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structurel (1979-86) imposé par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
Pendant la période prospère du début des années 90, les revenus et le taux de natalité ont
tous deux augmenté, ce qui vient étayer l’argument selon lequel une population éduquée
dans le cadre d’une économie hautement monétaire, tiendra compte des conditions
économiques pour la planification des familles.
Dans une perspective plus large, la baisse des taux de fécondité coï ncide avec un
nouvel optimisme face à l’avenir, lié au premier suffrage de 1948 et d’une manière plus
générale, aux possibilités d’amélioration des conditions de vie, notamment pour la
population indienne.
Développement économique
Les phases du développement économique
Le rapport Meade souligne que « si la population continue à s’accroître, le niveau de vie
risque non seulement de ne pas s’améliorer mais aussi de se détériorer » (Meade, 1961a,
par. 2:3). L’évolution de l’économie depuis les rapports de Meade et de Titmuss peut être
divisée en quatre périodes. La première période couvre les années 1960-68. La seconde
période débute avec l’indépendance en 1968 et le redressement de la situation grâce à la
création officielle d’une zone franche industrielle pour l’exportation (ZFI), jusqu’à la fin
du boom sucrier de 1975. La troisième période suit le boom sucrier et les années
d’application du programme d’ajustement structurel imposé par le FMI et la Banque
mondiale. Puis, l’économie pénètre à nouveau dans des eaux plus calmes après le scrutin
de 19822 (60 sièges contre 0) et elle semble poursuivre dans cette voie depuis lors.
Le PIB réel par habitant est instable jusqu’en 1964-65, années où il amorce un
déclin qui ne prend fin qu’après l’accès de l’île Maurice à l’indépendance (voir fig. 5.5).
Si l’on examine les chiffres du PIB sans prendre de recul, on pourrait penser que ce
déclin s’est au mieux stabilisé pendant les années 1968-72. Si l’emploi total a déjà amorcé
la tendance régulière à la hausse qui le caractérise pendant les années 70, en 1971, il
s’explique par une augmentation notable des emplois du secteur public, qui s’est avérée
éphémère. En fait, les autres secteurs clés, la ZFI et le tourisme, sont déjà lancés. Le boom
sucrier a gonflé l’économie et a favorisé sa diversification mais il n’explique pas à lui seul
les bons résultats de Maurice.
Au lendemain du boom sucrier, le gouvernement décrète des augmentations
importantes de salaire dans la ZFI (Hein, 1988: 45). Ces mesures refroidissent
l’enthousiasme des investisseurs dans cette zone, ce qui contribue sans doute à sa relative
stagnation jusqu’en 1983.
Tandis que le PIB continue d’augmenter jusqu’à la fin des années 70, des signes
d’inquiétude apparaissent déjà, se traduisant par une rapide détérioration de la balance des
échanges visibles, ce qui conduit à la mise en application du programme de stabilisation
économique et financière du FMI et du programme d’ajustement structurel de la Banque
mondiale de 1979 à 1986. Il semble normal que cette période coïncide au début avec un
recul des indices, tels que le PIB par habitant ou la possession d’une automobile. Le
nombre de touristes et les revenus dans ce secteur cessent également d’augmenter pendant
cette période, ce qui s’explique plutôt par l’augmentation soudaine du prix du pétrole au
niveau international que par la politique intérieure. La chute de l’emploi, que l’on accuse
souvent d’être un effet pernicieux des programmes d’ajustement structurel, s’explique, dans