Département de psychiatrie Centre hospitalier universitaire vaudois Département de psychiatrie 9ème Journée de Recherche des Départements de psychiatrie de Lausanne et de Genève Jeudi 22 juin 2006 Belle-Idée Salle de spectacle Bâtiment Ajuriaguerra Chêne-Bourg REMERCIEMENTS Nous remercions les firmes pharmaceutiques suivantes pour leur appui financier à cette journée : AstraZeneca Bristol-Myers Squibb Eli Lilly (Suisse) Essex GlaxoSmithKline Janssen-Cilag (Suisse) Lundbeck (Suisse) Organon Sanofi-Aventis 2 TABLE DES MATIERES Programme 4-5 Résumés des communications orales 6 - 19 Résumés des posters 20 - 59 Résumés publiés 60 - 78 3 PROGRAMME 13.00 - 13.30: Accueil : Amphithéâtre Ajuriaguerra Montage des affiches: Salle des Champs 2ème étage Stands pharmaceutiques : Hall des Champs 2ème étage Salle de spectacle Ajuriaguerra 13.30 – 13.45: Bienvenue et introduction : Dr R. Khan, Pr P. Giannakopoulos 13.45 – 14.55: Séance No 1 Présidents : Pr Olivier Halfon, Pr Gilles Bertschy 13.45 – 13.55: Une intervention de psychiatrie de liaison (RCT) auprès de patients dits complexes identifiés par INTERMED Friedrich Stiefel et al. / Service de Psychiatrie de Liaison, CHUV 13.55 – 14.05: L’utilisation du système de santé avant un passage à l’acte suicidaire : étude préliminaire dans un service d’urgences psychiatriques Christian Damsa et al. / Service Accueil, Urgences et Liaison Psychiatriques, HUG 14.05 – 14.15: Dysregulation of glutathione metabolism: a risk factor for schizophrenia René Gysin et al. / Centre de Neurosciences Psychiatriques, CHUV 14.15 – 14.25: Self-monitoring chez des adolescents à haut-risque de développer une psychose Martin Debbané et al. / Service Médico-Pédagogique, Genève 14.25 – 14.35: Transducers of regulated CREB activity (TORCs) are required for longterm hippocampal plasticity Jean-René Cardinaux et al. / Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, CHUV Importance du concept d’endophénotype dans la recherche préclinique sur les troubles psychiatriques : une interface possible avec l’approche clinique Thierry Steimer / Unité de Psychopharmacologie Clinique, HUG 14.35 – 14.45: 14.45 – 14.55: Déficits cognitifs et émotionnels et consommation de substances chez des adolescents avec des troubles des conduites Philippe Stephan et al. / Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, CHUV 14.55 – 15.50: Salle les Champs 2ème : pause café, posters, stands 4 15.50 – 17.00 : Séance No 2 Présidents : Pr Francisco Palacio Espasa et Pr Patrice Guex 15.50 – 16.00: Etude de validation de la version française d’un instrument de dépistage du trouble bipolaire (Mood Disorder Questionnaire) Nicola Gervasoni et al. / Centre de Thérapies Brèves, Psychiatrie Adulte, HUG 16.00 – 16.10: Evolution symptomatique et fonctionnelle 12 mois après un premier épisode maniaque à caractéristiques psychotiques : obstacles au rétablissement dans un échantillon représentatif Philippe Conus et al. / Unité Minkowski, Psychiatrie Générale, CHUV 16.10 – 16.20: Prevalence of gastrointestinal disorders in adult clients with pervasive developmental disorders Giuliana Galli-Carminati et al. / Unité Psychiatrie Développement Mental, HUG 16.20 – 16.30: Perceived relevance of the HCR-20 factors by clinicians while implementing risk assessment procedure in a French-speaking psychiatric setting Vincent Liaudat et al. / Service de Médecine et Psychiatrie Pénitentiaires, CHUV 16.30 – 16.40: Phénoménologie des états mixtes : une étude par analyse en composantes principales Alexandre Dayer et al. / Service de Psychiatrie Adulte, HUG 16. 40 – 16.50: Adult psychopathology and sleepwalking and nightmares in childhood: Is there a link? Stéphane Rothen et al. / Unité Recherche Epidémiologie et Psychopathologie, CHUV 16.50 – 17.00: Evaluation standardisée de la santé mentale en psychiatrie gériatrique : validation de la version française du HoNOS65+ Alessandra Canuto et al. / Service de Psychiatrie Gériatrique HUG 17.00 – 17.30: Table ronde : ETAT DES LIEUX DE LA RECHERCHE DANS LA COLLABORATION VAUD-GENEVE ET PERSPECTIVES FUTURES Modérateurs : Pr J. Besson, Dr M. Preisig, Pr P. Giannakopoulos, Pr G. Bertschy 17.40 – 18.30: Salle les Champs, 2ème: posters, stands et apéritif Dès 19.00 Repas au Château de Penthes pour les personnes inscrites(CHUV, HUG) 5 RESUMES DES COMMUNICATIONS ORALES Une intervention de psychiatrie de liaison (RCT) auprès de patients dits complexes identifiés par INTERMED D. Boffa1, F. Bel Hadj1, C. Zdrojewski1, P. de Jonge2, Y. Dorogi1, JC. Miéville1, A. So3, J. Ruiz4, F. Stiefel1 1 Service de Psychiatrie, Hôpital Universitaire de Lausanne, Suisse Service de Psychiatrie, Université de Groningen, Pays-Bas 3 Service de Rhumatologie, Hôpital Universitaire de Lausanne, Suisse 4 Division de Diabétologie, Hôpital Universitaire de Lausanne, Suisse 2 Une proportion considérable de patients admis à l’hôpital général sont considérés comme complexes et présentent une co-morbidité psychosociale. Des études épidémiologiques mettent en évidence le lien entre la co-morbidité psychosociale, l’utilisation des soins et les réponses aux traitements. L’Intermed, une anamnèse structurée et scorée (0-60), qui a été développée pour évaluer la complexité bio-psycho-sociale des patients, a été validée par le passé (1-4). Cette étude a pour but d’évaluer les bénéfices d’une intervention psychiatrique précoce sur une population dite complexe, identifiée à l’aide de l’outil INTERMED. Méthode : Les patients identifiés comme complexes (3), recrutés dans les services de Rhumatologie (service hospitalier) et de Diabétologie (service ambulatoire), ayant un score INTERMED en dessus de 20, sont inclus et randomisés dans deux groupes : « groupe soins standards » et « groupe intervention », ce dernier bénéficiant d’une intervention psychiatrique. Durant le suivi à 3, 6, 9 et 12 mois, les paramètres suivants sont évalués : SFR36, Euro-Qol, Ces-D, Mini. Ainsi que des données telles que : HBA1C, l’utilisation des soins. Résultats : Après 27 mois d’étude, 893 patients ont été approchés dont 247 identifiés comme complexes ont été inclus dans l’étude. Les premiers résultats démontrent que la fréquence d’épisodes dépressifs ont diminués dans le groupe « intervention » comparé aux « soins standards ». Les résultats définitifs seront présentés lors du meeting en juin 2006. Discussion : Les résultats préliminaires montrent un effet bénéfique d’une intervention précoce auprès des patients dits complexes sur la fréquence des épisodes dépressifs. Références : 1.HUYSE FJ, STIEFEL F, SLAETS J, DE JONGE P, et al. “INTERMED” : A Method to Assess Health Service Needs. I. Development and Reliability. General Hospital Psychiatry 1999; 21 : 39-48. 2. STIEFEL F, DE JONGE P, HUYSE FJ, GUEX P, LYONS JS, et al. “INTERMED” A Method to Assess Health Service Needs. II. Results on Its Validity and Clinical Use. General Hospital Psychiatry 1999; 21: 49-56. 3. DE JONGE P, BAUER I, HUYSE FJ, LATOUR C. Medical inpatients at risk of extended hospital stay and poor discharge health status : detection with COMPRI and INTERMED. In Press. Psychosomatic Medicine. 4. STIEFEL F. A targeted psychiatric intervention in complex patients identified by means of INTERMED : A randomised clinical trial. Swiss National Foundation 3200-064742.01. 6 L’utilisation du système de santé avant un passage à l’acte suicidaire : étude préliminaire dans un service d’urgences psychiatriques Damsa Cristian1, Lazignac Coralie1, Adam Eric2, De Gregorio Frédéric2, Ansseau Marc2, Andreoli Antonio1, Allen Michael3. 1 2 3 Service d’accueil, d’urgences et de liaison psychiatrique, Département de psychiatrie, Hôpitaux Universitaires de Genève; 24 rue Micheli-du-Crest, 1211 Genève, Suisse. Service d'urgences psychiatriques, Centre Hospitalier Régional "La Citadelle". Boulevard du Douzième de Ligne, 1. 4000 Liège, Belgique. Department of Psychiatry, Clinical Investigation Program, University of Colorado Health Sciences Center. 4455 East 12th Avenue, Denver, Colorado 80220, Etats Unis Objectifs : Le but de ce travail est d’étudier l’utilisation des ressources du système de santé des patients consultant un service d’urgences psychiatriques suite à un passage à l’acte suicidaire. Ce travail s’inscrit dans la perspective du développement d’un réseau de recherche international (Suisse, Belgique, USA) autour des urgences psychiatriques. Méthodologie : Il s’agit d’une étude préliminaire, rétrospective, qui porte sur l’ensemble des patients ayant consulté le service d’urgences psychiatriques de deux hôpitaux de Liège, Belgique, durant une année, suite à une tentative de suicide. L’étude porte sur les liens existant entre le diagnostic (axe I, DSM IV) des patients ayant fait une tentative de suicide, le type de la tentative de suicide, les données sociodémographiques et les contacts établis avec les professionnels de santé durant le mois précédant la tentative de suicide, ainsi qu’avec le suivi proposé lors de ces contacts. Résultats : L’étude a porté sur 549 patients. Les troubles dépressifs sont les diagnostics le plus fréquemment rencontrés, ainsi que les abus éthylique (qui concernent 42% des patients). Environ 80 % des patients avaient eu au moins un contact avec un professionnel de santé dans le mois précédant la tentative de suicide (moyenne : 8,9 jours), avec des consultations auprès d’un médecin généraliste dans 50% des cas. Les habitudes de vie (mesurées au cours d’un entretien semi structuré) des familles des patients ayant fait une tentative de suicide avaient changé dans le mois qui précédait la tentative de suicide, avec des différences significatives en fonction du diagnostic des patients. Ainsi, les patients souffrant de schizophrénie semblent mobiliser davantage leur entourage que les patients souffrant de troubles de l’humeur ou des troubles de l’adaptation dans le mois qui précède leur tentative de suicide. Discussion: L’intérêt de l’étude concerne l’utilisation des ressources du système de santé avant un passage à l’acte suicidaire et s’inscrit dans les stratégies préventives des tentatives de suicide, importantes pour la planification des politiques de soins. L’adéquation de la prise en charge proposée dans le mois précédant la tentative de suicide est discutée en fonction du délai existant pour l’obtention du premier rendez-vous, du type de prise en charge offerte et des difficultés relatives à l’identification des patients à risque suicidaire. Les limites méthodologiques de ce travail préliminaire sont discutées dans la perspective d’une collaboration internationale (Suisse, Belgique, USA) autour de la question de la prévention des tentatives de suicide, à partir d’un service d’urgences psychiatriques. 7 Dysregulation of glutathione metabolism: a risk factor for schizophrenia 1 1 1 Celine. Chappuis, Patricia. Deppen, Viviane. Ruiz, 2 1 1 Pierre Bovet; Michel Cuénod, and Kim Q. Do 1 2 Centre for Research in Psychiatric Neuroscience, Department of Adult Psychiatry, CHUV; Lausanne University; Switzerland. Schizophrenia is a complex multi-factorial psychiatric brain disorder. It affects individuals at the centre of their personality and concerns about 1% of the world population. Both environmental and genetic factors are implicated in the vulnerability to develop this disease. Previous studies showed reduced levels of glutathione (GSH), the main non protein cellular redox regulator, both in cerebrospinal fluid and prefrontal cortex of schizophrenia patients (Do et al. 2000). In case-control association studies for candidate genes of GSH metabolism we found a strong association between schizophrenia and single nucleotide polymorphisms in the GSH key synthesizing enzyme glutamate-cysteine-ligase (GCL) modifier subunit (GCLM) gene (Tosic et al. submitted). In this study we investigated if these genetic anomalies led to functional consequences at the protein expression, as well as at the enzyme activity levels. Since GSH is ubiquitously present in cells, these parameters of the GCL regulation were determined in fibroblasts derived from skin biopsies. Moreover, in the GCLM knock-out mouse model it was observed that the luck of GCLM led to an increased sensitivity to oxidative stress (Yang et al., 2002). We thus compared between patients and controls the functional parameters at baseline, as well as under oxidative stress induced conditions by treating cells with tert-buthylhydroquinone, a substance known to produce reactive oxygen species. In the presented study we observed that compared to controls schizophrenia patients had a reduced GCL activity under oxidative stress conditions, a reduced protein expression of GCLC under baseline, as well as under oxidative stress conditions, and an uncoupling of GCLM and GCLC protein expression in response to oxidative stress. Finally, in the group of patients we observed an inverse correlation between the levels of GSH increase under oxidative stress conditions and the severity of positive symptoms of the disease. René Gysin; 1 Mirjana Tosic; 1 8 Self-Monitoring chez des adolescents à haut-risque de développer une psychose Martin Debbané, Martial Van der Linden, Anne-Laure Bortoli, Stephan Eliez Unité de Recherche, Service Médico-Pédagogique, Faculté de Médecine. Université de Genève, Bd St-Georges 16-18, Case postale 50, 1211 Genève 8 Unité de Psychopathologie et de Neuropsychologie Cognitive, Faculté de Psychologie et de Sciences de l’Education, Université de Genève, 40 Bd du Pont d’Arve, 1205 Genève Les manifestations psychotiques positives entretiennent des liens étroits avec certaines altérations cognitives, notamment celles de mémoire de source. Dans notre enquête, nous explorons un aspect particulier de la mémoire de source, le self-monitoring, en lien avec les manifestations schizotypiques positives d’adolescents qui consultent pour des soins psychothérapeutiques au Service Médico-Pédagogique de Genève. Le self-monitoring se réfère à la capacité de l’individu à identifier l’origine de ses pensées et actions. Nous utilisons un paradigme expérimental de self-monitoring où le sujet doit rétrospectivement identifier les contenus lus en silence et les contenus lus à voix haute. Cinquante adolescents âgés de 13 à 17 ans ont participé à l’étude. L’indice de schizotypie obtenu de l’échelle Schizotypal Personality Questionnaire (SPQ) a permis de classifier les participants présentant des manifestations positives marquées. Les résultats montrent que les performances de self-monitoring diffèrent selon l’intensité des manifestations schizotypiques positives au cours de l’adolescence. Ils suggèrent l’existence de liens entre symptomatologie pré-morbide à l’adolescence et les capacités de self-monitoring. La contribution des méta-cognitions, ainsi que des facteurs d’anxiété et de dépression sont explorés dans nos analyses. Ces résultats s’inscrivent dans une perspective d’un continuum de la psychose, à l’intérieur duquel l’axe cognitif, en particulier le pôle du self-monitoring, joue un rôle primordial. 9 Transducers of regulated CREB activity (TORCs) are required for long-term hippocampal plasticity Jean-René Cardinaux1,2, Krisztián A. Kovács1,2, Pascal Steullet1, Kim Q. Do1, Pierre J. Magistretti1,3, et Olivier Halfon2. 1 Centre de Neurosciences Psychiatriques, 2 Service Universitaire de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent, Departement de Psychiatrie - CHUV, Université de Lausanne, et 3Brain and Mind Institute, EPFL, Lausanne. A key feature of memory processes is to link different input signals by association and to preserve this coupling at the level of synaptic connections. Here, we report that TORCs, newly discovered CREB coactivators, contribute to this process by sensing the coincidence of two input signals at the neuronal level and by converting it into a transcriptional response that leads to the synthesis of factors required for enhanced synaptic transmission. In pancreatic cells, TORC2 translocates to the nucleus in a dephosphorylationdependent manner, calcium activating the phosphatase calcineurin and cAMP inhibiting the kinase responsible for TORC2 phosphorylation. To investigate whether TORCs act as calcium- and cAMP-sensitive coincidence detectors in neurons, we first showed that TORC1 and TORC2 are present in adult mouse brain, as well as in cultures of cortical, hippocampal and striatal neurons. TORC1 and TORC2 readily translocate to the nucleus of cortical neurons upon stimulation with KCl and forskolin. Functionally, this nuclear translocation results in the synergistic activation of a CRE-reporter gene transfected into cortical neurons. Consistent with the involvement of TORCs, calcineurin inhibitors abolish this effect without affecting CREB phosphorylation. Expression of a TORC dominantnegative protein, or silencing of TORC1 and TORC2 by shRNAs, drastically decrease the calcium- and cAMP-mediated enhancement of CREB-dependent transcription. Moreover, BDNF, as a CREB target gene, is strongly induced by calcium and cAMP in a TORCdependent manner. Finally, using a protein transduction strategy to introduce a TORC dominant-negative protein into hippocampal neurons of rat brain slices, we provide evidence that TORCs are necessary for the late phase of long-term potentiation (L-LTP) at CA1 synapses. Taken together, our results suggest that TORCs could play a pivotal role in several neuronal processes that require calcium- and cAMP-sensitive coincidence detection. 10 Importance du concept d’endophénotype dans la recherche préclinique sur les troubles psychiatriques : une interface possible avec l’approche clinique Thierry Steimer, Pr Pierre Schulz Laboratoire de recherches – Unité de Psychopharmacologie clinique, Dpt. APSI, Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) - CH-1225 Chêne-Bourg La classification actuelle des troubles psychiatriques, essentiellement syndromique, se prête mal à l’étude des corrélats biologiques et du déterminisme génétique de ces pathologies. Elle est particulièrement inadéquate dans la recherche préclinique faisant appel aux modèles animaux, car aucun modèle existant ne peut prétendre représenter l’ensemble des symptômes observés chez l’homme. Les difficultés rencontrées dans les recherches cliniques sur les déterminants génétiques des troubles psychiatriques (p. ex. les « gènes de susceptibilité ») ont conduit il y a une trentaine d’années déjà à proposer le concept d’endophénotype. Un endophénotype est un « phénotype interne » (c.à.d. ne correspondant pas nécessairement à un phénotype comportemental directement observable), qui constitue l’un des composants de comportements complexes (p. ex. un déficit de la mémoire de travail dans la schizophrénie, une dysrégulation de la réponse neuroendocrinienne au stress dans la dépression). Les principales caractéristiques d’un endophénotype sont : le fait qu’il est associé à la pathologie, son héritabilité (co-ségrégation avec la pathologie), et son indépendance de l’état (il est présent que la pathologie soit exprimée ou non). Par conséquent, cet endophénotype (qui peut être certaines caractéristiques neurophysiologiques, biochimiques, endocrinologiques, neuroanatomiques, cognitives ou neuropsychologiques particulières) est présent à une plus grande fréquence chez les proches parents de l’individu affecté. L’indépendance de l’état le distingue des « traits » ou des « marqueurs biologiques » classiques. La notion d’endophénotype implique que toute pathologie peut être décomposée en éléments constitutifs, ou fonctions, plus simples (ou être « reconstruite » à partir de ces éléments). Ce concept a déjà permis des avances importantes dans le domaine de la génétique complexe qui caractérise les troubles psychiatriques. Il est en passe de devenir un instrument indispensable dans la recherche préclinique sur les modèles animaux, car il constitue une interface unique avec la recherche clinique chez l’homme. Nous en donnerons quelques exemples tirés de nos propres études sur un modèle de vulnérabilité aux troubles anxieux et à la dépression, études basées sur des lignées de rats obtenues par sélection psychogénétique. De toute évidence, la détermination des endophénotypes est actuellement la stratégie la plus adéquate pour la recherche clinique et fondamentale, mais elle peut aussi amener à une re-définition des catégories nosologiques, et à une meilleure compréhension de l’étiologie et de la physiopathologie des troubles psychiatriques. Les endophénotypes constituent le lien indispensable entre gènes et comportements, et ils permettent de mettre en évidence le rôle des facteurs génétiques, épigénétiques et environnementaux qui déterminent ces comportements dans un contexte particulier. 11 Déficits cognitifs et émotionnels et consommation de substances chez des adolescents avec des troubles des conduites Philippe Stephan, Pascal Weinguni, Mathias Romailler, Alexandra Jubin, Maya Suter, Bernard Plancherel, Monique Bolognini et Olivier Halfon. Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Unité de Recherche, Bugnon 25A, 1005 Lausanne. L’objectif de la présente recherche1 est d’étudier le fonctionnement cognitif dans une population d’adolescents délinquants et consommateurs de substances. Les connaissances biologiques montrent que les dysfonctionnements neurologiques et cognitifs influencent l’apparition de troubles des conduites et/ou de l’abus de substances (Olvera et al., 2005 ; Fishbein et al., 2004). Cette étude prend en compte les capacités cognitives, les fonctions exécutives, la pensée constructive et l’alexithymie. L’échantillon est composé de trois groupes d’adolescents âgés de 13 à 18 ans : 50 adolescents présentant un trouble des conduites, sans consommation de substances, 50 adolescents présentant un trouble des conduites et une consommation de substances, et 50 adolescents uniquement consommateurs de substances. L’hypothèse est que les adolescents présentant un trouble des conduites souffrent plus de déficits au niveau des fonctions exécutives, de la pensée constructive, de l’alexithymie qu’au niveau de leur fonctionnement cognitif général. Nous supposons également que l’impulsivité et l’alexithymie pourraient être des facteurs prédicteurs des conduites d’échec, ces derniers ne pouvant être exclusivement expliqués par les déficits cognitifs. Les méthodes d’investigations retenues sont l’entretien en face à face, des tests informatisés et des auto-questionnaires . Le protocole inclut divers instruments de diagnostic, le Mini-International Neuropsychiatric Interview (Sheehan et al., 1998) le DEPADO (Germain et al., 2005), un questionnaire sur les « troubles des conduites » (Perdersen et al., 2001) ainsi que plusieurs outils d’évaluation des caractéristiques de la personnalité des sujets, la Progressive Matrice de Raven (Raven, 1938), le Constructive Thinking Inventory (Epstein & Meier, 1989), le Wisconsin Card Sorting Test (Heaton et al., 1981), l’ UPPS (Whiteside & Lynam, 2001), et la Toronto Alexithymia Scale (Taylor et al., 1985). Les résultats devraient permettre d’identifier les liens, les causes communes et les facteurs spécifiques à la consommation de substances et aux troubles des conduites. Beaucoup de recherches ont déjà exploré l’impact de la cognition sur la consommation de substances et les troubles des conduites, ainsi que l’alexithymie et l’impulsivité. Cependant, peu d’études testent la relation entre les déficits dans les champs émotionnels et cognitifs. Il serait ainsi possible d’identifier des stratégies d’intervention plus pertinentes pour traiter et prévenir ces troubles comportementaux. 1 Financement du Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique, réf : 3200B0-109827, 2005-2007. 