P 2 Notre Dame de Guadeloupe à la Soufrière P 3 à 5 Secours

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P 2
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Notre Dame de Guadeloupe à la Soufrière
P 3à5
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Secours Catholique - Haïti
P 11 à 14
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Dossier : Jubilé de la Miséricorde
Sommaire
“Jubilez, criez de joie !”........................ 3
Journée nationale du Secours
Catholique ......................................... 3-5
L’appel des évêques de France ............ 6
Eglise Universelle ................................. 7
L’enseignement catholique .................. 8
Jubilé de Saint Martin ........................... 9
Légion de Marie en pèlerinage .........10
Dossier :
Le retour de Notre Dame à la Soufrière
L
Année de la Miséricorde ...........11 à 14
Vocations et appel de Dieu ................15
Spiritualité ...........................................16
e dimanche 23 octobre,
une foule nombreuse
venant de toutes les paroisses de la Guadeloupe s’est
retrouvée à Saint-Claude pour
la messe à Matouba présidée
par Mgr Riocreux. Puis la statue
de Notre-Dame de Guadeloupe
a été réinstallée dans la grotte
au pied de la Soufrière. La vierge
a ainsi retrouvée le lieu où elle
avait été placée il y a 60 ans.
La question du Mal .............................17
La pastorale des jeunes......................18
Brèves .................................................19
Paroles entendues ..............................20
En chemin vers la catéchèse..............21
Médias et Calendrier
de Mgr Riocreux ...........................22-23
Bimensuel fondé en 1967
Numéro de CPPAP : 0516 G 88298
EVECHE : place Saint-François
97100 BASSE-TERRE
Tél. : 0590 81 36 69
Directeur de la publication
et de la rédaction : Mgr Jean-Yves RIOCREUX
Rédacteurs en chef : Pascal GBIKPI,
Jean-Marie GAUTHIER
Déléguée Episcopale à l’Information :
Laetitia PENAVA
[email protected]
Equipe de rédaction : Père Yves GILLOT,
Jérémiah CARLTON,
Micheline TISBA, Félix DARIN,
Annick PATCHÉ
Jubilé des personnes âgées
A l’occasion de l’Année de la Miséricorde,
Mgr Riocreux a célébré la messe au centre
gérontologique du Raizet avec le Père
Jean Hamot, aumônier de ce centre qui
accueille 200 personnes.
Secrétaire maquettiste : Marie COLEAU-JULIEN
Impression : IDC : 0590 93 78 28
www.guadeloupe.catholique.fr
2
Q Eglise N°966 NOVEMBRE 2016
A la fin de la messe,
Hamot.
Mgr Riocreux et Père
“Jubilez, criez de Joie !”
T
out au long de cette année 2016, nous avons repris ce cantique
nous invitant à jubiler. Invitation à entrer dans l’Année Sainte
de la Miséricorde. Ce jubilé a été vécu partout dans notre diocèse et dans le monde. Nous avons découvert que « Jésus-Christ est
le visage de la miséricorde du Père », suivant la phrase d’ouverture
du document papal présentant cette année sainte.
Dans cette lettre Misericordiae vultus, le pape présente cette année
jubilaire avec le souhait d’ouvrir des portes saintes dans les cathédrales et basiliques. Nous nous souvenons de l’ouverture du Jubilé à
Notre Dame de Guadeloupe à Basse-Terre et à Saint Pierre Saint Paul
à Pointe-à-Pitre. Depuis, des milliers de fidèles ont fait leur pèlerinage individuellement ou en paroisses. Les Pères Matthieu Malonga,
Joseph Cousin et Jacques Hivon nous donnent un « bilan » de ce Jubilé
de la Miséricorde.
Tout au long de cette année, nous avons découvert les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Des temps forts ont marqué ceux
qui ont vécu ce Jubilé, notamment les jeunes aux JMJ. Mais tous ont
aussi été associés : prêtres, diacres, consacrés, malades, personnes
âgées… Dans la dernière ligne droite de cette année, le Jubilé des
prisonniers le premier dimanche de novembre. Le Père Paul-Antoine,
Mgr Riocreux à Cracovie
aumônier de la maison d’arrêt de Baie-Mahault, nous donne des informations à ce sujet en nous invitant à nous unir à deux temps de prière.
Le dimanche 20 Novembre, en la solennité du Christ, Roi de l’Univers, l’année Jubilaire sera
conclue. Le pape François fermera la Porte Sainte dans la Basilique Saint Pierre. Il sera entouré
des cardinaux du monde entier, dont les 17 nouveaux nommés récemment. Partout, dans les
10.000 églises avec des portes saintes, ce sera un temps d’action de grâces envers la Sainte
Trinité qui nous a donné de vivre ce temps extraordinaire de grâce. Tout au long de cette année,
« nous avons confié la vie de l’Eglise, l’humanité entière et tout le cosmos à la Seigneurie du Christ
qui a répandu sa miséricorde telle la rosée du matin », suivant les propos du pape François. Et il
continue : « Combien je désire que les années à venir soient comme imprégnées de la miséricorde
pour aller à la rencontre de chacun en lui offrant la bonté et la tendresse de Dieu » (François, Misericordiae vultis 5). Oui, le Jubilé continue !
Dans notre diocèse, trois temps marqueront la clôture du Jubilé de la Miséricorde :
- A Basse-Terre, dans la cathédrale ND de Guadeloupe, le samedi 19 Novembre à 18 h.
- Aux Mangles, dans l’église du Christ-Roi, le dimanche 20 Novembre à 9 h 30.
- A Pointe-à-Pitre, à St Pierre St Paul, le dimanche 20 Novembre à 15 h 30.
+ Jean-Yves RIOCREUX
D
L’appel pour Haïti
ès le lendemain de l’ouragan «Matthew », Mgr Riocreux a fait appel à la
générosité des fidèles, notamment lors des messes du 9 Octobre. Les médias
ont répercuté cet appel.
LL’évêque de Guadeloupe a dit à la radio : « Haïti, pays de 10 millions d’habitants
Cathédrale St Louis de Jérémie
n
nous est proche. Haïti meurtri une fois de plus par l’ouragan Matthew comme nous
après le passage de Matthew
ll’avons vu avec les images de dévastation dans la partie ouest du pays, à Jérémie,
CCayes, Nippes,
Ni
JJacmel.l Des
D centaines
t i
d
de morts et des dégâts considérables. Eglises et cathédrale de Jérémie dévastées par
les vents violents.
L’évêque de cette ville, Mgr Gontran Decosse a fait savoir que “tout est à terre”. De fait, 80% de cette ville est détruite. Emu
par les dégâts suite à Matthew, je vous propose d’apporter notre contribution pour aider Haïti. Comment ? Par les paroisses
et avec le Secours catholique du diocèse, en lien avec le réseau des Caritas dans le monde ».
L’appel a été entendu. Et les dons seront envoyés aux diocèses de Jérémie et des Cayes, ainsi qu’aux familles de
plusieurs prêtres œuvrant dans le diocèse de Basse-Terre ayant tout perdu.
3
20 novembre 2016
F
DELEGATION DE LA GUADELOUPE
Journée nationale
du Secours catholique
ondé en 1946, le Secours
Catholique-Caritas France est un
service de l’Église catholique,
membre de la confédération Caritas
Internationalis. Au Secours CatholiqueCaritas France, plus de 67 000 bénévoles et près de 1000 salariés agissent
contre la pauvreté et en faveur de la
solidarité, en France et dans le monde.
En tant que service de l’Église catholique qui a pour mission de soutenir les plus fragiles, l’association se
mobilise sur le territoire hexagonal et
outre-mer et apporte son soutien dans
plus de 70 pays et territoires.
Le Secours Catholique s’attaque à
toutes les causes de pauvreté, d’inégalités et d’exclusion. Il interpelle
l’opinion et les pouvoirs publics et
propose des solutions dans la durée.
Il place au cœur de son action la
participation des personnes accompagnées et le renforcement de la
capacité de tous à agir ensemble.
Contact
Secours catholique
Délégation de la Guadeloupe
Près église Saint-Luc, BP 654
97169 Pointe-à-Pitre
tél. : 05 90 83 78 71
fax : 05 90 83 45 33
Courriel :
[email protected]
Il prend en compte la spiritualité de
chacun et invite à aller à la rencontre
des plus fragiles pour construire
avec eux une société juste et
fraternelle.
mie après le
Rue principale de Jéré
passage de Matthew
rA l’occasion de la jou
la
née nationale contre
, le
misère, le 17 octobre
:
thème était cette année
r
partager la culture pou
!
mieux vivre ensemble
s
Uu beau parcours dan
été
plusieurs diocèses a
mis en place.
Le réseau Caritas se mobilise pour
4
Q Eglise N°966 NOVEMBRE 2016
Haïti à l’occasion de sa journée natio
nale du Secours Catholique.
Campagne Haïti
L’ouragan Matthew a frappé
durement le sud d’Haïti
de l’œil du cyclone Matthew
t i d
j ctoire
Traje
E
ncore une fois, Haïti fait face à
une catastrophe majeure. L’ouragan Matthew, le plus puissant
depuis de nombreuses années, a
traversé
à pas de tortue le Sud-Ouest
t
d’Haïti
laissant derrière lui un specd
tacle
de désolation d’une rare amt
pleur.
Les pertes et destructions sont
p
considérables,
et les conséquences à
c
court et long terme risquent de l’être
tout autant. Les deux départements
du sud : Grand’Anse (Jérémie), Sud
(Les Cayes) ont été les plus touchés.
Mgr Riocreux a adressé un message
de soutien, d’amitié et de prières aux
Petit Boucan, Le 7 octobre 2016
Je voudrais remercier tous ceux et
celles qui pensent à nous en ce
moment difficile et demandent des
nouvelles. En Effet Matthew a fait
beaucoup de dégâts, notamment
dans le sud du Pays mais également
dans l’Ouest. Hier, j’ai mis cinq
heures à visiter les victimes dans le
haut de petit Boucan « Paroisse »
Saint Joseph. C’est la première fois
que je rencontrais des gens aussi
fatigués et abattus. A Marotière, à Poullayer, à Plaisans, à
Matia… les gens ont tout perdu. Toutes les récoltes sont détruites, tous les arbres fruitiers et autres sont arrachés. Beaucoup de maisons sont détruites et d’autres endommagées. La
situation est critique. Hier, nous avons célébré la messe dans
une maison endommagée, qui abrite quatre familles soit une
vingtaine de personnes, adultes et enfants.Quand on sait que
le paysan haïtien ne vit que de son jardin, de ses bétails et des
fruits qui sont récoltés des arbres. Ils ne cessent de me répéter :
« Monpè lavi nou fini, pa gen lavi anko » Mon père c’est la
fin pour nous, il n’y pas de vie…. Je voudrais vous laisser avec
cette note d’espérance : « Depi tèt pa koupe nou espere poté
chapo » « Tant que nous avons encore la tête, nous espérons
de porter le chapeau ».
Merci pour vos prières, votre soutien.
P. Daniel ROMULUS
Kolbe, pourquoi es-tu allé à Haïti ?
« Oh c’est tout simple, Haïti est pour moi et ma famille comme
une seconde nature. Je n’ai pas hésité un instant quand mon
ami Dr Josma Joassaint. Il est le frère du Père Verdieu, venu
faire un remplacement en paroisse chez nous l’an dernier,
d’ailleurs il a tout perdu à Carcasse. Il m’a dit combien l’hôpital
de Jérémie, où il soigne, était submergé par les gens en souffrance et démunis de tout, avec la peur du choléra.Il m’a envoyé une liste de médicaments à apporter très vite. Il me reste
douze jours devant moi, je pars et je vais soigner les gens que
je verrai. Je vais aussi saluer rapidement Fr Francklin Armand
qui est un phare pour nous, Mgr Willy Romélus qui malgré son
âge et sa maison abimée tient bon, Père Jomanas Eustache
grand ami de la famille dont l’église à Numéro 2 est par terre.
Je verrai “Médecins du Monde” qui fait un travail remarquable
dans les mornes. Je porterai le message de réconfort et de
solidarité de Mgr Riocreux à Mgr Décoste. C’est peu de chose,
mais les petits ruisseaux font les grandes rivières. A la grâce
de Dieu ! ».
évêques de ces diocèses. Il est possible de continuer d’envoyer vos dons
en nature ou en argent par l’intermédiaire du Secours Catholique diocésain
ou par l’Association Diocésaine de
Guadeloupe, en lien avec les évêchés.
Vos offrandes seront envoyées là où
les besoins sont les plus urgents. Mais,
c’est dans la durée que nous devrons
accompagner nos frères Haïtiens tant
éprouvés !
Fraternité de l’Incarnation
On nous demande un rapport sur
la manière dont nous avons vécu
le passage du cyclone Matthew. Un
cauchemar draînant le deuil, des
larmes, des morts, pertes de bétail,
de champs, de maisons, d’outils,
de bateaux, de filets de pêche, des
Eglises, des écoles, des hôpitaux, des
h,
Josep
y
Henr
Dr
e
droit
à
he
gauc
De
et. routes bloquées, des ponts effonPoull
r
Hecto
et
nd
Arma
klin
Fr Franc
drés, une destruction de l’environnement… Notre couverture végétale évaluée à moins de 2,5% aurait
été incapable de faire face à un cyclone majeur comme Matthew.
Cela me fait penser à une réflexion faite par un Américain qui
disait : « Haïti est l’un des rares pays du monde qui se détruit
physiquement. » Cela peut se constater de visu avec peine, mais
l’admettre en vérité dans le cas de son propre pays est décapant !
Nos fraternités situées dans les départements du sud partagent
le sort du commun des mortels : à Torbech, les toits de nos deux
maisons ont volé en éclat. L’environnement est devenu un désert,
plus d’arbres. A Jérémie, nos frères vivent à la belle étoile suite
à la destruction de notre fraternité. Depuis 4 jours, nous étions
au niveau de la fraternité Générale sans nouvelles de nos frères,
enfin ce soir, une religieuse amie nous a dit qu’elle les aurait
vus (grâce à Dieu, pas de mort)… Nous aurions mille raisons de
croiser les bras et de nous lamenter tant les maux sont douloureux et les efforts à mener sont titanesques ! Comme le Père de
Foucauld nous disons : ‘Jamais arrière’ ! Nous remercions tous les
familles et amis de partout dans le monde qui nous ont manifesté
leur sympathie et solidarité et continueront de le faire. Haïtiens,
Haïtiennes, regardons en avant, c’est la bonne direction !
