatre sociétés de bourse tunisiennes agréées ont été déjà appelées
par le Conseil du marché financier,
le gendarme de la place, à participer à
l’alimentation du fonds de garantie.
Leur contribution annuelle a été fixée
à 1000 dinars par société. L’essentiel
des ressources du fonds proviendra, cependant, du versement de 5% des commissions perçues chaque année par la
Bourse de Tunis sur les transactions. En
2008, le montant global de ces commissions a atteint quelque 10 millions de dinars. Les ressources du fonds, qui seront
débloquées d’ici fin mai, se situeront
aux alentours de 500 millions de dinars.
Elles devraient, toutefois, s’accroître au
fil des années compte tenu de leur caractère cumulatif et des revenus de leurs
placements dans des titres peu risqués,
notamment des bons de Trésors.
Selon l’arrêté du Ministère des finances
relatif à la constitution du fonds, le montant maximal d’indemnisation a été fixé
à 30 000 dinars pour chaque client quel
que soit le nombre de ses comptes. Un
plafond qui pourrait être, toutefois, revu
à la hausse dans une étape ultérieure.
Le Caire et Lagos, locomotives de
la reprise des bourses africaines
AI40
CGF BOURSE
BRVM - RENDEMENT 2008
COMPAGNIES
9
Bourses
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
L’indice Africa Investor 40 est revenu à son niveau de 100 points au terme d’une progression
de 3,87% sur la semaine du 8 mai 2009.
Le marché africain a évolué encore une
fois en parfait couplage avec ceux du monde, dopés par les signaux de la reprise. Du
Caire à Lagos, les secteurs bancaire et télécom sont les premiers bénéficiaires de cet
optimisme ambiant. Le marché nigérian a
gagné 9,42% à 23 516,26 points. Le cours
de la United Bank for Africa (UBA) réalise
la meilleure performance avec une hausse
de 21,8% à 0,09 dollar, suivi par l’Oceanic
Bank International plc (20,3%). Même
envolée pour le cours de l’Intercontinental
Bank, en progression de 17%, confirmant
l’appétit des investisseurs pour les grosses
capitalisations bancaires.
En Egypte, l’indice des 30 premières capitalisations boursières de la place progresse de 6,98% à 316,09 points. L’action
de la banque d’affaires Hermes (EFG) a
progressé de 20,9% à 4,33 dollars après
l’annonce d’une probable prise de participation dans un nouveau fonds de
1 milliard d’euros devant investir dans
des projets d’infrastructures en Europe
de l’Est. Dans la foulée, EFG Hermès annonce le paiement cash d’un dividende
de 0,08 dollar par action, disponible depuis le 6 mai.
Loin du secteur bancaire, Orascom
Construction Industries (OCIC) a aussi
contribué à la bonne forme de la place
cairote. La compagnie a annoncé le report
de son programme de rachat de 2 millions d’actions à cause de la stabilité des
prix sur la période. Le cours de l’action a
grimpé à 33,17 dollars, en hausse de 16%.
Sans doute aussi grâce à l’annonce de la
signature d’importants contrats par la filiale OCI Fertilizer Group avec le groupe
financier EFIC pour la production du sulphate d’ammonium destiné à l’export.
Appréhensions des investisseurs
De son côté, l’opérateur mobile Mobinil
a plongé de 2,9% à 35,2 dollars, prenant
le marché à contresens. L’annonce dimanche du remboursement d’un prêt
bancaire de 57,7 millions de dollars en
deux versements durant l’exercice actuel
a contribué largement à la sanction du
marché. S’y ajoute par ailleurs la baisse
de 6% du bénéfice net (75 millions de
dollars) durant le premier trimestre 2009.
Et, last but not least, la note de recherche
de HC Brokerage fixant le cours cible de
Mobinil à 34,9 dollars, soit une décote de
5% par rapport à son cours de marché
(36 dollars).
Au Maghreb, Banque de Tunisie (BT) a
encore perdu du terrain (-6,8%), conséquence des appréhensions des investisseurs qui pèsent sur le secteur bancaire
en général. La contreperformance de la
bancaire s’est reflété sur l’indice composite tunisien (-0,93%).
A Casablanca, le cours de Lafarge a
plongé de 2,1% à 167, 96 dollars, alors
que l’indice global local (MASI) a gagné
0,29% à 10 938 points.
A Abidjan, la Sonatel s’est effritée de
1,8% à 217,03 dollars dans une ambiance
générale au repli. La BRVM 10 a chuté de
0,6%. Au Kenya, Safaricom Ltd a aussi
perdu du terrain (-0,3%) dans un climat
d’attentisme. Le cours de cette valeur télécom est en retard de 22,2% par rapport
à la même période de l’année dernière.
Après avoir battu bien des records au
moment de son introduction, Safaricom
a perdu 44% de ses actionnaires en moins
d’une année. Comme quoi l’euphorie des
IPO doit, pour se confirmer, être validée
par les chiffres.
AW (avec Africa Investor, Londres)
10
Logistique
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
Getma International a l’accord d’exploitation du
terminal à conteneurs du port de Conakry
Le Français Getma International vient d’obtenir l’aval de la junte guinéenne pour la gestion et l’exploitation du terminal à conteneurs du port de Conakry. Dans la configuration actuelle de la convention, la filiale du groupe Necotrans
s’installe pour 25 ans.
Par Ougna Camara, Conakry
L’autorisation vient lever toute équivoque sur
la suspension de l’application de la convention
qui court depuis le début de l’année. A sa prise
de pouvoir, le CNDD, junte au pouvoir, avait
alors arrêté l’exécution du contrat de concession, adjugé en septembre 2008. Histoire de
l’étudier en profondeur. Un comité d’audit et
de surveillance des secteurs stratégiques avait
Le Ministère des transports parle
de la faible distance du corridor
Conakry-Bamako (980 km),
par rapport à ceux d’AbidjanBamako (1250 km) et DakarBamako (1550 km).
alors été commis à la tâche. Selon le décret du
capitaine Dadis Camara, Getma International
peut à présent commencer les travaux suivant la convention de concession du terminal
à conteneurs du port autonome de Conakry,
« sous réserve de la préservation des intérêts de
l’État et des actionnaires guinéens initiaux ».
Le feu vert acquis, c’est la Société du terminal à conteneurs de Conakry (STCC), société
d’exploitation de Getma International, qui
va se charger d’exécuter les travaux. Les dispositions générales de l’accord lui confèrent
la mission de réhabilitation, d’équipement
et de maintenance du terminal à conteneurs.
Elle doit aussi procéder à une extension par la
construction d’un nouveau quai de 300 mètres de long, l’aménagement d’une superficie
d’environ 120 000 m² et l’aménagement d’une
plateforme de stockage d’environ 11 000 m².
D’autres droits lui sont également attribués. La
réception et mise sur moyens d’évacuation par
voie maritime, routière ou ferroviaire, les opérations de dépotage et d’empotage de conteneurs déchargés des navires et les opérations
d’entreposage et de gardiennage de conteneurs
et de marchandises conteneurisées déchargées
des navires, notamment.
Un hub sous-régional à l’horizon 2012
Le port de Conakry souffre d’un manque d’infrastructures et d’équipements viables. Or il
dispose d’atouts concurrentiels pour attirer
les flux des marchandises du Mali et même
de celles du Burkina Faso. Le Ministère des
transports parle de la faible distance du corridor Conakry-Bamako (980 km) par rapport
à ceux d’Abidjan-Bamako (1250 km) et de
Dakar-Bamako (1550 km). Le rêve est conforté par le transit time et le coût des transports
qui reste pour le moment l’un des plus faibles. Mais la Guinée n’arrive pas capitaliser ces
atouts. Le centre de recherche, d’expertise et
d’information en économie du transport maritime ISEMAR et les autorités portuaires guinéennes soutiennent que le port de Conakry
a réalisé en 2007 un trafic portuaire de près
de 10 millions de tonnes. Loin derrière Dakar
entre 10 et 20 millions de tonnes, et Abidjan
avec plus de 30 millions. La STCC veut profiter
de cette position stratégique pour construire
à Conakry un port de transbordement sousrégional. L’initiative consistera à réaliser un
projet d’équipements et d’infrastructures nécessaires, à renforcer la capacité d’accueil des
navires, la performance logistique et la capacité
de stockage, dit-on. La STCC n’exclut pas également la construction d’une plateforme logistique à l’intérieur de la Guinée entre les villes
de Dabola et Kankan. Ce qui pourrait soutenir le transport des marchandises vers le Mali.
« Le port de Conakry pourrait devenir un hub
sous-régional dans l’espace géographique compris entre Dakar et Abidjan à l’horizon 2012 »,
avait déclaré en mars le groupe Necotrans au
Salon international du transport de l’Afrique
de l’Ouest (SITRAO). Pour son entrée dans le
port de Conakry, le nouveau concessionnaire
doit payer un ticket de 15 millions d’euros.
Une première tranche est déjà payée. Le paiement de la deuxième tranche devrait intervenir très prochainement.
Controverses
L’adjudication de la concession à Getma
International suscite des contestations dans
le milieu des acteurs portuaires. « Le port de
Conakry et 80% des échanges de la Guinée sont
pris en captivité », commentait par voie de pres-
se Jean-Jacques Grenier, PDG de la Société guinéenne d’entreprise et de transport maritime et
aérien, très active dans le port. Plusieurs intervenants portuaires continuent de dénoncer ce
contrat. Ils estiment que la convention donne
l’exclusivité et le monopole des opérations de
manutention des conteneurs ainsi que la consignation coque des navires au nouveau concessionnaire. Un état de fait qui, d’après eux, « supprime le lien régalien du port de Conakry avec les
armateurs ainsi que les agences maritimes de leurs
obligations et responsabilités dans les opérations
portuaires ». La désapprobation prend de l’élan
le 26 avril lorsque le directeur général du port
autonome de Conakry, Mamadouba Sankhon,
invite le Groupement d’entreprises ConakryTerminal-Services (CTS) opérant dans le port
« à prendre toutes les dispositions nécessaires pour
la mise à disposition des lieux à la STCC du groupe Necotrans ». Le CTS craint la suppression de
près de 800 emplois et la destruction des intérêts économiques de la Guinée. L’adjudicataire
rejette ces thèses et se veut rassurant. Il promet
la création de nouveaux emplois et la préservation de ceux existant. « Getma international répond à des exigences importantes pour la Guinée.
Elle n’a pas d’activités stratégiques majeures dans
la logistique portuaire dans les ports directement
concurrents (ndlr : Dakar et Abidjan). Ce qui
aurait entrainé un conflit d’intérêt compte tenu
de la concurrence engagée entre ces ports », indique pour sa part un cadre de la Société du terminal à conteneur de conakry.
« On doit préserver les intérêts de l’Etat et des
actionnaires initiaux »
Plusieurs armateurs évoluant à Conakry prévoient un lendemain sombre, caractérisé par une série de licenciements et
une perte économique pour l’Etat guinéen. La Société guinéenne d’entreprise de transport maritime et aérien, représentant en Guinée de l’armateur Grimaldi, en fait partie. Son directeur commercial, Dio Condé, explique la nécessité
de trouver un avenant. Interview.
Par Ougna Camara, Conakry
Les Afriques : La concession du terminal
à conteneurs du port de Conakry adjugée
en septembre 2008 à Getma International
fait l’objet de vives critiques de votre part.
Pourquoi ?
Dio Condé : Ce n’est pas seulement Getma
Guinée qui critique cette convention. Tous les
opérateurs de la place le font. Nous sommes
derrière la décision des nouvelles autorités.
Mais il faut attirer l’attention des gouvernants
« Notre partenaire, la Société
maghrébine de génie civil
(Somagec), qui est une société
marocaine, a écrit au ministère
des Transports pour dire que le
cahier de charge ne contenait
aucun élément technique. Il ne
pouvait pas soumissionner à un
appel qui était vide. »
sur les failles que cette convention comporte.
La première erreur que nous imputons à cette
convention est le fait que le nouveau concessionnaire n’ait pas au moins cinq ans d’expérience dans la gestion d’un terminal, contrairement à ce qui a été initialement demandé.
Ensuite, la convention donne l’exclusivité de
tout le port à l’adjudicataire. Elle attribue la
gestion de tous les terminaux à conteneurs à
Getma International. Il y a aussi les redevances
sur les marchandises et celles sur les stationnements. Nous versons 50% des redevances au
port. Dans la convention, il est prévu le paiement de 25% au port et de 75% au nouveau
concessionnaire. Je ne comprends pas pourquoi l’Etat donne une partie de ses recettes à
un privé. La convention est signée pour 25 ans.
Ce qui est un peu trop. Dans les ports africains,
la durée des conventions est comprise entre dix
et quinze ans. Il y a d’autres failles dans cette
convention. Mais comme nous sommes en
phase d’élaboration de l’avenant, nous continuons la lutte.
LA : Il y a au moins un droit d’exploitation des activités concédées, ce qui est non
négligeable.
DC : Le ticket d’entrée de 15 millions d’euros
est très faible. Le terminal à conteneurs (CTS)
couvre 7 hectares. Il y passe aujourd’hui 95%
des échanges commerciaux en conteneurs du
port de Conakry. L’import-export est basé sur
ce CTS. Si nous le cédons pour 25 ans, nous
nous enfermons pour 25 ans.
LA : Est-ce que vous ne pensez pas que la levée de la suspension, en avril dernier, soit une
preuve que cette convention est légitime ?
DC : Les nouvelles autorités guinéennes ont
dit qu’elles n’annuleront pas les conventions
signées par les gouvernements précédents. Il y
va de la crédibilité de l’Etat. Le décret du capitaine Moussa Dadis Camara est clair. Il ordonne l’application de la convention, mais « sous
réserve de la préservation des intérêts de l’Etat
et des actionnaires initiaux ». Ce que le CNDD
a fait est un acte correct. Maintenant, on doit
aller dans le sens de la préservation des intérêts
de l’Etat et de nous, les anciens membres du
Conakry-Terminal-Services, qui représentons
les actionnaires initiaux.
LA : Beaucoup d’observateurs guinéens pensent que Getma Guinée lutte pour le Groupe
Bolloré ?
DC : Le Groupe Bolloré a fait son offre sans
nous, donc nous ne pouvons pas lutter pour
lui.
LA : Pourquoi tant d’opposition alors que
Getma Guinée ne figure pas parmi les
soumissionnaires ?
DC : Getma Guinée n’a pas soumissionné pour
une raison simple. Notre partenaire, la Société
maghrébine de génie civil (Somagec), qui est
une société marocaine, a écrit au Ministère des
transports pour dire que le cahier des charges
ne contenait aucun élément technique. Il ne
pouvait pas soumissionner à un appel qui était
vide. Somagec était prête à investir 92 millions
d’euros à condition qu’elle ait une idée précise
sur le substratum. Elle a estimé qu’il fallait être
en possession de tous les paramètres du port.
Ce qui est tout à fait normal.
LA : En quoi la convention représente-t-elle
un danger pour vous ?
DC : Il y a d’abord l’éviction des actionnaires initiaux. Le deuxième risque est celui du
personnel. La question est très sensible. Près
de 200 emplois sont menacés chez Getma
Dio Condé : « Le Groupe Bolloré a fait son offre sans
nous, donc nous ne pouvons pas lutter pour lui. »
Guinée. Globalement 700 à 800 travailleurs
des sociétés qui seront évincées du port doivent être transférés chez la Société du terminal
à conteneurs de Conakry, qui assure l’exploitation pour Getma International. Travaillant
depuis plus de vingt ans dans le port, je ne
suis pas certain que cette société puisse absorber tous ces emplois.
LA : Il faut donc un terrain d’entente entre les actionnaires initiaux et le nouveau
concessionnaire ?
DC : Oui. Sur la question, le secrétaire général
de la présidence de la République, par le biais
de l’agent judiciaire de l’Etat et le ministre à la
présidence chargé du Contrôle d’Etat, ont essayé d’apaiser le jeu, et de défendre nos intérêts
et ceux de l’Etat. Il y a donc un acte concret qui
est posé par le CNDD qui, à mon avis, a mûri.
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
11
energies
Guinée : litige à propos de la raffinerie de Friguia
L’Etat guinéen a saisi en avril le procureur général de la Cour d’appel de Conakry pour annuler la convention de cession de l’usine d’alumine du pays, qui attribue toutes les actions à la société Ruskij Aluminij LLC (Rusal).
Par Ougna Camara, Conakry
« Dans l’immédiat, la Guinée a récupéré ses actions. Ensuite, nous aurons la possibilité de composer avec le partenaire disposé à accompagner
fermement la Guinée. » C’est en ces termes que
Me Momo Sakho, conseiller à la primature
guinéenne, chargé des Ressources naturelles et
du Développement durable, exprimait la dé-
Pour les nouvelles autorités
guinéennes, la transaction est
un bradage du patrimoine de
l’Etat. Elles affirment que le
montant de vente est inférieur à
la valeur réelle de la société.
termination de la junte à reprendre le contrôle
de l’usine de Friguia, la raffinerie d’alumine
de Guinée, située à 165 km au nord-ouest de
Conakry, dont l’acte de privatisation a été signé en 2006 dans des circonstances nébuleuses.
Coût de l’opération : 22 millions de dollars.
La pomme de discorde
Pour les nouvelles autorités guinéennes, la
transaction est un bradage du patrimoine de
l’Etat. Elles affirment que le montant de vente
est inférieur à la valeur réelle de la société. Des
sources proches du dossier au moment des
faits rappellent que des cabinets indépendants
estimaient le prix à 250 millions de dollars. En
outre, la junte estime que Rusal n’a effectué
aucun paiement de taxe durant le contrat de
location-gérance. Période qui a duré quatre ans
avant la cession définitive. « Aucun paiement
sur le bénéfice industriel et commercial (BIC) ni
de dividendes n’a été effectué. Près de 96 millions
de dollars au titre de loyer des infrastructures
restent à recouvrer », argue Me Sakho.
Les Guinéens font face à un des scandales économiques les plus ahurissants du régime du
général Conté. La cession a été entièrement
négociée par le cabinet particulier du président
défunt. L’Unité de privatisation n’avait pas pris
connaissance du dossier. Ce service stratégique
est domicilié au Ministère de l’économie et des
finances. Sa mission : étudier les réformes des
entreprises publiques et le désengagement de
l’Etat dans les sociétés publiques. Il devait en
principe déterminer les paramètres de la vente.
Le Parlement devait ensuite approuver le dossier, avant qu’un décret présidentiel ne finalise
la transaction. Aucune de ces étapes n’a été observée. Aujourd’hui, le nouvel homme fort du
pays, le capitaine Moussa Dadis Camara, estime
que « toutes les mesures de désengagement qui ne
sont pas conformes seront nulles et de nul effet »,
s’appuyant sur le décret portant sur l’application de la loi du désengagement de l’Etat.
Trouver un partenaire sûr
Pour bon nombre de Guinéens, le voile s’est levé
sur la privatisation de la raffinerie de Friguia en
avril. Les 1000 employés avaient déclenché une
grève générale illimitée pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Le
syndicat fustigeait la suppression de la taxe spéciale sur l’alumine et les droits de douane sur les
importations d’équipements. Le capitaine Dadis,
qui avait mieux cerné les contours de la transaction au cours d’un débat public, avait émis l’idée
d’engager un procès. Dans le rang du syndicat
l’on propose aujourd’hui la nationalisation de
l’entreprise. Une nationalisation qui n’a pourtant
pas réussi à la Guinée depuis 1984. Le gouvernement apporte son soutien aux employés. Mais refuse d’envisager le dossier sous cet aspect. Selon
une source proche de la procédure, « un partenaire sûr sera associé à la gestion de l’usine une fois
que l’Etat aura repris ses actions ».
Le patron de Rusal en Guinée, Anatoly
Patencko, a affirmé sa disponibilité à renégocier les termes de l’accord. Une proposition
que le gouvernement rejette pour l’instant.
Depuis son avènement au pouvoir en décembre
2008, la junte militaire a affirmé son engagement en faveur de la révision des conventions
portant sur les mines et les secteurs stratégiques.
Dans le milieu des affaires, le procédé est diversement apprécié. Plusieurs analystes décrient
« une méthode qui accroît le climat d’instabilité
économique du pays ». Le ministre des Mines et
de l’Energie, Mahmoud Thiam, insiste sur la
nécessité pour la Guinée de réviser les contrats
en cours. « Les contrats ont valeur de loi. Ils seront
examinés en commun accord avec les compagnies
minières concernées », dit-il, cité par Reuters.
Les ressources de bauxite sont estimées à 29
milliards de tonnes. Au rythme actuel (18 millions de tonnes en 2007), la Guinée pourrait
s’assurer seize siècles de production, selon le
Centre de promotion et développement minier. L’alumine, le produit dérivé de la bauxite
servant à la production de l’aluminium métal,
est produit par la seule raffinerie de Friguia.
Après 49 ans d’existence, la capacité de production de cette raffinerie reste très faible,
700 000 tonnes d’alumine par an.
Fenelec prend pied au Sénégal
En marge du forum des investisseurs Maroc-Afrique-Elec, tenu à Dakar, la Fenelec a décidé d’investir le marché
sénégalais en matière d’électrification rurale globale.
Par Ismail Aidara, Paris
Le Maroc, qui a une expérience avérée dans le
domaine de l’électrification rurale avec un taux
de couverture de 98% sur le territoire national
en 2008, est déjà présent au Sénégal via la première concession attribuée à l’Office national
d’électricité (ONE) depuis le 13 mars 2008. Grâce à l’appui de la Banque mondiale pour
un montant de 3,2 milliards de FCFA, l’Etat du
Sénégal a concédé au groupe marocain l’exclusivité de la réalisation et de l’exploitation des
infrastructures du réseau électrique dans la
région de Saint-Louis, au nord du pays, sur un
rayon de 20 000 foyers. Selon son PDG, Salah
Eddine Kadmiri, qui a fait le déplacement, « la
Fenelec, compte tenu des opportunités qu’offre
le marché énergétique rural, a décidé de transférer son expertise et son savoir-faire au Sénégal
via une joint-venture public-privé ». Selon une
source bien informée, les autorités marocaines
de la Fenelec avaient en ligne de mire ce marché sénégalais et avaient déjà entamé les pourparlers avec les autorités sénégalaises.
Ambition régionale
L’Agence sénégalaise pour l’électrification rurale (ASER), maîtresse d’ouvrage, qui vise d’ici
2012 un taux de couverture de 50% en milieu
rural contre 16% début 2009, vient de franchir
un palier supérieur en chiffrant les besoins d’investissements de ce programme à hauteur de 10
milliards de FCFA. Selon une source autorisée,
la Marocaine Fenelec, via son implantation à
Dakar, envisage de mener son offensive sur le
marché rural très porteur de tout l’UEMOA,
qui s’élève à près de 150 milliards de FCFA. « Le
Sénégal constitue pour la Fenelec une portée d’en-
trée au marché sous-régional africain et traduit la
vision stratégique internationale de notre consortium », confie Salah Kadmiri.