12 Etude de validation de la version française d’un instrument de dépistage du trouble bipolaire (Mood Disorder Questionnaire) Nicola Gervasoni*, Béatrice Weber Rouget**, Vesselin Dubuis**, Vera Bizzini*, Mélissa Miguez**, Bernard Davy*, Marianne Gex-Fabry***, Guido Bondolfi** & Jean-Michel Aubry**. * ** *** Centre de Thérapie Brève, Secteur 2 – Jonction, Département de Psychiatrie, HUG. Consultation, Secteur 2 – Jonction, Département de Psychiatrie, HUG. Unité de recherche Clinique, Département de Psychiatrie, HUG. Pour mettre fin à l’errance et au retard thérapeutique vécus par de nombreux patients souffrant de troubles bipolaires, une équipe américaine a développé le Mood Disorder Questionnaire (MDQ), instrument de dépistage visant spécifiquement à reconnaître la présence sur la vie de symptômes du trouble bipolaire de type I et II. L’étude originale de validation (Hirschfeld et al, 2000) montre que le MDQ, comparé à des entretiens diagnostiques standardisés, bénéficie d’une bonne sensibilité et spécificité. Une première étape de traduction en français et validation du MDQ nous a principalement permis de confirmer les conclusions de cette étude américaine portant sur une population clinique spécialisée avec troubles de l’humeur similaire à celle de notre échantillon de 98 sujets (Weber Rouget et al, 2005). Par ailleurs, elle nous a permis de conclure à une bonne stabilité de l’instrument (fidélité test-retest sur 1 mois), jamais calculée auparavant. Enfin, pour augmenter le pouvoir de détection du trouble bipolaire type II, nous avons aussi testé un autre algorithme de détection de l’instrument. Après une rapide synthèse des résultats principaux de cette première étape de validation, nous allons exposer les objectifs de la seconde étape de validation, en cours, et visant à tester les performances de la version française du MDQ cette fois dans une population clinique moins spécifique, c’est à dire non suivie dans des programmes spécialisés pour les troubles de l’humeur. L’échantillon total prévu est de 200 sujets. Par ailleurs, nous comptons vérifier que le score au MDQ est indépendant de l’état thymique du sujet tel que mesuré par le MADRS (Echelle de dépression de Montgomery et Asberg) et le YMRS (échelle de manie de Young), au moment de la passation de cet instrument, ce qui n’a pas été contrôlé à ce jour. Les résultats préliminaires de cette seconde étape de validation du MDQ, débutée en janvier 2006, seront présentés. 13 Evolution symptomatique et fonctionnelle 12 mois après un premier épisode maniaque à caractéristiques psychotiques : obstacles au rétablissement dans un échantillon représentatif Philippe Conus1,2, Sue Cotton2, Amal Abdel-Baki3, Martin Lambert4, Michael Berk2 , Patrick D McGorry2. 1 Département Universitaire de Psychiatrie CHUV, Université de Lausanne, Clinique de Cery, 1008 Prilly, Suisse. 2Orygen Research Centre (encompassing the Early Psychosis Prevention and Intervention Centre (EPPIC), 35 Poplar Road, Parkville Victoria 3052, Melbourne, Australia. 3Clinique JAP, Centre hospitalier de l’Université de Montréal, Québec, Canada. 4Centre for Psychosocial Medicine, Clinic for Psychiatry and Psychotherapy, University of Hamburg, Martinistrasse 52, 20246 Hamburg, Germany Objectifs: L’intervention précoce dans les troubles psychotiques s’est considérablement développée au cours de 15 dernières années, avec un impact majeur sur la façon dont ces maladies sont considérés et traités. Les psychoses affectives ont cependant été gravement négligés par ce mouvement. Pourtant, des études récentes démontrent, outre le fait que les patients bipolaires ne reçoivent un traitement adapté qu’après un délai moyen de 7 à 9 ans, que l’évolution après un épisode manique n’est pas aussi bonne qu’on l’a longtemps pensé, suggérant l’utilité de telles stratégies. Le but de cette étude est d’explorer l’évolution après un premier épisode maniaque à caractéristiques psychotiques dans un échantillon représentatif de patients souffrant d’un trouble bipolaire I et d’identifier les facteurs susceptibles de constituer des barrières à un bon rétablissement. Méthode : Evaluation prospective à 6 et 12 mois, de 87 patients bipolaire I présentant un premier épisode maniaque à caractéristiques psychotiques, traités à EPPIC (Early Psychosis Prevention and Intervention Centre, Melbourne, Australie) entre 1989 et 1997. L’évolution symptomatique a été mesurée à l’aide de l’échelle BPRS et la récupération fonctionnelle à l’aide des échelles QLS et PAS. Résultats : Alors que le syndrome maniaque avait disparu chez 90% des patients à 6 et 12 mois, 40% présentaient encore des symptômes anxieux ou dépressifs. De plus, 66% des patients à 6 mois et 61% à 12 mois n’avaient pas retrouvé leur niveau de fonctionnement antérieur. L’âge à l’admission, une histoire familiale de trouble affectif, l’utilisation de substances illicites et la récupération fonctionnelle à 6 mois étaient des facteurs prédictifs de l’évolution fonctionnelle à 12 mois. Conclusions : Cette étude confirme la mauvaise évolution symptomatique et fonctionnelle après un premier épisode maniaque à caractéristiques psychotiques. De plus, les résultats suggèrent la nécessité de développer des stratégies d’intervention précoce dans les troubles bipolaires, stratégies qui devraient viser le traitement de l’anxiété et de la dépression résiduelle, ainsi que de l’abus de substances illicites. 14 Prevalence of gastrointestinal developmental disorders disorders in adult clients with pervasive Giuliana Galli-Carminati, Nicolas Deriaz, Iona Chauvet Unité de psychiatrie du développement mental, Département de psychiatrie, HUG Background: In clients with pervasive developmental disorders (PDD), some authors noticed the presence of gastrointestinal disorders and behavioural disorders. An augmented prevalence of different histological anomalies was also reported. The aim of our study is to underline the prevalence of GI in this adult with PDD sample and to show the importance of accurate evaluation concerning of GI disorders in clients with PDD. Methods: The present comparative study concern 118 clients. Our research was motivated by the clinical observation that behavioural disorders sometimes disappeared with administration of anti-gastric acid or anti-ulcerous medications. It focused on two samples of clients with intellectual disability (ID) associated or not with PDD. The presence of gastrointestinal disorders was assessed retrospectively on the basis of hospital records. Results: The prevalence of gastrointestinal disorders reported in clinical files was 48.8 % in clients with PDD as compared to 8.0 % in clients non PDD (p<0.00001). Conclusion: Gastrointestinal disorders, if neglected, especially gastro-oesophageal reflux, may contribute to behavioural disorders in PDD clients. Moreover the gastrointestinal disorders could be considered to constitute a feature of PDD. We underline that somatic disorders may coexist in persons with PDD. 15 Perceived relevance of the HCR-20 factors by clinicians while implementing risk assessment procedure in a French-speaking psychiatric setting °Dr Vincent Liaudat, °Laurence Peer, ″Prof. Jacques Gasser, °Prof. Bruno Gravier Département de Psychiatrie, Hospices-CHUV , Site de Cery, 1008 Prilly ° Service de médecine et psychiatrie pénitentiaires ″ Unité d’expertises A small number of incidents have received considerable media attention and left a strong impression of the potential dangerousness to the public of individuals with various forms of mental disorder (i.e. Zug in Switzerland, Pau in France). There is increasing suspicion that the professionals and various institutions that are expected to manage risk in day-to-day life have not performed adequately. Thus in 2004, a public mental health program was conducted in a French-speaking part of Switzerland in order to improve the management of violent behaviours by first-line (psychiatric and non-psychiatric) professionals. Analysis of the results highlights the need for an integrated project capable of providing the various professionals with support on the topics of violence management skills, availability of specialized supervision, better coordination efforts and implementation of validated violence risk assessment procedures. In particular, in the setting with severe psychiatric disorders or with violent behaviours, a central role was assigned to the training of mental health professionals in violence risk assessment. In 2005, the forensic psychiatric unit of the University Hospital of Lausanne has developed a specialized training and a team responsible for the implementation of the HCR-20. This study addresses two main questions: Do practitioners consider the HCR-20 factors when assessing violence risk intuitively? How can the context lead to the use of this procedure in a consistent manner? Subsequently: is the procedure acceptable to decisionmakers? Our study, based on a general survey (self-answered questionnaire) and a few qualitatively structured interviews, will aim at defining the way violence risk assessment occurs in current clinical practice in our psychiatric department (considering various contexts: crisis, acute, chronic and forensic settings) i.e. whether the HCR-factors (and some current clinical cues) are used in practice and how. The perception of mental health practitioners on the usefulness of this risk factor assessing instrument will be helpful in determining its relevance as well as the difficulties generating resistance in its application. Furthermore, additional factors deemed as critical may be included by clinicians in the violence risk assessment (related to specificity and goal differences in the units). In order to measure the impact of the HCR-20 incorporation into an already-existing clinical practice routine, the survey will be repeated after implementing this tool. We expect the survey will be of help in further development of implementation strategies. Thus the process includes: a) Administering a self-answered questionnaire in order to evaluate the perceived relevance of violence risk factor assessment. b) Carrying out structured interviews among practitioners. c) Ensuring a systematic analysis of H-C-R factors, the creation of an explanatory model and the development of a risk management plan by health professionals closely involved in providing clinical services under the guidance of trained leaders comfortable with the application of the HCR-20. d) Readministering of a self-answered questionnaire after HCR-20 implementation. Our paper will present the preliminary results of this study. 16 Phénoménologie des états mixtes : une étude par analyse en composante principale Alexandre Dayer*, Nicola Gervasoni, Sophie Favre, Christophe Liberek, Emna RagamaPardos, Jean-Michel Aubry, Marianne Gex-Fabry, Gilles Bertschy Service de psychiatrie adulte, Hôpitaux universitaires de Genève, Belle-Idée Objectifs: contribuer à la définition des limites internes et externes des états mixtes et étudier la place des symptômes dysphoriques dans la psychopathologie des états mixtes Méthode: 165 patients avec un épisode de dépression majeure ont été diagnostiqués comme présentant soit une dépression pure (N=62), une dépression mixte (dépression et au moins 3 symptômes maniaques ; N=28), un état mixte complet (plein syndrome dépressif et plein syndrome maniaque (N=15), une manie mixte (manie plus au moins 3 symptômes dépressifs ; N=20) ou manie pure (N=40) en utilisant une version adaptée du Mini International Neuropsychiatric Interview (version DSM IV). Ils étaient évalués selon un inventaire à 33 items des signes et symptômes affectifs, dépressifs, maniaques et mixtes. Résultats: l’analyse en composante principale sans rotation a révélé trois facteurs qui expliquent ensemble 43.6% de la variance. Le premier facteur (24,3% de la variance) oppose des symptômes dépressifs typiques à des symptômes maniaques euphoriques typiques. Le second facteur appelé «dysphorie » (13,8%) contient avec un coefficient de corrélation positif élevé les items d’irritabilité, sensibilité pénible à la lumière et au bruit, impulsivité et tension intérieure. Le troisième facteur (5,5%) inclut des symptômes d’insomnies. Les scores médians pour le premier facteur diminuent significativement en allant du groupe dépression pure vers le groupe manie pure (test de tendance P< 0.001) ; pour le facteur dysphorie les scores sont les plus élevés parmi les patients avec le plein état mixte et diminuaient en allant d’une part vers la dépression pure et d’autre part vers la manie pure (P< 0.0001). Conclusions: L’analyse factorielle a révélé que la dysphorie, en tant que groupe de symptômes tels que irritabilité, impulsivité, tension intérieure et sensibilité pénible à la lumière et au bruit représente une dimension importante des états mixtes. 17 Adult psychopathology and sleepwalking and nightmares in childhood: Is there a link? S. Rothen [1,2], F. Ferrero [2], O. Chouchena [3], M. Preisig [1]. Epidemiology and Psychopathology Research Unit. [1] University Hospital, Department of Psychiatry, Lausanne, Switzerland. [2] University Hospital, Department of Psychiatry, Geneva, Switzerland. [3] University Department of Child Psychiatry, Lausanne, Switzerland. Objectives: The identification of risk factors and early symptoms is crucial for the implementation of primary and secondary prevention of psychiatric disorders. Sleep problems are associated with several psychiatric disorders and therefore the question arises whether sleep problems in childhood may already represent a risk factor for psychiatric disorders. Subsequently, the goals of the present paper were to assess associations between: 1) psychopathology and a history of childhood sleep problems (sleepwalking and nightmares) in probands; 2) psychopathology and sleep problems in their children; 3) psychopathology in probands and sleep problems in their children. Methods: The study sample included 69 bipolar, 57 unipolar depressive, 27 alcohol or heroin dependent probands, as well as 55 medical controls, with their 352 7 to 17-year-old children. Diagnostic assignment of parents and children was based on a best-estimate procedure using semi-structured interviews, medical records and family history information. Data on sleep problems in childhood were gathered within the interview. Results: 1) Probands with MDD or bipolar disorder reported a history of nightmares in childhood more frequently as compared to probands with substance dependence and controls; 2) in offspring, depression was associated with sleepwalking and nightmares; in addition, a similar association was observed for ADHD and nightmares; 3) offspring of bipolar probands reported sleepwalking more frequently than those of the other probands, whereas children of all probands with psychiatric disorders suffered from nightmares more frequently than those of controls; generalized linear model models confirmed these associations between psychopathology in probands and sleep problems in their offspring even after adjusting for the effect of psychopathology in children. Conclusion: Our data suggest associations between childhood sleep problems and psychopathology in both childhood and adulthood. The question of whether or not sleep problems in children who do not present psychiatric pathology are predictors of a subsequent psychopathology or whether they are attributable to stress factors associated with the parental disorders need to be addressed in future follow-up studies. 18 Evaluation standardisée de la santé mentale en psychiatrie gériatrique : validation de la version française du HoNOS65+ Alessandra Canuto (1), Kerstin Weber (1), Gabriel Gold (2), Grégory Notaridis (1), Agnès Michon (1), Umberto Giardini (1), Christophe Delaloye (1), François Herrmann (2), Panteleimon Giannakopoulos (1) (1) Département de Psychiatrie, Hôpitaux Universitaires de Genève (2) Département de Réhabilitation et Gériatrie, Hôpitaux Universitaires de Genève L’objectif principal des services de santé publique est d’améliorer significativement la santé et le fonctionnement social des personnes souffrant de troubles mentaux. Le HoNOS65+ (Burns et al. 1999) est une échelle de 12 items, qui a été spécialement adaptée pour des personnes âgées, et qui permet de mesurer la sévérité d’un large éventail de problèmes. La présente étude vise à valider une version francophone du HoNOS65+ auprès d’une population psychiatrique âgée. Après une première étape de traduction, 20 professionnels de la santé ont évalué 126 patients à l’aide du HoNOS65+F. Les sources d’information utilisées pour remplir l’échelle ont été contrôlées et les soignants ont répondu en plus à un vaste ensemble d’échelles cliniques bien établies afin d’étudier la validité. Les résultats révèlent une fidélité inter-juges satisfaisante, qui est significativement influencée par le cadre des soins (hospitalier versus ambulatoire), ainsi que par la durée de la relation patient-soignant. La validité de construit ne parle pas en faveur d’une structure du HoNOS65+ composée des sous-échelles. La validité de construction est bonne à l’exception de l’item des lésions auto-infligées, ce qui confirme et complète les résultats précédemment mis en évidence pour la version originale de l’instrument. Quant à sa faisabilité, la version française du HoNOS65+ est une échelle brève et cliniquement pertinente. Elle peut être utilisée dans la pratique clinique quotidienne à condition d’avoir établi une relation patient-soignant suffisamment longue et individualisée et elle pourrait servir d’outil de dépistage pour des patients avec une atteinte cognitive, ainsi que pour des patients souffrant d’une dépression. Dans le futur, le HoNOS65+F pourrait permettre de préciser les profils des patients suivis au Service de Psychiatrie Gériatrique et servir d’indicateur de suivi pour mesurer l’évolution des patients. 19 RESUMES DES POSTERS 19 posters de Lausanne 21 posters de Genève Glutathione deficit during development induces anomalies in the rat anterior cingulate GABAergic neurons: relevance to schizophrenia Jan-Harry Cabungcal1, 2, Dominique Nicolas2, Rudolf Kraftsik2, Michel Cuénod1, Kim Q. Do1 and Jean-Pierre Hornung2 1 Center for Psychiatric Neuroscience, Department of Psychiatry, Département de Biologie Cellulaire et de Morphologie Faculty of Biology and Medicine, University of Lausanne, Switzerland 2 Keywords: Animal model; Anterior cingulate cortex; γ-amino butyric acid; Glutathione; GBR 12909; Inhibitory interneurons; L-buthionine-(S,-R)-sulfoximine (BSO); Oxidative stress; Parvalbumin-immunoreactive; Schizophrenia A series of studies in schizophrenic patients report a decrease of glutathione (GSH) in prefrontal cortex (PFC) and cerebrospinal fluid, a decrease in mRNA levels for two GSH synthesizing enzymes and a deficit in parvalbumin (PV) expression in a subclass of GABA neurons in PFC. GSH is an important redox regulator, and its deficit could be responsible for cortical anomalies, particularly in regions rich in dopamine innervation. We tested in an animal model if redox imbalance (GSH deficit and excess extracellular dopamine) during postnatal development would affect PV-expressing neurons. Three populations of interneurons immunolabelled for calcium binding proteins were analyzed quantitatively in 16 day-old rat brain sections. Treated rats showed specific reduction in parvalbuminimmunoreactivity in the anterior cingulate cortex, but not for calbindin and calretinin. These results provide experimental evidence for the critical role of redox regulation in cortical development and validate this animal model used in schizophrenia research. 20 Glutathione deficit in schizophrenia: Replenishment of glutathione levels in neurons and astrocytes models S. Lavoie, P. Steullet, M. Cuénod and K. Q. Do Centre de Neurosciences Psychiatriques, Département de Psychiatrie, CHUV - Site de Cery, Prilly-Lausanne In schizophrenia patients, a decrease in glutathione levels ([GSH]) in cerebrospinal fluid and prefrontal cortex was observed, as well as a decrease in the expression of a gene coding for glutamyl-cysteine ligase (GCL), the limiting enzyme of GSH synthesis. As a redox regulator, GSH plays an important role in protecting cells against oxidative stress. In rat models with a GSH deficit, anomalies analogous to those of patients were observed, such as a decrease in spine number in prefrontal cortex and an alteration of NMDA responses. We aim to find substances that could increase [GSH] in cortical cells and to study the underlying mechanisms. GSH-ethyl-ester (GSHEE) succeeded in replenishing [GSH] in cultured neurons and astrocytes depleted in GSH by BSO, an inhibitor of GCL. GSHEE also abolished dopamine-induced decrease of NMDA-mediated calcium response observed in BSO-treated neurons. Gamma-glutamyl-cysteine-ethyl-ester (GCEE) increased [GSH] mostly in astrocytes. These results show that GSHEE and GCEE re-establish physiological [GSH] in brain cells by bypassing the limiting step of GSH synthesis. Curcumin (polyphenol), tert-butylhydroquinone (tBHQ; quinone), quercetin (flavonoid) and FK506 (immunosuppressant) were tested for their capacity to boost GSH synthesis. Curcumin was the most efficient. It increased [GSH] by 50 and 100% in non BSO-treated neurons and astrocytes, respectively, and increased GCL activity by more than 100% in astrocytes. In neurons, low concentrations of tBHQ (10-20 uM) increased [GSH] by 20% while high [tBHQ] and quercetin led to cell death. In astrocytes, both substances increased [GSH] and GCL activity at rather high concentrations (100 uM). FK506 was inefficient in both cell types. These results indicate that neurons and astrocytes are not responding similarly to some of the tested substances, suggesting that the mechanisms regulating GSH synthesis and the susceptibility to oxidative stress might differ in the two cell types. 