Frère Francklin ARMAND
Iilavach atè !
Ektò Poulé, dépi on lanné ou ka rédé dé jennboug (Joslen é Kesnel)
Lilavach, an Ayiti, konstwi on latilyé pou fè mango séché asèlfen yo
rivé viv asi fòs a travay a-yo. An ki léta sa yé apré pasaj a Matyou ?
« An ka éséyé rédé-yo mé an pa ni sitèlman mwayen pou fè-y. Sé
anni détwa zanmi ka ban-mwen déparfwa on 20€ ka pèrmet le
sa ka fè 100€ an ka voyé ba-yo. A pa sa kay pèwmèt-yo vansé. Té
ké fo onlo lajan é Michèl on zanmi, sé li ki lansé pwojé-lasa, ja di
limenm i pa kay pé kontinyé voyé lajan ba-yo. Fo di Michel limenm
ka touché on tirètrèt, mwens ki 600€/mwa é i ja ba-yo lanmwatyé on éritaj i té trapé, kivédi près 10 000€. Evè sa yo té ja mété
anwout, byen toubòlman, yo sèryé, yo té ja ka vann mango séché
ba sé gran lotèl Lilavach. Jòdi-la té ké fo-yo tini ankò menm sòmlasa pou yo rivé vwè douvan-yo. Té ké fo moun Ayiti menm rédé-yo
vansé. Mé awa, moun an Ayiti plis bizwen on lanmen yomenm,
oswa tini moun i té ké pé mé yo ni dòt priorité.
Ecrit à la veille de son départ pour Jérémie, le 17 octobre
5
L’appel des évêques de France :
retrouver le sens du politique
L
e 14 octobre 2016, le Conseil permanent de
la Conférence des évêques de France a publié un texte intitulé : « Dans un monde qui
change, retrouver le sens du politique ». Soixante
pages qui commencent par ces mots : « Si nous
parlons aujourd’hui, c’est parce que nous aimons
notre pays, et que nous sommes préoccupés par
sa situation ». Car, poursuit le Conseil permanent,
« il faudrait être sourds ou aveugles pour ne pas
nous rendre compte de la lassitude, des frustrations, parfois des peurs et même de la colère
intensifiées par les attentats et les agressions qui
habitent une part importante des habitants de
notre pays ».
Si ce n’est pas la première fois que les évêques Français
abordent la question de la politique, c’est, cette fois-ci, à
« un travail de refondation » auquel ils entendent participer
en posant en premier lieu « un regard lucide sur la situation ». Une situation française où « le vivre ensemble est
fragilisé, fracturé, attaqué », et où « les notions traditionnelles et fondamentales de Nation, Patrie, République sont
bousculées… »
Ce texte souligne aussi les changements économiques,
culturels, sociaux, religieux… et au cœur de cette France en
mutation, les évêques invitent à « une réflexion plus fondamentale sur le politique en lui-même qu’il nous semble
urgent d’inviter ». C’est le lieu de rappeler des figures
connues de catholiques engagés dans la politique : Robert
Schuman et Edmond Michelet, ministres dans les gouvernements de la 4ème et 5ème république.
CCe texte parle aussi de cette société en tenssion avec ses réactions, ses marches blanches,
sses célébrations mémorielles : moments de
ccommunion en face d’évènements dramattiques, mais avec la question : « Qu’en restett-il après ? »
D
D’une manière réaliste et positive, est soulig
gné que la « France a un potentiel important
d
de dynamisme dans tous les domaines. Il y a
d
de la créativité, de l’inventivité et de la générrosité dans notre pays », mais « la difficulté
d
de réformer est une bonne illustration des
d
d notre pays » avec cette phrase appelant à la
paradoxes
de
responsabilité de chacun : « notre pays réagit par corporatisme et intérêts particuliers » et cette affirmation : « c’est
toujours l’autre qui doit faire l’effort en premier ».
Le texte conclut : « Il y a de la tristesse dans notre pays
aujourd’hui » et pose cette question : « Allons-nous continuer à nous désoler, nous opposer, à ne plus croire à nos
capacités, mais aussi à ne plus voir tout ce qui fait de manière bonne et heureuse la vie de notre pays : le travail
bien fait, la disponibilité auprès de ceux qui souffrent, la vie
de famille ?... Il y a beaucoup de richesse cachée dans les
cœurs et de l’espoir qui vient de l’action de beaucoup ? Et
pour nous, chrétiens, il y a l’invincible espérance que nous
donne le Christ d’une lumière qui l’emporte sur toutes les
obscurités. »
Pascal GBIKPI
Les évêques de France réunis à Lourdes
L
’assemblée commence toujours par la prière à la grotte de Massabielle. Après le discours solennel du président, Mgr
Ponthier, archevêque de Marseille, les évêques peuvent intervenir librement sur des questions d’actualité. Riche moment au cours duquel chacun peut exprimer ses convictions et présenter ses interrogations. Puis, les évêques abordent
les questions à l’ordre du jour. Cette année, un temps conséquent sera consacré aux vocations et à une réflexion sur la
« société et la religion dans la France contemporaine ». Le cardinal
Jean-Louis Tauran, président du Conseil Interreligieux à Rome apportera sa contribution sur ce thème et échangera avec les évêques.
En effet, depuis la dernière assemblée de la Conférence épiscopale française, les drames ont marqué la France avec les attentats
successifs à Nice et en Normandie, avec la mort du Père Hamel.
Moment fort de la semaine à Lourdes : la messe dominicale le
dimanche 6 Novembre à 10 h 30, retransmise en direct à la télévision
par « Le Jour du Seigneur ». Ainsi, les catholiques de France métropolitaine peuvent s’associer à cette prière des successeurs des apôtres
rassemblés à Lourdes.
6
Q Eglise N°966 NOVEMBRE 2016
L’Eglise Universelle
Le pape François
dans le Caucase et en Scandinavie
D
ébut octobre, le pape a visité
deux pays dans le Caucase :
en Georgie et en Azerbaïdjan. Puis le 31 Octobre et 1er Novembre, il était en Suède. Dans ces
trois pays, le Saint Père est allé à la
rencontre des orthodoxes, des musulmans et des luthériens.
En effet, dans la ligne qu’il s’est fixé, le
pape souhaite rencontrer des croyants
d’autres religions et manifester aussi
son souhait de paix et de réconciliation.
CAUCASE
A Tblissi, capitale de la Georgie, pays
de tradition orthodoxe, le patriarche
Ilia II et le pape se sont donnés une
chaleureuse accolade en soulignant
les siècles d’amour fraternel unissant
les deux Eglises, malgré des difficultés.
Puis, le pape a célébré une messe pour
la petite communauté catholique qui
fait l’expérience d’une minorité comme
l’a dit l’évêque du lieu, Mgr Giuseppe
Pasotto.
De même, en Azerbaïdjan, le pape
a rencontré les musulmans en soulignant l’importance des liens et du
dialogue interreligieux. Dans ce pays,
il y a seulement quelques centaines de
catholiques.
17 nouveaux
cardinaux
Ainsi, s’est achevée cette visite dans
la région, après le voyage du pape en
Arménie en juin dernier.
SUÈDE
De même, le bref séjour en Suède est
la suite de l’œcuménisme actif entre
luthériens et catholiques, qui a commencé il y a 50 ans environ. L’évêque
catholique de Stockholm a souligné
que « la situation œcuménique dans
notre partie du monde est unique et
intéressante et nous aide à témoigner
de Jésus Christ et de son Evangile dans
un monde sécularisé. »
En effet, ce pays est majoritairement
luthérien. Or, Luther a ouvert le chemin de la Réforme en 1517. Et c’est
donc pour marquer le 500ème anniversaire que le pape est venu pour
participer à une grande célébration à
Lund. Le Secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale a déclaré :
« Cette présence du pape en Suède est
un chemin de réconciliation, de justice
et de paix dans un monde lacéré par
les conflits et les violences. »
Le pape a célébré la fête de Toussaint
en Suède, pays visité par Jean Paul II il
y a plus de 30 ans.
+ J.-Y. RIOCREUX
D
imanche 9 Octobre, le pape
François a annoncé la convocation d’un nouveau consistoire le
19 Novembre 2016 avec la création de 17
nouveaux cardinaux. Ils sont originaires
de 11 pays, signe de « l’universalité de
l’Eglise », comme l’a souligné le pape
dans sa présentation.
Ce troisième consistoire du pape François se caractérise par l’originalité de son
choix et la grande diversité des nouveaux
cardinaux. Divers par les âges : de 49 ans
pour le jeune archevêque de Bangui,
Mgr Dieudonné Nzapalainga, à 88 ans
pour un prêtre albanais prisonnier pendant les années de persécution. Et on
peut noter aussi la nomination de deux
îliens : l’archevêque de Port Moresby en
Papouasie et Mgr Maurice Piat, évêque
de l’île Maurice. Ce dernier, tout comme
Mgr Nzapalainga de Bangui en Centrafrique est un spiritain.
Mgr Nzapalainga
N
é en 1967,
Dieudonné
Nzapalainga a été ordonné
g
p
prêtre en 1998
d
dans la Congrég
gation du Saint
Esprit.
i Ill a travaillé
il pendant huit
années à Marseille dans le cadre
de l’Œuvre d’Auteuil. Il est devenu
évêque en 2012. Dans son premier
message après sa nomination au
titre de cardinal par le pape François,
Mgr Nzapalainga, archevêque de
Bangui, a promis de tout faire pour
la réconciliation en Centrafrique.
« Je n’ai pas été appelé pour moimême. J’ai été appelé pour notre
pays. C’est après une grave crise que
le pape est venu dans notre pays.
Et c’est encore après la résurgence
des violences ces derniers jours,
que le pape m’a promu cardinal. Je
vous le dis, il y a un Dieu pour les
pauvres », a-t-il déclaré devant des
centaines de personnes en la cathédrale Notre-Dame de l’Immaculée
conception.
7
L’enseignement catholique
au métissage entre la culture traditionnelle du livre et celle
du numérique.
Allier autorité et amour
Les jeunes refusent l’autorité, quand elle est basée uniquement sur la hiérarchie ou la fonction : « J’ai raison puisque
je suis ton père, j’ai raison puisque je suis ton professeur ».
S’il est important que le jeune se coltine à un adulte pour
qu’il ne se croie pas tout-puissant, l’adulte doit cependant
s’efforcer d’être le témoin de l’amour et de la loi et être
aussi exigeant pour lui-même que pour le jeune.
Eduquer au sens de la durée
Eduquer,
passion d’espérance
L
a journée de l’enseignement catholique s’est déroulée cette année le
vendredi 30 septembre 2016 au
WTC de Jarry et avait pour invité prinW
ccipal Paul Malartre, ancien secrétaire
gé
général de l’enseignement catholique.
Da
Dans sa conférence intitulée « Eduquer,
passion d’espérance », il a proposé plusieurs
passi
principes
permettant de faire face aux évolutions
i i
accélérées de notre société.
Accueillir les jeunes
L’enseignement catholique a eu la chance d’être fondé par
des congrégations enseignantes (St Joseph de Cluny, Frères
des Ecoles Chrétiennes, …) dont les fondateurs n’ont jamais
porté un jugement de valeur négatif sur les jeunes. Jean
Bosco ne jugeait pas les jeunes qu’il croisait dans les rues
du Turin au 19ème siècle, mais essayait de comprendre leurs
attentes et leurs besoins, considérant leur énergie comme
une chance pour le monde.
Ne pas gémir sur les jeunes
Les adultes doivent être témoins et porteurs d’espérance et
ne pas gémir sur l’époque présente. L’éducateur doit transmettre un héritage et amener, dans le savoir et dans la foi,
à inventer l’avenir et non pas copier le passé. Il faut des
adultes qui croient dans les ados et les aiment comme ils
sont et non pas comme ils voudraient qu’ils soient.
Comprendre les mutations
Souvent, les enseignants pensent n’avoir pour tâche que
de transmettre des savoirs. Soit, mais est-il possible de
transmettre des savoirs sans éthique, sans se référer à ce
que porte l’homme au plus profond de lui-même ? L’affaiblissement des repères institutionnels oblige à analyser et
comprendre le comportement des jeunes, sachant que ce
qui allait de soi et était évident ne l’est plus.
L’éruption des écrans
Dans l’évolution des modes de vies, l’éruption des écrans et
la place qu’ils ont pris dans la vie des jeunes sont devenus
un phénomène universel. Les jeunes ont les yeux constamment rivés sur les écrans. Nés avec internet, ils manipulent,
dès le plus jeune âge, ordinateurs, smartphones, et autres
tablettes. Comment éduquer à partir des écrans qui sont là
et que l’on ne peut ignorer ? Aidons nos enfants à participer
8
Q Eglise N°966 NOVEMBRE 2016
C’est dans l’apprentissage du vivre-ensemble qu’on fait l’expérience de la vérité. Il faut apprendre à faire ensemble, à
réussir ensemble, et même à échouer ensemble. Dans une
société qui surévalue l’apparence, la superficialité, le spectaculaire, … il faut permettre aux jeunes de ne pas vivre à
la surface d’eux-mêmes.
Changer de regard
Une condition pour réussir l’éducation des jeunes, c’est de
changer le regard que nous portons sur eux. Un jeune est
davantage que ses résultats scolaires. Il est une personne,
un mystère, non pas au sens que je ne le comprendrai
jamais, mais au sens que je n’aurai jamais fini de le comprendre. Le pire est, pour un parent, de ne pas rester ouvert
à l’inattendu, à la programmation et aux talents de son
enfant. La confiance accordée au jeune l’encourage et permet de réveiller le meilleur de lui-même.
