LA LETTRE ÉCONOMIQUE DE BOIS-COLOMBES N°10 — ÉTÉ 2015 03
02 LA LETTRE ÉCONOMIQUE DE BOIS-COLOMBES N°10 — ÉTÉ 2015
Dossier : Les Tiers-Lieux : nouvelle organisation du travail !
Laurence Lubrano,
Gérante agence de communication Karalys
et présidente du Club Bois-Colombes Entreprises
«Un tiers-lieu peut être envisagé également comme une maison de l’entrepreneur. C’est-
à-dire un lieu où il y a des bureaux à partager pour des TPE, des indépendants, mais
également un lieu où les divers entrepreneurs de la commune se retrouvent pour échan-
ger, pour partager des problématiques. C’est un point de convergence. Les associations
de commerçants ou les clubs d’entrepreneurs peuvent y proposer des animations, des
événements auxquels sont conviés toute entreprise des alentours, même n’ayant pas
de bureau dans ce tiers-lieu. La maison de l’entrepreneur devient alors un lieu convivial
et vivant. Chaque entrepreneur peut s’approprier le lieu d’une certaine manière. Et ainsi
il peut développer son réseau, tisser des liens, nouer des partenariats ou pourquoi pas
trouver des clients !»
Jérome Renaud, fondateur de meilleursformateurs.com
La lettre : Pourquoi avoir choisi un tiers-lieu pour votre activité ?
Jérome Renaud : «J’ai choisi un tiers-lieu pour des raisons économiques, en effet, les ta-
rifs de location des bureaux sont abordables, mais surtout je ne voulais pas travailler
seul. Le tiers-lieu permet de rompre l’isolement. Par ailleurs, j’avais l’envie d’échanger
et de partager mon projet avec d’autres entrepreneurs.»
LL : Quels sont les avantages et les inconvénients à travailler en espace partagé ?
JR : «Je n’y trouve que des avantages pour collaborer, communiquer et voir du monde,
partager des idées et voir des nouveaux projets.»
LL : Pourquoi avoir choisi Casaco ?
JR : «Pour son accueil, la disponibilité, la proximité (mais pas trop) entre chefs d’entreprise
et les valeurs défendues du travail collaboratif.»
LL : Combien de fois par semaine, venez-vous dans ces lieux ? JR : «Quasi tous les jours.»
LL : Réussissez-vous à créer du business entre membres de la tribu ?
JR : «Pour le moment, nous créons de la collaboration et de l’échange de savoir-faire,
c’est déjà beaucoup, mais nous ne faisons pas encore de business.»
Alexandre Guy, cofondateur de Sinok
La lettre : Pourquoi avoir choisi un tiers-lieu pour votre activité ?
Alexandre Guy : «D'abord, je ne voulais pas d'un bureau isolé. J'ai besoin d'échanger, de
parler (trop) et voir des gens. Ensuite, parce que je voulais un lieu qui me permettent de
faire "des choses", même si à ce moment je ne savais pas quoi exactement, mais au
moins c’était un espace qui ouvrait mon champs des possibles. Enfin, faisant partie
d'une coopérative, j'ai "l'habitude" de partager déjà pas mal de choses, donc pourquoi
pas un lieu...»
LL : Quels sont les avantages et les inconvénients à travailler en espace partagé ?
AG : «Je ne vois pas d’inconvénient. Quant aux avantages, ils sont très nombreux : créa-
tivité, échanges, stimulation, loisirs, curiosité…»
LL : Pourquoi avoir choisi Casaco ?
AG : «D'abord, je me suis intéressé au lieu parce qu’il se situe près de chez moi. Ensuite,
en raison du projet dans sa globalité qui m’a séduit (mélange des profils, organisation
participative, ouverture d'esprit et possibilité de faire des choses), mais aussi pour le
dynamisme des équipes que j'ai rencontrées.»
LL : Combien de fois par semaine, venez-vous dans ces lieux ?
AG : «Tous les jours.»
LL : Réussissez-vous à créer du business entre membres de la tribu ?
AG : «Oui, ça fonctionne plutôt bien.»
LL : Autres pensées ?
AG : «J'ai l'impression, mais il faudrait se poser pour évaluer la réalité de mes propos,
que nous sommes plus efficaces dans notre travail. L’enthousiasme aidant, ce n'est
peut être qu'une impression…»
Ils en parlent…
Fab Lab
Un fab lab (contraction de l'anglais fabrication laboratory, « labora-
toire de fabrication ») est un lieu ouvert au public où il est mis à dis-
position toutes sortes d'outils, notamment des machines-outils
pilotées par ordinateur, pour la conception et la réalisation d'objets.
