L’édito de Philippe Dupont, ONEMA
La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a
été publiée au Journal officiel le 9 août 2016. Ainsi, dans à peine 3 mois,
l’Agence Française pour la Biodiversité sera effectivement en place. Annoncée
depuis longtemps, au-delà des aspects purement organisationnels, cette
création est la preuve concrète que la biodiversité devient un sujet à prendre
à bras le corps au sein de toutes nos politiques. Diversité biologique, bon état
écologique des milieux, trames vertes et bleues, espaces protégés, lutte
contre les espèces exotiques envahissantes, sauvegarde des espèces en
danger, services écosystémiques, continuité eau-terre-mer, lutte contre les
causes de l’érosion de la biodiversité liées par exemple aux contaminants,
liens biodiversité-santé, nature en ville, agroécologie et biodiversité des sols, ingénierie écologique et
solutions basées sur la nature, éviter-réduire-compenser
Autant de sujets qui ne nous sont pas étrangers à l’ASTEE, loin de là.
Nos travaux et réflexions sur la gestion du milieu urbain mais aussi son impact et son intégration dans
les territoires, sur l’ingénierie écologique, sur les aires d’alimentation des captages et la protection de
la ressource, sur l’économie circulaire…contribuent tous déjà à cet objectif général de « mieux faire
avec la nature » et non de lutter contre, pour assurer des usages durables et préserver nos ressources
naturelles.
Il faut poursuivre dans ce sens mais aussi sans cesse se interroger sur le plan scientifique et
technique, pour s’assurer de contribuer le plus efficacement possible à cette nouvelle approche plus
intégratrice qui ne compartimente plus les choses bien au contraire. Le monde de la nature est
complexe mais nous devons tenter de faire au mieux, malgré des lacunes de connaissances qui sont
parfois encore bien grandes.
Qu’est-ce-que cela signifie pour l’ASTEE ? Surtout ne pas faire l’erreur de prétendre subitement
embrasser tout ce domaine de la biodiversité ! Nous avons des compétences pointues dans les
domaines de l’eau, des services urbains dont les déchets et des milieux aquatiques. Il faut les
maintenir et les amplifier. Mais il faut aussi sans doute prendre du temps pour voir de quelle manière
nos différents groupes de travail, nos sections territoriales peuvent s’emparer plus encore des enjeux
liés à cette nouvelle dimension politique qui nous concernent tous.
Le positionnement de l’ASTEE à l’interface entre la science et la gestion est également tout
particulièrement intéressant, tant on insiste aujourd’hui sur le rôle essentiel des acteurs territoriaux
publics ou privés et des citoyens pour avancer : la préservation de la biodiversité se concrétise bien
évidemment sur le terrain !
La dynamique enclenchée par la loi est aussi l’occasion d’élargir notre regard sur des partenaires
potentiels, jusque-là peut-être un peu inconnus ou ignorés, à savoir ceux du « monde de la nature » :
parcs nationaux, parcs naturels régionaux, parcs naturels marins, réserves naturelles…Les
gestionnaires de ces espaces ont des connaissances et des savoirs faires, des méthodes de travail qui
peuvent nous intéresser.
N’hésitons donc pas à ouvrir les portes de l’ASTEE, déjà pour mieux connaitre et mieux appréhender
ce monde la biodiversité, voir ce qu’il peut nous apporter, pour tracer ensuite d’éventuelles nouvelles
pistes d’action au bénéfice de cette vraie ambition.
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