B. Engelhardt-Bitrian Economie Politique
2.1 Mesure du capital et de sa productivité.
2.1.1 Le capital fixe Brut
Le stock de capital résulte de l’accumulation au fil des ans des actifs fixes non-financiers acquis
par les agents économiques, déduction faite des actifs mis au rebut pour cause d’usure, d’obsolescence,
ou de cessations d’activité, donc « déclassés ».
Pour mesurer le stock de capital fixe brut à la fin d’une année t (Kt), on tient compte du stock de
capital déjà existant fin de période précédente : Kt-1, des investissements de l’année : (FBCFt) et des
déclassements effectués pendant la période : (Dt).
Les investissements (la FBCF) comprennent aussi bien les acquisitions d’actifs neufs que les
acquisitions d’actifs d’occasion, et les gros travaux d’entretien et de réparation effectués sur les
équipements pour maintenir intacte leur efficacité productive.
Les actifs sont valorisés au prix du neuf, même s’il s’agit d’équipements d’occasion.
Les différents actifs ayant été acquis à des périodes différentes, et les prix de la FBCF augmentant
chaque année, on évaluera le stock de capital en fin d’année aux prix de l’année de référence,
actuellement l’année 2005, ce qui permettra de mesurer son évolution en volume (déduction faite de
l’inflation) sur plusieurs années.
Pour valoriser les déclassements, on applique une loi uniforme de mortalité des équipements,
analogue à celle qui est appliquée aux populations.
On attribue à chaque équipement ou matériel une durée de vie forfaitaire (30 à 40 ans pour les
constructions, de 3 à 20 ans – selon leur nature - pour les autres équipements)
Chaque année, les actifs fixes perdent une partie de leur valeur, ce que mesure la Consommation de
capital fixe (CCF) : par exemple, un bien d’équipement acquis pour 100 000 € et d’une durée de vie
estimée à 10 ans perdra ainsi 1/10ème de sa valeur chaque année.
Arrivés au terme de leur durée de vie, ils sont déclassés (ils disparaissent ainsi du stock de capital).
La proportion du stock de capital déclassé chaque année (ou taux de déclassement) dépend alors de la
composition par âge du capital.
En 2008, le stock de capital fixe brut était estimé à 6 343,6 milliards d’euros, en 2009 à 6 444,3
milliards. Il a donc augmenté de 100,7 milliards d’euros. Sachant que la formation brute de capital fixe a
été en 2009 de 392,1 milliards d’euros (base 2000), la valeur des déclassements de l’année peut alors être
estimée de la manière suivante :
6 444,3 = 6 343,6 + 392,1 – D2009 D2009 = 6 343,6 + 392,1 - 6 444,3
= 291,4 Mrds.
La mesure du capital fixe brut ne prend pas en considération :
la dépréciation subie par les actifs au fil du temps (la consommation de capital fixe, estimée à 272,7
milliards en 2009.)
la variation de la productivité ou de l’efficacité productive de ces actifs sous l’effet du progrès
technique : celle-ci est mesurée à part, par les gains de productivité.
Les événements ou les phénomènes qui accélèrent les déclassements : crise économique (qui
multiplie les faillites), augmentation du prix de l’énergie ou progrès technique (qui accélèrent
l’obsolescence de certains équipements) ou les délocalisations d’activité à l’étranger.
2.1.2 Capital fixe Net et Consommation de Capital Fixe