Les dossiers
Carrefour éducation – École branchée
L’orthographe : quand écrire sans faire de
faute devient un jeu d’enfant!
par
Anik Lessard Routhier
14 avril 2015
Carrefour éducation et l'Infobourg autorisent la reproduction de ce dossier
sous licence Creative Commons (By, Nc, Nd). Si vous désirez dérogez aux
conditions de la licence, veuillez contacter Carrefour éducation ou Infobourg.
Lorthographe : quand écrire sans faire de faute devient un jeu d’enfant!
L’orthographe : pourquoi n’est-ce pas toujours facile?
Bien écrire n’est pas un don naturel chez bien des jeunes, ni même chez de nombreux
adultes. Si certains élèves présentent des troubles diagnostiqués comme la
dysorthographie, d’autres ne sont tout simplement pas performants et rechignent devant
leurs dictées et leurs textes.
Allô Prof fait la distinction entre les enfants dysorthographiques et ceux qui, simplement,
ne sont pas tombés dans la potion orthographique quand ils étaient petits. L’organisme
définit la dysorthographie comme : « un trouble persistant de l’acquisition et de la
maîtrise de l’orthographe. Il affecte principalement l’apprentissage et l’automatisation de
la correspondance phonème-graphème (correspondance de l’unité sonore à son unité
écrite) ainsi que la capacité à se représenter visuellement l’orthographe des mots. Ce
trouble d’apprentissage engendre fréquemment des omissions (l'enfant écrit fagile au
lieu de fragile), des inversions (fargile au lieu de fragile) et des substitutions de lettres
et/ou de syllabes (vragile au lieu de fragile) dans les mots écrits. »
On comprendra donc que les enfants qui font beaucoup de fautes ne sont pas
nécessairement atteints d’un trouble d’apprentissage. En effet, les difficultés, même si
elles génèrent le même résultat dans les cahiers, peuvent provenir d’une variété de
sources, qu’il sera utile de bien cerner afin d’intervenir adéquatement et de proposer des
outils pertinents. Cela dit, quelle que soit la cause des problèmes des élèves, tous
peuvent bénéficier d’astuces pour mieux orthographier et améliorer leur situation à
l’écrit.
Dans ce contexte les besoins sont énormes (selon un rapport de l’Office québécois
de la langue française, si le critère de l’évaluation de l’orthographe était éliminatoire lors
de l’épreuve unique de français en 5e secondaire, environ la moitié des élèves
échouerait), ce dossier vous propose maintes idées et ressources pour y arriver, que ce
soit en classe ou à la maison, de manière autodidacte ou en groupe.
Table des matières
Les éléments à observer
- Les causes des difficultés : un large éventail de possibilités
- Tenir compte des variétés d’intelligences
Orthographe : comment apprendre pour longtemps en s’amusant
- La perception des mots
- La compréhension des mots
- Le ressenti des mots
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Lorthographe : quand écrire sans faire de faute devient un jeu d’enfant!
Réinventer les méthodes traditionnelles
- L’étude en étapes
- La dictée sous toutes ses formes
Constituer la liste d’études
- Et le choix des mots dans tout cela?
- Combien de mots doit-on proposer chaque semaine?
Le meilleur des TIC à la rescousse
- 3 -
Lorthographe : quand écrire sans faire de faute devient un jeu d’enfant!
Les éléments à observer
Les causes des difficultés : un large éventail de possibilités
Les problèmes d'apprentissage en orthographe apparaissent plus variés que l’on
pourrait le croire. Ils ne sont pas simplement un défaut de mémorisation et une méthode
de travail inadéquate.
Selon l’article Réussir une dictée, plusieurs éléments peuvent se situer à la base des
erreurs d’orthographe qui surviennent pendant une dictée ou lors de l’écriture d’un texte.
En voici une liste, pour laquelle vous trouverez des exemples dans l’article précité.
Comme vous le verrez, de nombreuses causes sont orientées vers l’attitude ou les
habiletés de base de l’élève, et non uniquement sur la connaissance de l’orthographe.
En observant les jeunes qui vous entourent, vous serez probablement à même
d’identifier les principales sources de difficultés parmi celles-ci.
Problèmes de concentration : la concentration est essentielle pour que l’enfant puisse
rédiger convenablement, sans quoi il risque, par exemple, d’oublier des mots ou des
lettres. En apprenant à mieux se concentrer, il pourra augmenter ses chances de
réussir. Divers exercices que vous pouvez faire à même votre TBI / TNI, comme la
cohérence cardiaque (qui a aussi un impact sur la détente et la gestion des émotions et
de l’anxiété) pourront aider l’enfant (projetez simplement cette vidéo en classe, ou toute
autre de votre choix).
