Le Quotidien
Mercredi 9 Avril
2014 n°4096 - Prix : Algérie 10 DA — http://www.lexpressiondz.com — ISSN 1112-3397 Directeur Fondateur : AHMED FATTANI
LLiirree eenn ppaaggee 99 llaarrttiiccllee
ddee KKaammeell BBoouuddjjaaddii
TIZI OUZOU
Une grave
pénurie
de lait
à l’horizon
Phs : R. Boudina
MALGRÉ LEUR MANQUE DE MOYENS
HUMAINS ET FINANCIERS
«Bouteflika est tombé
malade pour l’Algérie»
SELLAL EN MEETING AVEC LES ASSOCIATIONS FÉMININES
LLiirree eenn ppaaggee 44 llaarrttiiccllee ddee WWaalliidd AAïïtt SSaaïïdd
Le directeur de campagne du président affirme que son candidat défendra bec et
ongles la femme algérienne. «Nous n’accepterons jamais de voir de la “hogra” à
l’égard de la femme algérienne», a-t-il averti.
YOUCEF YOUSFI
TIRE LA SONNETTE D’ALARME
LA FACTURE ÉNERGÉTIQUE ATTEINDRA 80 MILLIARDS DE DOLLARS EN 2030
LLiirree eenn ppaaggee 2244 llaarrttiiccllee ddee SSaalliimm AAggggaarr
Le Premier ministre par intérim et ministre de l’Energie et des Mines souhaite
une augmentation progressive et rationnelle des tarifs de l’électricité.
CONTREBANDE, RETRAITÉS DE L’ARMÉE,
VICTIMES DU TERRORISME…
ALI BENFLIS
CASSE
LES TABOUS
LLiirree eenn ppaaggee 66 llaarrttiiccllee ddee nnoottrree eennvvooyyéé
ssppéécciiaall àà TTéébbeessssaa IIddiirr TTaazzeerroouutt
PRÉSIDENTIELLE
2014
ILS ONT OSÉ ALLER AU CHARBON
LES CANDIDATS EN LICE
FONT CAMPAGNE
CONTRE L’ABSTENTION
Comment
convaincre
les indécis
LLiirree eenn ppaaggee 66 llaarrttiiccllee
ddee MMoohhaammeedd BBoouuffaattaahh
GRATUITÉ ET RÉDUCTIONS POUR
INTERNET, TRANSPORT,
TOURISME, ETC...
10 000 cartes
pour les jeunes
SANTÉ, ÉDUCATION, ARMÉE, POLICE…
CES GISEMENTS
DE VOIX
QUE DRAGUENT
LES CANDIDATS
LLiirree eenn ppaaggee 77 llaarrttiiccllee ddee MMoohhaammeedd TToouuaattiiLLiirree eenn ppaaggee 1166
CRISE UKRAINIENNE
L’OTAN
JOUE
L’ESCALADE
LLiirree eenn ppaaggee 1133 llaarrttiiccllee
ddee BBaacchhiirr BBoouutteebbiinnaa
LLiirree eenn ppaaggee 33 llaarrttiiccllee ddee BBrraahhiimm TTaakkhheerroouubbtt
Tribun hors pair, opposant féroce, on oublie souvent de rappeler que Fawzi Rebaïne
a été un vieux client des geôles du régime.
3
L’ Actualité MERCREDI 9 AVRIL 2014
IZZOOUUHHIIRRMMEEBBAARRKKII
PPoouuttiinnee ppooiinnttee
lleess bbiinnaattiioonnaauuxx
IIllss ssoonntt ttrrooiiss:: BBeellaaïïdd AAbbddeellaazziizz,,
AAllii FFaawwzzii RReebbaaïïnnee eett MMoouussssaa
TToouuaattii.. DDeeppuuiiss qquuee llee CCoonnsseeiill
constitutionnel a rendu son verdict
annonçant la liste officielle des can-
didatures à la présidentielle, c’est
l’orage médiatique. Les trois hom-
mes politiques subissent les impi-
toyables projecteurs de l’actualité.
On les appelle les lièvres, de boiteux
chevaux de course, les éléments de
décor, les postulants non sérieux.
On dit d’eux qu’ils cautionnent une
élection sans enjeux dont les résul-
tats sont connus d’avance, ils prê-
tent main au régime vacillant.
Bref, les quolibets fusent à
satiété et eux s’en vont insouciants,
insensibles aux piques. Malgré leur
manque de moyens humains et
matériels, ces «petits candidats»
acceptent d’aller au charbon. Mais
gare aux petits, ils leur arrivent de
mordre aux mollets ! Le premier
d’entre eux, le plus jeune, vivace,
dynamique, à la fois télé et photo-
génique, est Belaïd Abdelaziz. Il se
jette dans l’arène de la présiden-
tielle et le docteur veut, à sa
manière, apporter une médication à
une Algérie «malade».
Durant ses meetings de campa-
gne électorale, Belaïd Abdelaziz se
distingue par ses propositions qui
accrochent les électeurs, qui ne lais-
sent jamais indifférent. A titre
d’exemple, c’est lui qui a, à partir
de Djelfa, proposé un Service natio-
nal pour les jeunes filles universi-
taires. C’est à partir de Laghouat,
une wilaya pétrolière par excel-
lence, qu’il met en garde contre l’u-
tilisation «irrationnelle» de l’argent
du pétrole, «une richesse qui n’est
pas éternelle», a-t-il rappelé, souli-
gnant l’importance de trouver d’au-
tres moyens de développer le pays
sans recourir aux hydrocarbures, à
l’instar de l’agriculture. A Tizi
Ouzou, contrairement aux autres
candidats, Belaïd ne sombre pas
dans les clichés. Ce n’est pas de l’of-
ficialisation de tamazight qu’il
parle. Tizi Ouzou a, selon lui,
besoin d’un aéroport et d’un port.
Ex-membre du comité central
du FLN, il a créé en 2012 son
propre parti politique, le Front
El Moustakbal. A 51 ans, Abdelaziz
Belaïd, mène son marathon électo-
ral sous le slogan : «L’avenir, c’est
maintenant.» La stratégie du candi-
dat du parti El Moustakbal se
résume en quelque sorte à cette
phrase d’un éminent chancelier
allemand qui disait, « le grand art
c’est de durer ». Belaïd Abdelaziz a
trouvé le moyen de durer. Par sa
campagne électorale, il vient de
s’installer au cœur de la vie poli-
tique nationale et pour longtemps.
Tribun hors pair, opposant
féroce, on oublie souvent de rappe-
ler que Fawzi Rebaïne, issu d’une
famille révolutionnaire, a été un
vieux client des geôles du régime. Il
a fait ses classes à la prison de
Berrouaghia à Médéa.