21 Dysregulation of glutathione metabolism: a risk factor for schizophrenia 1 1 1 Celine. Chappuis, Patricia. Deppen, Viviane. Ruiz, 2 1 1 Pierre Bovet; Michel Cuénod, and Kim Q. Do 1 2 Centre for Research in Psychiatric Neuroscience, Department of Adult Psychiatry, CHUV; Lausanne University; Switzerland. Schizophrenia is a complex multi-factorial psychiatric brain disorder. It affects individuals at the centre of their personality and concerns about 1% of the world population. Both environmental and genetic factors are implicated in the vulnerability to develop this disease. Previous studies showed reduced levels of glutathione (GSH), the main non protein cellular redox regulator, both in cerebrospinal fluid and prefrontal cortex of schizophrenia patients (Do et al. 2000). In case-control association studies for candidate genes of GSH metabolism we found a strong association between schizophrenia and single nucleotide polymorphisms in the GSH key synthesizing enzyme glutamate-cysteine-ligase (GCL) modifier subunit (GCLM) gene (Tosic et al. submitted). In this study we investigated if these genetic anomalies led to functional consequences at the protein expression, as well as at the enzyme activity levels. Since GSH is ubiquitously present in cells, these parameters of the GCL regulation were determined in fibroblasts derived from skin biopsies. Moreover, in the GCLM knock-out mouse model it was observed that the luck of GCLM led to an increased sensitivity to oxidative stress (Yang et al., 2002). We thus compared between patients and controls the functional parameters at baseline, as well as under oxidative stress induced conditions by treating cells with tert-buthylhydroquinone, a substance known to produce reactive oxygen species. In the presented study we observed that compared to controls schizophrenia patients had a reduced GCL activity under oxidative stress conditions, a reduced protein expression of GCLC under baseline, as well as under oxidative stress conditions, and an uncoupling of GCLM and GCLC protein expression in response to oxidative stress. Finally, in the group of patients we observed an inverse correlation between the levels of GSH increase under oxidative stress conditions and the severity of positive symptoms of the disease. René Gysin; 1 Mirjana Tosic; 1 22 Synaptic changes in the lateral amygdala as an underlying factor for the high concordance rate of anxiety disorders and temporal lobe epilepsy. A. Pickenhagen, P. Magistretti and R. Stoop Center of Psychiatric Neuroscience, Department of Psychiatry, Hôpital de Cery, CHUV, 1008 Prilly-Lausanne. Epilepsy is a chronic disorder characterized by spontaneously recurrent seizures. Its most prevalent form, temporal lobe epilepsy (TLE), often originates in the hippocampus and/or amygdala and is frequently associated with profound fear and anxiety disorders. Also, a panic attack and an epileptic seizure can share many of the same symptoms. Recently, it has been shown that fear conditioned learning potentiates synaptic transmission in the lateral amygdala of rodents. Furthermore, we have found that hippocampal epileptic activity can also cause potentiation of synaptic transmission between CA3 pyramidal cells. From these findings we hypothesize that TLE causes fear and anxiety disorders through longlasting changes in synaptic transmission in the lateral amygdala (LA). To test our hypothesis, we used a horizontal slice preparation of the rodent brain which includes the hippocampus and amygdala as well as preserved interconnections. Within this preparation we studied the spreading of epileptic bursts by means of c-fos expression as well as multiple extracellular and whole-cell patch-clamp recordings. We found spreading of epileptic activity between hippocampus, perirhinal cortex and lateral and basolateral amygdala with varying delay times in between burst-onsets. This suggests the existence of a number of different networks underlying the spreading of bursts. We also looked at the long term effects of this epileptic activity on cellular excitability and synaptic transmission in the LA, and found significant differences in the amplitudes of excitatory postsynaptic currents. Interestingly, the nature of these changes depended on the cell type from which the measurements were made. Thus, pyramidal cells with so-called "highly adapting" spiking patterns underwent a decrease in amplitude, while pyramidal cells with "little adapting" spiking patterns showed increases in amplitudes. These different spiking patterns, thought to be caused by the absence or presence of a slow afterhyperpolarizing current, thus seem to have a differential effect on the induction of changes in synaptic strength. 23 Neuropeptidergic modulation of brain stem projections from the central amygdala: an in vitro and in vivo study D.Viviani, P. Poisbeau*, R.Stoop Center of Psychiatric Neuroscience, Department of Psychiatry, Hôpital de Cery, CHUV, Prilly-Lausanne, *INCI, University of Strasbourg The emotional expression of anxiety and fear involves changes in physiological parameters, among which heart rate, blood pressure, respiration and temperature. These parameters are under the control of brainstem nuclei that are modulated by the central amygdala (CeA). Anxiety responses can be highly individual in that they consist of a unique combination of changes in these physiological responses. The CeA expresses a large number of neuropeptide receptors and we have recently shown how two of these, oxytocin and vasopressin, oppositely affect fear reactions through an inhibitory circuit in the CeA (Huber et al., Science 308: 245, 2005). We now hypothesize that this unique combination results from endogenous differences in neuropeptidergic signaling at the level of the CeA. To test this, we are using a combined in vitro and in vivo approach. The in vitro part includes electrophysiological techniques to study neuropeptidergic modulation of cells in the CeA with brainstem projections identified by fluorescent retrograde tracing. The in vivo part combines behavioral tests with telemetry recordings of above mentioned parameters after neuropeptides injection in the CeA in freely moving rats. The combined approach of retrograde tracing with whole-cell patch-clamp recordings has already revealed the presence of neurons in the CeA with direct projections to brainstem nuclei that can be oppositely modulated by vasopressin and oxytocin. The co-application of a series of different neuropeptides now seems to demonstrate the presence of at least one distinct subpopulations in the CeA. We are currently testing the involvement of these populations in the modulation of physiological parameters. Our combined approach should tell us the basis for an individualized autonomic response. 24 Brain Regional alpha-[11C]Methyl-L-Tryptophan Trapping in Medication-Free Patients With Obsessive Compulsive Disorder. Berney A, Leyton M, Gravel P, Rosa Neto P, Diksic M, Benkelfat C. Department of Psychiatry, and McConnel Brain Imaging Center, McGill University, Canada, and Department of psychiatry-CHUV, Lausanne University, switzerland. Background: The hypothesis of a central sertonin (5HT) dysfunction in Obsessive Compulsive Disorder (OCD) stems largely from pharmacological treatment studies (1), where enhancement of 5HT neurotransmission is thought to be critical for treatment efficacy. Direct measures of central 5HT metabolism has recently been possible through Positron Emission Tomography (PET) coupled with the -[11C]-methyl-L-tryptophan (11CMtrp) tracer, believed to provide an index of the brain regional rates of 5-HT synthesis, through the measure of 11C- Mtrp brain trapping constant K* (2). Method: In this study the 11C- Mtrp method was applied to compare medication-free patients with current OCD (n=21) to normal controls (n=21) matched for age and gender. The functional PET data were analyzed with Statistical parametric mapping (SPM99). Pairwise t-statistical maps were obtained comparing OCD patients to controls; the regions considered statistically significant had an extended threshold of 100 voxels with a peak threshold of p=0.005. Results : 21 OCD patients and 21 controls participated in the study. There was no significant group effect in the whole sample, or in either sex analysed separately for global K* values (p=0.66). In the sample as a whole, α-[11C]MTrp trapping was significantly higher for subjects with OCD in the right hippocampus and the Left Temporal Gyrus (BA 20). A region of interest (ROI) based analysis confirmed the SPM findings. In addition the ROI analysis conducted in males (n=15) revealed a main group effect in the caudate nucleus, with significantly higher regional trapping (p<0.05) in OCD subjects. No volumetric differences were found for any of the ROI between OCD subjects and healthy controls. In the sample as a whole YBOCS total score correlated positively with α-[11C]MTrp trapping in the right middle and superior Temporal Gyrus (BAs 21, 38) and in the left inferior and middle Temporal Gyrus (BAs 20, 21). Conclusion : These findings add to the cumulative evidence supporting serotonergic dysfunction in OCD, and more specifically a possible increase in brain regional 5HT in the hippocampus, the Temporal Gyrus and the Caudate nucleus. (Poster presented at the American College of Neuropsychopharmacology (ACNP) 44th annual meeting. 2005). References : 1) Berney A, Sookman D, Leyton M, Young SN, Benkelfat C. Lack of Effects on Core Obsessive-Compulsive Symptoms of Tryptophan Depletion During Symptom Provocation in Remitted Obsessive-Compulsive Disorder Patients. Biological Psychiatry (in press) 2) Rosa-Neto P, Diksic M, Okazawa H, Leyton M, Ghadirian N, Mzengeza S, Naka Ai, Debonne Gl, Blie P, Benkelfat C. Measurement of brain regional alpha-[11C]methyl-Ltryptophan trapping as a measure of serotonin synthesis in medication-free patients with major depression. Arch Gen Psychiatry 2004;61(6):556-63. 25 Gender aspects of communication among health care professionals in a Swiss psychiatry service Brikela Sulstarova, Pascal Singy, Patrice Guex Consultation/Liaison Psychiatry Service, Lausanne University An ongoing PhD study in sociolinguistics attempts to show the impact of gender on communication between health care providers in professional verbal interactions. It aims mainly at the detection of differences in oral linguistic practices of male and female health care professionals in a formal setting in French-speaking Switzerland. Furthermore, the discourses of health care professionals about gender and communicative practices are to be investigated. Data are collected in the Psychiatry Service of the University Clinic of Lausanne. In the first phase, supervision meetings are filmed, where several male and female physicians, nurses, psychologists and social workers discuss problematic psychiatric consultations. The second phase consists of semi-directive interviews with all these kinds of professionals. The poster discusses some results of the first research phase. They are drawn from the quantitative and qualitative analyses of professional verbal interactions in group supervision meetings. We intend to show how the gender influences formal communication in medical teams, in contrast with other sociological variables such as age, profession, function and experience. In addition, the poster shows some gender differences in linguistic practices such as : • • • • transgression of taboo and linguistic prohibitions, meta-discursive forms with self-depreciative and self-evaluative functions, implicit or explicit modes of communication, change of the linguistic strategies according to the positions of the addressee. 26 Inter-informant agreement on mood syndromes: direct interview versus family history method S. Rothen [1,2], P. Heller [2], C. L. Vandeleur [2], N. Jeanprêtre [1], Y. Lustenberger [1,2], F. Ferrero [2], M. Preisig [1]. Epidemiology and Psychopathology Research Program. [1] University Hospital, Department of Psychiatry, Lausanne, Switzerland. [2] University Hospital, Department of Psychiatry, Geneva, Switzerland. Objectives: 1) To compare diagnoses for threshold and subthreshold depressive and manic syndromes based on direct interviews to those relying on information from relatives; 2) to test the appropriateness of lowering the diagnostic threshold using the family history method in order to obtain comparable prevalence estimates regardless of the source of information; 3) identify factors that influence the likelihood of reporting disorders by informants. Background: Given the widespread use of diagnostic information obtained from relatives, the assessment of agreement between diagnoses derived from a direct interview and family history information is crucial in order to estimate the risk of potential bias attributable to the use of surrogate information. Moreover, as unavailable relatives may be non-random with respect to psychopathological outcomes, the family history method is also frequently used in family studies for non-participating relatives, and therefore could also bias the results of these studies. Methods: Within a family study, 1625 distinct informant - index subject pairs were identified. Diagnoses from direct interviews of index subjects were compared with those derived from family history information provided by their first-degree relatives and spouses. Results: 1) Inter-informant agreement was acceptable for mania, but low for all other threshold and subthreshold mood syndromes. 2) Except for mania, the family history method provided significantly lower prevalence estimates for mood syndromes. This gap also remained significant after lowering the diagnostic threshold for the mood syndromes using the family history method. 3) Except for mania, individuals who themselves had a history of a mood disorder were more likely to detect this disorder in their relatives. Conclusions: Inter-informant reliability is acceptable only for mania, but not for other mood syndromes. Moreover, the higher likelihood of detecting disorders by affected informants, entails the risk of overestimation of the size of familial aggregation of mood disorders. 27 L’Entretien Clinique de Lausanne (ECL) : Les productions fantasmatiques des auteurs d’infractions à caractère sexuel Bruno Gravier, Corinne Devaud, Belinda Mezzo et Jessica Waeny Desponds (SMPP, Lausanne) Service de Médecine et de Psychiatrie Pénitentiaires, Av. Sévelin 18, 1004 Lausanne Christian Mormont et Geneviève Coco. (Faculté de Psychologie Clinique, Université de Liège, Belgique) Joseph Minervini, Denis Grüter, Jana Mugnier et Eva Sierpniak (Unité de Consultation et de Soins Ambulatoires, CHU, Besançon, France) Philippe Génuit (ISCHI, Rennes, France) L’ECL accorde une place prépondérante à l’anamnèse détaillée de la vie sexuelle des AICS. Il s’intéresse, notamment à la découverte de la sexualité, aux abus sexuels subis dans l’enfance, à la sexualité à l’âge adulte et aux abus sexuels subis à l’âge adulte. Dans le cadre de cette présentation, nous nous sommes intéressés à la sexualité à l’âge adulte et, plus particulièrement, à l’étude de la fantasmatique des auteurs d’infractions à caractère sexuel (AICS). A partir de notre expérience clinique, nous avions émis le postulat que les productions fantasmatiques des AICS sont peu fréquentes et non déviantes. Afin d’observer la validité clinique de celle-ci, nous avons questionné notre échantillon de 53 AICS. Au cours de notre étude, nous avons pu observer que la différence entre « fantaisies », « fantasmes » et « scénario » est peu claire non seulement pour les patients interrogés mais qu’il existe également une certaine confusion dans les données de la littérature ainsi que parmi les cliniciens qui utilisent ces notions. Il nous a donc paru primordial de nous interroger sur ces notions afin d’en proposer une revue de la littérature ainsi qu’une classification permettant de mieux cerner ce qui est en cause. 28 Prise en charge et perspective de changement à travers l’ECL (Entretien Clinique de Lausanne) Bruno Gravier, Corinne Devaud, Belinda Mezzo et Jessica Waeny Desponds (SMPP, Lausanne) Service de Médecine et de Psychiatrie Pénitentiaires, Site de Cery, 1008 Prilly Christian Mormont et Geneviève Coco. (Faculté de Psychologie Clinique, Université de Liège, Belgique) Joseph Minervini, Denis Grüter, Jana Mugnier et Eva Sierpniak (Unité de Consultation et de Soins Ambulatoires, CHU, Besançon, France) Philippe Génuit (ISCHI, Rennes, France) Résumé : Comme nous l’avons mentionné lors de la présentation de l’ECL, une des parties évalue la prise en charge et les perspectives de changement auprès des agresseurs sexuels. Cette dernière investigue tant le cadre thérapeutique proposé à l’ensemble des participants, leur perception du traitement, l’effet de celui-ci sur leur perception d’autrui et de leur victime ainsi que l’identification d’un risque de récidive. A partir de notre expérience clinique, nous avions fait les hypothèses que les agresseurs sexuels ont une vision négative du traitement, ceci d’autant plus lorsqu’il était ordonné, et ne pensent pas pouvoir être aidés. En outre, nous postulions que le travail thérapeutique permettait d’acquérir une meilleure empathie envers autrui et la victime et permettait à l’agresseur d’identifier ses éléments de vulnérabilité face au délit. Une première analyse quantitative montre que parmi les 53 participants de l’étude, 44 ont bénéficié d’un suivi dont les modalités diffèrent selon les dispositions législatives du pays, les ressources thérapeutiques mises à disposition et les modèles thérapeutiques. Un tiers des participants seulement a exprimé ressentir des réactions négatives face à l’obligation de traitement. Un peu plus de la moitié des participants s’est déclarée satisfaite du traitement. De même, une majorité des participants a affirmé que leurs thérapeutes peuvent les aider. Par contre, moins de la moitié des participants ont modifié leur perception des autres, et une minorité seulement ont modifié celle de leur victime depuis le début de leur prise en charge et les facteurs de vulnérabilité s’avèrent être très différents. Les biais méthodologiques inhérents à la saisie des données nous a incité à discuter ces résultats, à les confronter aux travaux actuels sur le traitement des agresseurs sexuels et conduit à effectuer une analyse qualitative des réponses. Celle-ci nous révèle que les sujets répondent de façon conformiste, dans le sens proposé par la formulation des questions et qu’ elles pourraient être tributaires du contexte médicolégal du pays, nous incitant à proposer d’autres modalités d’investigation pour évaluer le changement. Par contre, le contenu de certaines réponse nous fournit des indications précieuses afin d’améliorer les prises en charge destinées aux agresseurs sexuels. 29 Psychoses émergentes : identification des éléments spécifiques de la prise en charge sur la base des caractéristiques cliniques et pré-morbides de 702 patients traités pour un premier épisode psychotique à EPPIC, Melbourne, entre 1998 et 2000. Conus P, Lambert M, Cotton S, Schimmelmann B, McGorry PD. DP-CHUV, Lausanne; ORYGEN Research Centre, Melbourne, Australie; Département de Psychiatrie, Université de Hamburg, Allemagne. Contexte : Le développement d’un intérêt pour la phase précoce des troubles psychotiques a permis, au cours des 20 dernières années, l’ouverture de nouvelles perspectives de traitement et fait naître l’espoir d’améliorer l’évolution des patients en intervenant plus tôt, dans une phase de la maladie où l’on suppose un plus grand potentiel de récupération. Mais l’intervention précoce ne devrait pas se limiter à soigner les patients plus tôt : il est également important de développer des interventions adaptées aux problèmes spécifiques de cette phase de la maladie et à la tranche d’âge de ceux qui en développent les premiers symptômes. Objectifs : Description des caractéristiques pré-morbides et de la présentation clinique d’une cohorte épidémiologique de patients présentant un premier épisode psychotique, et sur cette base, identification des cibles essentielles de l’intervention précoce. Méthode : Analyse de dossiers médicaux de 702 patients admis à EPPIC (Early Psychosis Prevention and Intervention Centre, Melbourne, Australie) entre 1998 et 2000. Résultats : L’évaluation des caractéristiques pré-morbides révèle une prévalence élevée d’abus de substances (74%), de troubles psychiatriques (46%), d’événements traumatisants dans le passé (68%), de tentatives de suicide (14%) et d’anamnèse familiale de troubles psychiatriques (55%). Les caractéristiques cliniques à l’admission révèlent une intensité élevée de la symptomatologie, une forte prévalence d’absence d’insight et un taux élevé de troubles co-morbides. Conclusions : La majorité des patients ont vécu des événements traumatisants ou des épisodes de maladie mentale avant de développer un premier épisode psychotique. De tels éléments doivent être pris en compte lors de la conceptualisation de programmes thérapeutiques, faute de quoi une focalisation trop étroite sur les seuls symptômes psychotiques conduirait inévitablement à un traitement incomplet et probablement inefficace. De plus, les programmes d’intervention précoce ont besoin de ressources suffisantes pour faire face à la multiplicité des défis qu’implique le traitement de la psychose émergente. Enfin, l’observation d’un déficit de fonctionnement socioprofessionnel avant le traitement du premier épisode, et ce en dépit d’une durée de psychose non-traitée relativement courte, suggère que même si la détection précoce des premiers épisodes psychotiques est un élément nécessaire de l’intervention précoce, elle ne constitue probablement pas une stratégie suffisante pour limiter la détérioration fonctionnelle; les efforts visant à identifier les patients qui traversent la phase prodromique des troubles psychotiques doivent donc être poursuivis. 30 Tipp-Lausanne first episode psychosis study: baseline characteristics Y. Montagrin1, C. Schwyn1, P. Conus1. 1 DP-CHUV, Lausanne University, Clinique de Cery, 1008 Prilly, Switzerland Background: When developing early intervention programs, assessment of patient’s profile at a local level is critical in order to adapt tools developed elswhere to the actual needs of first episode patients. In the frame of the development of the Lausanne TIPP program, patients were assessed at baseline presentation. Method: Assessment of demographic and clinical characteristics through a specially designed questionnaire used at entry to the service by case managers. Results: 50 patients were assessed between April 2004 and March 2005. Pre-morbid evaluation revealed high rates of substance use disorder (SUD) (59%), history of psychiatric disorder (66%), traumatic events (68%), suicide attempts (7%) and family history of psychiatric illness (74%). At baseline, there was high rate of lack of insight (85%). Median duration of untreated psychosis (DUP) was 5.6 months. Conclusions: Patients in Lausanne present with issues similar to those described in other larger centres : high rate of passed history of traumtic events, of mental illness in the family and history of SUD. Relatively short DUP may reflect the richness of the health care system in Switzerland. 31 Une intervention motivationnelle pour les consommateurs de cannabis souffrant de psychose Charles Bonsack, Yves Montagrin, Jérôme Favrod, Silvia Gibellini, Philippe Conus Département Psychiatrie du CHUV, Faculté de Biologie et Médecine, Université de Lausanne 1. Introduction 4. Intervention en quatre séances Les personnes souffrant de troubles psychiatriques consomment deux fois plus de substances que la population générale, le cannabis étant la drogue illicite dont l’usage est le plus fréquent (Regier 1996). La consommation régulière de substance atteint 35% à 45% des patients au moment du premier épisode de psychose (Van Mastrigt 2004; Lambert 2005). De nombreux patients apprécient les effets de cette substance et l’utilisent largement, alors que des données montrent que le cannabis représente un risque lors d’une schizophrénie avérée ou en cas de vulnérabilité à la psychose. Lors de psychose avérée, la consommation de cannabis double le risque de rechute, même lorsque les patients suivent régulièrement un traitement antipsychotique (Linszen 1994). Dans les psychoses débutantes, la poursuite d’une consommation de substance est associée à une diminution du niveau de fonctionnement social (Addington 1998) et à une rémission moins fréquente des symptômes psychotiques, alors que l’arrêt de la consommation permettrait de retrouver une évolution comparable aux personnes toujours abstinentes (Lambert 2005). 2. But Développer une intervention motivationnelle spécifique pour les consommateurs de cannabis souffrant de psychose, à partir des principes thérapeutiques adaptés aux doubles diagnostics (Ziedonis 1997; Barrowclough 2001; Carey 2001; Martino 2002) et de la réalisation d’une expérience pilote (Montagrin 2004). 3. Principes d’intervention 3.1 Le modèle de changement (Prochaska & DiClemente 1986) Pré-contemplation Maintien Contemplation Table I : Déroulement des séances d’intervention motivationnelle pour les consommateurs de cannabis souffrant de psychose Séance 1 But : Créer une alliance et évaluer la consommation de substances 1. Définir les conditions d’intervention pour favoriser l’engagement et établir une relation de confiance 2. Evaluer la consommation et ses conséquences 3. Donner des faits établis sur psychose et cannabis (fréquence de consommation, liens entre psychose et cannabis) Séance 2 But : Développer la motivation au changement en augmentant les contradictions 1. Donner un feedback au patient sur l’évaluation de la consommation 2. Effectuer un entretien motivationnel destiné à augmenter l’ambivalence, en utilisant des techniques adaptées à la psychose et en suivant le déroulement temporel de la Grille de Balance Décisionnelle (GBD) Séance 3 But : Définir des objectifs en fonction du stade de changement 1. 