Problème de mémorisation : les stratégies mnémotechniques ne sont pas innées. Si
certains élèves font preuve de créativité pour solliciter leur mémoire, d’autres ne savent
tout simplement pas comment la mettre en branle. Consultez la section Comment
apprendre pour longtemps en s’amusant? de ce dossier pour découvrir diverses
techniques de mémorisation.
Pensée inadaptée : l’enfant imagine le concept, mais non le mot. Par exemple, il voit un
éléphant gris dans sa tête, mais pas le mot « éléphant » en tant que tel. Il devient alors
difficile pour lui de l’écrire.
Problème de compréhension du texte ou du mot : Un mot qui n’est pas bien compris
ou défini aura moins de chance d’être bien orthographié. Il importe donc, entre autres
lors des dictées, que le choix des phrases et des mots fassent du sens pour l’élève. Les
astuces d’Allô prof vont aussi en ce sens.
Absence de correction des erreurs : certains jeunes n’ont tout simplement aucune
stratégie de révision, ou du moins, ils ne savent pas les mettre en œuvre.
Défaut de stratégies reliées à la nature des mots. La compréhension de la nature des
mots est au centre de la rédaction. En outre, un enfant qui ne fait pas d’inférence en
voyant un déterminant au pluriel et le nom qu’il détermine s’exposera à une erreur
d’accord. Pour ce type de problématique, un outil tel que celui-ci peut s’avérer salutaire.
Cette méthode propose simplement d’identifier systématiquement les déterminants, les
noms (communs ou propres), les adjectifs et les verbes, de même que le point et la
majuscule. Il suffira ensuite de se poser les questions qui y sont associées (Ex. : « Qui
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Lorthographe : quand écrire sans faire de faute devient un jeu d’enfant!
est-ce qui? » pour trouver le sujet du verbe). Par ailleurs, pour bien distinguer les
diverses classes de mots, cet aide-mémoire s’avère une ressource de choix.
Problème de réflexion : souvent, les enfants connaissent bien les diverses règles, sans
toutefois être en mesure de les appliquer.
Stress et fausses croyances : pernicieuses, les perceptions négatives de l’enfant
quant à ses compétences de rédaction influencent les résultats obtenus. Le jeune se
met alors une pression inutile sur les épaules et croit qu’il n’est pas capable de bien
écrire. Il devient ardu, dans un tel cas, d’agir autrement qu’en fonction de ces croyances.
À partir de cette liste, il apparaît important de tenter de cibler à quel niveau le ou les
manques de l’élève se situent, ce qui permettra une meilleure intervention. Comme vous
l’avez constaté, l’orthographe n’est parfois pas directement en cause.
Cet autre article offre un tableau de typologie des erreurs orthographiques reliées au
résultat et non à l’attitude de l’élève. Pour l’orthographe des mots, on distinguera ainsi
les erreurs de sons (l’élève a utilisé un phonème qui ne correspond pas au bon son,
ex. : gitare et non guitare) de même que les erreurs de dictionnaire (la prononciation est
conforme, mais le choix de phonème ne correspond pas, ex. : demender plutôt que
demander).
Quel que soit le type d’erreurs que vous cherchez à identifier, il peut s’avérer intéressant
d’utiliser ou de créer des outils diagnostiques simples. Certains, comme celui-ci,
comportent une dictée trouée et un tableau de référence des règles non maîtrisées.
Celui-ci comprend quant à lui une dictée, des images à décrire et un court texte à
produire (tous deux pour le 2e cycle du primaire). Chacun peut être très utile afin de
porter un regard sur les habiletés orthographiques des élèves, et vous pouvez
évidemment ajuster ce type d’outils au niveau scolaire dans lequel vous enseignez.
Tenir compte des variétés d’intelligences
À la base, selon leur(s) type(s) d'intelligence(s), les enfants auront avantage à recourir à
certaines méthodes plutôt que d’autres.
Entre autres, les intelligences multiples de Howard Gardner semblent intéressantes à
mettre en pratique. Les enfants qui possèdent une intelligence musicale, par exemple,
pourront chanter pour apprendre leur mot ou taper dans leurs mains afin d’indiquer le
nombre de lettres ou de syllabes qui composent un mot. Ceux que l’on caractérise selon
leur nature spatio-temporelle pourront bouger en étudiant, etc.
Évidemment, la distinction de base « visuel / auditif / kinésthésique » s’avère un
incontournable lorsque vient le temps de choisir des stratégies. Cette méthode permet
d’allier ces trois types d’approches à la fois. Les enfants prendront le mot en photo dans
leur tête, ils en traceront la silhouette, taperont des mots pour identifier les syllabes,
épelleront, identifieront les difficultés à l’aide de symboles ou de dessins, puis écriront le
mot dans l’espace, et ce, à la fois les yeux fermés et sur une feuille ou un tableau.
Sur ce site fort complet, Le monde du 2 e
cycle, on a regroupé une foule de méthodes et
d’outils, dont des stratégies élaborées selon les précédentes catégories :
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