Toutefois, des sources concordantes, contactées
par Les Afriques, signalent que l’enjeu réside
dans la cohabitation sur un même marché de
deux opérateurs marocains, même si les cahiers
des charges sont opposés. Un litige avait opposé
l’ONE à la Fenelec à propos de garanties non
libérées par l’ONE l’an dernier et qui seraient
de l’ordre d’un million de dirhams. Du côté des
autorités sénégalaises, on estime que l’ONE, qui
s’était engagé à libérer un investissement de l’ordre de 7 milliards de FCFA en trois ans, traîne
toujours les pieds. De même que la Compagnie
maroco-sénégalaise d’électrification de SaintLouis (Comasel) qui n’est point visible depuis
le lancement de l’entreprise en 2008.
Côte d’Ivoire : comptes plus clairs pour l’or noir
Sous la pression du FMI, de la Banque mondiale ainsi que de l’opinion publique, la Côte d’Ivoire éclaircit ses comptes
pour le pétrole. PETROCI a publié ses chiffres pour 2008.
Par Hance Guèye, Dakar
La nébuleuse pétrolière s’éclaircit progressivement en Côte d’Ivoire. Le directeur général de la compagnie pétrolière nationale,
PETROCI, Fadika Kassoum, a révélé la semaine dernière à Abidjan les comptes du pétrole pour l’année 2008.
« Les compagnies qui refusent
cette transparence se rendent
complices de la confiscation des
revenus issus des ressources
naturelles au détriment de
la population. »
Selon lui, le pétrole brut et le gaz naturel ont
rapporté 955 milliards FCFA, 1,45 milliard
d’euros, à l’économie nationale l’année dernière. La contribution au PIB s’est élevée à 3,6%
et les exportations de pétrole brut à 15% du
total des exportations. L’approvisionnement
de la Société ivoirienne de raffinerie (SIR) en
brut a occasionné une dépense d’environ 1081
milliards FCFA pendant la période.
Il n’est pas sûr que cette révélation satisfasse
pleinement les nombreuses voix qui dénoncent
depuis plusieurs années l’opacité des données
du pétrole ivoirien. A l’occasion du traitement
des contrats passés avec l’architecte Pierre
Fakhoury (voir Les Afriques N° 70), il était apparu, ainsi que le reconnaissait un courrier du
ministre de l’Economie et des Finances Charles
Koffi Diby estampillé confidentiel 0274/MEF/
CAB-01/20 en date du 3 mars 2009, que c’est
le 13 novembre 2008 que le Premier ministre
Guillaume Soro, par l’instruction n° 001/PM/
CAB, avait ordonné « l’inscription des prévisions
de recettes et de dépenses au budget de l’Etat, versement au Trésor de la contrepartie des produits
affectés au financement des travaux, prise en
compte des opérations dans le rapport d’exécution
du budget soumis au Conseil des ministres ». Il
apparaît donc que jusqu’en novembre 2008, la
totalité des recettes pétrolières n’était pas reversée au Trésor public.
Les recettes annoncées par le directeur général de PETROCI, 955 milliards de francs CFA,
rapportées au gain reconnu de trois cargaisons
livrées à Pierre Fakhoury, le 29 juin, le 29 août
et le 23 octobre 2008 qui ont rapporté 101 milliards de francs CFA, apparaissent bien faibles.
Royalties
En 2006, le budget avait inscrit 290 millions
d’euros de recettes pétrolières, alors que le
« rapport présenté par le Groupe d’experts en application au paragraphe 2 de la résolution 1761
(2007) du Conseil de sécurité » estimait que les
hydrocarbures occupaient le premier rang des
exportations ivoiriennes avec 1569 milliards
de FCFA, 2,39 milliards d’euros. Les experts
onusiens révélaient que leurs « démarches entreprises auprès du Ministère de l’économie et
des finances pour l’obtention des informations
sur l’utilisation des redevances et taxes générées
par la filière café-cacao et le secteur des hydrocarbures sont restées sans suite ».
De son côté, la coalition nationale « Côte d’Ivoire, publiez ce que vous payez » (CI-PCQVP)
soulignait que « des sources issues de la presse
internationale (African Energy) estiment ce
chiffre autour de 90 000 barils/jour, produits
seulement à partir des champs Espoir, Lion et
Baobab », alors même que la production officielle moyenne indiquait 75 000 barils/jour.
« Les compagnies qui refusent cette transparence
se rendent complices de la confiscation des revenus issus des ressources naturelles au détriment
de la population », a déploré en conséquence
Michel Yoboué, le responsable de PCQVP.
Discorde
Le pétrole a longtemps constitué une pomme
de discorde entre Abidjan et les institutions de
Bretton Woods. Les deux parties ont pu s’entendre puisque le conseil d’administration du
FMI a admis le pays au point de décision de
l’Initiative pays pauvres très endettés qui lui
ouvre la remise de sa dette qui s’élevait en 2007
à 10,22 milliards d’euros.
Le ministre Monnet Léon Emmanuel, des Mines
et Energie, peut ainsi assurer que « la bonne gouvernance et la traçabilité des ressources générées
par le pétrole sont une réalité. Mieux, les audits
commandés par la Banque mondiale et le Fmi
l’ont prouvé. Mais il faut améliorer cet acquis. »
« L’ensemble des ressources pétrolières captées
par l’Etat sont retranscrites dans le budget. C’est
à juste titre que la Côte d’Ivoire a souscrit volontairement à l’Initiative pour la transparence
dans l’industrie extractive (Itie) », ajoute le ministre Diby.
Peut-être de quoi clore définitivement la
controverse sur un secteur appelé à peser de
plus en plus dans l’économie ivoirienne. Les
réserves prouvées restantes sont estimées à 306
millions de barils de brut et 1,726 milliard de
pieds cubes de gaz naturel. Les réserves possibles à 14,710 milliards de barils de brut et
9,236 milliards de pieds cubes de gaz.
Petroci entend intensifier les travaux de recherche pour accroître les réserves et la production nationales, tout en souhaitant « une révision
du cadre institutionnel, la rédaction d’un nouveau
code des Hydrocarbures, l’élaboration d’un nouveau modèle type de contrat de partage de production, etc. »
12
Industrie et services
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
TIC : « Les investisseurs en Afrique ont bien
compris la situation »
Pour Laura Recuero Virto, économiste au Bureau Afrique et Moyen-Orient au Centre de développement de l’OCDE,
sur le plan des TIC, l’Afrique a préservé tout son dynamisme.
Par Bénédicte Châtel , Paris
Selon les Perspectives économiques en Afrique
2008/09, document annuel publié le 11 mai
conjointement par la Banque africaine de dé-
« Des réseaux sans frontières
ont été construits à partir de
2006 (…). Aujourd’hui, en
Europe, on est bien loin de ça !
Lorsqu’on se rend à l’étranger,
on paye des tarifications qui
sont très fortes. »
veloppement, le Centre de développement de
l’OCDE et la Commission économique des
Nations Unies pour l’Afrique, le continent se
verra impacté par la crise mondiale cette année. Les analystes qui ont couvert cette année
47 pays du continent contre 35 dans leur dernière édition, estiment que la croissance ne
sera que de 2,8% cette année, alors qu’elle dépassait les 5% ces cinq dernières années. Mais
2010 verrait un rebond, à 4,5%.
A cette occasion, un coup de projecteur a été
mis sur les technologies de l’information et
de la communication (NTIC), secteur qui demeure très porteur.
Les Afriques : Quelle place dans les TIC en
Afrique ont les investisseurs du Sud ?
Laura Recuero Virto : Si on additionne l’Egyptien Orascom, le Sud-Africain MTN et Zain, du
Koweït, les trois ont investi en Afrique pour un
total d’environ 13 milliards de dollars ces dix
dernières années. C’est un volume comparable
aux 14 milliards d’investissements réalisés par
la France et le Royaume-Uni, qui sont les deux
pays les plus présents en Afrique dans ce secteur. Donc, on parle de chiffres comparables
et d’une présence du Sud qui est remarquable.
Elle est d’ailleurs souvent à l’origine de nombreuses innovations.
Ainsi, des réseaux sans frontières ont été
construits à partir de 2006 par des investisseurs du Koweït, mais avant c’était Celtel, une
société africaine, qui les avait mis en place. Cela
a démarré au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda,
puis cela a été étendu sur 17 pays en Afrique
et au Moyen-Orient. Puis, l’opérateur interne
d’Afrique du Sud a répliqué ce modèle pour 21
pays en Afrique et au Moyen-Orient.
Aujourd’hui, en Europe, on est bien loin de ça !
Lorsqu’on se rend à l’étranger, on paye des tarifications qui sont très fortes. Donc, des investisseurs africains ont voulu mettre en place des
solutions propres à l’Afrique et ils y ont réussi.
LA : Quel est l’impact de la crise sur ce secteur
des TIC et ces différents projets en cours ?
LRV : Fin 2008-début 2009, d’importants
contrats continuent à être conclus, notamment au Togo, au Burkina Faso, en Namibie, au
Mali, en Ouganda et au Rwanda. On retrouve
le schéma de la crise des nouvelles technologies de 2000-2001 : le continent qui était alors
le plus épargné au regard des investissements,
c’était l’Afrique. Et c’est à nouveau le cas. Si on
regarde les engagements sur les investissements
privés en Afrique, 44% de ces investissements
se disent non impactés par la crise. Or, si on
regarde l’Europe et l’Asie centrale, il n’y a que
9% qui se disent non impactés. Le reste est soit
annulé, soit retardé.
LA : Mais 56% de projets remis en cause, c’est
énorme pour l’Afrique qui demeure très en
retard…
LRV : Oui, mais c’est la région la plus épargnée
et ce n’est pas négligeable. Les investisseurs en
Afrique ont bien compris la situation : les dépenses opérationnelles en Afrique sont les plus
basses et les bénéficies dégagés les plus importants, toutes régions confondues. On parle
de bénéfices pour les entreprises de télécom,
de téléphonie mobile, de l’ordre de 35 à 40%
avant impôts. On parle donc de chiffres très
importants… Les grosses entreprises présentes
comme Zain, MTN, Orange et Vodafone l’ont
bien compris et continuent à investir en 2009.
Car il faut dire que leurs recettes, par exemple
en Asie du Sud-Est, sont en train de ralentir
alors que ce n’est pas du tout le cas en Afrique.
D’autre part, au niveau micro, on a constaté
que les minutes d’appels passés en Afrique
sont en train de croître encore alors que dans
les pays de l’OCDE, ce chiffre a baissé en 2008.
LA : Sur la téléphonie fixe, les investissements
sont-ils impactés par la crise ?
LRV : Cette année, les câbles sous-marins de la
côte est, là où il n’y a absolument rien pour le
moment, vont être mis en place à partir de juin
2009. Ces câbles relieront l’Afrique du Sud à
l’Inde et jusqu’au Royaume-Uni. L’autre câble
reliera le Kenya avec le Soudan.
Pour la côte ouest, il y a quatre projets : deux
vont relier le Nigeria, le Ghana, le Sénégal avec
le Royaume-Uni et la France. Deux autres projets vont relier l’Afrique du Sud au Portugal et
au Royaume-Uni en suivant la côte. Ces quatre
projets sont prévus entre 2009 et 2011.
Gagnant-gagnant
Selon le rapport, l’Afrique représente environ
10% des connexions cellulaires mondiales,
avec 450 millions de connexions prévues à
la fin de cette année. Sur le continent, l’Afrique du Nord et de l’Ouest se développent le
plus vite : ces deux régions représentent déjà
63% des connexions totales du continent. Les
marchés les plus concurrentiels sont l’Afrique
du Sud, l’Algérie, le Ghana, le Kenya, le
Nigeria, la RD Congo, la Tanzanie, la Tunisie
et la Zambie. Les gros opérateurs croient en
le continent et mettent les bouchés doubles :
Zain a augmenté son capital de 4,49 milliards
de dollars et investirait en Afrique 4 milliards
$ d’ici 2010 ; Ghana Telecom, Onatel au
Burkina Faso et Sotelma au Mali ont changé
de main tandis qu’Orascom a racheté Cell
One Namibia en janvier dernier.
Cet essor est aussi une manne pour les gouvernements. En moyenne, sur le continent, les
taxes représentent 29,4% des recettes d’un
opérateur, ce taux pouvant atteindre 53% en
Zambie, mais tomber à 16% en RD Congo. En
2006, 5 milliards de dollars de taxes auraient
été collectés auprès des opérateurs de téléphonie mobile, dont 77% pour les seuls opérateurs d’Afrique du Sud et du Nigeria.
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Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
13
Produits de base
L’OCP double son chiffre d’affaires
Le groupe phosphatier marocain a résisté à une tendance mondiale violente durant le deuxième semestre 2008.
Au terme d’une année 2008 où son chiffre d’affaires consolidé a doublé par rapport à 2007,
passant de 28,9 milliards de dirhams à 60,14 milliards, l’OCP envisage de faire recours au marché spot. Par opposition au marché contractuel,
moins sensible aux variations, ce marché spot
offre une contraction de l’offre et de la demande
au coup par coup. La maîtrise du marché spot
offre une meilleure optimisation des prix et des
volumes de ventes selon les orientations chères
à Mustafa Terrab, PDG de la société chérifienne.
Durant l’année 2008, le groupe a réalisé 41,24
de DH supplémentaires, tout en réduisant ses
volumes de vente en équivalent phosphate à
environ 23,71 millions de tonnes contre 27,93
millions en 2007. L’amélioration de l’efficacité
opérationnelle du groupe a réduit la cadence de
l’évolution des charges d’exploitation (hors dotation aux amortissements). Celles-ci atteignent
32,24 milliards, composées notamment de
l’achat de soufre dont l’enveloppe est passée de
2,87 à 12,47 milliards de dirhams entre 2007 et
2008. Malgré l’évolution rapide du poste « soufre », l’OCP réussit à augmenter son EBITDA de
390% par rapport à 2007, pour s’établir à 32,9
milliards de dirhams. La rentabilité économique, qui représente le rapport entre l’EBITDA
et les immobilisations corporelles, a été ainsi
multipliée par cinq entre 2007 et 2008 pour
s’établir à 62%. Par ailleurs, les performances
financières ont permis au groupe OCP d’externaliser une partie importante de sa caisse de
retraite et d’opérer des investissements de plus
de 3 milliards de DH en 2008. Le conseil d’administration a aussi décidé la distribution de 2,9
milliards de dirhams en dividende.
Pour rappel, l’OCP a entamé depuis 2006 un
tournant stratégique en vue de consolider son
leadership mondial. Il se fait par une nouvelle
stratégie commerciale et une politique active
de partenariats internationaux privilégiant le
hub chimique de Jorf Lasfar, une modernisa-
tion de son outil industriel et logistique et une
restructuration financière autorisant d’ambitieux programmes d’investissements.
MBF
En attendant le marché spot
En réponse à la volatilité des prix constatée
depuis le début de l’année 2008, sur le marché des commodités en général, et sur celui
des engrais en particulier, le groupe OCP, en
commun accord avec ses partenaires indiens,
a décidé de passer d’une fixation de prix annuelle à une fixation de prix trimestrielle. Ce
mode de fixation des prix a été privilégié pour,
d’une part, protéger et conforter ses clients, et
d’autre part permettre à l’OCP de ne pas passer à côté d’opportunités que permettaient les
conditions du marché. Depuis l’instauration de
ce système en mars 2008, les contrats ont été
exécutés normalement avec les quantités habituelles jusqu’à fin octobre 2008. En effet, l’aggravation de la crise économique mondiale,
couplée à une restriction d’accès aux crédits
bancaires, n’a pas été sans conséquences sur
les clients indiens qui n’ont pas été en mesure
d’honorer leurs engagements contractuels au
titre du quatrième trimestre 2008. Depuis début février 2009, les exportations de l’OCP
vers ses partenaires indiens ont repris à un
rythme normal avec les volumes habituels.
La chronique minière de David Beylard
« Les pays africains ne doivent plus brader leurs
gisements de matières premières stratégiques »
Dans nos six derniers numéros, David Beylard a effectué un scan de cinq juniors minières qui se partagent l’essentiel des concessions du sous-sol camerounais. Il tire maintenant les conclusions de cette recherche et propose
ses solutions.
Propos recueillis par Dominique Flaux, Genève.
Les Afriques : Quelle principale leçon tirez-vous de vos
investigations ?
David Beylard : Selon moi, les sociétés juniors minières que
nous avons présentées n’apportent pas au Cameroun ce qu’un
Etat est en droit d’attendre de partenaires auxquels il confie de
tels potentiels de richesses, si stratégiques pour son développement économique.
LA : Vous qualifiez ces sociétés de penny stock trading.
Comment peut-on les détecter ?
DB : Le gendarme de la bourse américaine, la Securities And
Exchange Commission, considère toute société qui émet des
actions sur les marchés financiers dont le cours est inférieur
à 5 $ comme un penny stock trading. Pour les repérer, il faut
obtenir la liste des actions des sociétés qui sont cotées à moins
de 5 $ sur les marchés boursiers internationaux.
LA : Pourquoi ces sociétés sont-elles généralement cotées au
Canada et incorporées dans des paradis juridiques ?
DB : Les bourses canadiennes n’obligent pas les sociétés minières à prouver leurs réserves. Sur une simple concession délivrée par un gouvernement, elles peuvent émettre des titres
« La valeur financière des gisements de
matières premières du continent peut être
estimée à 46 200 milliards $ ! Il suffirait
de 12% de cette valeur totale pour doter
tout le continent d’infrastructures du même
niveau que celles des pays développés. »
et réaliser des plus-values confortables avant même d’investir
un penny dans le pays qui leur a délivré ces concessions, et en
échappant, de plus, à toute obligation fiscale, juridique, environnementale, sociale ou sanitaire.
En dix ans, près de 60% des sociétés minières mondiales se
sont inscrites au Toronto Stock Exchange. En 2007, ce marché
boursier comptait 1300 sociétés minières. C’est cinq fois plus
que les bourses de New York, de Londres, de Johannesburg ou
de Tokyo.
LA : Que proposez-vous aux gouvernements qui souhaitent
mieux valoriser leur potentiel minier ?
DB : Nous leur proposons tout d’abord d’effectuer un inventaire complet et une évaluation de la valeur financière de leurs
ressources minières. Nous pouvons également leur assurer
une veille d’intelligence économique pour les informer sur les
sociétés minières avec lesquelles ils sont en affaire ou en négociation. Nous pouvons surveiller ces sociétés en temps réel,
24h/24, pour que l’Etat sache à tous moments qui fait quoi, où,
quand, comment, avec qui et avec quels moyens ?
L’intelligence économique est primordiale dans ce secteur. On
ne peut plus, de nos jours, accorder, comme l’a fait le Cameroun,
sans doute trop confiant envers l’ambassadeur américain qui
les a conseillés (voir Les Afriques N° 70), un permis d’exploitation d’un des plus grands gisements d’uranium au monde à
une société qui ne dispose même pas d’une adresse fixe, ni d’un
personnel technique ou administratif !
LA : Et que peut faire le Cameroun dans la situation
actuelle ?
DB : Selon moi, le Cameroun a déjà amorcé la bonne stratégie
en créant le Douala Stock Exchange. C’est un outil formidable
qui peut lui permettre de se prémunir contre les sociétés écrans,
les penny stock trading et autres évasions fiscales. Pour cela, je
conseillerais aux autorités camerounaises d’édicter une loi qui
définit son secteur des matières premières comme un domaine
d’activités stratégiques qui touche à sa sécurité nationale. Il
pourra, sur cette base, exiger de tous les investisseurs étrangers
qui souhaitent explorer ou exploiter les gisements camerounais
de s’inscrire à la Bourse de Douala et d’y fournir toutes les informations nécessaires à un contrôle strict de leurs activités.
LA : Le cas du Cameroun, qui a confié l’essentiel de son secteur minier à des juniors minières, est-il plutôt une exception
ou une règle générale ?
DB : Nous avons mis en place un tracker, un système de veille
informationnelle qui suit en temps quasi réel les activités de
toutes les sociétés qui opèrent sur les marchés africains des matières premières. Au jour d’aujourd’hui, nous recensons une
cinquantaine de sociétés juniors minières qui sont actives dans
40 des 53 pays d’Afrique. La plupart d’entre elles agissent selon
le même modèle d’affaires que leurs consoeurs au Cameroun.
LA : Le secteur minier africain est-il bradé ?
DB : Trop souvent, oui. L’Union africaine s’est inquiétée de la
mainmise étrangère sur les terres arables africaines en concluant
à la nécessité pour les pays du continent de « ne plus brader leurs
terres par pans entiers aux pays, notamment asiatiques, qui cherchent à s’assurer leur sécurité alimentaire ». De la même manière,
j’implore les pays africains de ne plus brader leurs gisements de
matières premières stratégiques. Ils doivent cesser de conclure
avec des juniors minières des accords léonins. Nous sommes à
leur disposition pour leur apporter toutes nos informations et
tout notre savoir-faire, pour contribuer, à notre modeste mesure,
à faire émerger du sous-sol africain tous les moyens nécessaires
au développement du continent.
LA : Selon vous, mieux valorisé, le sous-sol africain pourrait
financer le développement de l’Afrique ?
DB : Largement ! Lorsqu’on dit que l’Afrique est riche, ce n’est
pas un vain mot. Selon nos calculs, la valeur financière des gi-
sements de matières premières du continent peut être estimée
à 46 200 milliards $ ! Il suffirait de 12% de cette valeur totale
pour doter tout le continent d’infrastructures du même niveau
que celles des pays développés. Avec une telle richesse sous nos
pieds, allons-nous encore longtemps nous comporter comme
un continent pauvre ?
Pays
Afrique du Sud
Cameroun
Congo RD
Cote d’Ivoire
Guinée
Ghana
Mali
Lesotho
Niger
Nigeria
Senegal
Sierra-Léone
Mali
Niger
Nigeria
Juniors minières
Canac
Transrail
Geovic
African Aura Resources
Hydromine Inc
Sundance Resources Ltd
Mega Uranium Limited
Nu Energy Corporation
Energy Capital
Anvil Mining
American Minerals Fields
Banro
Barrick Gold
Emaxon
First Quantum Minerals
Melkior
Heritage Oil
Millenia Hope
Diamond Works
Rex Diamonds
AmCam
Hydro-Quebec International
Repadre
Akrokeri-Ashanti
Golden Star Resources
IamGold (SEMOS)
Rand Gold
Acres
TG World Energy
Pfizer
Hydro-Québec International
Dessau
SNC
Tecsult
Sulzer
Roche
Canac (Transrail)
Diamond Works
Rex Diamonds
AmCan
IamGold (SEMOS)
Diamond Works
Rex Diamonds
AmCan
RandGold
Millenia Hope
TG World Energy
Pfizer
Nationalité
Canada
Canada
Canada
Canada
Canada
Canada
Canada
Canada
Canada
Canada
Canada
Canada
Canada
14
E n t r ep r i ses et M a r ch é s
ENtreprises et marchés
Agriculture
Energie
Cameroun : objectif de
doubler la production de
café en six ans
Congo Brazzaville :
Total fait une nouvelle
découverte de pétrole
Le Cameroun envisage de doubler sa production de café
au cours des six prochaines années pour répondre à une
demande croissante. Le pays vise à accroître la production
à 80 000 tonnes en 2015, comparativement à 33 000 tonnes actuellement, a déclaré Michael Ndoping, le directeur
général du Conseil du cacao et du café. Le Cameroun va
améliorer l’accès aux intrants tels que les jeunes plants et
les engrais, réhabiliter des fermes abandonnées et investir
dans la recherche.
