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LA CO-RECHERCHE, UNE ANALYSE
COOPERATIVE EN EDUCATION
Chantal JOLLIVET-BLANCHARD & Eric BLANCHARD
Docteurs en Sciences de l’Education
Membres du laboratoire CIVIIC axe 2 – ROUEN
L’expérience d’analyse coopérative dont il est question dans cet article, engage deux cher-
cheurs à confronter, à partir d’un même objet de recherche, les procédures distinctes qu’ils
mettent en œuvre afin d’élaborer conjointement les résultats de leurs interprétations. La réci-
procité des réflexions repose alors sur une responsabilité collégiale qui valorise la prise en
compte de la différence. C’est l’étude des maillages relevés entre les deux angles de vue des
chercheurs qui enrichit la compréhension de l’objet de recherche en même temps qu’elle des-
sine pour chacun d’eux un nouvel itinéraire de réflexion.
Mots-clés : co-recherche, réciprocité, intersubjectivité, responsabilité collégiale,
méthodes d’analyse coopérative, confrontations, complémentarité, maillages.
INTRODUCTION
L
a question qui se pose ici est de définir les termes de la coopération qui engage deux
ou plusieurs chercheurs dans une même recherche. Si l’on utilise fréquemment le
terme « d’équipe de chercheurs » dans le domaine des sciences humaines, la notion en
elle-même demeure relativement imprécise quant à son mode opératoire et à ses effets sur
les personnes en interaction.
L’idée d’équipe qui est la plus répandue trouve son ancrage dans le partage des tâches
et la répartition des rôles qui engendrent une « gestion » du projet commun. Cela signifie
que ce projet commun doive être fractionné en diverses activités qui seront chacune prises
en charge par des membres différents de l’équipe. Cette approche parcellaire de l’équipe
prévoit des interactions en amont et en aval de la réalisation individuelle des tâches, mais
chacune de ces tâches demeure le fruit d’un travail et d’une réflexion personnels. Il est bien
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