Eduquer, un acte gratuit
L’éducateur n’est pas chargé des récoltes mais des semences. Il doit accepter de ne pas voir le résultat de ses
efforts, et de se rendre inutile, en éduquant le jeune à
l’autonomie, la responsabilité et la liberté assumée. Eduquer doit être un apprentissage de l’adulte à la désappropriation, la gratuité et le désintéressement par rapport à la
reconnaissance qu’il peut attendre. Que ce ne soit pas les
enfants qui assurent la reconnaissance de l’éducateur mais
le contraire. Tout jeune cherche un sens à son existence,
veut réussir dans la vie et réussir sa vie, quelque soit ses
résultats, soyons-en sûrs.
Eduquer, une conviction
Eduquer doit résulter d’une volonté fondée sur une conception de l’homme et de la vie qui fait de l’élève une personne
unique. Cette approche exigeante se heurte à toutes les
tendances actuelles qui uniformisent et compartimentent.
Parmi ces tendances, trois d’entre elles font particulièrement obstacle à la mission éducative : l’absence d’autorité,
la dévalorisation du travail et l’influence des médias qui
brouillent le réel.
Qu’est-ce “un élève bien éduqué” ?
Le jeune « bien éduqué » est bien dans sa peau, capable
de relever les défis là où il se trouve, et ayant gagné une
confiance en lui grâce à la reconnaissance qu’il a trouvée dans le regard des autres. Belle leçon de vie qui ne
s’applique pas qu’aux jeunes. Simple d’apparence, elle
suppose une « passion d’espérance » telle qu’on peut
la trouver dans un établissement catholique qui déclare
sa spécificité et précise au nom de qui et de quoi une
manière d’enseigner et d’éduquer peut oser se nommer
Pascal GBIKPI
catholique.
La Vie du Diocèse
11 novembre 2016
11 November 2016
Jubilé de Saint Martin
mais pour mieux pénétrer ce message
qui l’éblouit, il s’en va jusqu’à Poitiers
où l’accueille Hilaire, l’illustre Docteur
de l’église. Hilaire lui proposa d’être
diacre, ce que Martin refusa : il ne se
sentait pas digne de cet honneur ni
de cette responsabilité.
Martin Evêque de Tours
C
ette année, nous célébrons
le 1700ème anniversaire de
la naissance de Saint Martin
de Tours, inscrit aux Célébrations
nationales. Dans l’île de Saint Martin, le 11 Novembre, c’est la « Saint
Martin Day », la fête de Saint Martin, qui est aussi une fête commémorative de la découverte de l’île,
le 11 Novembre 1493 par Christophe Colomb. L’île binationale de
Saint Martin est coupée en deux
comme le manteau de Saint Martin
de Tours. Une grande fête rassemblera tous les habitants de l’île le
11 novembre 2016 autour de Mgr
Riocreux, évêque de Guadeloupe.
Qui était Saint Martin ?
Il naquit en Pannonie (la Hongrie actuelle) en l’an 316. Son père, tribun
militaire le destinait à l’armée. Un jour
d’hiver particulièrement rigoureux,
Martin en garnison ou de passage à
Amiens, rencontra à l’une des portes
de la ville un pauvre qui suppliait en
vain les passants d’avoir pitié de sa
misère. Il saisit son épée, coupa son
manteau en deux et en donna un
morceau au pauvre. La nuit suivante,
comme il dormait, il vit le Christ vêtu
de la partie du manteau qu’il avait
donnée au pauvre et qui disait à la
multitude des anges qui se tenaient
autour d’eux. Martin, qui n’est encore
que catéchumène a couvert de ce vêtement le Christ. La vision elle-même
lui découvre ce qu’assure l’Evangile :
« Ce que vous ferez au plus petit
d’entre vous, c’est à moi que vous
l’aurez fait » ( Mt 25, 31-40). Il quitte
peu après l’armée, se fait baptiser,
A la mort de Lidoire, évêque de Tours,
on vint proposer à Martin d’être
évêque. Il exprima son refus. On le
prendra par la ruse : un Tourangeau
se glisse à Ligugé, prétend que sa
femme est malade, persuade le saint
homme de venir la guérir, l’entraîne
en réalité jusqu’en la cathédrale de
Tours où les évêques voisins sont en
quête d’un successeur pour Lidoire :
Martin est élu aux acclamations du
peuple. Il fonde sur la rive droite de
la Loire, Marmoutier, tout à la fois,
évêché, séminaire, monastère. Il sillonne la Gaule, combat le paganisme,
l’arianisme. A quatre- vingts ans, il va
s’installer à Candes, et c’est allongé
sur la cendre et la cilice que Saint
Martin rendit l’ âme le 8 Novembre
397. De nombreux miracles ont
lieu sur sa tombe. De son vivant, il
guérissait les malades, chassait des
démons.
Il s’est trouvé chez lui partout; en
Hongrie, Italie, Allemagne , Belgique,
Croatie, Bosnie, France. « Partout où le
Christ est connu, Martin est honoré »,
s’écriait déjà au IVème siècle Venance
Fortunat. Pouvons-nous passer sous
silence l’immense popularité du
Saint, traduite dans les coutumes, le
langage, la toponymie. En effet, plus
de 500 villages ou bourgades portent
le nom de Saint Martin.
Robert ROMNEY
Jubilee in Saint Maarten
T
his year, we celebrate the 1700th
anniversary of the birth of Saint
Martin of Tours. 2016 is Saint Martin
Year. November 11th, Saint Martin Day ,
but also Armistice as well as the national
feast commemorating the discovery of
our island in November 1493 by Christopher Columbus
Who was Saint Martin of Tours ? Martin was born in 316 AD in Savaria, a diocese of Pannonia( now Hungary). As the
son of a veteran officer, Martin at fifteen
was requested to join a cavalry. He was
attracted by Christianity, but his father
was against his son’s convictions. After
Martin was baptized, (at eigteen years
old), he did not quit the army. Sulpice
Severius, his biographer, presented him as
« the least warlike soldier in the world »,
« a monk in uniform ». On a bitterly cold
winter day, Martin rode through the gates
of Amiens, he saw a beggar with clothes
so ragged that he was practically naked.
Martin overcome with compassion, took
off his mantle. In one quick stroke, he
slashed the lovely mantle in two with
his sword, handed half to the freezing
man and wrapped the remainder on his
shoulders. That night as he was sleeping,
he saw Jesus cladin the piece of mantle
he had given the poor man, he was speaking to the crowd of angels around him :
« Martin who is still but a catechumen
clothed me with this mantle ». This vision
reminded him of the teaching of the Gospel» Whatever is done to the least of brothers is done to me ». He quit the army
and made his way to Poitiers to meet
Hilaire, the famous theologian who offered him to become a deacon, which he
refused.
The Bishop of Tours : when Lidoire, the
bishop of Tours died, everyone wanted
Martin to take up the post. Once more,
he refused. He was drawn to Tours by a
ruse; he was urged to come to minister
to someone sick, and was brought to the
church, where he reluctantly allowed himself to be consecrated bishop. As bishop,
he set to ordering the destruction of pagan
temples. He built Marmoutier, the monastery on the opposite bank of the Loire and
lived as a monk. He travelled all over Gaul
defending the poor and the persecuted.
When he was 80, he went to settle down
at Candes. Lying on a heap of ashes and
cilicium, Saint Martin breathed his last
breath on November 8th 397.The historians at that time mentioned the numerous miracles which occured on his tomb
but also when he was alive. Wherever he
went he felt at home: Germany, Belgium,
Hungary, Holland and Switzerland. « Wherever Christ is known, Martin is honoured», claimed Venance Fortunat in the
IVth century.
Robert ROMNEY
9
La Légion de Marie en pèlerinage
thème de la journée. Après un bon
repas, nous passons à la mise en commun de notre fructueuse réflexion.
En ce qui concerne la miséricorde spirituelle, à l’exemple de Marie dont nous
sommes les soldats, nous devons agir
avec beaucoup d’humilité. Il nous appartient de communiquer, à nos sœurs
et frères malades ou isolés, la joie, la
sérénité et l’amour de Dieu. L’écoute
attentive, le dialogue et le partage
de la Parole sont des moments à
privilégier.
p
g
C
e dimanche 25 septembre 2016,
nous, les légionnaires du diocèse de Guadeloupe, sommes
réunis au site de Saint Jean Bosco où
un accueil chaleureux, par la pastorale
des hommes de la paroisse du mont
Carmel, nous est réservé. Il est 8h30,
notre responsable diocésaine, la sœur
Dauberton, ouvre la journée en nous
souhaitant la bienvenue. Elle nous
rappelle le thème : « Miséricorde corporelle et spirituelle dans la légion de
Marie », puis nomme les responsables
des différentes tâches. Après le mot
de bienvenu présenté par la Curia de
Basse-Terre, nous méditons les mystères glorieux et terminons par le beau
chant du Salve Regina. Un court temps
de recueillement, puis notre aumônier,
le père Gilles Mavoungou célèbre la
messe au cours de laquelle la ferveur
et la joie sont au rendez-vous. Durant
son homélie, l’accent est porté sur
l’importance du pardon, de la réconciliation et de l’amour fraternel dans
nos relations avec l’autre. Ensuite les
légionnaires de la Curia de Basse-Terre
nous interprètent un chant de paix intitulé « Les mille colombes ».
Puis vient le moment d’aller en carrefour pour répondre aux huit questionnaires prévus, en rapport avec le
Quant à lla miséricorde
d corporelle,
ll c’est
’
seulement après l’accord de la famille
que la visite est possible. Cette visite,
empreinte de patience, de douceur et
de sagesse est un moment d’écoute
et de prière. Les personnes visitées
ont besoin d’une présence humaine et
chaleureuse, elles attendent un mot
de réconfort et de consolation.
Pour clore cette journée riche en enseignements, notre aumônier, le père
Gilles, nous rappelle que nous avons
reçu notre apostolat de Marie, notre
Mère de Miséricorde, et que nous devons remplir notre mission avec amour
et miséricorde. C’est dans la joie et la
louange au Seigneur que nous nous
apprêtons à rentrer chez nous en
chantant en chœur « Que ma bouche
chante ta louange ».
Marlène et Iréta
LE POINT
D
Témoignages
• Sandra, une jeune invitée
Pour ma première participation, j’ai
beaucoup aimé. Le programme a été
suivi. Néanmoins, je souhaiterais la
participation des jeunes, dans les
tâches à accomplir.
• Pierre, membre en probation dans
un praesidia
Je suis très heureux. L’ensemble m’a
été très bénéfique spirituellement et
chaleureusement. Je souhaite poursuivre avec la légion de Marie.
• Véronique Louison-Palatin
Comme coach de football j’encadrais
un groupe de jeunes qui jouaient sur le
stade voisin pendant que la légion de
Marie priait dans la cour. Il y avait une
belle harmonie entre toutes ces légionnaires de Marie qui priaient sous les
chapiteaux et ces 22 jeunes provenants
des clubs de USCB, AOG, JVF, Gauloise,
Cygne Noir, Racine et Coloniale qui ont
joué toute la matinée en bonne cohésion en tournant sur les 3 équipes avec
un joueur remplaçant.
Merci aux hommes de la pastorale
et aux dames de la Légion de Marie
d’avoir fait confiance à tous ces sportifs
qui ont su si bien se comporter dans
un respect et un fair-play qui leur fait
honneur. Merci à St Jean Bosco de permettre ainsi le croisement des générations.
• Jérôme D. (17 ans) : j’ai joué au foot
et les chants de la prière m’ont fait du
bien. Je sais que ma mère pendant que
je joue est à la messe à Capesterre
avec mon petit frère. J’avais pris soin
d’aller à la messe la veille !
à Goyave
Avec Père Rodel
imanche 9 Octobre, l’évêque de Guadeloupe a célébré la
messe dans le gymnase du collège, en présence de plus
de 200 personnes. Mgr Riocreux a expliqué la raison de
sa présence. En effet, venu pour la confirmation de 45 jeunes le
dimanche
19 Juin, il a célébré la dernière messe dominicale dans l’église. Le samedi 25 Juin,
d
le maire de Goyave informait la paroisse de la fermeture de l’église Sainte Anne pour raison
de
d sécurité. Depuis, la communauté paroissiale se réunit dans le presbytère aménagé pour
l’occasion. C’est donc dans ce lieu exigu que les messes sont célébrées en semaine ainsi que le samedi et dimanche. Mgr
l’occasion
voulant manifester sa sollicitude pour cette paroisse a donc tenu à venir célébrer à Goyave. Ceci a été apprécié par le
curé Père Rodel et par les paroissiens. Ceux-ci avaient donc aménagé le lieu pour cette messe bien animée par la chorale.
10 Q EEglise
li N°966 NOVEMBRE 2016
Année de la Miséricorde
Mgr Macaire : Ecclesia’M 2020
D
ans sa lettre pastorale datée
du 8 septembre 2016, Mgr
Macaire fait tout d’abord
le constat d’une Martinique qui
« a peur », « a besoin d’être délivrée de tout mal », « aspire à être
libérée du péché et rassurée devant
les épreuves qui l’accablent » et a
« une grande attente vis-à-vis de
l’Eglise Catholique ». Face à cela,
Mgr Macaire, plein d’espérance, a
décidé de lancer un plan pastoral
baptisé « Ecclesia’M 2020 ».
Montrer Jésus partout
Jésus est là mais beaucoup ne le voient
pas et, au lieu de tourner les yeux vers
Lui, « ils baissent le regard, tout triste,
accablés par le mal et leur péché ».
Heureusement, le Jubilé de la Miséricorde a permis à beaucoup de relever la tête, de regarder vers Lui et de
« resplendir sans ombre ni trouble au
visage » (Psaume 33,6). L’objectif principal qui doit guider désormais chaque
baptisé est de « Montrer Jésus partout
en Martinique et au-delà, personnellement et en Eglise ». Ce mot d’ordre
est un principe intégral qui concerne
tous les fidèles baptisés, guide toutes
leurs actions, conditionne la mise en
place de toutes les structures d’Eglise,
est la raison d’être des groupes, mouvements, communautés et ministères,
et façonne « notre être et notre agir
profonds » et fait de nous un peuple
de prophètes. Mgr Macaire précise que
ce projet pastoral est « la seule façon
de sauver notre pays et ses enfants
du dessein destructeur du diable qui
a déjà commencé. Nous en avons la
conviction, c’est le projet de Dieu pour
la Martinique ».