2. 3. 4. Donner un feedback écrit au patient des séances précédentes et orienter vers le futur Souligner l’efficacité personnelle et discuter les attentes du patient en ses propres termes Convenir des objectifs des séances suivantes en fonction du stade de changement Synthèse des propositions à l’équipe traitante Séance 4 et suivantes But : Séances de renforcement selon le stade de changement Précontemplation : augmenter les contradictions − Entretien motivationnel selon modèle séance 2 − Explorer les liens symptômes - cannabis Contemplation : alternatives au cannabis − Checklist d’activités − Autres propositions spécifiques (relaxation, s’enivrer sans substance) Préparation − Fixer des objectifs visant à la réduction des risques Action ou maintenance : Discussions des questions liés à la réduction de cannabis − Habiletés de refus de cannabis − Gestion du sevrage − Prévention de la rechute Tous stades de changement : − Groupes motivationnels (Van Horn & Bux 2001) G r ille d e b a la n c e d é c is io n n e lle ou Action Eléments positifs Rechute Préparation Eléments moins positifs 3.2 L’adaptation aux troubles psychotiques (Martino 2002) A. S’adresser à la santé psychique et à l’abus de substance •Examiner comment les troubles psychiatriques et les substances interfèrent –Par ex. utilisation de cannabis pour lever l’inhibition sociale, les affects émoussés, diminuer l’anxiété ou la dépression •Augmenter la motivation au traitement antipsychotique par l’approche motivationnelle B. S’ajuster aux troubles de la pensée et aux troubles cognitifs •Problèmes d’attention et de concentration, de mémoire à court terme et de travail, d’organisation et d’abstraction de l’information –Simplifier les questions ouvertes –Favoriser la répétition –Utiliser des supports visuels comme la grille de balance décisionnelle C o n s o m m e r d u c a n n a b is D im in u e r s a c o n s o m m a t i o n d e c a n n a b is M e p erm et de m ’e x prim e r s a n s diffic ulté , to u t à l ’ a i r p lu s f a c i l e . C e l a v i e n t p l u s f a c i l e m e n t , p a r e x e m p l e , l e s i d é e s o u l e s m o t s d é f i le n t a v e c p l u s d e fl u i d i t é ( c o m p e n s e « l ’ e n t r e c o u p a g e » q u e ca u se le s m éd ic am en ts ) . D im i n u e l ’ in h i b i t i o n , c e l a a i d e à p r e n d r e d e s in i t i a t i v e s e t p o u r l e s a c ti v i t é s s e x u e l l e s . E f f e t a n ti d é p r e s s e u r , + j o y e u s e e t l é g è r e . L i b e r t é , m ê m e a r t i f i c i e l l e , c o m p a r a b le à p a r t ir s u r u n e îl e e n G r è c e . P a s s e r p a r - d e s s u s l e s p r o b l è m e s , le s s o u c i s ( l e s s i e n s e t c e u x d e s a u t r e s ) e t l e s tr e s s d e la v i l l e . L e c an n ab is p erm et de p re nd re de la d is tan c e a v e c le s é m o t i o n s , i l l e s a n e s t h é s i e . O p p o r t u n i t é p o u r s e c o n n a ît r e a u t r e m e n t q u e « j e t » o ù d é c o m p e n s é . P o s s i b i l it é d ’ ê t r e p l u s r é a l i s t e s u r s o i e t l e m o n d e . P o s s i b il i t é p o u r r e tr o u v e r u n e p a r t i e d e so i a i n s i q u ’ u n e f o rm e d e so l i d i t é . P l u s d e f o rc e . « J e m e c o ns truis e t m e d éc o ns truis to u t le tem ps , c ela s e rait p a s m a l s i j’av a is p lus d e s tab ilité ». A v e c v i e p l u s s t a b l e , c o p a i n , e n v i e d e m ie u x c o n n a î t r e l a r é a l i t é e t d e c o n s t r u ir e u n e i d e n t it é p l u s s o l i d e e t a nc ré e. S i p a s l e s s t a b i l i s a t e u rs d e l ’ h u m e u r , f u m e r p e u t a m p l if i e r l e s é m o t i o n s e t d o n c a u s s i u n e h u m e u r n é g a t iv e . I l p e u t a u s s i p r o v o q u e r d e s e f f e t s d é p r e s s if s s e c o n d a i r e s . B a i s s e d e c o n c e n t ra t i o n d a n s c e r t a i n s do m ain es R i s q u e s d ’ ê t re t r o p d é s i n h i b é , d e t ro p s e lâ c h e r e t d e l e r e g r e t t e r . P e r d r e l a « f i a b i l i t é d e s o i » , l a m a ît r i s e d e s o i . I m p r e ss io n s d e ty m p a n s p e r cé s e t d e s i f f l e m e n t i n t e n s e a m p l i f i é s p a r le c a n n a b is . R i s q u e d e m a u v a i s e su r p ri s e a v e c s u b s t a n c e c o n s o m m é e p o u r l a p r e m i è r e f o is . P a r f o i s , a p r è s co u p, m al d e tê te. C e la p e u t c r é e r u n e v i s io n f a u s s é e d e s o i . P e u r d e n e p l u s p o u v o i r p e rc e v o i r u n e p a r t i e c a c h é e d e m o i, d e p r e n d r e d u r e c u l p o u r s ’ a n a l y s e r e t se c om pre n dre . 53% Faire face à un affect désagréable 18% Soulager l’anédhonie / augmenter le plaisir 57% Accentuation des affects déplaisants 13% Symptômes positifs 27% faire l’expérience d’un vécu plus conscient 26% augmenter la motivation Motivations diverses U n e f o i s q u e v o u s a v e z i n d i q u é le s a s p e c t s p o s i t i f s o u m o i n s p o s it i f s a s s o c ié s à v o t r e c o n s o m m a tio n a c tu e lle d e c a n n a b is , p r e n e z q u e lq u e s m in u te s p o u r c o m p a r e r le s c o û ts e t le s b é n é fic e s . 5. Conclusion Le style motivationnel améliore nettement la capacité du patient à dévoiler les aspects ambivalents de sa consommation sans susciter de réactance, même si la plupart d’entre eux sont peu motivés au changement. Les patients prennent conscience des pour et des contre de leur consommation et découvrent de nouvelles motivations internes et externes de modifier leurs habitudes. Connaître les avantages de l’usage de cannabis facilite une compréhension empathique et permet de rechercher avec le patient des alternatives à sa consommation. 32 Brief motivational intervention to reduce cannabis use in psychosis Charles Bonsack, Yves Montagrin, Daniele Zullino, Jacques Besson, Philippe Conus Lausanne University, Department of Psychiatry, Switzerland [email protected] 1. Introduction 4. Results 35% - 45% young psychotic patients regularly use cannabis, which may have a negative impact on symptoms, social functioning and relapse. Harm reduction interventions must address specific problems of this population: thought disorders, cognitive impairment, lack of insight, frequent opposition to treatment and various motivations to use cannabis. Feasibility : Twenty-three patients (9 inpatients [IP] and 14 outpatients [OP]) with psychosis and cannabis abuse co-morbidity were identified over a period of 3 months. Twenty patients agreed to participate in the study (7 IP, 13 OP) and 3 refused (2 IP and 1 OP). Twelve (1 IP/11 OP) completed the entire procedure (tab 1). Table 1: Subjects characteristics 2. Aims (N=12) (1) to explore the feasibility of a brief motivational intervention (BMI) in a population of in and out-patients with psychosis and cannabis co-morbidity, (2) to assess the effect of such an intervention on the rate cannabis use after 3 months, (3) to assess the effect of the intervention on patient’s motivation to change. Diagnosis according to ICD-10 schizophrenia (F20) schizotypal disorder (F21) brief psychotic disorder (F23.2) schizoaffective disorder (F25) Mean age and range Gender (male) (%) 7 3 1 1 29 years (21-40) 10 (83%) 3. Method Inclusion criteria were (1) A diagnosis of psychotic disorder according to ICD 10 classification of mental disorders, (2) a comorbidity of cannabis abuse or dependency. Sample: N=13. Psychotic disorder according to ICD 10 (F2). 10 men and 3 women on antipsychotic treatment (mean age: 29) and cannabis users (minimum of three times per week). Once patients gave consent to participate, the intervention was proposed as follows over a period of 3 weeks: (a) Baseline assessment: Demographic data, assessment of cannabis use (number of joints per month) (CASUAS), assessment stage of change according to the SOCRATES questionnaire, urine analysis to confirm cannabis abuse; (b) Brief Motivational Intervention: exploration of advantages and disadvantages of cannabis use on the basis of the "Decisional Balance Grid" (DBG); (c) Feedback: Discussion of the DBG and psychoeducation based on a "Cannabis and Psychosis Fact Sheet". (d)Three months later, outcome interview with quantitative assessment of cannabis abuse and assessment of stage of change. SOCRATES, readiness to change; Time Line Follow Back, quantity and frequency of cannabis use. Urine analysis. Motivational interviewing was feasible among inpatients, but only one stabilized and near discharge patient could follow the entire procedure. While focusing on outpatients, 80% of the participants completed the entire program. They were found to feel free to discuss about cannabis use and were brought to express their ambivalence, even in consideration that most were in a precontemplation stage of change. Cannabis use and motivation to change: At baseline, 11 patients were low-motivated/precontemplative and 2 were highermotivated/ambivalent. At post-test we found a significant decrease of monthly cannabis use (Wilcoxon-signed ranks test; M1 = 84.44 (joints), M2 = 64.13; Z = -2.22, p < .05). However, we didn’t find a significant change of motivation stage on SOCRATES’ measures. Reasons to use cannabis: The most frequently reported reasons (53% of the mentioned topics) in using cannabis could be attributed to the category “to cope with unpleasant affect” (fig. 2) E nh a n c em en t 1 1% 2% 18% S oc ia l mo tive 3% Decisional Balance Grid Positive issues Use cannabis Allows me to express myself without difficulty To relax Less worries, not to much thinking To have fun To help to have sex Doing things with pleasure 8% 5% Decrease cannabis use C op ing with u n ple asa n t af fe c t C on fo rm it y a nd ac ce p ta nc e Don’t want my kids to see me smoking cannabis To have more money To be more realistic Having less panic attacks and less parano R elie f o f p o s it iv e s ymp to m s a nd s ide e f fe cts 53 % E xp er ie n ci n g n ew s t at es o f m in d S tra n g e an swer s (o u t o f c o nt ex t) Less positive issues Figure 2 : Positive reasons to use cannabis (case A of the DBG) Cannabis may enhance bad mood too Costs a lot – could have bought a nice car Decrease motivation in the evening Cannot understand things Sometimes no motivation to do anything. Like to sleep all day If alone – more panic attacks Impression that everyone looks at me To lose good moments, thinking about myself and feeling good DBG allows us to structure the interview following an ABCDsequence (fig. 1), to give written feedback to the patient and to organize the gathering and analysis of qualitative data. 5. Discussion Adapted dual diagnosis motivational interviewing (MI) is feasible among ambulatory psychotic patients with cannabis abuse. Principles are (Martino, 2002): (a) adopting an integrated dual diagnosis approach and (b) accommodating cognitive impairments and cognitive thinking. MI style allowed patients to discuss cannabis use with minimal reactance and enhanced awareness about positive and negative aspects of cannabis use. Subsequent interventions should then match to motivational stage of change. Cannabis use decreased after three months, but further randomized studies are necessary to prove efficacy of such an intervention. 33 Quel est le rôle des fonctions exécutives dans l’apparition de troubles des conduites chez des adolescents consommateurs de substances ? Maya Suter, Philippe Stéphan, Mathias Romailler, Pascal Weinguni, Alexandra Jubin, Bernard Plancherel, Monique Bolognini et Olivier Halfon. Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Unité de Recherche, Bugnon 25A, 1005 Lausanne. Objectif : Cette étude est insérée dans une recherche sur les déficits cognitifs et émotionnels, et les conduites d’échec chez des adolescents consommateurs de substances2. Elle a pour but de mettre en évidence l’existence de liens entre les fonctions exécutives, notamment la fonction de « shifting » (Miyake et al, 2000), et les troubles des conduites chez des adolescents consommateurs de substances psychoactives. Population : L’étude porte sur 150 adolescents, âgés de 13 à 18 ans, consommateurs de substances psychoactive. Ils sont répartis en deux groupes en fonction de la présence ou non d’un trouble des conduites, tel qu’identifié par la classification DSM-IV. Méthode : La méthode d’investigation est basée sur la passation de plusieurs outils: le Wisconsin Card Sorting Test (Heaton et al, 1981) évalue les fonctions exécutives, et plus spécifiquement la fonction de « shifting », qui est la capacité à passer d’une hypothèse à une autre. Les troubles des conduites sont mesurés à partir de l’auto-questionnaire de Pedersen (Pedersen et al, 2001). Enfin, le DEP-ADO (Guyon & Landry, 2001) et le Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI) (Sheehan et al, 1998) permettent de vérifier la fréquence ainsi que la nature de la consommation de substances psychoactives. Hypothèse : une déficience au niveau des fonctions exécutives constitue un facteur de risque d’apparition de troubles des conduites chez ces adolescents. Résultats: Cette étude devrait permettre d’approfondir les connaissances sur le fonctionnement de ces sujets, mais aussi de faire une première tentative d’identification d’un facteur de risque, en vue d’études à venir. Ces nouvelles connaissances pourraient ensuite servir de base théorique pour des interventions cliniques plus centrées sur ces aspects de la personnalité. 2 Recherche financée par le Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique, réf : 3200B0-109827, 2005-2007. 34 Etude sur le devenir de la relation parent-enfant lors d’une naissance avec fente labio-palatine Daliah Lagonico, Judith Hohlfeld, Blaise Pierrehumbert, Josée Despars, Audrey Maillefer, Valérie Skrivan-Flocard, Camille Peter, Carole Müller-Nix et François Ansermet. Service Universitaire de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent, Unité de recherche, Bugnon 25 A 1005-Lausanne ; Département de Chirurgie Pédiatrique du CHUV Objectifs de la recherche: Etude longitudinale (pré-natal – 12 mois) visant à évaluer la spécificité des relations précoces entre un groupe de parents (père et mère) d’enfants nés avec une fente labiale, labio-palatine ou labio-maxillo-palatine (N = 30) comparé avec un groupe de parents d’enfants témoins nés sans fente (N = 15). Cette étude vise à caractériser les représentations parentales des parents à propos de leur enfant et à propos d’eux-mêmes en tant que parent, ainsi que les interactions mère-enfant et père-enfant et l’attachement mère/père-enfant Un deuxième objectif est de démontrer l’utilité d’un soutien psychologique aux parents (Guidance Interactive) sur les représentations, sur la relation parent-enfant et sur le vécu de cette période (susceptible d’engendrer un stress post-traumatique et une humeur dépressive). Premiers résultats (sur 20 familles à 2 mois): Analyse quantitative : Les mères (tous groupes confondus) ont des représentations de leur enfant qui sont plus sécures que les pères (tous groupes confondus). Les parents du groupe clinique se représentent leur enfant comme étant plus « facile » que les parents du groupe contrôle. La présence de la malformation de l’enfant n’entrave pas significativement les interactions parent-enfant ni la mise en place d’une relation parent-enfant harmonieuse. Analyse qualitative des réactions des parents d’enfant né avec une fente : Deuil de l’« enfant parfait », tristesse, colère, anxiété, peur, sidération, déni, clivage des représentations, rejet, culpabilité, ambivalence excessive entraînant soit une difficulté à investir l’enfant, soit un sur-investissement. Utilité du soutien psychologique : Selon les parents, la Guidance Interactive leur a permis d’améliorer :les représentations de leur enfant, les représentations qu’ils ont d’eux-mêmes en tant que parents, l’interaction parent-enfant ainsi que la relation parent-enfant. 35 Deficits of early information processing in adolescents with psychotic disorders revealed by visual backward masking Holzer L*., Jaugey L*., Halfon O*., Herzog M.** *SUPEA (Service universitaire de psychiatrie de enfant et l'adolescent), CHUV ** EPFL, Brain and Mind Institute, Lausanne Background : schizophrenic patients show strong deficits over a broad range including "higher" cognitive and executive functions and "lower", basic sensory information processing. The latter deficits are of particular interest since deficits on these early stages might cause deficits on higher, cognitive levels. Using a new backward masking paradigm, shine-through, we could show that target processing is strongly impaired in adult schizophrenic patients whereas basic visual functions, such as figure-ground-segmentation and feature binding, are spared (Herzog et al., 2004; Brand et al., 2003). This masking technique seems to be very sensitive for patients diagnosed for negative symptoms. Objectives : to evaluate whether the shine-through paradigm is also suitable to show visual information processing deficits in adolescents with psychotic disorders. Method : we presented a vernier target that was followed by a grating mask. A vertical vernier consists of two bars that are slightly offset in the horizontal direction randomly either to the left or to the right. Observers have to indicate this offset direction. We determined the stimulus onset asynchrony (SOA) between the vernier and the grating onset for 42 adolescents (mean age = 15.7 years old, ) : 12 with schizophrenia spectrum disorders according to DSM IV criteria, 9 adolescents at high risk of psychosis, and a comparable control group of 16 healthy adolescents and 5 adolescents with non psychotic disorders. Results : our preliminary data show that adolescents with psychotic disorders need SOAs of 111 ms to reach a comparable performance level whereas adolescents at high risk for psychosis need SOAs of only 57 ms, and controls of 21 ms. Conclusion : our results suggest that backward masking is a promising tool to detect vulnerability to schizophrenia spectrum disorders with early deficits possibly affecting later cognitive or executive functions. 36 Stress néonatal du grand prématuré et stress post-traumatique des parents Nadja Niederhauser, Gaëlle Merminod, Nancy Perriard, Ayala Borghini, Margarita ForcadaGuex, Lyne Jaunin, Blaise Pierrehumbert, Carole Muller-Nix et François Ansermet Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Unité de recherche, Bugnon 25A – 1005 Lausanne ; Département Médico-Chirurgical de Pédiatrie Division de Néonatologie, CHUV ; FNRS n° 3200BO-104230 « Stress néonatal et réactivité ultérieure au stress. Effets préventifs d’une intervention précoce » Depuis plusieurs années, le SUPEA collabore avec la division de Néonatologie du CHUV dans le but de mieux comprendre les implications d’une naissance prématurée pour la famille ainsi que d’améliorer la qualité du suivi des bébés au cours de leurs premières années de vie. La naissance d’un bébé prématuré est un événement stressant pour la famille mais aussi pour l’enfant. Durant l’hospitalisation, le bruit ambiant, la lumière, les interventions médicales, les manipulations et les procédures douloureuses sont la source d’un stress intense vécu par le nouveau-né. Pour les parents, les incertitudes concernant la survie du bébé, les procédures médicales invasives ou la séparation post-natale due à l’hospitalisation peuvent représenter autant d’expériences stressantes susceptibles d’entraîner un état de stress post-traumatique. L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’impact des risques objectivables et de l’importance des procédures invasives auquels le nouveau-né est exposé sur le stress rapporté par les parents durant l’hospitalisation ainsi que sur leurs réactions de stress posttraumatique. L’évolution du stress parental entre la sortie de l’hôpital et les 4 mois du bébé est également évaluée. Les données qui seront présentées concernent une trentaine de grands prématurés (âge gestationnel < 33 semaines) et leurs parents. Deux groupes sont constitués en fonction de l’intensité de l’exposition de l’enfant au stress périnatal (bas versus élevé), au moyen de trois indices : Perinatal Risk Inventory, Score for Neonatal Acute Physiology et protocole de Johnston (procédures invasives). Le stress perçu par les parents en unité de soins ainsi que leurs réactions de stress post-traumatique sont évalués lorsque le bébé a 40 semaines et 4 mois (corrigés) au moyen de deux questionnaires, respectivement : Parental Stressor Scale et Perinatal PTSD Questionnaire. 37 Abus sexuel, compétence autobiographique et réponse endocrinienne au stress Raffaella Torrisi, Giusi Daniele, Nevena Dimitrova, Nathalie Glatz, Blaise Pierrehumbert, Olivier Chouchena, Gaétan Rivier et Olivier Halfon Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Unité de recherche, Bugnon 25 A, 1005 Lausanne Depuis plusieurs années diverses études ont montré que les personnes ayant été exposées à une situation fortement stressante présentent une altération des réponses neuroendocriniennes au stress. Cette altération suggère qu’un traumatisme peut s’inscrire de façon durable au niveau neuronal. L’objectif principal de cette étude est de vérifier l’hypothèse selon laquelle certains facteurs internes, en l’occurrence les compétences métacognitives, peuvent médiatiser les conséquences du traumatisme sur la réponse physiologique au stress. Plus précisément, il s’agit de mieux comprendre les liens entre ces compétences et la réaction à un stress expérimental modéré, chez des femmes qui ont été abusées sexuellement dans l’enfance ou l’adolescence. Nous étudions les compétences métacognitives au travers de la fonction réflexive dans la narration autobiographique. La fonction réflexive est un indicateur d’un accès aux émotions ; on peut supposer qu’elle permettrait de réguler mentalement les états émotionnels et de ce fait médiatiser les effets de l’expérience traumatisante dans l’inscription de la trace neuronale. Cette étude porte sur une population constituée de 40 femmes, âgées entre 18 et 45 ans : 21 d’entre-elles ayant subi des abus (selon les critères de l’ETI - Early Trauma Inventory) et 19 sont des sujets contrôle. Les données présentées seront relatives aux marqueurs de stress des sujets, mesurés lors de leur participation à un jeu de rôle modérément stressant (le TSST) et à l’effet médiateur de la fonction réflexive dans la narration autobiographique, évaluée dans le cadre de l’entretien sémi-structuré d’attachement (le AAI). 38 Psychothérapie psychanalytique à durée limitée pour patients borderline suicidants: une étude pilote Ohlendorf Pilar, Burnand Yvonne, Rubovszky Grégoire, Pirrotta Roberto, Maire Daphné, Ligorio Livia, Bischoff Michelle et Andreoli Antonio Service d’accueil, d’urgences et de liaison psychiatriques, Hôpitaux Universitaires de Genève, Hôpital cantonal, 24 Micheli-du-Crest, 1211 Genève 14 Plusieurs études ont montré que : a) les aspects du trouble borderline en lien avec le comportement auto-dommageable peuvent s’amender plus rapidement et largement que prévu, b) la plupart des répétitions suicidaires, des hospitalisations psychiatriques et des désinsertions psychosociales surviennent peu après une crise émotionnelle, c) la psychothérapie montre une certaine efficacité dans chacune de ces variables. Dès lors, nous avons développé un traitement combiné de 3 mois associant une médication antidépressive et une psychothérapie psychanalytique à durée limitée applicable à la sortie d’une hospitalisation aux urgences. Comme l’angoisse d’abandon constitue un élément central du Trouble de la personnalité borderline et que les ruptures amoureuses sont fréquentes chez les patients borderline suicidants, le focus principal de ce traitement est l’élaboration de la réaction traumatique à la séparation. 