Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 Appareillage électrique d’interruption HT (partie 1) par Denis DUFOURNET Membre Senior de la Société des électriciens et des électroniciens (SEE) et de l’Institut américain des ingénieurs électriciens et électroniciens (IEEE) Chef de recherches Principes de coupure ALSTOM T & D (Transmission & Distribution) 1. Généralités................................................................................................. 2. 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 Classifications de l’appareillage.......................................................... Fonction........................................................................................................ Tension ......................................................................................................... Destination ................................................................................................... Installation.................................................................................................... Type de matériel .......................................................................................... Température de service............................................................................... Utilisation ..................................................................................................... Techniques de coupure ............................................................................... Caractérisation des appareils à courant alternatif à haute tension ......................................................................................... 3.1 Caractéristiques assignées ......................................................................... 3.2 Tension assignée ......................................................................................... 3.3 Niveau d’isolement assigné ....................................................................... 3.4 Fréquence assignée..................................................................................... 3.5 Courant assigné en service continu ........................................................... 3.6 Courant de courte durée admissible assigné............................................ 3.7 Pouvoir de coupure en court-circuit........................................................... 3.8 Tension de rétablissement .......................................................................... 3.9 Pouvoir de fermeture assigné..................................................................... 3.10 Séquence de manœuvres assignée et refermeture rapide ...................... 3.11 Caractéristiques assignées pour les défauts proches en ligne ................ 3.12 Durée de coupure assignée ........................................................................ 3.13 Pouvoir de fermeture et de coupure en discordance de phases ............. 3.14 Pouvoir de coupure et de fermeture de courants capacitifs .................... 3.15 Nombre de manœuvres mécaniques ........................................................ Pour en savoir plus ........................................................................................... D 4 690 - 3 — — — — — — — — — 3 3 4 5 5 5 5 6 6 3. — 7 — 7 — 8 — 8 — 8 — 8 — 9 — 9 — 11 — 14 — 14 — 15 — 15 — 15 — 15 — 17 Doc. D 4 698 L ’appareillage électrique est un élément essentiel qui permet d’obtenir la protection et une exploitation sûre et ininterrompue d’un réseau à haute tension. Son histoire est riche d’inventions diverses, de principes de coupure performants, de technologies très variées utilisant des milieux aussi différents pour l’isolement et la coupure que l’air à pression atmosphérique, l’huile, l’air comprimé, l’hexafluorure de soufre et le vide. Des points communs subsistent cependant pendant toute son évolution : — l’amorçage d’un arc entre deux contacts, comme principe de base pour la coupure d’un courant alternatif ; Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 D 4 690 − 1 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) ___________________________________________________________________________________ — l’utilisation de l’énergie d’arc, pour favoriser son refroidissement et obtenir l’interruption du courant ; — la recherche permanente de la réduction des énergies de manœuvre, afin de réaliser des appareils plus fiables et plus économiques ; — la réduction des surtensions, générées pendant leur fonctionnement, grâce à l’insertion de résistances de fermeture ou par la synchronisation des manœuvres par rapport à la tension. Il est intéressant de noter que la technique de coupure par autosoufflage, qui vient de s’imposer pour les disjoncteurs SF6 à haute tension, avait déjà été envisagée dès les années 1960. C’est grâce aux progrès importants réalisés dans le domaine de la modélisation d’arc et de la simulation des écoulements gazeux que l’énergie d’arc a pu être domestiquée et utilisée efficacement pour définir des chambres de coupure à hautes performances. Les moyens de simulation ont aussi permis d’augmenter la tension par élément de coupure, qui est passée de 145 à 420 kV en l’espace de 25 ans, sans que la tension atteinte constitue une limite technique. Dans cet article, on verra, dans la partie 1, les différentes classifications d’appareils à haute tension (HT) et leurs caractéristiques principales. On examinera, dans la partie 2, les principaux types de problèmes fondamentaux (coupure, diélectrique, échauffement, tenue des contacts) que le concepteur doit bien maîtriser pour définir un nouvel appareil. Les essais de type, qui sont effectués pour vérifier les performances d’un appareil, seront présentés dans le troisième fascicule ainsi que les autres essais indispensables pour garantir que les appareils produits ont bien les performances annoncées. Également, dans ce fascicule, on décrira la formidable évolution des disjoncteurs à haute tension, de la technique à air comprimé à celle, actuelle, qui utilise le SF6. L’évolution de l’appareillage à haute tension n’est pas terminée ; de nouvelles perspectives apparaissent avec l’introduction de l’électronique qui permet de surveiller en permanence l’état d’un appareil. De nouvelles cellules sous enveloppe métallique et de nouveaux disjoncteurs conventionnels intègrent les réducteurs de mesure électronique de courant et de tension qui viennent d’être développés. Cela permet d’envisager l’intégration de la surveillance d’état et de la commande électronique de l’appareillage dans un système totalement informatisé de contrôle-commande des postes à haute tension. On connaîtra à tout moment l’état de santé d’un appareil, ce qui facilitera l’exploitation du réseau, améliorera la politique de maintenance et augmentera encore la fiabilité et la disponibilité de l’appareillage. La diversité des études à mener (électrique, mécanique, électrostatique, magnétique, thermique, thermodynamique) donne beaucoup d’intérêt au travail de conception et de développement de l’appareillage électrique, intérêt que l’auteur aimerait faire partager aux lecteurs de cet article. L’article « Appareillage électrique d’interruption à courant alternatif à haute tension » fait l’objet de plusieurs fascicules : D 4 690 Partie 1 : Généralités. Classifications. Caractérisation. D 4 692 Partie 2 : Problèmes fondamentaux. Établissement et coupure des courants. D 4 694 Partie 3 : Présentation de l’appareillage. Essais de type et individuels. D 4 696 Annexes. Les sujets ne sont pas indépendants les uns des autres. Le lecteur devra assez souvent se reporter aux autres fascicules. L’article D 4 700 traite l’interruption des circuits alimentés en courant continu. D 4 690 − 2 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 ___________________________________________________________________________________ APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) 1. Généralités L’appareillage électrique d’interruption à haute tension concerne les réseaux alimentés soit en courant alternatif sous des tensions supérieures à 1 000 V, soit en courant continu sous des tensions supérieures à 1 500 V. ■ La parfaite maîtrise de l’énergie électrique exige de posséder tous les moyens nécessaires à la commande et au contrôle de la circulation du courant dans les circuits qui vont des centrales de production jusqu’aux consommateurs. Cette délicate mission incombe fondamentalement à l’appareillage électrique. Son rôle est d’assurer en priorité la protection automatique de ces circuits contre tous les incidents susceptibles d’en perturber le fonctionnement, mais aussi d’effectuer sur commande les différentes opérations qui permettent de modifier la configuration du réseau dans les conditions normales de service. — — — — — son installation ; le type de matériel ; la température de service ; son utilisation ; sa technique de coupure. 