Dès  la  mort  de  Lénine  en  1924,  commence  une  guerre  de  succession 
impitoyable entre les principaux dirigeants du parti communiste. Après avoir éliminé 
ses principaux rivaux  politiques  dont  Trotski, Staline  prend le pouvoir  en  URSS 
(Union des Républiques Socialistes Soviétiques) en 1927. Il met rapidement en place 
un régime totalitaire. Mais sur quoi repose le régime totalitaire soviétique ? 
 Tout  d’abord,  le  régime  de  Staline  est  une  dictature.  En  devenant  le 
secrétaire  général du  parti  communiste,  il  concentre tous  les pouvoirs  entre ses 
mains. Il devient le guide de l’URSS. L’opposition politique est inexistante : seul le 
parti communiste est autorisé. La propagande est utilisée pour glorifier le régime 
politique et le personnage de Staline (ex : parades sportives et militaires organisées 
sur  la  place  rouge  à  Moscou).  Elle  s’accompagne  aussi  du  « culte  de  la 
personnalité » qui vise à  adorer  et aduler Staline :  tous  les  moyens  d’expression 
(affiches, portraits, statues …) sont utilisés pour montrer Staline comme le "petit 
père des peuples", un guide (le Vodj) qui rend son peuple heureux. Les médias sont 
contrôlés : la presse écrite  (Pravda)  et la  radio sont censurés. Ils ne doivent pas 
communiquer  d’information  à  propos  des  famines  qui  ravagent  le  pays  ou  les 
chiffres très insuffisants des productions agricole et industrielle. Staline utilise des 
photographies truquées  pour  effacer  de  l’histoire  ses  adversaires  politiques  et  se 
montrer comme de successeur légitime de Lénine. Il commande aussi au cinéaste 
Eisenstein des films de propagande (ex : La ligne générale montre les bienfaits de la 
collectivisation). 
Puis,  Staline  décide  de  contrôler  l’économie.  Au  niveau  agricole,  il 
décide de  collectiviser les terres, par la  force s’il le  faut, pour les  transformer en 
kolkhozes. Ainsi toutes les terres, le bétail et les outils agricoles appartiennent à des 
coopératives.  Tout  est  mis  en  commun.  De  cette  façon,  les  paysans  doivent 
travailler  pour  l’Etat  et  sont  mieux  surveillés.  Au  niveau  industriel,  il  décide  de 
nationaliser les entreprises privées. Des plans quinquennaux fixent les objectifs de 
production à atteindre dans les cinq années à venir. Pour motiver les ouvriers et 
arriver  à  ses  fins,  il  utilise  la  propagande (ex : le stakhanovisme). Grâce à  ces 
réformes, Staline modernise son pays puisque l’URSS devient à la  fin des années 
1930 la 3ème puissance industrielle mondiale. 
 Enfin,  Staline  fait  encadrer  les  enfants  à  l’école  et  dans  les  jeunesses 
communistes, puis les adultes en les obligeant à adhérer au syndicat unique. Il incite 
à la délation et utilise la terreur. Au niveau politique, il organise entre 1936 et 1938 
les « procès de Moscou »  qui servent à les purger le parti communiste : ces procès 
truqués  servent  à  éliminer  tous  ses  adversaires.  La  police  politique  (NKVD) 
surveille  aussi  très  étroitement  la  population  et  tout  manquement  amène  à  des 
répressions  terribles. Tous les  opposants politiques  et autres  comme  les koulaks 
(paysans riches qui refusent la collectivisation des terres forcée) sont exilés, arrêtés 
et déportés dans des camps de travaux forcés (les goulags), notamment en Sibérie, 
ou exécutés. 
 
 Jusqu’en 1953,  l’URSS est  un régime  totalitaire  dans lequel  Staline  exerce 
seul  le  pouvoir  politique,  contrôle  l’économie  et  encadre  la  population  par  la 
propagande et la terreur. 
 
 
 
Arrivé au pouvoir légalement en 1933 grâce à la crise économique, Adolf Hitler 
met rapidement  en place  un  régime totalitaire  en  Allemagne.  Mais sur  quoi repose le 
régime totalitaire nazi ? 
 