Une Eglise fidèle
Malgré la fragilité de ses membres,
l’Eglise Catholique est restée fidèle
depuis l’origine, aux principaux commandements du Seigneur : elle soigne
sur toute la planète les pauvres, les
prisonniers, les malades et les ignorants (Matthieu 25,35) ; elle fait œuvre
de Miséricorde et remet les péchés au
nom de Jésus (Matthieu 18,18) ; elle
marche à la suite de Pierre et ses successeurs (Matthieu 16,18 ; Jean 21,17) ;
elle maintient le peuple de Dieu dans
l’Unité et la Communion Universelle
et ne se répand pas en de multiples
petites communautés indépendantes
(Jean 17,21) ; elle prie sans cesse et
non pas quelques heures par semaine
(1 Thessaloniciens 5,17) ; elle renouvelle le sacrifice du Corps et du Sang
en mémoire de Jésus (Luc 22,19) ;
elle mange le Corps et boit le Sang du
Seigneur pour avoir la Vie éternelle
(Jean 6,54) ; elle prêche dans toutes
les langues (Marc 16,15) ; elle prend
Marie chez elle (Jean 19,27) et enfin
elle est persécutée : chaque jour (oui,
chaque jour !), le sang de ses martyrs
lui donne de suivre son Seigneur dans
sa Pâque et de vivre les Béatitudes
(Matthieu 5,12). D’un autre côté, on
ne peut ignorer certaines limites qui
causent bien des souffrances, défigurent l’Eglise et entravent sa mission
de montrer Jésus. Les gens ne quittent
pas l’Eglise du Christ pour des raisons
doctrinales mais parce qu’ils n’ont pas
fait avec elle, d’abord l’expérience de
la communauté, ensuite l’expérience
de la foi et enfin l’expérience d’une vie
donnée à Dieu et missionnaire.
Trois directives pastorales
Mgr Macaire reconnaît que ces critiques sont fondées et en déduit trois
directives pastorales qui devront permettre à tous les fidèles de faire trois
expériences :
• l’expérience de la communauté, qui
passera par la Famille, dimension
fondamentale pour notre vie et pour
notre salut. Fondée par Dieu, la famille
est haïe par le démon et par le monde.
Toutes les communautés, en particulier les paroisses, doivent se considérer comme une famille. Quant aux
familles, elle doivent être plus ecclésiales. Si la famille n’est pas une petite
Eglise, elle se détruit et détruit ses
membres. On doit donc y prier, y célébrer le Seigneur et les parents doivent
être les pasteurs de cette petite Eglise,
éduquant les jeunes dans l’Evangile.
• l’expérience de l’Esprit-Saint, qui se
fera par et grâce à l’exercice des ministères. Tous les agents de la pastorale
doivent désormais chercher à exercer
leur ministère dans l’Esprit-Saint, en
vue de préparer des cœurs fervents à
l’avènement de ce même Esprit-Saint
dans les sacrements.
• l’expérience missionnaire, qui doit
être au cœur de la préoccupation de
chaque baptisé. Alors que le Concile
Vatican II a demandé à l’Eglise Catholique d’être le Bon Samaritain de ce
monde qui se meurt sur le bord du
chemin, comment pouvons-nous avoir
l’attitude du prêtre et du lévite qui,
pour garder leur pureté, passent leur
chemin sans toucher le moribond (Luc
10, 25-37) ? Le temps est venu d’une
conversion missionnaire de toute la
vie de l’Eglise pour que chaque baptisé, chaque famille, chaque groupe,
chaque mouvement, chaque paroisse
n’ait d’autre souci que de montrer Jésus au monde qui l’attend.
Les chantiers
Pour réaliser cet objectif ambitieux,
« Montrer Jésus partout en Martinique
et au-delà, personnellement et en
Eglise », décliné en trois directives pastorales (« Faire faire l’expérience de la
communauté, de l’Esprit-Saint et de la
mission à chaque baptisé »), l’archevêque de Martinique définit cinq chantiers missionnaires et pastoraux composés de différents ateliers à mettre
en œuvre d’ici 2020 : Accompagner et
protéger les familles, Convertir la pastorale en Mission du Parvis, Bâtir une
éducation chrétienne, Soigner et délivrer les âmes et Guérir le monde par
l’Evangile. Cette démarche se poursuivra en 2017 par des assemblées synodales chargées d’organiser les chantiers et les ateliers, de mettre en place
les équipes et les plans d’action et le
calendrier pour les deux années pastorales 2017-2018 et 2018-2019. En début 2020, viendra le temps des bilans
et des conclusions et une Assemblée
Synodale festive rassemblera le diocèse pour présenter les résultats de ce
travail communautaire dans l’EspritSaint. Cinq autres chantiers de fondation sont déjà en cours de réalisation :
la mise en place d’un secrétariat général de ECCLESIA’M 2020, la réforme de
la vie des prêtres, la sacralisation de la
liturgie, l’élaboration d’un système de
formation, et la planification des équiPascal GBIKPI
pements diocésains.
11
Année de grâce et de pardon
M
issionnaire de la miséricorde, le Père Mathieu
Malonga revient sur cette
année de jubilé qu’il a animée en
Guadeloupe.
Père Malonga
Le Père Mathieu Malonga est né à
Brazzaville, au Congo, en 1960. Après
être entré dans l’ordre des Dominicains
au Cameroun, il est arrivé en France en
novembre 1996 et appartient actuellement au couvent dominicain de la
Rue des Tanneries (Paris 13ème). Il a
découvert la Guadeloupe en 2011,
après une session du renouveau en
Martinique. Depuis, il est revenu régulièrement dans l’archipel pour des
remplacements dans les paroisses, des
sessions du renouveau charismatique,
des retraites des Amis des Foyers de
Charité, … Nommé par Mgr Riocreux,
missionnaire de la miséricorde, il a
été envoyé pour manifester la beauté
du ministère de la réconciliation et de
l’adoration du Saint-Sacrement, tout au
long du Jubilé de la Miséricorde qui va
du 8 décembre 2015 au 20 novembre
2016.
Année de la Miséricorde
L’année de la miséricorde est une réalité qui embrasse tous les aspects de la
vie économique, sociale et culturelle,
et pas seulement la vie de l’Eglise. Il
s’agit pour l’Eglise de sortir de la sacristie pour rencontrer le peuple de Dieu
tout entier, où qu’il se trouve. Car tous
ont besoin de la miséricorde, comme
le dit le Saint-Père dans son message
du Carême 2015 : « Combien je désire
que les lieux où l’Eglise se manifeste,
ainsi que nos paroisses et, spécialement nos communautés, deviennent
12 Q Eglise N°966 NOVEMBRE 2016
des îles de miséricorde au milieu de la
mer de l’indifférence ! ». Par le Jubilé
de la Miséricorde, le Pape François met
en lumière le Dieu miséricordieux qui
invite tous à revenir chez Lui. Durant
l’Année de la Miséricorde, le Père
Malonga a été invité dans plusieurs
paroisses pour y prêcher soit un triduum soit une neuvaine, avec messes,
enseignements, expositions du SaintSacrement et sacrement de réconciliation. Ces trois ou neuf jours ont
toujours constitué un beau moment
de communion fraternelle et d’action
de grâce. Durant l’Année de la Miséricorde, les fidèles ont été invités à
s’asseoir à trois tables : celles de la réconciliation, de la parole, et de l’eucharistie. Ils ont ainsi expérimenté le pardon et l’amour, ces forces qui élèvent,
au contraire de la violence, force qui
détruit. A compter de l’ouverture du
Jubilé de la Miséricorde, en décembre
2015, le Père Malonga est venu en
Guadeloupe chaque mois, visitant une
vingtaine de paroisses. Il reviendra le
1er novembre prochain, pour visiter
d’autres paroisses. Des « bulletins de
pardon » seront distribués dans toute
la Guadeloupe et les fidèles seront invités à les remplir et à répondre à deux
questions : « étiez-vous au courant de
l’année de la miséricorde ? » et « à qui
avez-vous pardonné ? ». Une fois remplis, les bulletins seront déposés dans
les églises, où on priera pour ceux qui
ont pardonné et ont été pardonnés.
La grâce,
fruit de l’obéissance
Durant ce jubilé, la miséricorde a été
boostée, stimulée, vitaminée, avec
les sessions, les conférences, les prédications, … du pape, des évêques et
des prêtres. En participant au parcours
« extraordinaire » qui leur a été proposé (franchir une des portes saintes
du diocèse, recevoir le sacrement du
pardon, écouter les enseignements et
conférences, vivre l’adoration du SaintSacrement, …), les fidèles ont reçu
d’immenses grâces et bienfaits, confirmant ainsi que l’obéissance spirituelle
est toujours abondamment récompensée. L’obéissance ne consiste pas
à s’abaisser mais est, avant tout, un
effort intérieur, qui demande une force
intérieure. Le fait d’obéir et de passer
la porte sainte est un effort intérieur
qui pousse à des efforts extérieurs.
C’est une énergie potentielle qui nous
est donnée pour nous rapprocher de
l’Eglise et de nos frères.
Trois figures de sainteté
Tout au long de l’Année de la Miséricorde, le Père Malonga a été inspiré
par trois grandes figures de l’Eglise.
Tout d’abord, Saint Dominique (11701221), modèle de compassion et
apôtre de la miséricorde. Durant toute
son existence, Dominique a été un
homme qui accueille, qui console, et
dont la miséricorde se traduit en actes
et cherche à ouvrir pour les autres un
chemin de salut. Comme le Christ, Dominique partage intimement les malheurs et les tribulations des hommes,
et les présente devant Dieu au lieu de
les juger et de les accuser. Saint François (1181-1226) est le deuxième modèle de miséricorde. Claire et François
d’Assise ont les yeux fixés sur le Christ
et sont bouleversés par la découverte
d’un Dieu qui s’est montré aux hommes
vulnérable, pauvre et méprisé. Aussi, ils ont souhaité suivre la vie et la
pauvreté de Jésus Christ qui allait au
fond de la charité et du pardon. La troisième grande figure de la miséricorde
est Sainte Hildegarde de Bingen.
La sainteté de sa vie, la profondeur
de sa doctrine et la grâce de l’Esprit
l’ont projetée dans une expérience de
profonde compréhension de la Révélation et lui ont permis de dialoguer
intelligemment avec le monde dans
lequel l’Eglise agissait. Aujourd’hui
encore, dans l’enseignement de Sainte
Hildegarde (1098-1179), l’Esprit du
Ressuscité résonne et éclaire le chemin vers la Vérité qui rend libre et
donne son plein sens à nos vies.
Caravane
de la miséricorde
L’Année de la Miséricorde a coïncidé
avec la célébration des 800 ans de
l’Ordre des Dominicains. A cette occasion, un bus transportant une cinquantaine de personnes (dominicains, associés dominicains, laïcs, …) a circulé
dans neuf paroisses de la Guadeloupe
(Sainte Anne, Vieux Habitants, Baillif,
Capesterre Belle-Eau, Anse-Bertand,
Année de la Miséricorde
hit la conscience qui est étouffée
alors qu’elle est le lieu où se prennent
toutes les décisions humaines. C’est la
miséricorde qui rétablira la conscience
comme lieu d’accueil de la Parole de
Dieu et guide de la personne humaine.
L’Afrique, une mère
Abymes, Sainte-Rose, Saint Michel du
Raizet) où des séances de louange,
des conférences, des enseignements,
des messes festives, … ont eu lieu, attirant de très nombreuses personnes.
Réconciliation
L’Année de la Miséricorde a été
l’occasion de nombreuses réconciliations visibles, « remarquables et remarquées ». On a même vu des divorcés
revenir à leur sacrement de mariage.
La solution aux problèmes de la Guadeloupe, c’est la miséricorde. « Relève
mon Eglise qui est en ruine » demande
Jésus à François : la mission pour
chaque guadeloupéen, c’est de relever
son frère guadeloupéen. Le seul, premier et dernier remède dont la Guadeloupe a besoin, c’est la miséricorde.
Pour être des sportifs spirituels de
haut niveau, il nous faut pratiquer la
Miséricorde. Elle seule arrêtera la violence, l’égoïsme, la précarité sociale,
les divorces, … Les enfants souffrent
de deux fléaux : la famille qui n’a plus
de solidité et la communication qui
ne porte que sur des valeurs matérialistes. L’âme des jeunes est un buvard
qui absorbe tout ce qu’ils voient sur
les écrans (pornographie, guerres).
Ce véritable alcoolisme visuel enva-
Le passé a instillé, chez les africains et
leurs descendants dans le monde, la
haine de soi-même et de leurs frères.
Le Père Malonga se voit comme un
ambassadeur africain venu pour rétablir les liens entre l’Afrique et ses fils
déportés aux Antilles, un africain venu
revoir ses frères au nom de Dieu et
leur dire que l’Afrique n’est pas seulement cette marâtre qui a participé à
leur malheur mais une mère qui leur
propose amour et réconciliation, par la
grâce de Dieu. C’est ainsi que de nombreux fidèles guadeloupéens ont dit
au Père Malonga qu’ils souhaitaient
l’accompagner au Congo pour découvrir ce continent d’où leurs aïeux sont
partis il y a plusieurs siècles. Merci au
Père Malonga qui, tout au long du jubilé, s’est efforcé d’être « signe vivant de
la façon dont le Père accueille ceux qui
sont à la recherche de son pardon »
(Pape François).
