veulent être entraîne de nouveau une angoisse intense quant à la cohésion interne ; paradoxalement, cette
recherche de l’idéal du moi entraîne fréquemment une atteinte à l’estime de soi.»2
De plus, face aux difficultés qu’il éprouve à préciser son sentiment d’identité, l’adolescent est particulière-
ment préoccupé par l’avis de ses pairs.
Nous sentons ici, en tant que future enseignante, l’importance de la valorisation des élèves dans l’appren-
tissage.
Nous avons pu remarquer que ce fait se vérifiait chez beaucoup d’étudiants. Nous prendrons comme exem-
ples les classes de l’Institut Technique Chomé-Wyns de la Communauté française. Si nous devions qualifier
les sentiments de chacun des élèves, nous donnerions un seul mot : le désarroi. Lorsque nous écoutions tous
ces jeunes, nous avions l’impression qu’ils ne savaient pas quelle était leur place, leur rôle dans la société.
La plupart se disaient incapables. Pour la majorité, être à Chomé-Wyns était la preuve d’un manque d’intel-
ligence. Nous pouvons souligner un point commun à tous ces étudiants : le manque de confiance en soi.
Pourtant, nous affirmons, malgré le peu d’expérience dont nous jouissons, que pour motiver les élèves, il
faut les valoriser, leur dire qu’ils peuvent faire ce qui est demandé. Mais il faut aussi les féliciter lorsque le
travail est bien fait. Ces propos tenus par Cathy Legros ont donc rencontré notre expérience sur le terrain:
« Nous devons aider chaque adolescent à se construire une image positive de lui-même avant toute autre
ambition [...] Seule cette intériorité heureuse peut donner la force,l’énergie pour réaliser ses désirs.Toute
prévention «primaire» passe par des objectifs prioritaires: le développement du sentiment de confiance
en soi, d’estime et de respect, la prise de conscience de ses potentialités, la reconnaissance positive de
sa personnalité par l’entourage, la capacité de s’exprimer et de communiquer .»
II. L’IMPORTANCE DE L’HUMOUR EN ÉDUCATION MORALE
L’humour en éducation
Nous avons choisi le clown et l’humour en pensant qu’ils étaient des moyens adéquats pour un meilleur
apprentissage. Pour expliquer l’importance de ces deux «moyens didactiques », nous nous sommes référée
au livre de Avner Ziv, L’humour en éducation. Approche psychologique 3. Nous avons choisi cet auteur car
ses arguments venaient confirmer ce que nous voulions prouver : l’humour facilite l’apprentissage.
Tout d’abord, les élèves accordent beaucoup d’importance au fait que leur professeur ait le sens de l’hu-
mour. Le professeur apparaît aux yeux des élèves comme une personne plus humaine, moins stricte et qui
se rapproche d’eux.La distance que les élèves créent entre le professeur et eux diminue.Grâce à l’humour,
l’ambiance de la classe s’améliore, ce qui entraîne une meilleure communication entre les différents
acteurs. Nous pouvons ainsi observer une diminution de l’agressivité des élèves vis-à-vis du professeur.
Mais comme nous l’avons expliqué précédemment, beaucoup de professeurs hésitent à utiliser l’humour
car il craignent une diminution de leur autorité.
« Dès l’instant où la relation de l’élève et du maître ne repose plus sur la contrainte, mais sur la confiance
en un savoir qui ne demande qu’à être partagé et sur la volonté de faire passer ce savoir par les chemins
appropriés au monde ludique de l’enfant, place est faite au sourire et plus particulièrement à l’humour» 4
L’humour, permettant de répondre à des situations difficiles, est fondé sur une astuce psychologique car
celui qui le pratique a une conscience aiguë des mécanismes de la communication humaine et témoigne
d’une certaine capacité d’observation et de compréhension. Par exemple, si nous nous trouvons face à une
classe qui retient les messages publicitaires, nous pouvons adapter le message dispensé à la formule publi-
citaire. En raccrochant la matière aux référents des élèves, on fixe dans leur mémoire les règles les plus
difficiles.
L’auteur donne de nombreux exemples d’exploitation didactique de l’humour dans l’apprentissage des
savoirs.Nous vous en recommandons la lecture.Mais notre sujet étant centré sur l’humour dans la construc-
tion de l’identité et de la relation à autrui, nous avons retenu une approche intéressante, « la clownalyse».
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