Chambre des Experts en
Finance et en Controlling
SWISCO.ch
Examen professionnel
Assemblée générale 2012
Crise économique, vraiment?
36
Dans ce
numéro :
SWISCO
Revue
bimestrielle
Juin
2012
N
O
Chambre des Experts en
Finance et en Controlling
SWISCO
NEWS
Chambre des Experts en
Finance et en Controlling
Billet du président
BNS pour maintenir le CHF à un plafond «artifi ciel»
face à l’EURO. Est-ce que les banques centrales et
nationales sont-elles en train de «plomber» tout le
marché. Est-ce «David contre Goliath» en pensant aux
mesures de soutien de la monnaie unique européenne
par notre institut national ? En tout état de cause, les
décisions prises ne seront critiquables que lorsque le
bilan sera tiré! Il ne faut pas blâmer nos dirigeants
pour les décisions prises, mais pour celles non-prises
en temps opportun ! Comme le dit l’adage, «on est
toujours plus intelligent après !».
Bref, je ne prédis pas un automne ensoleillé et je serais
plus à parier que tout «gain engendré ou perte limi-
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Chambre des experts en
fi nance et en controlling
Pour 100 milliards, t’as plus rien !
Bonjour à tous,
Je vous écris ces quelques lignes en pleine frénésie
ambiante liée à la crise Grecque, du refi nancement de
l’Espagne, des joutes «footballistiques» de l’EURO
2012 et d’une météo exécrable entonnant la fi ne tra-
dition des «Saints de Glaces» !
Comme mon ami Thomas Veillet le présente si bien
tous les jours sur son site «morning bull», que vous
invite instamment à lire, c’est à se demander : «si le
marché était humain, il irait chez le psy» !
J’en veux pour preuve, les mesures de refi nancement
avalisées par la BCE et les moyens employés par la
tée vaut mieux qu’une fortune hypothétique future !
«Cash is King !» et la Chine l’a bien compris, elle, qui
capitalise le plus de «cash» au monde actuellement, en
partie grâce à nous tous !
Je ne vais pas polémiquer d’avantage, car vous avez
sans nul doute, tous une opinion bien établie en la
matière. Toutefois, je voudrais relever les valeurs d’un
placement à long terme à l’abri de toute infl ation : «la
formation» ! Notre association verra son nombre élargi
par l’arrivée de nouveaux lauréats cette année, mil-
lésime record en termes de participants ! Je ne peux
que m’en réjouir, car construire l’avenir de nos métiers
ne sera possible qu’avec des professionnels aguerris et
volontaires. Je comparerais l’investissement et le per-
fectionnement professionnel opérés dans notre métier,
comme la maturité d’un «bon vin» qui ne saurait se
prévaloir de reconnaissance sans l’attention porté à
son environnement ! Le cliché au « Château Yquem »
est approprié ! 2012 sera un excellent millésime ! A ce
titre, deux romands, pardon ; Romandes, fi gurent dans
le peloton de tête nominé au brevet et au diplôme sur
l’échelon national ! Pardon Messieurs, mais ces Dames
auront en effet les honneurs pour avoir brillamment
occupé les premières places et elles sont de plus en
plus nombreuses !
Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente
lecture et espère vous voir nombreux à notre jubilé
du 75ème à Vaumarcus.
Bonne lecture
Joseph Catalano
Président Swisco.ch
SOCIÉTÉ
«La guerre est une chose trop sérieuse pour la confi er
à des militaires» disait Clémenceau. A la lumière de la
crise de la dette, on pourrait le paraphraser pour dire que
«L’économie est bien trop stricte pour être confi ée à des
hommes politiques». En effet, là ou la politique se nourrit
de compromis, l’économie les rejette. L’économie encense
ou démolit, elle n’aime et ne déteste jamais à moitié.
Dans les temps passés lorsqu’un souverain régnait, il pou-
vait mettre l’économie à sa botte sans risque de perdre
son pouvoir. L’arrivée de la démocratie a changé drasti-
quement ce rapport de force. Désormais les conséquences
économiques se traduisent immanquablement dans les
urnes et les échéances électorales, si elles ne fi xent pas
les règles, déterminent le rythme des prises de décision.
Ces cycles démocratiques ont largement contribué à la
crise de la dette actuelle. En effet les milieux boursiers
suspectent depuis longtemps que l’économie grecque
courrait à la faillite, mais là ou une instance économique
aurait rapidement sanctionné le pays, les politiques n’ont
jamais voulu endosser le rôle du méchant, qui aurait été
un suicide électoral. La Grèce elle-même est victime de
cette démagogie, les partis refusant de remettre en cause
les avantages de leurs électeurs ont continué à scier la
branche sur laquelle le pays était assis.
Bien sûr on ne peut pas réécrire l’histoire, mais il y a fort
à parier qu’un homme politique courageux, qui aurait
agi il y a 7 ou 8 ans en menaçant la Grèce, nous aurait
certainement épargné la crise actuelle et à la Grèce une
longue période de vaches maigres. Mais il aurait été consi-
déré comme un vilain père fouettard par ses électeurs,
qui n’auraient pas pu savoir que des sauvetages répétés
aboutiraient à la faillite actuelle.
Ce constat est d’autant plus vrai que contrairement à la
banque centrale européenne, il n’y a pas à proprement
parler de pouvoir européen supranational. Les décision-
naires ne sont donc pas forcément élus par ceux contre
qui ils prennent des mesures. On pourrait même imaginer
du clientélisme national au travers de décisions prises au
détriment des autres nations. Bien qu’on ne sache pas
encore comment l’Europe va sortir de cette tempête, on
peut déjà juger que cette crise aura mis en évidence le
besoin d’avoir une vraie autorité politique, qui gouverne
le continent. Et si l’avenir nous apporte ce gouvernement
continental il serait souhaitable que l’Europe s’inspire de
la Suisse en ayant recours au suffrage indirect pour l’élec-
tion de ses ministres.
Alors que des voix s’élèvent dans notre pays pour une élec-
tion des conseillers fédéraux par le peuple, nous devrions
aussi méditer sur l’électoralisme que cela ne manque-
rait pas d’introduire. Il serait infi niment plus diffi cile à un
conseiller fédéral de prendre des décisions diffi ciles alors
Crise économique, vraiment ?
qu’il est sous la menace des urnes. Cette nouvelle donne
marquerait aussi la fi n de notre consensus mou, qui est
un frein dans les périodes de croissance mais s’avère un
bon bouclier en période de crise. Les membres du conseil
fédéral agiraient désormais pour le bien de leurs électeurs
et non plus pour le bien du pays.
On le voit la crise de la dette est un problème plus poli-
tique qu’économique. En favorisant le court terme on
repousse les problèmes qui s’amplifi ent et fi nissent par
exploser. L’économie peut en témoigner elle qui avait fait
le même constat lors de la crise des subprimes ou fi nale-
ment la cause initiale s’est avérée être la prise de décision
risquée pour un profi t à court terme. Dans ce cas ce n’était
pas des visées électorales qui motivaient le manque de
rigueur mais l’appât du gain sous la forme d’une pro-
messe de bonus.
R. Prongué alias «Le trader masqué»
Bel été et bonne balade à tous !