Pascal GBIKPI
Jubilé de la Miséricorde avec les Prisonniers
L
e week-end des 5 et 6 novembre 2016, sera célébré le Jubilé des personnes détenues avec un
grand rassemblement de ces personnes autour du Pape François à Rome (temps de prière et de
partage, ainsi que présentation de la comédie musicale « le fils prodigue » fruit du travail de l’atellier de comédie musicale de la prison de Milan Opéra à laquelle participent quinze détenus). Les diocèses
q
qui ne peuvent se rendre à Rome pour cette rencontre sont invités à vivre l’évènement d’une manière
p
particulière au cours de ce même week-end. En conséquence la proposition de l’Aumônerie Catholique
d
du Centre Pénitentiaire de Baie-Mahault/Basse-Terre est la suivante : organisation d’une nuit de prière
(c
(chants, témoignages, temps d’adoration et d’intercession) du samedi 5 novembre à 17 h au dimanche
6 novembre
n
(clôture par la messe à 6 h 30), à la paroisse du Sacré-Cœur à Pointe-à-Pitre. A ce temps fort
sont invités le personnel pénitentiaire, les aumôniers de prisons, les
Programme au Sacré Cœur
associat
associations qui offrent de l’aide à l’extérieur comme à l’intérieur, et
5 Novembre 2016
les familles des prisonniers. On sait tous qu’avoir un membre de la famille en pri- 18h00 - Début de la soirée de Prière
son est toujours une grande souffrance pour les familles. Les personnes détenues
Témoignages
étant de toutes les communes de la Guadeloupe, nous invitons les communautés
Chants et films
chrétiennes à prendre part à cette nuit « de prière et de solidarité ». Nos prières
Ecoute de la Parole de Dieu
rejoindront aussi toutes les personnes victimes de violence. Les familles qui jour
Prière d’Intercession
après jour font la queue devant les prisons de Baie-Mahault et Basse-Terre espérant
Adoration
rendre visite à un membre de leur famille, sont invitées à se joindre à nous.
6 Novembre 2016
Père Paul-Antoine BERNARD
et l’équipe d’aumônerie de Baie-Mahault et Basse-Terre
6h30 - Messe de clôture du Jubilé
13
Deo gratias !
Quelques chiffres !
E
n cette clôture de l’année jubilaire extraordinaire de la Miséricorde, l’heure est à l’action de
grâce, au remerciement de toutes les
grâces reçues plutôt que d’établir un
bilan.
En groupes de paroisses, de mouvement, en famille et individuellement,
des milliers de pèlerins de toute la
Guadeloupe ainsi que de la Métropole sont venus, au long de l’année,
franchir dans la foi la Porte Sainte de
la cathédrale Notre-Dame de Guadeloupe pour prier, écouter et accueillir
la Parole de Dieu, rencontrer le Christ
« miséricordieux comme le Père »,
en recevant sacramentellement des
prêtres le pardon de Dieu, le don infini
de son amour.
Oubliant les fatigues et les contraintes
de l’accueil pour honorer les demandes
des pèlerins, du Peuple de Dieu, une
joie profonde demeure : celle d’avoir
été touché par la conversion de certaines personnes, leur retour à Dieu,
s’offrant dans la vérité et la confiance
à son pardon, à sa tendresse.
Témoins de profondes transformations
où le Seigneur a réalisé son œuvre
dans les cœurs, nous ne serons jamais
S
ont venus passer la porte
sainte de la cathédrale de
Basse-Terre et vivre un
temps de Miséricorde :
- 3 200 pèlerins de 23 paroisses
du diocèse
assez reconnaissants d’avoir autant
reçu. Des rencontres ont été d’un
grand réconfort, occasions d’un renouveau dans notre ministère de prêtre,
notre vie de pasteur et une source de
joie, de bonheur intérieur.
Après une expérience aussi riche et féconde, il nous faut continuer de vivre,
pour que rien ne se perde, du commandement de l’Amour tel que Notre
Père nous le présente : aimer Dieu,
aime le prochain comme soi-même.
Le Seigneur compte sur nous. Il attend
de nous ce que l’on trouve dans l’Evangile de Matthieu 25 : s’occuper de ceux
qui ont faim, soif, de ceux qui sont malades, libérer les captifs de toute sorte.
Deo gratias ! Merci au pape François de
nous avoir fait faire un pareil chemin
en Eglise sous la conduite de l’Esprit
Saint.
Père Joseph COUSIN
- 660 personnes : Groupes de pèlerins organisés des TKL, équipes
du Rosaire, groupes de prières,
chorales de paroisse, membres
associés des Sœurs Dominicaines, d’A.-M. Javouhey…
- 800 jeunes : Groupes de catéchistes et d’enfants de paroisse
en primaire et en collège,
groupes de jeunes confirmands.
Sans compter les pèlerins venus
seuls, à plusieurs ou en famille,
de toute la Guadeloupe, de la
Martinique et de métropole pour
franchir la porte, prier et pour rencontrer un prêtre pour un temps
d’écoute et de dialogue, pour recevoir dans la confession le pardon
de Dieu.
Beaucoup de fidèles !
L
e 3 décembre 2015, Mgr RIOCREUX a procédé à l’ouverture de
la Porte Sainte à Saint-Pierre et
Saint-Paul de Pointe-à-Pitre. Nous remercions le Renouveau charismatique
qui a mis en place le cadre d’accueil
pour le passage de la Porte sainte.
Pour permettre aux chrétiens de bien
vivre ce temps de grâce, nous avons
proposé l’adoration du Très Saint
14 Q Eglise N°966 NOVEMBRE 2016
Sacrement tous les vendredis dans la
matinée avec présence du prêtre pour
entendre les confessions pendant ce
temps. Beaucoup de fidèles, venus de
toutes les communes environnantes
se sont présentés pour une démarche
de conversion. De janvier en passant
par le carême et le temps pascal, il y
a eu confessions sans arrêt pendant le
quatre heures de l’exposition du Très
Saint Sacrement. Il y a eu aussi les 3 et
4 mars les 24 heures pour le Seigneur.
Les prêtres du doyenné se sont rendus
disponibles pour être à la disposition
des fidèles toute la soirée du vendredi,
et le samedi matin.
Quelques groupes, de façon informelle,
sont venus de diverses paroisses pour
faire le passage de la Porte sainte et
participer à la célébration de l’Eucharistie soit en semaine, soit le dimanche.
Parmi ces groupes, je voudrais souligner la présence d’un groupe d’handicapés du Soleil Levant venus début
juillet. Nous nous sommes adaptés
pour faciliter leur démarche jubilaire.
Nous proposons pour la clôture de
cette année jubilaire de la miséricorde,
à partir du lundi 14 Novembre, l’adoration du Très Saint Sacrement les matinées du lundi, mardi, jeudi, vendredi
et le mercredi à 17h00 avec présence
d’un prêtre pour confessions. En plus,
chaque soir, une conférence à 18h00
autour du thème de la miséricorde
et de la démarche pénitentielle que
beaucoup de chrétiens appréhendent
difficilement.
Propos du Père J. HIVON
recueillis par L. PENAVA
Vocations
D
Vocations et appel de Dieu !
epuis le 1er Septembre dernier, Mgr RIOCREUX m’a
nommé Délégué épiscopal pour les Vocations
et les Séminaristes, succédant au Père Anthony
ETIENNE qui a assuré cette tâche durant ces trois dernières
années. Pour mener à bien sa mission, Père Eddy CORIOLAN a été désigné par l’évêque pour être le responsable
adjoint du Service Diocésain des Vocations.
Ces deux prêtres travaillent en concertation avec une toute
nouvelle équipe diocésaine des Vocations dont voici la composition : Sœur Marie-Georges (Sœur dominicaine d’Albi /
Capesterre Belle-Eau) ; Sœur Marie-Françoise (Sœur de St
Joseph de Cluny / Pensionnat de Versailles) ; Sœur Geneviève (Sœurs Hospitalières de Sion / Boissard) ; Franz
DESSOUT (diacre permanent / Baie-Mahault) et Brigitte et
Gérard GACE (Couple Paroisse d’Abymes-bourg).
Pour rappel, voici la mission du Service Diocésain des Vocations :
• Sensibiliser l’ensemble du peuple chrétien à la question de
l’appel aux vocations spécifiques ;
• Promouvoir sur le diocèse, des initiatives en vue d’une proposition de l’appel aux vocations spécifiques ;
• Proposer un accompagnement avec des jeunes en recherche (Proposition de l’année de discernement au Foyer
Paul VI pour des jeunes de 18 à 35 ans) ;
• Assurer une formation spécifique pour les chrétiens les plus
engagés dans ce service de l’appel ;
• Assurer des liens avec les services diocésains des vocations
de la province Antilles-Guyane et le Service National des
Vocations (SNV).
De plus, dans chaque paroisse, il est recommandé qu’il y
ait la présence d’une équipe-relais Vocations (constituée de
membres en lien avec des jeunes) dont voici le rôle :
- PRIER le maître de la moisson ;
- ASSURER LE LIEN entre le curé (ou le prêtre spécifiquement
chargé des Vocations sur la paroisse) et le SDV, avec les
autres ERV du doyenné ;
- PROMOUVOIR et SOUTENIR les initiatives du SDV sur le terrain : faire connaître les rendez-vous diocésains (retraites…
etc.) en accord avec le curé ;
- MOTIVER et CONSCIENTISER les autres chrétiens de la paroisse sur l’urgence de la vocation et de l’effort de tous dans
l’accompagnement des jeunes ;
- SUSCITER des initatives pour que les divers services d’Eglise
portent le souci de l’appel au mariage, au ministère ordonné et à la vie consacrée ;
- OSER APPELER, INTERPELLER les jeunes semblant avoir un
attrait particulier pour le Christ ;
- ACCOMPAGNER à partir de la PAROLE DE DIEU afin de donner le goût de Jésus-Christ aux jeunes : Jésus nous appelle
d’abord pour être avec lui et ensuite pour nous envoyer
prêcher, ainsi nous pouvons dire que notre principal objectif
est d’abord de favoriser l’attachement à Jésus-Christ dans le
cœur des jeunes.
Voici quelques RDV vocationnels
• Rencontre et Partage pour les Jeunes de 12 à 16 ans Vendredi 11 Novembre de 9h à 14h au CPSO aux Abymes et au
Pensionnat de Versailles « Dieu m’aime et m’invite à aimer »
• Rencontre et Partage pour les 17-30 ans Dimanche 23 Octobre de 9h à 16h aux Abymes et à Basse-Terre : « Qui est
mon prochain aujourd’hui ? »
• Rencontre diocésaine des servants d’autel autour de
l’évêque Samedi 11 Février 2017 de 9h à 16h.
Pa pe, nou ka atann zot…
Pour tous renseignements ou inscriptions, contacter :
Père Gérard FOUCAN : [email protected]
Tél. : 0590 98 42 05
ou Père Eddy CORIOLAN : [email protected]
Tél. : 0590 46 56 80
Père Gérard FOUCAN
Vocations
V
i
avec lle groupe O
Origène
i è
C
’est sur le site idyllique de Saint Jean Bosco, que le groupe Origène (groupe avec
des adultes de 25-40 ans Célibataires et sans enfant) s’était donné rendez-vous
pour vivre 3 jours de retraite avec Jésus, sur le thème : « Miséricorde et Pardon »,
accompagné par Sœur Jeanne, Sœur Marie-Françoise et Père Gérard FOUCAN.
Lors de cette retraite, nous avons pu vivre un temps de partage, de silence et de réflexion autour du psaume 51 (le roi David) et sur l’Evangile de St Jean 4 (la Samaritaine).
Ce partage en carrefour et en Sketch nous a permis de comprendre que Dieu est Miséricorde, source de pardon et que c’est avec lui et pour lui que nous devons accomplir notre
mission, tout en restant humble.
Tout ce temps était ponctué de prières, de louanges, d’oraison, de laudes, de vêpres et
de complies…
Le Seigneur a voulu le samedi soir nous faire redécouvrir la beauté de la foi et l’abandon de soi-même à travers une nuit d’adoration, de
louange et de confession qui a débuté vers 21h et s’est terminée à l’aube vers 5h du matin ; ce moment intense fut mémorable notamment lorsque nous avons été déposer nos intentions personnelles au pied de l’autel et renouveler le signe de notre baptême par l’eau
présente dans un bénitier.
Après cette courte nuit, le réveil fut difficile mais plongé dans les bras d’amour de Jésus, nous fûmes enfin prêts, après les Laudes, pour
la célébration eucharistique où le Seigneur nous rappelait encore la puissance de la Foi.
P. MALIKA
“Ah ! Et si nous osions dire à la montagne, Ôte-toi de là !”
15
Spiritualité
“Je veux voir Dieu”
Vénasque dans le Vaucluse
19 novembre 2016 à Avignon
Béatification du père Marie-Eugène de l’enfant Jésus
L
e 19 novembre aura lieu la
béatification du Père MarieEugène de l’Enfant Jésus. Cette
grande figure de notre temps a
fondé l’institut Notre-Dame de Vie
enraciné à Vénasque, en Provence,
mais dont le rayonnement n’a cessé
de croître depuis un demi-siècle.
Comment comprendre le cheminement spirituel qu’il nous propose ?
Pouvez-vous en quelques mots nous
raconter l’histoire de sa vie ?
Henri Grialou est né au Gua, dans le
bassin minier d’Aubin, en Aveyron
en 1894 et a été ordonné prêtre du
diocèse de Rodez en 1922. Ensuite,
en réponse à la découverte de Ste
Thérèse de l’Enfant Jésus en 1908,
il est entré chez les Carmes. Il a été
religieux dans les couvents d’Avon,
Lille, Tarascon, Agen et Monte-Carlo
avant d’être appelé au gouvernement central de l’Ordre, à Rome de
1937 à 1955. Il a beaucoup travaillé
pour les missions du Carmel en Asie,
la construction de la faculté romaine
du “Teresianum“, la rédaction du livre
« Je veux voir Dieu », mais aussi pour
la vitalité du Carmel en France, avec
les fédérations des monastères de
carmélites, la recréation d’un monastère de “saint désert” à Roquebrune et
aussi la fondation et la croissance de
l’institut séculier carmélitain de Notre
Dame de Vie, à partir de 1932 : c’est
là qu’il est mort en 1967. Ouverte en
1985, sa cause de béatification s’est
16 Q Eglise N°966 NOVEMBRE 2016
conclue avec la proclamation de ses
vertus héroïques en 2011, par Benoît
XVI, avant que le Pape François reconnaissance un miracle en mars 2015,
ouvrant le chemin de la proclamation
du 19 novembre.
