AMBASSADE DE FRANCE AU PANAMA
SERVICE ÉCONOMIQUE DE PANAMA
Sur les 9 premiers mois de l’année budgétaire 2015-2016, les IDE ont cru de 30% et le taux de chômage
est descendu à 13,3% en janvier 2016 contre 14,2% en 2014. La chute des cours du pétrole réduit
l’inflation qui s’est établie à 2,4% en avril 2016, soit un taux exceptionnellement bas historiquement.
De même, le déficit du compte courant a atteint -2,2% du PIB au dernier trimestre 2015, ce qui
représente une amélioration de 8,7% du PIB par rapport à la même période de l’année précédente.
Cette amélioration tient principalement à la chute des importations de pétrole en valeur. Les
exportations ont cependant également reculé, avec la baisse des exportations de bauxite. La balance
des paiements demeure positive à 313 MUSD (2,2% du PIB) et les réserves internationales se
maintiennent à 2,4 Md USD, soit 5 mois d’importations.
Après avoir longtemps maintenu son taux directeur stable, la Banque centrale a profité de la faible
inflation que connaît le pays pour l’abaisser, le fixant à 5% en juin dernier.
III. Secteur bancaire
Six banques commerciales opèrent en Jamaïque, pour un bilan agrégé équivalent à 52,2 % du PIB et à
7,1 Md USD. Le crédit au secteur privé représente 23,6 % du PIB, les dépôts collectés 32,9 %. La
croissance des actifs en 2014 (+11 %) est tirée par les acquisitions de titres qui représentent 25,5 % du
portefeuille total. Le crédit a connu une croissance limitée à 5,2 %, qui reflète la faiblesse de la
dynamique économique et d’autres difficultés d’ordre structurel. Les banques peinent à obtenir des
financements à long terme en monnaie domestique. L’économie jamaïcaine présente le paradoxe d’un
accès plus facile aux financements longs en devises qu’en JMD. Les banques n’ont en effet aucune peine
à se financer en dollars, sur les marchés, ou via l’afflux continu des remises de migrants ou encore les
lignes de crédit ouvertes auprès de leurs nombreuses banques correspondantes aux Etats-Unis. Au plan
prudentiel, la plupart des indicateurs sont en amélioration. En vertu des recommandations du FMI, la
supervision du secteur bancaire a été consolidée à la Banque centrale dont les prérogatives et
l’autonomie ont été de surcroît confortées dans ces matières. Le ratio d’adéquation du capital est en
hausse constante sur les 3 dernières années et atteint 15 % fin 2015. Les prêts non performants baissent
sur la même période et se situent à 5 % du portefeuille de prêts.
IV. Perspectives et réformes structurelles
Le gouvernement a placé au cœur de sa stratégie actuelle le développement d’un pôle logistique majeur
en Jamaïque, qui souhaite répondre à la concurrence dominicaine et, potentiellement, cubaine. Une
autoroute chinoise qui relie depuis peu Kingston à la côte Nord de l’île en 45 minutes, contre 2 heures
auparavant, en fait partie. La concession et l’extension du terminal à conteneurs du port de Kingston
suppose un investissement de CMA-CGM de 300 M USD dans une première phase, pouvant être porté
à 700 M ultérieurement. Avec 2,5 mètres de tirant d’eau gagné à travers cet investissement, le pays sera
en mesure d’accueillir le transit des navires de dimension « post panamax ». La première phase pourrait
situer le port autour de la 40ème position mondiale pour le trafic conteneurs à pleine exploitation, contre
le 76ème rang qu’il a effectivement occupé en 2013 selon l’association portuaire des Amériques. Un
parc logistique de 80 hectares peut être développé en périphérie, avec une structure de coûts inférieurs
potentiellement à ceux de la zone libre de Colón au Panama, et une situation géographique tout aussi
stratégique et centrale. Un nouveau cadre légal des zones économiques spéciales est en cours
d’élaboration.