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Actualités - Direction 229 - juillet/août 2015
CADRE BUDGÉTAIRE
ET COMPTABLE DES EPLE
4Une instruction* sur la réglementa-
tion budgétaire, financière et comp-
table des EPLE, des EREA et des
ERPD a été publiée au BO spécial
n° 4 du 21 mai dernier. Articulée autour de
4 tomes et complétée par 14 annexes, cette
instruction de plus de 500 pages présente,
dans un document unique, l’organisation
et le fonctionnement des établissements, les
règles relatives à la structure budgétaire et à
son exécution, les règles comptables et celles
relatives à la production et à l’analyse des
comptes financiers. Elle intègre l’ensemble
des dispositions des instructions comp-
tables les plus récentes, prévoit également
l’application obligatoire de la méthode de
contre-passation pour les charges de fonc-
tionnement et les dépenses d’investissement
et apporte des précisions sur la procédure
d’apurement administratif.
Cette instruction, qui remplace la version de
décembre 2013, est applicable dès l’exer-
cice 2015, à l’exception des dispositions
relatives aux biens historiques et culturels,
aux modalités de première comptabilisation
d’immobilisations corporelles antérieurement
non comptabilisées en raison de situations
particulières, aux transferts d’actifs corporels
entre entités du secteur public et aux change-
ments de méthode comptable, changements
d’estimation comptable et corrections d’er-
reurs, qui entreront en vigueur en 2018.
* Instruction n° 2015-074 du 27 avril 2015
ENQUÊTE INÉDITE
SUR LES MIXITÉS À L’ÉCOLE
3Le Conseil national d’éva-
luation du système scolaire
(CNESCO) a rendu public
début juin un état des lieux
inédit* en France sur les mixités à
l’école. L’étude, réalisée par deux
chercheurs de l’École d’économie de
Paris, dresse un panorama complet
quantitatif de la ségrégation sociale
et scolaire entre les établissements
scolaires français. Elle fait ainsi « le
constat d’une ségrégation sociale
importante qui est en grande partie
le reflet de la ségrégation résiden-
tielle, au collège comme au lycée ».
Les auteurs indiquent en conclusion
que « la ségrégation scolaire, deux
fois plus forte au lycée qu’au collège,
s’explique autant par la ségrégation
résidentielle que par les inégalités
générées par les compositions de
classes ». Ainsi, sans ségrégation,
chaque collégien compterait dans
son collège 22 % d’élèves appar-
tenant aux catégories socioprofes-
sionnelles supérieures (CSP+: chefs
d’entreprise, cadres, professions in-
tellectuelles, enseignants…). Or, au-
jourd’hui, un élève issu d’une famille
CSP+ en compte 34 % et les autres
seulement 18 %, soit un taux quasi
deux fois inférieur. Un élève d’ori-
gine très favorisée a donc presque
deux fois plus de camarades aisés
dans son établissement qu’un élève
des classes moyenne ou populaire.
Ces moyennes nationales cachent
d’importantes disparités. L’étude
indique qu’il n’existe ainsi qu’une
« minorité d’établissements dont
les classes aisées sont presque ab-
sentes (5 % des collèges comptent
3 % ou moins d’élèves CSP+)» et
à l’inverse, 5 % de collèges ont
une proportion d’élèves issus des
classes aisées trois fois supérieure
à la moyenne nationale. Un constat
équivalent est fait en termes de sé-
grégation scolaire.
Par ailleurs, « la ségrégation entre
établissements est un phénomène
prédominant en zones urbaines. En
effet, les établissements des zones
rurales recrutent sur un rayon plus
important, ce qui contribue à créer
de la mixité sociale et scolaire ».
En revanche, la ségrégation entre
classes au sein des établissements,
à l’origine de la moitié de la ségré-
gation scolaire, est un phénomène
plus universel. Les explications de
cette ségrégation sont variées. Et si
75 % de la ségrégation sociale et
55 % de la ségrégation scolaire au
collège sont le fait du hasard, à l’in-
verse, l’étude identifie 25 à 45 %
d’établissements dont la politique de
composition des classes ségrègue
les élèves. Cette ségrégation dite
« active » est « en partie le résultat
de l’affectation des élèves à leurs
classes en fonction de leurs options,
comme le parcours bi-langue ou le
latin », mais ce facteur ne suffit ce-
pendant pas à expliquer l’ensemble
des disparités entre établissements.
Et, dans une minorité de collèges,
la constitution de classes de niveau
n’est pas le simple résultat des affec-
tations en fonction des options.
Une version plus complète de cette
étude sera diffusée dans le rapport
du CNESCO sur les inégalités sco-
laires, à la rentrée 2015.
* Pour plus d’informations : www.cnesco.fr/etat-des-
lieux-mixite-ecole/