La compagnie française Total a annoncé avoir fait une nouvelle découverte de pétrole dans le champ d’exploitation
de Moho-Bilondo, au large de Pointe-Noire. « Les résultats
du puits Moho Nord Marine-4 (MHNM-4), situé à environ
75 km au large des côtes, par 1078 mètres de profondeur, ont
été positifs », indique un communiqué de la compagnie
qui détient un intérêt de 53,5% dans le permis de MohoBilondo. Total représente un peu plus de la moitié de la
production pétrolière nationale.
En bref -
Le Burundi doit améliorer
la qualité du café pour les
acheteurs américains
mondiale, selon Gaoussou Touré,
président de l’Association pour le
développement de la filière cajou
africaine (Adefica).
Mines
Les producteurs de café au Burundi doivent être plus prudents dans le choix des grains, améliorer le lavage, et de
manière générale la qualité de leurs expéditions de café s’ils
veulent vendre aux Etats-Unis, selon un groupe d’opérateurs américains. « Nous voulons construire une nouvelle
réputation pour le Burundi et, une fois que cette réputation
commencera à s’établir, je suis sûr que de plus en plus d’acheteurs viendront des USA », a déclaré Geoff Watts, vice-président de l’Intelligentsia Coffee. La filière café représente
une des principales ressources de devises pour le pays, et
emploie environ 10% de la population. Les prévisions de
production pour la campagne agricole 2009/2010 sont estimées à 11 000 tonnes.
Afrique : Harmony Gold revoit
à la baisse ses objectifs de production
La compagnie Harmony Gold
Mining Co, 3e plus grand producteur d’or en Afrique, a indiqué que
la production de cette l’année (qui
se termine en juin) sera au-dessous de l’objectif de 1,55 million
d’onces ciblé auparavant. « Cela a
été une année difficile », a déclaré
Graham Briggs, le directeur exécutif de la société. Harmony Gold
avait prévu de produire 1,69 million d’onces d’or.
Algérie : prévisions d’une
« récolte exceptionnelle »
de céréales
Guinée Conakry : 13 morts dans
l’éboulement d’une mine d’or à
Siguiri
Un éboulement dans une mine
d’or, dans la nuit du 6 au 7 mai
derniers, dans la localité de
Maleya, a causé la mort de 13
personnes dont des femmes et des
enfants, et 5 blessés graves. Deux
personnes sont également portées disparues. Le porte-parole
du gouvernement, Justin Morel
Junior, a annoncé l’ouverture
d’une enquête, surtout que de tels
accidents sont récurrents dans
cette partie de la Guinée.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural,
Rachid Benaïssa, prévoit une production céréalière « exceptionnelle » cette année, en raison de la « bonne pluviométrie
enregistrée et du système d’aide instauré par le gouvernement
au profit de cette filière ». Le Département de l’agriculture
entend reconstituer le stock stratégique en céréales et en
semences. Pour rappel, la production céréalière de 2008 a
été marquée par une baisse vertigineuse, soit un volume de
21 millions de quintaux contre 41 millions de quintaux un
an plus tôt.
Algérie : hausse de 4% de
la production d’agrumes
Selon un bilan du Ministère de l’agriculture et du développement rural, la filière des agrumes a enregistré une croissance de 4% en 2009, soit 7,23 millions de quintaux contre
6,97 m/qx en 2008. Les wilayas ayant enregistré une hausse
de la production sont Blida (15%), Mostaganem (24%) et
Relizane (16%). Quant à Alger et Tipaza, elles ont enregistré des baisses respectives de 43% et 15%.
Agriculture
Nigeria : une aide sera accordée
aux producteurs de cacao, de coton d’huile de palme
Le gouvernement a décidé d’accorder une aider aux producteurs
et investisseurs dans les secteurs
de transformation du cacao, du
coton et de l’huile de palme, dans
le but de stimuler la production
et de créer des emplois. Selon le
Ministère de l’agriculture et des
ressources en eau, l’Etat s’engage
à fournir 70% des besoins de financement aux investisseurs qui
souhaitent créer des usines dans
ces secteurs.
Angola : MDC-Cossaid lancera
une usine de transformation de
produits agricoles
L’entreprise allemande MDCCossaid entamera, à partir de juin
prochain, le montage d’une usine
de transformation des produits
agricoles dans la région de Catófe,
province de Kwanza-sul. 200 postes d’emplois seront créés dans
cette unité qui aura la capacité de
transformer en jus et en compote
une tonne d’ananas, de carottes,
d’oignons, de bananes, de tomates et d’oranges par jour. Aucune
indication n’a été donnée sur le
montant de l’investissement.
Afrique : la filière noix de cajou
en crise
La filière africaine de noix de cajou traverse une « crise profonde »,
constatent les pays exportateurs
d’anacarde en raison notamment
de l’incapacité à mettre en place
une industrie de transformation.
« Malgré les performances de la
production, force est de reconnaître
que la filière connaît en ce moment
sa crise la plus profonde avec une
industrialisation ratée », a souligné le ministre ivoirien de l’Agriculture, Amadou Gon Coulibaly,
à l’ouverture d’une rencontre internationale sur ce thème regroupant 13 pays africains producteurs
de noix de cajou. Le continent
produit plus de 650 000 tonnes
de noix de cajou brute (doit 98%
est exportée à l’état brut) et assure plus du tiers de la production
Zambie : la firme chinoise NFC
relancera la mine de cuivre de
Luanshya
La Zambie a finalement porté son
choix sur une société chinoise
pour relancer l’exploitation de
la mine de cuivre de Luanshya
(LCM). Le président zambien,
Rupiah Banda, a précisé que la
NFC prendra une participation
majoritaire dans la LCM, dont
l’ouverture est prévue au plus
tard à la fin mai. LMC avait été
fermée en décembre dernier par
ses anciens propriétaires, Bein
Stein Resources Group (BSRG) et
International Mineral Resources
(IMR), en raison des pertes causées par la baisse du prix des métaux sur le marché international.
Ghana : la Chambre des mines
réclame une hausse des redevances minières à 30%
Le PDG de la Chambre des mines
du Ghana, Joyce Aryee, a appelé le
président de la République, John
Evans Atta Mills, à augmenter les
redevances minières de 9 à 30%.
Mme Ayree a appelé le gouvernement à envisager la construction
de pistes d’atterrissage dans les
centres miniers afin de faciliter le
transport des minerais.
Energie
Algérie : Naftec cède des actions
détenues dans plusieurs sociétés
L’Entreprise nationale de raffinage de pétrole (Naftec) a procédé
à la cession de ses actions détenues dans six sociétés au profit
de compagnies du secteur. Pour
un montant de 60 millions DA,
Naftec a cédé ses 4% du capital de
l’Institut algérien du pétrole (IAP
Spa) à la société Weatherford
International, spécialisée dans le
forage et la prospection offshore.
Naftec a également cédé au profit
du Holding RCH spa les actions
détenues dans les sociétés 2SP
(Sarl), Baosem (Sarl) et Segis (spa).
Les 51% de parts détenues dans le
capital de Naftec Mauritanie et les
33% de Somagaz Mauritanie ont
été cédés au holding SIHC. Filiale
à 100% de Sonatrach, Naftec est
dotée d’un capital social de 50
milliards DA.
Algérie : Sonatrach va investir
1,5 milliard $ dans l’exploration
en 2009
Le PDG de Sonatrach, Mohamed
Meziane, a révélé que la compagnie et ses associés vont investir
un montant de 1,5 milliard $ dans
l’exploration en 2009, contre seulement 300 à 400 millions $ durant les années précédentes. Les
réserves prouvées de l’Algérie en
gaz et en pétrole atteignent environ 40 milliards de barils, « dont
seulement une petite partie est
exploitée par Sonatrach et ses associés », a précisé Meziane.
Kenya : nécessité d’un investissement annuel de 35 milliards Sh
pour la production d’électricité
Le Kenya doit investir au moins
35 milliards Sh annuellement
dans la production d’électricité
au cours des 10 prochaines années si le pays veut assurer ses
besoins, comme prévu dans la
Vision 2030. Les 350 milliards Sh
devraient êtres destinés à financer
une nouvelle centrale électrique
de 2000 MW d’ici 2018. La capacité de production s’élève actuellement à 1345 MW. La demande
nominale annuelle augmente de
8% par an.
Afrique du Sud : les inquiétudes
de l’Autorité de régulation
L’Autorité de régulation de l’énergie d’Afrique du Sud (NERSA) se
dit préoccupée par le retard mis
par Eskom Holdings Ltd pour déposer une demande d’augmentation de ses tarifs d’électricité. « Ce
retard aura d’autres implications »,
a déclaré la NERSA, sans donner
de détails. La compagnie Eskom
avait annoncé, en novembre dernier, qu’elle allait introduire une
demande « dans les semaines à venir ». Ce retard fait qu’il sera plus
difficile pour les gros consommateurs d’énergie de planifier à
l’avance leurs dépenses, particulièrement dans cette conjoncture
économique mondiale.
Egypte : ENI va investir 1,5 milliard $ sur cinq ans
La compagnie pétrolière italienne, ENI, va investir 1,5 milliard
$ sur cinq ans en Egypte pour
stimuler l’exploration des hydrocarbures, le développement et la
production. L’objectif principal
est de « maintenir le volume de
production dans la région du Sinaï
de renforcer le taux de récupération
des réserves ». ENI a obtenu une
extension de la concession pour le
gisement géant de Belayim, dans
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
le golfe de Suez, pour 10 ans encore, soit jusqu’à fin 2030.
Algérie : Samsung remporte un
contrat de 1,279 milliard $ pour
la raffinerie de Skikda
La
compagnie
sud-coréenne Samsung Engineering &
Construction a remporté le projet
EPC de réhabilitation, d’adaptation et modernisation de la raffinerie de Skikda pour un montant
de 93 milliards DA (environ 1,279
milliard $). La capacité de la raffinerie de Skikda devrait passer
de 15 à 16,8 millions de tonnes
par an. Le délai de réalisation
est de 36 mois. Samsung était en
compétition avec 3 autres compagnies : Hyundaï Engineering
& Construction qui a offert 1,347
milliard $, Technica Réunidas
(1,451 milliard $) et Saïpem
(1,428 milliard $).
RDC : discussions avec des investisseurs sud-coréens
Les discussions avec une délégation d’investisseurs sud-coréens
sur l’identification des opportunités de coopération dans le secteur énergétique ont été qualifiées
de « prometteuses » par le ministre
de l’Energie de la RDC, Laurent
Mazungisa. Les hôtes de la RDC
ont été invités à investir dans
les infrastructures de transport
d’électricité et dans l’électrification rurale.
Burkina Faso : Total se dit pleinement opérationnel après la
grève
La compagnie pétrolière française
Total a annoncé qu’elle était à
nouveau pleinement opérationnel au Burkina Faso, après deux
semaines de grève lancée le 24
avril suite au licenciement d’un
employé. « Total Burkina a pris
des mesures pour le fonctionnement normal de l’ensemble de ses
activités, (à savoir) les stations
d’essence, les dépôts de carburant
pour l’aviation, les mines et autres
secteurs », a déclaré le directeur
commercial Thibault Flichy.
Ouganda : vers la construction
d’une mini-raffinerie de pétrole
L’Ouganda envisage la construction d’une mini-raffinerie de
pétrole. L’intérêt pour une telle
infrastructure a augmenté suite
aux récentes découvertes d’hydrocarbures estimées à 2 milliards de
barils. L’entrée en production de
ces gisements, découverts par les
compagnies Tullow Oil et Heritage
Oil dans le bassin du lac Albert, est
prévue pour la fin 2010.
Egypte : Dana Gaz augmente de
20% sa production
La société Dana Gaz d’Abu Dhabi
a augmenté de 20% sa production
de gaz au 1er trimestre 2009 par
rapport à la moyenne annuelle atteinte l’an dernier. La production
totale est de 35 000 barils équivalent pétrole par jour (bepj), a annoncé la compagnie qui prévoit
d’atteindre 40 000 bepj d’ici la
fin de l’année en cours, soit une
hausse de plus de 25% par rapport à la fin de 2008.
Egypte : la Banque mondiale accorde 600 millions $ pour la centrale de Ain Sokhna
La Banque mondiale a approuvé
un prêt de 600 millions $ au
gouvernement égyptien pour le
financement de la centrale électrique à turbines à vapeur de Ain
Sokhna, qui sera dotée d’une capacité de 1300 MW.
Tunisie : attribution des permis
Telemzane et Kasserine
L’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP) et la société française Poros, filiale de la société GEOREX SA, ont décroché
les deux permis de prospection
d’hydrocarbures de Telemzane
et de Kasserine, situés respectivement dans les gouvernorats de
Kebili et Kasserine. Ces permis,
dont la période de validité est de
deux années, couvrent des superficies respectives de 5380 km2 et
5108 km2.
Maroc : accord pour la construction de 2 autres unités à la centrale thermique de Jorf Lasfar
Le Maroc et les Emirats arabes
unis ont signé un accord pour la
construction de deux unités de
production supplémentaires à la
centrale thermique de Jorf Lasfar,
à 130 km au sud de Casablanca,
pour un investissement global
de 10 milliards Dh (environ 900
millions d’euros). Ces deux unités auront chacune une capacité
de 350 MW. Les quatre déjà existantes disposent d’une puissance
unitaire de 330 MW. La centrale
à charbon de Jorf Lasfar est détenue à 100% par le groupe Taqa de
l’émirat d’Abou Dhabi.
Industries
Angola : Infarmed accorde
une assistance technique à
Angomedica
La compagnie pharmaceutique
portugaise Infarmed accordera une
assistance technique à l’entreprise
publique angolaise Angomedica
pour la production et le contrôle
de qualité des médicaments.
Algérie : journées tunisiennes
médicales et pharmaceutiques à
Alger et Oran
Des Journées tunisiennes médicales et pharmaceutiques auront lieu
à Alger les 17 et 18 mai 2009 à l’hôtel Aurassi, et à Oran les 19 et 20
mai 2009 au siège de la Chambre
de commerce et d’industrie (CCI
Oranie). Cet événement est organisé par la Chambre de commerce
et d’industrie de Sfax, sous l’égide
de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et de
la CCI Oran.
Kenya : la filière sucre dans le
doute
Les professionnels de l’industrie
sucrière au Kenya doutent que la
relance de la filière puisse être réalisée avant la fin de la période de
sauvegarde de la production locale
contre les importations qui se termine en 2012, et préconisent des
mesures rapides pour donner un
avantage concurrentiel à la production locale. Le Marché commun d’Afrique orientale et australe (COMESA) a accordé au Kenya
une prolongation de 4 ans pour
la sauvegarde de son industrie
sucrière, y compris par la privatisation des entreprises publiques.
Selon les projections du Kenya
Sugar Board (KSB), la production
atteindrait 553 000 tonnes métriques cette année, contre 544 000
tonnes l’an dernier.
Afrique du Sud : GlaxoSmith
Kline prendra une participation
de 16% dans Aspen
La
firme
pharmaceutique
GlaxoSmithKline Plc (basée à
Londres) prendra une participation
de 16% dans la compagnie Aspen
Pharmacare Ltd. En retour, Aspen
aura le droit de distribuer des produits de Glaxo en Afrique du Sud.
Glaxo va céder les droits de distribution de 8 médicaments et une
usine à Bad Oldesloe (Allemagne)
à Aspen, le plus grand fabricant
de médicaments génériques dans
l’hémisphère sud. La participation
est évaluée à 3,29 milliards de rands
(390 millions $).
Guinée : report de la construction d’usine d’aluminium après
la baisse des prix
La construction de l’usine
Guina Alumina, une coentreprise entre BHP Billiton Ltd,
Global Alumina Corp et Dubai
15
Industrie et services
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
Ghana : pas de
procès pour
Vodafone
Aviation : Turkish Airlines
s’offre Dakar
Deux fois par semaine, un vol Ankara-Dakar est désormais proposé par Turkish Airlines qui prend
pied en Afrique de l’Ouest.
Le gouvernement ghanéen a trouvé un compromis avec Vodafone pour éviter une suite judiciaire au rachat de Ghana Telecom par la compagnie
britannique qui va investir 700 millions de dollars au Ghana.
Alors qu’au Sénégal ce sont les syndicats et l’opinion qui ont
engagé le combat pour empêcher le contrôle de la première
entreprise de téléphonie, la Sonatel, par France Telecom, au
Ghana, c’est le gouvernement qui s’est insurgé contre la vente
de 70% des parts de Ghana Telecom au géant britannique de la
téléphonie, Vodafone, pour 900 millions de dollars. Il est vrai
qu’une alternance politique vient d’intervenir au Ghana. La
transaction avait donc été conclue par le régime précédent.
Le nouveau président, engagé dans une croisade de lutte contre
la corruption, a annoncé le mois dernier la création d’une commission spéciale chargé d’enquêter sur la transaction.
A l’issue de sa visite officielle à Londres, du 6 au 8 mai derniers,
durant laquelle il s’est entretenu avec le président de Vodafone, Sir
John Bind, John Evans Atta Mills semble avoir changé son fusil
d’épaule. Il a annoncé que le gouvernement ghanéen était disposé
à recourir à des moyens non juridiques et à discuter de l’accord
afin de trouver une solution qui plairait aux deux parties. Il semble même qu’un compromis a déjà été trouvé puisque Vodafone
a décidé d’investir 700 millions de dollars pour le développement
des infrastructures de télécommunications du Ghana, pour améliorer ses services. Sir John Bind s’est réjoui officiellement du souci
de transparence du gouvernement quant à la transaction qui lui a
permis de prendre le contrôle de la compagne nationale ghanéenne. Il a révélé, par ailleurs, avoir évoqué avec le président ghanéen
le transfert de Ghana Telecom University à Accra. On est bien loin
d’un procès entre de tels partenaires.
HG
Par Hance Guèye, Dakar
La compagnie nationale aérienne turque, Turkish Airlines,
vient de s’offrir sa 113e destination internationale en lançant
le 5 mai dernier une liaison bi-hebdomadaire Istanbul-DakarSao Paulo. Elle est rendue possible par un accord de transport
aérien signé par les deux pays en août 2004. Le souci exprimé à
l’époque était le renforcement de la coopération entre le Sénégal
Elle a pour « objectif de renforcer la
coopération entre les deux pays, mais aussi
de relier l’Afrique de l’Ouest à l’Amérique
latine sans transiter par l’Europe à bord
d’un Airbus 340 ».
et la Turquie. Ankara avait ouvert en conséquence un bureau de
la coopération, le troisième en Afrique, en 2007. Les échanges
commerciaux entre les deux pays s’élèvent annuellement à 45
milliards de francs CFA, 67 millions d’euros.
La continuation sur São Paulo indique clairement que la compagnie se sert de Dakar comme d’une escale, mais le souci de
s’ouvrir davantage à l’Afrique de l’Ouest, à partir de Dakar, n’en
est pas moins réel. La plus islamisée des nations européennes
cultive depuis plusieurs années ses relations avec le Sénégal.
Une école privée turque a ouvert depuis longtemps ses portes
à Dakar. L’ambassadeur de Turquie au Sénégal, Ali Kaya Savut,
a expliqué, lors de l’inauguration de la liaison qui sera portée
à une fréquence de trois vols hebdomadaires en juin prochain,
qu’elle a pour « objectif de renforcer la coopération entre les deux
pays, mais aussi de relier l’Afrique de l’Ouest à l’Amérique latine
sans transiter par l’Europe à bord d’un Airbus 340 ».
Le Sénégal s’est réjoui de l’arrivée de la compagnie qui se targue
Une rue commerçante d’Ankara.
d’avoir conservé en 2008 « son titre de transporteur dont la croissance s’est avérée la plus rapide de tous les transporteurs européens
en termes de capacité et de volume de trafic, et qui a accru le nombre annuel de ses passagers et son chiffre de sièges-kilomètres offerts
respectivement de 15% et de 11,3% ». Dakar, qui a entrepris de
construire un nouvel aéroport à une soixantaine de kilomètres
de l’actuel aéroport Léopold Sedar Senghor, dispute la place de
premier hub ouest-africain à la capitale ivoirienne Abidjan. Le
pavillon turc, doté d’une flotte de 127 avions et qui a transporté
22,5 millions de passagers en 2008, membre de Star Alliance, est
une recrue de choix, comme le reconnaît Mbaye Ndiaye, directeur de l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads).
16
ENtreprises et marchés
En bref -
BTP
Transports
Cameroun : projet de
construction d’une
route de 215 km pour
désenclaver Bakassi
Egypte : les revenus de
Canal Suez ont baissé de
22,7% en avril
Le gouvernement camerounais a décidé de construire une
route de 215 km en vue de désenclaver Bakassi (sud-ouest).
La péninsule a été rétrocédée au Cameroun en août 2008
au terme d’un différend frontalier de quinze ans avec le
Nigeria. Les travaux de bitumage, qui bénéficient de l’appui de plusieurs bailleurs de fonds, seront lancés à la fin de
la saison des pluies, vers le mois d’octobre prochain.
E n t r ep r i ses et M a r ch é s
Egypte : Orascom
Construction décroche
deux contrats de 280
millions $ en Algérie
La compagnie Orascom Construction Industries (OCI) a
annoncé avoir décroché deux contrats d’un montant global
de 280 millions $ en Algérie. Le premier contrat porte sur
la construction d’une unité de traitement d’hydrocarbures
dans le cadre d’une joint-venture 50/50 avec la société italienne Bentini, qui avait remporté un contrat de 230 millions $ pour les infrastructures et les bâtiments de la centrale
de traitement d’El Merk, dans le bassin de Berkine ; le second contrat, signé avec Petrofac Ltd pour un montant de
170 millions $, porte sur la fourniture de structures en acier
et de plates-formes d’installation d’usines.
Guinée-Bissau : la société
Angola Bauxite va réaliser
le port de Buba
Le gouvernement a signé un accord avec la société Angola
Bauxite pour la construction du port de Buba (sud de la
Guinée-Bissau), son exploitation et sa gestion. La construction du port entre dans le cadre du projet d’exploitation de
la bauxite découverte dans cette région. Les réserves sont
estimées à 113 millions de tonnes et la compagnie angolaise a décidé d’investir 321 millions de dollars pour l’exploration et l’exportation de ce minerai qui a une teneur
de 44,9% d’alumine.