2.1 Fonction Le tableau 1 donne les symboles normalisés pour la représentation des appareils de connexion. (0) Tableau 1 – Symboles normalisés pour la représentation des appareils de connexion L’appareillage électrique permet d’adapter, à chaque instant, la structure du réseau aux besoins de ses utilisateurs, producteurs et consommateurs d’électricité, et de préserver, totalement ou partiellement, cette fonction en cas d’incident. C’est assez dire l’importance du rôle de l’appareillage électrique à haute tension pour la manœuvre et la protection du réseau. Il faut qu’il soit disponible à tout moment et puisse intervenir sans défaillance, au point de faire oublier qu’il existe. Symbole Désignation Sectionneur Sectionneur à deux directions avec position d’isolement médiane ■ Pour remplir ses fonctions avec fiabilité et disponibilité, il doit posséder de nombreuses aptitudes : — supporter des contraintes diélectriques dues à des ondes de chocs (dues à la foudre ou à la manœuvre d’appareils) ou à des tensions à fréquence industrielle ; — assurer le passage du courant permanent ou de court-circuit, sans échauffement excessif et sans dégradation des contacts ; — être capable de fonctionner dans des conditions atmosphériques défavorables : à haute ou à basse température, en altitude où la densité de l’air est plus faible, parfois sous forte pollution (pollution marine, vents de sables...) ; — supporter des séismes avec une accélération au sol égale à 0,2g ou 0,5g ; — et surtout, pour les disjoncteurs, être capable d’interrompre tous les courants inférieurs à son pouvoir de coupure (courants de charge et courants de court-circuit). Interrupteur Interrupteur-sectionneur Contacteur Fusible dont l’extrémité qui, après fusion, demeure sous tension est indiquée par un trait renforcé Interrupteur triphasé à ouverture automatique par l’un quelconque des fusibles à percuteur On exige de lui une fiabilité presque parfaite, des opérations de maintenance légères et en nombre limité dans la mesure où ces interventions sont à la fois coûteuses et gênantes pour l’exploitation. Depuis plus d’un siècle, de nombreuses solutions techniques ont été conçues par les ingénieurs pour développer des appareillages électriques toujours plus performants et plus fiables. Comme nous le verrons, des techniques de coupure se sont imposées dans les domaines de la moyenne et de la haute tension (respectivement HTA et HTB). Elles ont permis d’obtenir les performances requises avec un nombre réduit de composants, un encombrement réduit, mais aussi avec une fiabilité qui n’a jamais cessé d’augmenter malgré un accroissement des contraintes imposées par le réseau, en particulier une augmentation des courants de court-circuit. Disjoncteur Parafoudre 1 U 2 2. Classifications de l’appareillage L’appareillage peut être classé en plusieurs catégories selon : — sa fonction ; — sa tension ; — sa destination ; 2.1.1 Varistance (parasurtenseur à oxyde de zinc par exemple) : 1 symbole normalisé 2 symbole couramment utilisé. Sectionneurs Ce sont avant tout des organes de sécurité utilisés pour ouvrir ou fermer un circuit lorsqu’il n’est pas parcouru par un courant, et prévus pour isoler, par rapport au reste du réseau, un ensemble de circuits, un appareil, une machine, une section de ligne ou de câble, Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 D 4 690 − 3 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) ___________________________________________________________________________________ afin de permettre au personnel d’exploitation d’y accéder sans danger. En principe, les sectionneurs n’ont pas à interrompre de courants ; cependant, certains sectionneurs peuvent être amenés à couper des courants de transfert de barres (jusqu’à 1 600 A sous 10 à 300 V) et les sectionneurs de terre doivent être capables de couper les courants induits qui peuvent circuler dans les circuits hors tension par couplage capacitif et inductif avec les circuits adjacents sous tension (jusqu’à 160 A sous 20 kV). 2.1.2 Interrupteurs Les interrupteurs sont des appareils destinés à établir et à interrompre un circuit dans des conditions normales de charge. Certains interrupteurs sont prévus pour remplir également les fonctions de sectionneur. Leurs performances sont limitées car, s’ils sont capables d’éliminer les surcharges sur le réseau, ils ne peuvent en aucun cas interrompre un courant de court-circuit. 2.1.3 Ils possèdent une grande endurance électrique combinée avec une grande endurance mécanique. Ils sont généralement utilisés pour la commande de fours, de moteurs à haute tension ou d’équipements industriels divers qui nécessitent des manœuvres fréquentes. Ils ne peuvent jamais être utilisés comme sectionneurs et ne restent fermés que si leur bobine de commande est alimentée. Coupe-circuit à fusibles Les fusibles permettent d’interrompre automatiquement un circuit parcouru par une surintensité pendant un intervalle de temps donné. L’interruption du courant est obtenue par la fusion d’un conducteur métallique calibré. Ils sont surtout efficaces pour la protection contre les courts-circuits, vis-à-vis desquels ils agissent, le plus souvent, en limiteurs de la valeur crête du courant de défaut. Ils sont assez souvent générateurs de surtensions à la coupure et exigent malheureusement d’être remplacés après chaque fonctionnement. En régime triphasé, ils n’éliminent que les phases parcourues par un courant de défaut, ce qui peut présenter un danger pour le matériel et le personnel. Leur calibre doit être bien adapté pour éviter un fonctionnement intempestif en cas de surcharge momentanée. Pour pallier cet inconvénient potentiel, les fusibles peuvent être associés à des interrupteurs ou à des contacteurs avec lesquels ils constituent des combinés capables d’assurer la protection en cas de surcharges ou de court-circuits. Les combinés présentent, en outre, l’avantage d’interrompre en triphasé en cas de fusion d’un seul ou de deux fusibles. 2.1.5 Les disjoncteurs peuvent maintenant être équipés de matériels électroniques permettant à tout moment de connaître leur état (usure, pression de gaz pour la coupure...), ce qui permet à l’exploitant de programmer les opérations de maintenance et éventuellement de détecter, par des dérives de caractéristiques, et de prévenir un risque de défaillance. Ils peuvent aussi être équipés de dispositifs de synchronisation des ordres de fermeture et d’ouverture pour permettre de manœuvrer des lignes, des transformateurs, des réactances ou des condensateurs, sans provoquer de surtensions ou de courants d’appels susceptibles d’endommager les composants du réseau. Tous les types de relais et de systèmes de protection peuvent lui être associés pour assurer, dans les meilleures conditions, l’élimination des défauts qui surviennent dans les circuits qu’il protège. 2.1.6 Contacteurs Les contacteurs ont un rôle comparable à celui des interrupteurs, mais ils sont capables de fonctionner avec des cadences très élevées. 2.1.4 le réseau. À un disjoncteur est très généralement associée une « intelligence », système de protection et de relayage, détectant un défaut et élaborant des ordres au disjoncteur pour éliminer automatiquement le défaut ou pour remettre en service un circuit lorsque le défaut présente un caractère fugitif ou a été éliminé par un autre disjoncteur. Parafoudres Les parafoudres sont des dispositifs statiques chargés de limiter, en un point donné du réseau, l’amplitude des surtensions qui peuvent se produire. La limitation de surtension est faite en écoulant l’énergie à la terre. Ces surtensions peuvent être soit d’origine atmosphérique, c’està-dire externes, soit consécutives à des manœuvres de l’appareillage ou à des phénomènes de résonance, auquel cas elles sont dites internes. ■ Les appareils les plus simples sont les éclateurs qui présentent cependant l’inconvénient de rester conducteurs après amorçage et nécessitent donc l’intervention d’un disjoncteur pour l’élimination du courant de défaut qui résulte de leur fonctionnement. ■ Les appareils plus perfectionnés, tels les parafoudres à oxyde métallique (ZnO par exemple) sans éclateur, sont connectés en permanence au réseau car ils sont pratiquement isolants à la tension assignée. En cas de surtension, leur résistance devient temporairement très faible, mais ils redeviennent automatiquement isolants dès que la tension retrouve sa valeur normale. Ce sont des appareils très précieux, car ils jouent un rôle d’écrêteur sans entraîner d’interruption de service. Les constituants élémentaires que nous venons de définir sont le plus souvent associés entre eux pour réaliser des fonctions plus complexes, en vue d’assurer la protection et la disponibilité d’un ensemble de circuits. Bien que les parafoudres ne fassent pas partie, à proprement parler, de l’appareillage, il nous paraît important de les décrire ici de manière succincte, car ils sont de plus en plus associés à l’appareillage pour : — limiter les surtensions en coupure de faibles courants inductifs (§ 2.7.3 et [D 4 692], § 5.2.1) ; — limiter les surtensions lors de l’enclenchement des lignes longues [D 4 692], § 5.5). Disjoncteurs Un disjoncteur est destiné à établir, supporter et interrompre des courants, sous sa tension assignée (tension maximale du réseau), dans les conditions normales de service et dans les conditions anormales spécifiées (court-circuit, discordance de phases...). C’est l’appareil de protection par excellence, capable d’une totale capacité d’intervention sans provoquer de surtension excessive sur D 4 690 − 4 2.2 Tension La norme internationale CEI 60694 distingue deux domaines : — la moyenne tension qui concerne les tensions supérieures à 1 kV et inférieures à 50 kV ; Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 ___________________________________________________________________________________ APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) — la haute tension qui concerne les tensions supérieures ou égales à 50 kV. Dans le texte, les appellations haute tension (HT) et moyenne tension (MT), utilisées dans le langage courant, sont employées. Toutefois les dénominations actuelles (UTE C 18 510) sont respectivement HTB et HTA. 2.3 Destination L’appareillage à haute tension est destiné à fonctionner dans trois types de réseaux ou d’installations principaux : — réseaux de répartition ou de transport ( > 52 kV ) ; — réseaux de distribution (< 52 kV) ; — installations industrielles (3,6 à 24 kV). 