revue arts - Alliance Française Halifax

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REVUE
De L'ALLIANCE FRANÇAISE
2012
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ARTS
HALIFAX, CANADA
2012
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REVUE
De L'ALLIANCE FRANÇAISE
ARTS
Nocturne - Soutine - Ça cloche dans ma caboche
2012
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ARTS
NOCTURNE
Les Arts ont été mis à l'honneur pendant ce festival qui a
lieu en octobre à Halifax.
CHAÏM SOUTINE
Retour sur le documentaire de Murielle Lévy et Valérie Firla,
projeté au Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse.
ÇA CLOCHE DANS MA CABOCHE
Découverte de cette troupe de théâtre bilingue avec sa co-fondatrice,
Pascale Roger-McKeever et une spectatrice, Nadine Bruguière.
2012
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REVUE
De L'ALLIANCE FRANÇAISE
Nocturne
SOPHIE PILIPCZUK - PAULINE DUBOC
Arts
N
octurne : les Arts de la nuit est un festival annuel qui transporte l’art et l’énergie dans les rues d’Halifax. Il a eu
lieu cette année dans la soirée du 15 octobre. Le Le festival offre aux visiteurs l’occasion d’effectuer un
rapprochement avec les galeries d’art, les musées et les organismes culturels les plus dynamiques de la région.
À cette occasion, l’Alliance Française Halifax a notamment exposé un portrait de la célèbre auteure canadienne
Gabrielle Roy1 réalisé par Sophie Pilipczuk, visible de l’extérieur par jeux de contre-jour pendant, qu’à l’intérieur,
une scène ouverte invitait les participants à écouter et lire des poèmes en français. Léonard de Vinci, génie
multidisciplinaire, aurait affirmé la complémentarité de ces deux Arts par la phrase suivante : « La peinture est une
poésie muette, la poésie peinture aveugle. »
Pourquoi en effet choisir entre peinture et poésie pour décrire la nuit ? Si les poètes savent aussi décliner les
couleurs, à la manière de Rimbaud avec ses fameuses voyelles : A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, la nuit ne
peut pas toujours être que d’encre. Il est alors à l'artiste de prendre la relève et chercher sur la palette d’Octobre les
nuances manquantes à ce tableau Nocturne.
Quoi qu'il en soit, entre plume et pinceau, entre peinture et poésie, la nuit a souvent étant au coeur de la création
artistique. Un exemple en image et en rimes avec Van Gogh et Appolinaire, qui a des époques différentes, prennent
chacun pour modèle une nuit fluviale (le Rhône pour Van Gogh et le Rhin pour Appolinaire).
La Nuit étoilée
Nuit Rhéane
Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d'un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longe jusqu'à leurs pieds
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n'entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées
Vincent van Gogh, juin 1889
Musée d'Art Moderne, New York, États-Unis
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918), Alcools
1 Le saviez-vous ? La citation de Gabrielle Roy tirée du roman La montagne secrète et utilisée dans le dessin de Sophie Pilipzcuk : «
Nous connaîtrions-nous seulement un peu nous-mêmes, sans les arts ? » « Could we ever know each other in the slightest
without the arts ? » est inscrite en très petits caractères sur un billet de 20 $ canadien.
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Arts
Chaïm Soutine
Un documentaire de MURIELLE LÉVY et VALÉRIE FIRLA
« Chaïm Soutine fait partie des artistes qui, depuis la fin du XIXe siècle, ont la
réputation d’avoir vécu et créé contre l’esprit du temps et dans un climat hostile
à leur oeuvre. Il représente le type de l’artiste maudit, vivant dans la misère,
affrontant un public aveugle, en proie aux tourments de l’âme. »1
Niveau B1
En partenariat avec le Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse, l’Alliance Française Halifax est fière de vous
présenter une programmation culturelle liée aux arts visuels. Ce rendez-vous artistique se décline en deux temps : la
projection dans les locaux du Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse d'un documentaire en français
(généralement sous-titré en anglais) sélectionné par L'AFH, suivie d'une visite guidée d'une exposition temporaire
menée par Mme Fay Lee.
Pour la rencontre du 24 novembre, le choix s'est porté sur Chaïm Soutine2, réalisé par Murielle Levy et Valérie Firla,
seul documentaire existant à ce jour sur le peintre.
Soutine. Le nom est familier, l’œuvre de l’artiste moins.
L’homme, né en 1893 dans un shtetl de l’actuelle Biélorussie,
est lui mystérieux, trop mal connu.
Quelques livres, un vieux film, une tombe au cimetière du
Montparnasse, ce sont les maigres indices dont se sont emparés
les auteurs avec passion, pour mener l’enquête et retracer le
destin de cet artiste fascinant, tourmenté jusqu’à détruire les
œuvres trop fidèles à son tourment.