Aluminium Co, commencera
plus tard que prévu après que
la demande mondiale en aluminium a chuté. « Nous espérons
pouvoir commencer la construction de l’usine dans les 18 prochains mois, soit vers la fin de
2010 », a déclaré Karim Karjian,
le président de Global Alumina
(basée à Toronto). Le lancement
du projet, dont le coût est estimé à 4,8 milliards $, devait
démarrer au 1er trimestre de
cette année.
Cameroun : les employés de
Camwater reprennent le travail
Après 3 jours de débrayage, le
personnel de la Camerounaise
des eaux (Camwater) a repris du
service. La décision de mettre
fin à la grève intervient suite à
l’engagement du gouvernement
de procéder à l’apurement de
la dette sociale des travailleurs
estimée à 1 milliard FCFA, et
représentant notamment les
congés. La Camwater a déjà
débloqué 400 millions FCFA,
au gouvernement de trouver le
reste de la somme.
BTP
Algérie : Snasco évalue le développement du mégaprojet immobilier d’Oran
Des responsables de la société
saoudienne Snasco Real Estate
Investment and DeveloppementAlgérie vont séjourner à Oran
afin d’évaluer le développement
du projet de promotion immobilière « Cité de la Mer ». Composé
de plus de 2000 logements de
haut standing, le projet est estimé
à 1 milliard $. La visite permettra
également la présélection des entreprises de réalisation et des travaux de suivi technique.
Mali : la BADEA accorde un prêt
de 10 millions $ pour le barrage
de Taoussa
La Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique
(BADEA) a accordé un prêt de
10 millions $ pour la réalisation
du barrage de Taoussa, dans le
nord du Mali. L’ouvrage, considéré comme le plus important
programme de développement
économique et social dans le pays,
servira au développement des activités agricoles ainsi qu’à la production d’électricité. Le coût global du
projet d’aménagement de Taoussa
est estimé à 165 millions $.
Algérie : les EPLF absorbées par
L’ENPI
L’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) remplace désormais les Entreprises de
promotion du logement familial
(EPLF), a annoncé Noureddine
Moussa, ministre de l’Habitat et
de l’Urbanisme. La nouvelle société, de type SPA, a pour mission
de promouvoir du logement de
type promotionnel « destiné aux
catégories de personnes qui ne répondent pas aux critères d’éligibilité pour le logement social ou autres
formes d’aide ».
Algérie : accord entre les OPGI et
CNEP-Banque
Les Offices de promotion et de
gestion immobilière (OPGI) ont
Les revenus de Canal Suez ont baissé de 22,7% en avril
dernier, atteignant 346,9 millions $, comparativement à
448,9 millions $ pour le même mois de l’an dernier. Ils
sont cependant en augmentation de 5,47% par rapport
au résultat réalisé en mars 2009. Le nombre de navires
ayant utilisé cette voie d’eau en avril était de 1482, en
hausse par rapport aux 1439 de mars.
signé un protocole d’accords
avec la CNEP-Banque ayant
pour objet de faciliter l’accès aux
crédits immobiliers au profit des
acquéreurs de logements sociaux
participatifs et promotionnels à
l’état fini ou selon la formule de
vente sur plan.
Maroc : le Guy Hoquet l’Immobilier ouvre sa première franchise
Le groupe Guy Hoquet l’Immobilier ouvre sa première Master
Franchise au Maroc. Le coup d’envoi a été donné à l’occasion du salon Maroc franchise de Casablanca,
qui s’est tenu du 8 au 11 mai 2009.
Cette franchise intervient après les
5 agences Guy Hoquet l’Immobilier
implantées à Agadir, Casablanca,
Marrakech, Rabat et Safi, implantées depuis 2004. Les objectifs
de développement de la Master
Franchise tablent sur l’ouverture
de 50 agences Guy Hoquet l’immobilier et bureaux Guy Hoquet
Entreprises et Commerces sur tout
le territoire marocain au cours des
5 prochaines années.
Transports
Cap-Vert : la compagnie française XL Airways dessert l’île de Sal
La compagnie aérienne française
XL Airways et sa filiale touristique
Heliades ont annoncé qu’elles allaient assurer, à partir d’octobre
prochain, des vols directs de Paris
à destination de l’île capverdienne
de Sal. Le vol « sera essentiellement
réservé aux touristes », a indiqué
un responsable de la compagnie.
Algérie : le port d’Alger actif
toute la semaine
Le ministre du Commerce, El
Hachemi Djaâboub, a révélé que
des contacts sont en cours avec
les services des douanes, de police
et de l’Entreprise du port d’Alger
(EPA) pour rendre le port opérationnel durant les 7 jours de
la semaine. Depuis un mois déjà,
les inspecteurs des douanes travaillent le jeudi. Plus de la moitié
des importations transitent par
le port d’Alger, géré depuis mars
dernier par le groupe émirati DP
World.
Maroc : Ryanair lancera en juillet
la liaison Tarragone-Marrakech
La compagnie aérienne low cost
Ryanair lancera en juillet prochain une nouvelle desserte
entre Tarragone (Espagne) et
Marrakech, à raison de deux vols
hebdomadaires au départ de l’aéroport de Reus.
Rwandair signe un accord
de coopération avec Virginia
Atlantic
La
compagnie
nationale
Rwandair Express a signé un
accord de coopération avec la
compagnie américaine Virginia
Atlantic, portant sur les liaisons
directes entre le Rwanda et plusieurs destinations en Amérique
du Nord et en Europe. Selon
Marie Claire Mukasine, secrétaire permanent au Ministère des
infrastructures, en vertu de cet
accord, « tous les passagers à destination de l’Amérique du Nord
et de plusieurs pays européens
pourront se procurer directement
leur réservations via les desks de
Rwandair Express au Rwanda ».
EgyptAir ouvre une ligne Le
Caire-Abuja
La compagnie aérienne EgyptAir
a annoncé l’ouverture de la ligne Le Caire-Abuja (capitale du
Nigeria) à compter du 1er juin
2009. Il s’agit de la 3e desserte
vers le Nigeria, après les villes
de Lagos (capitale économique)
et Kano, dans le nord du pays.
Selon Wael Fouad, représentant
de la compagnie au Nigeria, cette
nouvelle ligne va « renforcer et
promouvoir le tourisme, le commerce et le développement économique des deux pays ».
Algérie : l’ENTMV lance deux
nouvelles dessertes
L’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs
(ENTMV) a annoncé l’ouverture de deux nouvelles dessertes à destination de Barcelone
et de Tunis à partir d’Alger. La
première sera mise en service
dès le 20 mai 2009, la seconde
est prévue pour l’année prochaine. L’ouverture de la ligne
Alger-Barcelone vise à réduire
la pression sur les lignes AlgerMarseille et Alger-Alicante, qui
ont totalisé 250 000 passagers en
2008. L’ENTMV annonce également un projet d’une deuxième
gare maritime au port d’Alger.
Algérie : le réseau ferroviaire atteindra 10 400 km à fin 2014
Dans 5 ans, le réseau ferroviaire
algérien atteindra 10 400 km,
avec l’achèvement des projets
en cours de réalisation pour un
total de 6000 km, a affirmé le
ministre des Transports, Amar
Tou. Toutes ces actions permettront, selon le ministre, une large
couverture du pays, y compris les
grandes villes du Sud, en matière
de transport de voyageurs et de
marchandises.
Kenya Airways lance un nouveau
système de prix
Kenya Airways a introduit un
nouveau modèle de prix de billets
qui varie selon le taux de change
sur une base hebdomadaire. Ce
système est en accord avec les résolutions de la conférence tarifaire
de l’International Air Transport
Association (IATA). Ainsi, le taux
de vente des banquiers (BSR), qui
sera publié par la Barclays Bank of
Kenya chaque mercredi à 10 heures, sera applicable à partir du jeudi
de la même semaine par Kenya
Airways jusqu’au mercredi suivant.
Tourisme
Egypte : Ritz-Carlton va gérer un
hôtel de Palm Hills
La société Palm Hills a signé un
accord avec la compagnie RitzCarlton Hotel pour l’exploitation
d’un hôtel haut de gamme au
Caire. Aucune indication n’a été
donnée sur le montant de la transaction. Constitué de 160 chambres, le Ritz-Carlton Cairo, faisant
partie du programme immobilier
Palm Hills October, sera doté d’un
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
terrain de golf conçu par Jack
Nicklaus, d’un club de santé et de
plusieurs piscines. Selon un communiqué de Palm Hill, « l’Egypte
continue à offrir un potentiel énorme pour l’industrie du luxe ».
Egypte : Hôtel Coral signe une
première incursion au Caire
Coral Hotels and Resorts a décidé
d’ouvrir durant le dernier trimestre 2010 le Coral Cosmopolitan
Hotel au Caire. L’hôtel sera constitué de 85 chambres, deux restaurants et deux salles de réunion.
Maroc : le groupe Barrière ouvre
un hôtel à Marrakech
Le groupe Barrière a inauguré
sont premier hôtel hors de France,
le Naoura Barrière à Marrakech,
un palace de 85 chambres et
26 rias, et autres appartements.
L’investissement s’est élevé à 45
millions d’euros, dont 35% pour
le groupe Barrière et le reste pour
quatre partenaires marocains : CFG
Group, CMKD, Axa Assurance
Maroc et RMA Watanya. Le groupe détient un contrat de gestion
de 20 ans. L’établissement emploie
240 personnes.
Tunisie : croissance de 2,2% des
entrées touristiques à fin avril
Au 30 avril 2009, environ 1,654
million de touristes ont visité la
Tunisie, soit une augmentation
de 2,2% en comparaison avec la
même période de l’année dernière. Les recettes touristiques
ont atteint 811,7 millions DT,
une progression de 4,3% par
rapport à la même période de
l’année 2008.
Telecoms
et TIC
Algérie-Poste installera 700 distributeurs de billets en 2009
Dans le cadre du déploiement de
la monétique et de la généralisation de l’utilisation des cartes magnétiques, Algérie-Poste installera
près de 700 distributeurs automatiques de billets d’ici fin 2009.
Nigeria : Zain va supprimer 300
postes d’emplois
L’opérateur koweïtien Mobile
Télécommunications Co (Zain)
va supprimer 300 emplois et
en externaliser 450 autres au
Nigeria, son plus grand marché
de téléphonie en Afrique. Zain
a annoncé qu’une compression
d’effectif touchera 2000 emplois
sur un total de 15500 employés
d’ci 2011. Zain emploie environ
2000 personnesau Nigeria, et
veut réduire les coûts et augmenter les marges, a investi 12
milliards $ en Afrique depuis
2005, dont près de 3 milliards $
au Nigeria.
Cameroun : forte perturbation de la connexion Internet à
Yaoundé
La
capitale
camerounaise
Yaoundé a enregistré une forte
perturbation de la connexion
Internet depuis le 10 mai dernier. Plusieurs autres grandes
villes du pays subissent la même
situation ayant conduit à la fermeture des cybercafés. Alors
qu’aucune information officielle
n’est parvenue de la part de
Cameroon Telecommunications
(CAMTEL), certaines sources
font état d’« incident majeur »
qui serait survenu sur le réseau
fibre optique de la compagnie.
Ghana : Vodafone va investir 700
millions $
L’opérateur
britannique
Vodafone PLC a annoncé qu’il
investira 700 millions $ dans le
développement des infrastructures de télécommunications du
Ghana. Ce projet a été discuté lors
de la rencontre entre une délégation ghanéenne, conduite par le
président John Evans Atta Mills,
et le président de Vodafone, Sir
John Bind. Pour rappel, le parti
du président Mills, le Congrès
national démocratique, a dénoncé, lorsqu’il était dans l’opposition, la vente de 70% des parts
de Ghana Telecom à Vodafone
pour 900 millions $. Une fois aux
commandes de l’Etat, Mills a déclaré qu’il était disposé à recourir
à des moyens non juridiques et à
discuter de l’accord afin de trouver une solution qui arrangerait
les deux parties.
Maroc : le mobile compte plus de
23,5 millions d’abonnés
Les derniers chiffres livrés par
l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) font état de plus
de 23,5 millions d’abonnés à la
téléphonie mobile au 31 mars
2009. Maroc Telecom, opérateur
historique et filiale de Vivendi
Universal, arrive en tête avec
plus de 14,6 millions d’abonnés,
suivi par Méditelecom (8,3 millions) et Wana (5,5 millions). Ce
dernies enregistre une progression de plus de 19% par rapport
à la fin de l’année 2008, suivi
de Méditel (5,5%). Les chiffres
montrent également que le prépayé est largement prépondérant avec plus de 96%. Quant au
parc du téléphone fixe, il est de
plus de 3 millions d’abonnés.
Angola : vers un quadruplement
des revenus de l’industrie des téléphones portables
Le chiffre d’affaires en Angola
de l’industrie du téléphone
portable pourrait quadrupler
au cours des sept prochaines
années, selon Frost & Sullivan.
Les ventes devraient augmenter
à 5,7 milliards $ d’ici à 2015,
contre 1,26 milliard $ l’an dernier. L’investissement des entreprises étrangères en Angola et la
création de la demande d’une
gamme de services, y compris de
communications, favorise cette
explosion des ventes. « Ce marché aura une croissance significative dans les 7 prochaines années,
avec l’amélioration de l’infrastructure, qui place le pays parmi
les plus développés en Afrique »,
a dit Sylvia Hirano Venter, analyste auprès de Frost.
Medias
Côte d’Ivoire : les entreprises
de presse exonérées
d’impôts pour trois ans
Les entreprises de presse écrite et de la communication
audiovisuelle en Côte d’Ivoire ont été exonérées d’impôts et
de taxes pour une période de trois ans, selon le Groupement
des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI). « L’Etat vient
effectivement de donner un écho favorable à nos démarches »
en accordant des « mesures fiscales de soutien aux entreprises
de presse en les exonérant d’impôts sur les bénéfices industriels
et commerciaux ou d’impôt minimum forfaitaire », a déclaré
Denis Kah Zion, le président du GEPCI.
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
17
Industrie et services
Le concept d’AfricaPay se met en route
Une vaste zone monétique globale pour toute l’Afrique. Utopique ? L’idée fait des émules, mais
peine à vaincre certains scepticismes. Papa Mbaye Dieye, directeur du CTMI-UEMOA, répond à
nos questions.
Les Afriques : On a entendu parler du concept
de AfricaPAY durant la dernière édition de
Carte Afrique à Tunis, pouvez-vous nous
donner de plus amples détails sur ce terme ?
Papa Mbaye Dieye : AfricaPAY est une forme
de globalisation des paiements en Afrique
avec la mise en œuvre d’une plateforme unique qui permet d’interfacer tous les centres
monétiques existant sur le continent de ma-
« AfricaPAY vise la mise en
œuvre d’une plateforme unique
qui permet d’interfacer tous
les centres monétiques existant
sur le continent de manière à
créer une zone domestique de
paiements africaine. »
nière à créer une zone domestique de paiements africaine. C’est un peu à l’image de
ce que nous avons fait en Afrique de l’Ouest
(fédération de huit pays), mais à une échelle
plus grande.
LA : Est-ce un projet réaliste ?
PMD : Bien sûr, ce n’est pas une œuvre facile, ni faisable dans un horizon court, compte
tenu du fait qu’il faut d’abord une volonté
politique affirmée ; ensuite une étude d’opportunités ; résoudre les questions relatives
au cadre légal et institutionnel ; à la monnaie
de compensation ; aux règles et protocoles à
utiliser pour que tous les systèmes puissent
communiquer ensemble.
LA : Comment se présente aujourd’hui la
monétique en Afrique de l’Ouest, plus précisément le CTMI-UEMOA en zone UEMOA ?
PMD : Le CTMI-UEMOA est entièrement
opérationnel depuis juin 2007 avec la mise
en œuvre du volet interbancaire qui assure
l’interopérabilité nationale, régionale et internationale (Visa, Mastercard) du CTM
– délégataire pour permettre aux institutions
qui ne jugent pas opportun d’investir dans
la monétique de pouvoir le faire à moindre
coût dans des conditions de sécurité conformes aux standards internationaux. Sont également opérationnels l’Autorité de certification régionale (ACR) pour l’émission des
cartes régionales, les services de consulting
et d’accompagnement aux banques dans le
cadre de leur projet de connexion au CTMIUEMOA, les actions de formation à l’endroit des banques, établissements financiers,
postaux et structures de microfinance dans
le cadre de la conduite de leur projet monétique, le Centre de traitement commerçant (CTC) depuis le 1er semestre 2008 pour
permettre l’utilisation des TPE RTC et IP et
l’émission de cartes interbancaires internationales EMV, sans compter le projet d’émission de cartes prépayées régionales (en cours
de tests).
LA : Combien comptez-vous de banques en
production ?
PMD : A ce jour, trente-deux banques, établissements financiers et postaux sont en
production au niveau de la plateforme du
CTMI-UEMOA concernant les fonctions retrait, consultation de solde. Ainsi, dans cha-
que pays, l’interbancarité est effective avec au
moins trois à quatre établissements financiers.
Nous lançons un signal fort aux populations
de l’UEMOA pour leur dire que les cartes
GIM-UEMOA pures (régionales) et co-marquées (internationales) sont à leur disposition et qu’elles peuvent les utiliser aussi bien
dans toute la région UEMOA qu’à l’extérieur
pour effectuer leurs opérations quotidiennes.
Notre défi majeur est d’accroître la volumétrie des transactions monétiques traitées par
le CTMI-UEMOA et de rentabiliser ainsi notre plateforme.
LA : Comment se comporte la monétique
africaine avec la crise internationale que
nous vivons ?
PMD : La monétique bancaire en Afrique
est souvent liée à l’activité touristique étrangère. Le paiement par cartes étrangères dans
le secteur touristique a été pendant longtemps le levier de croissance de la monétique africaine. Il faut que notre monétique
soit pensée autrement et qu’elle soit moins
dépendante de cette activité. En effet, avec
la crise, l’activité touristique s’est quelque
peu réduite et impacte naturellement l’activité « acquisition monétique ». C’est ce que
nous avons compris depuis longtemps dans
le cadre du projet monétique de l’UEMOA
en mettant l’accent sur le développement de
cartes locales au sens régional du terme, avec
le logo GIM-UEMOA. Cela nous permet de
créer une interopérabilité monétique domestique entre les huit de l’UEMOA et d’offrir ainsi à nos populations un réseau plus
large avec des commissions plus réduites à
la charge des utilisateurs ou porteurs pour
développer une monétique de masse.
LA : Que vous inspirent les développements
récents du paiement par téléphone mobile
sur le continent africain ?
PMD : Vous savez, les espèces constituent le premier instrument de paiement au regard de la
part de la monnaie fiduciaire dans le volume des
paiements, et elles le seront sans aucun doute en
Afrique pendant quelque temps, le temps que la
carte bancaire puisse jouer pleinement son rôle
et emporter davantage l’adhésion de nos populations. La carte bancaire est accessible, simple
d’utilisation, acceptable partout, fiable, dotée
d’une grande sécurité et capable de répondre
aux besoins de la clientèle.
Par ailleurs, il convient de suivre l’évolution
technologique et de ne pas perdre de vue que
d’autres solutions émergent dans notre continent après avoir connu des déploiements réussis
dans d’autres continents, et vous avez raison de
parler du paiement par téléphone mobile. En effet, il ne s’agit pas seulement de paiement, mais
de tout ce qui tourne autour des opérations électroniques, bancaires et financières.
Avec les opportunités offertes par les applications et services de télécommunications, la
technologie mobile permet de mettre en relation plusieurs domaines comme le média,
l’électronique, la monétique, les services bancaires et financiers. Aujourd’hui, le mobile est
un véritable support de paiement et d’opérations bancaires et financières.
Propos recueillis par MBF
« Il faut favoriser l’émergence de la création locale
de contenus Internet »
De la différenciation discriminatoire du contenu des sites Internet à vocation planétaire.
En 2008, le site de partage de vidéos YouTube
avait volontairement bloqué l’accès à une
partie de ses services aux internautes installés en Afrique, en Asie, en Amérique latine
et en Europe de l’Est, justifiant cette décision par des raisons financières et le coût
élevé de la diffusion des vidéos. Cette année,
le tour est revenu à la multinationale News
Corporation, propriété du magnat Rupert
Murdoch, qui a créé, pour ses abonnés installés hors Amérique, une version « test » (bas
de gamme) de son célèbre site web Myspace.
Le nouveau site Internet sobrement baptisé
« Profil Lite » sera moins coûteux à entretenir et nécessitera moins de bande passante,
affirme la compagnie qui oublie de préciser
qu’il offrira, dorénavant, un service minimum dénué de l’entièreté des applications et
rubriques qui font le succès de Myspace.
De son côté, Facebook, l’autre réseau social
en vogue, entend réduire (et donc altérer !)
dans les mois qui viennent la qualité de visionnage, à partir de certaines régions, de
vidéos et de photographies publiés sur ses
pages Web, et cela dans un effort visant à
réduire les lourdes dépenses en matière de
bande passante également.
Cette énième discrimination à l’accès à la toile
se fonde donc sur la faiblesse économique et
financière des internautes des pays en voie de
développement et sur la faiblesse de leur marché publicitaire continental.
Pour ces structures, comme pour toute entreprise médiatique ou fournisseur de contenu, la
publicité constitue l’une des principales sources de revenus. Mais le secteur de la publicité
est en difficulté. On y assiste depuis des mois
à l’éloignement des annonceurs et au tarissement des investissements.
Touché de plein fouet
Signe des temps, le géant américain des médias Time Warner, propriétaire de AOL, a annoncé mercredi 29 avril un bénéfice en baisse,
touché de plein fouet par la diminution des
revenus publicitaires. Les géants se voient
contraints de revoir leur stratégie de déploiement et de présence sur la planète, quitte à
opter pour la consécration de la désuniformisation de l’internet.
Si au Nord on assiste à l’effondrement des investissements publicitaires, les perspectives au
Sud sont encore moins reluisantes.
Comment faire face alors à cette problématique émergente ? Incontestablement, la solution ne viendra pas de ces entités écono-
mico-financières. Elle repose avant tout sur
l’action des acteurs étatiques et les efforts des
organisations régionales africaines, accouplés
à la stratégie continentale développée par
l’Union africaine, et appuyés, si possible, par
d’éventuels partenaires internationaux. C’est
cet ensemble architectural qui s’attaquera le
mieux à l’urgence de la réduction de la fracture numérique qui retarde l’édification de
politiques éducationnelles effectives et pertinentes, et garantira l’égal accès pour tous aux
meilleurs contenus de la toile, qu’ils soient
gratuits ou payants.
L’importance d’accélérer le développement de l’infrastructure
Aujourd’hui, les Etats du continent sont appelés à accélérer à la fois le renforcement de leurs
capacités technologiques et l’africanisation de
la toile, c’est-à-dire la promotion de contenus africains. Sur le plan des infrastructures,
comme l’a déjà prévu le Nouveau partenariat
pour le développement de l’Afrique (NEPAD),
la priorité demeure l’installation de la fibre
optique, qui représente le meilleur des moyens
actuels pour transporter de très hauts débits
d’informations numériques, avec en prime une
durée de vie d’au moins quarante ans alors que
celle des autres moyens de transport des communications varie entre sept et quinze ans.