2.4 Installation Selon sa possibilité d’installation, on distingue : — le matériel pour l’intérieur, qui est destiné à être installé uniquement à l’intérieur d’un bâtiment, à l’abri des intempéries et de la pollution, avec une température ambiante qui n’est pas inférieure à − 5 ˚C (éventuellement − 15 ˚C ou − 25 ˚C) ; — le matériel pour l’extérieur, qui est prévu pour être installé à l’extérieur des bâtiments, et qui par suite doit être capable de fonctionner dans des conditions climatiques et atmosphériques contraignantes (§ 2.6). Figure 1 – Deux générations de disjoncteurs ouverts : 245 kV ; 40 kA ; 50 Hz (génération 1974 à gauche, génération 1984 à droite) [réseau EDF, France] 2.5 Type de matériel Deux types de matériels sont distingués : — le matériel ouvert, dont l’isolation externe est faite dans l’air (figure 1 cf. [D 4 692], § 1.5) ; — le matériel sous enveloppe métallique ou blindé, muni d’une enveloppe métallique, reliée à la terre, qui permet d’éviter tout contact accidentel avec les pièces sous tension (figure 2). Le disjoncteur fait partie d’une cellule isolée au SF6 qui comprend les différents organes nécessaires au fonctionnement du poste : disjoncteur, jeu de barres, sectionneur de jeu de barres, sectionneur de terre, transformateur de courant (cf. [D 4 590] Postes sous enveloppe métallique (PSEM)). Il existe un type de disjoncteurs hybrides, dits « Dead Tank », dont l’isolation des parties actives est faite dans le SF6 à l’intérieur d’une cuve métallique et dont le raccordement au réseau est fait par l’intermédiaire de traversées isolantes (figure 3). Cette disposition permet de placer les transformateurs de courant directement aux bornes du disjoncteur, en des points qui ne nécessitent pas d’isolation électrique. 2.6 Température de service ■ L’appareillage est prévu pour fonctionner avec les températures normales de service suivantes : — la température maximale de l’air ambiant n’excède pas 40 ˚C et sa valeur moyenne, mesurée pendant une période de 24 h, n’excède pas 35 ˚C ; — la température minimale de l’air ambiant n’est pas inférieure à − 25 ˚C ou − 40 ˚C selon la norme CEI 60694. Figure 2 – Disjoncteur sous enveloppe métallique : 420 kV ; 50 kA ; 50 Hz [Poste Meeden, Hollande] D’autres valeurs de température minimale peuvent être exigées dans des cas particuliers, telles que − 30 ˚C, suivant la norme ANSI C 37.04 qui est applicable en Amérique du Nord, ou − 50 ˚C dans certaines régions froides du Canada. ■ Ces conditions de service ont une incidence importante sur la conception, le dimensionnement et parfois la technique de coupure utilisée pour les disjoncteurs. ● Le fonctionnement à très basse température entraîne, par exemple, une limitation de la pression de remplissage des disjoncteurs SF6 pour éviter tout risque de liquéfaction du gaz. Par ailleurs, des dispositions particulières doivent être prises pour permettre un bon fonctionnement de l’organe de manœuvre (calorifugeage de la cabine) ou garantir une bonne étanchéité de l’appareillage sous pression (joints spéciaux). ● Le fonctionnement à haute température ambiante nécessite de s’assurer que la température et l’échauffement des composants n’excède pas les limites admissibles (§ 3 en [D 4 692]). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 D 4 690 − 5 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) ___________________________________________________________________________________ sortie des générateurs de forte puissance (100 à 1 800 MVA), pour les protéger de manière sûre, rapide et économique. De tels disjoncteurs doivent pouvoir transiter des courants permanents élevés en service continu (6 300 à 40 000 A), et être dotés d’un pouvoir de coupure élevé (63 à 275 kA). Des particularités importantes caractérisent ces disjoncteurs et font qu’ils sont notablement différents des disjoncteurs de ligne : — ce sont des disjoncteurs à moyenne tension dont la tension assignée n’excède pas 38 kV ; — les valeurs considérables du courant permanent (ou en service continu) nécessitent parfois d’utiliser un refroidissement forcé pour limiter l’échauffement des parties actives ; deux systèmes sont actuellement utilisés pour refroidir les contacts : la circulation d’eau et la circulation d’air. La figure 4 donne deux exemples très différents de ce type de disjoncteurs : Figure 3 – Disjoncteur « Dead Tank » : 145 kV ; 63 kA ; 60 Hz [États-Unis] 2.7 Utilisation On peut aussi classer l’appareillage en fonction de son utilisation. ■ Dans le cas des sectionneurs, on distingue les appareils destinés à la manœuvre de lignes et ceux utilisés pour la mise à la terre d’un circuit (cf. [D 4 694], § 5). ■ Pour les disjoncteurs, qui sont les appareils de protection par excellence, les trois types principaux ci-après peuvent être distingués. Pour être exhaustif, on pourrait aussi mentionner les disjoncteurs de bancs de condensateurs qui doivent faire face à des contraintes particulières pendant l’établissement et la coupure de courants capacitifs (cf. [D 4 705]). 2.7.1 Disjoncteurs de ligne ■ Dans des conditions normales de service, ils sont utilisés pour l’ouverture ou la fermeture des lignes. Ils doivent être capables d’effectuer ces manœuvres sans provoquer de surtensions excessives sur le réseau. En particulier, un disjoncteur de ligne doit posséder un pouvoir de coupure et de fermeture de lignes à vide (§ 3.14). Ces disjoncteurs doivent aussi être capables d’interrompre les défauts qui se produisent sur une ligne, ou directement à ses bornes, et qui donnent lieu à de forts courants de court-circuit. L’exploitant spécifie un pouvoir de coupure en court-circuit au disjoncteur, qui tient compte du courant de court-circuit maximal susceptible de se produire, de l’évolution possible du réseau et des valeurs normalisées de la composante périodique (cf. § 3.7.1). ■ Dans le cas, relativement rare, où ces disjoncteurs peuvent être amenés à fonctionner dans des conditions de perte de synchronisme entre deux éléments de réseau (cf. § 3.10.4), les disjoncteurs de ligne doivent posséder, en outre, un pouvoir de fermeture et de coupure en discordance de phases. Disjoncteurs de générateurs Ces disjoncteurs sont connectés entre un générateur et le transformateur élévateur de tension. Ils sont généralement utilisés à la D 4 690 − 6 Les caractéristiques des générateurs sont généralement telles que, lors d’un court-circuit, l’amortissement de la composante apériodique du courant est faible. Si certaines conditions sont remplies (courant de court-circuit fortement asymétrique), la sinusoïde de courant est décalée par rapport à l’axe de courant nul, de sorte que le courant ne passe pas par zéro avant plusieurs périodes à fréquence industrielle. Pour que le disjoncteur assure son rôle de protection, il faut donc qu’il soit capable de forcer le passage par zéro du courant, grâce à sa tension d’arc, pendant la période où il effectue un soufflage efficace de l’arc permettant l’extinction du courant. 2.7.3 Comme leur nom l’indique, ils sont chargés de manœuvrer les lignes des réseaux à haute tension et, à ce titre, ils doivent posséder la plupart des performances pouvant être exigées d’un disjoncteur à haute tension. 2.7.2 — la figure 4 a montre un disjoncteur de générateur à refroidissement par air, des circulateurs font passer l’air comprimé de la chambre de coupure dans des radiateurs extérieurs dont les ailettes sont refroidies par des ventilateurs ; son pouvoir de coupure est de 275 kA avec un courant permanent de 40 000 A ; — le type de disjoncteur de générateur, représenté sur la figure 4 b, est plus récent ; il permet de supporter un courant permanent de 6 300 A sans système de refroidissement ; son pouvoir de coupure est de 63 kA. Disjoncteurs de réactances Ces disjoncteurs manœuvrent quotidiennement des réactances qui sont utilisées pour le réglage de la charge réactive dans une ligne. Ils doivent être capables d’effectuer ces manœuvres sans provoquer de surtensions sur le réseau. Dans les réseaux à très haute tension où le niveau de surtension admissible est relativement faible (1,6 p.u. en 800 kV), une solution éprouvée consiste à munir le disjoncteur de parafoudres à oxyde de zinc (figure 5). 2.8 Techniques de coupure L’appareillage de coupure peut aussi être caractérisé par la technique utilisée pour la coupure. Historiquement, les milieux suivants ont été choisis pour la coupure : — — — — — air ; huile ; air comprimé ; SF6 ; vide. Ces différentes techniques sont décrites dans l’article [D 4 705] relatif aux techniques de coupure en moyenne tension et dans le fascicule [D 4 694], pour ce qui concerne les disjoncteurs haute tension au SF6 ou à air comprimé. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 ___________________________________________________________________________________ APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) Disjoncteur Parafoudre a disjoncteur à refroidissement par air (poste de Maraba - Brésil) Figure 5 – Disjoncteur de réactances 800 kV à trois chambres de coupure du réseau et parafoudres associés AEP (American Electric Power, États-Unis) 3.1 Caractéristiques assignées ■ Une valeur assignée est la valeur d’une grandeur fixée, pour un fonctionnement spécifié d’un matériel, d’un dispositif ou d’un composant. Exemple : les caractéristiques assignées à indiquer pour un disjoncteur sont les suivantes : — tension assignée ; — niveau d’isolement assigné ; — fréquence assignée ; — courant assigné en service continu ; — courant de courte durée et valeur de crête du courant admissible assigné ; — pouvoir de coupure assigné en court-circuit ; — tension transitoire de rétablissement assignée relative au pouvoir de coupure assigné en court-circuit ; — pouvoir de fermeture assigné en court-circuit ; — séquence de manœuvres assignée ; — durée de coupure assignée ; — nombre de manœuvres mécaniques. b disjoncteur au SF6 : 17,5 kV ; 63 kA ; 60 Hz Figure 4 – Disjoncteurs de générateur ■ Pour des utilisations spéciales, on doit aussi donner les caractéristiques suivantes : — pouvoir de coupure assigné en discordance de phases ; — pouvoirs de coupure et de fermeture assignés de batterie de condensateurs. ■ Des caractéristiques particulières doivent être indiquées pour certains disjoncteurs dans les cas suivants : 3. Caractérisation des appareils à courant alternatif à haute tension Les conditions d’emploi de l’appareillage à haute tension sont extrêmement variées. Cela oblige à utiliser, pour caractériser un appareil, tout ou partie de nombreuses définitions de performances, que l’on appelle caractéristiques assignées. On détaille dans ce paragraphe 3 ces caractéristiques, en rappelant à quelles conditions d’emploi elles se réfèrent. — caractéristiques de défaut proche en ligne, pour les disjoncteurs prévus pour être reliés directement à des lignes aériennes de transport ; — pouvoir de coupure assigné de lignes à vide, pour les disjoncteurs tripolaires destinés à la mise en et hors circuit des lignes aériennes de transport (obligatoire pour les disjoncteurs de tensions assignées supérieures ou égales à 72,5 kV) ; — pouvoir de coupure assigné de câbles à vide, pour les disjoncteurs tripolaires destinés à la mise en et hors circuit de câbles (obligatoire pour les disjoncteurs de tensions assignées inférieures ou égales à 52 kV). Pour les sectionneurs et les sectionneurs de terre, deux caractéristiques particulières doivent être définies : Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 D 4 690 − 7 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) ___________________________________________________________________________________ — pouvoir d’établissement-coupure de courant de transfert de barre des sectionneurs ; — pouvoir d’établissement-coupure de courant induit des sectionneurs de terre. A B C A B C a b c a b c 3.2 Tension assignée Châssis de fermeture La tension assignée (Ur) d’un appareil est la valeur maximale de la tension du réseau dans lequel il peut être installé. Position d'ouverture Figure 6 – Connexions d’un appareil Les valeurs de tension assignée ont été harmonisées entre les normes CEI 60694 et ANSI C 37.06 : — moyenne tension : 3,6 – 4,76* – 7,2 – 8,25* – 12 – 15* – 17,5 – 24 – 25,8* – 36 – 38* – 48,3* kV, Les valeurs affectées d’un astérisque (*) sont utilisées uniquement en Amérique du Nord ; — haute tension : 52 – 72,5 – 100 – 123 – 145 – 170 – 245 – 300 – 362 – 420 – 550 – 880 kV. (0) Tableau 2 – Niveaux d’isolement suivant la norme CEI 60694 Tension assignée Tension de tenue assignée de courte durée à fréquence industrielle Tension de tenue assignée aux chocs de foudre Ur Ud Up (kV) (kV) (kV) 3.3 Niveau d’isolement assigné ■ Le niveau d’isolement d’un appareil (cf. [D 4 750] Lignes et postes : choix et coordination des isolements) est défini par les valeurs : — de la tension de tenue de courte durée à fréquence industrielle ; — de la tension de tenue aux chocs de foudre ; — éventuellement, de la tension de tenue aux chocs de manœuvre. Ces valeurs caractérisent les contraintes diélectriques auxquelles il est susceptible d’être soumis en service et qu’il est capable de supporter avec une très grande probabilité de réussite. ■ Pour chaque tension assignée, on définit en général deux niveaux d’isolement : — dans les réseaux de distribution et les réseaux jusqu’à 170 kV, le choix du niveau d’isolement dépend des conditions de mise à la terre du neutre du réseau ; — dans les réseaux de tensions supérieures à 170 kV, où les neutres sont toujours effectivement à la terre, le choix entre les deux niveaux d’isolement dépend des dispositions prises pour limiter les surtensions de toutes origines qui peuvent survenir sur le réseau. ■ Le tableau 2 donne, selon la norme CEI 60694 des exemples de valeurs de niveaux d’isolement pour certaines tensions assignées : — les « valeurs communes » indiquées dans le tableau 2 correspondent à l’isolement entre phase et terre, entre pôles (Aa, Bb, Cc) et entre bornes (A et a, B et b, C et c) de l’appareil ouvert (figure 6) ; — les valeurs de tenue « sur la distance de sectionnement » ne s’appliquent que pour les appareils conçus pour satisfaire aux exigences de sécurité spécifiées pour les sectionneurs. Dans le cas de disjoncteurs destinés à des manœuvres de synchronisation accompagnées de surtensions permanentes ou temporaires (cf. [D 4 692]), l’isolation d’un disjoncteur normal peut être insuffisante. Dans ce cas, on utilise soit un disjoncteur normal de tension assignée plus élevée, soit un disjoncteur spécial ayant réussi un essai plus sévère en position d’ouverture. D 4 690 − 8 Valeur commune Sur la distance Sur la distance Valeur de de commune sectionnement sectionnement 52 95 110 250 290 72,5 140 160 325 375 150 175 380 440 185 210 450 520 185 210 450 520 230 265 550 630 230 265 550 630 275 315 650 750 275 315 650 750 325 375 750 860 360 415 850 950 395 460 950 1 050 460 530 1 050 1 200 100 123 145 170 245 3.4 Fréquence assignée Les valeurs normales de la fréquence assignée à l’appareillage à haute tension sont 50 et 60 Hz. D’autres valeurs sont possibles, par exemple 16 2/3 Hz, mais elles correspondent à des applications particulières comme la traction ferroviaire. Ces applications peuvent nécessiter des appareils spéciaux dans la mesure où les contraintes de coupure sont différentes, parfois plus sévères que celles qui ont été appliquées lors des essais de type du matériel standard prévu pour fonctionner à 50 ou 60 Hz. 3.5 Courant assigné en service continu Le courant assigné en service continu correspond au courant que l’appareil peut supporter indéfiniment dans des conditions norma- Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 ___________________________________________________________________________________ APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) Le courant établi est donné par la formule : 0 e i [ sin ( ωt + ϕ Ð δ ) Ð sin ( ϕ Ð δ ) exp ( Ð αt ) ] i ( t ) = E 2 ----------------------------------------------------------------------------------------------------------Z Lω avec tan δ = ------- , , R R α = ---- , , L Z = R2 + L2 ω2 ■ L’amplitude maximale du courant est obtenue lorsque la fermeture est effectuée à un instant où la phase de la tension vérifie : 0 0 5 π ϕ = δ Ð --2 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 t (ms) Figure 7 – Établissement d’un courant de court-circuit près d’un zéro de tension les de service. Sous l’effet du courant permanent, les différentes parties de l’appareil s’échauffent, mais elles ne doivent pas présenter d’échauffement supérieur aux valeurs fixées par la norme CEI 60694. Ces valeurs sont déterminées de manière à garantir qu’il n’y aura pas de modification des performances consécutive à cet échauffement (cf. [D 4 692], § 3). Les valeurs de courant assigné par la norme CEI 60694 sont les suivantes : 100 – 160 – 200 – 250 – 400 – 630 – 800 – 1 250 A 1 600 – 2 000 – 2 500 – 3 150 – 4 000 – 5 000 – 6 300 A. Ces valeurs, à première vue surprenantes, proviennent de la série de Renard de base 10 qui définit des valeurs proportionnelles à 10n/10. En règle générale, le choix d’un appareil doit être tel que son courant assigné soit supérieur aux courants susceptibles de traverser l’appareil. Cependant une certaine surcharge est possible lorsque la température ambiante est inférieure à la valeur maximale définie pour les conditions normales de service (40 ˚C) [ANSI C 37.010]. 3.6 Courant de courte durée admissible assigné Le courant de courte durée admissible caractérise la capacité d’un appareil à supporter : (en première approximation on peut considérer que ϕ = 0) : [ Ð cos ωt + exp ( Ð αt ) ] i ( t ) = E 2 ---------------------------------------------------------- = I 2 [ Ð cos ωt + exp ( Ð αt ) ] Z Si on négligeait l’amortissement par la résistance (R = 0 et α = 0), la valeur maximale du courant établi serait égale au produit de la valeur efficace I de la composante périodique par 2 2 (≈ 2,83). Le rapport entre l’amplitude maximale du courant et la valeur efficace de la composante périodique du courant dépend de la constante de temps (L/R) du réseau et de la fréquence assignée. La valeur crête assignée est égale à la valeur efficace du courant de courte durée admissible multipliée par les coefficients suivants : — 2,5 pour les réseaux à 50 Hz avec une constante de temps de 45 ms ; — 2,6 pour les réseaux à 60 Hz avec une constante de temps de 45 ms ; — 2,7 pour les applications particulières, avec une constante de temps supérieure à 45 ms. Pour les disjoncteurs, la valeur de crête du courant admissible assigné est égale au pouvoir de fermeture assigné en court-circuit (§ 3.9). ■ Le courant de courte durée assigné génère : — des efforts électrodynamiques entre pôles et à l’intérieur de chaque pôle ; — des échauffements dans les parties conductrices ; ils sont fonction de la valeur efficace et de la durée du courant (en général 1 s, plus rarement 3 s). — un courant de court-circuit donné pendant un temps donné ; — une amplitude maximale du courant lors de ce court-circuit. La figure 7 montre que, lorsqu’un court-circuit se produit dans un réseau au passage par zéro de la tension u, le courant qui s’établit se présente sous la forme d’une sinusoïde décalée par rapport au zéro. Ce courant i est dit asymétrique. Il est la somme d’une composante périodique et d’une composante apériodique qui décroît vers zéro avec une constante de temps (L/R) qui est fonction des caractéristiques du réseau. ■ L’expression analytique du courant peut être obtenue en étudiant le phénomène transitoire provoqué par la fermeture d’un appareil dans un circuit comprenant une source de tension E en série avec une inductance L et une résistance R. Si ϕ est la phase de la tension à l’instant de fermeture : e ( t ) = E 2 sin ( ωt + ϕ ) avec ω = 2πf, , f = 50 ou 60 Hz fréquence du circuit. 