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Pour Jean-Claude Daoust, les
problèmes auxquels Bruxelles devra
faire face au cours des prochaines
décennies n’ont en réalité rien de
nouveau.
« Le constat n’est pas neuf : tous
les phénomènes dont nous avons
parlé au cours de ce colloque font
depuis longtemps partie de la réa-
lité bruxelloise», explique-t-il.
« Mais l’explosion démographique
risque fort de les aggraver. Il devient
donc urgent de s’atteler à leur réso-
lution, car si nous ne faisons rien au-
jourd’hui, il sera impossible d’assu-
rer notre prospérité.
Les entreprises entendent être par-
ties prenantes dans la recherche de
solutions.
Il en va bien sûr de leur responsa-
bilité sociétale, mais aussi de leur
avenir.
Voilà pourquoi nous voulons au-
jourd’hui proposer aux autorités
des idées, mais aussi des pistes
concrètes sur lesquelles nous nous
engageons.»
L’enseignement, dé n°1
Premier défi pour l’avenir de la
capitale : l’enseignement.
Pourquoi BECI a-t-il aujourd’hui dé-
cidé d’en faire une priorité ? «Au-
jourd’hui, sur le marché du travail
bruxellois, plus d’une centaine de
métiers connaissent une pénurie.
Les entreprises n’arrivent tout sim-
plement pas à trouver des candidats
pour occuper certaines fonctions»,
constate Jean-Claude Daoust.
« Plusieurs facteurs sont en cause.
Tout d’abord, il y a une désaffection
pour l’enseignement technique et
professionnel.
C’est regrettable, car les emplois
auxquels préparent ces études sont
nécessaires !
Ensuite, il y a le problème des lan-
gues : pour travailler à Bruxelles, il
est aujourd’hui indispensable d’être
bilingue, voire trilingue.
Dans les deux cas, la qualité de l’en-
seignement peut être mise en cause,
particulièrement du côté franco-
phone. Les tests PISA le confirment
chaque année.»
Pour le président de BECI, un autre
problème prendra de l’importance
dans un futur proche : l’accès à
l’enseignement pour les nouveaux
migrants et les enfants des derniers
arrivés. « Beaucoup d’entre eux
n’ont pas un réseau social qui leur
donne accès à la langue française
ou néerlandaise. Résultat : de nom-
breux enfants de première primaire
ne parlent tout simplement pas fran-
çais ou néerlandais.
Nous voulons insister pour que l’en-
seignement devienne obligatoire
dès l’âge de 5 ans, afin de pouvoir
scolariser ces enfants et le mettre
à niveau avant le début des études
primaires.»
n
Les défis posés par la croissance démographique bruxelloise sont bien connus.
En tant que représentant des entreprises, BECI veut participer activement à la
construction de l’avenir de la capitale.
Jean-Claude Daoust, Président de BECI, identifie plusieurs pistes d’action.
BECI s’engage pour l’avenir
Créer les conditions
de la prospérité
«Avec un jeune de moins de 25 ans sur deux au
chômage, il est impossible de créer du bien-être !»
Jean-Claude Daoust, Président de BECI