Mgr Guy Gaucher, évêque auxiliaire
de Lisieux, aimait parler de cette
« grande figure de la paix » que
représentait le Père Marie-Eugène
dont l’intériorité et le charisme
l’avaient beaucoup marqué. Pouvezvous nous aider à avancer sur ce
chemin ?
Homme au caractère trempé par les
années de guerre au front – il était
l’un des poilus de Verdun en 1916 –, il
a été ensuite une « grande figure de
la paix » en étant serviteur de l’unité
entre les monastères de carmélites,
par exemple. Et de l’unité « par en
haut », par ce qui rassemble, ce qui
vient de Dieu : notre vocation. On
pourrait résumer cela par le lien entre
4 réalités : paix-service-unité-vérité.
« Je veux voir Dieu », est le
grand livre de vie du Père MarieEugène de l’Enfant Jésus. Il rejoint
les grandes intuitions du concile
Vatican II. Ouvrez-nous cette source
pour que nous puissions y puiser.
« Je veux voir Dieu » se présente
comme un commentaire du “livre des
demeures”, le chef d’œuvre de Ste
Thérèse d’Avila : elle y compare l’âme
à un château, dont la porte d’entrée est
la prière de l’oraison. Le père MarieEugène veut éclairer le parcours vers
l’union à Dieu. Fruit de vingt ans d’enseignement, son livre est à la fois une
somme de théologie spirituelle et
une grammaire. Il y anticipe au moins
trois intuitions de Vatican II : Par le
Baptême, nous sommes tous appelés
à la sainteté, tous envoyés en mission
et enfin la Parole de Dieu est l’âme de
toute la vie spirituelle.
Après la canonisation de Mère
Térésa, et celle d’Elisabeth de la
Trinité, voici que le Père MarieEugène nous ouvre lui-même un
chemin pour aujourd’hui. Aideznous à faire le lien entre ces trois
grandes figures spirituelles pour
les chrétiens d’aujourd’hui.
Mère Teresa de Calcutta (1910-1997)
est certainement un visage du Bon
samaritain dans le monde d’aujourd’hui. Elle l’a vécu à travers une
« nuit de la foi ». Elisabeth de la Trinité (1880-1906) est un prophète de
l’inhabitation de Dieu en nous : le
silence nous permet de découvrir la
présence de Dieu en nous. Le père
Marie-Eugène est témoin de l’absolu
de Dieu qui prend tout quand Il saisit
une vie. Le lien entre ces trois beaux
témoins de l’Evangile est leur vie de
foi : écouter Dieu, tout attendre de Lui
et le servir en autrui.
Tous trois nous montrent le même
chemin : celui de l’Evangile accueilli,
vécu et témoigné. Bonne route !
P. Hervé Chiaverini, carme
Propos recueillis par Père Luc-Marie Perrier qui sera à la
neuvaine de ND du Mt Carmel en juillet 2017
5ÂßH[LRQ
La question du Mal
D
ans ce monde de violence
où la famille est malmenée,
parents, éducateurs, psychologues, enseignants se posent bien
des questions. Mais qu’en pensent
les jeunes en profondeur, eux qui
sont réellement en première ligne ?
Des questions ont été glanées et
regroupées ici et là (facebook, après
un cours de philo, à la sortie de Gerville-Réache, en aumônerie...) et c’est
visiblement la question « du Mal »
qui toujours revient comme une obsession. Père Pierre Chéry, spiritain
et professeur de philo, a accepté de
répondre à ces jeunes.
Le mal est aux portes de nos lycées,
de nos clubs. Mais il n’est ni une
idée ni une métaphore ! Aidez-nous
à le cerner, à le pointer, à le nommer pour être sûr de ne pas nous
faire rouler (ou enrôler) par lui.
(Nicolas, lycée Jardin d’essai)
Le question du mal est aussi vieille que
l’humanité elle-même. Les humains,
quel que soit leur héritage culturel,
ont essayé de donner une réponse à
cette interrogation fondamentale en
créant des mythes, des légendes et
autres récits imaginaires. Au temps où
les premiers récits ont été élaborés, les
auteurs n’avaient pas le vaste champ de
connaissances dans tous les domaines
(anthropologique, psychologique, sociologique, biologique, génétique, cosmologique, atomique…) qui sont maintenant à notre portée. Ils croyaient que
le mal était une force extérieure qui
venait déstabiliser l’harmonie souhaitée entre les gens d’un même groupe,
d’une même famille. Avec le temps
et les nouvelles connaissances sur
l’homme et son environnement, on
s’est rendu compte que le mal (c’est-àdire toutes les nuisances qui affectent
le bien-être des individus) peut être
occasionné soit par l’interaction des
forces de la nature : l’eau (inondation),
la terre (tremblement de terre), l’air
(tempête, ouragan…) et le feu (incendie, éruption volcanique…), soit par la
manifestation de la violence provenant
de l’homme lui-même. Autrement dit,
si le mal est extérieur à nous, il est aussi
en nous.
Dans le premier cas, on peut prendre
en exemple le sud d’Haïti qui vient
d’être ravagé par l’ouragan Matthew,
laissant derrière lui des centaines de
morts et des habitations complètement
détruites. La plupart des gens pensent
que c’est une malédiction qui s’abat de
nouveau sur ce pays après le terrible
tremblement de terre de 2010. Cependant, ce même ouragan est passé sur la
Côte Est de Cuba avec la même intensité, sans faire de victime. Il se trouve
qu’en Haïti, comme on l’a vu dans les
images du désastre, on peut construire
sans permis, n’importe où, n’importe
comment et avec n’importe quoi. Ce
n’est donc pas la peine d’aller chercher
ailleurs les causes des dégâts occasionnés par ces catastrophes en série :
elles sont imputables aux responsables
politiques qui sont passés à côté de leur
mission proprement dite.
Dans le deuxième cas, c’est l’autre face
du mal qui apparait dans toute sa
nudité : l’être humain est capable de
faire du tort à lui-même, à ses semblables et aux autres créatures. C’est
cette réalité du mal qui peut se trouver
« aux portes de nos lycées, de nos clubs »
et partout ailleurs. Puisqu’elle a sa
source en nous, c’est aussi en nous qu’il
faut la neutraliser.
On a relu le discours à la jeunesse
de Jean Jaurès (1903) en philo. Il
résonne parfaitement aujourd’hui
encore et débouche sur le slogan
« penser pour résister ». Oui, mais
ne devrions-nous pas dire aussi
« prier pour résister ». (Carole, lycée
des Droits de l’Homme)
Le slogan de Jaurès à l’endroit des
jeunes est toujours d’actualité. En effet,
qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui,
les jeunes sont confrontés à des choix
de vie.
Mais avant d’arriver à cette prise de
conscience, il y a l’insouciance qui peut
les entrainer dans des chemins qui ne
mènent nulle part.
Penser, c’est réfléchir. Un jeune qui
pense possède déjà des clefs pour ouvrir les portes de l’avenir et résister au
mieux à la tentation de faire n’importe
quoi. Par ce biais, il échappe également
à l’illusion de croire que la vie est une
éternelle jeunesse.
Un jeune qui prie possède un atout
supplémentaire : il a dans sa poche
d’autres clefs qui ouvrent les portes de
la compréhension de lui-même et des
choses qui l’entourent. Il est ainsi mieux
équipé pour vivre en harmonie avec les
autres.
Quelles paroles de réconfort
peuvent être dites aux familles de
jeunes assassinés ? (Eric C., lycée
Carnot)
En pareille circonstance, il est préférable
de joindre le geste à la parole. Les mots
seuls ne suffisent pas. Face à un fléau,
les hommes et les femmes de tous les
temps ont toujours inventé des moyens
de résistance pour barrer la route aux
forces du mal.
Novembre le mois des défunts.
Donnez-nous de comprendre cette
phrase de Maurice Zundel qu’on a
voulu décortiquer : « Il n’y a vraiment que la croix du Christ qui soit
à la mesure de nos épreuves ».
(Karim, aumônerie Dom Helder
Camara)
L’être humain est toujours tenté d’aller
au-delà de ce qui est perceptible ou
palpable. Face à certaines souffrances,
on cherche un point d’appui pour ne pas
tomber. Le scandale de la croix (où l’innocence est sacrifiée) représente l’extrémité d’un bout de fil. Il parait inutile
d’imaginer le prolongement du fil audelà de cette limite. Zundel peut bien
vouloir exprimer quelque chose comme
: il y a des épreuves qui ne deviennent
supportables qu’en pensant au sacrifice du Christ. Mais le plus important,
c’est de se rappeler que la croix est un
pont qui débouche sur la résurrection.
En d’autres termes, il y a toujours une
éclaircie qui arrive après la tempête.
Ne pas lâcher prise surtout dans les
moments de désarroi est la meilleure
forme de résistance.
Propos recueillis par J.-M. G.
17
Les jeunes
La Pastorale des jeunes
continue d’avancer au large
DESCENDS
D
ES
VITE !
L
e Pape François, au cours de son
homélie le Dimanche 31 Juillet
2016 au Campus Misericordiae,
disait : « Les JMJ, pourrions-nous dire,
commencent aujourd’hui et continuent demain à la maison, parce que
c’est là que Jésus veut te rencontrer à
partir de maintenant ».
Ce commencement c’est maintenant. Il
faut « sortir de notre divan… La vie ne
nous a pas été donnée pour végéter,
mais pour laisser une empreinte dans
le monde, en vivant de l’espérance
de Dieu » comme le précisait le pape
François. Après ces paroles fortes du
Pape François, et suite à cet évènement
inoubliable des JMJ 2016, il me semble
judicieux de poursuivre ce chemin de
conversion en Eglise, en demeurant
dans la confiance, en faisant mémoire
de la Parole de Dieu et de la vie de
Dieu. Il faut oser relever les défis, pour
aider nos jeunes dans leur cheminement. Engageons-nous auprès du Christ
à aider un jeune à se relever et à « se
chausser de crampons ». Ecoutons Jésus
nous dire comme à Zachée « Descends
vite, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
Aujou
Aujourd’hui,
pour ce faire, nous avons
besoin de redécouvrir le cœur de l’annonce, afin d’être à notre tour chercheurs de Dieu, et missionnaires de
l’Amour de Dieu qui nous appelle à
être ses disciples. Certes, c’est un nouveau défi qui se profile à l’horizon !...
Une nouvelle année qui s’ouvre au service de la rencontre des Jeunes avec
le Christ. Rappelons-nous que : « tout
concourt au bien pour ceux qui aiment
Dieu.»
ETRE DISCIPLE DU CHRIST
Tel est le thème retenu pour la Pastorale Diocésaine des Jeunes de Guadeloupe pour l’année 2016/2017. Ce
thème a pour but de nous guider et
nous aider :
- à avancer sur ce chemin de conversion,
- à redécouvrir le cœur de l’annonce,
- et, en Eglise, faire mémoire de la
présence de Dieu dans nos vies et
de sa Parole.
Pour ce faire, quatre points forts nous
aideront à approfondir ce thème d’année :
- Samedi 14 Janvier 2017 : Découvrons, à travers les Saintes Ecritures,
L’annonce de la Bonne Nouvelle
La Pastorale des Jeunes est un Service Diocésain, sous la responsabilité de
l’Evêque, qui vise à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires, afin de rendre
possible et efficace l’annonce de la Bonne Nouvelle de l’Amour du Christ, dans
le monde des jeunes. La Pastorale doit permettre de «faire Eglise», c’est-à-dire
de créer et tisser des liens, établir des passerelles entre les différents groupes,
mouvements et services de la Communauté chrétienne.
Objectif fondamental : Il consiste à aider les jeunes à : Découvrir la personne
du Christ dans leur vie ; S’enraciner dans le Christ ; Devenir chercheur de Dieu ;
Découvrir le vivre en Eglise ; Etre au service ; Construire leur vie, en réalisant le
projet de Dieu sur eux ; Se projeter dans l’avenir avec espérance, se donner des
moyens pour réussir ensemble.
Parole de Mère Teresa : « Nous réalisons que ce que nous accomplissons n’est
qu’une goutte dans l’océan. Mais si cette goutte n’existait pas dans l’océan, elle
manquerait ».
• Les « Animateurs ou Accompagnateurs » de Jeunes se retrouvent en paroisse,
au moins une fois par mois, pour faire une relecture de leur vécu avec les jeunes
et se réajuster par rapport à l’orientation de l’année et des objectifs.
• Les jeunes se retrouvent avec leurs animateurs 1 ou 2 fois par mois pour regarder leur vie à la lumière de la Parole de Dieu.
• Les responsables se retrouvent tous les 2ème samedis du mois en Diocèse, soit
pour un temps de formation, soit pour partager leurs expériences, pour analyser
leur vécu et réfléchir quant à leur mission commune. Ce sont des acteurs, des
forces, pour mener à bien ce service d’Eglise.
18 Q Eglise N°966 NOVEMBRE 2016
Jésus-Christ le Maître qui nous
appelle à devenir des disciples.
- Samedi 11 Février 2017 :
• Mettons-nous à l’écoute de l’Esprit
Saint.
• Comment vivre cette vie de disciple
à l’exemple du Christ ?
- Samedi 11 Mars 2017 : Nous
sommes aimés de Dieu, Il nous
appelle à vivre de cet amour. Découvrons cet Amour de Dieu dans la
Parole.
Soyons pour l’Eglise ses diffuseurs
d’Amour.
« Nous voici, Seigneur ! Envoie-nous
partager ton amour miséricordieux.
Nous voulons T’accueillir durant ces
JMJ, nous voulons affirmer que notre
vie est pleine lorsqu’elle est vécue à
partir de la miséricorde, que la miséricorde, est la meilleure part. C’est la
part la plus douce, c’est la part qui ne
nous sera jamais enlevée. » Prière
finale du Pape François lors de la cérémonie d’accueil des jeunes aux JMJ.