La caractéristique principale des fab lab est leur « ouverture ». Ils
s'adressent aux entrepreneurs, aux designers, aux artistes, aux bri-
coleurs, aux étudiants ou programmeurs en tout genre, qui veulent
passer plus rapidement de la phase de concept à la phase de pro-
totypage, de la phase de prototypage à la phase de mise au point,
de la phase de mise au point à celle de déploiement, etc. Ils regrou-
pent des populations, des tranches d'âge et des métiers différents.
Ils constituent aussi un espace de rencontre et de création collabo-
rative qui permet, entre autres, de fabriquer des objets uniques : ob-
jets décoratifs, objets de remplacement, prothèses, orthèses,
outils…
Coworking
Le coworking s’adresse aux salariés des entreprises, mais aussi aux TPE dont
les dirigeants travaillent souvent seuls chez eux. La solitude peut alors être un
véritable poids pour l’entrepreneur et qui face au prix élevé de l’immobilier et la
difficulté de signer un bail commercial qui l’engage sur plusieurs années, ne peut
se permettre de louer un bureau. Cet isolement peut être pesant au quotidien.
Les espaces de coworking offrent une solution adaptée et innovante, en permet-
tant de trouver une connexion internet de qualité, un espace de travail convivial
et stimulant, le tout pour un loyer avantageux par rapport au prix du marché im-
mobilier classique. Plus qu’un centre d’affaires, les espaces de coworking ap-
portent un « supplément d’âme » : des travailleurs qui n’appartiennent pas à la
même entreprise (des « coworkers » comme on les appelle) peuvent échanger,
s’entraider et discuter de projets autour d’une table ou d’un café. Les idées des
uns se concrétisent grâce aux expériences et aux compétences des autres. Sui-
vant les préceptes de l’économie collaborative, les coworkers créent ensemble
une nouvelle manière de travailler et génèrent des opportunités commerciales
inédites.
Un tiers-lieu pas comme les autres : WOMA
Woma est un espace qui allie coworking, espace de travail collaboratif orienté sur
la Fabrication numérique et sur le DIY* (Do it yourself : « Faites-le vous-même »)
ouvert à tous et un espace de comaking, atelier de fabrication et personnes res-
sources accompagnant la conception de vos projets. Il dispose d’imprimantes 3D
créées par un résident du WOMA. www.woma.fr/fr
Cette année, le Conseil départemental des Hauts-de-Seine s’est associé à La
Fonderie, agence publique numérique d'Île-de-France, pour la troisième édition
du « Cowotour 2015 » les 17 et 18 juin dernier : 10 parcours de 3 visites chacun
ont été proposés en Ile-de-France. Dans les Hauts-de-Seine, 3 Tiers-Lieux ont
été sélectionnés : Puzzle Coworking à Suresnes, Bureaux & Cie à Antony et Ca-
saco à Malakoff. Ce dernier est soutenu par le Département dans le cadre de
sa politique de développement de l’économie collaborative.
Qu’est-ce qu’un tiers-lieu ?
Les tiers--lieux se développent en France et dans le monde à grande vitesse. Ils reposent sur le principe de l’économie collaborative. L’économie collabo-
rative est une activité humaine qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d'organisation du travail. Elle s'appuie
sur une organisation plus horizontale que verticale, la mutualisation des biens, des espaces et des outils (l'usage plutôt que la possession), l'organisation
des citoyens en "réseau" ou en communautés’. Les tiers-lieux sont destinés à être des espaces physiques ou virtuels de rencontres entre personnes de
compétences variées qui n'ont pas forcément vocation à se croiser. Les tiers-lieux regroupent les espaces de coworking, les FabLab, les HackerSpaces,
les jardins partagés et autres habitats partagés ou entreprises ouvertes. Les tiers-lieux sont pensés et organisés dans un écosystème global ayant son
propre langage pour faire émerger des projets collectifs permettant de co-créer et conserver de la valeur sur les territoires.
Boutique éphémère
ou bureau temporaire
Le magasin éphémère, ou boutique éphémère (pop-up retail ou pop-
up store en anglais), est une approche du marketing basée sur l’ou-
verture de points de vente pour de courtes durées. Une boutique
éphémère est similaire à un point de vente classique, mais de ma-
nière temporaire. Le principe consiste à apparaître puis à disparaître
(pop-up) au bout de quelques jours, quelques semaines ou quelques
mois. Pour les bureaux, le principe reste le même ; l’espace est uti-
lisé à la carte en fonction des besoins de l’utilisateur : à la demi-
journée, à la journée, à la semaine…
Cliquez sur la photo ci-dessous pour découvrir en vidéo
un tier-lieu vue de l’intérieur.
Exemples de tiers-lieux