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LA GAZETTE DU LABORATOIRE n° 79 - octobre 2013
Depuis sa création au sein de
l’INRA Maroc en 1984, le laboratoire
de Phytobactériologie et de lutte
biologique s’intéresse à l’étude des
différentes maladies bactériennes
présentes au Maroc, à savoir:
chancre bactérien de la tomate, du
cerisier, tuberculose de l’olivier,
crown gall des rosacées fruitières
et de la vigne, taches angulaires
des cucurbitacées, jambe noire et
pourritures de la pomme de terre,
et feu bactérien des arbres fruitiers
à pépin. En matière de lutte, ses
travaux de recherche ciblent surtout
l’usage des biopesticides à base
de levures et/ou de bactéries et
les huiles essentielles des plantes
aromatiques et médicinales. Le
laboratoire a à son actif une grande
expertise dans la valorisation
des « Plant Growth Promoting
Rhizobacteria » (PGPR) en matière
d’augmentation de la productivité
d’une part, et dans la lutte face aux
stress abiotique et biotique d’autre
part.
Le laboratoire est l’un des 4 laboratoires
constituant l’Unité de Recherche en
Protection des Plantes (URPP) du
Centre Régional de la Recherche
Agronomique de Meknès (Laboratoires
de Mycologie, d’Entomologie et des
mauvaises herbes).
Il dispose de tout le matériel nécessaire
pour les études de base et avancées et
offre un environnement très propice au
traitement des différentes thématiques
liées aux problèmes des phytobactéries
[Détection par des moyens classiques
et récents (PCR en temps réel),
épidémiologie, stratégies de luttes].
Il est actuellement aménagé pour
répondre aux exigences liées à la
biosécurité, pour pouvoir se confronter
à l’étude des germes bactériens de
quarantaine, notamment le « feu
bactérien », qui a fait son apparition
en 2006 au Maroc. Une des priorités
du laboratoire est maintenant de mieux
identier les germes bactériens les
plus importants (Erwinia amylovora,
Agrobacterium vitis, Pseudomonas
savastanoi, Pectobacterium sp), de
les étudier dans le but de trouver des
moyens susceptibles de réduire leurs
impacts sur notre agriculture, voire
de les éradiquer (usage des huiles
essentielles des PAM, des antagonistes,
recherche de porte-greffes résistants).
Ressources matérielles et humaines
du laboratoire
Le laboratoire de Phytobactériologie
et de lutte biologique regroupe 12
membres permanents répartis comme
suit :
- Dr. El Hassan Achbani (responsable
du laboratoire et coordinateur de
l’URPP),
- Abdellatif Benbouazza, technicien
spécialisé,
- une secrétaire et 9 stagiaires, dont 4
Masters et 5 doctorants (facultés des
sciences de Meknès, de Kénitra, et
facultés des sciences et technique de
Mohammedia et de Settat)
Sur une supercie de 160m², le
laboratoire de phytobactériologie de
l’INRA est équipé de tout le matériel
indispensable pour des études en
bactériologie végétale (isolement,
identication biochimique, sérologique et
moléculaire, études épidémiologiques,
élaboration de stratégie de lutte, lutte
biologique) : hottes à ux laminaire,
autoclaves, balances de précision,
étuves pour stérilisation, distributeur
de milieux, étuves réfrigérées, Bain-
Marie, Congélateurs à -20 et -80°C,
Centrifugeuses, Lyophilisateur,
Microscopie à Epiuorescence,
Compteur de colonies, pH mètres,
Spectrophotomètre, Lecteur de
plaques ELISA, Stomacher, Lampe
à UV, Thermocycleur, appareil
d’Electrophorèse, Système d’Imagerie
sophistiqué, Fermenteur, Sécheur
(formulation des biopesticides),
Light Cycler 480 II (Real time PCR),
Phytotron, chambre de croissance,
serre de quarantaine, etc..
La serre de quarantaine, acquise en
2008, permet à l’équipe du laboratoire
de réaliser les essais in planta sur E.
amylovora relatifs à la production des
symptômes et à la lutte biologique
faisant appel aux souches antagonistes
(bactéries et levures). Le Light Cycler
480 IIème génération a intégré le
parc instrumental du laboratoire en
2009. Très utile en phytopathologie, il
permet le diagnostic rapide des germes
phytopathogènes, l’étude des facteurs
de virulence des phytobactéries …etc.