Après avoir fondé la première
Ligue des droits de l’homme en juin
1985, il est arrêté une seconde fois
le 5 juillet de la même année pour
atteinte à la sûreté de l’État et
constitution d’association illégale.
Il est alors condamné à 13 ans de
prison à Lambèse (Batna), puis
libéré le 26 avril 1987. C’est lui qui
a fondé, en octobre 1988, le Comité
national contre la torture avant de
créer en 1991, le parti AHD 54.
C‘est au nom de ce parti qu’il se
présente pour la troisième fois à la
présidentielle. Son credo est tou-
jours le même : le départ du régime
corrompu et corrupteurs. C’est le
slogan : «Développement, excel-
lence égalité» qu’il mène sa campa-
gne électorale et s’engage pour un
changement radical, passant par la
révision de la Constitution.
« Le problème majeur du pays
réside dans le manque de confiance
entre le pouvoir et le peuple»,
estime-t-il. Enfin, Moussa Touati
qui n’est plus à présenter sur la
scène politique puisqu’il a déjà fait
ses classes dans la présidentielle. Le
président du Front national algé-
rien a été recalé par le Conseil cons-
titutionnel en 2004, candidat
malheureux en 2009, il prétend au
palais d’El Mouradia pour la
deuxième fois. Natif de Béni
Slimane, à Médéa, en 1953,
Moussa Touati a fait ses classes
dans les corps constitués après
des études secondaires à
Benghazi, puis à Damas. Il
s’engage, en 1972, pour cinq
ans dans l’armée, il intègre la
douane en 1977 avant de deve-
nir fonctionnaire de police en
1980. C’est en 1999 qu’il crée le
FNA (Front national algérien).
Moussa Touati qui sait
enflammer les foules prône la
mise en place d’une charte
nationale qui «consacrera la
souveraineté du peuple» et per-
mettra aux citoyens d’exprimer
«librement leurs choix». Il vise
également une «société plu-
rielle garantissant aux citoyens
le droit à la différence et à la
liberté d’expression».
En outre, le parti plaide
pour un régime parlementaire
et une économie sociale pour
réduire les inégalités. BB.. TT..
Ph : R. Boudina
MALGRÉ LEUR MANQUE DE MOYENS HUMAINS ET FINANCIERS
IILLSS OONNTT OOSSÉÉ AALLLLEERR AAUU CCHHAARRBBOONN
TTRRIIBBUUNN HHOORRSS PPAAIIRR,, opposant féroce, on oublie souvent de rappeler que Fawzi Rebaïne a été un vieux client
des geôles du régime.
IBBRRAAHHIIMM
TTAAKKHHEERROOUUBBTT
MOUSSA TOUATI À BEJAIA
««IIll ffaauutt lleevveerr lliimmmmuunniittéé ppaarrlleemmeennttaaiirree»»
TTOOUUTT EENN PPLLAAIIDDAANNTTpour la levée de l’immunité, le candidat Touati a tiré à
boulets rouges sur les partisans du 4emandat mettant à nu leurs intentions.
LLaa pprrééssiiddeenntt dduu FFNNAA,, ccaannddiiddaatt àà lléélleeccttiioonn pprrééssii--
ddeennttiieellllee dduu 1177 aavvrriill,, aa ppllaaiiddéé,, hhiieerr àà BBééjjaaïïaa,, ppoouurr
llaa lleevvééee ddee lliimmmmuunniittéé ppaarrlleemmeennttaaiirree ddee ttoouuss lleess
responsables de l’Etat (députés, ministres et prési-
dent) afin, a-t-il expliqué, de permettre des poursuites
judiciaires contre tous ceux qui pillent l’argent public.
Lors de cette sortie électorale, Moussa Touati ne s’est
pas montré tendre avec les tenants du système, accusés
de tous les maux que vit présentement l’Algérie. « Ils
ont réussi ce que la France n’a pas pu faire », a-t-il
asséné, allusion faite à la dérive séparatiste que menace
le pays. « Il n’y a ni Chaoui, ni Kabyle, ni Mozabite,
nous sommes tous des Algériens », a-t-il martelé devant
une assistance peu nombreuse. Prévu à 9 h, le meeting
électoral du FNA n’a commencé qu’aux environs de
10h30 minutes. A l’entrée du TRB, une affiche invite
les citoyens à assister à la rencontre, précisant l’inuti-
lité d’une invitation. Cela n’a pas suffi au candidat
Touati pour remplir la salle. D’emblée, le candidat
déclarera que « l’Algérie est la nation de tous et non
celle d’un groupe », soulignant que «le système actuel a
dépouillé la nation de tout, y compris de ses valeurs ».
« Où est la souveraineté du peuple ? L’Algérie est-elle
aussi stérile pour ne pas enfanter des agriculteurs, des
industriels, bref des enfants capable de développer le
pays ?», s’est-il interrogé, allusion à la forte dépendance
du pays des importations.
Revenant à la rente pétrolière, le candidat Touati
dira que « 20% de la rente vont dans les poches des
tenants du système », allant jusqu’à chiffrer la valeur
détournée à « plus de 216 milliards de dollars dans les
poches de 36 000 Algériens ». Après cette gymnastique
de chiffres, Touati aborde le 4e mandat qui, soutient-
il, « reconduit un candidat pour signer l’amnistie géné-
rale ». L’autre scénario consisterait, selon Touati, « à
aller vers une transition avec leurs idées », entendre
par celles des tenants du système qu’il nommera en
les personnes de Sellal, Hamrouche, Ouyahia et Ali
Benflis qui, dira-t-il encore, « sont à la solde de la
France », un pays colonisateur qui « n’ a en fait jamais
quitté l’Algérie ».
Le financement de la campagne, les avantages du
candidat sortant ainsi que l’identité amazighe sont
d’autres points sur lesquelles s’est focalisé le candidat
Touati qui mettra en exergue sa volonté et celle de son
équipe à faire de l’Algérie « un Etat de droit les
libertés, l’équité et le droit rayonneront ». A propos de
tamazight, Moussa Touati a proposé la création d’une
académie pour unifier cette langue avant de généraliser
son enseignement. Actualité oblige, le candidat Touati
a commenté les derniers événements qui ont secoué la
ville de Béjaïa, accusant directement les organisateurs
du meeting de Sellal à la Maison de la culture d’avoir
importé le public empêchant celui de Béjaïa de dire son
mot. C’est pourquoi, aux yeux du candidat Touati, la
situation a viré à la violence. AA.. SS..