« Il incombe aux banques de développement et à
d’autres partenaires de financement de jouer leur
rôle lorsque les insuffisances retardent le développement de la région », déclarait à Kigali, en octobre 2007, le président de la Banque africaine
de développement (BAD), Donald Kaberuka,
durant le sommet « Connecter l’Afrique »
consacré aux moyens d’améliorer l’infras-
tructure des technologies de l’information et
des communications (TIC) en Afrique, et notamment de renforcer la connexion Internet à
haut débit sur le continent. L’infrastructure est
essentielle pour la concrétisation de l’objectif
d’inclusion numérique, assène-t-on dans les
forums internationaux, alors que la concrétisation de cette nécessité tarde et que les déclarations en ce sens ressemblent de plus en plus
à des vœux pieux.
Si en 2002 a été inauguré le premier système de
câbles sous-marins à fibres optiques, long de
28000 km, reliant l’Afrique, l’Europe et l’Asie,
tous les moyens n’ont pas été mis en œuvre
pour exploiter et rentabiliser cet outil. Il reste
encore à installer ce câble dans d’autres parties du continent, comme en Afrique de l’Est,
où les travaux d’installation du câble à fibres
optiques sous-marin n’ont débuté qu’en 2008.
Puis, après l’installation du câble, il revient aux
Etats de poursuivre le développement du réseau à l’échelle nationale et régionale. A quelques exceptions près, très peu de pays s’activent
à la réalisation de cette ambition. Ils devraient
pourtant s’y atteler !
S’agissant de l’africanisation du Net, elle doit
s’intégrer dans la démarche globale visant à la
pleine appropriation des technologies de l’information et de la communication. Ce qui implique de favoriser l’émergence de la création
locale de contenus Internet.
C’est à ce prix que les acteurs et investisseurs
de l’internet s’ancreront, sans différenciation,
sur le marché continental.
Ghislain Ondias Okouma
Docteur en Droit public.
Consultant médias et politique.
New York
18
E co n om i e et P ol i t i q u e
Economie - politique
Afrique
La BAD veut sensibiliser
sur l’accord de Facilité
africaine de soutien
juridique
La Banque africaine de développement (BAD) veut sensibiliser d’autres pays membres de l’institution financière
panafricaine pour q’ils signent l’accord portant création de
la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF). Cet accord
est destiné « à aider les pays pauvres très endettés (PPTE)
à résoudre les problèmes croissants posés par les fonds vautours », affirme un communiqué de la banque.
En bref -
Le NEPAD, une
« escroquerie intellectuelle »,
selon le président Wade
Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est un « instrument politique bien réfléchi,
mais qui a raté le départ dans sa mise en œuvre », a déclaré
le président sénégalais Abdoulaye Wade à l’ouverture des
44e assemblées annuelles du Conseil des gouverneurs du
groupe de la Banque africaine de développement (BAD).
Wade estime que le NEPAD ne doit pas se « contenter seulement d’additionner les projets et acquis des pays africains
pour s’en glorifier ». Qualifiant la démarche d’« escroquerie
intellectuelle », il a déclaré que « beaucoup d’argent a été
gaspillé (…) pour des résultats insignifiants ».
Afrique
L’ONU appelle les donateurs à
faire plus d’efforts pour la Corne
de l’Afrique
Les Nations Unies ont appelé
les donateurs à augmenter leur
aide pour les pays de la Corne
de l’Afrique (Ethiopie, Somalie
et Kenya). Le chef des opérations
humanitaires de l’ONU, John
Holmes, évalue à « plus de 19 millions les personnes (...) en Ethiopie,
en Somalie et au Kenya (ayant)
un besoin urgent de nourriture
ou d’assistance humanitaire ».
Holmes réclame des « ressources
importantes » pour aider ces pays
très touchés par la sécheresse et la
hausse des prix des produits alimentaires. Les objectifs des fonds
que compte lever l’ONU n’ont été
que faiblement atteints à ce jour.
La croissance économique en
Afrique sera de 2,8% au lieu de
5,7%
Dans son rapport annuel sur les
Perspectives économiques en
Afrique (PEA), la Banque africaine de développement (BAD)
prévoit une croissance économique de l’ordre de 2,8%, au lieu de
5,7% en 2009, en raison de la crise
économique mondiale. La même
étude s’attend à ce que la croissance dans les pays exportateurs
de pétrole baisse à 2,4%, contre
3,3% pour les pays importateurs.
Les estimations pour 2010 tablent
sur 4,5% de croissance.
15 milliards $ en faveur de l’Afrique sur trois ans
Un groupe de bailleurs de fonds
composé de la Banque africaine
de développement (BAD), de
l’Agence française de développement (AFD), de la Banque européenne d’investissement (BEI),
de la Banque de développement
d’Afrique australe (DBSA), de la
German Financial Cooperation,
l’International Islamic Trade
Finance Corporation et de la
Banque mondiale a procédé le 11
mai dernier, à la signature d’un
plan d’action de 15 milliards $
destiné à appuyer le continent
africain face à la crise financière
internationale. Il s’agit d’un plan
de trois ans destiné à appuyer les
systèmes financiers et les prêts au
secteur privé.
Algérie
16 milliards Da par an pour développer la filière lait
Le ministre de l’Agriculture et
du Développement rural, Rachid
Benaïssa, a annoncé que l’Etat
va consacrer une enveloppe de
16 milliards Da (MDA) par an
pour le développement de la filière lait. La moitié de ce montant
sera destinée aux subventions,
l’autre moitié ira au financement
des actions de développement de
la production nationale en lait.
Une subvention de 12 DA/litre
est accordée à l’éleveur, 5 DA/litre
pour le collecteur et une prime
d’intégration de 4 DA/litre au
transformateur.
Réunion de la Task Force algérosud-coréenne
La 6e session de la Task Force algéro-sud-coréenne se tiendra les
26 et 27 mai prochains à Alger.
Afrique du Sud
Une réunion s’est déroulée récemment entre le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement (MIPI), Abdelhamid
Temmar, et l’ambassadeur de la
République de Corée, Choi Sung
Joo, qui a permis d’examiner les
« voies et moyens du développement des partenariats entre les entreprises des deux pays ».
45 000 travailleurs étrangers officiellement recensés en Algérie
Quelque 45 000 travailleurs étrangers sont officiellement recensés
par les services du Ministère du
travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. Le ministre, Tayeb
Louh, a indiqué qu’« il n’est délivré
une autorisation de travail pour les
étrangers que lorsqu’il s’agit d’une
spécialité introuvable en Algérie »,
rappelant l’obligation faite aux
sociétés étrangères et nationales
de recruter parmi les Algériens.
Un grand salon Agriculture sera
institué à partir de 2010
Un grand salon consacré à
l’agriculture sera institutionnalisé à partir de 2010, a annoncé
le ministre de l’Agriculture et du
Développement rural.
« Algex » organise le 1er salon de
l’exportation « Djazaïr Export »
Du 31 mai au 3 juin 2009, l’Agence
pour la promotion du commerce
extérieur (Algex) organisera, en
collaboration avec la Safex, au
Palais des expositions d’Alger, le
premier salon de l’exportation
« Djazaïr Export ». Cette manifestation vise, selon l’organisateur,
à favoriser la rencontre d’opérateurs économiques nationaux et
étrangers en vue de « promouvoir
les exportations algériennes hors
hydrocarbures ». Selon son président, Mohamed Benini, Algex
n’accompagne pas suffisamment
les opérateurs et il réclame un
« changement de statut » pour
avoir « plus de souplesse et pour
mieux accompagner les entreprises
exportatrices à l’international ».
Plus de 13 milliards $ de recettes
à fin avril 2009
L’Algérie a engrangé 13,1 milliards $ de recettes pétrolières durant les quatre premiers mois de
l’année 2009, a indiqué le PDG de
Sonatrach, Mohamed Meziane.
Durant cette période, les prix du
pétrole sur le marché international étaient en moyenne de 57 à
58 $ le baril.
Harmonisation des données statistiques
L’Office national des statistiques
(ONS) a signé deux protocoles
d’accords avec la Direction générale des impôts (DGI) et le Centre
national du registre de commerce
(CNRC) afin d’assurer l’harmonisation des répertoires et l’interconnexion des bases de données
statistiques. Le DG de l’ONS,
Mounir Khaled Berrah, explique qu’il « est essentiel que nous
disposions de répertoires d’agents
économiques et sociaux qui soient
fiables, exhaustifs et mis à jour ».
Ces accords permettent aux organismes signataires de disposer des
mêmes codifications et nomenclatures « pour que les données
soient interchangeables ».
Le premier forum maghrébin
des hommes d’affaires
Le premier forum maghrébin des
hommes d’affaires, qui s’est déroulé les 10 et 11 mai à Alger, a
réuni 700 opérateurs de la région.
Lors de cette rencontre ont été
abordées des questions relatives
à l’intégration maghrébine, à la
facilitation des échanges et au développement de l’entreprise maghrébine, ainsi qu’à la réalisation
de projets mixtes. La Déclaration
d’Alger a appelé à « l’intensification de la coopération » entre les
opérateurs de la région, à renforcer les échanges de marchandises
et de services et à promouvoir les
investissements mixtes.
Angola
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
Guinée
Dadis Camara annonce
des élections pour
cette année
Le capitaine Moussa Dadis Camara, président auto-proclamé de la Guinée, a affirmé que sous la pression des partis politiques et des syndicats, il est contraint d’organiser
des élections législatives et présidentielles avant la fin de
2009, malgré l’avis de l’organe exécutif du Conseil national
pour la démocratie et le développement (CNDD, junte au
pouvoir) qui prévoyait de les organiser en 2010. Le chef de
la junte a assuré qu’aucun programme cohérent n’a pu être
mis en place à cause du processus électoral voulu par les
leaders politiques « qui ont incité les bailleurs de fonds » à
fermer le robinet à la Guinée. Il dit avoir accepté le calendrier qui propose octobre pour les législatives et décembre
pour la présidentielle de façon à éviter le désordre, tout en
étant persuadé que le peuple regrettera le départ du CNDD
après les élections à cause des nombreux problèmes non
résolus dans le pays.
Près de 700 millions $ d’investissements privés au 1er trimestre
de 2009
Selon Aguinaldo Jaime, le coordinateur de la commission de
restructuration de l’Agence d’investissement privé (Anip), l’investissement privé en Angola a
atteint environ 700 millions $ au
cours du premier trimestre de
l’année en cours.
d’oeuvrer pour la conservation et
la gestion durable de ses forêts et
d’améliorer l’accès de son bois sur
le marché européen. Selon le directeur des ressources naturelles
à la Commission, l’UE va fournir
un appui financier de 2 millions
d’euros pour la mise en oeuvre de
l’accord.
dront 73 milliards de LE dans le
budget 2009/2010, contre 133
milliards pour l’exercice actuel,
soit une baisse de 45%. La subvention à l’énergie va baisser de
plus de 40% pour se chiffrer à
33,7 milliards de LE, à condition
que le prix du pétrole se maintienne à 50 dollars le baril.
Burundi
Congo RDC
Aménagement d’un camp pour
5000 demandeurs d’asile congolais à Bujumbura
Un 4e camp d’une capacité de 5000
nouveaux demandeurs d’asile en
provenance de la RD Congo est
en voie d’aménagement à Ruyigi,
au sud-est, a annoncé le bureau
local du Haut Commissariat des
Nations Unies pour les réfugiés
(HCR) du Burundi. On estime
à 27 000 le nombre de réfugiés
fuyant l’insécurité dans l’est de
la RDC, répartis dans les 3 autres
camps.
Récupération de 10 000 armes à
Kinshasa contre des dollars
L’ONG congolaise Programme
oecuménique de paix et réconciliation (PAREC) a récupéré
10 000 armes de guerre en échange de 100 dollars pour chaque
arme rendue. L’opération, qui a
démarré en novembre dernier et
se poursuit encore dans la partie est de la capitale Kinshasa, a
pour but de combattre l’insécurité, a expliqué un responsable du
PAREC. Pour garantir sa réussite,
les détenteurs d’armes ne sont pas
inquiétés et ne sont pas identifiés.
Vers une hausse des subventions
au secteur du sucre
Le Ministère du commerce et de
l’industrie envisage d’étendre les
subventions à 240 millions LE
pour les entreprises de production de sucre. Le ministère avait
précédemment refusé d’imposer
des taxes sur les importations afin
d’aider l’industrie des produits
alimentaires à profiter de la baisse
des prix internationaux du sucre.
Centrafrique
Le CICR assure une assistance à
1700 nouveaux déplacés
Quelque 1700 réfugiés centrafricains, à Kaga Bandoro, dans le
nord-ouest de la Centrafrique,
ont bénéficié d’une aide alimentaire de la part de la sous-délégation du Comité international
de la Croix Rouge (CICR). Ces
réfugiés ont fui plusieurs villages
dans la sous-préfecture de Kabo,
à environ 375 km au nord-ouest
de Bangui.
Congo
Brazzaville
Signature d’un accord avec l’UE
pour améliorer l’exportation du
bois
Un accord « volontaire de partenariat sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance
et les échanges commerciaux de
bois et produits dérivés » (FLEGT)
a été conclu avec la Commission
de l’Union européenne. Cet accord a pour objectif de concrétiser l’engagement du Congo
Congo Brazzaville
Zuma procède à de
nouvelles nominations
L’élection présidentielle
fixée au 12 juillet
Au lendemain de sa prestation de serment, le président
sud-africain Jacob Zuma a désigné Pravin Gordhan au
poste de ministre des Finances, en remplacement de
Trevor Manuel. Ce dernier a été nommé à la tête de la
Commission nationale de planification, créée récemment
pour superviser la planification et la coordination entre tous les ministères. Par ailleurs, le président sortant,
Kgalema Motlanthe, a été nommé vice-président, Lindiwe
Sisulu ministre de la Défense et Nkosazana DlaminiZuma, ancienne ministre des Affaires étrangères, au poste
de ministre des Affaires intérieures.
La date du premier tour de l’élection présidentielle a été
fixée au 12 juillet 2009. Le décret l’annonçant stipule que
la campagne électorale se déroulera deux semaines avant le
scrutin. 15 candidats seront en lice, dont l’ancien Premier
ministre Ange Poungui de l’Union panafricaine pour la
démocratie sociale (UPADS), le parti de l’ancien président
Pascal Lissouba qui vit en exil en France, et Mathias Ndzon,
qui a occupé le poste de ministre des Finances entre 1997 et
2002. Le président Sassou Nguesso n’a pas encore officialisé
sa candidature. L’opposition radicale menace de boycotter
le scrutin si une nouvelle loi électorale n’était pas adoptée.
Vers l’adoption d’un code de
l’électricité pour attirer les investissements
Le gouvernement de la République
démocratique du Congo a adopté
l’avant-projet du code de l’Electricité. Le texte prévoit l’ouverture
du secteur de l’énergie aux investissements privés afin d’améliorer
la quantité et la qualité de la production électrique dans le pays.
Egypte
Le ministre des Finances prévoit
3 à 4% de croissance
Le ministre des Finances, Youssef
Boutros Ghali, prévoit une croissance économique de l’ordre de 3
à 4% au cours de l’exercice 20092010, comparativement à 1,6%
dans les marchés émergents. Il a
ajouté que les dépenses publiques
dans le nouveau budget, qui vise
à améliorer la demande intérieure
et les conditions socioéconomiques, devraient atteindre 319 milliards LE.
L’inflation en hausse de 0,6%
Pour la première fois depuis les 12
derniers mois, le taux d’inflation
annuel général a enregistré une
hausse de 0,6%, pour atteindre
12,2% en avril contre 11,6% au
mois de mars dernier. De même,
le taux d’inflation mensuel a
poursuivi une courbe ascendante
pour le quatrième mois, avec une
hausse de 1,6% contre 1,4% en
mars, 1,2% en février et 0,3% en
janvier.
Subventions en baisse
La baisse mondiale des prix des
produits alimentaires et de l’énergie a permis au gouvernement de
réduire la part des subventions
dans le budget. Celles-ci attein-
Ethiopie
Financement d’un projet routier
Une convention de prêt de 10 millions $ a été signée avec la Banque
arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA).
Le montant sera utilisé pour goudronner la route Nekempt-Bedele
(96 km), donnant accès au sud et
au sud-ouest du pays et à la frontière avec le Soudan.
Gabon
Sensible baisse du prix du passeport biométrique
Le prix du passeport biométrique,
initialement fixé à 70 000 FCFA,
a été baissé à 45 000 FCFA pour
les adultes et 35 000 FCFA pour
les enfants de 1 à 16 ans affirme,
un communiqué du Conseil des
ministres. Le manque à gagner
d’au moins 35% pour la direction
générale de la documentation et
de l’immigration (relevant du
Ministère de l’intérieur) sera remboursé par le Ministère des finances à l’établissement. On estime
à 3,6 millions FCFA les dépenses
consenties pour l’acquisition du
matériel nécessaire à l’établissement du passeport biométrique.
Les enseignants du supérieur entrent en grève illimitée
Les 650 enseignants et chercheurs
de l’enseignement supérieur des
trois universités et des quatre
grandes écoles du Gabon ont entamé, depuis le 11 mai dernier,
une grève illimitée pour réclamer
l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, ainsi
que pour l’élaboration d’un statut
particulier. « Nous avions déposé
un préavis de grève il y a 5 mois,
mais depuis aucune solution n’a
été trouvée », a déclaré Jean-Rémy
Yama, président du Syndicat national des enseignants du supérieur et des chercheurs (SNEC).
Aux premiers jours de la grève, le
taux de suivi a dépassé les 90%.
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
19
Gestion publique
APE : désaccord persistant entre la
CEDEAO et l’UE
La CEDEAO et l’UE ne se sont pas entendues à Dakar dans l’ultime négociation avant l’échéance du 30 juin
prochain.
Par Hance Guèye, Dakar
L’échéance du 30 juin 2009 qui avait été fixée
pour la conclusion des Accords de partenariat
économique, APE, entre l’Union européenne
et la Communauté économique des Etats de
L’UE, qui avait promis de
négocier dans un cadre régional
pour encourager le processus
d’intégration, montre que
c’était un engagement de pure
forme. Au premier écueil, elle
a délibérément joué la carte
de la division.
l’Afrique de l’Ouest, moins la Cote d’Ivoire et
avec la Mauritanie, ne sera pas tenue, sauf miracle. La Côte d’Ivoire a déjà signé un accord
intérimaire et n’est plus concernée, encore qu’il
soit prévu en cas de signature qu’elle puisse
rejoindre ses partenaires de la CEDEAO pour
éviter l’existence de deux régimes commerciaux différents dans la même communauté
économique. La Mauritanie, en revanche, qui
a quitté la CEDEAO, y est rattachée parce qu’il
faut bien la rattacher à une communauté. Sa
situation économique a été jugée plus proche
de celle des pays de la CEDEAO que de celle
des pays du Maghreb, qui sont avec elle dans
l’Union du Maghreb arabe qui n’a d’existence
que de nom.
Points de divergence
Les négociations qui se sont tenues la semaine
dernière au Sénégal ont encore achoppé sur de
nombreux points. Le désaccord reste ainsi total sur l’accord à signer. La CEDEAO continue
à réclamer un accord économique alors que
l’UE entend s’en tenir à un accord commercial. Cette divergence était pourtant apparue
en 2007 au moment de la première échéance.
Le président Wade du Sénégal avait réclamé,
quant à lui, un partenariat pour le développement, APD. La querelle n’est pas seulement sémantique. Un accord de développement comporterait naturellement des responsabilités de
l’UE dans le financement du développement
du partenaire ouest-africain.
La proportion de la libéralisation, ainsi que
la durée de la période transitoire constituent
un autre point de divergence. La CEDEAO
veut que la proportion ne dépasse pas 60%
Madagascar : les
2 milliards de dollars
du doute
Le Premier ministre de Madagascar, Monja
Roindefo, a signé le 6 mai dernier une convention de coopération économique et financière à Antananarivo avec le groupe saoudien
Invest Union Group, dirigé par le cheik Nasser
Abdullah Al Mushaigheh. Le groupe saoudien
a annoncé avoir l’intention d’investir deux
milliards de dollars dans les télécommunications, l’énergie et le commerce international.
La Haute autorité de transition (HAT), dirigée
par Andry Rajoelina, qui a pris le pouvoir à
Madagascar en mars 2009, a donné beaucoup
d’éclat à la visite des investisseurs saoudiens.
Cela n’a pas réussi à faire taire les nombreuses
interrogations sur ce « véritable don du ciel ».
Madagascar est suspendu de l’Union africaine,
qui n’y tiendra finalement pas son prochain
sommet de chefs d’Etat et de gouvernement.
Le nouveau régime n’est reconnu par aucun
Le président Wade du Sénégal avait réclamé un
partenariat pour le développement APD.
nomiques régionales, montre que c’était un
engagement de pure forme. Au premier écueil,
elle a délibérément joué la carte de la division.
L’Union économique et monétaire ouest-africaine, qui a instauré une zone de libre-échange,
va devoir trouver une solution à une situation
inédite d’une union douanière avec des régimes commerciaux différents. Drôle d’encouragement à l’intégration.
Investissement : Angola,
bon premier trimestre
L’Angola a attiré au premier trimestre de cette année 700 millions de dollars
d’investissement privé.
Par Hance Guèye, Dakar
Le nouveau régime a annoncé en grande pompe la venue d’investisseurs
saoudiens munis de deux milliards de dollars, mais n’a suscité qu’interrogations.
Andry Raloelina et son Premier ministre
Monja Roindefo.
sur une durée de 25 ans. Loin de la contreproposition de l’UE qui réclame un taux de
80% sur quinze ans.
L’UE semble peu disposée à transiger sur
la proportion. Elle a déjà obtenu 80% avec
d’autres communautés régionales et craint
une remise en cause des acquis.
Autre désaccord, la protection des industries.
Le Nigeria, qui a un début d’industrialisation
et qui entend profiter du marché régional
d’une communauté qu’il a portée à bout de
bras pendant plus de vingt ans, a convaincu
ses pairs de proposer une clause de protection. Il n’en est pas question pour l’Union
européenne qui estime que les accords sont
justement faits pour respecter les règles de
l’Organisation mondiale du commerce, qui
vise à lever les protections commerciales.
Le statu quo qui risque de se prolonger ne sera
pas sans conséquence sur l’intégration régionale. L’UE, qui avait promis de négocier dans
un cadre régional pour encourager le processus d’intégration dans les communautés éco-
gouvernement. La signature de cette convention serait ainsi une grande victoire pour le
nouveau régime.
Assez pour que beaucoup pensent à une manipulation, une mise en scène. Le groupe n’est
pas très connu. Le représentant du Fonds
monétaire international dans l’île, Pierre van
den Boogaerd, interrogé à son sujet, avoue :
« Personnellement, je ne les connais pas. »
L’on s’étonne aussi d’une délégation saoudienne de trois personnes seulement, voyageant
par vol régulier de Kenya Airways, sans garde
du corps.