Sœur MARIETTA
Responsable diocésaine
de la Pastorale des jeunes
CALENDRIER
Rencontre des accompagnateurs
pour l’année 2016/2017
- Les samedi 12 novembre, 10 décembre et 13
mai : rencontre des accompagnateurs
- Les samedi 14 janvier, 11 février et 11 mars :
récollections pour les accompagnateurs
- Samedi 25 mars : préparation du week-end des
Rameaux
- Samedi 24 juin 2017 : bilan de l’année
Temps forts diocésains
20 novembre 2016 : clôture de l’année jubilaire
de la Miséricorde à Pointe-à-Pitre
12 février 2017 : journée jeunes avec la « Frat
Jeunes de Jésus Sauveur »
19 février 2017 : Journée autour du thème :
« comment vivre en disciple du Christ »
24 février au 1er mars 2017 : retraite Jéricho
(18-30 ans) avec la communauté du Chemin Neuf.
8 et 9 avril 2017 : grand week-end des Rameaux
Brèves
Réouverture de la chapelle de Campêche
V
oilà un beau moment de réconfort qui a permis à toute la communauté
d’être soudée et de reprendre des forces. Ce samedi 1er octobre au
soir en effet, Mgr Riocreux, notre évêque, est venu bénir et rouvrir ce
li si cher au cœur de tous les habitants de l’Anse-Bertrand. Les prêtres de
lieu
to notre secteur étaient là aussi pour montrer une belle unité de l’Eglise :
tout
P
Père
Plaucoste, Père Déseide, Père Roland Kinkouni notre curé, et diacre
Is
Ismaël
Galette. Les autorités des deux communes de Port-Louis et Anse-Berd étaient présents avec lles équipes qui ont travaillé en beaux koudmen pour arriver. Plus de quatre
trand
cents personnes assistaient à cette belle eucharistie ! Mgr Riocreux dans son homélie a retracé la vie de Ste Thérèse de Lisieux faite de
dévouement, de prière et de foi inébranlable, un bel exemple pour nous tous en ces temps difficiles. Merci aux donateurs, et félicitations
à tous ceux et toutes celles qui ont œuvré dans la rénovation de cette chapelle ! Dieu est content d’eux ! Les habitants des secteurs de
Lucien MACHIRE
Campêche et de Bellevue rendent grâce à Dieu.
Adoration à Baie-Mahault
C
’est Jésus qui nous convie à venir l’adorer et le prier pour nos familles, nos enfants, et toutes les
grandes questions, violences et injustices dans le monde. Ainsi le 1er octobre notre église était
comble de 21 h à 5 h du matin pour nous tenir humblement devant Jésus Hostie, afin qu’il refasse
n
nos forces et nous donne sa paix et sa lumière. En effet, c’est grâce à ces moments indispensables de resso
sourcement que nous pourrons tenir et aller « travailler à la vigne » et aider nos frères autour de nous dans
le besoin. L’association Jésus Sauveur regroupe plusieurs fraternités qui ainsi dans la prière, dans l’action
e
et dans l’apostolat se relaient pour avancer et qu’ainsi la chaîne « de la foi, de l’amour, du pardon et de
l’espérance » soit ininterrompue.
l’e
Iréta DEUBRAS
L
Week-end de Rentrée de la JOC
a Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) et le Mouvement des Travailleurs Chrétiens de la Guadeloupe
(MTCG) invitent les travailleurs, les jeunes en quête d’emploi, les apprentis à leur week-end de rentrée
• le samedi 5 novembre de 14 h 30 à 17 h au presbytère de Saint Luc de Baimbridge ;
• et à partir de 18 h jusqu’au dimanche 6 novembre à 16 h au presbytère du Sacré-Cœur.
TThème : « un des fondements des mouvements : l’Action ». Tous les groupes de toute la Guadeloupe
ssont attendus !
Père Paul-Antoine Bernard, aumônier - Tél. 0690 92 08 96
L
L’Eglise face à la pandémie du Sida
’Eglise a-t-elle pris toute sa place dans la lutte pour accompagner la vie et l’espérance des personnes ? Le Sida ne cesse de faire des millions de victimes à travers le monde ! Des hommes,
des femmes, par le biais d’Institutions, d’Organisations et d’Associations, se donnent corps
e
et âme, pour faire reculer cette pandémie. Les progrès de la médecine avancent mais pas aussi
vite
it que cette
tt pandémie.
dé i L’E
L’Eglise
li a déjà pris
i une certaine part d’engagement au service de la vie des hommes. « Chrétiens & Sida de Guadeloupe » et d’autres Associations, cherchent à s’inscrire dans une pédagogie d’écoute, de non-jugement, d’accompagnement ; à être au
service des personnes.
Que cette belle manifestation « Soleil d’Ici » du 26 novembre 2016 au stade des Abymes, soit un signe d’espérance, de solidarité pour unir nos forces et nos compétences afin de gagner un jour ensemble ce grand combat pour la vie, pour le bien-être, pour la
santé physique et spirituelle de tous. Ainsi les rayons de « Soleil d’ici » brilleront à jamais dans tous les cœurs et dans tous les
esprits.
Père André DENECY,
responsable de « Chrétiens & Sida Guadeloupe »
P
120 membres du Renouveau en formation
endant une semaine, 120 membres du Renouveau charismatique étaient en formation à Sainte-Anne. Venus de la région (Martinique
et Saint Martin), mais aussi du Canada , Rome et Polynésie Française, ils ont reçu des enseignements sur la « formation au leadership ».
Des conférences ont été données sur l’Eglise, les sacrements, la mission… Le mercredi 26 Octobre, ils ont également effectué un
pèlerinage sur les pas des saints dans les églises et chapelles du Moule. Puis, un rassemblement des membres des groupes de prière au
palais des sports de Gosier a clôturé cette session.
+ J.-Y. R.
Les Scouts ouvrent l’Espérance !
V
ous avez de 6 à 21 ans et le mouvement scout vous intéresse, pour vous inscrire rapprochez-vous du groupe le plus proche de votre domicile dans les paroisses de Gosier, Ste Rose,
Basse-Terre, Pointe-à-Pitre, Sainte Anne, Capesterre B.E., Grand Bourg, Abymes, le Moule.
Pour toute information, contacter le centre de gestion scout au 0590 90 11 55.
« Le véritable chemin du bonheur est de donner celui-ci aux autres » dans le dernier message de Baden Powell aux scouts.
19
Paroles entendues
“Le droit matrimonial”
Par le Père Yves GILLOT
M
Mon
Père, j’ai
e
entendu dire que
vous
vo êtes Vicaire
judiciaire
jud
du diocè
cèse
èse de Guadeloupe.
Vicair
Vicaire
re judiciaire, ou
encore Official c’est-à-dire responsable du
Tribunal ecclésiastique chargé d’examiner
les questions relatives à l’invalidité des
mariages ! Expliquez-moi, s’il vous plaît.
Annulation ou invalidité
Beaucoup d’idées circulent à propos « des
annulations » de mariage. Certains sont
convaincus qu’il s’agit d’un privilège réservé à une minorité de privilégiés, ou d’une
démarche compliquée et pratiquement
impossible. D’autres y voient un « divorce
catholique » mal dissimulé. Prenons le
temps de comprendre pourquoi l’Eglise si
ferme dans sa défense de l’indissolubilité
du mariage accorde à certains (et pas seulement aux princesses) ce que le langage
commun appelle « une dissolution » ou
une « annulation » d’un premier mariage
religieux, avec pour conséquence, la possibilité d’un remariage religieux. Les affaires
juridiques sont toujours un peu compliquées, mais je vais essayer d’être le plus
clair possible. « Entre deux baptisés, le mariage est un sacrement, un signe visible et
efficace de la vie divine ». Il se réalise par
le consentement échangé par les époux.
C’est un acte public de la volonté où deux
personnes se donnent et se reçoivent pour
constituer « une communauté de vie ».
De cette définition un peu abstraite, mais
riche et précise, il ressort que le mariage
n’est pas fondé sur un sentiment. C’est
un acte humain, un acte de la volonté,
un engagement avec un contenu et des
conséquences. Par conséquent, si l’un des
éléments essentiels venait à manquer, il
n’y aurait purement et simplement pas
de mariage. Lors du mariage, c’est le dialogue, entre le prêtre et les époux, qui exprime leur choix des valeurs du mariage.
Le consentement que les époux vont
échanger ensuite, en présence du ministre
de l’Eglise (prêtre ou Diacre), et de la communauté chrétienne (les témoins) marque
leur engagement.
Le consentement valide
fait le mariage
De très nombreux défauts peuvent atteindre le consentement, parfois même à
l’insu des deux conjoints, plus souvent à
l’insu d’un seul. Quels sont les cas les plus
fréquents ? Par exemple le grave défaut
de jugement, l’incapacité d’assumer les
responsabilités du mariage, la violence,
20 Q Eglise N°966 NOVEMBRE 2016
la crainte, l‘immaturité grave, la tromperie ou le refus d’une propriété essentielle
du mariage. Il peut arriver aussi qu’on soit
affecté de graves troubles psychologiques
profonds ou cachés qui souvent ont une influence déterminante sur la décision de se
marier. On a eu des cas où des personnes
se sont engagées dans le mariage, j’allais
dire à la légère : par exemple pour échapper à des parents trop envahissants et trop
autoritaires, parce qu’on attend un enfant,
parce qu’on ne supporte pas la solitude. On
se marie mais on refuse d’avoir un enfant. Il
arrive qu’on se marie sur « un coup de tête
» pour faire comme les autres. On continue
de vivre après le mariage en continuant à
vivre en même temps avec une maitresse.
La liste évidemment serait très longue.
Elle manifeste le soin que l’Eglise a toujours eu de donner au mariage chrétien le
caractère d’un acte véritablement humain,
c’est-à-dire en premier lieu, un acte libre,
exempt le plus possible de toute pression,
physique, psychologique, affective ou
culturelle.
Trois piliers du mariage
« Le mariage suppose que les époux s’engagent l’un envers l’autre librement et sans
contrainte, qu’ils se promettent amour
mutuel et respect pour toute leur vie et
qu’ils accueillent les enfants que Dieu leur
donne et les éduquent selon l’Evangile
du Christ et dans la foi de l’Eglise. Est-ce
bien ainsi que vous voulez vivre dans le
mariage ? » Bien entendu, l’Eglise ne se
reconnaît pas le droit de dissoudre, à la demande, un lien validement constitué. Elle
se contente de poser une question : des
anomalies sérieuses ont-elles empêché
le lien de se constituer à l’époque de la
célébration ? Si oui, elle en tire les conséquences. C’est le rôle du Tribunal ecclésiastique. Le mariage sera reconnu comme
invalide. La question sera bien sûr aussi
de pouvoir juger de l’existence ou non de
ce lien et de trouver les preuves qui permettent de l’établir. Dès le début de son
histoire et tout au long de celle-ci, l’Eglise,
comme toutes les sociétés humaines a dû
s’organiser, et chercher à régler ses conflits
internes. Son souci particulier a été de protéger les plus petits et les plus faibles. Ces
règles, qui prennent leur source dans l’Evangile, forment aujourd’hui un ensemble de
normes rassemblées principalement dans
le Code de droit canonique. Dans chaque
diocèse, l’évêque délègue un « vicaire »
de son pouvoir judiciaire : c’est l’official. Au
nom de l’évêque, il règle particulièrement
les questions matrimoniales qui peuvent
surgir entre catholiques.
Divorcés et remariés
Un certain nombre de chrétiens mariés
ont connu le divorce. Ils se sont séparés.
Et pour diverses raisons ils se sont remariés. C’est souvent un drame, une souffrance pour ces couples qui connaissent ce
naufrage. Et cette souffrance est d’autant
plus grave et tragique lorsqu’il y a des
enfants. Nous les prêtres nous sommes
très souvent témoins de ces situations
malheureuses que connaissent beaucoup
couples. C’est une première souffrance.
Il y a une deuxième souffrance qui
s’ajoute à la première c’est celle, pour un
divorcé(e) remarié(e) de ne pas pouvoir
communier. Celui ou celle qui se trouve
dans cette situation se considère comme
rejeté(e) par l’Eglise. Or il n’en est rien.
Le saint Pape Jean Paul II avait déjà dit
solennellement que de tels couples ne
sont pas rejetés, ni excommuniés, car
l’Eglise est un peuple de pécheurs. L’expression « excommunié » est un terme
technique qu’il ne faut absolument pas
employer n’importe comment. Mais il
y a une troisième souffrance, qui apparaît comme une triple peine. Elle vient
de l’attitude des chrétiens catholiques
eux-mêmes qui manifestent envers ces
couples divorcés remariés une absence
de charité et d’amour, je dirais même
une forme de mépris. «On m’a dit que
je n’ai pas le droit de faire la lecture de
l’épitre au cours de la messe, d’être marraine, de faire le catéchisme, de porter
la communion au malade. » Qui est ce
« ON ? » C’est une paroissienne. Elle m’a
dit que je suis excommuniée ! Où est-ce
qu’elle a pris ça ? Qui lui a donné cette
autorité ? Dans quel chapitre, quel verset
de la Bible, a-t-elle trouvé ça ? Voyez un
peu comment on arrive à ajouter la souffrance à une autre souffrance ! Quantité
de divorcés remariés ont lancé comme
des appels de détresse au Saint-Père,
parce qu’ils ne peuvent pas communier.
Le Pape François devant cette souffrance
a reconnu lui-même qu’il y avait effectivement beaucoup de mariages invalides. Il a alors demandé aux évêques de
se pencher sur cette forme de pauvreté,
c’est-à-dire de réexaminer les cas de certains d’entre eux. Et pour cela il a établi
de nouvelles normes pour accélérer, le
cas échéant, la procédure de l’examen
de ces cas d’invalidité. Mais attention !
Mariage malheureux ne veut pas dire
mariage invalide. Il appartient alors à
l’officialité diocésaine, avec la compétence et la prudence requises, de faire la
distinction qu’il convient.
A suivre
La Vie du Diocèse
Mots croisés No 28 (solution)
En chemin avec la catéchèse
L
Mots croisés No 29
HORIZONTALEMENT
1
2
3
4
5
6
8
9
10
-
Se dit d’un rêve qui anticipe un événement.