Belaïd Abdelaziz, Ali Fawzi Rebaïne et Moussa Touati
PRÉSIDENTIELLE
2014
L’agent secret devenu chef d’Etat. Avant de devenir le président
de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine avait fait toute sa
carrière dans les services de renseignements extérieurs de son
pays. Il avait pour nom de code « Platov ». C’est dire que l’art de la
manip et de la déstabilisation des Etats par d’autres Etats étrangers, ne
lui est pas inconnu. C’est-à-dire la « main de l’étranger » qui fait rire
comme des fous certains dans notre pays, mais du tout Vladimir
Poutine. Lundi dernier, il a demandé aux services de sécurité russes de
demeurer en état d’alerte. Et de surveiller particulièrement certaines
ONG. La situation en Ukraine a débouché sur le rattachement de la
Crimée à la Russie. Depuis, la deuxième plus grande ville d’Ukraine,
proche de la frontière avec la Russie, Kharkov et son million et demi
d’habitants, veut suivre l’exemple de la Crimée. Hier, les troupes ukrai-
niennes ont bouclé la ville pour reprendre le contrôle du bâtiment de
l’administration régionale qui était aux mains des partisans du ratta-
chement à la Russie. D’autres régions de l’est de l’Ukraine bougent de
la même façon. Bien sûr, la situation est loin de plaire à l’Occident qui
prépare, sans nul doute, une riposte. La situation a tellement dégénéré
dans cette partie Est de l’Ukraine qu’un navire de guerre américain fai-
sait route, hier, vers la mer Noire. Des préparatifs dont il doit avoir les
détails, qui ont poussé Poutine à renforcer l’état d’alerte. Le président
russe a mis en garde son opinion contre les agissements de certains
groupuscules. « Il faut voir la différence entre s’opposer de manière
civilisée au pouvoir et servir des intérêts étrangers au détriment de son
propre pays » a-t-il précisé. Il faut rappeler que le danger évoqué par
Poutine n’est pas nouveau. En 2012, il a dû faire voter une loi obligeant
les ONG qui bénéficient de financements étrangers à se déclarer
comme « agents de l’étranger ». On apprend qu’en 2013, quelque 46
cadres russes travaillant pour les services de renseignements étran-
gers ont été débusqués par les services de sécurité russes. Si dans
notre région il est question de propagation du « printemps arabe », en
Russie, Poutine parle de « révolutions de couleur » pour les change-
ments de pouvoir orchestrés par les Occidentaux comme la « révolu-
tion Orange » en Ukraine en 2004 et la « révolution des Roses » en
Géorgie en 2003. Remarquez, dans notre région le premier « printemps
arabe » a eu lieu en Tunisie et avait porté d’abord, le nom de « révolu-
tion du Jasmin » avant d’être précipitamment « débaptisé ». Que ce soit
aux noms de couleurs, de fleurs ou autres, le procédé de déstabilisa-
tion reste le même, ici ou là-bas. Parce qu’il en connaît les arcanes, le
président russe vient de pousser d’un cran supplémentaire la stratégie
de défense de son pays. « Il ne faut laisser aucune faille pour ceux qui
ne s’occupent pas de défendre les intérêts des citoyens russes, mais
défendent les intérêts d’Etats étrangers à l’intérieur de la Russie » a-t-
il déclaré pour expliquer sa décision de surveiller étroitement les
Russes détenteurs d’une double nationalité. C’est dans ce même sens
qu’un parlementaire russe vient d’introduire une proposition de loi
obligeant tous les Russes détenteurs d’une double nationalité d’en
faire la déclaration. Une proposition a été approuvée par Poutine. Voilà
en est la Russie, grande puissance face aux Etats-Unis, avec la
« main de l’étranger ». Pendant ce temps-là, chez nous, quelques-uns
persistent (le dernier rallié était sur le plateau de Canal-Algérie, lundi
soir) à faire croire aux Algériens que cette « main » n’existe pas.
Comme le ridicule ne tue pas (la bêtise oui !) et s’ils suivent l’actualité
internationale, ils n’hésiteront pas à dire que les décisions de Poutine
les font rire. Quant aux Algériens, s’ils élisent le 17 avril les « rieurs »,
ils pleureront encore plus fort qu’en 1990 ! Z. M.
LL
EE
DDIITTOORRIIAALL
IIAARREEZZKKIISSLLIIMMAANNII
4
L’ Actualité MERCREDI 9 AVRIL 2014
LE FFS, LE PT ET SELLAL
LLeess ppaarrttiissaannss ddee llaa IIIIeeRRééppuubblliiqquuee
CCEE VVIIEEUUXX PPRROOJJEETTest devenu une tendance durant cette campagne électorale pour la présidentielle
du 17 avril prochain.
IIllss ssoonntt nnoommbbrreeuuxx àà llee rreevveennddiiqquueerr.. LLee pprriinn--
cciippee dduunnee IIIIeeRRééppuubblliiqquuee sséédduuiitt ddee pplluuss eenn
plus la classe politique. Ce vieux projet est
devenu une tendance durant cette campagne
électorale pour la présidentielle du 17 avril pro-
chain. Des partis de différentes couleurs poli-
tiques et des personnalités estiment que l’ère de
la première République est révolue et qu’il est
temps de passer à l’édification d’une IIe
République. Après le FFS et le PT, le directeur de
campagne du candidat indépendant Abdelaziz
Bouteflika, a pris le relais. Abdelmalek Sellal a
parlé pour la première fois de la IIeRépublique
lors du meeting qu’il a animé lundi dernier à
Mascara, fief de l’Emir Abdelkader.
Devant une bonne assistance, l’ex-Premier
ministre a expliqué que le programme proposé
par le candidat indépendant à la présidentielle,
Abdelaziz Bouteflika, vise à asseoir les fonde-
ments d’un Etat moderne consacrant les droits
fondamentaux de tous les Algériens, tel que cela
a été souhaité par l’Emir Abdelakder. «Il est
temps aujourd’hui de concrétiser le projet de
civilisation de l’Emir Abdelkader, fondateur de
l’Etat algérien moderne, et consacrer définitive-
ment les principes de la gouvernance qu’il avait
initiée», a-t-il insisté. Selon lui, ce projet que
veut concrétiser le candidat Abdelaziz Bouteflika
ambitionne de remettre le flambeau à la jeune
génération qui «dispose aujourd’hui de tous les
atouts devant permettre aux jeunes intellectuels
de gouverner le pays». Voulant convaincre les
citoyens d’un éventuel changement, M.Sellal
assure : «C’est cela le nouveau pari du candidat
Bouteflika guidé par le seul et unique souci de
mettre en place un Etat fort, moderne et démo-
cratique.»
Le porte-parole du candidat Bouteflika n’a
cependant pas développé le contenu de ce pro-
jet et comment il sera concrétisé sur le terrain.
Deux jours auparavant, la candidate du PT,
Louisa Hanoune, est revenue, encore une fois, à
partir de Tlemcen sur l’importance d’instaurer
une IIeRépublique.
