En septembre 1939, après la défaite et l'occupation de la Pologne, les Juifs polonais ont été rassemblés à
proximité des nœuds ferroviaires et enfermés dans des ghettos où ils furent astreints au travail forcé.
En 1940, après la défaite française, les nazis envisagèrent un moment la possibilité de transférer les Juifs
d'Europe à Madagascar.
En attendant, les préparatifs de la politique d'extermination se poursuivirent en Allemagne, en Autriche,
en Tchécoslovaquie, en Pologne, et dans tous les territoires annexés ou occupés par les nazis :
- recensement des Juifs sur des fichiers tenus à jour
- marquage ( port obligatoire de l'étoile jaune dite de David )
- discrimination et exclusion ( interdits professionnels, interdiction des mariages mixtes )
- spoliation ( confiscations des biens = aryanisation ) ;
- ghettoïsation ( regroupement obligatoire des Juifs dans des quartiers isolés )
- déportation des Juifs ( transports ) dans des camps.
Entre le printemps et l'automne 1941, les chefs nazis ont pris trois décisions importantes pour mettre en
œuvre leur politique d'extermination systématique des Juifs :
- créer des forces mobiles spéciales organisées au sein de groupes d'intervention, les
Einsatzgruppen, chargés de pratiquer des exécutions massives en plein air ;
- étendre le génocide à l'ensemble du continent européen ;
- construire des camps d'extermination équipés de camions à gaz et de chambres à gaz utilisant le
monoxyde de carbone ou le Zyklon B (acide prussique), ainsi que des fours crématoires pour brûler les
cadavres.
En juin 1941, dès le début de l'invasion de l'Union soviétique par les troupes allemandes, les
Einsatzgruppen au fur et à mesure de l'avancée allemande en territoire soviétique ont fusillé sur place en
même temps que les cadres et les membres du parti communiste, tous les Juifs, hommes, femmes, et
enfants
Le 7 décembre 1941, le maréchal KEITEL, chef du Haut-commandement de la Wehrmacht, a signé ce
que l'on a appelé le décret Nacht und Nebel (Nuit et brouillard) : toutes les personnes arrêtées, qui
n'avaient pas été condamnées à mort par les Cours martiales allemandes, seraient déportées en
Allemagne, marquées des lettres NN = Nacht und Nebel, c'est à dire destinées à disparaître dans la nuit et
le brouillard.
Le 20 janvier 1942, les modalités du génocide ont été définitivement arrêtées à la conférence de Wannsee,
réunie près de Berlin sous la présidence de Reinhard HEYDRICH, chef de l'Office central de sécurité du
Reich, secondé par Adolf EICHMANN.
Au printemps 1942, a été lancée l'« opération Reinhard » qui concernait la liquidation des Juifs de
Pologne.
Dans le même temps, le processus d'extermination s'intensifia : de toute l'Europe occupée partirent des
convois à destination des camps d'extermination, principalement celui d'Auschwitz-Birkenau.
III. La complicité du régime de Vichy dans la mise en œuvre de la « solution finale »
En France, le gouvernement mis en place à Vichy par le maréchal PÉTAIN, chef de l'État français qu'il a
substitué à la République, n'a jamais eu pour objectif l'extermination des juifs, mais il n'en a pas moins été
l'instrument efficace de la première étape du génocide.
De septembre 1940, les lois applicables en Allemagne le sont en France et le 20 août 1941, est ouvert le
camp de Drancy, dans la région parisienne, placé sous le contrôle de la Gestapo, mais gardé par des
gendarmes français. L’ouverture du camp de Compiègne suivra.
De nombreuses arrestations et déportations sont organisées sur le territoire français. Mais une des plus
marquante est sans doute celle du Vel’ d’Hiv. Les 16 et 17 juillet 1942, la police française a arrêté en
région parisienne 13 152 Juifs dont 4 115 enfants ; la plupart furent parqués au Vélodrome d'Hiver de
Paris avant d'être internés à Pithiviers ou à Beaune-la-Rolande puis à Drancy et déportés à Auschwitz.
Le 31 juillet 1944 : départ du dernier convoi de Drancy pour Auschwitz.