Dit à haute voix. Aluminium. Equipe de foot à Marseille
Egoïste à l’extrême.
Mangue greffée. Quatre. Infinitif.
Arbre à caoutchouc.
Guadeloupéenne 7 - Changé. Note.
Productions. Chlore.
Trompé. Pierre. Condiment.
Choisie.
VERTICALEMENT
1
4
5
6
-
7
9
10
11
12
-
Dommages. 2 - Règlementé. Voie. 3 - Nées.
Maladies de l’intestin. Dieu du panthéon grec.
Enlevée. Superficiel.
Refus enfantin. Tissu que le prêtre passait jadis autour de
son cou avant de mettre l’aube.
Deux. 8 - Séché. Nouveau.
Arbres fruitiers qui peuvent vivre jusqu’à 2000 ans.
Apparu. Mesure du temps.
Sans elle, la voiture ne bougera pas. Compagnie.
Enchanté.
(Solution dans le prochain numéro)
P. CHERY
’introduction donnée le mois dernier a ouvert « des
fenêtres pour laisser passer la lumière » a dit une
maman catéchiste de
Bouillante. Et quelques
questions ont surgi pour
avancer. Père Jean-Gary
Edumé y répond dès aujourd’hui.
Quand on s’engage pour être catéchiste, par quoi faut-il
commencer ?
« Quand un baptisé s’engage pour être catéchise, en tout premier lieu, il doit reconnaître ses motivations qui pourraient être
multiples pour lui comme pour moi. Tout il doit se dire : je suis
croyant(e). Il doit se dire : je rends service à l’Eglise qui a besoin
de catéchistes pour éduquer dans la foi des enfants, des jeunes
et des adultes. Il doit se poser la question : suis-je capable d’annoncer la Bonne Nouvelle du Salut à ces personnes qui me seront confiées ; il doit s’intéresser : aller voir le responsable de la
communauté paroissiale, soit le curé ou le prêtre responsable de
la catéchèse. De ce fait, il doit accepter d’être formé et soutenu
par les autres, parce que la catéchèse exige un travail d’équipe
ou en groupe. Peut-être se demandera-t-il s’il est capable de
travailler avec les autres, ou parce que aussi, il doit reconnaître
qu’on ne naît pas catéchiste mais on le devient. Pour ainsi dire,
ce n’est pas la peine d’être complètement formé pour répondre
à cet appel ; car on devient catéchiste par une éducation permanente de la foi en annonçant Jésus Christ mort et ressuscité,
et parce que le but de toute catéchèse est de mettre non seulement quelqu’un en contact avec Jésus Christ, mais surtout en
communion avec Lui. »
Nous devons impliquer les familles avez-vous dit dans
le précédent numéro d’Eglise en Guadeloupe. Mais on a
remarqué bien souvent que des parents demandent euxmêmes à apprendre. Une catéchèse familiale ne peut-elle
pas être mise en place ?
« Oui, il faut absolument l’implication des parents dans les parcours catéchétiques. On peut les solliciter de différentes manière
pour participer à des activités ponctuelles en lien avec la catéchèse de leurs enfants (témoignages, sorties, ateliers, accompagnement à des célébrations…). Oui, les parents sont aussi demandeurs d’évangélisation, nous le constatons de plus en plus :
on peut leur proposer des rencontres entre parents pour vivre un
module destiné aux adultes, pour vivre un temps fort liturgique,
parler d’un sacrement, célébrer la Parole de Dieu. L’ouvrage «
en famille avec Dieu » publié par la Commission Episcopale pour
la Catéchèse et le Catéchumenat (CECC) donne le goût de la
Parole de Dieu et de la prière ; cela permet de répondre aux
questions de foi sur la vie, la mort, le bien et le mal, le bonheur,
le sens de la vie, l’engagement et la conscience. Dans le cadre
de la catéchèse familiale, il existe des informations multiples
et des fiches pour préparer des rencontres avec les parents qui
sont à télécharger sur le site : www.enfamilleavecdieu.fr et
www.catechese.catholique.fr ».
Père Jean-Gary EDUME
Responsable diocésain de la catéchèse et du catéchuménat
Email : [email protected] - Tél. 0690 95 53 91
A suivre
21
Chaque semaine dans votre radio, des rendez-vous :
Méditation de la Parole de Dieu par un prêtre ou un diacre chaque jour
Nouvelles du monde par Radio Vatican chaque jour à 8 h et 18 h
Chapelet : en direct de Lourdes à 9 h 30 et par des groupes du diocèse à 15 h
Parole d’évêque avec Mgr Riocreux
chaque Vendredi à 18 H 15 - Samedi 8 h 30 - Dimanche 8 h - Lundi 18 h 15
Nombreuses infos sur le site !
Retrouvez de nombreuses informations : les horaires de messe et de nombreux articles
sur la vie des paroisses, du diocèse et du monde.
www.guadeloupe.catholique.fr
Parlez-moi d’Amour
Grands-parents, Parents, Intervenants auprès
des jeunes, Prêtres, …
Comment éveiller à la beauté de l’amour nos
enfants, nos jeunes ?
Comment les préparer à un amour durable ?
Mère de Miséricorde vous propose une formation avec Valérie TERNYNCK, conseillère conjugale et familiale, responsable de « Parlez-moi
d’Amour ».
Chaque dimanche à 5 h 30 messe télévisée en direct
sur Guadeloupe 1ère, et à 10 h 30 sur France 2
www.lejourduseigneur.com
Au collège Saint Joseph de Cluny à la Jaille
Formation Ecoute les soirées des 24 et 25
novembre à partir de 18h30.
Tarif : selon vos possibilités
Chaque dimanche à 8 h 30
Mgr Riocreux donne sur RCI
une chronique “Carte blanche”
Formation « Parlez-moi d’amour »
les 26 et 27 novembre de 9h à 16h30. Tarif : 40€
Diffusée ensuite sur le site diocésain : “Blog”
Plus d’informations : Tél. 0690 56 28 28
[email protected]
Session “Rytmo-cathéchèse”
Amis des Foyers de Charité
D’inspiration JOUSSE, se tiendra
du vendredi 11 au 13 novembre au CPSO.
Pour ceux qui sont intéressés joindre
Sr Jeanne au 0690 11 98 10
ou <[email protected]>
26 décembre 2016 au 1er janvier 2017
Retraite fondamentale en Guadeloupe
Prêchée par Père Lavaud Christophe, père du foyer de charité
Inscrivez-vous vite ! (chapelle de Duzer à Sainte-Rose)
« Ne regardons ni trop en avant, ni trop en arrière, mais toujours en haut ! » Marthe Robin
VIE ET PARTAGE organise une retraite d’évangélisation et de conversion ouverte à tous du
vendredi 18 au dimanche 20 novembre 2016.
Les renseignements sur le site :
www.vieetpartage.com
ou au secrétariat :
0590 82 84 98 / 0690 58 58 10
Il en est de même pour la retraite de couples qui aura lieu au mois
de février du vendredi 10 au dimanche 12 février 2017.
Avec Cana,
pour les couples et les familles
Week-end Cana
17 et 18 décembre 2016 à St-Jean BOSCO
Pour toute information, vous pouvez contacter
M. et Mme LAPOUSSIN Jean-Marie et Viviane :
Par téléphone au 0590 389 060 / 0690 300 541
COMMENT S’ABONNER
• Tarifs •
L’
L’abonnement
est annuel et il peut se contracter à tout moment dans l’année.
GUADELOUPE : 31 euros • AUTRES TERRITOIRES FRANÇAIS : 37 euros • CARAIBE : 37 euros • AUTRES PAYS : 46 euros.
G
En dehors de la Guadeloupe, toutes les expéditions sont faites PAR AVION. Il va de soi que ces tarifs sont ceux de l’abonnement
« ordinaire » et que tout abonnement DE SOUTIEN est le bienvenu et sans limite de montant ! MERCI.
— Bulletin d’abonnement —
Nom : (M., Mme, Mlle) : ..............................................................................................................................................................
Prénom : .......................................................................................................................................................................................
Adresse :........................................................................................................................................................................................
S’abonne / Se réabonne pour un an.
Ci-joint paiement à l’ordre de : Association Diocésaine de Guadeloupe – BP 634 – 97168 Pointe-à-Pitre Cedex - CCP 200 50 S Basse-Terre
22 Q Eglise N°966 NOVEMBRE 2016
OFFICIEL
CALENDRIER DE MONSEIGNEUR
Mardi 1er novembre
Samedi 19 Novembre
• 11 H 00 A Toulouse, Mgr Riocreux concélèbre la messe
de Toussaint avec Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse
dans la cathédrale Saint Etienne
• Session sur la communication
• 18 H 00 messe dans la cathédrale ND de Guadeloupe
à Basse-Terre
Mardi 1er et Mercredi 2 Novembre
Dimanche 20 Novembre
• Rencontre des séminaristes du diocèse de Basse-Terre
au séminaire St Cyprien de Toulouse
• 9 H 30 Messe dans l’église du Christ Roi aux Mangles
• 15 H 30 Messe pour la clôture du Jubilé de la Miséricorde à Saint Pierre Saint Paul de Pointe-à-Pitre
Du Jeudi 3 au Mercredi 9 Novembre
• Assemblée Plénière de la Conférence des Evêques de
France à Lourdes
Vendredi 11 Novembre
Samedi 26 Novembre
• 18 H 00 Confirmation dans l’église Ste Bernadette des
Grands Fonds à Sainte Anne
• A Saint Martin pour les célébrations de la fête
Patronale,
• 17 H 00 Messe concélébrée avec Mgr Girasoli et Mgr
Secco dans l’église St Martin de Marigot
Dimanche 27 Novembre
Dimanche 13 Novembre
• 8 H 30 Messe dans l’église St Barthélemy
• Messe et rencontre avec des directeurs de pèlerinages
de France en voyage de découverte des Antilles
Vendredi 18 Novembre
Mercredi 30 Novembre
• CODIEC (enseignement catholique)
• Conseil Presbytéral
• Messe de la fête patronale de Saint André à Morne-àl’eau
Sessions bibliques avec l’A.B.P.
pendant les vacances de Noël
Suite au lancement de l’Animation Biblique Pastorale en août
dernier, deux sessions bibliques sont organisées durant la première semaine de vacances de Noël du 17 au 23 Décembre.
La session sera animée par une bibliste de Toulouse, Béatrice
Papasoglou. Le thème sera « Prière et Mission dans l’Evangile
de Matthieu ».
Du dimanche 17 décembre après-midi au mardi 19 soir, pour la
Grande Terre à St Luc de Baimbridge
Du mercredi 20 Décembre au vendredi 23 pour la Basse-Terre.
Lieu à déterminer.
Participation aux frais : 20 euros
Inscriptions et renseignements auprès de Sœur Jeanne
[email protected] - 0690 11 98 10
• 9 H 00 Confirmation dans la cathédrale ND de
Guadeloupe de Basse-Terre
Mardi 29 Novembre
20 directeurs
des pèlerinages de France
visitent la Guadeloupe
Une vingtaine de Directeurs Diocésains
des Pèlerinages de France seront en
Guadeloupe à l’initiative du responsable du BIPEL, Didier
Jeffredo. Pendant une semaine, fin novembre, ils découvriront la réalité de notre diocèse. Ils seront accueillis et
reçus par notre évêque et père Silène, vicaire général et
directeur diocésain des pélerinages. Un beau programme
leur permettra d’approcher notre île et la Caraïbe.
Ils participeront à plusieurs messes, dont une à St Michel
du Raizet le dimanche 4 décembre.
Le denier de l’Eglise
A
u 18 octobre 2016, 6 369 personnes ont contribué au denier de l’Eglise en Guadeloupe. C’est 10% de
plus que l’année dernière à la même date, et 20% de plus en montant de dons.
C’est un résultat très encourageant. Chaque donateur, s’il a bien pensé à nous indiquer son nom et
son adresse, a reçu ou recevra un mot de remerciement de Monseigneur Riocreux. Nous voudrions que
chacun d’eux soit assuré de notre sincère reconnaissance, et qu’il est porté par la prière de toute l’Eglise à
laquelle, par son geste, il a manifesté son attachement.
Néanmoins, 6.369 personnes, voire 9.000 comme nous l’espérons en fin d’année, cela reste peu par rapport
au nombre de personnes qui participent aux messes dominicales, qui inscrivent leurs enfants au catéchisme, qui viennent demander baptême, mariage ou cérémonie d’obsèques….
Notre Eglise a besoin de vous. Vos prêtres vous le rappelleront à la Toussaint.
ET VOUS, AVEZ-VOUS PENSE A EFFECTUER UN DON ?
Pierre DARCHE, économe diocésain
5 novembre de 9 h à 11 h : réunion des comptables et des trésoriers de toutes les paroisses de
Guadeloupe au CPSO pour faire le bilan de l’année et préparer l’année prochaine.
23
Méditation pour la Toussaint
Forts des enseignements de l’Ecriture,
marchons sans trembler vers notre rédempteur Jésus,
vers l’assemblée des patriarches, partons vers notre père Abraham,
lorsque le jour sera venu.
Marchons sans trembler vers ce rassemblement de saints,
cette assemblée de justes.
Nous irons vers nos pères, ceux qui nous manquent,
que la foi nous aide, défendons notre héritage !
Nous irons aux lieux où Abraham ouvre son sein aux pauvres
comme à Lazare (Lc 16,19s) ; là reposent ceux qui ont supporté
le rude poids de la vie de ce monde.
Maintenant, Père, encore et encore étends tes mains
pour accueillir ces pauvres, ouvre tes bras,
élargis ton sein pour en accueillir davantage,
car très nombreux sont ceux qui ont cru en Dieu.
Nous irons au paradis de joie où Adam,
jadis tombé dans une embuscade de brigand
lui-même jouit de sa part du Royaume céleste (cf. Lc 10,30 ; 23,43).
Là où aucun nuage, aucun orage, aucun éclair,
aucune tempête de vent, ni ténèbres, ni crépuscule,
ni été, ni hiver ne marqueront l’instabilité des temps.
Saint Ambroise (v. 340-397)
3 789561 703007
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