3.7 Pouvoir de coupure en court-circuit Cette caractéristique est limitée aux disjoncteurs. 3.7.1 Définition et caractéristique Le pouvoir de coupure assigné en court-circuit est la valeur la plus élevée du courant de court-circuit que le disjoncteur doit être capable d’interrompre dans les conditions d’emploi et de fonctionnement fixées par la norme CEI 60056. On trouve un tel courant dans un circuit dont la tension de rétablissement à fréquence industrielle correspond à la tension assignée du disjoncteur et dont la tension transitoire de rétablissement est égale à la valeur assignée spécifiée (§ 3.8). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 D 4 690 − 9 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) ___________________________________________________________________________________ i (A) x 0 y t0 t (ms) x composante périodique y composante apériodique t0 instant de séparation des contacts iap 100 ip 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 τ4 = 12 0 ms τ3 = 7 5 ms τ2 = 5 0 ms τ1 = 45 ms 0 10 iap Figure 8 – Forme d’un courant comportant une composante apériodique ip = 20 30 40 50 60 70 80 90 top + tr (ms) composante apériodique valeur crête de la composante périodique top + tr intervalle de temps à partir du début du courant de court-circuit Pour un disjoncteur tripolaire, le courant de court-circuit triphasé est pris en compte. Figure 9 – Composante apériodique du pouvoir de coupure en fonction du temps Dans le cas d’un défaut monophasé, le courant de court-circuit (Imono) est donné par la formule suivante en fonction du courant de court-circuit triphasé (Itri) : (top + tr) représente la durée entre la détection du défaut et l’instant de séparation des contacts du disjoncteur. 3 I tri I mono = --------------------------2 + X0 ⁄ X1 La valeur du pourcentage de la composante apériodique iap, par rapport à la valeur de crête de la composante périodique ip, doit être déterminée comme suit : composante homopolaire de l’impédance de court-circuit, X1 composante directe de l’impédance de courtcircuit. Dans la grande majorité des réseaux à haute tension, X0 est supérieur ou égal X1. Par suite, le courant de défaut monophasé est habituellement inférieur au courant de défaut triphasé. — pour un disjoncteur à déclenchement autonome, le pourcentage de la composante apériodique doit correspondre à un intervalle de temps égal à la durée d’ouverture minimale du premier pôle top du disjoncteur ; le temps tr dans la formule précédente est égal à 0 ms ; — pour un disjoncteur qui ne peut être déclenché que par une forme quelconque d’énergie auxiliaire, le pourcentage de la composante apériodique doit correspondre à un intervalle de temps égal à la durée d’ouverture minimale du premier pôle top du disjoncteur à laquelle on ajoute une demi-période (valeur normalisée) de la fréquence assignée (tr). La durée tr, appelé « temps relais », correspond à la durée nécessaire pour que l’ordre soit transmis au disjoncteur après détection du défaut. avec X0 Le pouvoir de coupure assigné en court-circuit est caractérisé par deux valeurs : — la valeur efficace de sa composante périodique (§ 3.7.2) ; — le pourcentage de la composante apériodique, par rapport à la composante périodique (§ 3.7.3). Les composantes périodique et apériodique sont déterminées d’après la figure 8. 3.7.2 Composante périodique du pouvoir de coupure assigné en court-circuit Les valeurs normales de la composante périodique du pouvoir de coupure assignée en court-circuit sont choisies dans la série de Renard R10 : 12,5 – 16 – 20 – 25 – 31,5 – 40 – 50 – 63 – 80 –100 kA 3.7.3 Composante apériodique du pouvoir de coupure assigné en court-circuit Les courbes de la composante apériodique en fonction du temps, indiquée sur la figure 9, sont basées sur : a) une constante de temps normalisée de 45 ms ; b) des constantes de temps pour des applications particulières, suivant la tension assignée du disjoncteur : — 120 ms pour les tensions assignées inférieures à 72,5 kV ; — 60 ms pour les tensions assignées à partir de 72,5 kV inférieures ou égales à 420 kV ; — 75 ms pour les tensions assignées supérieures à 420 kV. Ces constantes de temps pour des applications particulières reconnaissent le fait que la valeur normalisée peut être inadaptée pour certains réseaux. 3.7.4 Vérification du pouvoir de coupure en court-circuit La valeur du pourcentage de la composante apériodique peut être déduite de la figure 9. Elle est basée sur l’intervalle de temps (top + tr) et la constante de temps τ utilisés dans la formule : Le pouvoir de coupure en court-circuit est vérifié en effectuant les essais normalisés de coupure (CEI 60056) : i ap [ Ð ( t op + t r ) ] ------- ( % ) = 100 exp ------------------------------τ ip — de défaut aux bornes et de défaut en ligne pour les disjoncteurs à haute-tension ; — de défaut aux bornes pour les disjoncteurs à moyenne tension. D 4 690 − 10 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 ___________________________________________________________________________________ APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) Un disjoncteur doit être capable de couper tout courant inférieur ou égal à son pouvoir de coupure. Il faut noter que les conditions de coupure les plus sévères pour un disjoncteur ne sont pas toujours obtenues avec le courant de court-circuit maximal correspondant au pouvoir de coupure assigné. u uc 3.8 Tension de rétablissement u' La coupure d’un courant de court-circuit dépend des caractéristiques du rétablissement de tension qui se produit entre contacts après l’interruption du courant. On convient de distinguer deux phases. ■ La tension transitoire de rétablissement (TTR) est appliquée aux bornes de l’appareil dès la première microseconde qui suit l’interruption du courant et dure plusieurs centaines de microsecondes. La TTR est en général oscillatoire à simple ou double fréquence. La TTR est associée au pouvoir de coupure assigné en court-circuit. C’est la tension de référence qui constitue la limite de la tension transitoire de rétablissement présumée de circuits que le disjoncteur doit pouvoir couper lors d’un court-circuit à ses bornes. ■ La tension de rétablissement à fréquence industrielle (50 ou 60 Hz) subsiste après disparition du régime transitoire sur tous les pôles. Elle s’exprime en valeur efficace. Lors des essais de type, elle doit être maintenue pendant au moins 100 ms afin de bien tester la tenue diélectrique de l’appareil pendant toute la phase de rétablissement de tension. 3.8.1 Représentation des ondes de la TTR La forme d’onde des tensions transitoires de rétablissement est variable suivant la configuration des circuits réels. ■ Dans certains cas, particulièrement dans les réseaux de tensions supérieures ou égales à 100 kV et pour des courants de court-circuit relativement importants par rapport au courant de court-circuit maximal à l’endroit considéré, la tension transitoire de rétablissement comprend une période initiale, pendant laquelle la vitesse d’accroissement est élevée, et une période ultérieure, pendant laquelle la vitesse d’accroissement est plus réduite. Cette forme d’onde est en général relativement bien représentée par une enveloppe constituée de trois segments de droite définis par quatre paramètres (figure 10). uR A 0 td t' t3 t td retard à l'origine t' , u' paramètres qui définissent le segment de retard AB, avec td Facteur d'amplitude : uc uR = valeur crête de la tension valeur stabilisée de la tension Figure 11 – Représentation d’une TTR par deux paramètres Le tracé par quatre paramètres (t1, u1, t2, uc) (cf. [D 4 696]), qui a été proposé dès 1958, a pour avantage de bien représenter les contraintes du réseau dans les deux zones où il est important de tester la coupure [74] (cf. [D 4 692], § 4) : — la partie initiale de la TTR où des réamorçages thermiques sont possibles ; — la zone proche de la crête de tension (uc) où des réamorçages diélectriques peuvent se produire. ■ Dans d’autres cas, particulièrement dans les réseaux de tension inférieure à 100 kV ou bien dans les réseaux de tension supérieure à 100 kV pour des courants de court-circuit relativement faibles par rapport au courant de court-circuit maximal et alimentés au travers de transformateurs, la tension transitoire de rétablissement UR a une forme proche d’une oscillation amortie à une seule fréquence. Cette forme d’onde est suffisamment bien représentée par une enveloppe constituée par deux segments de droite définis par deux paramètres (uc, t3, figure 11). ■ La capacité du réseau au lieu d’installation, et du côté de l’alimentation du disjoncteur, réduit la vitesse d’accroissement de la tension pendant les quelques premières microsecondes de la TTR. On en tient compte par l’introduction d’un temps de retard (td). Sur la figure 11 on peut voir que, pendant le régime transitoire, la valeur de la TTR dépasse la valeur stabilisée