nouvelle économie fondée sur le communisme : réformes agraires en 45 (6 millions d’hectares
distribués en Pologne), nationalisations des industries (1946 60% du potentiel industriel
tchécoslovaque). Si leurs opposants rappellent que les réformes agraires seront suivies par la
collectivisation, les paysans voient juste qu’ils reçoivent plus de terres. Les réformes visant à
homogénéiser les politiques économiques selon le modèle soviétique, l’économie doit constituer un
« tuteur » à l’idéologie communiste. C’est pourquoi, l’URSS fait pression sur les PECO pour qu’ils
refusent le plan Marshall en 1947. Ce fait est significatif de l’importance de l’économie et indique
une perte d’indépendance (« satellisation ») des PECO vis-à-vis de l’URSS.
1947 marque le début de la Guerre froide. La doctrine Jdanov impose, aux partis communistes, de
rompre avec les autres partis et, si possible, de prendre le pouvoir. Aussi, le pluralisme politique
disparaît progressivement par l’élimination des hommes politiques refusant l’assimilation de leur
mouvement au bénéfice du PC. Cependant, on peut observer des variantes en fonction des pays :
- Stratégie du procès politique :
En Hongrie, le parti des petits propriétaires est le vainqueur des élections de 1945 avec 57% des
suffrages. Son secrétaire général, Béla Kovacs, est arrêté pour « complot contre la sécurité de
l’Armée rouge » puis suivent les arrestations de grandes personnalités politiques. Ensuite, les partis,
privés de leurs principaux défenseurs, sont dissous progressivement (= « tactique du salami » –
Matyas Rakosi, secrétaire général du PC hongrois), en commençant par la droite et en finissant par
les sociaux-démocrates (entre 45 et 50, 5 000 sociaux-démocrates sont arrêtés en secteur soviétique
allemand dont 4 000 vont mourir en détention). Enfin, le parti unique est instauré.
- Stratégie du coup de force :
Le PC tchécoslovaque remporte les élections de mai 46 (35% des voix), Gottwald, chef du PC, devient
président du conseil. En septembre 47, grâce à une opportune « conspiration anti-Etat en
Slovaquie », le parti démocratique slovaque, second parti aux élections, est dissous. La radicalisation
progressive du PC suscite l’inquiétude des autres partis qui cherchent à l’éliminer mais celui-ci
contrôle la rue (immenses manifestations), la police et des milices ouvrières qui vont permettre le
« coup de Prague ». Le 25 février 1948, le président Benès est contraint d’accepter un gouvernement
entièrement communiste pour éviter une guerre civile, ce « semi-coup d’Etat » se déroule sans l’aide
directe de l’Armée rouge.
- Stratégie de la terreur :
La brutalisation de l’attitude des PC (fraude aux élections, réseau de collaborateurs, assassinats,
arrestations, tortures, passages à tabac, pression pour pousser à l’exil) leur permet d’imposer leur
pouvoir. Entre 1945 et 1948, la « pacification » menée en Pologne par le PC conduit à 8 700 morts. En
Bulgarie, entre 45 et 46, 100 000 personnes sont déportées.
Il est prévu, dès la conférence de Yalta, que l’Allemagne soit divisée en quatre zones d’occupation
(Américaine, soviétique, britannique et française, grâce à l’action de Churchill). Entre 1945 et 1947,
on assiste progressivement à la dissolution de la Grande Alliance. Ce sont les Anglais qui vont les
premiers tirer la sonnette d’alarme. A l’hiver 1946, les Britanniques ont déjà commencé à inscrire la