Lors d’un rassemblement populaire organisé
à la Maison de la culture Abdelkader-Alloula, Mme
Hanoune a réitéré, devant plusieurs centaines de
ses militants, son projet de société. «Il s’agit là, à
travers cette revendication, de redonner la
parole au peuple, celle-là même qui lui a été
confisquée durant un demi-siècle par le parti
unique au pouvoir qui a accaparé toutes les com-
mandes, déniant au peuple toutes les formes de
liberté d’expression et d’exercice de ses droits
démocratiques jusqu’à ne reconnaître que son
hégémonie politique sur la masse laborieuse», a-
t-elle expliqué.
Dans son projet, la candidate du PT a précisé
que son programme prévoit de nouvelles consul-
tations et la dissolution de l’Assemblée nationale
«qui ne détient aucune légitimité populaire» et
des élections locales « pour permettre au peuple
de pouvoir, pour la première fois, choisir libre-
ment ses représentants.» Or, ce qu’il faut
souligner, est que le FFS était le premier parti
à avoir lancé le projet en question sur la scène
politique.
L’ex-premier secrétaire du Front des forces
socialistes, Ali Laskri, a appelé, lors d’une ren-
contre tenue en 2012, à l’édification d’une IIe
République, « comme en Tunisie » : l’Armée dans
les casernes, libérer l’initiative privée. Une IIe
République ne signifie pas repartir de zéro. Il
faut un changement radical et pacifique. Il faut
donner la primauté au droit et au politique. Il
faut une Assemblée nationale constituante,
librement élue par les Algériens.
Une assemblée légitime, un socle pour le pays
qui va regrouper toutes les sensibilités algérien-
nes et qui va nous projeter dans l’avènement de
cette IIe République », a expliqué Ali Laskri. Il a
appelé à concrétiser et à appliquer sur le terrain
« le contrat » du 1er-Novembre 1954 et les réso-
lutions du Congrès de la Soummam de 1956.
« Autrement dit, donner la primauté au politique
et laisser l’Armée algérienne se construire, maî-
triser la technologie et défendre le territoire
national. Il ne faut plus intégrer l’Armée dans les
situations politiques », a-t-il ajouté. Même si des
partis sont convaincus de la nécessité du pas-
sage à une II
eRépublique il n’en demeure
pas moins que le projet n’est pas du prêt-à-
porter. Sa concrétisation exige l’implication de
toutes les forces politiques, sociales et écono-
miques du pays. NN.. BB..
FFaaccee àà uunnee aassssiissttaannccee ffoorrttee
ddee 880000 ppeerrssoonnnneess,, llee sseeccrrééttaaiirree
ggéénnéérraall dduu FFLLNN eett rreepprréésseennttaanntt
du candidat Abdelaziz
Bouteflika à l’élection présiden-
tielle du 17 avril 2015, Amar
Saâdani, a tenu un semblant de
meeting qui n’aura duré que 10
minutes, hier, au Centre cultu-
rel Mohamed-El Yazid, d’El
Khroub.
A l’origine d’une polémique
avant la campagne électorale
suite à ses accusations contre le
DRS, Amar Saâdani s’est tout
juste contenté d’appeler les
Algériens d’aller voter en masse.
Pour cet orateur, la date du
17 avril sera historique pour
l’Algérie, soulignant que le peu-
ple est conscient de l’importance
de ces urnes via lesquelles les
Algériens seront capables de
donner une belle leçon de démo-
cratie.
Il affirme, en outre, que son
candidat sera réélu à la tête de la
magistrature suprême. « N’ayez
aucun doute, Abdelaziz
Bouteflika sera le futur prési-
dent de tous les Algériens », Une
phrase qui a été énergiquement
applaudie par les partisans d’un
4e mandat, intervenant comme
une réponse à ceux qui antici-
pent sur la fraude électorale.
Mais aussi pour répondre à
ceux qui prétendent à une vic-
toire d’avance.
L’orateur glissera un mot sur
la tolérance qui manque à cer-
tains, la sérénité et la paix que
souhaite le peuple. Méprisant
l’assistance avenue l’écouter,
Saâdani qui prononcera un dis-
cours succinct, quittera la salle
aussitôt.
Contrairement aux meetings
animés par Belkhadem, Sellal et
les autres candidats en course,
les autorités locales ont dressé
un important dispositif sécuri-
taire allant jusqu’à la fouille.
Des mesures entreprises en
signe de prévention, confient des
sources sécuritaires, relatives
aux événements qui ont eu lieu à
Béjaïa. II.. GG..
IIIIKKRRAAMMGGHHIIOOUUAA
DDeess mmiilllliieerrss ddee ffeemmmmeess sséé--
ttaaiieenntt ddoonnnnéé rreennddeezz--vvoouuss,,
hhiieerr,, ppoouurr uunn mmééggaammeeeettiinngg
de soutien au candidat Bouteflika.
Dès les premières heures de la mati-
née, des centaines de bus venus de
plusieurs wilayas du pays, avaient
«débarqué» à la salle Harcha-
Hacène d’Alger. A leur bord, des
femmes proches d’associations
féminines venues apporter leur sou-
tien au président sortant. Il y avait
également des jeunes femmes du
mouvement associatif et sportif.
Elles arboraient fièrement les cas-
quettes et tee-shirts à l’effigie de
Bouteflika était inscrit «Boutef
reste mon choix», qui leur avaient
été offerts à l’entrée. Certains
criaient à la gloire du président sor-
tant, alors que d’autres dansaient
au rythme des chansons patrio-
tiques et des variétés diffusées en
boucle par les organisateurs. Une
véritable ambiance de fête pour ce
meeting au parfum très fémi-
nin…Ces femmes n’avaient d’yeux
que pour un seul homme, celui dont
elles portaient précieusement la
photo entre les mains, à savoir le
candidat Bouteflika. Mais, elles ont
se contenter de son directeur de
campagne Abdelmalek Sellal. Dès
sa prise de parole l’ex-Premier
ministre a tenté de justifier l’ab-
sence de son candidat, non sans
sauvegarder l’idéalisme qu’elles ont
pour Bouteflika. «Cet homme s’est
toujours sacrifié pour l’Algérie. Il
est tombé malade pour l’Algérie »,
lance-t-il d’emblée. « Depuis l’âge
de 16 ans où il est monté au maquis,
jusqu’à cette année où il a accepté de
se représenter pour sauvegarder la
stabilité du pays proie de certains
qui n’ont pas accepté qu’il ne soit
pas tombé dans le piège des prin-
temps arabes, Bouteflika fait passer
l’intérêt de l’Algérie avant lui »,
ajoute-t-il devant une salle chauffée
à blanc.. Il n’en fallait pas plus pour
déclencher les youyous de ces fem-
mes qui criaient à la gloire de
Bouteflika. Youyous, ambiance fes-
tive à la gloire de Bouteflika, Sellal
ne peut s’empêcher de faire le
parallèle avec le mariage…
«Bouteflika est marié à l’Algérie»,
rétorque-t-il.
