La confrontation entre les deux plus grandes civilisations de l’Antiquité : Les Grecs et les Romains. Au cours de l’Antiquité, plusieurs empires vont naître, mourir et se succéder, mais deux d’entre eux vont persister pendant plusieurs siècles et vont devenir l’image contemporaine de l’Antiquité. Lorsqu’on évoque l’Antiquité, deux sociétés viennent en tête soit L’Empire romain et les Grecs. Il semble à priori inévitable de comparer ces deux sociétés et les éléments qui ont fait la force de ces empires, bien que l’apogée de l’empire grec est arrivée beaucoup plus tôt que l’apogée de l’empire romain. Le texte qui suit se veut une analyse comparative de ces deux civilisations, plus particulièrement du Bas-Empire romain et de la civilisation grecque à l’époque d’Alexandre le Grand. Il sera amené les différences et ressemblances au niveau de la défense des frontières, au niveau des différents types de soldats, au niveau de l’armée en général et au niveau des tactiques militaires. Défense des frontières Le Bas-Empire est souvent représenté comme le « soleil couchant » de l’Empire romain. L’armée est à son plus fort, le territoire est énorme. Cependant, le territoire devient de plus en plus dur à défendre. Lors du Haut Empire, la stratégie était plutôt offensive. Les Romains étaient des conquérants. C’était eux qui attaquaient les autres pays. Tandis que pendant le Bas-Empire la situation tend à changer, à cause du fait qu’ils sont constamment attaqués par les barbares. Ils doivent maintenant opter pour des tactiques défensives. On peut en arriver à cette conclusion en voyant la répartition des légions sur le territoire : « L’armée comptait alors, comme on l’a dit, 31 légions […] 3 en Bretagne, 16 face aux Germains, surtout les Alamans et les Goths, 12 en Orient, contre les Perses, 1 en Égypte, 1 en Afrique, 1 en Espagne et 1 en Italie. »1 Les Romains devaient maintenant raffermir le contrôle aux frontières en attaquant les peuplades hostiles et d’éventuels agresseurs. C’est ce que fit Julien lorsqu’il fit campagne contre les Alamans en 354 et en 355. Il y utilisa une technique très banale à cette époque, mais très efficace de prendre l’ennemi en cisaille. C'est-à-dire de l’attaquer de tous les côtés en l’encerclant. L’ennemi n’avait d’autres choix que de 1 Yann Le Bohec, L’armée sous le Bas-Empire, Paris, Édition Picard, 2006, page 18 1 se battre à la mort ou de fuir vers l’extérieur. La tactique réussit et l’empereur écrasa une partie de l’armée.2 La défense des frontières ne se résumait pas seulement au fait d’attaquer l’ennemi il fallait défendre au sens propre ces frontières : « Even thought frontier security tactics were offensive, there is no doubt that at the empire-wide, strategic level, the pattern of deployment was that of a thin linear perimeter, and that the military power of Rome was fragmented into regional armies.3 » Donc, l’armée romaine attachait une grande importance à la défense de ces frontières. Ils ne pouvaient laisser les attaquants pénétrer trop loin sur leur territoire et ces frontières fortifiées et militarisées freinaient ces intrus le temps que la légion correspondante prenne la relève*. La tactique de défense du territoire et ce sont les flaviens qui ont inauguré ce système de défense du territoire. Cela a pris 3 siècles et des sommes colossales pour construire la défense de ce territoire. Les frontières étaient un réseau de routes, de murs fortifiés surmontés de tours de garde et on tentait le plus possible de mettre la frontière directement sur la rive d’un cours d’eau. Une patrouille en bateau pouvait alors couvrir plus de terrain plus rapidement qu’une patrouille à pied.4 Au troisième siècle pendant le règne de la dynastie des sévères on renforça la défense intérieure du pays : « Trois nouvelles légions furent créées […] Des forces d’intervention rapides, corps de troupes de recrutement et d’équipement barbares (numeri), vexillaires (vétérans), furent détachés pour des opérations ponctuelles […] 5». Les Grecs pour leur part ont accordé moins d’importance à la défense et à la fortification des frontières. Cela s’explique tout d’abord par le fait que la Grèce n’était pas une civilisation unie, mais un ensemble de cités-États. Cependant, les grandes cités-États comme Messène avaient une grande muraille ponctuée de forts. Athènes aussi a crée une muraille qui englobait n’ont seulement la ville