Emigré à Paris en 1912, il y côtoie ceux qui deviendront les
grands du siècle naissant, Chagall, Modigliani, Zadkine, Foujita,
Picasso.
Dans la misère et la solidarité de La Ruche, les amitiés se nouent,
se rompent parfois ; car déjà se dessine le caractère ombrageux,
meurtri du personnage. La touche de son pinceau concrétise
alors ce déchirement intérieur en tordant les lignes et en
épaississant la matière, et si l’œuvre de la maturité est moins «
agressive », plus harmonieuse, c’est que Soutine s’est battu tout
au long de sa courte vie pour en discipliner les lignes.
Le documentaire de Valérie Firla et Murielle Levy fait plus que
rendre justice à un peintre majeur de l’École de Paris. Leur
enquête minutieuse, leur fascination manifeste pour l’homme,
nous offre une approche subtile de l’œuvre et la rencontre avec
un personnage complexe, souvent détestable et profondément
attachant.
Le saviez-vous ?3
◄ Portrait de Chaïm Soutine par Amedeo Modigliani, 1916.
• Soutine peignait sur de très vieilles toiles qu’il grattait avant de s’en servir.
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• Il avait la manie de racheter ses anciennes toiles pour les retravailler ou les détruire.
• Il se rendit par trois fois à Amsterdam pour aller au Rijksmuseum où il restait fasciné pendant des heures devant
les toiles de Rembrandt à qui il vouait une admiration sans bornes. Gustave Courbet l’influença aussi et il montra de
l’intérêt pour la peinture de Georges Rouault.
• Avec 22 tableaux de Soutine, la collection Jean Walter et Paul Guillaume, visible au Musée de l'Orangerie à Paris,
est la plus importante d’Europe.
1 Laurent Wolf , « Expositions », Etudes, 2007/12 Tome 407, p. 683-686
2 2008, 52 min, Productions du Golem, Éd. Réunion de musées nationaux
3 Source : Wikipedia
Arts
« Soutine resta une énigme impossible à
déchiffrer jusqu’à la fin. Ses toiles sont les
seules clefs véritables qui ouvrent la voie
de cet homme déroutant. »3 Alfred Werner
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1 Paysage avec personnages, vers 1922.
2 Le Boeuf écorché - 1924. Minneapolis Institute of Art, Minneapolis, USA
3 Le Boeuf écorché - 1925. Minneapolis Institute of Arts, Minneapolis, USA
4 La Folle - 1919. Collection privée
5 L'Enfant au jouet - 1919. Collection privée, Genève (Suisse)
6 Le Boeuf écorché. Albright Knox Museum, Buffalo
7 Le Lapin écorché - 1925. Collection fondation Barnes, Merion Station,
Pennsylvanie, USA
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8 Le village - vers 1923. Musée de l'Orangerie, Paris, France
9 Paysage à Cagnes - 1918. Collection privée
10 Le Fou de Smilovitch (date et collection inconnues)
11 Autoportrait - 1918. The Art Museum, Princeton University, NJ, USA
12 Le Petit Pâtissier - vers 1922-1923. Musée de l'Orangerie, Paris, France
13 La Folle - 1919. The National Museum of Western Art, Tokyo, Japon
14 Paysage de la Gaude - vers 1923. Centre Pompidou, Paris, France
« On peut voir le tourment (et le mot tourmenté définit aussi bien la forme que le contenu de ses tableaux), les
lignes courbes, la fragmentation de la vision qui le conduisent à disposer chaque élément dans son propre espace –
une maison, un arbre, un objet – et à tordre le tout pour qu’il entre finalement dans le cadre. On peut deviner aussi
l’histoire de ces formes, et les artistes qui ont inspiré à Soutine autant ses sujets que sa manière : Rembrandt, pour
les portraits et pour les boeufs écorchés ; Chardin, pour les natures mortes ; Cézanne ou Van Gogh, pour
l’acharnement. Soutine n’est pas une étoile filante, un homme surgi de rien et qui seraitresté sans descendance. Sa
peinture a parlé à Francis Bacon, aux membres du groupe Cobra, à Willem de Kooning. »4 Laurent Wolf
4 Alfred Werner, Soutine, traduit de l’Anglais par Marie-Odile Probst, éd. Cercle d’Art, Paris, 1986.
5 Laurent Wolf , « Expositions », Etudes, 2007/12 Tome 407, p. 683-686.
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Arts Du théâtre bilingue à Halifax
Entrevue avec PASCALE ROGER-MCKEEVER - NADINE BRUGUIÈRE
Retour sur la compagnie bilingue Ça cloche dans ma
caboche/Bats in Belfry et sa nouvelle pièce Premier
dimanche d'août/Familiy in Church
Niveau B2
A
u mois de novembre 2011, pour la première fois de l’histoire d’Halifax, une pièce de théâtre fut présentée en
anglais et en français. Les Néo-Écossais ont donc eu la chance d’apprécier Premier dimanche d’août/Family in Church,
produite par la compagnie Ça cloche dans ma caboche/Bats in Belfry et écrite par sa directrice artistique, Pascale RogerMcKeever, dans l’une ou l’autre des deux langues officielles du pays. L’objectif est non seulement de rapprocher les
cultures mais aussi de créer un lieu permanent dans lequel de nouveaux projets en français pourront naître.