Inconnus au bataillon, les investisseurs
saoudiens rompent également la tradition
saoudienne de coopération. En la matière,
l’Arabie saoudite privilégie plutôt les pays à
majorité musulmane. Ceux-ci ne représentent que 10% de la population d’un pays qui
s’est déclaré officiellement en avril 2007 pays
chrétien, et dont le chef d’Etat déchu, Marc
Ravalomanana, est aussi vice-président de
l’Eglise protestante FKJM.
A moins que l’Arabie saoudite ne veuille se
venger de l’ancien président pour cette décision controversée. L’on notera, à cet effet, que
le communiqué de soutien au président déchu
attribué à la communauté musulmane, a été
démenti par elle.
Autre hypothèse tout aussi tirée par les
cheveux, l’Arabie saoudite voudrait arracher Madagascar à l’influence de la Libye.
Ravalomanana était en effet assez lié au guide
libyen à qui il a rendu plusieurs visites.
En attendant que les intentions réelles, et surtout les actes, permettent de se faire une religion sur ces investisseurs saoudiens, l’effet
attendu n’a pas été atteint. L’isolement diplomatique du nouveau régime demeure.
Hance Guèye
La crise économique et financière a certes
déjà atteint l’Angola, pays très dépendant des
exportations de pétrole et de diamant, mais
les investissements directs étrangers se sont
plutôt bien tenus pour le trimestre de cette
année. L’investissement privé a atteint, selon
l’Agence d’investissement privé (ANIP), près
de 700 millions de dollars.
« L’Angola est en train de vivre
un moment de reconstruction.
Il y a de la stabilité politique
et sociale. Elle présente de
nombreuses opportunités
d’affaires et a un grand intérêt
à obtenir de la technologie
de qualité. »
C’est le coordinateur de la commission de
restructuration de l’ANIP, Aguinaldo Jaime,
qui l’a déclaré à Londres où il participait le 9
mai dernier à la conférence « Investissons sur
les marchés émergents de l’Afrique », organisée par l’Institut international des relations
internationales.
L’Angola ne se satisfait toutefois pas de cette
performance. Le gouvernement poursuit ses
efforts pour attirer l’investissement privé. C’est
pourquoi le ministre de l’Economie, Manuel
Nunes, a participé personnellement à la réunion. Il en a profité pour inviter les investisseurs étrangers à venir en Angola, en vantant
la stabilité macroéconomique du pays. Le ministre a également argué que, le monde traversant l’une des plus grandes crises
économiques et financières de son histoire, le moment est propice pour investir
sur un marché émergent comme l’Angola. « L’Angola est en train de vivre un moment
de reconstruction. Il y a de la stabilité politique et sociale. Elle présente de nombreuses
opportunités d’affaires et a un grand intérêt à
Manuel Nunes.
obtenir de la technologie de qualité. »
Manuel Nunes a également révélé que le gouvernement angolais a entrepris de renforcer
les institutions nationales destinées à attirer
le capital étranger et à développer l’investissement privé. L’Agence nationale d’investissement privé est justement en restructuration,
pour mieux répondre aux exigences de l’économie nationale et des investisseurs étrangers,
a-t-il ajouté. Il a aussi évoqué le lancement, il
y a trois ans, de la Banque de développement
d’Angola, destinée « à financer le processus de
diversification de l’économie angolaise à partir
des recettes pétrolières ».
La prochaine Coupe d’Afrique des nations
de football qui se déroulera en début d’année prochaine dans le pays offre, selon le
ministre, des opportunités d’investissement
puisque le gouvernement souhaite la participation du secteur privé aux grands investissements prévus, notamment les infrastructures
touristiques.
Le ministre a enfin rappelé les deux priorités
fondamentales définies dans la stratégie du
gouvernement, le capital humain et la réhabilitation des infrastructures économiques et
sociales.
Aguinaldo Jaime, le coordinateur de la
commission de restructuration de l’ANIP,
a complété le ministre en soulignant les encouragements fiscaux consentis par le gouvernement et en rappelant les opportunités
d’investissement offertes également hors de
Luanda pour décongestionner la capitale et
créer des emplois.
Economie - politique
Kenya
La Banque mondiale va accorder
un prêt de 413 millions $
Le ministre des Finances, Uhuru
Kenyatta, a déclaré que le Kenya
recevra un prêt de 413 millions $
de la Banque mondiale. Environ
250 millions $ seront consacrés
à la reconstruction de la route de
Mau Summit-Kisumu, qui longe
la frontière entre le Kenya et
l’Ouganda, a-t-il précisé. Quelque
80 millions $ seront investis dans
l’amélioration de la couverture en
électricité dans les zones rurales,
50 millions $ seront consacrés à
des programmes d’aide pour orphelins, et le reste des 30 millions
$ servira à la gestion de l’écosystème du lac Victoria.
Libye
Suicide en prison d’un islamiste
membre d’Al Qaïda
Des organisations de défense
des droits de l’homme à l’ouest
ont demandé l’ouverture immédiate d’une enquête sur le suicide de Ali Mohamed Abdelaziz
al Fakhiri, surnommé Ibn al
Cheikh Al Libi, un islamiste libyen dont le faux témoignage
sur Al Qaïda avait été utilisé par
les Etats-Unis pour justifier leur
intervention en Irak en 2003.
Cet homme de 46 ans, qui aurait
commandé en Afghanistan un
camp militaire pour activistes
islamistes du monde arabe, a
été retrouvé mort dans sa cellule. Arrêté au Pakistan par les
Américains quelques semaines
après le 11 septembre 2001,
Fakhiri avait fait état de prétendus liens entre Al Qaïda et
l’Irak pour échapper à la torture
dans un pays tiers avant de se
rétracter en janvier 2002, selon
un rapport datant de 2006 de la
commission des services de renseignement du Sénat américain.
En bref -
E co n om i e et P ol i t i q u e
20
Malawi
Les militants des droits de l’homme exigent plus de transparence
pour les élections
Le Comité consultatif des droits
de l’homme du Malawi (CCDH)
a demandé à la Commission
électorale (CE) de donner plus
de détails sur la mise en place
d’un centre de décompte des voix
pour les élections présidentielles et parlementaires du 19 mai.
Le président du CCDH, Undule
Mwakasungula, a demandé à la
CE « d’afficher clairement les résultats de chaque bureau de vote pour
raison de transparence et d’obligation de rendre compte ».
Mali
L’Allemagne accorde une enveloppe de 41,5 millions d’euros
Une convention de financement
a été signée entre le ministre
des Affaires étrangères et de la
Coopération
internationale,
Moctar Ouane, et l’ambassadeur d’Allemagne au Mali, Karl
Flitnner, portant sur l’octroi
d’une enveloppe de 27 milliards
FCFA (41,5 millions d’euros).
L’accord permettra la réalisation
de programmes dans des domaines prioritaires relevant du Projet
pour le développement économique et social (PDES).
Maroc
Maroc
Les autorités marocaines ont annoncé, le 12 mai dernier, le
démantèlement d’un réseau « terroriste » de huit islamistes
présumés. Le groupe « planifiait de préparer des attentats »,
a-t-on indiqué de sources officielles.
Les transferts des émigrés en
baisse de 14,3% depuis le début
de 2009
Selon l’Office des changes, les
transferts des Marocains résidents à l’étranger (MRE) ont
baissé de 14,3% depuis le début
de l’année en cours. Le montant
enregistré durant cette période
est de 10,597 milliards Dh, contre
12,373 milliards Dh à fin mars
2008. Standard & Poor’s estime
que les transferts devraient diminuer de 5 à 10% en 2009. Déjà en
2008, les envois de fonds des MRE
avaient baissé de 2,4% par rapport à 2007.
La BAD accorde 317 millions
d’euros
La Banque africaine de développement (BAD) a accordé deux
prêts et un don d’une valeur
totale de 316,9 millions d’euros
au Maroc. Le premier prêt, de
75 millions d’euros, concerne
l’appui au programme d’urgence de l’éducation nationale. Le
deuxième prêt, qui s’élève à 240
millions d’euros, est destiné à la
construction d’une nouvelle piste à l’aéroport de Casablanca et
de nouveaux terminaux aux aéroports de Marrakech et Fès. La
Facilité africaine de l’eau (FAE,
un fonds géré par la BAD) a également consenti un don de 1,9
millions d’euros pour un projet
pilote de recharge artificielle de
la nappe phréatique du Haouz.
Mauritanie
Le Sénégal propose un plan de
sortie de crise
Le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane
Gadio, a soumis aux parties
mauritaniennes un plan de sortie
de crise mis au point par le président Abdoulaye Wade. Le chef
de la diplomatie sénégalaise a été
reçu le 8 mai dernier par le président mauritanien par intérim,
Mamadou Bâ, dit Mbaré. Selon
l’émissaire de Wade, « le président
mauritanien a bien apprécié les
propositions et nous a encouragé
à rencontrer tous les acteurs de la
crise mauritanienne pour trouver
un consensus autour de ce plan ».
Sit-in à l’intérieur du Parlement
des opposants au coup d’Etat
Les députés mauritaniens représentant le Rassemblement
des forces démocratiques (RFD)
d’Ahmed Ould Daddah et le
Front national de défense de la
démocratie (FNDD), opposés au
coup d’Etat du 6 août, ont observé un sit-in dans la salle des
plénières de l’Assemblée nationale à l’issue de l’ouverture d’une
session ordinaire du Parlement.
Selon le député Abderrahmane
Ould Mini, les élus de la majorité
favorable au putsch « se sont reti-
Mali
Trois jours pour créer
une entreprise
Le gouvernement malien a décidé de réduire à 72 heures le
délai de création d’entreprises après le dépôt du dossier au
« Guichet unique ». Les autorités souhaitent simplifier et
accélérer les procédures administratives de création d’entreprises, diminuer les délais d’obtention des agréments et
réduire les frais des dossiers. Le « Guichet unique », domicilié à l’Agence pour la promotion des investissements au
Mali (API-MALI), couvre les industries, les bâtiments et
travaux publics, l’immobilier, les cabinets d’architecture,
les bureaux d’ingénieurs conseils, le tourisme et les transports publics des voyageurs et des marchandises.
Démantèlement d’un
réseau terroriste
rés de la salle suite à notre insistance de discuter de la crise politique
qui secoue le pays ». Ould Mini a
également dénoncé la présence
des forces de l’ordre aux alentours
du Parlement.
Finances Mansur Muhtar. Les
pourparlers sont au stade « exploratoire » et aucun montant
n’a été envisagé pour l’heure.
Le président déchu appelle à un
dialogue « franc et constructif »
Le président déchu, Sidi Mohamed
Ould Cheikh Abdallahi, appelle à
un dialogue national « franc et
constructif » entre toutes les forces politiques mauritaniennes
et soutient toute contribution
étrangère pouvant faciliter ce
dialogue. Cette déclaration est
intervenue à la suite de l’audience
qu’il a accordée le 9 mai dernier
à l’émissaire du président sénégalais Abdoulaye Wade, le ministre
des Affaires étrangères Cheikh
Tidiane Gadio.
Pénurie alimentaire à cause de la
sécheresse
Les autorités indiquent que le
pays fait face à une pénurie alimentaire à l’échelle nationale,
suite à une longue sécheresse
dans plusieurs zones du pays.
Selon le ministre d’Etat pour
les situations d’urgence, Musa
Ecweru, une opération d’aide
alimentaire d’urgence a été entamée en faveur des populations
de la sous-région semi-aride
de Karamoja, au nord-est du
pays. Une distribution rapide
de semences matures et d’instruments agricoles a été engagée
dans les régions du pays qui ont
reçu des pluies.
Mozambique
L’inde accorde un prêt de 30
millions $ pour l’électrification
rurale
La Banque Import-export (Exim
Bank) de l’Inde a approuvé un
crédit de 30 millions $ pour financer des projets d’électrification rurale au Mozambique. Les
provinces concernées sont Gaza,
Zambèze et Nampula.
Namibie
Les projets de développement
freinés par la crise financière
Selon le Fonds monétaire international (FMI), la crise financière
internationale pourrait entraver
le démarrage des projets de génération d’électricité et de dessalement de l’eau en Namibie. Le
dernier rapport de l’institution
consacré à ce pays, prévoit une
croissance économique de 1%
en 2009, contre 3% en 2008, du
fait de la baisse de la production
minière. « La production minière
devrait baisser de manière significative, et après avoir beaucoup
ralenti à la fin de l’année 2008, les
investissements dans l’exploration
minière devraient rester faibles »,
indique le Fonds.
Niger
Un référendum pour une révision constitutionnelle
Le président Mamadou Tandja
va soumettre à référendum une
révision constitutionnelle instituant un régime présidentiel
et lui permettant également de
briguer un nouveau mandat à la
tête du pays. L’idée de ce référendum a été annoncée par Tandja
lors d’un entretien accordé le 4
mai dernier au quotidien français Libération, et dans lequel
il avait déclaré que « le peuple
demande que je reste, il faut un
référendum ».
Nigeria
Des discussions avec la Banque
mondiale pour financer le budget
Le Nigeria est en pourparlers
avec la Banque mondiale pour
l’octroi d’un prêt pour aider à
financer son déficit budgétaire.
Le déficit est la conséquence
directe de la baisse des prix du
pétrole qui a eu pour effet de
réduire les recettes publiques et
de freiner la croissance économique, indique le ministre des
Ouganda
Seychelles
Le FMI satisfait des réformes
économiques
Le chef de la mission du Fonds
monétaire international (FMI)
qui a séjourné aux Seychelles,
Paul Mathieu, a félicité le gouvernement pour les « très bons
résultats » réalisés jusqu’ici dans la
mise en œuvre de son programme
de réformes économiques.
Sierra-Leone
Le ministre de l’Environnement,
antre de la corruption
Le ministre des Terres, de l’Aménagement du territoire et de
l’Environnement a qualifié son
propre département comme étant
« le service le plus corrompu » de
toute l’administration. « Depuis
que j’ai pris mes fonctions (...),
j’ai découvert de très nombreuses activités illégales menées aussi
bien par des fonctionnaires que par
certains de mes prédécesseurs », a
déclaré Dennis Sandi, nommé en
mars par le président Ernest Bai
Koroma. Le ministre a annoncé
la mise en disponibilité de plusieurs fonctionnaires le temps de
mener une enquête. Il s’est engagé
à faire de son mieux pour éliminer la corruption au sein de son
département.
Soudan
L’ONU demande aux autorités
de revenir sur la décision d’expulsion des 13 ONG
Le secrétaire général adjoint des
Nations Unies aux affaires humanitaires, John Holmes, a appelé
les autorités soudanaises à revenir
sur leur décision d’expulser 13
ONG internationales. « En attendant, nous devons travailler avec
le gouvernement pour trouver des
moyens d’avancer. Il est positif que
le Soudan ait réaffirmé aujourd’hui
que nous étions les bienvenus, à la
fois les ONG présentes et les nouvelles ONG », a ajouté Holmes.
Tchad
247 morts dans les combats entre rebelles et forces gouvernementales
Selon un bilan provisoire des
autorités tchadiennes, les combats
opposant les forces gouvernementales aux rebelles de l’Union des
forces de la résistance (UFR), dans
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
l’est du pays, ont fait 247 morts.
Les assaillants auraient perdu 225
hommes, contre 22 pour les forces armées tchadiennes. Le bilan
fait état également de 212 prisonniers parmi les rebelles.
La CEN-SAD dénonce l’atteinte
à la sécurité du pays
La Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) a exprimé sa ferme condamnation du
recours aux armes dans l’est du
Tchad et des manœuvres portant
atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays de la part de groupes
rebelles. Le secrétariat général de
la CEN-SAD rappelle que l’Accord de Tripoli du 8 février 2006
demeure le cadre idéal pour résoudre les problèmes politiques
et appelle les parties concernées
à respecter les engagements
souscrits.
Des réfugiés tchadiens affluent
au Cameroun
Pour fuir les combats entre l’armée régulière tchadienne et les
rebelles, des milliers de Tchadiens
ont afflué en masse vers le NordCameroun, précisément dans la
ville de Kousseri, située à une cinquantaine de km de N’Djamena.
Le Gabon condamne et la CEEAC
appelle au cessez-le-feu
Le Gabon a condamné « avec
fermeté et rigueur » l’attaque
rebelle contre le Tchad. Le communiqué réaffirme le soutien
total du Gabon « au peuple frère
tchadien (…) ainsi qu’au président Idris Déby Itno et (sont)
gouvernement ». Le Gabon invite
les parties en conflit à privilégier le dialogue et à renoncer au
langage des armes. De son côté,
la Communauté économique
des Etats de l’Afrique centrale
(CEEAC) a également condamné « avec la plus grande fermeté
cette nouvelle tentative de déstabilisation des institutions » et
appellé au cessez-le-feu immédiat. Le communiqué regrette
que « cette situation (…) intervienne au lendemain de l’accord
conclu au Qatar (…) entre le
Tchad et le Soudan », deux pays
qui s’accusent mutuellement
de se déstabiliser par rébellions
interposées.
Menace de rupture des relations
diplomatiques avec le Soudan
Le président Idriss Deby Itno a
menacé de rompre les relations
diplomatiques avec le Soudan.
N’djamena accuse Khartoum de
soutenir les attaques perpétrées
par des groupes depuis le 4 mai
dernier dans l’est du pays.
Une aide de plus de 27 millions
$ sur 5 ans pour lutter contre le
paludisme
Le Fonds mondial de lutte
contre le SIDA, la tuberculose
et le paludisme a accordé une
subvention de 27,479 millions
$ pour les 5 prochaines années.
L’enveloppe est destinée à lutter
contre le paludisme et à offrir
des moustiquaires aux popu-
lations, a indiqué le secrétaire
général-adjoint du Ministère de
la santé publique, Dr Natoïngar
Kabo. Le paludisme constitue
la première cause de morbidité
(27%) et de mortalité (15%)
dans le pays. « Plus de 11 000 décès dus au paludisme sont enregistrés chaque année chez les enfants de moins de 5 ans », ajoute
la même source.
Vers une limitation d’âge des véhicules d’occasion importés
Le secrétaire d’Etat tchadien
aux Finances, chargé du budget,
Oumar Boukar Ghana, a annoncé que le gouvernement va
réglementer l’importation des
voitures et camions d’occasion.
Seront autorisés uniquement les
voitures de moins de trois ans
et les camions de moins de cinq
ans. La mesure entre dans le
cadre de la protection de l’environnement et du réseau routier
du pays. « Quand un véhicule de
six ans arrive au Tchad, une année plus tard vous avez l’impression que c’est un véhicule vieux
de 10 ans », a affirmé M. Gana.
Tunisie
200 nouvelles entreprises seront
insérées au PAMEX II
Le président Zine El Abidine
Ben Ali a recommandé d’accélérer le rythme d’insertion de 200
nouvelles entreprises au sein du
deuxième Programme d’accès
aux marchés extérieurs (PAMEX
II) au cours de cette année.
Zambie
Les donateurs honorent 55% des
fonds promis
55% des fonds promis en faveur
des efforts de développement de
la Zambie ont été débloqués par
les donateurs. Les engagements
financiers ont été honorés à
hauteur de 174,1 millions $, sur
les 312,88 millions $ annoncés,
a confirmé Chileshe Kandeta,
responsable du service des relations publiques au Ministère
des finances. La somme versée
ne comprend pas les fonds alloués directement aux ONG
et à d’autres organisations publiques et privées. Le montant
comprend une aide budgétaire
de 96,2 millions $ sur les 120,28
millions prévus pour 2009.
Zimbabwe
Besoin d’une aide d’urgence de
200 millions $ pour éviter l’effondrement
Le Zimbabwe a besoin d’une aide
d’urgence de 200 millions $ pour
payer les salaires, l’électricité et
l’assainissement, et pour éviter un
effondrement du gouvernement
d’unité nationale, a déclaré le ministre des Finances Tendai Biti. Le
gouvernement perçoit environ 20
millions $ par mois de recettes fiscales, ce qui ne suffit pas à payer
les 30 millions $ nécessaires pour
les fonctionnaires.
Tunisie
La Banque mondiale
accorde 250 millions $
La Banque mondiale a accordé un prêt de 250 millions $
pour le financement d’une nouvelle phase du programme
d’appui à la compétitivité de l’économie en Tunisie, et
accompagner le processus d’intégration dans l’économie
de marché. Cette phase est cofinancée également par la
Banque africaine de développement (BAD) et l’Union
européenne (UE). Elle prévoit la mise à niveau du secteur des services, le renforcement des services logistiques,
l’amélioration de l’environnement des affaires, la simplification des procédures administratives, la modernisation
du cadre législatif, la protection des investisseurs, le développement du financement direct de l’économie et la
promotion du marché financier.
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
21
Economie - politique
Tchad : en attendant la prochaine attaque
Idriss Deby a réussi une nouvelle fois à repousser une attaque rebelle, mais son ambition de l’écarter
définitivement a peu de chance de réussir. Une prise de pouvoir violente à N’Djamena restera longtemps encore une menace.
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar
Une nouvelle attaque rebelle a encore secoué
le Tchad le 4 mai dernier avec pour objectif
déclaré « prendre N’Djamena et de renverser le
président Idriss Deby Itno ». Les combats ont
tourné relativement rapidement en faveur de
l’armée gouvernementale.
Le bilan établi par le pouvoir fait état de 247
morts, presque tous attribués aux rebelles.
Les militaires de l’armée régulière ne seraient
que 22. Par ailleurs, 212 insurgés auraient été
capturés.
Bilan contrasté du camp ennemi. L’Union des
forces de la résistance, UFR, la coalition qui regroupe les principales factions de la rébellion,
auteur de l’attaque, qualifie de « fantaisiste » le
bilan gouvernemental et proclame n’avoir perdu que cinq hommes, et fait au contraire 200
prisonniers et détruit ou récupéré plus d’une
centaine de véhicules. Nul ne saura jamais la
vérité, mais le fait est que la rébellion a échoué
à atteindre N’Djamena et a dû retourner à ses
bases soudanaises. Mais ce n’est pas la fin du
conflit. Finira-t-il jamais ?
Bases arrière
En février 2008, c’est l’Alliance nationale, regroupant plusieurs mouvements, dirigée par le
général Mahamat Nouri, qui avait été bien près
de prendre le pouvoir. Elle s’était emparée de
la capitale à l’exception du palais présidentiel,
avant d’en être chassée par une contre-offensive gouvernementale qui a bénéficié, au moins,
de l’aide logistique de la France.
En avril 2006, c’est le Front uni pour le changement qui avait réussi à prendre pied, mais
seulement à la périphérie de N’Djamena,
avant d’être contraint de se retirer.
Le week-end dernier, le président tchadien
Idriss Deby a lâché ses troupes au-delà de ses
frontières pour exercer un droit de poursuite
en territoire soudanais avec l’intention déclarée d’en finir une fois pour toutes avec la rébellion. Outre le risque d’un embrasement de la
région, il a peu de chances de pouvoir éteindre
définitivement la rébellion.