29 patients âgés de 18 à 65 ans, ayant les critères de sévérité d’un trouble borderline IPDE et d’une dépression majeure, ont été étudiés de manière prospective suite à leur hospitalisation aux Urgences de l’hôpital cantonal universitaire de Genève pour une tentative de suicide. Un Trouble bipolaire I ou psychotique, une dépendance sévère à une substance psychoactive et un Trouble de la personnalité antisociale concourant, étaient des critères d’exclusion. Chaque patient a été évalué cliniquement et psychosocialement à l’entrée et à 3 mois. La technique du traitement est issue d’études antérieures (Burnand et al., 2002). Au suivi à 3 mois, nous observons une proportion de 3,4 % de rupture de traitement et les estimations des analyses de variance pour mesures répétées montrent une amélioration importante du fonctionnement global, de la sévérité de la dépression et de l’idéation suicidaire (p < 0.0001). Nous observons également de faibles taux d’hospitalisation psychiatrique (10.3%) avec peu de jours d’hospitalisation (95% CI : 0.2 à 0.9), d’hospitalisation d’une nuit aux urgences (6.9%) et de récidives suicidaires (13.8% de gestes à faible létalité). En fin de traitement, cette psychothérapie à durée limitée est associée à une bonne adaptation au travail et à peu de semaines d’arrêt maladie (95% CI : 0.3 à 3.1). La psychothérapie psychanalytique à durée limitée semble être un traitement faisable, sûr et efficace pour les patients borderline suicidaires et nous allons investiguer son coûtefficacité à l’aide d’essais cliniques aléatoires contrôlés. 39 Est-ce que l’âge influence le profil clinique et psychosocial du patient suicidant ? Annamaria Berrino, Michelle Bischoff, Laura Frambati, Livia Ligorio, Pilar Ohlendorf et Antonio Andreoli Service d’accueil, d’urgences et de liaison psychiatrique, Hôpital Cantonal, Micheli-duCrest, 24, 1211 Genève 14. Importance du problème. L’âge pourrait influencer le profil clinique et psychosocial des sujets adressés aux urgences pour tentative de suicide (TS) et avoir une importance pour la définition des stratégies de traitement à moyen terme chez ce type de malades. Peu d’études ont essayé de répondre à cette question en raison des limitations des conditions d’accueil et d’examen médical aux urgences. Méthodes. Le plan de l’étude consiste en une enquête sur les données de dépistage en vue d’un essai contrôlé. 159 patients sont inclus, d’âge compris entre 18 et 65 ans, qui avaient été hospitalisés dans l’unité de médecine du Centre d’accueil et d’urgence de l’HUG pour intoxication médicamenteuse. Un modèle de 10 paramètres pertinents (d’après la littérature) a été testé en fonction de l’âge avec le sexe comme facteur de regroupement (la TS est surreprésentée dans le sexe féminin). Résultats. Nos résultats indiquent que par ordre d’importance la déception amoureuse, la dépression, le trouble de la personnalité borderline, le chômage et l’absence de traitement spécifique sont les facteurs les plus fréquemment représentés au niveau du profil du patient avec TS. L’âge permet d’identifier deux prototypes cliniques bien distincts de TS, l’un caractérisé par plus de difficultés dans la vie affective et perturbation de la personnalité de type borderline, l’autre par des troubles de l’humeur plus graves et durables, difficultés affectives et absence de trouble de la personnalité. Discussion Nos données suggèrent que le traitement à moyen terme des patients hospitalisés aux urgences avec TS devrait être davantage focalisé sur la psychothérapie intensive brève de la crise émotionnelles chez les sujets d’âge adulte et adulte jeune (18-40), alors que les sujets d’âge plus avancé nécessitent également une psychothérapie mais aussi un cadre du traitement extrahospitalier qui assure le suivi d’un traitement antidépresseur à long terme. Conclusion L’âge est un facteur important dans la typologie clinique du suicide et devrait être davantage considéré dans la définition des choix de traitement et les politiques de soins pour les patients avec crise suicidaire. 40 La reconnaissance des visages chez les personnes atteintes du syndrome vélocardio-facial Sandra Martinez, Bronwyn Glaser, Martin Debbané, Stephan Eliez. Service Médico-Pédagogique, Unité de recherche, 16-18 bvd St-Georges 1211 Genève 8. Tout au long de notre développement, la reconnaissance des visages joue un rôle important sur le plan visuel et relationnel. Avec le temps, nous devenons expert en reconnaissance des visages pour des raisons sociales évidentes. Chez les personnes atteintes du syndrome vélo-cardio-facial (VCFS), le phénotype montre des déficits sociaux et de mémoire visuelle. Pour cette raison et afin de mieux comprendre la reconnaissance et le traitement des visages des personnes affectées par la microdélétion 22q11, nous avons choisi deux tâches : le « Benton Facial Recognition Test» (BFRT) pour la reconnaissance des visages et le « Jane Task » (JT) pour évaluer deux processus développementaux (local, configural) de traitement des visages. Le processus local, aquis en premier, traite en particulier les éléments qui composent un visage, leurs formes et leurs places les uns par rapport aux autres. Le processus configural, plus complexe, concerne le traitement des visages selon les relations et l’espace des différentes caractéristiques du visage. Nous comparons les performances de 25 personnes avec un VCFS et 25 contrôles, tous âgés de 7 à 25 ans sur ces deux tâches. Les résultats du BFRT mettent en évidence une faiblesse du groupe VCFS à reconnaître des visages, par rapport aux individus tout venant. Ce résultat nous montre que les difficultés de reconnaissance des visages, observées chez les personnes VCFS, persistent au-delà des difficultés de mémoire visuelle. Pour le JT, les résultats montrent qu’il existe une différence dans le traitement des visages, avec de meilleures performances du groupe contrôle pour tous les processus. De manière plus spécifique, le groupe VCFS montre surtout une faiblesse sur le processus développemental le plus complexe, c’est à dire pour le traitement configural de l’information. Ces résultats suggèrent qu’avec l’âge, le traitement des visages se développe différemment chez les personnes affectées, ce qui modifie leurs capacités à développer des stratégies complexes de traitement de l’information, ainsi que leur faculté à détecter des changements de configuration. Finalement, un déficit de traitement visuel pourrait également désavantager les personnes avec un VCFS dans les situations sociales, où la compréhension des signes reçus serait différente des individus tout venant. 41 Rôle du gyrus fusiforme dans la reconnaissance des visages et la cognition sociale chez une population atteinte du syndrome vélo-cardio-facial Sandra Berney, Marie Schaer, Bronwyn Glaser et Stephan Eliez Service médico-pédagogique, Unité de Recherche de Psychologie, Bd Saint-Georges 1618, 1211 Genève 8 La reconnaissance des visages est une compétence qui permet d'acquérir quantités d'informations sur autrui, informations qui sont cruciales pour interagir adéquatement dans un environnement social. Le syndrome vélo-cardio-facial (VCFS) est une condition neurogénétique causée par une microdélétion sur le chromosome 22q11 qui se manifeste par un profil cognitif spécifique, tel qu’un déficit mnésique associé à une faiblesse relative de la mémoire des visages. Une étude en cours dans notre unité de recherche a montré que parmi les différents types de traitements perceptifs utilisés pour la reconnaissance des visages, l’analyse des caractéristiques internes (traitement featural) était particulièrement affectée chez les sujets VCFS. Selon le modèle cognitif d’Haxby et al. (2000), le traitement featural engage le gyrus fusiforme, une structure du lobe temporal. Dans ce contexte, nous postulons que le déficit du traitement featural observé chez les VCFS pourrait être sous-tendu par une altération de la structure du gyrus fusiforme. En utilisant conjointement les techniques de neuroimagerie structurelle et l’épreuve cognitive de discrimination des visages "Jane Task" (Mondloch, 2002), nous nous proposons d’étudier cette hypothèse. Cette étude porte sur 25 sujets VCFS (âge moyen 13.7, écart-type 3.9) et 25 sujets contrôles appariés pour le sexe et l’âge. Pour tous les sujets, une IRM cérébrale (T1) a été acquise sur un scanner de 1.5 T. Nous avons créé un protocole standardisé de traçage du gyrus fusiforme, basé sur des repères anatomiques (corrélation inter-juges de .98). Après le traçage manuel du gyrus fusiforme, le volume des structures est calculé. De plus, les différents traitements perceptifs impliqués dans la reconnaissance des visages (traitement featural, configural et contour) sont mesurés à l’aide de la "Jane Task". Les résultats préliminaires mettent en évidence une augmentation significative du gyrus fusiforme antérieur gauche pour les sujets VCFS par rapport aux sujets contrôles. L’altération de la structure du gyrus fusiforme observée chez ces sujets pourrait expliquer les déficits cognitifs et sociaux qui sont observés dans cette population. 42 Effects of presenilin-1 over- and underexpression, and mutated P117L presenilin-1 onto differentiation of embryonic murine neural stem cells Eder-Colli L.1, Pannetier C.1,2, Abad-Estarlich N.1,2, Vallet P.G.2, Walzer C.2 and Savioz A.2,* 1 Département de Neurosciences Fondamentales, CMU, Genève Département. de Psychiatrie, Hôpitaux Universitaires de Genève 2 Presenilin-1 (PS1) is implicated in the regulation of neural stem cell (NSC) proliferation and differentiation. Thus, alterations in PS1 metabolism impair proper embryonic development and PS1 knock out mice do not survive after birth. Mutated PS1 transgenic mice show subliminal alterations in development with enhanced generation of amyloid peptide A 42 after birth. Aim of this study was to investigate consequences of PS1 alterations onto the differentiation of NSC originating from the subventricular zone (SVZ). For this purpose NSC with inhibited endogenous PS1 expression or with overexpressed human wildtype PS1 or mutated P117L PS1 were used. P117L was detected in a family with very early-onset Alzheimer disease and its effect onto neurosphere differentiation had not been studied yet. We first showed that endogenous PS1 is expressed ubiquitously in NSC of the SVZ and, after differentiation, in the generated neurons and astrocytes. Moreover, PS1 expression did not decrease with passages, but rather possibly increased after P4. Transduction in NSC of the retrovirus pBABEpuro with PS1 in the anti-sense orientation resulted, in comparison to wildtype cells, in impaired neurosphere proliferation, and thus prevented us to differentiate them. Overexpression of human PS1 increased neurogenesis relatively to wildtype PS1 expression and contrary to mutated PS1 expression, corroborating the observations made by others. However, human PS1 neuron-specific enolase-dependent overexpression could not be shown to be large. Particularly noteworthy was the fact that neurons generated from PS1 overexpressing NSC were less, and those from NSC with the mutated PS1 were more differentiated than wildtype NSC. Moreover, neurons with the mutated PS1 grew neurites with “varicosities”, possibly increasing cell vulnerability. Thus, P117L PS1 appears to favor neural maturation with minor effects in embryonic development, but possibly with increased cytological vulnerability later in life. 43 Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et grossesse Rodrigo Tango, Patricia Berney et Pierre Schulz Unité de psychopharmacologie clinique, Service de pharmacologie et toxicologie cliniques, Hôpitaux Universitaires de Genève (Domaine de Belle-Idée), 1225 Chêne-Bourg (Extrait d'un article soumis à la Revue Médicale Suisse en 2006.) Des études récentes suggèrent divers problèmes lors de la prise d'inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) pendant la grossesse. D'une part, la paroxétine (Deroxat® ou génériques) a été associée à une augmentation significative du risque de malformations congénitales majeures lors de la prise pendant l'organogenèse. Cela était déjà documenté avec la clomipramine (Anafranil®), un antidépresseur tricyclique. D'autre part, les ISRS ont été associés à des risques aussi lors de la prise en dehors de l'organogenèse. Le plus fréquent est la toxicité néonatale et le plus grave est vraisemblablement l'hypertension pulmonaire persistante chez le nouveau-né (HHTPN). Dès lors, la question du choix d'un traitement pendant la grossesse se pose. 44 Modifications comportementales suite à une stimulation de l’axe hypophysosurrénalien par l’ACTH ou le CRF dans un modèle animal de prédisposition aux troubles anxieux et à la dépression, les rats Roman High-(RHA) and Low-(RLA) Avoidance Alexandra Laverrière et Thierry Steimer Laboratoire de recherches – Unité de Psychopharmacologie clinique, Dpt. APSI, Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) - CH-1225 Chêne-Bourg Les rats des lignées RHA (Roman High-Avoidance) et RLA (Roman Low-Avoidance) ont été génétiquement sélectionnés sur la base de leur performance dans une tâche d’évitement actif. Les rats de la lignée RLA sont plus sensibles au stress et montrent une réaction exagérée (amplitude et durée) du système hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS). Ils sont plus émotifs/anxieux que leur congénères RHA, et utilisent généralement des stratégies comportementales plus « réactives » que « proactives ». Les rats RLA constituent un modèle animal de vulnérabilité aux troubles anxieux et à la dépression (Driscoll, 1986). Pour évaluer le rôle du sous-système hypophyse-surrénale (HS) dans cette réponse différentielle au stress, nous avons soumis des rats des deux lignées à des tests de stimulation pharmacologique en administrant du CRF (Corticotropin Releasing Factor, oCRF, 25µg/kg i.p.) ou de l’ACTH (AdrenoCorticoTropic Hormone, ACTH 1-24 [Synacthen®], 0.25mg/kg s.c.) par voie systémique. Le CRF stimule la sécrétion d’ACTH par l’hypophyse (et secondairement la production de corticostéroïdes), l’ACTH agit directement sur le cortex surrénalien et la production de corticostérone. Ces stimulations reproduisent en partie les effets périphériques d’une réponse de stress. Les résultats obtenus montrent que ces traitements pharmacologiques induisent aussi des modifications des réponses comportementales, bien que ni le CRF ni l’ACTH ne passent (en principe) la barrière hémato-encéphalique. Ainsi, on observe une augmentation très significative de la durée d’immobilisation (« freezing ») en réponse à un stimulus aversif chez les rats RLA 5 minutes après injection de CRF, alors que ce paramètre n’est pas affecté chez les RHA. Cela suggère que les rats RLA sont plus sensibles à l’action du CRF. Cette action rapide pourrait résulter d’une action directe du CRF au niveau de la substance grise périaqueductale (PAG), une région cérébrale impliquée entre autres dans la réaction de « freezing ». Par contre, l’administration d’ACTH 25 minutes avant le test diminue la durée d’immobilisation chez les RLA, mais l’augmente chez les RHA. L’ACTH augmente significativement la corticostérone plasmatique chez les RHA 30 minutes après administration et élimine ainsi la différence normalement observée entre les deux lignées, mais n’a pas d’effet apparent chez les RLA. En revanche, après administration de CRF, la corticostérone plasmatique est abaissée dans les deux lignées. Certains de ces résultats sont paradoxaux et suggèrent l’existence de boucles de (contre)régulation courtes au niveau de l’hypophyse et de la surrénale. Des données préliminaires obtenus dans notre laboratoire (par immunodétection) indiquent la présence de récepteurs ACTH (MC2-R) non seulement dans la surrénale, mais également dans l’hypophyse, alors qu’un récepteur au CRF pourrait aussi être exprimé dans la surrénale. Le rôle de ces récepteurs dans la réponse différentielle au stress des rats RHA/RLA, et une implication possible dans la vulnérabilité aux troubles anxieux et à la dépression, sont actuellement étudiés. 45 Association entre phobie sociale et tentative de suicide chez des patients bipolaires hospitalisés Nader Perroud M.D.(1), Patrick Baud M.D.(1), Martin Preisig M.D., Ph.D.(2), Bruno Etain M.D. (3), Franck Bellivier M.D., Ph.D. (3), Sophie Favre (1,2), Nadja Reber (1,2), François Ferrero M.D. (1), Marion Leboyer M.D., Ph.D. (3), Alain Malafosse M.D., Ph.D. (1,4) (1) Département de psychiatrie, HUG, Chêne-Bourg, Genève (2) Département universitaire de psychiatrie adulte, Prilly-Lausanne (3) AP-HP, Département de psychiatrie, Hôpital Albert Chenevier et Henri Mondor, Université de Paris XII, INSERM U513, Creteil, 94000 France; (4) Département de génétique et développement, CMU, Genève. Objectif: Dans le cadre d’une étude génétique visant à réduire l’hétérogénéité phénotypique du comportement suicidaire, nous nous sommes intéressé à l’impact que représenterait la présence d’une comorbidité anxieuse chez des patients hospitalisés souffrants d’une trouble bipolaire. Méthode: 406 patients souffrants soit d’un trouble bipolaire 1 soit d’un trouble bipolaire 2 ont été répartis en deux groupes en fonction de la présence ou de l’absence d’antécédent de tentative de suicide. Les différents troubles anxieux (trouble panique avec ou sans agoraphobie, phobie sociale, anxiété généralisée, trouble obsessionnel-compulsif et état de stress post-traumatique) ont été comparés entre les deux groupes. Résultats: Parmi les troubles anxieux, après régression logistique, seule la phobie sociale demeure significativement associée à un antécédent de tentative de suicide chez les sujets souffrants d’un trouble bipolaire (p<0.001, OR 4.26 [2.284-7.946]). Par ailleurs, notre étude suggère un début du trouble phobie sociale antérieur à celui du trouble bipolaire. Conclusion: Nos résultats suggèrent que la phobie sociale pourrait représenter un facteur de risque important des conduites suicidaires dans le trouble bipolaire. Des études ultérieures sont cependant nécessaires afin de déterminer non seulement si la comorbidité que représente la phobie sociale permettrait d’identifier un sous-groupe plus homogène de trouble bipolaire, et ce à des fins d’études génétiques, mais aussi si la phobie sociale, qui semble précéder la trouble bipolaire, entraînerait, au travers d’un traitement de ce trouble anxieux par des SSRI par exemple, une évolution plus sévère du trouble bipolaire. Toutefois nos résultats laissent à penser qu’une investigation systématique de la phobie sociale chez des sujets souffrants d’un trouble bipolaire pourrait aider à réduire les comportements suicidaires dans cette population. 46 Is there a place for tricyclics and subsequent augmentation strategies in obtaining complete remission for patients suffering from treatment resistant depression ? Nicola Gervasoni, Jean-Michel Aubry, Marianne Gex-Fabry, Gilles Bertschy, Guido Bondolfi Adult Psychiatric Service, Department of Psychiatry, Geneva University Hospital In the field of mood disorders, complete remission and the management of treatment resistant depression are major challenges. Our group conducted an observational study including 131 patients on the outpatient treatment of depression. We took a closer look at the pathways and the characteristics of twenty patients presenting a treatment resistant depression and who received, at the last steps of the observational study, a tricyclic trial (clomipramine for one month) and, if necessary, two sequential augmentations: lithium and triiodothyronine (each for one month). Twenty patients (14 women and 6 men) acceded to the last steps. They had a median MADRS score of 29 ( max.: 43, min.: 8) before receiving clomipramine. One patient suffered from bipolar disorder type II. Eighteen patients (80%) entering the clomipramine step presented a comorbid anxiety disorder, no patient had a comorbid borderline personality disorder, 4 patients presented alcohol substance abuse. All had failure to an adequate trial in time and dosage of SSRI (paroxetine) plus a failure either to venlafaxine 300 mg/j or to an augmentation strategy with lithium salts. Among the 20 patients, 14 had previous depressive episodes. The median was 2 (min: 0; max: 4). If we look at the best response rate they obtained in term of reduction on the MADRS scale, we have five complete remissions, three responses and three partial responses with clomipramine alone. The lithium augmentation allowed to add one complete remission and one partial response. The adjunction of triiodothyronine allowed only two patients to achieve a partial response. Our study seems to point out that there is a specific place for this antidepressant and the subsequent augmentation strategies. Nevertheless our sample is small and only further study on larger samples could confirm this first impression. 47 Use of the Aberrant Visakhapatnam, India Behavior Checklist in the Lebenshilfe Institution, Nadine Constantin1, Samuela Varisco1, T. Saraswathi Devi2, A. Suguna2, P. Nirmala Devi3, Giuliana Galli Carminati1 1) Unité de Psychiatrie du Développement Mental, Département de Psychiatrie Adulte, Hôpitaux Universitaires de Genève, 2 ch du Petit Bel-Air, 1225 Chêne-Bourg 2) LEBENSHILFE Institution, Visakhapatnam, Andhra Pradesh, India 3) Department of Psychology and Para Psychology, Andhra University, Visakhapatnam, India The development and adaptation of new tools for workers in the field of mental retardation is very important for proposing adapted care. In 2004, the Lebenshilfe Institute, an expert institution for people with mental retardation, started collaboration with a specialised unit of a Swiss psychiatric hospital in order to enrich their practice of other’s experiences. In addition, a research project was settled. 30 users of the Lebenshilfe institute were assessed with the “Aberrant Behaviour Checklist” (ABC) during a period of 8 months by an Indian research team, trained by Swiss psychologists. The entire study has the aim to keep on observing the behavioural disorders with the ABC in a group of residents during a period of one year. The residents will be evaluated with the PEP-R (psycho-educational profile-R) at the beginning and at the end of the year of study. This poster is about the first step of the study, and aim to observe the use of the ABC in an Indian population. We compared the Indian data with the normative data of the ABC in order to validate the use of this tool with this new population. We compared the median score of the Indian sample with the median score of the normative sample for each ABC factor using a Wilcoxon signed rank test. The procedures were repeated three times, for each data collection. The results show that there are some clear differences between the normative sample and the Indian group, especially in the first data collection. We can notice that the Indian group scored significantly higher than the normative group on every factor: thus, the Indian participants show higher median scores in Irritability, Lethargy, Hyperactivity and Inappropriate Speech (P-value <0.01). The presence of Stereotypic Behaviours is equally higher but with a P-value of 0.05. Results are discussed and interpreted according to the Indian and European points of view. 48 Epidemiological study on prevalence of psychiatric disorders amongst mentally disabled people consulting the Unit of Mental Development Psychiatry (UPDM) Samuela Varisco, Giuliana Galli Carminati Unité de Psychiatrie du Développement Mental, Psychiatrie, HUG, Genève Recent publications have shown that the presence of psychiatric disorders in intellectually disabled people seems to be greater than it is in the general population. In fact, epidemiological studies indicate a prevalence that varies between 10% and 80%. The main reason for this variation lays in the difficulty to diagnose an intellectual disability (ID) and psychiatric disorders at the same time. In fact, the presence of psychiatric disorders can make an appreciation of the IQ a difficult task, and reciprocally, cognitive deficit can mask the presence of psychiatric disorders, a phenomenon that has been qualified as “diagnostic overshadowing”. The diagnosis is a fundamental moment, upon which all the future specific medical and psychotherapy cares are based. For this reason, special care and attention must be given to this point, especially in the presence of ID. Consequently, it appears essential to have objective data concerning psychiatric and somatic diagnostics of the ID population, in order to adapt the interventions to the patient’s specific needs, thus ensuring access to adequate and adapted therapy and to refine the diagnostic tools. Along this line, we have established an epidemiological research concerning the population of the Unit of Mental Development Psychiatry (UPDM), a unit belonging to the University Hospital of Geneva (HUG). The status characterizing this population is a double diagnosis, more precisely an ID associated to other psychiatric disorders. The present epidemiological study suggests two perspectives: on the one hand underline the relation between different psychiatric and somatic diagnostics and different degrees of ID, and, on the other hand to identify and resolve the difficulties existing with ID people to explore disorders of different nature and consequently make a correct diagnostic. 