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(Centre de Recherche en épistémologie appliquée, Paris). Elle a publié Transcendance et in-
carnation, L'intersubjectivité comme altérité à soi chez E. Husserl, Paris, Vrin, « Bibliothèque
d'Histoire de la philosophie », décembre 1995, p. 364 (Préface de R. Bernet, p. 11-20) ; Hus-
serl, Paris, A. Colin, collection Cursus, octobre 1999 ; La conscience, Paris, A. Colin, collec-
tion Synthèse, novembre 2000 ; Lucidité du corps. De l'empirisme transcendantal, Dordrech,
Kluwer, collection « Phaenomenologica », 2001 ; On becoming aware. A pragmatics of expe-
riencing (en coll. avec F. J. Varela et P. Vermersch), Amsterdam, Benjamin Press, 2003;
Comprendre la phénoménologie. Une pratique concrète, Paris, A. Colin, octobre 2006 ; Le
corps glorieux. Phénoménologie pratique des Pères du désert et des Pères de l’Eglise,
Bruxelles, Bibliothèque philosophique de Louvain, 2008 ; Husserl : lire en phénoménologue
les Idées directrices…I, Paris, P.U.F., 2008 ; Plus sur Husserl : une phénoménologie expé-
rientielle, Paris, éditions Atlande, 2009 ; A l’épreuve de l’expérience. Pour une pratique phé-
noménologique (en coll. avec F. J. Varela et P. Vermersch), Zeta Books, automne 2010.
Carla C
ANULLO
: Pâtir l’immanence. Puissances d'un oxymoron
Quels sont au juste les enjeux de l’immanence henryenne ? Par cette exposé, on cherchera à
éclairer le sens de la passion de l’immanence, tout en cherchant à voir ce que ce « pâtir » peut
dévoiler de l’humain.
Carla Canullo est professeur de philosophie de la religion à l’Université de Macerata. Elle a
publié Michel Henry. Narrare il pathos, EUM, Macerata, 2007 ; La fenomenologia rovescia-
ta. Percorsi tentati in Jean-Luc Marion, Michel Henry e Jean-Louis Chrétien, Rosenberg et
Sellier, Torino, 2004.
Travaux en sessions parallèles
Section n°1 / Salle Socrate 27 : Sources et histoire de la philoso-
phie Présidence de Nicolas M
ONSEU
Thierry B
ERLANDA
: Michel Henry : une nostalgie pascalienne
Dans sa « trilogie chrétienne » Michel Henry dialogue entre autres avec Maître Eckhart, Con-
dillac, Kierkegaard, Husserl, Heidegger ou bien sûr Descartes et Maine de Biran, mais pas
avec Pascal : c’est la raison de cet oubli mystérieux que nous voulons dégager. Pascal dit la
béance incommensurable entre les hommes et Dieu, que seule la grâce du Christ s’offre à
combler : c’est une pensée de l’altérité de Dieu et de son inaccessibilité radicale à la raison
humaine. Beaucoup en concluent qu’il s’agit d’une pensée de la transcendance absolue. Henry
développe au contraire une pensée de l’immanence absolue. Son opposition apparemment
diamétrale à Pascal suffirait-elle à expliquer son ignorance constante de son prédécesseur ? Se
peut-il que deux auteurs aussi sincèrement chrétiens soient par ailleurs dans une situation
d’absurdité totale l’un à l’autre, en raison de leur apparente hétérogénéité conceptuelle ? Nous
tenterons plutôt de déduire de l’analyse du postulat commun à Pascal et à Henry (la plus au-
thentique vocation des hommes, quelque obstacle qui lui soit visiblement opposée, est de se
tourner vers Dieu), la caducité de l’opposition formelle de la transcendance et de
l’immanence. Si en effet pour Pascal de même que pour Henry, Dieu est bien à la fois le plus
intime et le plus étrange au cœur des hommes, il y a lieu de penser alors que le silence de
Henry sur Pascal est plutôt l’indice d’une très grande proximité, voire d’une identité, que ce-
lui d’une opposition. La question serait alors non pas « Pourquoi Henry ne parle-t-il pas de
Pascal ? », mais « Quoique parlant autrement, parle-t-il au fond d’autre chose ? » Sa résolu-
tion et sa technicité conceptuelle extraordinaires font de Michel Henry un prince de la philo-