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économique mesuré par la productivité globale des facteurs et la production de valeurs
marchandes mesurées par le PIB ou le PNB,(2) l’équité sociale mesurée par des indicateurs
d’inégalités (Gini), de vulnérabilité ou de pauvreté (ex IDH, indicateurs de pauvreté
multidimensionnels ),(3) la soutenabilité écologique (mesuré par les indicateurs d’empreinte
écologique ou de valorisation des ressources non renouvelables), (4) la stabilité politique et
de paix et de sécurité (mesuré par des indicateurs politiques ex de perception de la
corruption ou de conflits). La mesure du développement économique suppose ainsi des prix de
référence permettant de valoriser les trois formes de capital (physique, humain et naturel), de leur
amortissement et de leur investissement net.
La mesure du développement s’est largement déplacée aujourd’hui vers les
indicateurs institutionnels, la compréhension des profils et des architectures
institutionnelles. (Meisel, Ould Aoudia 2008). Le développement apparait alors comme un
processus de changement institutionnel de long terme caractérisé par une
dépersonnalisation des systèmes des relations sociales, des degrés accrus de formalisation
et de respect des règles légitimées, des régulations des jeux conflictuels entre les groupes
d’intérêts et de la violence, une vision stratégique à long terme des décideurs, une confiance
réductrice des incertitudes, une aptitude de la société à l’innovation, la concertation pour
faire émerger le bien commun, la qualité des biens et services publics, la sécurité des
transactions et des droits fonciers.. Tous ces éléments pouvant faire l’objet de mesure.
Un projet de développement est une arène où se négocient, se confrontent des
pratiques d’acteurs pluriels ayant des ressources, des objectifs, des intérêts et des
représentations diverses avec des jeux de ruse, de détournement des « bénéficiaires » par
rapport aux « donateurs ». Les critères quantitatifs d’évaluation sont ainsi pluriels :
croissance économique, productivité globale des facteurs, indice de Gini, empreinte
écologique, émission de GES. D’autres critères en termes de qualité ou de transformations
institutionnelles peuvent être retenus.Il fait sens de comparer des empreintes écologiques,
des espérances de vie, des consommations énergétiques par tête, des productivités
intégrales du travail ou des indicateurs de mal être (alcoolémie, suicide, névroses). Il importe
de ne pas confondre les fins (satisfaction des besoins, développement des capacités,
réduction des inégalités) et les moyens (la croissance du PIB) (Hugon, 1989). On peut à
l’infini chercher à améliorer ces indicateurs mais l’on doit éviter l’illusion d’un indicateur
synthétique se heurtant aux problèmes insolubles de la pondération, de l’agrégation et des
trade off entre l’efficience économique, l’équité sociale et la soutenabilité éconologique.
Faut-il rappeler qu’un américain consomme 700 litres d’eau par jour, 8 tonnes équivalent
pétrole par an alors qu’un Africain consomme 50 litres d’eau par jour et moins de O,5 tonnes
d’équivalent pétrole Les sociétés peuvent être classées selon leur niveau de développement
économique et social (indicateur du développement humain) et selon leur empreinte
écologique. Les pays les moins avancés sont dans l'ensemble bien placés quant à l'empreinte
écologique et mal quant à l'IDH. Inversement, la plupart des pays occidentaux, notamment