49 Au cœur même de l’expérience (Interventions auprès des « accompagnants » sociaux et familiaux) Gérald Bouillault, Infirmier spécialisé Hôpitaux Universitaire de Genève, Consultation des Eaux-Vives, Département de psychiatrie, Service psychiatrie adulte, 36, rue des XXXI décembre 1207 Genève Résumé : A Genève, l’accompagnement de proximité des personnes souffrant de troubles psychiques est partagé par un grand nombre « d’accompagnants » (les parents et les proches, les travailleurs sociaux de foyers spécialisés, d’associations sociales, d’ateliers protégés…). Le type d’interventions proposé est une réponse à une demande d’aide et de soutien d’un grand nombre d’entre eux. Cette expérience est menée depuis 3 ans à la consultation des Eaux-Vives. Ces « accompagnants» sont exposés à de nombreuses sources de stress engendrant des émotions pénibles et paradoxalement ce sont les activités du travail d’accompagnement qui sont, le plus souvent, prises en compte. Le but est de faciliter ce travail en ciblant nos interventions sur ces émotions afin de développer les habiletés à faire face aux sources de stress avec le plus d’efficacité possible pour se sentir mieux et mieux aider. Pour transmettre cette expérience, je me suis inspiré, d’une part, des résultats d’une étude sur les interventions infirmières à domicile auprès des aidants familiaux (Prof. Louise Lévesque et équipe / Canada) et du Suivi Intensif dans le Milieu (Prof. Claude Leclerc et équipe / Canada) et, d’autre part, du concept du stress-coping (Lazarus & Folkman, 1984). Par leurs témoignages les « accompagnants » présentent une tolérance accrue face aux comportements difficiles et l’utilisation de meilleures stratégies qui jouent sur les perceptions et les émotions, ce dont bénéficient indirectement les personnes accompagnées. Elle met également en évidence la nécessité de réfléchir sur les aspects émotionnels de la prise en soins et de son organisation d’une façon complémentaire. 50 Présentation d’un programme intensif de thérapie comportementale dialectique Karen Dieben, Rosetta Nicastro et Annabel Mc Quillan Programme CARE, Psychiatrie adulte, Hôpitaux Universitaires de Genève Le poster porte sur les résultats obtenus dans le cadre d’un programme spécialisé pour personnes présentant un trouble de la personnalité borderline. Ce programme des Hôpitaux Universitaires de Genève est une version intensive et condensée (mc Quillan, 2005) de la Thérapie Comportementale Dialectique (TCD) standard. Celle-ci a été élaborée aux Etats-Unis par Marsha M. Linehan (1993) et dure environ une année. Il s’agit d’une approche spécialisée dans la prise en soin du trouble de la personnalité borderline qui s’appuie sur une conception bio-sociale du trouble. Le programme TCD intensif s’adresse principalement à des patients borderline présentant des comportements suicidaires et/ou parasuicidaires ainsi que des difficultés dans la régulation des émotions. Sa durée est de 4 semaines. Les modalités de traitement incluent des entretiens individuels, un enseignement de compétences en groupe, un soutien téléphonique, une consultation d’équipe ainsi qu’un traitement pharmacologique. La durée limitée du programme et l’acquisition rapide de nouvelles compétences qu’il permet sont souvent génératrices d’espoir et de changement. La participation au programme intensif permet aussi d’évaluer l’adhésion des patients à l’approche TCD en vue d’un éventuel engagement ultérieur dans le programme TCD standard. Notre recherche porte sur 200 patients (163 femmes et 37 hommes) présentant les critères d’un trouble de la personnalité borderline évalués entre janvier 2004 et décembre 2005. Sur les 200 patients évalués, 98 (49%) ont commencé un programme intensif. Les sujets ont été évalués à l’entrée et à la fin du programme intensif. Les instruments utilisés pour l’évaluation sont l’Inventaire de Dépression de Beck (BDI), l’Echelle de Désespoir de Beck (BHS) ainsi qu’une échelle visuelle de souffrance subjective (EVS). Les résultats obtenus montrent que 81 % (n=79) des patients ont complété le traitement. On observe des améliorations statistiquement significatives sur les échelles de dépression (BDI), de désespoir (BHS) et de souffrance subjective (EVS). Linehan M.M. (1993). Cognitive-Behavioral Treatment of Borderline Personality Disorder. New York: Guilford. McQuillan A., Nicastro R., Guenot F., Girard M., Lissner C., Ferrero F., Intensive Dialectical Behavior therapy for outpatients With Borderline Personality Disorder Who Are in Crisis. Psychiatric Services 2005;56(2):193-197. 51 Etude sur le tabagisme en psychiatrie : impact de l’introduction de mesures restrictives dans les unités hospitalières, évolution entre 2001 et 2005 Virginie Descloux, Ariel Eytan, Ineke Keizer Service de psychiatrie adulte, Unité de recherche clinique et sociologique, Belle-Idée Une majorité de patients hospitalisés en psychiatrie présente une consommation de tabac importante. Diminuer l’exposition à la fumée passive est une question importante au sein des unités psychiatriques lesquelles accueillent des patients qui présentent des pathologies autres que le tabagisme au premier plan. Des mesures restrictives avec notamment l’introduction de zones fumeurs ont été mises en place à partir de 2002. Une interdiction totale de fumer à l’intérieur des bâtiments est entrée en vigueur dès 2006. Une étude a été effectuée pour d’une part préciser les données sur le tabagisme à la clinique de psychiatrie adulte (nombre de fumeurs, exposition et gêne concernant la fumée passive, etc). Et d’autre part afin d’étudier l’effet de l’introduction de la première série de mesures en 2002, par une comparaison de type « pré » « post » des données relevées. Les mêmes questionnaires ont été proposés selon une méthodologie similaire aux deux reprises, avant et après la mise en vigueur des restrictions, ceci aussi bien aux patients qu’au personnel soignant. Fin 2001, 91 patients et 107 soignants ont répondu, puis fin 2005 l’étude portait sur 184 patients et 104 soignants. Les variables sociodémographiques se sont révélées stables au cours du temps, tant chez les patients que les soignants, puisqu’aucune différence significative n’apparaît entre 2001 et 2005. Globalement nous avons relevé, chez les patients / respectivement soignants : 46% / 56% de femmes ; classe d’âge médiane : 36-40 ans chez les 2 groupes ; 74% / 7% de personnes avec une scolarité élémentaire ou un apprentissage. Dans l’ensemble les caractéristiques tabagiques ne diffèrent pas non plus de manière statistiquement significative entre les 2 moments. Nous observons chez les patients / resp. soignants : 66% / 31 % de fumeurs, avec une consommation moyenne de 27 / 16 cig / jour, score HSI de 3.85 / 1.88. Par contre, les groupes soignants et patients diffèrent fortement entre elles, soulignant une fois de plus l’ampleur du problème du tabac au sein de la population psychiatrique (les 3 comparaisons sont significatives à p<.0001). Cette étude permet de montrer une évolution notable du comportement adopté par les patients dans les jours suivant leur admission. En effet, alors qu’en 2001, 43% des patients augmente leur consommation tabagique et 27 % diminue, en 2005 cette tendance s’inverse avec 22% de patients qui augmentent contre 45 % qui diminuent (p<.05). De plus, l’effet iatrogène mis en évidence en 2001, surtout chez les patients fumant moins de 10 cig / jour, s’est affaibli. En effet, alors qu’en 2001, 80% d’entre eux augmente, ce pourcentage passe à 44% en 2005. En conclusion, cette étude permet de penser que la mise en place de zones fumeurs séparées dès 2002 a eu un effet positif démontrable sur le comportement tabagique des patients au cours de leur hospitalisation. Une nouvelle réplique de cette étude dans quelques années permettrait de mesurer l’effet des mesures introduites dès 2006. 52 Pathological journey: is there a “Geneva syndrome”? Sophie Favre, Ariel Eytan, Marianne Gex-Fabry, Gilles Bertschy Department of Psychiatry, University Hospital of Geneva Objective: Pathological journey is seldom studied in psychiatry. Several international organizations have headquarters in Geneva and were thus hypothesized to attract pathological travelers to Geneva. The present study aimed at identifying and characterizing such pathological travelers. Method: Patients referred for pathological journey to the sole psychiatric hospital in Geneva were retrospectively identified on the basis of medical certificates. Their medical records were then analyzed. The study covered a 4-year period. Results: 76 patients were identified, who had been hospitalized after a pathological journey to Geneva. A majority was male, aged less than 50 and single; 62% came from European countries and 84% had some prior psychiatric history; 58% were diagnosed with schizophrenia or delusional disorder. Sixteen patients (21%) had been attracted to Geneva specifically because of international organizations, while 70 came for other reasons. When compared with the latter subgroup, patients attracted by international organizations came more often from abroad, had less often prior connections in Geneva, were referred less often after police intervention but more often through emergency facilities and were less frequently discharged to hospitals in their place of residence. Prevalence of persecutory delusions was significantly higher among travelers attracted by “international Geneva” (88% vs 43%, P<0.005). Conclusions: Although a marginal phenomenon (less than 1% of admissions), pathological journey represents an identifiable cause of psychiatric hospitalization in Geneva, with 21% of patients traveling specifically for Geneva international organizations. 53 Impact of the Life Goals Group Therapy Program for bipolar patients: an open study Rachel Denis de Andrésa, Nancy Aillona, Marie-Claude Bardiota, Patrick Bourgeoisa, Stefan Mertela, Frédéric Nerfina, Gladys Romaillera, Marianne Gex-Fabryb, and Jean-Michel Aubrya* a Programme bipolaire, Secteur 2-Jonction, Département de Psychiatrie, HUG, Geneva, b Unité de recherche clinique, Département de Psychiatrie, HUG, Geneva, Switzerland Background: The aim of this study was to evaluate the level of satisfaction of bipolar patients participating to the structured group Life Goals Program (LGP), as well as the impact of this psychoeducative program on mood stability, treatment compliance and relapse prevention. Methods: Forty-five patients (30 females and 15 males) with bipolar disorder were included. Their level of satisfaction was evaluated at the end of the 6-week phase 1 of LGP and after one-year participation in phase 2 (median duration 366 days, range 68 - 483). The impact of the LGP was also evaluated with respect to mood stability, compliance with pharmacological treatment and ability to prevent and cope with relapse. Participants’ mood was rated at study entry, end of phase 1 and end of phase 2 with the Montgomery and Asberg Depression Rating Scale (MADRS) and Bech-Rafaelsen Mania Scale. Results: Thirty-six participants (80.0%) completed phase 1 and 17 entered phase 2. A majority of participants (82.4%) were very satisfied with the information delivered during phase 1. After attending phase 2, participants reported a subjective improvement in mood stability, relapse prevention strategies as well as coping with relapse. MADRS score decreased significantly between the beginning of phase 1 and end of phase 2 (p = 0.016). Limitations: this is an open study and results need to be replicated in a randomized controlled trial. Conclusions: Results of this open study suggest that the life goals psychoeducative program is well perceived by bipolar patients and has a positive impact on mood stability, relapse prevention and ability to go beyond symptoms in order to reach specific goals. 54 Comorbidity between mood disorders, alcohol dependence and cardiovascular diseases and risk factors for cardio-vascular diseases Sophie Favre (1), François Ferrero (1), Martin Preisig (2) (1) Department of Psychiatry, University Hospital of Geneva (2) Epidemiology & Psychopathology Research Unit (UREP), Department of Adults Psychiatry, University Hospital of Lausanne Objective: In the last decade, there was increasing interest in associations between psychiatric disorders and cardio-vascular diseases (CVD). The goals of the present study were to assess 1) the strength of the association between mood disorders (major depressive, bipolar, bipolar schizoaffective disorder), alcohol dependence and CVD; 2) the strength of the association between these psychiatric disorders and established risk factors for CVD including hypertension, diabetes, hypercholesterolemia, obesity, smoking and lack of physical activity. Method: The sample included 271 treated patients with unipolar depression, 196 with bipolar-I, 27 with bipolar-II, 32 with bipolar schizoaffective disorder, 77 with alcohol dependence and 168 medical controls. The mean age of the sample was 40 years. Psychiatric lifetime diagnoses were made according to a best-estimate procedure based on a semi-structured interview (DIGS), medical records and family history information. The collection of data on CVD and risk factors for CVD was part of the diagnostic interview. Results: 1) A significant association was found between major depressive disorder (MDD), bipolar schizoaffective disorder, alcohol dependence and arrhythmia with a more than 3 times elevated risk. 2) Except for bipolar schizoaffective disorder, all disorders were significantly associated with one or several CVD risk factors; bipolar-I disorder with smoking, bipolar-II disorder with hypercholesterolemia, MDD with hypertension and lack of physical activity, and alcohol dependence with lack of physical activity and smoking. Conclusion: Our results confirm significant associations between mood disorders, alcohol dependence and CVD risk factors. However, the specific psychiatric disorders seem to have differential associations to CVD risk factors. Moreover, our data also suggest an association between MDD, bipolar schizoaffective disorder and alcohol dependence and arrhythmia. These observations need to be confirmed by future studies. 55 Intraindividual variability in elderly depressed patients Christophe Delaloye, Kerstin Weber, Fabienne de Bilbao, Umberto Giardini and Pantéleimon Giannakopoulos Division of Psychogeriatrics, University Hospitals of Geneva (HUG) Intraindividual variability in performance is a promising theoretical window onto cognitive psychopathology (Hultsch & MacDonald, 2005). It refers to inconsistency across trials within a session or across multiple testing occasions (Hultsch, MacDonald, & Dixon, 2002). The present study analyses intraindividual variability by administrating a simple reaction time task on three occasions to 14 elderly depressed patients (according to CIM-10 diagnostic criteria and the Geriatric Depression Scale) and 14 healthy elderly controls. Participants also performed a 16 items episodic memory task, an inhibition task (Hayling test), and a 202 items naming test. This design permitted to explore whether elderly depressed patients show greater intraindividual variability on a simple reaction time test compared to controls and whether inconsistency in response speed is a predictor of cognitive performance, independently of overall group differences in speed performance. We examined the intraindividual variability by calculating a coefficient of variation (CV = ISD/mean) on purified residual latency scores (effects associated with age group, group difference, trial, occasion, and all their interactions were partialed out from the data). Results confirmed these hypotheses. Elderly depressed patients show greater intraindividual variability than healthy control subjects across trials. Partial set correlation analyses indicated that intraindividual variability measured in a simple reaction time task predicted cognitive performance (episodic memory, inhibition, naming) independently of level of performance in this simple reaction time task. Moreover, the most important predictors were either the shared variance between reaction time performance and reaction time intraindividual variability, or more frequently intraindividual variability on its own. The present findings support the proposition that intraindividual variability is a meaningful indicator of cognitive functioning in elderly depressed patients. 56 Diogenes Syndrome in the Elderly: A behavioral syndrome associated with dementia Laure Bruggimann (1), Kerstin Weber (1), Agnès Michon (1), Frédéric Assal (2), Panteleimon Giannakopoulos (1) (1) Division of Geriatric Psychiatry, University Hospitals of Geneva (2) Divisions of Neurology and Geriatric Psychiatry, University Hospitals of Geneva Objective: Diogenes syndrome is characterized by self-neglect, extreme domestic squalor, self-imposed isolation, particular personality traits (e.g. suspiciousness), and a tendency to accumulate heteroclite objects (syllogomania). Management of the syndrome is difficult and ethically challenging since its etiology remains unclear and patients frequently refuse external help. Absence of mental disorders was originally suggested. Recent observations in elderly patients suggested a relationship between Diogenes syndrome and frontal lobe dementia, yet detailed neuropsychological evaluation of these patients is still very scarce. Design: Retrospective case study. Materials and Methods: We report a detailed clinical assessment of four cases with Diogenes syndrome admitted to the division of geriatric psychiatry. Social, physical and psychiatric aspects as well as detailed neuropsychological evaluation are presented. Results: At the time of the evaluation, Diogenes syndrome was present for 2 to 4 years. Patients were all women aged 76 to 88 years, who lived alone. Their life history review did not reveal socio-economic precariousness, psychiatric antecedents nor physical pathologies which could explain social withdrawal. Reasons for hospitalisation were heterogeneous and included Diogenes syndrome, cognitive disorders and confusional state. They disclosed behavioural symptoms such as aggressiveness, lack of inhibition, anosognosia and anxious mood. Extensive neuropsychological assessments showed severe deficits in attention and executive functioning, spatial and temporal orientation, free and cued verbal recall, nonverbal memory, and to a lesser degree, deficits in language, calculation, gestures and visuo-constructive abilities. Visual recognition and reasoning remained intact. Interestingly, a moderate to severe frontal dysfunction was predominant in only two of the four patients. Cerebral CT-scan revealed subcortical and cortical atrophy in two cases and some minor or moderate white matter vascular changes in the others. All cases were classified as having dementia according to DSM-IV criteria. Three fulfilled the diagnosis of probable or possible Alzheimer Disease (AD) and one was diagnosed as vascular dementia. Conclusion: In this limited sample, clinical and cognitive data confirm first the relationship between Diogenes syndrome and dementia. No significant association was found with other physical conditions or psychiatric disorders (such as psychosis). Second, Diogenes syndrome could be a behavioural disorder which is not exclusively related to a frontal lobe dysfunction, but which can also occur in AD or vascular/mixed dementia in the elderly. 57 Enquête auprès du réseau socio-sanitaire genevois : vers une intervention coordonnée en matière d’addiction Gaël Vallotton, Laure Bruggimann, Jean-François Briefer, Daniele Zullino Service d’abus de substances, Hôpitaux Universitaires de Genève, Rue Verte 2, 1205 Genève La question de la parentalité chez les consommateurs de drogues reste une question difficile à aborder avec ces derniers, les sentiments de jugement moral et de culpabilité étant très présents. Il en est de même pour les professionnels de la santé venant en contact avec cette clientèle. La problématique « parentalité et addiction » est depuis le début des années 90 une des préoccupations du Service d’abus de substances. En vue d’une réadaptation du Trait d’union, structure ouverte en 1998 et prenant en charge des parents souffrant d’addictions, une enquête a été mise en place, ayant comme objectif l’évaluation des besoins et des demandes dans le réseau genevois. Méthode : 45 professionnels du réseau genevois (moyenne âge : 46,5 ans ; 14 hommes) ont participé à un entretien semi-structuré. Le questionnaire comprenait 16 questions réparties selon 5 catégories : représentations sociales de la personne souffrant d’un trouble addictif, habitudes du professionnel en matière de dépistage, demandes explicites et besoins perçus chez le patient, satisfaction et besoins du professionnel dans la prise en charge, connaissances du réseau par le professionnel. Les données ont été traitées selon une méthode qualitative d’analyse de contenu. Résultats : La plupart des professionnels contactés ont manifesté un intérêt marqué pour l’enquête. Une première lecture des réponses fournies met en évidence des demandes et des besoins variés dans la prise en charge des personnes avec troubles addictifs. Au niveau des infrastructures médico-sociales, un foyer de crise, un foyer d’accueil parentenfants et une crèche dépannage semblent manquer sur la place de Genève. Au niveau des prestations offertes par le Service d’abus de substances, une plus grande mobilité des soignants est souhaitée et ce, dans le but d’effectuer : 1. des bilans addictologiques, 2. un travail d’orientation vers une prise en charge thérapeutique, 3. des intervisions, 4. des séances d’information (outils de dépistage, outils d’entretien motivationnel). Par ailleurs, les services protecteurs (Protection de la jeunesse et Service du tuteur général) ressentent le besoin d’instaurer de nouvelles modalités de partenariat (p.ex. guidance parentale et avis spécialisé en termes de droit de visite). Conclusions : Trois principes généraux émanent de cette enquête pour mieux répondre aux besoins des partenaires du réseau socio-sanitaire du canton de Genève : 1) Une plus grande mobilité des spécialistes en abus de substances vers le réseau afin d’améliorer et de faciliter l’accès aux soins ("outreach") ; 2) L’exportation et la transmission des compétences du spécialiste au profit du professionnel demandeur ("empowerment") ; 3) Garantie d’une continuité dans la prise en charge et de l’organisation des soins ("trajectoire naturelle de soin du patient"). 