Compagnie
Le Chat du Désert
Au Petit Angle
1 rue Président Carnot
Grenoble
06 62 19 33 56
Au
Théâtre
de
Création
de la Ville de Grenoble
Du mardi 24
au samedi 28
novembre
2009
Les
Sermons
Joyeux
de
Jean-Pierre
Siméon
Mise en scène de
Grégory Faive
Distribution ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... page 2
Note d’intentions ... ... ... ... ... ... ... ... page 3
L’auteur ... ... ... ... ... ...... ... ...... ... .. page 5
Résumé de l’œuvre ... ... ... ... ... ... ... . page 6
Extraits de l’Eloge du risque ... ... ... ... . page 7
Avertissement ... ... ... ... ... ... ... ... ... page 8
Présentation de l’équipe ... ... ... ... ... ... page 9
Le Chat du désert ... ... ... ... ... ... ... ... page 11
Sommaire
Léon Spillaert-La nuit-1908
Mise en Scène :
Grégory Faive
Avec :
Emilie Geymond
Benjamin Meneghini
Lydie Pruvot
Création Son :
Laurent Buisson
Création Lumière :
Guillaume Suzenet
Distribution
2
On oublie souvent que l’on est vivant. Du moins, on oublie souvent ce qui nous dénit comme
tel, au-delà du fait de respirer et d’avoir le cœur qui bat.
Mais parfois, quelque chose surgit et nous réveille avec force, nous permettant de nous réap-
proprier un espace trop souvent grignoté par la morosité et le brouillard dans lesquels le monde
contemporain nous plonge :
un espace où le langage peut être autre chose qu’une suite de mots ne s’appuyant sur rien…
un espace où l’imaginaire de l’homme se remet en connexion avec ce langage, lui permettant
ainsi de jouir de la vie..
un espace il nous est donné à chacun de faire une lecture personnelle et intime du mon-
de…
un espace où l’autre n’est pas un danger
un espace où la joie de vivre n’est pas suspecte, mais nourrie de toute la difculté de vivre…
Je crois que le texte de Jean-Pierre Siméon est une de ces choses qui surgit, qui nous redonne
la possibilité d’un ailleurs à notre portée.
J’ai physiquement ressenti tout cela à sa lecture : une profonde joie de me sentir vivant, l’im-
pression que quelqu’un mettait des mots sur ce que je ne savais pas prononcer.
Et j’éprouve aujourd’hui, la nécessité de chercher comment porter cette sensation exquise et
salutaire sur le plateau, pour le temps de la représentation.
L’avertissement de l’auteur contient, je crois, la plupart des secrets qui permettront de porter
ce texte à la scène. Il comprend les mots proférer, harangue et nous invite à ne pas être sen-
tencieux, mais joyeusement insolents.
Le ton sentencieux dont parle l’auteur pourrait apparaître avec une prise de parole trop raison-
née, qui ne ferait entendre que la révolte mais qui ne serait que l’outil de ce qu’elle dénonce :
des mots vides ne s’appuyant sur aucun corps vivant et sur aucun mouvement possible de la
pensée. Cette écriture a, en plus de son caractère éminemment contemporain, quelque chose
d’organique, de charnel. Comme dit dans le premier sermon, il faut réinvestir le langage. Cette
sensation évidente à la lecture passera donc, ici, par le corps des acteurs. Nous travaillerons
cette langue comme nous pourrions travailler celle de Valère Novarina ou bien celle de Patrick
Kermann : en cherchant dans le texte les ressorts musicaux, les sonorités qui rythmeront la
parole et amèneront les images qui nous éloigneront de la forme du discours.
Note d’intentions
3
Je pense aussi qu’il sera essentiel de mettre en scène le fait que les acteurs sont eux aussi
traversés par ce que porte leur prise de parole. Il y a un mouvement dans ces textes : ils nous
redonnent la valeur du langage, ensuite celle de nos désirs, puis celle de notre imaginaire, tout
cela au bénéce de notre rapport à l’autre et enn la valeur de notre engagement dans la vie
et dans le monde. Si ce mouvement se déploie sur scène, il permettra au spectateur de mieux
en capter tous les aspects.
Pour faire apparaître ce que porte le texte, j’ai l’intuition qu’il faut commencer le spectacle par
l’opposé de ce dont parlent les Sermons.
Avec les acteurs, nous regarderons ce qui s’est : l’écrasement des personnes, des désirs et
des mots qui laisse la place à une morosité insupportable qui ne connaît même pas son nom.
Il n’est pas possible de se laisser écraser, de mourir avant d’être mort.
Je veux qu’en entendant ces textes, le spectateur puisse ressentir à quel point il est vital, né-
cessaire, salutaire de supporter la vie.
Au Moyen-âge, les sermons joyeux étaient prononcés à l’occasion du carnaval des fous, jour
où tout était permis, jour de fête où chacun se laissait aller à proter de ce moment de liberté
accordé par l’Eglise.
Et bien que la représentation des sermons d’aujourd’hui soit une fête, une célébration de la vie,
et toujours nourrie de ce qui rend le parcours difcile et risqué. Alors risquons.
Quelle que soit l’évolution du travail depuis le moment j’écris ces quelques lignes, je sou-
haite que les représentations soient une fête où le spectateur éprouvera par la poésie de Jean-
Pierre Siméon, la joie de se sentir vivant, conscient et acteur du monde.
Grégory Faive
Octobre 2008
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