Rapport de la Quatrième table ronde ministérielle de haut niveau concernant le
Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et
l’agriculture :
« Le Traité international, le Changement climatique et la Sécurité alimentaire »
Siège de l’ONU, New York
24 Septembre 2014
Introduction
La quatrième table ronde ministérielle de haut niveau s’est tenue à l’occasion de la 69e session
de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Ces objectifs principaux étaient :
Faciliter les discussions sur la façon dont les avantages monétaires et non monétaires
découlant de l’utilisation du matériel génétique végétal dans le cadre du Traité
international peuvent soutenir l’innovation agricole pour la sélection des cultures
adaptées au climat ;
Discuter comment faire face aux effets du changement climatique sur les cultures
vivrières grâce aux systèmes du Traité et leur ultérieur développement ;
Mettre en évidence la valeur du Fonds de partage des avantages du Traité et de ses
projets visant à l’adaptation des cultures vivrières au climat.
La table ronde a été organisée par S. E. le Dr. Fuad Bin Jafaar Al Sajwani, Ministre de
l’Agriculture et des ches du Sultanat d’Oman, et co-organisée par S. E. le Ministre Tine
Sundtoft, Ministre du Climat et de l’Environnement de la Norvège (représenté par le Ministre
délégué Jens Frolich Holte), et par S. E. le Ministre Andrä Rupprechter, Ministre de
l’Agriculture, des Forêts, de l’Environnement et de la Gestion des eaux de l’Autiche. La liste
des participants est jointe en Annexe 1, le programme de la table ronde est joint en Annexe 2,
et le Communiqué de New York est joint en annexe 3.
Ouverture de la Session
S. E. le Ministre Al Sajwani a souhaité la bienvenue aux participants et a souligné comment le
changement climatique affecte l’agriculture et la production alimentaire de plusieurs façons
complexes. L’importance de la diversité des cultures pour relever les défis imposés par le
changement climatique est universellement reconnue. L’introduction de la diversité génétique
dans les systèmes agricoles favorise la résilience et représente la base pour la sélection des
cultures adaptées au climat.
Il a évoqué le projet de communiqué qui a été distribué au début de la réunion, et a demandé
aux participants de le lire et de proposer toute variation qu’ils souhaiteraient voir prise en
considération.
Le Directeur Général de l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Dr.
Graziano da Silva a félicité le Traité international pour les progrès réalisés depuis la deuxième
table ronde de haut niveau, au Sommet de Rio+20. Il a souligné que des résultats importants
et concrets ont déjà été obtenus grâce aux projets financés par le Fonds de partage des
avantages du Traité. Dans une déclaration reprise par plusieurs autres orateurs, il a exprimé le
soutien pour la mise en valeur du Système Multilatéral d’accès et de partage des avantages
(MLS), à la fois en termes de couverture des cultures, ainsi que par rapport à l’augmentation
des avantages monétaires générés par le système. « Je tiens à féliciter le Traité sur ces progrès
rapides », a déclaré le Directeur Général da Silva, « et je vous demande d’étayer ce processus
d’amélioration du Traité en tenant compte à la fois de l’expansion de la couverture végétale
et de la consolidation supplémentaire des paiements fondés sur l’utilisation versés au Fonds
de partage des avantages du Système».
Le Directeur Général s’est félicité, en particulier, des importantes contributions financières
versées par l’Australie, l’Union Européenne, l’Indonésie, l’Irlande, l’Italie, la Norvège et
l’Espagne. Ces contributions seront cruciales, notamment jusqu’à ce que le paiement fondé
sur l’utilisation soit adopté, sur la base des décisions prises par l’Organe directeur. Les
contributions volontaires des pays seront nécessaires à court terme pour le prochain cycle de
partage des avantages et pour l’amélioration réussie du Système, en attendant que les
paiements fondés sur l’utilisation durable et prévisible puissent commencer à moyen terme. Il
est indispensable que le financement en cours et durable soit acheminé à travers le Fonds de
partage des avantages et qu’il soit soutenu pour atteindre son objectif de 116 millions de
dollars (USD).