58 Ban contre la fumée dans une unité intrahospitalière de toxicodépendance. Une mesure efficiente ? Yves-Alexandre Kaufmann, Vasil Vareltzis, Nelson Feldman, Daniele Zullino Unité intrahospitalière (Le Seran), Service d’abus de substances, Département de psychiatrie, Hôpitaux Universitaires de Genève, ch. du Petit-Bel-Air 2, 1225 Chêne-Bourg Dans une unité de toxicodépendance on se concentre habituellement moins sur les consommations de tabac que sur les autres substances plus dommageables à court terme. Depuis le 1er octobre 2005, en particulier afin de réduire le risque de fumée passive, il est formellement interdit de fumer dans les locaux de toutes les unités du Service d’abus de substances de l’hôpital universitaire de Genève. Les études sur la question montrent qu’un certain nombre de difficultés peuvent engendrer une résistance au bon déroulement de la mesure. Cette étude sur 6 mois d’une unité intrahospitalière mesure différents paramètres (tabagisme des patients, utilisation de substitution nicotinique, comportement à l’encontre du ban contre le tabac dans les locaux) en fonction de l’âge, du sexe, de l’abus de substance principale, de la comorbidité psychiatrique et du tabagisme du personnel de l’unité. Durant cette période pour 115 hospitalisations dont 2/3 en entrée volontaire, de 2 semaines en moyenne, 78 patients (45 hommes et 33 femmes, 34 ans d’âge moyen) étaient admis dans l’unité dont environ la moitié (53%) pour sevrage de cocaïne. On compte un peu moins de 2 patients sur 3 (62%) qui entraient avec au moins une co-morbidité psychiatrique d’axe I, la principale étant le trouble dépressif (50%). Seuls 2 hommes (2.6% des sujets), étaient abstinents de cigarettes, aucune femme abstinente. Les autres consommaient en moyenne 1.3 paquets/jour ou entre 0.125 et 3 paquets/jour. En parallèle, l’équipe des collaborateurs est composée de 18 personnes (50% d’hommes et de femmes) dont l’activité professionnelle est égale ou supérieure à 30%, la moitié est tabagique et a une consommation moyenne de 0.7 paquets/jour ou entre 0.25 et 1.25 paquets/jour. Sur proposition ou demande seuls 29 sujets (23% d’hommes et 29% de femmes, surtout les 30-39 ans) ont pris une substitution sous forme de patch, principalement à 21 mg pour 24 h. Parmi ceux-ci on compte 1/4 des cocaïnomanes et seulement 12% des patients dépressifs. En 15 jours, pour non respect du ban contre le tabac dans l’unité, l’équipe soignante a du intervenir 45 fois dont 14 fois pour consommation de tabac en chambre. D’autres résultats figurent dans cette étude, A l’heure où les politiques des pays développés s’occupent toujours davantage de fixer des interdits de fumer dans les lieux publics nous voulons rendre attentif sur le besoin d’informer la population psychiatrique concernant les moyens de substitution à la nicotine à disposition et d’encourager les équipes soignantes, particulièrement celles où la proportion de fumeurs est élevée, à contenir une telle mesure pour le bien des patients et du personnel d’unités. 59 RESUMES PUBLIES The frontal cortex may be the site of Synaptic and Cytoskeleton reorganization in Alzheimer’s disease Geneviève Leuba1,2, Béatrice Carnal1,2, André Vernay1,2, Rudolf Kraftsik3, Béat M. Riederer2,3 1 Center for Psychiatric Neuroscience, Department of Psychiatry, CHUV, Lausanne Service of old age Psychiatry, Department of Psychiatry, CHUV, Lausanne 3 Institute of Cell Biology and Morphology, UNIL, Lausanne, Switzerland 2 As executive and attention deficits may be linked to damage of the frontal cortex in the evolution of Alzheimer’s disease (AD), we studied in frontal area 9 of 4 AD and 4 control patients, the variations in neuropile intensity of several synaptic and cytoskeletal markers and compared them with beta-amyloid deposits (Zeiss KS400 image analysis system). While the distribution of the presynaptic protein synaptophysin, linking to small synaptic vesicles, was unchanged in AD patients, that of alpha-synuclein, another presynaptic protein and component of Lewy bodies, was significantly increased, as well as that of MAP2, a cytoskeletal protein associated to the somato-dendritic part of neurons and to spines. GAP43, a growth-associated protein synthesized in neurons and primarily localized to axons, was on the contrary significantly decreased. These results may indicate an increased remodeling activity in dendrites and spines, as well as a decreased axonal activity and/or connectivity in AD frontal cortex. The latter point was further confirmed by a significant decrease in the staining of non-phosphorylated neurofilament protein with the SMI32 antibody, representing normal cells and dendrites. On the contrary, the SMI31 antibody, reacting with a pathologically phosphorylated epitope in axons, was increased in AD. Phosphorylated protein tau, as detected with the AD2 antibody, was increased as well. In 2 severe AD cases, SMI31 and AD2 stained also a small number of neuronal cell bodies, not reactive in control samples and correlating with neurofibrillary tangles labeled by the Gallyas silver impregnation. The amount of beta-amyloid within senile plaques was significantly higher in AD than in controls, and a correlation was found with the density of AD2, alpha-synuclein and MAP2 staining. These data indicate a clear involvement of the frontal cortex in AD, damaged by beta amyloid deposition and abnormal phosphorylation, but suggest also some attempt to synaptic reorganization. 60 Une Nouvelle Méthode d’Etude 3D du Plissement Cortical à partir d’IRM Marie Schaer1,2 , LucasTamarit3 , Marie Bach Cuadra2 , François Lazeyras4 , Jean-Philippe Thiran2, Stephan Eliez1,5 1 Service Médico Pédagogique, Faculté de Médecine, Université de Genève 2 Institut de Traitement du Signal, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne 3 Laboratoire de Traitement du Signal et de l’Image, Ecole d’Ingénieur de Genève 4 Département de Radiologie, Hôpitaux Universitaire de Genève 5 Département de Médecine Genetique et Développement, Faculté de Médecine, Université de Genève Au cours de l’évolution, le plissement du cortex cérébral (gyrification) a permis d’augmenter de manière impressionnante la surface corticale, et pourrait même être le corrélat biologique des fonctions cognitives supérieures chez l’homme. Les processus qui régulent le développement du plissement cortical sont encore peu compris. En utilisant un outil 2D dérivé de la neuroanatomie comparative, l’Index de Gyrification (GI), il a été reporté à de nombreuses reprises que le degré de plissement cortical était extrêmement constant chez tous les individus sains dès les premières années de vie, c’està-dire indépendant de l’âge, du sexe, du volume cérébral ou de tout autre paramètre testé (Zilles et al., 1988 ; Armstrong et al., 1995). Cependant, un certain nombre de limitations méthodologiques de ces études peuvent être relevées, puisqu’il s’agit de mesures de tracé manuel sur des coupes coronales du cerveau. Grâce à une nouvelle méthode 3D de mesure du plissement cortical, nous proposons de réévaluer l’impact de facteurs constitutifs, tels que le volume ou l’épaisseur corticale, ou démographiques, tels que l’âge ou le sexe, sur le plissement cérébral. Une IRM cérébrale 1.5T a été acquise pour 50 sujets sans antécédents neurologiques ou psychiatriques âgés de 6 à 35 ans. La surface corticale a été reconstruite en 3D grâce à des protocoles validés (http://surfer.nmr.mgh.harvard.edu/), et une extension 3D de l’index de gyrification a été implémentée dans Matlab. Notre nouvelle méthode permet de mettre en évidence une forte corrélation positive entre le volume cérébral total et le degré de plissement cortical, ainsi qu’une corrélation négative avec l’épaisseur du cortex (après ajustement pour l’âge). Nous observons aussi une diminution du degré de plissement avec l’âge. Pour la première fois, la précision des mesures de gyrification a permis d’identification des facteurs constitutifs ainsi que démographiques déterminant la gyrification. Ceci suggère l’existence des contraintes structurelles sur le développement du cerveau humain, ainsi qu’un remaniement permanent de la surface du cortex au cours des années. La compréhension du développement normal du plissement cortical permettra sans nul doute d’améliorer notre connaissance de la pathogénèse des conditions neuro-développementales associées aux désordres psychiatriques. (Poster anglais, présenté au 2nd MD-PhD Meeting, Leuenberg, mars 2005) 61 Gestion des risques présentés par les personnes atteintes de troubles de la personnalité Olivier Dufour, Daphné Maire, Antonio Andreoli Service d’Accueil, d’Urgences et de Liaisons Psychiatriques (SAULP), HUG/CluseRoseraie Nos données indiquent que 78% des suicidants accueillis aux urgences des HUG présentent un diagnostic de dépression majeure dont une majorité a un caractère récurrent. Plus de 50% de ces malades souffrent simultanément de troubles de la personnalité et représentent un sous-groupe de sujets à risques : mauvaise observance des traitements, difficulté d’alliance, et profil de rémission plus difficile. Ils sont des consommateurs de traitements institutionnels lourds, de façon élevée en regard du caractère ponctuel et moyennement grave de leur psychopathologie. Ils bénéficient de prestations diversifiées, multidisciplinaires. Connus du service, non reconnus par les professionnels, efficience et qualité des soins s’en trouvent négativement influencés tout comme la qualité de notre travail en réseau, atout majeur de l’intervention psychiatrique d’urgence. Ces patients présentent des risques importants de comportements auto/hétéro préjudiciables ce qui constitue un problème de santé publique majeur. Les guides internationaux de traitements/soins soulignent la nécessité d’appliquer des programmes structurés de prévention des risques en synergie avec les réseaux/ressources des patients. L’importance du lien entre qualité de la réponse soignante et répétition des gestes préjudiciables est également soulignée. Notre affiche, sur la base de cette problématique et de notre expérience, présentera et mettra en perspective les recommandations (guidelines) de l’APA et d’autres sources (National Guideline Clearinghouse/USA), NHS (GB), MHC et NZGG (NZ). Mots clés : gestion des risques - intervention de crise - troubles de la personnalité borderline 62 Le suivi systématique de clientèles et le développement de la psychiatrie hors des murs Olivier Dufour, Gilles Hourton, Daphné Maire, Marie-France Cochennec, Yvonne Burnand, Antonio Andreoli Service d’Accueil, d’Urgences et de Liaisons Psychiatriques (SAULP), HUG/CluseRoseraie Les patients reçus dans notre unité présentent des troubles graves de la personnalité = 37%, tentative de suicide = 10%, idéation suicidaire = 5%. Ils bénéficient de prestations diversifiées, multidisciplinaires. Connus du service, non reconnus par les professionnels, efficience et qualité des soins s’en trouvent influencées comme la qualité de notre travail en réseau., Ces patients présentent des risques majeurs de comportements auto/hétéro préjudiciables, problème de santé publique majeur. Les guides internationaux de traitements/soins soulignent la nécessité d’appliquer des programmes structurés de prévention des risques en synergie avec les réseaux/ressources des patients, le lien entre qualité de la réponse soignante et répétition des gestes préjudiciables (autocontrôle des idées suicidaires). Afin de fournir un « filet de sécurité » au patient/à nos partenaires du réseau et des soins intensifs des troubles graves de la personnalité, nous avons développé un suivi systématique de clientèles « gestion risques suicidaires » comprenant, notamment, un suivi par appel téléphonique et, dans le cadre de l‘intervention de crise au-delà du moment aigu de l’urgence, des entretiens psychothérapeutiques conduits et réalisés par des infirmières compétentes pour cela. Nous attendons une diminution des comportements préjudiciables comme des morts par suicide, moins d’hospitalisation en hôpital psychiatrique, des réponses plus pertinentes/cohérentes aux patients lors de leur arrivée dans le service d’urgence comme lors de passages/moments difficiles après leur geste suicidaire Durant la phase expérimentale (09/2003 à 09/2004, 42 patients), environ 19% ont été réhospitalisés, environ 9,5% ont réalisé une nouvelle TS, 0% décédé. Au vu de ces premiers résultats encourageants, nous avons mis en oeuvre un programme de recherche complet qui est en cours. Mots clés : - suivi systématique de clientèles - gestion des risques - autocontrôle des idées suicidaires - intervention de crise - troubles de la personnalité borderline 63 Un groupe affectivo-sexuel pour personnes avec retard mental : quel impact sur l’évolution de leurs connaissances et sur l’estime de soi ? Alfonso Mendez, Samuela Varisco, Giuliana Galli Carminati Unité de Psychiatrie du Développement Mental (UPDM), Département de Psychiatrie (HUG) A l’heure actuelle aborder le thème de la sexualité et de la vie affective des personnes avec retard mental fait encore l’objet de nombreux tabous. Une des conséquences c’est que les publications, recherches et outils d’évaluation en français restent limités (Delville & Mercier 1997, 2000). Il s’avère alors primordial de remédier à ce manque, d’autant plus que les personnes handicapées mentales sont une population « à risque » en ce qui concerne les problèmes d’abus sexuels, mais également les problèmes relatifs aux maladies sexuellement transmissibles. L’UPDM sensible à cette problématique, cherche déjà depuis 3 ans, de palier à ce manque de contributions informatifs par la mise en place d’un groupe de développement affectivo-sexuel. L’objectif est celui d’aider la personne avec retard mental à intégrer les dimensions sexuelles et affectives afin de favoriser son épanouissement en tant que personne dans sa globalité et accroître son sentiment de valeur personnel. La recherche que nous effectuons vise donc à relever l’influence de la participation à ce groupe thérapeutique hebdomadaire sur l’estime de soi, sur le bien être, et le niveau de connaissances des personnes ayant bénéficié de cette prise en charge ces deux dernières années (2004-2005). Pour ce faire nous avons utilisé le Test d’auto évaluation de l’estime de soi de Glorice Weinstein (1984), qui évalue le sentiment de valeur personnelle liée à l’image de soi intime et l’image apparente que l’on pense ou souhaite donner aux autres ; le Questionnaire du groupe affectivo-sexuel UPDM, qui permet d’évaluer le niveau de connaissance des participants au groupe en matière d’affectivité et de sexualité, de même qu’estimer leurs besoins spécifiques et, pour finir, les Pictogrammes, qui sont une évaluation subjective de l’état de bien être du sujet. Les deux derniers outils ont été développés par l’UPDM. Les participants sont invités à remplir les Pictogrammes avant et après chaque séance. Les deux autres questionnaires, à savoir le Test d’auto-évaluation de l’estime de soi de G. Weinstein et le Questionnaire du groupe affectivo-sexuel sont passés avant le commencement du groupe et en fin de traitement. La durée de traitement est de six mois, à raison d’une séance hebdomadaire, soit 24 séances. 64 Traitement et mémoire visuo-spatiale chez les individus atteints du syndrome vélocardio-facial : une investigation au travers du Test de rétention visuelle de Benton Lea Matasci, Bronwyn Glaser, Martin Debbané, Sandra Martinez, Stephan Eliez. Service Médico-Pédagogique, Unité de recherche, Bd. Saint-Georges 16-18, 1211 Genève. Les difficultés de mémoire visuo-spatiale font partie des caractéristiques récurrentes du phénotype cognitif des personnes atteintes par le syndrome vélo-cardio-facial (SVCF). Toutefois, il n’est pas clair si ces problèmes se situent uniquement au niveau de la mémoire visuo-spatiale ou s’ils sont en rapport avec le traitement perceptif visuo-spatial. Pour cette raison, nous avons administré le Test de Rétention Visuelle de Benton (BVRT), une mesure qui permet la comparaison des capacités de production visuo-spatiale avec et sans mémoire, à 40 patients atteints du SVCF et à 40 sujets tout-venant, âgés de 8 à 20 ans. Dans ce test, on présente au sujet 10 cartes sur lesquelles il y a une ou plusieurs formes géométriques, qu’il doit d’abord reproduire de mémoire et ensuite copier. Pour chaque condition, on calcule le nombre de dessins correctes, le nombre d’erreurs et le type d’erreur commis (déformation, déplacement, omissions, rotation, persévération, erreur de dimension). Nous avons observé que le groupe SVCF, en comparaison au groupe contrôle, a obtenu de moins bonnes performances dans les deux conditions (mémoire vs copie) et a globalement commis plus d’erreurs de déformation et de déplacement. Pour la partie de mémoire, où les deux groupes ont fait en général plus d’erreurs, nous avons observé un profil d’erreur différent pour les deux groupes : les sujets SVCF ont commis plus de déformations et de rotations que les sujets contrôle. Pour la partie de copie, le groupe SVCF a commis plus d’erreurs que le groupe contrôle, ce qui suggère la présence d’un déficit visuo-spatial qui va au-delà d’un problème de mémoire visuo-spatiale. Il s’agit donc d’un déficit déjà présent au niveau perceptif. En mettant en évidence l’existence d’un déficit visuo-spatial perceptif de base, cette étude apporte un élément supplémentaire à la compréhension des difficultés que les personnes atteintes par le SVCF peuvent rencontrer à l’école comme dans la vie de tous les jours. En effet, les capacités visuo-spatiales sont beaucoup sollicitées, notamment dans le domaine de la géométrie, des mathématiques, de l’orientation spatiale ou encore de la localisation des objets dans l’espace, des domaines connus comme étant déficitaires chez les personnes atteintes par le syndrome vélo-cardio-facial. 65 Exploration de la Qualité de Vie des personnes autistes avec retard mental sévère, intégrées dans le « Programme Autisme Méthode Structurée (PAMS) » Giuliana Galli Carminati*, Fabienne Gerber*, Olivier Baud° * Unité de Psychiatrie du Développement Mental, bâtiment Jura, Belle-Idée, 1225 ChêneBourg. ° Etablissement Publics Socio-Educatifs (EPSE, Genève), Route d'Hermance 63, 1245 Collonge-Bellerive. Cette étude porte sur l’exploration de la qualité de vie des personnes autistes intégrées dans le « Programme Autisme Méthode Structurée (PAMS) » des EPSE de Genève. Le PAMS s’applique à des personnes qui sont atteintes d’un syndrome autistique avec un retard mental de sévère à profond et dont les besoins nécessitent une structuration renforcée de la communication et des repères dans l’espace et le temps. Un programme individualisé est mis en place afin de garantir une continuité et une cohérence dans l’action éducative. Les résidents vivent dans un environnement structurant qui diminue leur degré d’anxiété et par-là, les troubles du comportement hétéro et auto-agressifs. Très souvent, ce type de troubles rend le maintien dans le lieu de vie socio-éducatif difficile et est à la base d’hospitalisations en milieu psychiatrique. Une étude préliminaire d’une durée de 4 ans montre une diminution des troubles du comportement avec une prise en charge PAMS. Depuis cette première étude, nous avons renforcé la méthodologie en incluant un groupe contrôle. Ce groupe contrôle bénéficie d’une prise en charge traditionnelle institutionnelle à La Castalie (Monthey, Valais) Nous avons aussi évalué la qualité de vie de ces groupes au moyen l’Inventaire de Qualité de Vie en Milieu Résidentiel (Tremblay (1997), IQVMR). Il existe peu d’étude au sein de cette population qui évalue la qualité de vie, la raison principale étant les difficultés méthodologiques face à des personnes qui ne peuvent pas répondre elles-mêmes aux questionnaires. Nous contournons ces difficultés en nous basant sur les évaluations faites par des personnes proches (éducateurs et familles). L’objectif de cette échelle est très différent des autres instruments de mesure de la qualité de vie. Il vise à vérifier si l’environnement dans lequel évolue la personne permet ou favorise la manifestation des ses choix et non la capacité à faire des choix concernant sa vie. Nous avons observé parallèlement les troubles du comportement (ABC, Aberrant Behavior Checklist) et l’évaluation subjective des éducateurs référents (EVA, Echelle Visuelle Analogique) tous les 3 mois. Nous avons contrôlé le niveau des troubles autistiques (CARS, Childhood Autism Rating Scale) en début et fin d’étude. Les participants vivent aux EPSE dans les Résidence-La Combe (N=10) et RésidenceThônex (N=10), ce sont des appartements PAMS. Le diagnostic d’inclusion est la présence d’un trouble envahissant du développement (F8x, selon la CIM-10) et un retard mental sévère à profond (F72-F73). Les analyses intermédiaires ont montré que le groupe PAMS a des troubles du comportement mesurés avec l’ABC qui diminuent alors que ceux du groupe contrôle restent stables. L’analyse des données de la qualité de vie (IQVMR) et des troubles autistiques (CARS) est en cours et les données finales seront présentées à la 9ème journée de recherche des départements de psychiatrie de Lausanne et Genève. 66 Schizotypie et Reality-Monitoring à l’adolescence Martin Debbané, Anne-Laure Bortoli, Martial Van der Linden, Stephan Eliez Unité de Recherche, Service Médico-Pédagogique, Faculté de Médecine. Université de Genève Unité de Psychopathologie et de Neuropsychologie Cognitive, Faculté de Psychologie et de Sciences de l’Education, Université de Genève Les manifestations schizotypiques positives, comme les perceptions aberrantes, idées de référence, délires et persécutions, ont été mises en lien avec certains mécanismes de la discrimination de la réalité, ou reality-monitoring. Dans notre étude, nous proposons d’étudier la relation entre schizotypie positive et reality-monitoring à l’adolescence, afin de caractériser le continuum des précurseurs au développement de la psychose. Nous utilisons une tâche expérimentale de reality-monitoring, où le sujet doit d’abord s’imaginer ou imaginer quelqu’un en train de réaliser des actions qui lui sont proposées. Lors de la reconnaissance de ces actions, le sujet doit discriminer entre les actions imaginées comme réalisées par soi ou par l’autre. Cinquante adolescents âgés de 13 à 17 ans ont participé à l’étude. Les adolescents ont été recrutés aux consultations de secteur du Service Médico-Pédagogique de Genève. L’indice de schizotypie obtenu de l’échelle Schizotypal Personality Questionnaire (SPQ) a permis de classifier les participants présentant des manifestations positives marquées. Les résultats montrent que les performances de reality-monitoring diffèrent selon l’intensité des manifestations schizotypiques positives au cours de l’adolescence. Ces performances sont également la dimension des méta-cognitions, ainsi que des facteurs d’anxiété et de dépression. L’identification de précurseurs associés aux manifestations schizotypiques à l’adolescence contribue à la description du continuum de la psychose et pourrait encourager l’élaboration de traitements préventifs au développement de la psychose. 