après la fin des oscillations. Le rapport entre la valeur crête (uc) et la valeur stabilisée UR est appelé facteur d’amplitude ; il est désigné, dans la norme CEI 60056, par kaf. u uc ■ Chaque période de l’onde de TTR peut influencer les performances de coupure d’un disjoncteur. Le tout début de la TTR peut être important pour certains types de disjoncteurs. Cette période de la TTR, dénommée tension transitoire de rétablissement initial (TTRI), est provoquée par une oscillation initiale de faible amplitude due aux réflexions sur la première discontinuité majeure du jeu de barres. Elles est surtout déterminée par la configuration du jeu de barres et par la disposition des appareils au départ de chaque poste. u1 u' B A 0 B td t' t1 t2 t td retard à l'origine t' , u' paramètres qui définissent le segment de retard AB, avec td Figure 10 – Représentation d’une TTR par quatre paramètres Si le disjoncteur a un pouvoir de coupure de défaut proche en ligne (§ 3.11), les prescriptions de la TTRI sont considérées comme satisfaites si les essais de défaut proche en ligne sont effectuées avec une ligne n’introduisant pas de retard. Étant donné que la TTRI est proportionnelle à l’impédance d’onde du jeu de barres et au courant, les prescriptions la concernant peu- Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 D 4 690 − 11 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 N eB (A) (B) eP P (C) eC 100 1 p.u. 80 60 40 eC 20 eA , eB , eC tensions d'alimentation des trois phases A, B, C eP tension au point P de court-circuit Figure 12 – Schéma avec défaut triphasé montrant la situation à l’instant de coupure par le premier pôle qui coupe A TR = 1,5 p.u. eA ___________________________________________________________________________________ Tension (kV) APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) eB eA 0 – 20 – 40 eePP == –– 0,5 0,5 p.u. pu – 60 – 80 vent être négligées pour tous les disjoncteurs ayant un pouvoir de coupure assigné inférieur à 25 kA et pour les disjoncteurs de tension assignée inférieure à 100 kV. De plus, les prescriptions concernant la TTRI peuvent être négligées pour les disjoncteurs installés dans l’appareillage sous enveloppe métallique du fait de la faible impédance d’onde. – 100 0 5 10 15 eP = 20 eB + eC 2 25 30 35 40 45 50 t (ms) = eB = eC TR = eA – eP 3.8.2 Facteur de premier pôle Figure 13 – Tensions de phases et tension aux bornes du pôle A La coupure des courants de court-circuit par les disjoncteurs à haute tension à courant alternatif doit toujours s’effectuer au passage par zéro du courant, car c’est un instant propice pour le refroidissement de l’arc et son extinction. cation est un peu plus compliquée) ; ce cas est d’ailleurs beaucoup plus fréquent et pris en compte pour la normalisation des essais de type. ■ Par ailleurs, les contraintes les plus sévères en coupure de défaut aux bornes sont obtenues dans le cas d’un défaut triphasé, car, d’une part, le courant coupé est généralement le plus élevé et, d’autre part, le premier pôle qui coupe le courant doit le faire sous la tension la plus élevée (si l’on excepte le cas particulier de la coupure en discordance de phases où les courants à couper sont nettement plus faibles). ● En coupure de défauts triphasés, la TTR se réfère au premier pôle qui coupe, c’est-à-dire à la tension aux bornes d’un pôle ouvert, les deux autres étant fermés. Selon la façon dont le neutre du réseau est mis à la terre, la tension à fréquence industrielle aux bornes du premier pôle qui coupe est plus ou moins grande. Le rapport entre cette tension rétablie et la tension entre phase et terre U r ⁄ 3 s’appelle le facteur de premier pôle. Dans la norme de disjoncteur CEI 60056, il est désigné par kpp. Les valeurs normales de la TTR spécifiée sont établies dans les deux cas suivants : — avec un facteur de premier pôle égal à 1,5 pour les disjoncteurs devant être installés dans un réseau à neutre non effectivement à la terre ; — avec un facteur de premier pôle égal à 1,3 pour les disjoncteurs devant être installés dans un réseau effectivement mis à la terre (cas habituel pour les tensions assignées supérieures ou égales à 245 kV). ● La figure 12 illustre, à titre d’exemple, le cas d’un défaut triphasé isolé dans un réseau à neutre N à la terre. Un réseau à haute tension en court-circuit étant essentiellement inductif, la tension est en avance sur le courant et déphasée de 90˚ el. ■ Dans les réseaux de tension assignée supérieure ou égale à 245 kV, le neutre est généralement mis à la terre et la probabilité d’avoir un défaut triphasé isolé est négligeable. Par suite, le facteur de premier pôle est inférieur à 1,5. La valeur exacte est définie, en fonction des composantes directes (X1) et homopolaires (X0) de la réactance de court-circuit du réseau, par la formule : 3 X0 k pp = -----------------------X1 + 2 X0 Pour les réseaux à haute tension, compte tenu des caractéristiques des composants, on convient de prendre : X0 α = ------- = 3 ,25 X1 Par suite, le facteur de premier pôle est égal à 1,3. 3.8.3 Valeurs normales de la tension transitoire de rétablissement spécifiée ■ Dans le cas d’une TTR à quatre paramètres (§ 3.8.1, figure 10), ces paramètres sont définis en fonction de la tension assignée (Ur), du facteur de premier pôle (kpp) et du facteur d’amplitude (kaf) comme suit : Nota : on rappelle que les durées peuvent s’exprimer en millisecondes (ms) ou en degrés électriques (˚ el.), 360˚ el. correspondant à un cycle à fréquence industrielle soit 20 ms à 50 Hz ou 16,7 ms à 60 Hz. La tension d’alimentation de la première phase qui coupe (eA sur les figures 12 et 13) a donc une amplitude maximale au moment de la coupure que l’on peut désigner par 1,0 p.u. La figure 13 montre que, à cet instant, la tension des deux autres phases est égale à : − 0,5 p.u. de sorte que la tension au point de court-circuit est aussi : eP = − 0,5 p.u. Par suite, la tension TR aux bornes du premier pôle qui coupe est égale à 1,5 p.u. ● Un résultat identique aurait bien sûr été obtenu dans le cas d’un défaut triphasé à la terre dans un réseau à neutre isolé (mais l’expli- D 4 690 − 12 2 u 1 = k pp ⋅ U r --3 t1 est déterminé à partir de u1 et de la vitesse d’accroissement spéu1 cifié ------ ; t1 uc = kaf · u1, où kaf est égal à 1,4 ; t2 = 3 t1 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 ___________________________________________________________________________________ APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) (0) Tableau 3 – Valeurs normales de la TTR pour les tensions assignées de 245 à 800 kV. Représentation par quatre paramètres Tension assignée Facteur de premier pôle Facteur d’amplitude Première tension de référence Temps Valeur de crête de la TTR Temps Temps de retard VATR (1) Ur kpp kaf u1 t1 uc t2 td u 1 /t1 (kV) (p.u.) (p.u.) (kV) (µs) (kV) (µs) (µs) (kV/µs) 245 1,3 1,4 260 130 364 390 2 2,0 300 1,3 1,4 318 159 446 477 2 2,0 362 1,3 1,4 384 192 538 576 2 2,0 420 1,3 1,4 446 223 624 669 2 2,0 550 1,3 1,4 584 292 817 876 2 2,0 800 1,3 1,4 849 424 1 189 1 272 2 2,0 (1) vitesse d’accroissement de la tension de rétablissement (0) Tableau 4 – Valeurs normales de la TTR présumée pour les tensions assignées de 245 kV. Représentation par quatre paramètres (T100, T60, T30) ou deux paramètres (T10) Tension assignée Séquence d’essais Ur (kV) 245 Facteur de premier pôle Facteur d’amplitude Première tension de référence Temps Valeur de crête de la TTR Temps Temps de retard Tension Temps Vitesse d’accroissement kpp kaf u1 t1 uc t2 ou t3 td u’ t’ u 1 /t 1 u 0 /t 3 (p.u.) (p.u.) (kV) (µs) (kV) (µs) (µs) (kV) (µs) (kV/µs) T100 1,3 1,4 260 130 364 390 2 130 67 2,0 T60 1,3 1,5 260 87 390 392 2 130 45 3,0 T30 1,5 1,5 300 60 450 450 5 150 35 5,0 T10 1,5 1,53 – – 459 66 10 153 32 7,0 ■ Dans le cas d’une TTR à deux paramètres (§ 3.8.1, figure 11), ces paramètres sont définis comme suit : 2 u c = k pp ⋅ k af ⋅ U r ⋅ --3 où kaf est égal à 1,4 ; t3 est déterminé à partir de uc et de la vitesse d’accroissement spéuc cifiée ------ . t3 ■ Pour les tensions assignées supérieures ou égales à 100 kV, on utilise la représentation à quatre paramètres. Le tableau 3 donne, à titre d’exemple, les valeurs spécifiées par la norme CEI 60056 pour les tensions assignées de 245 à 800 kV. Les valeurs du tableau 3 sont des valeurs présumées. La TTR appliquée au disjoncteur lors d’un essai de type doit être au-dessus du tracé de référence défini par la norme. Ces valeurs s’appliquent aux disjoncteurs destinés à des réseaux triphasés de transport, fonctionnant à des fréquences de 50 ou 60 Hz et comportant des transformateurs, des lignes aériennes et de courtes longueurs de câbles. ■ Dans les réseaux monophasés ou lorsque des disjoncteurs sont destinés à des installations où l’on peut rencontrer des conditions plus sévères, les valeurs peuvent être différentes (disjoncteurs à proximité d’alternateurs, disjoncteurs directement reliés à des transformateurs fournissant un courant supérieur à 50 % du pouvoir de coupure assigné en court-circuit du disjoncteur, sans capacité supplémentaire appréciable entre le disjoncteur et le transformateur, disjoncteurs situées dans des postes comportant des réactances série...). ■ La tension transitoire de rétablissement correspondant au pouvoir de coupure assigné en court-circuit en cas de défaut aux bornes est utilisée pour les essais de coupure de courant de court-circuit égaux à la valeur assignée. Toutefois, pour les essais de coupure de courant en court-circuit effectués à des valeurs inférieures à 100 % de la valeur assignée, d’autres valeurs de la tension transitoire de rétablissement sont spécifiées. Le tableau 4 donne, à titre d’exemple, les valeurs normales pour une tension assignée de 245 kV. La vitesse d’accroissement spécifiée est plus élevée lorsque le courant est réduit (T10 – T30) afin de couvrir le cas de TTR à fréquence de rétablissement élevée que l’on rencontre lorsque le courant de court-circuit est essentiellement alimenté par un transformateur. Nota : les séquences de défaut aux bornes seront détaillées en [D 4 694], T100 signifie, par exemple, défaut aux bornes avec un courant égal à 100 % du pouvoir de coupure assigné et T10 à 10 % du pouvoir de coupure. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 D 4 690 − 13 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) ___________________________________________________________________________________ 3.9 Pouvoir de fermeture assigné Au lieu de t’ = 3 min, d’autres valeurs (t’ = 15 s et t’ = 1 min) sont aussi utilisées pour les appareils prévus pour fonctionner en refermeture automatique rapide. Pendant une manœuvre d’établissement sous tension, l’arc s’amorce entre contacts avant même que ces contacts se touchent. L’arc s’interrompt au moment de l’entrée en contact. L’intervalle de temps pendant lequel un arc de préamorçage subsiste s’appelle la durée de préarc. ■ CO – t’’ – CO : Lors d’une fermeture sur court-circuit, le contact mobile doit vaincre la pression des gaz chauds de l’arc de préamorçage, l’effort de répulsion des contacts, puis l’effort de pénétration dans les contacts fixes. L’énergie nécessaire à l’enclenchement sur court-circuit est donc toujours supérieure à celle qui est nécessaire pour l’enclenchement à vide. Cette énergie étant en grande partie prélevée sur l’énergie cinétique des parties mobiles, cette dernière doit avoir une valeur suffisante pour que la vitesse d’entrée en contact reste suffisante. En effet, une diminution de la vitesse de fermeture entraîne une augmentation de la durée du préamorçage et donc de l’énergie générée par l’arc de préamorçage. Le pouvoir de fermeture est, comme on l’a déjà dit paragraphe 3.6, égal au produit de la valeur efficace de la composante périodique du pouvoir de coupure en court-circuit par les facteurs suivants : — 2,5 : pour une fréquence assignée de 50 Hz et la valeur normalisée de la constante de temps de 45 ms ; — 2,6 : pour une fréquence assignée de 60 Hz et la valeur normalisée de la constante de temps de 45 ms ; — 2,7 : pour toutes les valeurs de la constante de temps des applications particulières. La norme CEI 60056 impose de vérifier le pouvoir de fermeture sur court-circuit d’un disjoncteur dans deux situations critiques qui sont censées couvrir tous les cas possibles en service : — établir un courant totalement asymétrique, c’est-à-dire lorsque l’instant d’établissement du courant s’effectue à un zéro de tension ; — établir un courant symétrique avec une durée de préamorçage maximale ; dans ce cas, l’établissement du courant doit se faire au voisinage d’une valeur crête de tension. La vérification de l’établissement du courant totalement asymétrique peut se faire sous une tension réduite. Dans le cas d’appareils à commande tripolaire, cet essai de fermeture peut être fait soit en triphasé, soit en monophasé, en disposant un pôle en série avec les deux autres en parallèle. 3.10 Séquence de manœuvres assignée et refermeture rapide 3.10.1 Séquence de manœuvres Une séquence de manœuvres est une succession de manœuvres spécifiées à des intervalles de temps donnés. Il existe deux variantes de séquences de manœuvres assignées où : O représente une manœuvre d’ouverture ; CO représente une manœuvre de fermeture suivie immédiatement (c’est-à-dire sans délai intentionnel) d’une manœuvre d’ouverture. ■ O – t – CO – t’ – CO : avec, généralement, t’ = 3 min ; de plus : — t = 3 min pour les appareils prévus pour la refermeture automatique ordinaire (cf. § 3.10.3) ; — t = 0,3 s, pour les appareils prévus pour fonctionner en refermeture automatique rapide (cf. § 3.10.4). D 4 690 − 14 avec t’’ = 15 s. 3.10.2 Intérêt de la refermeture automatique L’expérience montre qu’un grand nombre de courts-circuits provoquant l’ouverture automatique des disjoncteurs sont fugitifs, c’est-à-dire qu’ils disparaissent après ouverture du circuit par le disjoncteur. Il est alors possible de refermer le disjoncteur sans provoquer un nouveau déclenchement. C’est le cas en particulier des courts-circuits provoqués par la chute d’une branche sur une ligne aérienne. La refermeture automatique des disjoncteurs a pour but de réduire la durée des interruptions de service qui sont provoquées par de tels défauts. Cependant la partie du réseau sur laquelle s’est produit le défaut doit rester hors tension pendant un temps suffisant pour que le plasma de l’arc puisse se désioniser et qu’un nouvel amorçage soit évité. En général, un délai de l’ordre de quelques dixièmes de seconde est nécessaire et suffisant. Ces exigences ont, bien sûr, des conséquences importantes sur la conception des organes de manœuvre. Elles sont traduites concrètement par les temps t, t’ et t’’ des séquences spécifiées de manœuvres. 3.10.3 Refermeture automatique ordinaire Utilisée sur les réseaux de distribution à moyenne tension dans les postes non gardés, elle a pour but de réduire la durée d’interruption de service due au temps de déplacement d’un opérateur pour effectuer la refermeture du disjoncteur après un déclenchement. Les délais de refermeture automatique varient de quelques secondes à quelques minutes. On prévoit, en général, plusieurs refermetures automatiques successives en cas de non-réussite de la première. 3.10.4 Refermeture automatique rapide Dans les réseaux à haute tension, la refermeture a pour but d’éviter les décrochages entre deux sources interconnectées. En effet, lorsque les disjoncteurs d’une ligne d’interconnexion entre deux réseaux déclenchent, il y a soit perte de synchronisme immédiate, si cette ligne est seule à assurer l’interconnexion, soit surcharge due au report de charge. Le réenclenchement rapide présente divers avantages notables sur les réseaux HT et THT : éviter de mettre les réseaux en état de faiblesse temporaire par disparition trop longue d’un ouvrage, limiter les risques de pertes de synchronisme ou d’augmentation excessive du déphasage entre une charge tournante et le réseau. Si le déclenchement est triphasé, le temps de refermeture doit être très court, de l’ordre de 0,3 s. Un temps plus long peut entraîner une refermeture en discordance de phases (§ 3.13). Le réenclenchement monophasé, mis au point en France, est utilisé dans de nombreux pays. Il consiste, lors d’un défaut monophasé, cas le plus fréquent, à ouvrir seulement les pôles des disjoncteurs d’extrémité de la ligne en défaut. Ainsi, le synchronisme est maintenu par les deux phases saines qui restent sous tension, et le temps de refermeture peut être choisi relativement long, de l’ordre de la seconde, sans qu’il y ait de répercussion sensible sur l’ensemble du réseau. Cette technique nécessite des disjoncteurs à commandes unipolaires et des relayages spéciaux. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 ___________________________________________________________________________________ APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) (0) Tableau 5 – Valeurs normales des caractéristiques de ligne pour les défauts proches en ligne Tension assignée Nombre de conducteurs Impédance d’onde par phase Ur Z (kV) (Ω) Facteur de VATR Facteur de crête Temps de retard 50 Hz 60 Hz tdL k [(kV/µs)/kA] (µs) < 170 1à4 450 1,6 0,200 0,240 0,2 > 245 1à4 450 1,6 0,200 0,240 0,5 3.11 Caractéristiques assignées pour les défauts proches en ligne Un défaut proche en ligne est un défaut qui se produit en aval d’un disjoncteur, à une distance de quelques centaines de mètres à quelques kilomètres sur la ligne. Ces défauts sont caractérisés par un fort courant et une fréquence élevée de rétablissement de tension, et des risques de réamorçage thermique de l’arc ([D 4 692], § 3). Un pouvoir de coupure de défaut proche en ligne est prescrit pour les disjoncteurs tripolaires prévus pour être reliés directement à des lignes aériennes, dont la tension assignée est égale ou supérieure à 52 kV et dont le pouvoir de coupure assigné en court-circuit est supérieur à 12,5 kA. Ce pouvoir de coupure est exigé en monophasé, car les défauts monophasés sont de loin les plus fréquents. De plus, pour les réseaux à neutre effectivement à la terre, cette condition correspond à la coupure du dernier pôle qui doit éliminer un défaut à la terre, car c’est la condition de coupure la plus sévère dans le cas d’un défaut triphasé. Les valeurs normales de rétablissement de tension du côté de la ligne sont basées sur une impédance d’onde Z de 450 Ω, un facteur de crête k assigné (rapport entre l’amplitude de la première crête de tension rétablie et le module de la chute de tension dans la ligne avant coupure) égal à 1,6 et un temps de retard du côté de la ligne tdL (tableau 5). La vitesse d’accroissement de la tension de rétablissement VATR est obtenue en multipliant la valeur donnée dans le tableau par la valeur efficace du courant coupé (en KA). La capacité locale qui est toujours présente dans une sous-station, entre le disjoncteur et la ligne, introduit un temps de retard au début de rétablissement de tension. Cette capacité représente les capacités typiques qui peuvent être rencontrées en pratique dans les réseaux. Les valeurs de temps de retard normalisées correspondent à une capacité : — de 445 pF pour les tensions assignées inférieures à 245 kV ; — de 1 110 pF pour celles qui sont supérieures ou égales à 245 kV. 3.12 Durée de coupure assignée contacts) et de la durée d’arc (intervalle de temps entre la séparation des contacts et l’instant d’extinction de l’arc). Pour assurer la stabilité des réseaux HT, la durée de coupure doit être inférieure à une valeur maximale fixée par l’exploitant. Elle s’exprime habituellement en nombre de cycles à fréquence industrielle (2 cycles ou 2,5 cycles suivant les cas). En règle générale, une durée de coupure de 3 cycles est jugée suffisante, sauf dans les réseaux à très haute tension où une durée de coupure de 2 cycles est souvent exigée. 