Pascale Roger-McKeever est à l’origine de divers projets anglophones indépendants qui ont connu de beaux succès.
Elle s’est notamment fait remarquée par la critique comme metteuse-en-scène, productrice et comédienne dans
Brilliant Traces. En 2007, elle a co-fondé Ça cloche dans ma caboche/Bats in Belfry, compagnie de théâtre bilingue qui se
spécialise dans des productions à petits budgets dans les deux langues officielles du pays. Ses spectacles sont
efficaces et flexibles (tel que Premier dimanche d’août/Family in Church) car ils peuvent être joués aussi bien dans des
théâtres traditionnels que dans des tournées. La pièce de la compagnie Les pas perdus fut selectionnée pour sa miseen-scène par le Festival International de Liverpool.
AFH
Pourquoi une compagnie bilingue ?
PRK
Avec raison, le Canada vante son caractère bilingue à travers le monde. Or les communautés francophones
vivent souvent en situation minoritaire. La contribution d’une compagnie comme Ça cloche dans ma caboche/Bats in
Belfry est donc précieuse à de nombreux égards.
De nombreux artistes anglophones ou francophones sont bilingues et vivent en Nouvelle-Écosse. Ça cloche dans ma
caboche/Bats in Belfry donne à ces comédiens la chance de jouer et d’exceller dans les deux langues et ainsi d’afficher
leur diversié culturelle. Cet environnement bilingue encourage aussi les liens et les échanges entre les cultures,
l’expression artistique de sa culture étant souvent la meilleure façon de la partager.
Par ailleurs, Ça cloche dans ma caboche/Bats in Belfry donne l’opportunité au public, et en particulier aux étudiants,
d’être exposés à et séduits par la langue française en dehors des salles de classes, des écoles et des universités. Par la
force des choses, dans le milieu académique, le français en milieu minoritaire est trop souvent perçu comme un
devoir ou une obligation. Le théâtre se place en dehors de ce contexte et révèle aux jeune la chance qu’ils ont
d’avoir la liberté et le choix de la langue francaise, ils en découvrent les plaisirs et les possibilités de pouvoir euxmême contribuer à la richesse de cette culture.
Cela crée aussi un lieu de rencontre où de nouveaux projets en francais peuvent naître. Par exemple, les multiples
histoires des acadiens et francophones de la Province, ainsi que leurs réalités, continueront d’être partagées et
developpées à travers nos projets. L’immense succès des productions en francais de Ça cloche dans ma caboche ces
dernières années prouvent bien qu’il y a un grand apppétit, une grande demande, bref, un besoin pour ce genre
d’expression artistique. Les 24 et 25 novembre derniers, les soirs de premières en anglais et en francais de Premier
dimanche d’août/Family in Church ont rapproché d’une façon authentique les deux communautés culturelles.
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AFH
PRK
Comment vous est venu l’envie de faire du théâtre ?
Toute petite je gardais toute forme de sentiment en moi, il me semblait que la vie ne pouvait les accueillir...
jusqu'au jour où je découvris le théâtre ! Ah, la grande maison du théâtre qui non seulement accueille mais invite
toujours davantage. Eh oui, je me trompais, il y avait une place pour l'expression de ces sentiments ou pensées
secrètes - l'existence même du théâtre en dépendait. Aujourd'hui, je me souviens de ce que Jean Cocteau a écrit en
préface d'un de ses livres : « Je me reproche d'avoir dit trop de choses à dire et pas assez de choses à ne pas dire. »
Eh, bien, j'invite tous ceux et celles qui souhaitent, dans une atmosphère conviviale et pleine de rire, exprimer toutes
ces « choses à ne pas dire » et j'ajoute: « tous ces sons à ne pas faire » et « tous ces mouvements à ne pas faire. »
Le point de vue d’un spectateur
Arts
Je suis allée voir la pièce Premier dimanche d’août le dimanche 27 novembre.
Cette comédie dramatique a été écrite et mise en scène par Pascale Roger MacKeever, actrice professionnelle et cofondatrice de la troupe francophone Ça cloche dans ma caboche/Bats in Belfry.