Le chef de file de la campagne du
président sortant évoque ensuite
les acquis de la femme algérienne
sous le règne de Bouteflika.
« Bouteflika a donné ses droits à la
femme algérienne et continuera à le
faire. Je cite l’exemple de la révi-
sion de la loi de la famille, de celle
de la nationalité, de la loi sur la
représentativité des femmes dans les
assemblées élues. Notre Assemblée
populaire nationale compte désor-
mais 146 femmes (plus de 30%) »,
rappelle-t-il fièrement, avant de
promettre que Bouteflika défendra
bec et ongles la femme algérienne.
« Bouteflika va défendre les femmes
contre la violence », a-t-il dit, ajou-
tant que « les droits des femmes
seront défendus ».
D’ailleurs, il parle du pro-
gramme électoral de son candidat
qui « consacre une grande partie à
la femme ». « Le président candidat,
Abdelaziz Bouteflika consacrera
davantage la lutte contre les violen-
ces faites aux femmes pour leur
assurer quiétude et dignité en
Algérie », a-t-il insisté. « Je peux
vous garantir au nom de Abdelaziz
Bouteflika que les droits de la
femme, quels que soient les domai-
nes, seront consolidés dans son pro-
chain programme quinquennal. La
lutte contre les violences faites aux
femmes sera consacrée davantage,
car il s’agit d’un phénomène intolé-
rable. C’est ‘’haram’’», a-t-il
affirmé. «Nous n’accepterons
jamais de voir la «hogra» à l’égard
de la femme algérienne. La femme
algérienne doit vivre dignement et
dans la quiétude dans son pays », a-
t-il martelé, en appelant les femmes
à aller de l’avant et ne jamais faire
marche arrière, car elles représen-
tent aux côtés de l’homme, « l’ave-
nir de l’Algérie et le fondement
d’une vraie démocratie ». M. Sellal a
également recommandé à la femme
algérienne de préserver ses acquis
réalisés durant les trois précédents
mandats présidentiels, notamment
dans les domaines de l’emploi, de
l’université au Parlement, en l’en-
courageant à avoir confiance en ses
capacités afin de contribuer effica-
cement au développement écono-
mique du pays et à l’instauration de
la paix et la stabilité. Néanmoins, il
conditionne la sauvegarde de ces
acquis par la réélection de
Bouteflika… «Avancez et soyez sûrs
que le programme de Bouteflika
garantira l’égalité entre l’homme et
la femme », a-t-il soutenu, en souli-
gnant que la consolidation des
droits individuels et collectifs de
l’homme comme ceux de la femme,
représente un des principes sur
lequel sera fondée la nouvelle
République que propose le candidat
Bouteflika. Abdelmalek Sellal a pro-
fité de ce meeting pour rendre hom-
mage à toutes les femmes algérien-
nes qui ont lutté, combattu et sacri-
fié leurs vies pour l’Algérie et celles
également qui ont défendu la cause
féminine et réussi à arracher leurs
droits. Il a également insisté sur le
rôle de la femme, d’une manière
générale, dans la sauvegarde de la
cohésion sociale. « Vous avez un rôle
important à jouer dans la société.
Vous devez apprendre à vos enfants
le respect d’autrui, la culture du
pardon, celle du vivre-ensemble en
toute harmonie, et bien sûr l’amour
de la patrie…C’est vous qui leur
tracez le chemin pour défendre le
pays », certifie-t-il en insistant sur
la stabilité du pays.
Enfin, le directeur de campagne
de Bouteflika est revenu sur son
fameux « à midi, lazem naglbou
dominou » de 2009, mais d’une
façon plus subtile… « Le 17 avril,
votre devoir sera de réveiller vos
hommes et vos enfants pour qu’ils
aillent voter», a-t-il encore lancé.
« Et le soir, on fera tous la fête pour
l’Algérie », conclut-il sous l’ovation
de la salle. WW.. AA.. SS..
SELLAL EN MEETING AVEC LES ASSOCIATIONS FÉMININES
««BBoouutteefflliikkaa eesstt ttoommbbéé mmaallaaddee ppoouurr llAAllggéérriiee»»
LLEE DDIIRREECCTTEEUURRde campagne du président affirme que son candidat défendra bec et ongles la femme
algérienne. « Nous n’accepterons jamais de voir de la ‘’hogra’’ à l’égard de la femme algérienne », a-t-il averti.
Elles arboraient fièrement les casquettes et tee-shirts à l’effigie
de Bouteflika
IIWWAALLIIDDAAÏÏTT SSAAÏÏDD
INNAADDIIAABBEENNAAKKLLII
PRÉSIDENTIELLE
2014
Ph : R. Boudina
AMAR SAÂDANI
À CONSTANTINE
««LLee 1177 aavvrriill
sseerraa
uunnee ddaattee
hhiissttoorriiqquuee»»
5
De Quoi j’me Mêle MERCREDI 9 AVRIL 2014
Les Algéro-Canadiens
battus aux élections
législatives à Québec
LES MAGHRÉBINS ont été finalement battus lors des
élections législatives à Québec à l’issue desquelles les
libéraux de Philippe Couillard ont été élus haut la main,
lundi soir, avec un mandat clairement majoritaire. Ainsi
Djemila Benhabib, la candidate de la laïcité, a été battue
par Francine Charbonneau du Parti libéral québécois
(PLQ) dans la région des Mille-Iles. Yasmina Chouakri a
été battue par Lise Thériault (PLQ) dans Anjou-Louis-
Riel, Rachid Bandou battu par Jean-Marc Fournier (PLQ)
dans Saint-Laurent et enfin Leila Mahiout a été battue par
Rita de Santis (PLQ), dans Bourassa-Sauvé. En fin de
soirée, la domination du Parti libéral (PLQ) était décisive.
Les candidats libéraux étaient élus dans 70
circonscriptions, ce qui représente 20 gains par rapport
à 2012, loin devant le Parti québécois (PQ). Avec
seulement 30 sièges, le PQ subit toute une dégelée - il
avait obtenu 54 sièges en
2012. Les libéraux auront
arraché en tout 15 sièges
au PQ partout en province
et 5 à la Coalition avenir
Québec (CAQ),
essentiellement dans la
région de la capitale
québécoise du Canada. DE NOMBREUSES
chaînes et médias
occidentaux qui
n’ont pas pu obtenir
des visas pour
couvrir l’élection
présidentielle, ont
été contraints de
recourir à des
collaborateurs
algériens qui
travaillent sur place
pour couvrir
l’élection et ne pas
rater l’événement
politique de l’année.