Tout  d’abord,  le  nazisme  est  un  régime  dictatorial.  En  1932,  le  parti  nazi 
(NSDAP : Parti National Socialiste des Travailleurs Allemands) remporte les élections. 
Hitler est alors nommé Chancelier par le président Hindenburg le 30 janvier 1933. Suite à 
l'incendie volontaire du Reichstag, Hitler reçoit les pleins pouvoirs en mars 1933. Il se sert 
de prétexte pour interdire les partis  politiques (notamment le parti  communiste)  et les 
syndicats.  Ainsi seul le parti nazi  est autorisé.  Les  libertés sont aussi  supprimées.  Les 
livres qui ne sont pas conformes aux idées nazies sont interdits et brûlés lors d’autodafés. 
Hitler met fin à la République de Weimar et crée le IIIème Reich. 
Puis, le nazisme est un régime raciste et antisémite qui s’appuie sur des théories 
développées  par Hitler dans  son livre « Mein  Kampf » (Mon  Combat). Pour les  nazis, 
toutes  les  « races »  ne  se  valent  pas.  Ils  sont  convaincus  de  la  supériorité  de  la  race 
aryenne (homme blanc, blond aux yeux bleus). Aussi pour ne pas « salir la race allemande 
pure », les handicapés et les homosexuels sont enfermés dans des camps. Beaucoup sont 
torturés afin de les stériliser. Puis comme la race située en bas de l’échelle est celle des 
Juifs (coupables désignés de la crise par les nazis), ils mettent en place une politique de 
persécution visant à les humilier et à les chasser du territoire allemand. Ainsi en 1935, les 
lois de Nuremberg interdisent tout mariage entre Juifs et citoyens de « sang allemand ». 
Certains  métiers  leurs  sont  interdits  (administration,  enseignement,  médias…).  Leurs 
magasins  sont  boycottés.  Ils  doivent  aussi  payer  une  contribution  d’un  milliard  de 
Reichsmark. Pour finir, ils subissent des violences (ex : les pogroms lors de la « Nuit de 
Cristal », en novembre 1938), où des synagogues sont brûlées et des milliers de Juifs sont 
battus voire assassinés. 
Enfin, le nazisme est un régime totalitaire, guerrier et expansionniste. A la mort 
du président de la République Hindenburg, Hitler devient le Reichführer, le guide et le 
chef du IIIème Reich. Il contrôle alors la société et l’économie.  Le contrôle de la société 
allemande  passe  par  la  propagande  confiée  au  ministère  de  la  "Propagande  et  de 
l'Education du Peuple", Goebbels. Il met en place un véritable culte de la personnalité 
d’Hitler en glorifiant le personnage. Il contrôle la presse, la radio l’école, et la rue avec 
des messages diffusés dans des affiches ou par haut-parleurs. La propagande nazie sert 
aussi à la mise en place du culte de la personnalité d’Hitler. De gigantesques cérémonies 
sont  organisées  dans  le  but  d’impressionner  la  foule.  Parallèlement,  des  organisations 
d'Etat  renforcent  le  contrôle  en  encadrant  la  société :  les  Jeunesses  Hitlériennes 
(obligatoires pour tous les jeunes en 1936) endoctrinent les enfants et leur apprennent à 
devenir  de  bons  soldats  obéissants ;  le  Front  du  Travail  (syndicat  nazi)  encadre  les 
ouvriers même dans leurs loisirs. L’Etat nazi contrôle aussi la population par la terreur. Il 
s'appuie sur la  répression qui repose sur la police d’Etat (la  Gestapo) et les SS (troupes 
d’élite)  qui  forcent  la  population  à  adhérer  à  l’idéologie  nazie.  Tous  les  opposants 
politiques  sont  assassinés  ou  arrêtés  puis  envoyés  dans  les  premiers  camps  de 
concentration  ouverts  dès  1933  (ex :  Dachau).  Le  contrôle  de  l’économie  lui  permet 
d’orienter l’Allemagne  vers la  guerre dès 1936.  En augmentant  fortement  la production 
d’armes, Hitler relance l’industrie et réduit le chômage. Il rejette le traité de Versailles et 
remilitarise  la Rhénanie.  Il justifie  sa  politique offensive  vers  l’Europe  de  l’est  par  la 
conquête  de  « l’espace  vital  »,  indispensable  à  la  subsistance  du  peuple  allemand.  En 
1936,  Hitler  remilitarise  la  Rhénanie  puis  à  partir  de  1938,  il  s’appuie  sur  l’armée  de 
terre (la  Wehrmacht)  et  l’aviation  militaire (la  Luftwaffe)  pour  annexer  l’Autriche,  les 
Sudètes et la Bohême-Moravie. Les démocraties occidentales (Royaume-Uni et France), 
préoccupées  par  la  crise  économique  et  traumatisées  par  la  « der  des  ders », 
n’interviennent par par crainte d’une nouvelle guerre.  
 
En suivant  son  slogan  « ein Volk, ein Reich, ein Führer »  (un peuple, un 
empire,  un  chef  »),    Hitler  met  en  place  un  régime  totalitaire  basé  sur  une  doctrine 
antidémocratique, raciste, guerrière et expansionniste.