et son port, mais aussi ses voies commerciales. Ils créaient aussi des 2 Ibid, p.43 « Même si les tactiques de la sécurité des frontière étaient offensives, il n’y avait aucun doute qu’à la grandeur de l’empire, au niveau stratégique, que le modèle de déploiement était un mince périmètre linéaire et que le pouvoir militaire de Rome était fragmenté en armées régionale » [ma traduction] de Edward N. Luttwak, The grand strategy of the Roman Empire : from the first century A.D. to the third, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1976, page 80 3 4 5 Op. Cit., Edward N. Luttwak, p. 61 à 73 Odile Wattel, Petit Atlas historique de l’Antiquité romaine, Paris, Armand Colin, 1998, p. 134 2 forteresses aux confins du territoire pour surveiller ses limites,6 mais jamais la défense des frontières ne sera aussi structurée que pour les Romains. Le soldat Les soldats étaient équipés d’une lance (Pilum), d’une épée courte (Gladium), d’un casque, d’une armure et d’un grand bouclier. Elles pouvaient être munies d’arc, de frondes, de lances, d’épée longue, de lances longues et la cavalerie pouvait aussi être munie de lances. L’armée romaine perdait au fil du temps un peu de son identité romaine, beaucoup de soldats étaient originaires d’Illyrie, de Thrace, d’Orient du temps des sévères l’identité « italienne » de l’armée n’était pas encore menacée7 cependant, au fil du temps de moins en moins de soldats seront recrutés au sein de la population romaine. Cela amène à une autre réforme romaine au cours du IIIe siècle; avant cette réforme, les soldats devaient fournir leur propre équipement et armement compris. Cependant, au cours des années et des siècles, l’État avait de la difficulté à payer la solde des soldats fut contrainte de fournir aux soldats l’armement et l’équipement nécessaire. On fit construire de plus en plus d’ateliers pour fournir l’État en armes.8 Au cours des années qui vont suivre, on va voir les armes de jet (Javelot, arc, fronde) prendre de plus en plus d’importance et les armes de frappe (épée) beaucoup moins. Cela semble marquer une tendance qui veut que les soldats romains actuels (IVe Siècle) semblent redouter le combat corps à corps plus que leurs ancêtres. Les Grecs eux étaient des spécialistes du corps à corps et au moment où l’Empire romain s’éteignait les Grecs se réveillaient. L’unité à la base de la suprématie grecque est l’Hoplite. La plus grande protection pour l’hoplite lui vient de son bouclier : « […] il est l’arme par excellence) se tient à l’aide d’un brassard (Porpax), au travers duquel le guerrier glisse son avant-bras gauche, ainsi que d’une poignée fixée au bord (antilabe). Le combattant est ainsi libre de mouvoir son bouclier dans toutes les directions. 9» Il était avant cette modification très encombrant et peu maniable. Il a aussi des jambières adaptées faites de feuilles de bronzes. L’armure se terminait par un plastron et une plaque dorsale toujours en bronze. Le casque était lui aussi de bronze. Ils étaient armés d’une lance et d’une courte épée tout comme l’infanterie 6 7 8 9 Pierre Ducrey, Guerre et guerrier dans la Grèce antique, Paris, Hachette, 1999, p. 136-137 Op. Cit., Odile Wattel, p. 134 Op. Cit., Yann Le Bohec p. 108 Op. Cit., Pierre Ducrey, p. 44 3 romaine et c’est le seul rapprochement que l’on peut faire entre les deux unités. Malgré l’important blindage que lui procurait cette armure, l’Hoplite était loin d’être invulnérable : « As is shown by a number of dedications from Olympia, bronze plate-armor and shield-facings could both be pierced by the offensive weapons of the day […] 10» L’Hoplite était à l’armée grecque ce que la centurie était à l’armée romaine. La civilisation grecque la plus connue au sein de toutes les civilisations est surement la société spartiate, bien que l’hoplite fût créé par l’ensemble des Grecs ce sont les spartiates qui créé la tactique d’attaque de l’hoplite et qui résidait dans l’omniprésence de l’armée dans la société. Un homme nait soldat ou ne l’est pas. Dès la naissance on oriente l’enfant vers l’armée. On ne garde que les enfants les plus forts et on tue les frêles. À sept ans l’enfant est confié au pédonome qui va lui apprendre les techniques de combats et on en fera une machine à tuer sans peur11. C’est là qu’on peut observer la grande différence entre Grecs et Romains, les Romains exercent la guerre comme métier tandis que