Les médias
occidentaux
offriraient même
200 euros par jour
aux collaborateurs
algériens pour la
prise de vues et la
réalisation
d’entretiens avec
les candidats ou
leurs représentants.
Le prince
héritier
saoudien va-t-il
venir à Alger ?
SELON CERTAINS MÉDIAS,
Le prince héritier du Royaume
d’Arabie Saoudite et demi-frère
du roi Abdallah, Moqren ben
Abdelaziz, ne viendra
finalement pas en Algérie
comme nous l’avons annoncé,
il y a quelques jours. Des
sources à l’ambassade
d’Arabie Saoudite à Alger, ont
confié que cette visite n’était
pas dans l’agenda diplomatique
du prince héritier.
Cette source croit savoir que
l’annonce de la « vraie fausse »
visite était liée aux conflits de
succession au trône saoudien
qui étaient dans l’air ces
derniers temps. En effet, le roi
Abdallah a nommé jeudi 27
mars dernier son demi-frère
Moqren, futur prince hériter, le
plaçant ainsi au rang de
deuxième dans l’ordre de
succession, donc de futur roi à
la place de Salmane qui perd
son titre de prince héritier.
Je n’aime pas donner des conseils !
Même pas à mes enfants ! C’est ma
première qualité et mon premier
défaut. Tout cela parce que je pense que
Dieu, dans Son infinie sagesse, a créé des
êtres différents et que deux personnes ne
peuvent pas percevoir la même réalité de
la même façon surtout si l’une d’elles fait
un mètre soixante et l’autre un mètre
quatre-vingts. C’est ce qu’on appelle en
langage cinématographique, la plongée
et la contre-plongée. Je pense que tout
papillon doit se brûler une fois les ailes
pour savoir que la lumière additionnée de
chaleur est dangereuse, tout comme
chaque chat doit être échaudé avant de
connaître le goût de l’eau froide, le
régime vivifiant de la douche écossaise en
quelque sorte. Comme on dit chez nous :
« Les conseilleurs ne sont pas les
payeurs.» Mais quand même, faisons une
petite exception et acceptons le modeste
conseil d’un enfant de la plume qui rechi-
gne à utiliser l’ordinateur. Eh bien ! Vous
n’allez pas me croire, j’ai découvert que
l’Internet est une source intarissable de
culture. C’est parce que je voulais retro-
uver une personne qui avait disparu de
mon horizon que je m’étais , un jour,
acharné sur le clavier scrutant son propre
horizon. Depuis la création de Facebook,
je ne cesse de jeter des bouteilles à la
mer : certains camarades répondent,
d’autres restent muets… Avant, pour
écrire ma chronique, il me fallait, outre
ma mémoire défaillante, un dictionnaire,
un
Quid
et un dictionnaire du cinéma.
Maintenant, il me suffit d’ouvrir le robinet
Internet… Pour se délasser, il y a des jeux
solitaires ou en groupe et à distance. Il y
a aussi le téléchargement de films ou d’é-
missions qui vous sont passés sous le
nez : le piratage guérit immanquablement
le sentiment de frustration ! Mais il n’y a
pas que cela : entre dix sites coquins,
vous découvrirez à coup sûr, un point de
chute culturel l’on vous apprend les
choses qui ne vous serviront pas à grand-
chose. Du moins, à première vue. Je suis
tombé sur un site qui fait de la publicité
pour certaines éditions. Un site librairie
de ce qu’il y a de plus sain. En plus, la
cerise sur le gâteau, il offre à ses visi-
teurs, à titre gracieux, les citations les
plus diverses. Il fait même mieux: si vous
communiquez votre e-mail, il vous enverra
une pensée, une maxime, un proverbe, un
aphorisme ou une citation d’auteur ou
anonyme. Et cela offre l’avantage de vous
faire réfléchir chaque jour sur un thème
que vous n’avez pas forcément choisi
vous-mêmes, car si vous deviez choisir
vous-mêmes un thème vous ne sortiriez
pas de vos préoccupations bassement
matérialistes: le pouvoir d’achat qui
plonge, le baril qui grimpe, les embou-
teillages, les pénuries de lait ou de
patate. Enfin, un cercle vicieux ! Tiens ! À
propos de cercle vicieux, cette citation
d’Eugène Ionesco : «Prenez un cercle,
vous le caressez et il devient vicieux.» Et
votre esprit, loin des préoccupations terre
à terre, de s’embarquer sur les diverses
acceptions à donner à cette élucubration
surréaliste: ésotérique, érotique ou tout
simplement falote. Bref, cette autre cita-
tion de Robert Sabatier : «Il faut se méfier
de la liberté donnée en gros: on trouve les
contraintes dans le détail.» Cela est vrai
dans toutes les Constitutions du monde:
la liberté est offerte en gros, distribuée
généreusement à grands coups de droits
de l’homme et du citoyen : liberté de pen-
sée, liberté de circulation, liberté d’ex-
pression, liberté de culte...mais il y aura
toujours un alinéa pour préciser, dans le
cadre prévu par la loi. Ainsi, des amoureux
surpris sur les bancs publics seront ver-
balisés pour racolage sur la voie publique
ou outrage aux bonnes mœurs. Des gens
qui mangent en plein jour à la vue de
tous, pendant le mois de Ramadhan,
auront l’appétit coupé pour atteinte à
l’ordre public. Les gens qui distribuent
des tracts seront poursuivis pour jets de
déchets sur la voie publique. Quant à ceux
qui pratiquent un culte autre que celui de
la masse, ils risquent de recevoir un coup
de prosélytisme sur la tête ! C’est parce
qu’Internet est très utile que son débit
est aussi faible que celui du lait en sachet
et la connexion est si hasardeuse… S. M.
LES ARAIGNÉES DE LA TOILE
««MMiieeuuxx vvaauutt ppeerrddrree ssaa mmoonnttrree qquuee ddee ppeerrddrree ssoonn tteemmppss..»»
Jean Brassard
Début du
tournage
du film sur
l'Emir
Abdelkader
L'ACTEUR palestinien Saleh
Bakri a été officiellement
choisi par la production de
l'Emir Abdelkader dont la
mise en scène a été confiée
à un réalisateur américain,
Charles Burnett. Selon
certaines sources, le
tournage a officiellement
commencé hier à Alger, dans
la discrétion la plus totale en
présence de plusieurs
personnalités importantes et
de délégations étrangères.
