DIRECTION 175 JANVIER/FÉVRIER 2010
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▼ SNIES
Les postes en résidence seraient
réservés pour les gros lycées, les lycées
professionnels, les lycées avec internat,
les EREA.
Le 3e type de poste est celui en
université dont il redoute, à terme, la
disparition avec la LRU.
Le SNIES fait remarquer aussi, par-
tout, l’évolution des missions des infir-
miers et le fait qu’ils soient aussi très
sollicités par les personnels, soit pour
intervenir auprès des élèves, soit pour
eux, à titre personnel. Même si la circu-
laire sur leur mission est très claire (ils
n’interviennent sur les personnels qu’en
cas d’urgence), il y a parfois des situa-
tions qui débordent, témoignant aussi
d’un certain malaise ambiant.
BUDGET ET LOCAUX
Le SNIES signale que le budget
n’est pas souvent suffisant, surtout en
collège, et encore plus en zone rurale
où les familles, au lieu de voir le méde-
cin traitant, confient plutôt l’enfant à
l’infirmière en guise de 1re visite…
La piste de l’achat mutualiste sur
plusieurs établissements, en particulier
pour le matériel de la PSC1, n’est que
trop rarement explorée alors que cette
solution est plutôt intéressante.
Les locaux, dans certains collèges,
sont très exigus voire inexistants ; cer-
taines infirmeries n’ont parfois même
pas un point d’eau.
Concernant le logiciel Sagesse, il
nécessite un poste très performant et
qui doit être en réseau ; or, souvent,
l’infirmerie hérite des rebuts adminis-
tratifs. D’un autre côté, les infirmiers
reconnaissent aussi que certains de
leurs collègues sont réfractaires à l’outil
mais surtout par manque de formation.
Le SNIES évoque encore certains
blocages : le refus de quelques person-
nels de direction de leur laisser sortir
du matériel (ex. : audio vérificateur)
pour l’utiliser dans les écoles primaires.
L’intérêt de la mutualisation, assortie
d’une convention, serait la solution
adaptée.
Les infirmiers souhaitent être
davantage sollicités et consultés dans
le cadre des rénovations et désaffec-
tation/réaffectation. A ce sujet, nous
avons conseillé aux représentantes du
SNIES de faire valoir les obligations
techniques et sanitaires des construc-
tions en matière d’infirmerie afin que
les infirmiers soient reconnus comme
les conseillers techniques du chef
d’établissement qu’ils sont. D’ailleurs,
le SNIES constate que la grippe a été
le révélateur d’une relation affirmée de
l’infirmier conseiller technique du chef
d’établissement et cela a beaucoup
favorisé le rapprochement, comme
l’a montré leur place privilégiée en
tant que référent santé. Cela a, en
revanche, donné beaucoup de travail
organisationnel et va encore en don-
ner. Il ajoute que, de fait, les objectifs
assignés dans l’évaluation ne pourront
être tous atteints. Nous rappelons que,
justement, dans la première partie de
cette évaluation, il est fait référence à
tout incident survenu durant l’année de
nature à modifier les objectifs prévus.
Le SNIES insiste sur l’importance que
les infirmiers attachent à cette évalua-
tion, également liée à leurs promotions
et avancements. Il signale aussi que
quelques établissements ne pratiquent
pas encore l’entretien annuel d’éva-
luation. Il est vrai que ces protocoles
d’évaluation sont très chronophages et
que, pour les chefs d’établissement, ils
ne concernent pas les seuls personnels
infirmiers.
SUR LES PROJETS ÉDUCATIFS
L’éducation à la sexualité est dans
les textes pour tous les élèves de 4/3e.
Sa mise en place n’est pas toujours
possible, faute de temps, mais, là où
il existe, la constitution de groupes sur
les horaires de SVT et de technologie
est plus facile à mettre en œuvre.
Le SNIES insiste sur l’importance
du CESC, en particulier en terme de
planification, avec un avantage certain
lorsqu’elle est faite en amont, donc
plutôt en juin de l’année précédente,
qu’en début d’année scolaire où tout
le monde est très pris. Nous rappelons
notre égal attachement au CESC et au
fait qu’il officialise les actions « santé »
dans l’établissement, y compris auprès
de tous ses membres, tout comme le
lien qu’il permet de mettre en place
avec d’autres partenaires.
LA LOI CARLE ET
L’ASSOUPLISSEMENT
DE LA CARTE SCOLAIRE
Le SNIES remarque déjà les effets
de cet assouplissement sur l’affaiblis-
sement de la mixité de la population et
sur les paupérisations déjà constatées.
Nous indiquons que nous demandons
un observatoire national et que, nous
aussi, de notre côté, nous collectons
des données. On sait déjà que certains
phénomènes et dérives ont été dénon-
cés par la Cour des comptes. La loi
Carle, toujours selon le SNIES, s’ajoute
à d’autres initiatives qui mettent en péril
la laïcité et sur lesquelles les syndicats
doivent être vigilants.
Le SNIES conclut sur le bon baromètre
que constituent aussi les recensements
des infirmeries en termes d’incivilité,
absentéisme, etc. C’est aussi pour cette
raison que les infirmiers tiennent particu-
lièrement aux réunions régulières avec la
direction (qui permettent un regard croisé
plus riche) mais auxquelles ils ne sont
malheureusement pas associés partout.
Dans le cadre de leur position syndicale
de revendication de passage de cadre B
à cadre A, le SNIES souhaite être associé
à l’équipe de direction.
Il évoque la mise en place d’un
ordre infirmier pour lequel la cotisation
est obligatoire, même pour les profes-
sionnels qui exercent sous un statut
salarié et pour lesquels l’ordre appor-
tera peu. Les infirmiers ne refusent pas
de payer une cotisation mais la jugent
aujourd’hui trop importante et dénon-
cent le non respect, par l’ordre infirmier,
de la réglementation sur le montant des
inscriptions et des cotisations.
LA DISTRIBUTION
DU PASS CONTRACEPTION DE
LA PRÉSIDENTE DE LA RÉGION
POITOU-CHARENTES
Le SNIES est favorable à cette
mesure du point de vue sanitaire mais
il comprend les réticences et positions
des personnels de direction, sur le plan
légal, et les responsabilités énormes qui
reposent toujours sur les mêmes per-
sonnes, en l’absence d’une politique
de santé et de prévention contraceptive
digne du XXIe siècle, où encore bien trop
de jeunes filles mineures ont recours à
l’avortement ou, pire, ne l’envisagent que
comme seule méthode de contraception.
Notre entretien, qui a duré presque
deux heures, s’est déroulé dans une
ambiance positive et constructive avec
une volonté égale de travail d’équipe
et de reconnaissance mutuelle des
fonctions et spécificités des uns et des
autres.