pour les spartiates, la guerre est la seule façon de vivre et aucune reddition n’est possible. Cependant, comme la Grèce n’est pas unifiée une autre forme de soldat se développe en Macédoine et deviendra la phalange macédonienne. C’est Philipe II qui en est le principal fondateur et avant l’époque de Phillipe II l’infanterie macédonienne était décrite comme une milice mal entrainée. C’est par nécessité et non par choix que la phalange se développa. Tout comme dans l’Empire romain au début du Bas-Empire, en Grèce l’hoplite doit fournir son propre équipement. Comme l’État ne peut pas, à cause des faibles ressources, fournir l’armée en équipement, on sacrifie le moins « important » la cuirasse et on rapetisse le bouclier et allonge les lances appelle sarisse. Le soldat, bien qu’il soit plus vulnérable reste extrêmement redoutable contre la cavalerie armée12. Bien que l’infanterie soit un atout décisif de l’armée macédonienne, l’unité la plus importante pour la victoire des combats est la cavalerie. Phillipe II et plus tard son fils Alexandre vont transformer l’ancienne aristocratie montée en une redoutable infanterie lourde forte de 2000 hommes. Le soldat possédait une importante cuirasse. Ils étaient le fer de lance de l’armée d’Alexandre.13 10 « Comme il est montré par plusieurs sources d’Olympie, les pièces d’armures et la façade de bouclier en cuivre peuvent tout deux être percés par les armes offensives du moment[…] » [Ma traduction] de Anthony M. Snodgrass, Arms and armours of the Greeks, New York, Cornell University Press, 1967, p. 56 11 Op. Cit., Pierre Ducrey p. 52-54 12 Ibid., Pierre Ducrey, p. 76 13 Ibid., Pierre Ducrey, p. 78 4 L’armée Une armée romaine se composait de plusieurs unités strictement gérées. Elles avaient un nombre exact et une formation précise. L’unité de base de l’armée est la légion et elle le restera du Haut Empire jusqu’au Bas-Empire. Elle se compose de 120 cavaliers, l’unité de commandement, 60 hommes d’artillerie, 9 cohortes formées de 6 centuries de 80 hommes d’infanterie, et une cohorte ayant le double d’homme. Cela donnait en moyenne 6000 hommes (le chiffre final varie d’un auteur à l’autre. Ensuite pouvaient s’ajouter à cela les troupes auxiliaires (auxilia). Ces troupes étaient formées de cavaleries ou bien d’infanteries. Elle pouvait aussi être formée des deux. Ces unités pouvaient être formé de 500 unités ou 1000. Ces unités étaient surtout des unités spécialisées. Au cours des siècles cette formation a très peu changé.14 En mixant ces unités, ils obtenaient une armée infaillible capable de palier à toutes éventualités. L’armée grecque elle s’est développée plus tardivement et est moins uniforme que l’armée romaine. L’armer Romaine est gérer par une seule instance l’empereur romain tandis que les Grecs ont plutôt plusieurs petites armées. Pour ce qui est de l’armée grecque, je me concentrerai sur l’armée d’Alexandre 1er pour en nommer une seule et c’est celle si qui fut la plus importante. L’armée grecque est moins bien décrite que l’armée romaine cependant on sait que l’armée macédonienne était composée de 16 rangées de phalanges de profondeur, de la cavalerie lourde (8 escadrons de 200 unités) qui créait des brèches à l’intérieure des rangs ennemis et de la cavalerie légère armée elle aussi de sarisse et d’un sabre. L’armée macédonienne était complétée par la cavalerie alliée (Thessaliens, Thraces, Péoniens). La raison du succès de l’armée macédonienne est sans aucun doute le commandement lui-même (Phillipe II, Alexandre Ier)15. Op. Cit., Anthony N. Snodgrass, p. 114 à 115 14 Op. Cit., Edward N. Luttwak, p. 15 et 16 Op. Cit., Yann Le Bohec p. 132 15 Op. Cit., Pierre Ducrey p. 73 - 79 5 Tactique de combat Il y avait deux grands types de formations d’attaque qu’on peut analyser. La première est le triplex aciers (trois lignes) on répartit les différentes lignes avec l’infanterie lourde en formation serrée (les cohortes) ou l’infanterie légère (auxiliaires) ensuite on mettait les archers ou les frondeurs en troisième ligne qui lançait un flot continu de projectiles sur les forces ennemis. Cette technique était très efficace et était parée à toute éventualité, mais le nombre de soldats romains diminuait de plus en plus : « Contre les Alamans à Strasbourg en 357, 25 000 fantassins lourds avaient été alignés : contre les Goths à Andrinople, en 378, les Romains n’étaient plus qu’environ 