OONN
rreemmeett
ÇÇAA
ISSEELLIIMMMMSSIILLII
DEPUIS QUELQUES JOURS, les télévisions
marocaines diffusent des bribes de la
campagne électorale pour la présidentielle
algérienne. Mais curieusement, les médias
marocains se sont intéressés seulement à
deux candidats. Louisa Hanoune et Belaïd
Abdelaziz. Jusqu’à présent, seuls deux
candidats ont soulevé cette question à
l’occasion des meetings électoraux
organisés séparément à Tlemcen. Une
première, selon les médias marocains.
Toutefois, expliquent-ils, ce message était
destiné exclusivement à séduire une
population locale ayant des liens
historiques et familiaux très étroits avec le
Royaume. Bien que la question ne soit pas
au cœur des priorités du scrutin du 17
avril, la réouverture des frontières
terrestres avec le Maroc commence à se
frayer son tout petit bonhomme de chemin.
Les médias marocains regrettent même
que les grands médias algériens n’aient
pas accordé une attention particulière aux
déclarations des deux prétendants à la
magistrature suprême en Algérie.
Voilà pourquoi le Maroc s’intéresse
aux déclarations de Hanoune et Belaïd
Les médias étrangers recrutent
la couverture de la présidentielle
6
L’ Actualité MERCREDI 9 AVRIL 2014
CCoommmmee ppaarrttoouutt,, AAllii
BBeennfflliiss sseesstt rreenndduu ddaannss
llaa wwiillaayyaa ddee TTéébbeessssaa
pour défendre son projet. Il fut
reçu, hier, en candidat, en prési-
dent, comme un des leurs, dans
un climat… il était chez lui,
comme partout, d’ailleurs. A
peine apparu dans la salle
omnisports de la ville de
Tébessa, l’assistance scande
comme un seul homme : « Le
peuple veut Benflis président ! »,
« peuple et armée avec toi
Benflis ! », « ne trahissons pas
nos martyrs ! », Il aura fallu
que Benflis supplie le large
public, composé essentielle-
ment de ses sympathisants
ainsi que de nombreux citoyens
venus le découvrir, de lui accor-
der un instant de silence pour
qu’il puisse apporter son mes-
sage !
Oui, c’est tout un message,
en effet, pour la population de
Tébessa, puisque en fin
connaisseur de cette région, le
candidat à la présidentielle a
abordé ce qu’il fallait exacte-
ment, en ce qui concerne les
problèmes propres aux
« T’bessis ». Nous sommes aux
frontières Est algériennes et
c’est gravissime que le fléau de
la contrebande soit passé sans
aucun tabou par Ali Benflis.
« La contrebande qui existe à
nos frontières est un fléau qui
existe dans tous les pays du
monde qui ont des frontières.
Mais, qu’est-ce qui conduit les
populations à verser dans la
contrebande ? », s’est interrogé
le candidat avant de répondre :
« Ce qui conduit à la contre-
bande, c’est la misère ! », lance-
t-il. « Ça ne sert à rien de s’atta-
quer à ce fléau, si on ne s’at-
taque pas à ses causes. Nous,
nous allons nous attaquer à la
misère ! Ensuite on s’occupera
de ce qu’elle enfante : la contre-
bande », promet-il s’il sera élu
président. Selon lui, « il n’est
pas un colon pour réprimer les
contrebandiers. Si on veut parer
à ce fléau, il faut commencer
par donner à manger, du loge-
ment, du travail à nos jeunes »,
lance-t-il encore. Benflis, pro-
pose, en effet, une solution poli-
tique.
« La question de la contre-
bande au niveau de nos frontiè-
res, nécessite un traitement poli-
tique et non sécuritaire ! »,
explique-t-il aux citoyens de
cette paisible région qui sépare
les deux pays, en l’occurrence
l’Algérie et la Tunisie. La solu-
tion permettra, selon le candi-
dat, de libérer de prime abord
« la police, la gendarmerie et
tous les autres services de sécu-
rité, pour ne s’occuper que de la
mission pour laquelle ils sont
voués, notamment la sécurité
des biens et des personnes ».
Benflis aborde cette question en
profondeur, car il est allé même
à aborder l’aspect juridique
avec lequel la question est trai-
tée. Selon lui, le traitement
pénal des contrebandiers est un
traitement digne de l’époque
coloniale.
La peine est toujours person-
nelle, or dans ce cas de figure,
malheureusement, la peine est
collective. « Comme au temps
des colons, sinon, comment
expliquer l’implication des pro-
priétaires des stations d’essence
?», explique-t-il. Deuxième
grand point sensible abordé par
Ali Benflis, les retraités de l’ar-
mée et les victimes du terro-
risme.
encore, il faut connaître
Tébessa pour mesurer la portée
de la question. Benflis le savait.
En effet, la population de
Tébessa est connue pour son
engagement massif dans les
rangs de l’armée. « Je vous pro-
mets, que si je suis élu prési-
dent, d’ouvrir le dossier des
retraités de l’armée afin de
revoir leur pension.
J’améliorerais leur situation
sociale pour leur permettre de
terminer leur vie dignement »,
indique-t-il.
Benflis a abordé aussi l’épi-
neuse question des victimes du
terrorisme. Il est allé jusqu’à
promettre de revoir complète-
ment le barème d’indemnisa-
tion des victimes de la tragédie
nationale qui, selon lui, est
entaché d’injustice. «Le barème
d’indemnisation en vigueur
pour prendre en charge les victi-
mes du terrorisme est calculé
sur la base des salaires et non
de l’ampleur du préjudice causé
pour la victime », soutient-il
avant de s’engager à «ouvrir de
nouveau ce dossier, une fois pré-
sident, pour corriger toutes les
injustices commises à ce sujet ».
Enfin, le périple mené hier
par Ali Benflis dans les wilayas
du Nord-Est algérien, en l’oc-
currence, Tébessa, Souk Ahras
et El Tarf, montre clairement
qu’il ne s’est pas vraiment senti
dans la peau d’un candidat qui
vient vendre un discours ou
tenter de convaincre d’un pro-
jet, mais un des siens qui
retourne chez lui.
Bref, « pour trouver des solu-
tions, il faut connaître son pays
et son peuple. Ce n’est pas le cas
de ceux qui ont pris le pouvoir…
», termine-t-il. II.. TT..
CONTREBANDE, RETRAITÉS DE L’ARMÉE, VICTIMES DU TERRORISME…
AAllii BBeennfflliiss ccaassssee lleess ttaabboouuss
««ÇÇAA NNEE SSEERRTT à rien de s’attaquer à la contrebande dans nos frontières si on ne s’attaque pas d’abord
à la misère !», a-t-il dit.