67 Chemin de spiritualité et adhésion au traitement chez les patients souffrant de troubles psychotiques chroniques Laurence Borras, Sylvia Mohr, Philippe Huguelet Consultation des Eaux-Vives, Département de Psychiatrie Adulte, HUG Ce travail évalue l’influence de la spiritualité et de la religion chez les patients souffrant de troubles psychotiques sur les soins prodigués, notamment l’adhésion au traitement médicamenteux et au suivi. Le collectif étudié comprend 103 patients souffrant de troubles psychotiques chroniques, stabilisés, suivis en consultation ambulatoire à Genève. Leurs pratiques, croyances religieuses et moyens de faire face à la maladie ont été évalués par un entretien semistructuré aux patients et aux soignants. L’adhésion au traitement a été évaluée par un entretien au soignant, au patient ainsi que par un monitoring thérapeutique. Quatre-vingt un pourcent des patients souscrivent à une affiliation religieuse. La dimension religieuse, bien que sous-estimée par les soignants, semble être importante pour les patients tant au niveau de l’image de soi, de la façon de résoudre les problèmes courants, des relations sociales qu’au niveau de la représentation qu’ils ont de la maladie et du traitement, influençant ainsi directement l’adhérence au traitement. Trente deux pourcent des patients sont non adhérents au traitement et, en effet, 57% des patients ont une représentation de la maladie directement influencée par leurs croyances religieuses (positivement dans 31% des cas et négativement dans 26% des cas). Les patients non adhérents au traitement ont significativement plus de représentations de la maladie (p=0,002, χ2=6) et du traitement (p=0,02, χ2=10,22) influencées par leur croyances religieuses que les patients adhérents au traitement, qui eux semblent plus adhérer au modèle médical de la maladie. Les patients non adhérents au traitement soulignent significativement plus d’incompatibilité et de contradiction entre leurs convictions religieuses et le traitement médicamenteux (p=0,02, χ2=10,22) ou les entretiens médicaux (p=0,03, χ2=9,04) que les patients adhérents au traitement. Tenir compte de la dimension spirituelle et religieuse dans les soins apportés aux patients permettrait d’une part de renforcer l’alliance thérapeutique mais aussi les ressources du patient et son adhérence au traitement. 68 Social cognition and velo-cardio-facial syndrome (VCFS): An eye-tracking study Ryan Murray, Martin Debbané, Bronwyn Glaser, and Stephan Eliez Service Médico-Pédagogique, Faculté de Médecine de L'Université de Genève Children and adolescents with Velo-Cardio-Facial Syndrome (VCFS), also known as 22q 11.2 Deletion Syndrome, can experience difficulties in social adaptive behavior, such as decreased social interests, diminished peer relations, and social isolation. In our current study, we aim to examine the social cognitive processes that might underlie difficulties observed in their social interaction. Social cognition is defined as the ability to understand and take into account others’ beliefs, opinions, and emotions through cues observed during a social interaction. To assess these processes, we captured and recorded eye gaze and fixations during socially loaded video clips presented on an eye-tracking machine. Eye gaze data was analyzed according to fixation length, social referencing, and object referencing. After viewing the clips, the participants responded to questions that examined their comprehension of the emotional, semantic, and relational context in each scene. When compared to controls, our preliminary results of VCFS eye gaze performance suggest shorter fixations on socially relevant stimuli, less social referencing, and more distraction by irrelevant stimuli. Our findings also evidence a general trend in difficulties in semantic understanding of the viewed scenes. We correlate these data with the socio-behavioral and psychiatric profiles of our participants with VCFS. These findings can potentially lead to a better understanding of symptomatic behavior expressed in VCFS, such as social withdrawal, as well as the social cognition impairments that accompany it. 69 Local back massage with an automated massage chair: general muscle and psychophysiological relaxing properties 1 Daniele F. Zullino, MD; 2Sonia Krenz, MSc; 2Emmanuelle Frésard, Msc; 1Enrico Cancela, MD; 2Yasser Khazaal, MD 1 Division of Substance Abuse, University Hospitals of Geneva, Switzerland Clinical Research Unit, University Department of Adult Psychiatry, Prilly – Lausanne, Switzerland 2 Objectives : The objective of the present study was to test massage applied with and automated massage chair on the back muscles with regard to the effects on the tension of other muscles or on the neurovegetative tone, and to compare 3 different automated massage techniques. Methods : Ten healthy volunteers participated to the study. The experiment consisted in an initial 5-minutes period of relaxation without massage, and 5-minutes periods of three different massage programs (Roll-Stretch Massage, Shiatsu-Massage, Beat Massage). Subjects were randomized as to the presentation order. The following physiological data was collected: frontalis and gastrocnemius EMG activity, skin conductance and peripheral skin temperature. Judgments of valence and arousal were registered using the pencil-andpaper version of the 5-point Self-Assessment Manikin. Results : Roll-stretch and shiatsu massage were rated by participants as more pleasant than the relaxation period without massage or the beat massage. Whereas the four conditions were similar with regard to the mean frontal EMG values (reflecting primarily affective states), they differed regarding the gastrocnemius EMG (relating more to a general level of tension), Roll-Stretch Massage and Shiatsu-Massage resulting in less muscle tension than the control condition. Shiatsu Massage was associated with significantly lower skin conductance than the control condition, whereas Beat Massage increased it significantly. A significant increase of skin temperature was found during the Roll-Stretch Massage compared to the No-Massage condition. Conclusions : Automated Roll-Stretch Massage and Shiatsu-Massage applied on the back can induce rapidly measurable relaxation in distant muscles not directly massaged, which was accompanied by signs of neurovegetative calming. Back massage applied by an automated massage chair may be an efficient and inexpensive general relaxation approach, especially interesting for patients disliking to be touched. 70 Make it easy, make it simple, make it fun. Which psychiatric information service do primary care physicians want? Daniele Fabio Zullino, Yasser Khazaal, Martin Preisig, Emmanuelle Frésard, Miroslava Stankovic, François Borgeat Effective, safe and economical use of psychiatric treatment has become a major challenge for primary care physicians, not least because of the ever-increasing availability of a wide range of pharmaceutical products. Intending to launch a psychiatric information service for primary care physicians of the Lausanne area in Switzerland, a survey was done in order to assess their specific needs and preferences. Methods : From 300 questionnaires sent to local primary care physicians, 110 were received back within 6 weeks. Items of the questionnaire were: specialty; personal preferences for consultations by phone or e-mail; priorities with regard to simplicity and rapidity, gratuity, written reports and possibility to sent the patient for personal consultations; need for advice in different domains (drug treatment, addictions, legal aspects etc) and attitude with regard to shared responsibility. Results : Consultations by phone were preferred by the interviewed physicians to those by e-mail (p<0.001). They pointed to rapidity (mean rank 1.8 ± 1.0) and simplicity (1.9 ± 1.1) as the main priorities, and indicated a personal relationship to the expert as a further quality criterion (mean rank 3.7 ± 1.7). Gratuity (4.6 ± 2.0) and a written report (5.7 ± 1.4), on the other hand, were of much less concern for the respondents. The most important domains for which the physicians would search advice were: Pharmacotherapy (mean rank 1.6 ± 1.3), diagnosis (3.7 ± 2.0) and information on the institutional care network (3.9 ± 2.0). Conclusions : The survey revealed an important need for a simple and easy accessible information service, and the importance of personal commitment of the experts, which should preferably be experienced psychiatrists with adequate skills in pharmacotherapy and familiar with the local care networks. 71 Naltrexone-assisted rapid methadone discontinuation: A pilot study 1 Xavier Camarasa, 2Yasser Khazaal, 2Jacques Besson, 3Daniele Fabio Zullino 1 Centro de salud Miguel Servet Alcorcón, Spain Département Universitaire de Psychiatrie Adulte, Prilly - Lausanne, Switzerland 3 Service d’abus de substances, Hôpitaux Universitaires de Genève, Switzerland 2 Slow downtitration as a methadone discontinuation method is time consuming, and associated to high dropout rates. Whereas ultra rapid opiate detoxification methods have recently gained some popularity, they are expensive, and may be associated with particular problems in methadone patients. In the present open-label study, a 3-day detoxification procedure accelerated with a unique dose of naltrexone was tested Methods : Ten methadone-substituted patients were included. The last methadone dose was administered the morning of the admission day before admission itself. The following drugs were administered the second day after admission: ondansetron 36mg, ranitidine 40mg, loperamide 8mg, clonazepam 4mg, promazine 100mg, metoclopramide 70mg, naltrexone 50mg. The Objective Opiate Withdrawal Scale (OOWS) was applied the 2nd, the 3rd and the 4th day of hospitalization, twice a day, at 08:00 AM and at 06:00 PM. A follow-up was performed by phone interview 1 week and six month after discharge. A further phone interview at 6 month post-withdrawal was done, aimed to investigate retention in treatment, relapse in drug abuse, and possible reintroduction of methadone. Results : Four symptom-cluster could be determined on the basis of their evolution over the 3 days of observation: 1. typical signs of opiate withdrawal syndrome (craving, hot and cold flashes, piloerection) and anxiety, characterized by a high initial prevalence and a relatively continuous disappearing; 2. neurovegetative hyperactivation, characterized by high initial prevalence, and rapid disappearance; 3. neurovegetative phenomena, which prevalence remains low over the whole observation period; 4. muscle twitches, insomnia and lack of appetite, reappearing in some patients at the end of day 2 and the beginning of day 3. Conclusions : A short detoxification procedure using a single naltrexone dose appears to be a feasible alternative method for methadone detoxification, and seems to accelerate and to shorten the withdrawal associated symptomatology. The course of the symptoms can be interpreted as biphasic. A first withdrawal phase is mainly characterized by all typical withdrawal symptoms and probably naltrexone-induced.The second phase, concerning less patients, can be interpreted as being correlated to further significant declining methadoneconcentrations. 72 Over- and underreporting of recent drug use in subjects entering an inpatient detoxification unit Daniele Fabio Zullino, 2Sonia Krenz, 2 Chin B.Eap, 1 Manuela Bertolini, 1Riaz Khan 1 1 Division of Substance Abuse, University Hospitals of Geneva, Switzerland University Department of Adult Psychiatry, Lausanne, Switzerland 2 Underreporting of drug use is habitually found more often than overreporting. Overreporting may, however, occur in particular settings, e.g. in subjects entering a detoxification program. Methods : Self-reports (standardized semi structured interview) of recent drug use of 554 patients consecutively admitted to a drug detoxification inpatient unit were compared to urine screening results at admission. Overreporters were defined as indicating a consumption of a specific drug during the preceding 7 days (3 days for cocaine) which was not confirmed by the urine screening. Underreproters denied consumption but presented positive urine. Results : Overreporting was especially prevalent for opiates, and relatively more frequent (59.9% heroin, 40% methadone) than underreporting (6.8% heroin, 20.4% methadone). Signs of intoxication at admission, current methadone substitution, and previous institutional detoxification experiences influenced opiate overreporting. Conclusions : Some of the retained parameters predicting overreporting of recent opiate consumption corroborated the hypothesis of patients trying to receive more consideration from the therapeutic team and to get more intensive pharmacological care. 73 The Modified Stroop Task as a Smoking-Related Cue: Effects on Frontal and Gastrocnemius EMG Daniele Fabio Zullino1, Enrico Cancela1 , Emmanuelle Frésard2, Yasser Khazaal2, Anne Chatton1, Manuela Bertolini1, Rodolphe Soulignac1, Thomas Rathelot1, Djamel Benguettat1, Riaz Khan1 1 2 Division of Substance Abuse, University Hospitals of Geneva, Switzerland Clinical Research Unit, University Department for Adult Psychiatry, Lausanne, Switzerland Besides testing attentional bias, the modified Stroop tasks have been previously proposed as an interesting mean to test stress-induced physiological reactivity, combining a general stressor (the Stroop task) and a stressor which is specifically related to intrusiveness of affectively salient stimuli. The objective of the present study was to test the psychophysiological effects of a specifically modified Stroop task on smokers. Methods : Subjects (12 nonsmokers, 11 smokers) participated in a 30-minute laboratory session, during which they were submitted to two 120-second periods of modified Stroop tasks (neutral words/smoking related words). The two lists (2x15 words) had previously been generated in a pilot study with 39 smokers evaluating their valence as craving cues. Smoking related words included 3 semantic categories: (a) Activity of smoking, (b) tobacco products and smoking paraphernalia, and (c) smoking context. EMG data from the M. frontalis and the M. gastrocnemius was collected via a ProComp+/Biograph system (Thought Technology). The two muscle groups were chosen, as the frontalis may reflect primarily affective states and the gastrocnemius reflects general level of tension. Results : In a multivariate GLM using the two EMG traces as dependent variables and the smoking status as a fixed factor, the multivariate test revealed a significant effect of the smoking status (p<0.05) and the smokers showed a significantly higher maximal amplitude difference between the two task periods than non-smokers for both, frontalis EMG (p<0.05) and gastrocenmius EMG (p<0.05). Conclusions : The modified Stroop task is a useful stressor to induce EMG reactivity. Besides the general stress reaction induced by the task using neutral words, the smoking related semantic content of words induces a more marked EMG reaction in smokers compared to nonsmokers. This indicates both, an effect on the general level of tension (gastrocnemius) and on affective state associated tensions (frontalis). 74 The Modified Stroop Task as a Smoking-Related Cue: Effects on Peripheral Temperature Daniele Fabio Zullino1, Enrico Cancela1, Riaz Khan1, Djamel Benguettat1, Yves-Alexandre Kaufmann1, Anne Chatton1, Sonia Krenz 2, Emmanuelle Frésard2, Yasser Khazaal2, 1 2 Division of Substance Abuse, University Hospitals of Geneva, Switzerland Clinical Research Unit, University Department for Adult Psychiatry, Lausanne, Switzerland Besides testing attentional bias, modified Stroop tasks have been previously proposed as an appealing mean to test stress-induced physiological reactivity, combining a general stressor (the Stroop task) and a stressor which is specifically related to intrusiveness of affectively salient words. The objective of the present study was to test the psychophysiological effects of a specifically modified Stroop task on smokers. Methods : Subjects (12 nonsmokers, 11 smokers) participated in a 30-minute laboratory session, during which they were submitted to two 120-second periods of modified Stroop tasks (neutral words/smoking related words). Subjects were randomized as to the presentation order. The two lists (2x15 words) had previously been generated in a pilot study with 39 smokers evaluating their valence as craving cues. Smoking related words included 3 semantic categories: Activity of smoking, tobacco products and smoking paraphernalia, and smoking context. Skin temperature data was collected via a ProComp+/Biograph system (Thought Technology). Results : The difference of the maximal temperature amplitude produced during the two task periods was significantly larger in smokers than in nonsmokers (Mann-Whitney Test: Z = -2.09; p = 0.036) Conclusions : The modified Stroop task is a useful stressor to induce skin temperature reductions. Besides the general stress reaction induced by the task using neutral words, smoking related words induce a more marked temperature fall in smokers compared to nonsmokers. This reveals a supplementary effect of the semantic content as drug specific cue. 75 Swiss psychiatrists beliefs and attitudes about cannabis risks in psychiatric patients: Ideologically determined or evidence-based? 1 Daniele F. Zullino, 2Hans Kurt, 3Barbara Broers, 4Anita Drexler, 5Hans-Peter Graf, 6Yasser Khazaal, 6Yves Le Bloc’h, 7Baya-Laure Pegard, 6François Borgeat, 6Martin Preisig 1 Division of Substance Abuse, University Hospitals of Geneva, Switzerland Private practice, Solothurn, Switzerland 3 Department of Community Medicine, University Hospitals of Geneva, Switzerland 4 Private practice, Thalwil, Switzerland 5 Psychiatric Hospital Münsingen, Switzerland 6 Department of Psychiatry, University Hospitals of Lausanne, Switzerland 7 Private practice, Neuchâtel, Switzerland 2 A reappraisal of traditional narcotics policies is taking place many countries, especially with regard to cannabis. The discussion has been associated with particular emotive political controversies in Switzerland. The objective this survey was to assess beliefs of Swiss psychiatrists about the cannabis-associated risks for psychiatric patients, and to assess their prohibitive attitudes toward their patients. Methods : Eighty-two doctors, fairly representative of Swiss practicing specialists with regard to sex and language distribution, accepted to fill an ad hoc questionnaire. A cluster analysis was performed. Results : The analysis retained a 3-cluster solution. Cluster 1 (“prohibitionists”): generally believed that cannabis could induce and trigger all forms of psychiatric disorder, and showed a highly prohibitive attitude. Cluster 2 (“causalists”): mainly believed that schizophrenia, but not other psychiatric disorders, could be induced and triggered. They were mostly prohibitive with schizophrenic patients, but more tolerant towards nonschizophrenic patients. Cluster 3 (“prudently liberals”): mostly did not believe that psychiatric disorders could be induced by cannabis, and were generally less prohibitionistic. Conclusions : The data confirm the initial study hypothesis of different "prohibition-profiles" among Swiss psychiatrists, bearing clear resemblances to those found in the general population. 76 Tobacco cue-reactivity may be more related to addiction in adolescent than in adult smokers Enrico Cancela1, Djamel Benguettat1, Riaz Khan1, Sonia Krenz2, Fabian Clays 2, Yves Montagrin2, Farfalla Ribordy2, Sophie Taparel2, Emmanuelle Frésard2, Yasser Khazaal2, Daniele Fabio Zullino1 1 2 Division of Substance Abuse, University Hospitals of Geneva, Switzerland Clinical Research Unit, University Department for Adult Psychiatry, Lausanne, Switzerland A promising approach for understanding the irrationality in addictive behavior is the view that automatic processes are important in maintaining the addictive pattern. Drug-related stimuli, even in the absence of the drug, independently may elicit cravings or urges to use (conditioned response), and in real live situations are likely associated with relapse to drug use. Psychological and physiological responses associated with craving has been shown in experimental studies to be elicited by cue exposure to drug related stimuli. Skin conductance activity is a sensitive measure of autonomic nervous system activity that correlates well with other physiologic measures and the subject arousal associated with drug craving. This is due to ability of skin conductance to abruptly rise and fall in response to stimuli (within two seconds delayed peaking in five seconds after presentation of stimulus) and to delayed habituation of skin conductance response to arousal. Methods : 42 volunteers (15 adolescents [age 15-17], 27 adults [age 18-65]) recruited during a scientific exposition for the general public, participated in a 3-minute laboratory session, during which they were submitted first to a 60-second presentation of “neutral” pictures (landscapes), which was followed by a 120-sec presentation of smoking related slides. Skin conductance data was collected via a ProComp+/Biograph system (Thought Technology). Repeated measures GLM were computed for adolescents and adults. Early response (last 30 sec of the neutral phase vs first 30 sec of the tobacco phase) and late response (last 30 sec vs first 30 sec of tobacco phase) were defined through contrast calculations. Results : Tests of within-contrasts in the adolescent group revealed significant effects on the of the number of cigarettes smoked the current day (p=0.007), time since the last cigarette (p=0.034) and Fagerstrom score (p=0.012) on the late response but not on the early response. No effect was found for age and sex. Among the adults no effect of the tested variables was found neither for the early, nor for the late response. Conclusions : While lack of habituation to smoking related cues seems to be dependent from nicotine dependence (and especially abstinence-related) indicators in adolescents, this is no longer the case in adults. 77 Topiramate for smoking cessation 1 Yasser Khazaal, MD, 2Jacques Cornuz, MD, Mph, 1Romain Bilancioni, MD, 3Daniele Fabio Zullino, MD 1.Département Universitaire de Psychiatrie Adulte, Prilly – Lausanne, Switzerland 2.Département de médecine, Unité de prévention, CHUV- Lausanne, Switzerland 3. Service d’abus de substances. Hôpitaux Universitaires de Genève. Genève, Switzerland Important data supports a role of glutamatergic mechanisms in synaptic plasticity and longterm behavioral adaptations, such as those found in substance abuse. Experiments on behavioral sensitization indicate that whereas NMDA-receptors are involved in the induction, AMPA-receptors may mediate the expression of the established response. The anticonvulsant topiramate is, among others, an AMPA antagonist, and may become therefore an interesting treatment strategy in substance abuse. The objective of the present study was to explore the efficiency of topiramate in smoking cessation. Methods : Thirteen smokers were included in this observational study, all of them having a history of at least 2 failed previous cessation attempts with nicotine substitution. Topiramate was initiated at 25mg and augmented depending on individual tolerance. The final dose range was 50-800mg, the higher doses being well tolerated by the smokers receiving them. Results : Six out of 13 smokers were abstinent at two month and two more subjects had reduced their cigarette consumption for more than 50%. With one exception, temporarily reduction of the number of smoked cigarettes preceded definitive abstinence at month 2. Three more subjects achieved a momentarily reduction, had, however, to interrupt the treatment due to intolerable side effects. Conclusions : The present results suggest a rapid effect of topiramate on smoking behavior in those patients tolerating the drug, with subsequent smoking cessation within 4 weeks. Despite very prudent dose titration, some smokers may, however, not benefit from topiramate due to side effects. 78