10 000.16 » C’est pour cette raison que Constantin 1er utilisait plutôt l’acier duplex qui avait l’avantage de présenter d’augmenter le front tout en ayant moins d’hommes. Au cours de cette période on abandonna ainsi peu à peu la formation en cohortes à cause du manque d’effectifs cela déstabilisa quelque peu l’armée romaine. Elle devenait alors vulnérable en terrain accidenté, mais encore très efficace en plaine. Les Romains ont toujours utilisé beaucoup d’informateurs pour se tenir au courant de ce qui se passait à l’extérieur de leurs frontières. « […] but the barbarians also watched the Romans : with the frontier garrisons visibly depleted, they naturaly saw new opportunities for profitable raiding. »17Bref, les forces s’effritent et les barbares en profitent. La tactique grecque des Hoplites était moins organisée que la tactique romaine et ressemblait plutôt à un rituel. La formation de base est la suivante : les hoplites s’enlignent en 8 lignes de profondeur en formation extrêmement serrée le bouclier de l’un chevauchant celui de l’autre. Cela cachait ainsi les parties exposées des soldats. Il y a un désavantage à cette technique la phalange tend à dériver vers la droite en avançant. L’aile droite a alors pour mission de recentrer l’attaque. Pour les Macédoniens : « Les fantassins sont alignés côte à côte à une distance de 1 mètre au plus, la sarisse à l’horizontale. […] Le second rang s’aligne derrière le premier, à une distance de 1 mètre, ce qui a pour conséquence que les pointes se trouvent elles Ibid., Yann Le Bohec p. 133 16 17 « Mais les barbares ont aussi observé les romains : Avec les garnisons frontalières à bout de souffle, ils ont naturellement vu de nouvelles opportunités pour des raids profitables » [ma traduction] de Op. Cit., Edward N. Luttwak, p. 145 6 aussi en retrait de 1 mètre par rapport aux lances de la première ligne, et ainsi de suite […] 18» Cela formait donc un mur de lance virtuellement impénétrable. Elle parvenait même à freiner (en partie) les charges des éléphants. Un nouvel ajout à la palette des stratégies romaines est l’utilisation de stratagèmes. Pendant le Haut-Empire et pendant une partie du Bas-Empire, son utilisation était rejetée à cause de son manque d’éthique. À partir de la guerre contre Hannibal l’utilisation de ce type de stratégie est inévitable et quelques-uns l’utilisent : « Constantin 1er fit semblant de diriger ses troupes contre les Alamans, vers la Germanie Supérieure, puis il se retourna brusquement vers la province inférieure, contre les Francs.19 » Les Grecs eux sont de grands adeptes de cette technique. Le plus célèbre des stratagèmes est le cheval de Troie : les Grecs voyant le siège contre les Troyens s’éterniser eurent l’idée de construire une immense offrande, un cheval de bois sur roue et cachèrent quelques-uns de leurs meilleurs soldats et les Troyens ramenèrent cette offrande à l’intérieure de l’enceinte. Pendant la nuit les soldats maitrisèrent les vigiles et ouvrirent les portes à l’armée d’Agamemnon qui mirent ainsi fin à dix ans de siège.20 Analyse En ce qui a trait à la défense du territoire, on peut voir que l’armée romaine est beaucoup plus efficace que l’armée grecque. Cependant, la situation n’a pas toujours été la même pour l’Empire romain. À l’époque de Jules César dans le Haut Empire, l’armée romaine ne pouvait maintenir une aussi grande protection, car son territoire était toujours en constante évolution. Une muraille qui serait construite à la frontière du pays se serait retrouvée au milieu de l’empire quelques siècles plus tard. De toute façon, ils ne voyaient pas la nécessité d’avoir une défense aussi avancée, car ils n’avaient pas vraiment de civilisations pouvant la menacer. C’est la menace que firent planer les barbares qui va être à la base de cette grande construction. La civilisation grecque, comme il est mentionné plus haut dans le texte, n’est pas homogène. Les fortifications ne seront pas construites pour se protéger contre des envahisseurs venus d'ailleurs, mais surtout pour se protéger de ses voisins. Ainsi, les fortifications athéniennes sont plutôt construites pour contrer les attaques des spartiates. De plus, le seul empire grec qui Op. Cit., Pierre Ducrey p. 77 Op. Cit., Yann Le Bohec p. 124 20 Daniel Appriou, Ruses et stratagèmes de l’histoire, Paris, Acropole, 2007, p. 44-47 18 19 7 aurait pu unifier les cités