OECT/Service Communication REVUE DE LA PRESSE NATIONALE 18 mai 2015 Page 4
Tentez les échanges Sud-Sud!
Insensibles à notre impuissance financière, certaines voix d’UE considèrent que l’on doit chercher un
appoint de financement en boostant les échanges Sud-Sud. Dans un propos récent, Gariel Bousquets,
ambassadeur d’Espagne en Tunisie, disait en substance que c’était là notre gisement de salut. Mais le
redéploiement marchand des pays du pourtour sud n’est pas une affaire de bonne volonté ni même une
affaire qui peut être réglée en un tour de main. Bien souvent des opérateurs tunisiens font observer à
leurs homologues européens que l’accord d’association a rapporté à la Tunisie moins de 1 point de
croissance, ils répondent que c’est la faute au manque de chance, étant donné que l’Europe connaît une
“croissance médiocre“, selon le terme de Christine Lagarde.
Pourquoi l’Europe, en ce cas, nous a-t-elle refusé la Banque euroméditerranéenne? Cela aurait été une
compensation et un levier de croissance considérable et qui aurait servi de palliatif. Pourquoi l’Europe
nous refuse-t-elle l’accès aux fonds structurels, lesquels sont destinés au développement des régions?
Pourtant elle sait que sans ces fonds précieux, le fléau de l’immigration ne s’arrêtera pas.
Pourquoi on nous ferme l’accès au Mécanisme de stabilisation financière (MSF) alors que les monnaies
de plusieurs pays du sud n’arrêtent pas de vriller? Le MSF aurait contribué à les stabiliser, ce qui est un
élément favorable aux échanges commerciaux avec l’UE et que celle-ci en aurait profité.
Point de détail, le mécanisme a déboursé 9 milliards d’euros l’été dernier pour soulager les banques de
l’île de Chypre dont on dit qu’elle sert de lessiveuse à l’argent noir russe. Comment faire bouger les
lignes avec l’UE? Mystère!
Répliquer le banco de Charm El Cheikh
A l’heure actuelle, nous sommes à un instant propice à l’action. Il faut expliquer à l’Europe que nos
problèmes ne sont pas endogènes mais qu’ils ont un retentissement régional. Si on n’est pas épaulés pour
venir à bout des causes du terrorisme et de l’immigration clandestine, nous ne serons pas seuls à payer
les pots cassés. L’Europe essuiera les plâtres, également. Quand bien même une mer nous sépare, nous
n’en sommes pas moins sur la même galère. C’est probablement l’argumentaire qui a été développé par
l’Egypte à Charm El Cheikh.
Rappelons pour mémoire que le pays des pharaons a récolté une manne financière pharaonique qui
approche les 90 milliards de dollars.