
PRÉFACE
La prise en charge de la pathologie tumorale parotidienne représente un des problèmes
complexes de la spécialité car il faut disposer d’une somme de connaissances importante en
anatomie chirurgicale et en histo-pathologie pour aborder cette situation. Il faut également
maîtriser une technique opératoire précise car les différents types de parotidectomie sont
parfaitement codifiés. Ces connaissances indispensables sont rappelées de façon la plus
didactique possible à l’aide d’une importante iconographie.
Le tissu salivaire est capable de produire une grande variété de tumeurs au comportement
évolutif très variable avec un mode d’expression clinique souvent stéréotypée faite d’une
masse indolore asymptomatique de l’aire parotidienne. Les limites de l’examen clinique ont
entraîné le développement de méthodes diagnostiques complémentaires comme la cytoponc-
tion et le recours à l’imagerie par résonance magnétique nucléaire. L’intérêt de ces examens
réside dans leur pouvoir de détection de certaines tumeurs malignes à présentation clinique
bénigne. De futurs travaux seront nécessaires pour déterminer la valeur de la cytologie par
rapport à l’IRM. En effet, l’IRM apparaît très compétitive par rapport à la cytoponction
quant au diagnostic de nature et procure de plus une information anatomique précise.
Le traitement chirurgical des adénomes pléomorphes a toujours fait l’objet de nombreuses
controverses car le véritable enjeu de l’intervention initiale réside dans le risque de récidive.
Cette éventualité reste un problème majeur du fait des difficultés de la chirurgie secondaire.
La prise en charge d’une récidive n’est pas univoque et les différentes présentations clini-
ques et leurs modalités de prise en charge chirurgicale sont présentées dans ce travail. Les
connaissances concernant la prévention du risque de récidive ont progressé ces dernières
années et il apparaît que la capsule tumorale et son environnement jouent un rôle majeur
dans la genèse des récidives. En effet, l’analyse histo-morphologique a mis en évidence la
fréquence de pseudo-podes et de nodules satellites dans l’environnement péri-capsulaire.
Ces éléments seraient responsables d’un essaimage cellulaire par micro-rupture capsulaire
lors de la dissection chirurgicale passant au contact de la tumeur en particulier lorsque la
capsule est exposée. A l’heure actuelle, la plupart des auteurs considèrent que les récidives
sont en rapport avec des micro ruptures et macro ruptures capsulaires. La mise en place de
compte rendu opératoire plus précis indiquant la survenue ou non d’une exposition capsu-
laire, sa surface ainsi que la mise en place d’un protocole d’étude anatomopathologique
indiquant le type d’adénome pléomorphe, les caractéristiques d’épaisseur capsulaire et
d’environnement péri-tumoral sont indispensables pour valider cette hypothèse. Les gestes
d’énucléation et d’énucléo-résection sont à bannir et le traitement chirurgical des adénomes
pléomorphes repose sur la réalisation d’une parotidectomie exo faciale ou totale dépendant
de la localisation tumorale et de la survenue ou non de l’exposition de la capsule.
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