Rien dans les ingrédients qui la nourrissent n’a
changé. Le Soudan continue à offrir la base arrière, malgré les pressions internationales. Les
spécialistes se demandent du reste si cette base
est vraiment indispensable. Le massif imprenable du Tibesti offre depuis toujours un refuge tout aussi inexpugnable.
La France semble avoir opté
pour le statu quo. Elle y est
contrainte à la fois par la
remise en question de son
influence en Afrique et par la
menace islamiste sur la bande
sahélienne.
S’étendant sur 275 000 km², parsemé de pics
de plus de 3000 mètres, il est balayé par des
tempêtes de sable et les températures peuvent
atteindre des écarts thermiques de 30°. Le jour,
il peut faire 50°, et l’hiver il gèle. Cette région
hostile n’a jamais été colonisée par la France
qui s’est contentée de l’occuper brièvement du
10 décembre 1913 au 15 février 1914, avant de
passer des accords avec les populations toubous irréductibles. A l’indépendance du Tchad
en 1960, la région devient autonome et ne sera
récupérée par le Tchad qu’en 1964.
Soudan aujourd’hui, Libye hier ou encore
Tibesti toujours, la rébellion ne manque jamais
de base arrière. L’autre facteur est l’étendue du
pays, 1 285 000 km2, incontrôlable de ce fait.
L’eau et le feu
Plus que la nature, les hommes expliquent
l’éternelle rébellion tchadienne. « Les frontières
coloniales du Tchad ont enfermé dans un même
espace l’eau et le feu : 200 ethnies, parlant plus de
100 langues, dont les groupes dominants ne sont
que de fortes minorités : Arabes (15% de la population), Saras au Sud (20%). De grands nomades guerriers du désert, coutumiers des rezzous,
sans organisation, même proto-étatique, doivent
vivre à côté de populations d’agriculteurs sédentaires », écrit avec justesse Pierre Conesa dans
Le Monde diplomatique (mai 2001).
Le Tchad n’a pas encore su être une nation. Il
n’est pas le seul pays africain à devoir composer avec ce handicap, mais s’y ajoute l’absence
d’un Etat. Depuis 1960, c’est donc une série
incessante de coups de force contre le pouvoir
central. Le premier fut sudiste et chrétien, avec
François Tombalbaye puis son tombeur en
1975, Félix Malloum. Depuis, avec Goukouni
Weddeye en 1979, Hissène Habré en 1982 et
depuis 1990, Idriss Deby, il appartient aux musulmans, Toubous.
Ces tribus irréductibles du nord du pays perpétuent aujourd’hui encore leurs pratiques ancestrales de raids et de razzias pour s’emparer
de richesses. La division n’est plus ni ethnique,
ni religieuse puisque les oppositions comme
entre Habré et Deby et comme entre Deby et
ses nouveaux ennemis, conduits par son ancien directeur de cabinet, Timam Erdimi, sont
tous Toubou, et du même clan Zaghawa.
Menace islamiste
Autre acteur, la France. Elle demeure prépondérante dans le jeu. Personne n’a pu s’imposer
Il y a peu de chances d’éteindre la rébellion
à court terme.
sans sa complicité. L’ancienne puissance coloniale compte 1350 hommes et, surtout, une
flotte aérienne qui la rend maîtresse des cieux.
Elle peut bombarder ou fournir les renseignements qui permettent de localiser les troupes
rebelles dans les grandes étendues qui échappent au contrôle gouvernemental. Elle semble
avoir opté pour le statu quo.
Elle y est contrainte à la fois par la remise en
question de son influence en Afrique et par la
menace islamiste sur la bande sahélienne. Le
projet prêté au groupe islamiste GSPC de fédérer les tribus musulmanes du Sahel pour offrir
un nouveau sanctuaire à Al-Qaïda.
Avec la couverture française, le président Deby
semble assuré de ne plus pouvoir être surpris
par une attaque rebelle de grande envergure
sur N’Djamena. Surtout que les revenus pétroliers lui ont permis de bien équiper son armée.
En revanche, une révolution de palais restera
toujours dans l’ordre du possible en raison de
la multiplication des clans et sous-clans que
génèrent les mécontentements dans la redistribution des revenus du pétrole.
Autre risque, une explosion populaire face à un
pouvoir qui exclut toute alternance pacifique.
Les oppositions militaires et civiles réussissent,
chacune de leur côté, à fédérer de plus en plus
de forces. Deby ferait bien de permettre une
respiration démocratique avant que la marmite n’explose.
L’encadrement des sociétés d’import étrangères
en Algérie provoque un bug au sein du
gouvernement
La décision d’obliger les sociétés étrangères d’importation à réserver 30% de leur capital à un partenaire algérien
a un effet rétroactif.
Par Samy Injar, Alger
Deux bonnes semaines après avoir, de
Washington en marge d’une réunion du FMI
et par le biais de l’agence de presse officielle
APS, annoncé que cette obligation n’était pas
rétroactive, le ministre des Finances algérien,
Karim Djoudi, a invoqué une « confusion »
pour revenir sur sa déclaration. Selon lui, il
voulait dire que la détention des 51% du capital dans les projets d’investissements n’était
pas rétroactive et non la décision sur la part du
capital à réserver à un partenaire algérien dans
les sociétés étrangères d’importation. A Alger,
rares sont ceux qui croient à la « confusion ».
L’annonce faite à partir d’une capitale étrangère, par un subordonné, n’a guère été du goût
du Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia.
Il a d’abord instruit le ministre du Commerce,
El Hachemi Djaâboub, de communiquer sur
le sujet en précisant que l’échéance de la mise
en conformité des sociétés était désormais le
31 décembre 2009, au lieu du 30 septembre
annoncé initialement dans l’instruction du
Premier ministre.
Calculs erronés
Le ministre du Commerce, magnanime pour
son collègue des Finances, a mis en cause une
« mauvaise interprétation » de la presse. Mais
le message est passé : la règle des 30% est rétroactive et les sociétés étrangères qui ne se sont
pas mises à jour seront interdites d’activités à
parti du 1er janvier 2010. La seconde exigence
d’Ahmed Ouyahia est un désaveu public du
ministre des Finances. A l’évidence, le Premier
ministre algérien considère que le président de
la République est le seul à même de corriger
ses décisions. Le ministre des Finances a donc
mis fin à la « confusion » le 11 mai dernier.
Curieusement, ces démentis sur la rétroactivité,
en supposant qu’il y a eu « confusion », ont mis
du temps pour venir. L’affaire, estiment certains
spécialistes, est révélatrice du fait que les mesures « patriotiques » d’Ahmed Ouyahia ont du
mal à être soutenues en totalité ou en partie
au sein du gouvernement. On observe, notamment, que Abdelhamid Temmar s’abstient totalement de se prononcer sur le sujet. Motif : on
ne l’a pas consulté, alors qu’il est en charge de
l’investissement. On indique aussi qu’à la suite
de ces mesures, aucune délégation étrangère n’a
frappé à la porte de l’Andi, l’Agence nationale
du développement de l’investissement, depuis le
début de l’année. En tout cas, les calculs des sociétés d’importation étrangères – elles sont près
de 1600 – qui tablaient sur le fait que les mesures annoncées ne dépasseraient pas la phase
électorale, se sont avérés erronés.
On signalait récemment (Les Afriques N° 74
du 7 au 13 mai) qu’aucune action n’avait été
engagée par Bruxelles. C’est désormais le cas.
En marge de la réunion la semaine dernière
sur l’évaluation de l’accord d’association avec
l’UE, la délégation de l’UE a fait savoir que
deux commissaires européens allaient saisir par
écrit le gouvernement algérien pour lui rappeler ses engagements, conformément à quatre
articles du dit accord d’association, en plus des
disposition bilatérales qui lient l’Algérie à la
majorité des pays européens. Ces dispositions
prévoient la protection des investissements
mutuels en plus de la non-imposition…
Déséquilibre
Les entreprises européennes espéraient, sans
avoir à se mouiller directement, une intercession directe du président Nicolas Sarkozy à
l’occasion d’une visite du chef de l’État algérien
annoncée pour ce mois de juin. Finalement, la
visite est reportée à la fin de l’année et les entreprises européennes concernées ne peuvent
plus attendre. Dans ce contentieux qui s’annonce, Alger pourrait faire valoir que, quatre
ans après sa mise en œuvre, l’accord d’association est totalement déséquilibré en défaveur de
l’Algérie. Chérif Zaâf, directeur du Commerce
extérieur, a relevé que « pour un 1 dollar exporté vers l’UE, l’Algérie importe pour 20 dollars ».
Les importations en provenance de la zone
euro ont augmenté de 80%, passant d’un peu
plus de 11,2 milliards à près de 21 milliards en
2008. Dans l’autre sens, hors hydrocarbures,
les exportations algériennes restent marginales
et se situent, selon le même responsable, à un
milliard de dollars en 2008. Outre une « très
L’affaire, estiment certains
spécialistes, est révélatrice
du fait que les mesures
« patriotiques » d’Ahmed
Ouyahia ont du mal à
être soutenues en totalité
ou en partie au sein du
gouvernement.
faible présence » des investisseurs européens
dans les secteurs hors hydrocarbures, M. Zaâf a
noté que les entreprises algériennes, dont certaines performantes, faisaient face à de grandes restrictions d’accès au marché européen.
L’affaire des 30% pourrait pousser Alger à remettre à plat, rétroactivement, l’ensemble des
problèmes liés à la mise en œuvre de l’accord
d’association. Comme quoi une rétroactivité
peut en cacher une autre…
22
médias et etudes
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
Coton : « Le franc CFA m’a “tuer” ! »
A l’occasion de sa parution, le 12 mai, le Rapport Cyclope 2009, ouvrage de référence sur les marchés mondiaux de
matières premières, souligne l’agonie des filières en zone Franc qui subissent l’Inde et surtout le franc CFA. Ailleurs
en Afrique, notamment au Zimbabwe, la situation n’est pas comparable. Le point de vue de Gérald Estur, co-auteur
du rapport.
Propos recueillis par Bénédicte Châtel, Paris
Les Afriques : La crise semble signer la mort
des filières cotonnières en Afrique francophone. Quelle est votre analyse ?
Gérald Estur : Il y a eu une petite phase d’espoir pour les filières africaines au début de l’année dernière avec l’envolée des cours dopés par
la spéculation, mais qui s’est vite éteinte. Pour
la première fois depuis trois ou quatre campagnes, on pouvait espérer revenir à l’équilibre
des comptes, à payer des prix suffisamment rémunérateurs aux producteurs pour qu’ils aient
recours aux intrants. Mais on a très vite déchanté au bout de trois ou quatre mois. On est
retombé au niveau des cours d’il y a deux ans,
situation dans laquelle la filière se morfondait
« On a beaucoup mis la faute
sur les subventions américaines.
Mais la production américaine
perd un million de tonnes tous
les ans... Le véritable coupable
derrière tout ça, c’est le
franc CFA. »
entre 2004 et 2007. On s’est retrouvé plongé
avec des déficits cumulés considérables.
Toutes ces filières, ou pratiquement toutes,
sont en perdition : elles ont été recapitalisées
par l’Etat. Même de belles filières sont en
difficulté.
On a beaucoup mis la faute sur les subventions américaines. On le dit encore souvent en
Afrique. Mais il faut tout de même prendre du
recul. Ce n’est pas la production américaine
qui est l’élément clé. J’aurais tendance à dire
que le coupable, c’est l’Inde, ce n’est pas les
Etats-Unis. La production américaine perd un
million de tonnes tous les ans...
Mais le véritable coupable derrière tout ça, c’est
le franc CFA : « Le franc CFA m’a “tuer” ! »
LA : Donc il y a deux coupables : le franc CFA
et l’Inde ?
GE : Le franc CFA est resté accroché à l’euro
– on a raté le coche au moment du passage à
l’euro – et l’euro s’est envolé ! Certes, lorsqu’on
est dans un ensemble de pays, certains profitent de la situation plus que d’autres. Mais là,
on a clairement arbitré en faveur des pays qui
profitent d’un franc CFA fort, à savoir les importateurs et certaines élites qui envoient leurs
enfants à l’étranger. Si on était resté au niveau
d’un dollar pour environ 600 francs CFA, on
n’aurait pas parlé de déficit tous les ans. Or, il y
a eu des déficits considérables. Au Mali, on est
quasiment à 200 milliards FCFA.
Toutes les sociétés cotonnières en zone Franc
sont virtuellement en faillite. Et c’est le cercle
vicieux : on ne peut pas payer un prix suffisamment rémunérateur au producteur. On ne
peut pas non plus expliquer à un producteur
qu’être payé 150 FCFA le kilo aujourd’hui c’est
plus en parité de pouvoir d’achat, en mobylettes chinoises, que ce n’était en 2002 ; 150 francs
CFA aujourd’hui, c’est l’équivalent d’au moins
220 FCFA ou plus d’alors. Mais ce discours,
bien entendu, ne passe pas !
Malheureusement, le prix des intrants ayant
augmenté, c’est l’effet ciseaux. Les gens se retrouvent avec plus rien du tout. Les sociétés
sont elles-mêmes en difficultés, donc on paye
les gens avec un lance-pierre ou on ne les paye
pas. Et lorsqu’on annonce un prix à 200 FCFA,
comme cela a été le cas l’année dernière au
Mali, les gens n’ont pas plus fait de coton, car
ils n’étaient toujours pas payés des 160 francs
de l’année précédente. Au Togo, les producteurs n’ont pas été payés pendant deux ans : il
y a eu une perte de confiance généralisée vis-àvis de la filière. Ceci a été le cas sur quasiment
tous les pays de la sous-région, sauf peut-être
au Burkina.
LA : Dans les autres pays africains producteurs
de coton, hors CFA, notamment en Afrique
de l’Est, la situation est bien meilleure…
GE : Ils n’ont pas le franc CFA ! On a souvent
vu, lors de discussions internationales, les
Africains de la zone Franc monter au créneau
en disant : ce sont les subventions, les prix s’effondrent, etc. Mais leurs collègues d’Afrique de
l’Est ne comprennent pas, car le cours est à 60
cents alors qu’il était à 50 avant... C’est l’effet
du taux de change, du CFA !
LA : Comment les autres pays cotonniers,
hors CFA, résistent-ils à la crise actuelle ?
GE : Il y a des difficultés, car les prix ont chuté
entre les mois de juillet et de novembre, mais
ces difficultés ne sont pas du même ordre que
celles des sociétés cotonnières africaines de zone
Franc. Surtout, il n’y a pas de déficit accumulé.
La crise permet d’éliminer les marginaux, ceux
qui sont venus simplement par opportunisme.
On revient à des gens plus sérieux.
LA : Face à l’Inde, comment la fin de l’année
se présente-t-elle ?
GE : L’Inde a fait un grand coup d’accordéon :
elle faisait 1,5 Mt, c’était le deuxième exportateur
mondial et elle le demeure, mais avec moins d’un
million de tonnes. Cependant cela va revenir, car
on voit le retour des Etats, notamment en Inde.
Même si le secteur est totalement libéralisé, il y a
un prix minimum de soutien d’intervention de
l’Etat, de l’ordre de 225 FCFA. On dit que c’est
beaucoup, mais il faut voir que l’essentiel du
marché du coton indien, même si c’est un exportateur important, c’est le marché national. L’Etat
a acheté une bonne partie de la récolte et elle se
trouve toujours entre ses mains. Donc lorsqu’on
dressera le bilan des subventions par pays, cela
fera des montants importants.
On voit bien que le grand concurrent de
l’Afrique, c’est l’Inde. Non seulement l’Afrique a perdu ce marché, mais il est devenu son
concurrent, car il a créé des habitudes, ne serait-ce que par sa proximité géographique : les
frais d’évacuation sur le marché chinois sont
moins élevés. En 2002/03, les Indiens importaient 500 000 t dont une bonne partie de cotons africains. Maintenant c’est quasiment zéro
et l’Inde envoie 1,5 Mt sur le marché chinois.
Rapport Cyclope 2009 : dirigé par Philippe Chalmin,
Gérald Estur, consultant indépendant, ancien de la
Copaco et du Comité consultatif international du coton à Washington.
La revue de presse africaine de Londres
Les déchets toxiques de Trafigura
Le Guardian revient toute cette semaine sur
un programme de la télévision publique britannique BBC qui, dans son émission fétiche
Newsnight, a démontré, document à l’appui,
que la compagnie Trafigura, qui se présentait
comme le plus important négociant privé de
pétrole au monde, a effectivement fait déverser à Abidjan des déchets hautement toxiques
transportés par le Probo Koala. L’opération
s’est déroulée en 2006, rappelle le journal. Et
selon les analyses des officiels néerlandais,
le Probo Koala transportait jusqu’à 2 tonnes
de sulfure d’hydrogène, un gaz mortel qui a
la caractéristique de sentir comme des œufs
pourris. A Abidjan plus de 30 000 personnes
ont été victimes de ce cocktail de poisons déversés, dans 18 endroits différents de la ville.
Le Guardian rappelle également que la cargaison mortelle du Probo Koala avait été refoulée préalablement au port d’Amsterdam qui,
ayant découvert la dangerosité de ce cocktail
toxique et mortel, a demandé une augmentation des frais de prise en charge pour que des
spécialistes s’en chargent. Ayant rejeté cette offre, le Probo Koala se dirigera sur Abidjan, où
il louera les services d’une compagnie locale,
Tommy, qui sans expertise pour la gestion de
tels déchets acceptera une somme vingt fois
moins importante que celle demandée par les
spécialistes d’Amsterdam. Ainsi, 400 tonnes
de déchets toxiques seront déversées nuitamment sur des sites à travers la ville. Le procès
s’ouvrira avant la fin de cette année.
L’habileté politique de Zuma
Très vite après sa prestation de serment, le
président Jacob Zuma a formé son gouvernement. Trevor Manuel, comme l’indique le
Financial Times, celui qui pendant treize ans a
tenu le Ministère des finances au sein du gouvernement sud-africain, a été muté à la tête de
la nouvelle Commission nationale de la planification, qui serait, selon Zuma lui-même, un
super-ministère avec des pouvoirs étendus. A
sa place, tous les journaux annoncent l’arrivée du directeur des impôts Pravin Gordhan.
Ancien militant anti-apartheid et activiste du
parti communiste, Gordhan à une réputation
de gestionnaire bien établie à l’intérieur du
pays, même s’il ne semble pas très connu à l’extérieur selon le FT. The Independent rappelle
également les défis du nouveau président : faire face à la crise financière généralisée, lutter
contre la pauvreté, le crime, le sida et créer des
emplois. The Independent signale que la nomination de Pieter Mulder, un afrikaner, au poste
de vice-ministre de l’Agriculture, est un clin
d’œil à cette communauté pour dire qu’elle
n’était pas oubliée. Le Times signale que l’ancienne ministre de la Santé Manto ThsabalalaMsimang, qui voulait soigner le sida avec des
oignons et de l’ail, a été remerciée, alors que
Winnie Mandela, que l’on attendait au cabinet, n’a pas été finalement nommée. Pour The
Economist, le président sud-africain a tout fait
pour garder la confiance des investisseurs.
que dans les cas d’homicide, la peine maximale peut être un emprisonnement à vie. Mais il
semble, selon les journaux britanniques, que
Thomas Cholmondeley, après avoir tiré la balle fatale, était le premier a tenté de le secourir
en s’occupant de lui et en l’envoyant dans un
hôpital, ce qui justifierait ce verdict clément.
Somalie, la guerre sans fin
Le Guardian reprend les propos d’Ahmedou
Ould Abdala, l’envoyé spécial des Nations Unies
pour la Somalie, qui affirme que des islamistes
du groupe Al-Shabab ont tenté de renverser
le gouvernement du président Cheikh Sharif
Sheikh Ahmed. 280 à 300 combattants islamistes, dont des étrangers, ont attaqué Mogadiscio,
faisant une centaine de morts. Le Guardian
Cholmondeley l’heure de vérité a sonné
Toute la presse britannique a annoncé la semaine dernière la condamnation à huit mois
de prison (en plus des trois ans de préventive)
de Thomas Cholmondeley, descendant d’une
prestigieuse famille aristocratique kenyane
blanche, jusque-là intouchable. Il a été accusé
d’avoir abattu Robert Njoya, 37 ans, qui participait à une partie de chasse sur ses terres.
L’accusé dira que c’est en tentant d’abattre les
chiens que le Kenyan a été tué. Le Telegraph
signale la colère des Masai pour qui ce verdict
est trop léger. Le Guardian rappelle en effet
Mogadiscio.
rappelle que les forces gouvernementales somaliennes contrôlent seulement une artère
principale de la capitale Mogadiscio, ainsi que
certains buildings gouvernementaux, et ils sont
appuyés par 4350 soldats de l’Union africaine.
The Independent, qui parle aussi des combats
à Mogadiscio, précise qu’une mosquée et plusieurs habitations ont été détruites. Des cadavres trainaient dans les rues de Mogadiscio,
alors que les hôpitaux étaient débordés. Un
médecin de l’hôpital Medina a précisé au journal que rien que le week-end dernier 60 blessés
graves ont été admis.
L’immigration africaine & le FMI
et la RDC
Le Times retrouve, dans les dédales de Paris, un
Sénégalais, Oumar Ba, 28 ans, serveur dans un
café, qui lance un appel à ses frères africains
pour ne pas tenter l’aventure de l’Europe. Car,
dit-il, l’Europe n’est plus cette terre promise
dont il faut rêver. « J’étais venu à la recherche
du bonheur, nais je n’ai trouvé que la solitude et
la dépression. » Oumar Ba vient en réalité de
publier un livre qui l’a littéralement sorti de
l’anonymat. Ce livre intitulé Je suis venu, j’ai vu,
et je ne crois plus, revient sur sa longue marche
d’immigré et ses expériences douloureuses.
Enfin le FT signale que le FMI conditionne un
financement de plusieurs milliards de dollars
à la RDC pour la renégociation de son contrat
de neuf milliards de dollars avec la Chine. Un
contrat qui donne accès à la Chine aux réserves
de cuivre et de cobalt en échange de la construction de routes, de chemins de fer, d’écoles et de
cliniques de soins. La RDC pourrait bénéficier
d’une réduction de dette de 11 milliards de dollars du FMI, si ce contrat était renégocié.
Charles Bambara, Londres
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
Le droit d’asile en Europe a
sombré entre Rome et Tripoli
En deux vagues, près de 500 immigrants ont été refoulés par l’Italie vers la Libye. Une coopération
« exemplaire » au détriment des droits fondamentaux des personnes. Le HCR et les ONG s’alarment.
L’Europe ne trouve rien à redire. Berlusconi applique sa politique.