L’équipe vient d’acquérir en plus un
fermenteur de 7 litres pour la production
en masse des germes (bénéques en
particulier).
Missions et activités de recherche
Les activités de recherche du laboratoire
sont orientées vers le végétal et la
microbiologie très majoritairement axée
sur la pathologie végétale (maladies
bactériennes et fongiques des plantes).
Ces activités visent plusieurs axes de
recherche :
1. Gestion intégrée de l’arboriculture :
cet axe englobe les activités de
recherche suivantes :
- Etude du Feu bactérien des rosacées
fruitières à pépin en passant par :
Activité 1 : La cartographie et la
caractérisation de la population
marocaine d’Erwinia amylovora
(Morphologique, biochimique,
sérologique et moléculaire) ;
L’étude de la résistance de cette
population au cuivre et à la streptomycine ;
Activité 2 : Détection d’E. amylovora
à partir des rameaux du poirier par
des techniques sérologiques et
moléculaires ;
Activité 3 : Etude génétique de la
population marocaine de 2007 à 2012
selon l’analyse MLVA ;
Activité 4 : Développement des stratégies
de lutte contre le feu bactérien via l’usage
des antagonistes et des huiles essentielles
des plantes aromatiques et médicinales
ainsi que la lutte biologique contre les
maladies post-récolte des pommes : deux
biopesticides à base de levures sont déjà
développés dans le laboratoire.
2. Gestion intégrée de l’olivier
Activité 5 : Etude de la diversité
génétique de la tuberculose de l’olivier
due à Pseudomonas savastanoi ;
Activité 6 : Lutte contre Pseudomonas
savastanoi par des antagonistes
bactériens, de l’anti-QS et des huiles
essentielles des PAM.
3. Gestion intégrée de la vigne
Activité 7 : Caractérisation aux niveaux
biochimique et moléculaire des
populations d’Agrobacterium vitis au
Maroc ;
Activité 8 : Amélioration des outils de
détection de la bactérie pour un contrôle
aux frontières et à l’intérieur du pays ;
Activité 9 : Détermination des zones à
risques et étude de l’épidémiologie de
la maladie au Maroc ;
Activité 10 : Etude des mécanismes
de virulence d’A.vitis sur la vigne, en
particulier le rôle du quorum-sensing
dans la virulence et les mécanismes
d’adaptation d’A. vitis à son hôte ;
Activité 11 : Elaboration d’une stratégie
de lutte intégrée contre la galle du collet
incluant l’usage de pesticide biologique
à base d’antagonistes et des huiles
essentielles ou extraits des PAM et
l’anti-QS.
4. Conservation des ressources
naturelles et protection de
l’environnement et de la biodiversité
à travers la recherche d’antagonistes
des pourritures molles de la pomme
de terre dues aux Pectobacterium
spp (Erwinia pectinolytiques) et des
biopesticides contre les phytobactéries
présentes au Maroc.
5. Prestation de service :
Le laboratoire diagnostique les
différentes maladies bactériennes
des espèces végétales cultivées à
travers des prestations de service et
propose des conseils adaptés à chaque
situation. Des conventions sont établies
entre le laboratoire et la profession et
ou les agriculteurs pour bénécier de ce
service payant.
Partenariats
Le laboratoire entretient des liens de
partenariats et/ou de coopération avec :
- Les établissements
d’enseignement supérieur
à travers le cours de
Phytobactériologie et de
Lutte biologique et les
travaux pratiques, les visites
mutuelles aux laboratoires et
l’encadrement des étudiants
pour les mémoires de n
d’études, des
Zoom sur le Laboratoire de
Phytobactériologie et de lutte biologique de
l’INRA, outil sophistiqué de diagnostic des
maladies végétales et de lutte biologique
LABORATOIRES
Un aperçu des équipements du laboratoire
Une partie de l’équipe réunie autour du Dr El Hassan ACHBANI (au centre)