Le Secrétaire de l’Organe directeur du Traité international, le Dr. Shakeel Bhatti a déclaré que
le Système Multilatéral (MLS) novateur, développé par le Traité international a été utilisé
comme modèle pour d’autres systèmes d’accès et de partage des avantages, y compris le
Protocole de Nagoya de la Convention sur la Diversité biologique, ainsi que pour l’échange
des matières virales dans le cadre de l’Organisation mondiale de la santé. Il a également
remercié tous les gouvernements qui ont soutenu le Fonds de partage des avantages, et a cité
en particulier, le Gouvernement de l’Italie qui a récemment versé 630.000 dollars au Fonds de
partage des avantages, et qui seront investis dans le quatrième Appel à propositions de projets.
Il a aussi remercié Mme Sharon Brennan-Haylock, Directeur du Bureau de liaison de la FAO
à New York pour les grands efforts déployés afin de rendre la présente réunion possible.
D’autres intervenants ont souligné qu’actuellement le Système Multilatéral (MLS) comprend
environ 1.6 millions d’échantillons et entre 400 et 600 échantillons sont échangés chaque jour
selon les termes de l’Accord type de transfert de matériel. Cela représente un niveau d’activité
très élevé, et le Traité international est de loin le mécanisme le plus important au niveau
mondial pour l’échange de matériel génétique.
Octobre 2014 sera le mois de l’entrée en vigueur du Protocole de Nagoya, inaugurant une
nouvelle ère de collaboration entre la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) et le
Traité international, comme l’a souligné le Dr. Braulio Dias, Secrétaire exécutif de la CDB
dans son message vidéo. Le Dr. Dias a mis en évidence la coopération étroite entre la CDB et
le Traité international, que lui même et le Dr Bhatti ont renforcé depuis leur lancement de
l’initiative conjointe de la CDB et du Traité à la deuxième table ronde de haut niveau sur le
Traité international en 2011.
En plus de l’échange du matériel génétique et du partage des avantages, le Traité international
a été un leader sur toute une série de questions importantes, y compris la reconnaissance des
droits des agriculteurs dans de nombreux pays, la mise en place du Fonds fiduciaire mondial
pour la diversité des cultures pour soutenir la conservation ex situ, la création du Centre
international de dépôt de Svalbard et la construction de son Système Mondial d’Information
concernant les ressources phytogénétiques.
L’ONU a désigné 2014 comme l’Année internationale de l’Agriculture familiale, et le Traité
international est très pertinent à ce thème. Moins d’espècesgétales nourrissent le monde par
rapport à il y a 50 ans, et il y a moins de diversité dans les cultures qui sont cultivées
maintenant. La perte de la diversité des cultures menace la productivité agricole, la sécurité
alimentaire et la capacité à s’adapter au rythme du changement environnemental.
L’importance, à la fois de la faible émission et des stratégies agricoles d’adaptation a été
soulignée, et il a été noté que l’agriculture de montagne est particulièrement sensible au
changement climatique.
L’urgence de la situation a été mise en évidence : le changement climatique impose de
nombreux défis d’une ampleur alarmante. Il est impératif que l’agriculture s’adapte
rapidement au changement environnemental et le Traité international sera indispensable pour
relever ces défis avec succès et le dynamisme soutenu du Traité international et de ses
discussions politiques de haut niveau sera la clé pour relever ces défis avec succès. S. E.
Andrä Rupprechter s’est proposé d’accueillir la prochaine réunion à Vienne et l’offre
généreuse a été généreusement accueillie par les participants.
Première session : Conservation et gestion de la diversité des cultures pour faire face au
changement climatique
La biodiversité agricole est vitale pour les communautés rurales les plus pauvres, et son
importance ne fera qu’augmenter à l’avenir. Le Traité international est le plus puissant
instrument que nous avons pour conserver et échanger les ressources phytogénétiques pour
l’alimentation et l’agriculture. Il est la clé pour la reconnaissance des droits des agriculteurs
par les gouvernements, et le Fonds de partage des avantages du Traité fournit un soutien
inestimable aux initiatives qui récompensent les agriculteurs et les communautés rurales pour
leur rôle dans la conservation et la gestion de la richesse du monde en diversité génétique.
L’agriculture est considérablement remise en cause par le changement climatique, et des
politiques proactives ainsi que des actions sont requises. L’un des intervenants a souligné la
nécessité de prévenir plutôt que de guérir. Certaines estimations prévoient qu’à moins que de
telles mesures ne soient prises de toute urgence, la production alimentaire mondiale va
diminuer de 2% par décennie d’ici à la fin du siècle. La diversité des cultures est déjà un
modificateur des règles du jeu et a le potentiel de l’être encore plus à l’avenir.