Par Saïd Djaafer, Alger
Une « journée historique dans la lutte
contre l’immigration clandestine ». Le
ministre italien de l’Intérieur, Roberto
Maroni, du parti de la Ligue du nord,
jubilait après le renvoi vers la Libye, les
6 et 10 mai, de quelque 500 passagers,
africains et asiatiques, qui tentaient de
rejoindre la côte italienne dans des em-
L’Italie ne semble pas subir
de remontrances des autres
pays européens. C’est, bien
au contraire, toute l’Europe
qui risque de s’aligner
sur la politique italienne
« décomplexée » à l’égard
des immigrants.
barcations. Jour sinistre, rétorque le
Haut-Commissariat aux réfugiés qui a
dénoncé une action qui bafoue de manière fondamentale le droit d’asile. Le HCR
fait valoir que 70% des étrangers qui ont
débarqué par mer en Italie ont déposé
une demande d’asile et 50% d’entre eux
l’ont obtenu. « Nous sommes gravement
préoccupés par la politique pratiquée par
l’Italie, qui porte atteinte à l’accès à l’asile
en Europe », a déclaré Ron Redmond,
porte-parole du HCR. En réponse, le
gouvernement italien joue avec les mots :
les immigrés ont été interceptés dans les
eaux internationales et ont donc été renvoyés vers leur base de départ, la Libye.
Le fait est que cette politique de renvoi
des immigrés n’aurait guère été possible
sans la collaboration de Tripoli qui s’était
engagée, dans la foulée de la signature
23
International
du traité d’amitié et de coopération avec
l’Italie, le 30 août, à participer activement
à la lutte contre l’immigration clandestine. Silvio Berlusconi, qui avait accepté
de faire des excuses pour les crimes de la
période coloniale, avait crûment indiqué
que le traité d’amitié « nous permettra
d’avoir moins de clandestins et plus de gaz
et de pétrole libyen ». Cela s’est traduit par
l’organisation de patrouilles maritimes
conjointes, et surtout par l’accommodement de Tripoli de ces « rapatriements »
des immigrés arrêtés.
Un évènement terrible
C’est « un évènement terrible qui va placer
l’Italie au ban des nations civilisées », s’est
alarmé Médecins sans frontières-Italie.
En fait, l’Italie ne semble pas subir de remontrances des autres pays européens,
l’indignation et la colère est plutôt le fait
des organisations des droits de l’homme.
C’est, bien au contraire, toute l’Europe qui
risque de s’aligner sur la politique italienne
« décomplexée » à l’égard des immigrants.
Théoriquement, l’Union européenne reconnaît le principe d’un examen individuel
des demandes de séjour formulées par les
étrangers. C’est ce que rappelait le HCR qui
a reçu le soutien public du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon. La réponse de
Roberto Maroni illustre parfaitement cette
volonté, implicitement soutenue par toute
l’Europe, de se dérober au droit d’asile :
« L’ONU n’a qu’à aller faire les contrôles sur
les demandes d’asile en Libye, laquelle est
membre des Nations Unies. »
Le Maghreb gendarme
Contrairement à l’Italie, la Libye, qui a
durci également sa politique à l’égard
des immigrés, n’est pas signataire de la
convention des Nations Unies de 1951
sur les réfugiés. Cette convention considère comme un principe essentiel le
non-refoulement des réfugiés. La Libye
a d’ailleurs fait part de son intention
d’expulser les clandestins. La boucle est
ainsi bouclée. Ces premiers refoulements
sont dans la logique de la politique européenne qui veut faire assumer au pays du
Maghreb le rôle de gendarme. Les immigrants sont de fait soustraits physiquement à l’espace du droit européen pour
être renvoyés dans des pays où les protections juridiques pour les immigrants
sont faibles, pour ne pas dire inexistantes. Le commissaire européen à la Justice,
Jacques Barrot, le justifie implicitement
en déclarant que les « migrants ne doivent
plus être obligés de recourir à des passeurs
pour demander l’asile. Ils doivent trouver
des points d’accueil dans tout le Maghreb. »
Il a annoncé qu’il allait se rendre en Libye
pour discuter de « solutions de fond ».
« Intolérance et xénophobie »
Les ONG n’y voient qu’hypocrisie et estiment impossible de mettre en place une
procédure de demande d’asile indépendante dans un contexte autoritaire. En
réalité, c’est toute l’Europe qui pourrait
s’aligner sur l’Italie qui a adopté le 13 mai
une loi sur la sécurité intérieure et l’immigration aux relents mussoliniens. La
loi adoptée par 297 voix contre 255 avec
trois abstentions crée un délit « d’immigration et de séjour » clandestins et
permet la dénonciation à la justice des
immigrés clandestins. Le système de délation prend même un aspect actif avec
la possibilité pour des « associations de citoyens » de faire rondes pour signaler aux
forces de l’ordre des atteintes à l’ordre
public. Le cadre pour une chasse, légalisée, aux immigrés est ainsi fixé.
Verbatim
Prompteur
« Au cours des 100 prochains jours, je vais
apprendre à me passer du prompteur et Joe
Biden va apprendre à s’en servir. »
Barack Obama, lors du dîner annuel de l’Association des correspondants de la MaisonBlanche.
Africaine
« L’année 2008 a été une grande année africaine. »
Le directeur général de l’AFD, Jean-Michel Severino, lors
d’une conférence de presse jeudi à Paris. L’aide au développement fournie par l’AFD en Afrique subsaharienne a atteint,
l’année dernière, 1,5 milliard d’euros sur un montant total de
4,5 milliards.
Accord
« Nous espérons signer un accord (...) Selon cet accord, ceux
qui ont exercé un rôle à la tête de l’Etat auparavant ne pourront pas se présenter. »
Andry Rajoelina, peu avant son départ, samedi dernier, pour
la Libye.
Grandeur
« Je nommerai Titi Camara à la place du Français Robert
Nouzaret, qui touche mensuellement 150 millions de
francs guinéens (14,31 millions FCFA). C’est la folie des
grandeurs. »
Dadis Camara, chef d’Etat de la Guinée, déterminé à « nettoyer » le milieu du sport.
Paix
« Qu’est-ce qui vous gêne dans une solution à deux Etats ?
Vous pourriez vivre en paix et ils vivraient en paix. Ce n’est
pas un problème. »
Hosni Moubarak, exhortant Israël à accepter la politique des
deux Etats, selon une retranscription de l’agence Mena.
Clair
« En ce qui concerne la question du désarmement, l’Accord
complémentaire 4 est clair. Toutes les charges, toutes les actions à mener dans le cadre militaire pour permettre des
élections transparentes, démocratiques et sécurisées le seront
pour permettre que, justement, la date du 29 novembre 2009
soit tenue. »
Guillaume Soro, Premier ministre de Côte d’Ivoire.
Morale
« C’est très bien de défendre les valeurs morales, mais
(…) ce n’est pas l’homosexualité qui est immorale, c’est
l’homophobie. »
Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Terry Davis.
Ankara se voit membre à part entière de l’Union
européenne ou pas membre du tout
Dans l’Europe totalement ou pas du tout. C’est la réponse de la Turquie à Sarkozy et Merkel qui préconisent un
« partenariat privilégié ».
Par Sana Harb, Alger
L’Union pour la Méditerranée, que les Turcs
soupçonnent d’être un dérivatif inventé pour
empêcher leur adhésion à l’Union européenne,
est, sans surprise, totalement absente des débats
pour les élections européennes. L’adhésion de la
Turquie, contrée par la France, l’Autriche et, à
un degré moindre, l’Allemagne, continue, par
contre, à faire débat. A Berlin, dans un meeting
électoral, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont
appelé à engager immédiatement des négocia-
Ankara ne veut pas que la
question de l’adhésion serve
de dérivatif aux politiciens
européens.
tions pour un « partenariat privilégié » avec la
Turquie. A Ankara, on a bien compris que ce
n’était pas une offre, mais la réitération d’un
refus fondamentalement motivé par une présumée altérité religieuse et culturelle, même s’il ne
s’affiche pas en tant que tel. Le Premier ministre
turc, Recep Tayyip Erdogan, n’a guère apprécié,
c’est un euphémisme, cet appel à un « partenariat privilégié » en demandant aux dirigeants
européens de ne pas changer « les règles à la mitemps du match ». La Turquie, comme les étrangers et les migrants, est un thème commode en
temps de crise. Ankara, qui s’estime soutenue
par la grande majorité des Etats européens, hormis le trio franco-allemand-autrichien, ne veut
pas que la question de l’adhésion serve de dérivatif aux politiciens européens.
Un processus d’adhésion très lent
A Stockholm, et en présence d’Olli Rehn, commissaire européen à l’Elargissement, le ministre
turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu,
a demandé que l’adhésion de la Turquie ne soit
pas un thème de campagne au sein de l’Union
européenne : « Ne faites pas du processus d’intégration de la Turquie à l’Union européenne une
question intérieure. » Exprimant clairement
l’état de l’opinion turque, Ahmet Davutoglu a
souligné que l’objectif de son pays est de « devenir membre à part entière ou pas membre du
tout ». C’est une « priorité stratégique (...) Il ne
s’agit pas pour nous d’une question de politique
étrangère ordinaire ni d’une affaire simplement
technique », mais elle s’inscrit dans un « long
processus de modernisation de la Turquie ». Le
processus d’adhésion, officiellement entamé le
3 octobre 2005, est d’une lenteur proverbiale.
La remise en cause du principe même de l’adhésion de la Turquie à l’Europe, par Nicolas
Sarkozy notamment, est venue alourdir un
aspect technique particulièrement difficile
puisque la Turquie se doit d’intégrer dans son
droit national tout l’acquis communautaire.
Sur trente-cinq chapitres, dix ont été ouverts,
un seul a été refermé. La présidence tchèque de
l’UE n’a pas permis de faire évoluer les choses,
les Turcs espèrent que la présidence suédoise,
partisane de l’adhésion, permettra de faire
avancer les choses. Stockholm veut ouvrir au
moins deux nouveaux chapitres.
Une opposition idéologique et religieuse
Le processus d’adhésion se poursuit laborieusement au plan technique, sans que la
Turquie ne soit prémunie d’un véto de la part
de ses adversaires qui ne se privent pas d’en
faire un thème politique « existentiel » pour
l’Europe. « Moi président, la Turquie n’entrera
jamais dans l’Union européenne ! », avait déclaré Nicolas Sarkozy, qui en a fait son cheval
de bataille. La Suède table sur des avancées
dans les négociations sur la réunification de
Chypre pour marquer davantage la vocation
de la Turquie à faire partie de l’Europe. A
Prague, le président Abdullah Gül a promis
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan,
n’a guère apprécié, c’est un euphémisme, cet appel
à un « partenariat privilégié » en demandant aux
dirigeants européens de ne pas changer « les règles
à la mi-temps du match ».
le soutien de son pays au projet de gazoduc
Nabucco promu par Bruxelles, en espérant
une nouvelle étape dans son processus d’adhésion à l’Union européenne. Une manière
de rappeler que la sécurité énergétique de
l’Europe passe par la Turquie. Un accord sur
le transit devrait être conclu avant le 30 juin
prochain. Pour Ankara, cela implique également l’ouverture du chapitre « énergie » dans
les négociations d’adhésion avec l’UE. La persévérance du gouvernement turc continuera
pourtant à se heurter durablement à l’opposition idéologique, pour ne pas dire « religieuse », de certains Etats européens.
24
L’africain de la semaine
Sakhr El Materi, 29 ans :
« Partout où il passe, il agit en
bon père de famille »
Issu d’une grande famille de la bourgeoisie tunisienne, Sakhr El Materi s’est fait un prénom en plaçant
l’argent hérité dans des affaires qui marchent. A 29 ans, il est à la tête d’un empire ayant des ramifications dans le tourisme, l’automobile, l’immobilier, et maintenant les médias.
Le docteur El Materi était également une
grande figure de la lutte contre l’occupation française et le fondateur du Néo
Destour, l’ancêtre du Rassemblement
constitutionnel démocratique (RCD), le
parti au pouvoir.
Ancien militaire reconverti dans le business, Moncef El Materi, le père de Sakhr,
s’était associé à son frère Tahar pour créer,
en 1973, la société El Adwya, aujourd’hui
le plus important laboratoire pharmaceutique privé du pays, et plus tard beaucoup d’autres entreprises prospères dans
le secteur agroalimentaire.
Voler de ses propres ailes
Sakhr El Materi : « Notre but sera la quête de
la vérité et la contribution au renforcement
du climat démocratique à travers un groupe
de presse solide. »
Par Walid Kéfi, Tunis
« Je tiens à rendre hommage aux journalistes. Comme eux, je suis conscient que le développement du groupe implique l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail,
meilleurs garants de leur indépendance. »
C’est en ces termes que l’homme d’affaires
tunisien Sakhr El Materi a tenu, le 18 avril
dernier, à rassurer les journalistes du groupe de presse privé Dar Assabah qu’il venait
de racheter. Au Syndicat national des journalistes et à l’opposition, qui s’inquiétaient
des conséquences de l’opération sur la relative liberté d’expression qui distinguait
les quatre journaux du groupe fondé en
1951 par Habib Cheikhrouhou, le jeune
entrepreneur a lancé : « Notre but sera la
quête de la vérité et la contribution au renforcement du climat démocratique à travers
un groupe de presse solide. » Tout le microcosme politique tunisien est aujourd’hui
curieux de voir l’issue de ce mariage inédit
entre le monde des affaires et celui des médias. Entre l’argent et la liberté d’expression. Les premiers signes sont, toutefois,
rassurants. Quelques jours après la finalisation de son « OPA amicale », le nouveau
patron du premier groupe de presse privé
tunisien a joint la parole à l’acte en majorant les salaires des journalistes et en entamant une « mise à niveau intégrale » de la
boîte, dont la trésorerie était chancelante.
« C’est son habitude. Partout où il passe, il
agit en bon père de famille », commente
l’un de ses collaborateurs.
Fils de millionnaire
Aujourd’hui âgé de 29 ans, l’homme a
accompli en moins de six ans l’une des
plus spectaculaires percées jamais effectuées dans le monde des affaires tunisien.
Héritier d’une grande famille tunisoise
qui s’est constitué une fortune avec le
tournant libéral qu’a connu le pays depuis
les années 1970, Mohamed Fahd Sakhr El
Materi, de son nom complet, est le petitneveu de Mahmoud El Materi, qui fut en
1927 un des premiers musulmans diplômés de la faculté de médecine de Paris.
Après une enfance de fils de millionnaire
et des études sanctionnées par un Master
en sciences de gestion, le jeune Sakhr intègre la société Adwya, dont il est toujours
l’un des administrateurs. Entre temps,
il se marie à Nesrine, l’une des filles du
président tunisien Zine El Abidine Ben
Ali. En 2005, il pilote l’entrée du groupe
familial dans le capital de Nestlé – Tunisie.
Quelques mois après, il commence à prendre ses distances avec les affaires familiales
pour voler de ses propres ailes.
Alors que plusieurs de ses semblables,
issus de familles bourgeoises, ont vu
leur héritage se diluer dans les voyages
à l’étranger et les soirées mondaines, il
a préféré compter ses millions et les placer opportunément dans des affaires qui
marchent. A l’occasion de la privatisation
de la Banque du Sud, fin 2005, il reprend
les 16% du capital de l’établissement à
la banque italienne Monte De Pasche
De Sienna, avant de les céder quelques
mois plus tard. Une opération qui lui
aurait, dit-on, rapporté un joli pactole.
Suffisamment en tout cas pour racheter
la société publique Ennakl, concessionnaire de toutes les marques automobiles
allemandes en Tunisie, pour quelque 22
millions de dinars (1 dinar = 0,54 euro).
Peu après, il entreprend une modernisation tous azimuts de cette société à
coups d’investissements importants et
de campagnes de marketing agressives.
Conséquence : le concessionnaire automobile, repris en piteux état, est devenu,
depuis 2007, le deuxième importateur
des véhicules Wolkswagen en Afrique.
Diversification réussie
L’entrepreneur n’a pas, par ailleurs, tardé à multiplier les partenariats avec des
groupes étrangers. Il rentre rarement
d’un voyage à l’étranger sans un nouveau
contrat dans ses valises. C’est ainsi qu’il
crée, fin 2007, les sociétés Truks Gros et,
Car Gros, spécialisées dans la vente des
pièces de rechange Wolkswagen, Audi et
Porsche. En juin 2008, il inaugure Ennakl
véhicules industriels, une nouvelle société dédiée à l’activité poids lourds,
en partenariat avec le groupe Renault
Trucks International. Deux mois après, il
a été à l’origine d’une visite de prospection menée en Tunisie par une importante délégation de Wolkswagen, qui s’est
achevée par un accord sur le doublement
des achats des composants automobiles
du groupe allemand auprès des industriels tunisiens. C’est également lui qui
a été l’artisan, le 28 février dernier, de la
présentation, à Tunis, en avant-première
mondiale, de trois nouveaux modèles
du constructeur Porsche : la Boxter S, la
Cayman S et la Cayenne Diesel. Bien que
l’automobile constitue sa « principale tirelire », Sakhr El Materi prend soin de ne
pas mettre tous ses œufs dans le même
panier. Sa société Goulette Shipping
Services entend surfer sur la vague du
tourisme de croisière avec la construction, au port tunisois de La Goulette,
d’un terminal réservé aux croisiéristes,
réalisé dans le cadre d’une concession
pour quelque 80 millions de dinars.
L’appétit venant en mangeant, le business
angel vient également d’investir le secteur de la promotion immobilière, avec
la création des sociétés Les Hirondelles
et Le Marchand immobilier. Fin 2008,
son groupe baptisé Princesse El Materi
Holding a réalisé un chiffre d’affaires
d’environ 200 millions de dinars.
Mécénat et œuvres caritatives
Insatiable, le « serial entrepreneur » n’entend pas s’arrêter là. Fin janvier 2009, il
obtient l’agrément des autorités monétaires pour créer une banque, qui commercialisera des produits financiers respectueux de la charia. Un vieux projet
auquel l’homme, connu pour sa piété,
rêvait depuis longtemps. Ce sera « sa
deuxième contribution à la promotion des
valeurs de l’islam ». En septembre 2007 il
avait déjà lancé une radio dédiée « à la
récitation des versets du Coran et à l’explication de leurs nobles finalités ». Cette
radio baptisée Ezzeitouna (Olivier), éponyme d’une prestigieuse mosquée de
Tunis, ne vit que grâce au mécénat de son
promoteur.
Le docteur El Materi était
également une grande
figure de la lutte contre
l’occupation française et le
fondateur du Néo Destour,
l’ancêtre du Rassemblement
constitutionnel démocratique
(RCD), le parti au pouvoir.
« Le bonheur de participer à la création
d’emplois et à la survie de nombreuses familles n’a pas de prix », a-t-il indiqué fin
2008 lors d’un meeting d’hommes d’affaires. Le social semble en effet faire partie de ses priorités. En témoigne la création de l’Association Dar El Materi, basée
dans une ancienne demeure construite il
y a plus d’un siècle par son grand-père,
qui assure depuis environ une année
logement et soutien psychologique aux
cancéreux nécessiteux.
La trajectoire rectiligne de l’entrepreneur
n’est bien sûr pas pour plaire à certains
de ses concurrents en affaires. « Il est très
chanceux », susurre l’un d’eux, laissant
entendre que les liens familiaux de l’intéressé l’auraient beaucoup aidé. Lui s’en
défend et affirme agir par patriotisme
comme l’ont toujours fait les membres
de sa famille. « Faites le millionième de ce
que je fais pour mon pays et ma religion
et la Tunisie se portera beaucoup mieux »,
a-t-il lancé récemment à ses détracteurs.
Les Afriques - N° 76 - 21 au 27 mai 2009
L’agenda
Forum de promotion des matières premières pour l’industrialisation de la Côte d’Ivoire
18 au 22 mai 2009 à Shanghai, Chine.
www.cabinetpkd.com
1er carrefour international des banques et des assurances
18 au 22 mai à Alger - Centre des arts de l’Office Riadh El Feth.
1er salon international « Documentation 2009 » 20 et 21 mai 2009 à Tunis, La Soukra Expo Center.
www.documentation-tn.com
Careers in Africa Summit
22 au 24 mai à Londres.
www.globalcareercompany.com
6th Africa Petroleum week 2009
26 au 29 mai à Londres, Le Meridien Piccadilly.
[email protected]
eLearning Africa 2009 4th International Conference on ICT for Development.
27 au 29 mai à Dakar (le Méridien Président).
www.elearning-africa.com
1re édition des Rencontres EURO MED « Conjuguons
nos valeurs » 29, 30 et 31 mai 2009 à Tournon et à Tain l’Hermitage (France, Rhône).
www.seme.asso.fr
42e Foire internationale d’Alger 30 mai au 4 juin 2009.
http://www.safex-algerie.com
1er Salon de la franchise et des occasions d’affaires 8 au 12 juin 2009 à Marrakech.
www.maroc-franchise.com
6th Annual Global Commodities Finance Conference
9 et 10 juin à Genève.
www.euromoneyseminars.com
PAMED, salon méditerranéen de la production animale
et des produits agricoles à l’export
9 au 11 juin 2009 - Yasmine Hammamet (Tunisie) Expo Center Medina.
Contact : [email protected]
AgriBusiness Forum 2009 14 au 17 juin 2009 à Cape Town, Hôtel Lord Charles, Afrique du Sud.
[email protected]
Conséquences de la crise financière mondiale sur la
banque africaine 22 et 23 juin 2009 à Paris - Auditorium de la Fédération bancaire
française, 18 rue Lafayette.
[email protected]
Mod’art, Rabat, capitale de la mode
25 et 26 juin à la Villa des Arts à Rabat, Maroc.
http://modartmaroc.blogspot.com
Le G8 de l’investissement sur les infrastructures en Afrique
29 et 30 juin 2009 à Londres, Royal Garden Hôtel, 2-24 Kensington High St.
Info : www.times-publications.com
Salon international de la coopération 29 juin au 1er juillet 2009 à Dakar.
www.developmentcooperationdakar.org
Homecoming 2009 : retour aux sources de la diaspora
sénégalaise à Dakar 25 juillet au 1er août 2009 à Dakar.
www.sununet.com
The Africa Pharmlab 2009 Conference and Exhibition
16 et 17 septembre 2009 à Marrakech, Kenzi Farah Hotel, Maroc.
Info : www.cubicglobe.com
7th Heavy Minerals Conference
20 au 23 septembre 2009 à Drakensberg, Afrique du Sud.
www.saimm.co.za (events)
Africa Petroleum Storage and Transport
23 et 24 septembre 2009 à Marrakech, Maroc (Kenzi Farah Hotel).
www.cubicglobe.com
Salon des Compétences africaines de l’Amérique du Nord
26 et 27 septembre 2009 - Montréal, Canada.
www.carrefourafricain.com
7e Bienniale US/Africa Business
29 septembre au 1er octobre 2009 à Washington DC.
Contact : CCA (Corporate Council on Africa), Adina Ellis,
[email protected]
ITU Telecom World 2009 5 au 9 octobre 2009 à Genève.
www.geneva-telecom.com
Alger Industries 18 au 21 octobre 2009.
www.batimatecexpo.com/alger industries/index.htm
World Gold 2009
26 au 30 octobre 2009 à Le Cap, Afrique du Sud.
www.saimm.co.za (events)
Eau et Energies en Afrique 28 au 30 octobre 2009 à Lyon.
www.adeafrance.org
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