L’histoire se déroule dans une église d’une petite île de Bretagne sur laquelle une famille passe ses vacances. Dès les
premières minutes, le ton est donné : le père de famille annonce à ses deux adolescentes, Caroline et Martine, le
décès de la meilleure amie de l’une d’entre elles. Caroline refuse d’y croire et accuse son père de raconter des
salades. Arrive la mère de famille, de retour d’un séjour de plusieurs mois dans un asile psychiatrique. Elle est
joyeuse et excitée de passer des vacances sur une île car elle pense que l’air marin va lui faire le plus grand bien. Son
arrivée va bouleverser la dynamique familiale. Tout au long de la pièce, nous sommes ainsi témoins de leurs
disputes, des confidences qu’ils se font et des souvenirs du passé (bons et mauvais) qu’ils se remémorent. Comme le
dit Cécile, une spectatrice, « le scénario ainsi que la mise en scène donnent au public de grands moments
d’émotions ». Le spectacle se clôture sur le partage d’un gâteau au chocolat entre les 4 membres et en chanson (un
canon sur le thème de la pluie).
Au cours de ces 90 minutes de spectacle (sans entracte), nous assistons à un subtil mélange de théâtre, de chant et
de performance acrobatique. En effet, Kristin Dahl, l’actrice qui joue Martine dans la pièce, nous réalise quelques
numéros assez impressionnants de tissu aérien (discipline de cirque), et Lise Cormier, qui interprète le rôle de
Caroline, nous charme de sa voix pure et cristalline lorsqu’elle se met à chanter.
Les acteurs forment une troupe cohérente dont l’énergie force l’admiration.
A mon avis, l’originalité de la pièce réside d’une part dans son lieu (elle s’est jouée dans une église, située à
l’intersection des rues North et Fuller Terrace, à Halifax) et d’autre part, dans certains éléments de son décor : un
Jésus (crucifié), coiffé d’une perruque afro et vêtu d’un habit de paillettes, une boule à facette suspendue au
plafond, conférant ainsi au décor une ambiance un peu disco ! Cet esprit disco est également retrouvé dans
quelques courtes pauses musicales inspirées des airs populaires des années 70 (« Staying alive» des Bee Gees, « I will
survive», de Gloria Gaynor entre autre). Enfin, je donnerai une mention spéciale aux divers bruitages qui ponctuent
régulièrement la pièce : tonnerre qui retentit, pluie qui tombe, vent qui souffle, vagues qui se déferlent, cloches qui
sonnent.
Pour conclure, soulignons que la pièce Premier dimanche d’août/Family in Church a été interprétée dans les deux langues
(français et anglais) et ce, pour la première fois à Halifax !
L
Nadine Bruguière
es suggestions de la Mondiathèque :
• Sarah Bernhardt, L'art du théâtre, Sauret (Monaco), 1993, 220 p.
« Cet art est le plus difficile d'entre tous les arts, et voici pourquoi : la sculture, le dessin, la peinture, trouvent
tous les éléments nécessaires à leur manifestation dans la nature. La musique a le clavier, la littérature peut
puiser ses forces vitales dans tous les milieux, toutes les classes. Elle a même le droit de voler à l'Histoire ses
tragédies, ses anecdotes. La vie de chacun et de tous lui fournit d'innombrables et nouveaux canevas, et enfin
l'imagination est son domaine absolu. L'art du théâtre comprend tous les arts, c'est vrai, mais il exige tous les
dons naturels, et ne peut se compléter cependant que par l'acquis de dons fabriqués. » Sarah Bernhardt
• Jean Duvignaud, L'acteur, Éditions l'Archipel, 1993, 286 p.
Qui est-il, l'acteur, qui doue de réalité charnelle une fiction poétique et la rend parfois plus vraie que la vie ?
Venant après Diderot (Le Paradoxe du comédien), Nietzsche (La Naissance de la tragédie) et Artaucfi (Le Théâtre et
son double), L'Acteur est l'un des rares livres à se pencher sur ce « monstre » qu'est le comédien.
• Robert Abirached, La crise du personnage dans le théâtre moderne, Gallimard (Paris), 1994, 506 p.
Sosie ou fantôme, mannequin ou icône, qu'est-ce que le personnage de théâtre ? Contrairement au comédien
chargé de l'incarner, il n'a guère été étudié jusqu'ici : c'est à quoi s'emploie ce livre, qui va constamment des
œuvres à leurs représentations, des théories aux pratiques scéniques, de l'acteur au spectateur. Dans une
traversée de l'histoire du théâtre, conduite d'un point de vue original, Robert Abirached aide à comprendre le
difficile parcours de la figuration à la défiguration qui a marqué, depuis un siècle, la scène occidentale. Notre
société a-t-elle encore besoin de l'entremise du personnage pour se représenter, alors qu'elle se donne
directement en spectacle à elle-même dans une omniprésente exhibition ?
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