Deuxième session : Partage des avantages et transfert des technologies
La création d’une plateforme pour le codéveloppement et le transfert de technologie a été bien
accueillie, comme préconisé dans le Plan d’action de Rio en six points, adopté lors de la
deuxième table ronde de haut niveau au Brésil en 2012. Un appel a été lancé pour qu’un
soutien supplémentaire soit fourni afin de permettre à la plateforme de devenir pleinement
efficace et opérationnelle.
L’interdépendance entre les pays a été mentionnée non seulement à l’égard de la diversité
génétique, mais aussi à l’égard des technologies nécessaires à sa totale conservation et
exploitation. Dans cet esprit, plusieurs intervenants ont souligné l’importance cruciale de la
relation entre les centres GCRAI (Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale)
et le Traité internationale.
Le besoin de nouvelles variétés de cultures pour répondre aux défis posés par le changement
climatique a été mis en évidence. Les Systèmes d’information avancés pour les méthodes
modernes de sélection sont nécessaires, et le Système Mondial d’Information sur les
ressources phytogénétiques, actuellement en cours d’élaboration par le Traité international et
ses partenaires sera un outil essentiel pour le développement de ces systèmes. Cela comprend
l’application intégrée de la génomique et les autres informations sur les ressources
phytogénétiques, que le Traité international traite avec le Fonds fiduciaire mondial pour la
diversité des cultures et d’autres partenaires à travers un référentiel intégré de données de
génomique et d’autres ressources phytogénétiques nommé DivSeek. L’un des intervenants a
en outre mis en évidence le potentiel de la nanotechnologie pour améliorer le rendement et
l’efficacité de la sélection.
Troisième session : apporter les semences aux agriculteurs
Les semences sont le point de départ de l’agriculture et le Traité international est
indispensable pour aider à assurer l’approvisionnement continu en semences des meilleures
variétés et des plus appropriées. La mention a été faite à la nécessité de pulvériser les
pommes de terre au Royaume Uni avec des fongicides jusqu’à 20 fois en une saison contre le
mildiou. Les travaux récents de sélection ont abouti à des variétés résistantes aux maladies,
cela va considérablement réduire le nombre de pulvérisations nécessaires. L’effet de la
sélection végétale sur la production de variétés de cultures résilientes au climat, par exemple
les variétés de blé résistantes à la sécheresse en Australie, a également été mentionné.
L’importance de l’accès à la diversité phytogénétique est reconnue par l’Union internationale
pour la protection des obtentions végétales (UPOV) comme étant vitale pour l’amélioration
des plantes, d’autre part, la sélection et la conservation sont considérées comme totalement
interdépendantes. L’UPOV perçoit son rôle dans la promotion de l’innovation comme étant
tout à fait complémentaire à celui du Traité international. La Fédération internationale des
semences a également exprimé son solide soutien au Traité et le souhait que certainement
davantage peut être accompli pour l’industrie dans le cadre du Traité, comme améliorer
davantage sa couverture végétale et garantir de plus grands avantages pour les communautés
rurales dans les pays en développement.
Séance de Clôture
Suite à une brève discussion entre les participants et la Table ronde de haut niveau, le
Président de la sixième session de l’Organe directeur du Traité international, Mr. Matthew
Worrell, a résumé la substance principale et les résultats de la réunion.
Enfin, S. E. le Ministre Fuad bin Jafaar Al Sajwani a évoqué le projet de communiqué et a
déclaré que le communiqué de New York sera affiché sur le site web du Traité pendant 2-3
semaines pour commentaires (voir Annexe 3). Il a remercié ses collègues du Groupe de travail
de haut niveau du Fonds de partage des avantages, ainsi que ses co-hôtes, S. E. Andrä
Rupprechter, Ministre de l’Agriculture, des Forêts, de l’Environnement et de la Gestion des
eaux de l’Autiche, et S. E. Tine Sundtoft, Ministre du Climat et de l’Environnement de la
Norvège pour avoir soutenu l’organisation de cet évènement. Il rendra compte sur les résultats
de la table ronde de haut niveau à la sixième session de l’Organe directeur en 2015. Avec cela,
il a officiellement déclaré la clôture de la réunion.
Liste des Annexes.
Annexe 1 : Liste des participants
Annexe 2 : Programme
Annexe 3 : Projet de communiqué de New York
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