Un large public, composé essentiellement de ses sympathisants
ainsi que de nombreux citoyens venus découvrir Benflis
DDEENNOOTTRREEEENNVVOOYYÉÉSSPPÉÉCCIIAALLÀÀTTÉÉBBEESSSSAA
IIIDDIIRRTTAAZZEERROOUUTT
Ph : R. Boudina
PRÉSIDENTIELLE
2014
IIBBOOUUAALLEEMMCCHHOOUUAALLII
BÉJAÏA
DDeess ééttuuddiiaannttss
mmaarrcchheenntt
ccoonnttrree
llee 44eemmaannddaatt
PPlluussiieeuurrss cceennttaaiinneess ddééttuu--
ddiiaannttss ddee lluunniivveerrssiittéé
AAbbddeerrrraahhmmaannee--MMiirraa àà
Béjaïa ont décidé de battre le
pavé, hier, pour dire pacifique-
ment « non au 4emandat». Une
marche contre ce qu’ils qualifient
de «mascarade électorale du
17 avril».
La marche a été initiée a
priori par plusieurs comités de
cité des différentes résidences
universitaire. Emblème national
et drapeau amazigh déployés, la
marche des étudiants de Béjaïa
s’est ébranlée des campus de
Targa Ouzemour et d’Aboudaou
en direction du siège de la wilaya.
L’organisation était exemplaire.
Banderoles et pancartes portant
des tee-shirts customisés du slo-
gan « non au 4ème mandat »,
quelques étudiants, menés par
des animateurs munis de sifflets
et de cartons rouges ont donné
une belle allure à la marche.
« Non au 4ème mandat »,
«Djazaïr horra démocratia »
(l’Algérie libre et démocratique),
« Régime dégage », étaient, entre
autres, les mots d’ordre qui ont
dominé cette première sortie des
étudiants de Béjaïa depuis leur
retour des vacances de prin-
temps, avant-hier. Une fois
devant le siège de la wilaya, plu-
sieurs étudiants représentant les
différents comités de cités des dif-
férentes résidences universitaires
se sont relayés à la tribune pour
une prise de parole succincte.
En effet, dans leur prise de
parole, les étudiants ont été una-
nimes à dénoncer et à rejeter l’é-
lection présidentielle du 17 avril
prochain en dénonçant « la mas-
carade électorale». Ils ont même
projeté leur mouvement dans la
continuité après le 17 avril.
«Nous n’allons pas nous taire,
notre mouvement continuera
même après la mascarade électo-
rale du 17 avril prochain.
Désormais, ils ne peuvent pas
nous duper. Nous tenons à témoin
l’opinion publique nationale et
internationale quant aux consé-
quences qui en (…) » ont-ils mar-
telé avant de conclure : « Il est
utile de signaler que la provoca-
tion vient comme d’habitude du
camp du régime qui tourne le dos
aux revendications légitimes des
Algériens. » En outre, les organi-
sateurs ont pris toutes les précau-
tions pour parer à d’éventuelles
dérives en déclarant : « Nous ne
tombons pas dans le jeu du pou-
voir qui veut nous faire sortir de
la trajectoire de notre combat.
Notre mouvement est pacifique et
s’inscrit dans la durée jusqu’au
départ de ce régime qui a ruiné et
dilapidé nos richesses. » Par
ailleurs, il est utile de signaler
que quelques militants du mou-
vement Barakat ont pris part au
rassemblement devant le siège de
la wilaya et comptent prendre
attache avec les organisateurs
pour rebondir dans une grande
manifestation à la veille de l’élec-
tion du 17 avril.
BB.. CC..
LES CANDIDATS EN LICE FONT CAMPAGNE CONTRE L’ABSTENTION
CCoommmmeenntt ccoonnvvaaiinnccrree lleess iinnddéécciiss
LLEE BBOOYYCCOOTTTT est l’une des positions politiques qui ont toujours plus ou moins marqué
les consultations électorales en Algérie..
LLeess ccaannddiiddaattss eenn lliiccee ppoouurr llaa pprrééssiiddeenn--
ttiieellllee dduu 1177 aavvrriill pprroocchhaaiinn tteenntteenntt,,
ttaanntt bbiieenn,, qquuee mmaall ddiinncciitteerr lleess
citoyens à ne pas bouder les urnes. Le spec-
tre de l’abstention est l’un des thèmes reve-
nant sans cesse dans la bouche des candi-
dats, lors de la campagne électorale en
cours. Dans leur course contre la montre, la
fraude et l’abstention sont les deux faces de
la même pièce. Si bien que les candidats
potentiels qui soupçonnent des velléités de
fraude, n’y voient pas de sortie sans la
mobilisation et la prise de conscience des
citoyens.
Si les abstentionnistes représentent la
majorité, en revanche, il n’est pas évident
que les trois semaines imparties à la cam-
pagne puissent changer grand-chose, selon
certains observateurs. L’abstention apoli-
tique etl’abstention politique ou par
conviction se dessinent, d’ores et déjà pour
le scrutin prochain. Convaincre les citoyens
indécis à rejoindre les urnes s’avère être
une tâche des plus improbables et pénibles.
Le boycott qui a tendance à gagner du ter-
rain, est l’un des points noirs qui ont, tou-
jours plus ou moins, marqué les consulta-
tions électorales en Algérie, si bien que la
majorité silencieuse est devenue la plus
grande formation politique du pays.
Ceci d’une part, d’autre part, étant
donné que les raisons de l’abstention
demeurent les mêmes, le scrutin présiden-
tiel 2014 a toutes les chances de mobiliser
peu de monde à l’instar des élections précé-
dentes, indique-t-on encore.
Actuellement, l’Algérie se retrouve par-
tagée entre ceux qui appellent au boycott
et ceux qui appellent à la participation
massive. Et il y a ceux qui tentent de bali-
ser le terrain pour le seul électorat tradi-
tionnel issu des partis au pouvoir et des
organisations satellites. Outre le fait que
près de 60 % de la population n’adhèrent à
aucun parti politique, l’abstention exprime
une position et une forme de contestation.
Nombreux sont les électeurs qui esti-
ment que de toute façon les dés sont pipés
et leurs voix n’y changeront plus rien, donc
il ne sert à rien de voter. Si les cercles au
pouvoir expliquent que la continuité est la
seule garantie de la stabilité et la sécurité
dans le pays, d’autres affirment que le ren-
dez-vous du 17 avril constitue une opportu-
nité au changement pacifique salvateur
pour faire sortir l’Algérie d’une véritable
impasse.
Toutefois, certains politologues crai-
gnent que les Algériens qui ne croient plus
aux urnes, aient recours à la violence.
Plusieurs formations politiques, y compris
les islamistes, activent pour le boycott et
cherchent à rallier d’autres formations
politiques à leur cause. Dans ce contexte,
des appels au retrait de la course ont été
lancés à l’encontre des candidats en lice.
MM.. BB..
IIMMOOHHAAMMEEDDBBOOUUFFAATTAAHH
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