grecques, soit la Macédoine d’Alexandre n’a pas duré assez longtemps et à la mort d’Alexandre son empire fut séparé à parts égales entre ses généraux. Au niveau des soldats et de l’armée romaine, on peut remarquer une certaine constance au niveau de leur formation et leur équipement à très peu changer avec les époques. On peut expliquer cela par le fait que la formule était gagnante et que tant qu’on avait le nombre de soldats nécessaires, on n’avait pas besoin de la changer, de plus, l’État romain était bien nanti et pouvait supporter la fourniture d’équipement militaire. Ce que chez les Grecs, plus particulièrement en Macédoine, on ne pouvait pas faire. C’est pourquoi les unités militaires grecques ont beaucoup évolué aux cours des années. La nécessité a fait que les hoplites trop dispendieux ont cédé le pas à la phalange macédonienne comme unité de base de l’armée. La différence culturelle amène aussi la différence au niveau militaire. Les soldats romains sont avant tout des citoyens romains et exercent la profession de soldat, tandis que chez les Grecs lorsqu’un homme est soldat, il n’est rien d’autre. Pour l’armée, le constat au niveau romain est le même que pour les soldats. Elle a subi très peu de changement au cours des années. Il y avait 2 types d’unité, la légion et les auxiliaires. L’armée romaine était caractérisée par la discipline et la rigidité des formations. Pour eux la guerre est une science et la force de cette armée est le nombre. C’est pourquoi l’essoufflement des troupes et les assauts répétés des barbares vont avoir raison de la solidité de l’empire. Il n’y aura plus assez de soldats pour faire fonctionner la machine militaire. Chez les Grecs la situation est très différente. Comme il n’y a pas d’homogénéité des armées, il va y avoir beaucoup de changements. Les armées vont être différentes d’une région à l’autre. Ce sera plutôt la Cité-État dominante qui va montrer la tendance dominante en armée. Au niveau stratégique, l’armée romaine va adapter leurs tactiques aux civilisations qu’ils affrontent, mais ils vont garder la même rigidité et vont rester très stratégiques. Une attaque romaine peut prendre des années à se préparer. L’élément qui va être à la base de leur stratégie et l’ordre. Si tout est planifié, il y a moins d’imprévus et les soldats ne paniquent pas devant l’ennemi et restent groupés. C’est l’opposé de la plupart des ennemis qu’ils rencontrent. Les ruses sont très peu utilisées des Romains et sont vues comme de la tricherie et ce n’est pas une valeur propice à leur culture. Pour les Grecs la stratégie va encore là varier d’une culture grecque à une autre. Cependant, des tendances se tracent. Un autre élément à la réussite des stratégies est le 8 stratège lui-même. Sans Philipe II l’armée macédonienne ne se serait jamais imposée. Les ruses font partie courant des guerres grecques et tous les coups sont permis. Finalement, cette analyse à démonter que les deux civilisations, romaines et grecques, possédait des armées très redoutables. La grande différence entre ces deux civilisations est le fait que les Grecs n’ont pas de territoire unifié. Ils sont un rassemblement de Cités-États. De plus, les Grecs n’ont pas l’ordre et la bureaucratie des Romains. Il est cependant dur de faire un équivalent entre ces deux peuples et de comparer également leurs forces, car ils ne se sont pas développés en même temps. L’Empire romain a duré beaucoup plus longtemps que l’empire grec. Cependant, il ne résiste aucun doute que si les Grecs avaient formé une seule et grande civilisation, ils auraient dominé le paysage européen pendant longtemps. 9 Bibliographie Histoire militaire et stratégique de la Rome du Bas-Empire 1. LE BOHEC, Y. L’armée sous le Bas-Empire, Paris, Édition Picard, 2006, pages 1 à 212 2. WATTEL, O. Petit Atlas historique de l’Antiquité romaine, Paris, Armand Colin, 1998, p. 72 – 136 3. LUTTWAK, E. N. The grand strategy of the Roman Empire : from the first century A.D. to the third, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1976, p. 1-200 Histoire militaire et stratégique de la civilisation grecque 5. SNODGRASS, A. M. Arms and armours of the Greeks, New York, Cornell University Press, 1967, p. 1-130 6. DUCREY, P. Guerre et guerrier dans la Grèce antique, Paris, Hachette, 1999, p. 18-211 7. APPRIOU, D. Ruses et stratagèmes de l’histoire, Paris, Acropole, 2007, p. 44-47 10