3.13 Pouvoir de fermeture et de coupure en discordance de phases Un disjoncteur peut être amené à fonctionner dans des conditions anormales de perte de synchronisme entre deux éléments du réseau, situés de part et d’autre du disjoncteur (cf. § 3.10.4). Le pouvoir de coupure exigé, par les normes CEI 60056 et ANSI C 37.04, en discordance de phases est égal à 25 % du pouvoir de coupure assigné en court-circuit. La tension de rétablissement à fréquence industrielle dépend de la façon dont le neutre du réseau est mis à la terre. Elle est égale : 2 Ur — soit à ---------- lorsque le neutre du réseau est effectivement à la 3 terre ; 2 ,5 U r — soit à --------------- dans les autres cas, 3 où Ur est la tension assignée du disjoncteur. Cette dernière valeur ne couvre pas tous les cas. Dans un réseau à neutre isolé, il est théoriquement possible d’avoir une tension 3 Ur rétablie égale à ---------- . Cependant, ce cas est très peu probable, aussi 3 il a été jugé inutile de le prendre en compte dans les spécifications des normes internationales. 3.14 Pouvoir de coupure et de fermeture de courants capacitifs 3.14.1 Généralités La durée de coupure est l’intervalle de temps entre l’instant de mise sous tension du déclencheur d’ouverture et l’instant d’extinction finale de l’arc dans tous les pôles de l’appareil. La figure 14 montre que la durée de coupure est la somme de la durée d’ouverture (intervalle de temps jusqu’à la séparation des ■ La coupure ou l’établissement de courants capacitifs correspond à la manœuvre d’une ligne aérienne à vide, d’un câble à vide ou d’une batterie de condensateurs. Ce type de fonctionnement est normal dans un réseau et se produit très fréquemment. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 D 4 690 − 15 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) ___________________________________________________________________________________ Position de fermeture Déplacement des contacts Position d'ouverture Circulation du courant Temps Durée d'ouverture Manœuvre d'ouverture Durée d'arc Durée de coupure Extinction finale de l'arc dans tous les pôles Séparation des contacts d'arc dans tous les pôles Mise sous tension du déclencheur d'ouverture Figure 14 – Définition de la durée de coupure Lors d’une coupure de courants capacitifs, l’interruption du courant ne pose pas de problème, car l’amplitude du courant est réduite ; cependant, ce type de coupure est contraignant pour un appareil de connexion car une tension de rétablissement élevée est appliquée entre contacts. Si la vitesse de déclenchement de l’appareil n’est pas suffisante, il peut se produire des réamorçages qui sont générateurs de surtensions. Des surtensions élevées étant interdites afin de ne pas excéder le niveau d’isolement du matériel du poste, on exige que l’appareillage soit capable de couper les courants capacitifs sans réamorçage. En réalité, la tenue diélectrique de l’appareillage est statistique par nature, il n’est donc pas possible d’exiger une probabilité nulle de réamorçage. Cette caractéristique des appareils a été prise en compte dans la nouvelle édition de la norme CEI 60056 où sont définies deux classes d’appareils caractérisées par : — une faible probabilité de réamorçage (classe C1) ; — une très faible probabilité de réamorçage (classe C2). La norme CEI 60056 donne, pour les tensions assignées du tableau 6 et une fréquence du courant d’appel de 4 250 Hz : — pour une batterie unique de condensateurs, un pouvoir de coupure assigné, en valeur efficace, de 400 A ; — pour une batterie de condensateurs à gradins, un pouvoir de coupure assigné, en valeur efficace, de 400 A ; — pour une batterie de condensateurs à gradins, un pouvoir de fermeture assigné de 20 kA. 3.14.2 Pouvoir de coupure assigné ■ La spécification d’un pouvoir de coupure assigné de lignes à vide est obligatoire pour les disjoncteurs de tensions assignées supérieures ou égales à 72,5 kV. ■ En fonction de ses contraintes, de sa politique de maintenance, de choix économiques, c’est à l’exploitant de choisir la classe d’appareil qu’il souhaite pour son réseau. ■ La spécification d’un pouvoir de coupure assigné de câbles à vide est obligatoire pour les disjoncteurs de tensions assignées égales ou inférieures à 52 kV. La tension de rétablissement en coupure de courants capacitifs dépend de nombreux facteurs tels que : — la mise à la terre du réseau et de la charge capacitive ; — l’influence mutuelle de phases adjacentes ; — l’influence de systèmes adjacents (lignes aériennes voisines). ■ Lorsqu’un appareil est prévu pour manœuvrer une ou des batterie(s) de condensateurs, il est nécessaire de démontrer un pouvoir de coupure spécifique car le courant à couper est généralement plus élevé que celui des lignes à vide ou des câbles à vide. ■ Les valeurs préférentielles définies par la CEI 60056 pour le pouvoir de coupure assigné de courants capacitifs des lignes à vide et des câbles à vide sont données dans le tableau 6 (des valeurs comparables sont définies par la norme ANSI C 37.06-2000). ■ La fermeture d’une batterie de condensateurs génère un courant d’appel qui peut, en fonction des caractéristiques du réseau, avoir une amplitude et une fréquence élevée. Ces courants de haute fréquence provoquent une usure des pièces de contact et la production de particules qui peuvent influencer le pouvoir de coupure. Dans le cas où ces courants d’appel sont importants, les normes internationales exigent des essais de fermeture de batteries de condensateurs. D 4 690 − 16 3.14.3 Pouvoir de fermeture assigné ■ Le pouvoir de fermeture assigné de batterie de condensateurs est la valeur de crête du courant que le disjoncteur doit être capable d’établir sous sa tension assignée et avec une fréquence du courant d’appel appropriée aux conditions de service. ■ Comme on l’a vu dans le paragraphe 3.14.1, la valeur de crête du courant spécifiée pour la fermeture de batteries de condensateurs à gradins, est de 20 kA pour toutes les tensions assignées et la fréquence du courant d’appel est égale à 4 250 Hz. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 ___________________________________________________________________________________ APPAREILLAGE ÉLECTRIQUE D’INTERRUPTION HT (PARTIE 1) Tension assignée (valeur efficace) Pouvoir de coupure assigné de lignes à vide (valeur efficace) Pouvoir de coupure assigné de câbles à vide (valeur efficace) Ur IL IC (kV) (A) (A) 3,6 10 10 4,76 10 10 7 − k = 1,15 (0) facteur multiplicateur pour tenir compte des tolérances et de la surtension possible. Tableau 6 – Valeurs préférentielles de pouvoir de coupure pour les câbles et les lignes à vide [CEI 60056] 7,2 10 10 8,25 10 10 12 10 25 15 10 25 17,5 10 31,5 24 10 31,5 25,8 10 31,5 36 10 50 38 10 50 48,3 10 80 52 10 80 72,5 10 125 100 20 125 123 31,5 140 145 50 160 170 63 160 245 125 250 300 200 315 362 315 355 420 400 400 550 500 500 800 900 ■ Dans le cas de batteries uniques de condensateurs, il n’y a pas de valeurs préférentielles spécifiées du pouvoir de fermeture assigné et de la fréquence du courant d’appel. Pour les applications habituelles, le pouvoir de fermeture assigné, dans l’intervalle de 5 à 10 kA, peut être estimé de manière approximative en utilisant la formule [ANSI/IEEE C 37.12] : La fréquence du courant d’appel est dans l’intervalle 200 Hz à 1 000 Hz ; elle peut être estimée de manière approximative en utilisant la formule [ANSI/IEEE C 37.12] : f appel ≈ f r avec I sc ------I sb fr fréquence assignée, fappel fréquence du courant d’appel. Sur la figure 15, on voit l’évolution du courant lorsqu’on enclenche une batterie de condensateurs. Exemple : pour Isc = 40 kA et Isb = 103 A avec fr = 50 Hz ; on a donc : 2 × 40 000 × 103 × 1 ,15 = 3 078 A I max = et : 40 000 f appel = 50 ----------------------- = 985 Hz. 103 La simulation de la figure ne correspond pas au pire des cas où le courant d’appel est le plus élevé. 3.15 Nombre de manœuvres mécaniques Des essais mécaniques de l’appareillage doivent être effectués (si applicables) pour démontrer sa robustesse et sa capacité à fonctionner de manière satisfaisante pendant toute sa durée de vie en service qui est de l’ordre de 25 ans. Ces essais se composent de 2 000 manœuvres d’ouverture et de 2 000 manœuvres de fermeture. L’essai de type d’endurance mécanique est un des éléments permettant de démontrer la fiabilité de l’appareillage. i (A) 250 200 150 100 50 0 – 50 – 100 I max ≈ 2I sc × k × I sb – 150 – 200 avec Imax valeur de crête du courant d’appel, Isc courant de court-circuit, en valeur efficace, à l’emplacement de la batterie de condensateur, Isb courant, en valeur efficace, de la batterie de condensateurs, courant traversant le disjoncteur en l’absence de court-circuit, – 250 Fréquence fappel – 300 Imax Isb ; fr Courant d'appel – 350 0 5 10 15 20 25 30 35 40 50 55 60 t (ms) Figure 15 – Évolution du courant lorsqu’on enclenche une batterie de condensateurs Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Dossier délivré pour Madame, Monsieur 17/09/2008 45 D 4 690 − 17