L'école Lieu de Socialisation Lundi 10 Octobre 2011 Joël POTIER I – Universalité de l'homme comme animal socialisation I – 1 Le petit de l'homme naît complètement démuni Contrairement à l'animal, l'homme naît démuni. Dans l'histoire de son évolution l'homme était condamné à disparaître. Parce que dans l'évolution de l'Homme, le bassin de la femme était trop petit au fur et à mesure que le crâne du petit se développer, en même temps que son cerveau et cela ne permettait pas que la tête passe dans le bassin de la femme. Comment est-ce devenu possible ? Plus petite tête ? Plus grand bassin ? → L'homme naît donc prématuré, avec une tête et un cerveau plus petit. I – 2 L'homme a besoin des autres L'homme a besoin des autres humains, animaux pour être élevé. Le bébé prématuré a besoin de 20, voire 25 ans pour grandir. On voit que peu d'animaux ont une croissance aussi longue. Le petit de l'homme a pu parler, grandir, …, grâce aux autres. Ce sont d'abord ses parents qui ont commencé à lui apprendre à se tenir debout, à communiquer, a se nourrir. I – 3 L'homme ne peut vivre sans les autres humains Après les parents, ce sont les institutions comme l'école qui ont pris le relais pour la suite de la socialisation. Puisque l'homme est l'être social par excellence. Il subsiste un besoin essentiel d'éducation, chez l'homme, pour vivre en société. On peut donc dire que l'homme est par naissance un être social. S'il ne naît pas social, il le devient. Quel sens a donc ce mot de « socialisation » II - Apprentissage et socialisation II – 1 Sociologie Définition Il est apparu au XVIIe siècle, c'est Auguste COMTE, qui est considéré comme un des fondateurs de la Sociologie. Si COMTE c'est appuyé sur « les sciences positives », la sociologie, elle, fait partie des « Sciences Humaines » qui utilise les méthodes des « sciences exactes ». La socialisation, est l'apprentissage de la vie en société. Elle consiste à l'apprentissage des comportements, des valeurs et des normes sociales. Ces comportements et ces normes font partie de la culture de l'être social. Passer du comportement conscient, à un comportement automatique (inconscient). L'intériorisation de ces comportement est gage de réussite d'intégration dans une société. L'école Lieu de Socialisation Lundi 10 Octobre 2011 II – 2 Processus de socialisation Le processus de socialisation commence à la naissance mais n'est néanmoins jamais terminé, il se poursuit tout au long de la vie. La société est constamment en évolution et l'homme devra toujours s'adapter dans des situations sociales de plus en plus variées. A la question : Où se fait la socialisation ? Famille, École, Au travail, Au lieu géographique, Associations, … Il convient de rappeler comment cette socialisation se fait chez l'enfant. II – 2 – 1 WEBER et DURKEIM : Deux théories qui expliquent ce processus II – 2 – 1 – 1 Max WEBER (1864 - 1920) L'homme est un être actif. La société est façonnée par l'homme ; toujours en évolution. La primauté de l'individu sur la société. Norme, Valeur et Norme ne sont que des possibilités offertes par l'individu. Dans une société on joue un rôle. L'homme conserve toujours une marge de liberté dans l'exercice de ses rôles, car il recherche son intérêt personnel. L'individu est donc un acteur social. Il va assimiler les évènements en fonction de son intérêt personnel et au besoin il modifie les valeurs et les normes. II – 2 – 1 – 2 Émile DURKEIM (1858 - 1917) L'homme est un être passif. L'homme est façonné par la société. Il n'y a donc pas primauté de l'individu sur la société, mais de la société sur l'individu. La société impose ses valeurs, ses normes, des rôles qui exercent une contrainte sur les individus. L'action des individus est entièrement conditionné par l'école, le travail, … Les résultats sur l'individu résulte à des hommes qui respectent les règles, les normes et qui agissent en fonction des rôles qui leur ont été attribués. « On rentre dans un moule. » II – 2 – 2 La réalité des processus de socialisation est plus complexe. Ce sont ( Weber et Durkeim) des analyses extrêmes. La société est toujours en mouvement, les analyses ne sont pas d'actualité … → Ce mélange de culture enrichit les sociétés. Mais la société les change aussi. Dans la société, il y a adaptation réciproque. Intériorisation. Pour illustrer cette adaptation réciproque (Individu/Société) L'immigré va s'intégrer en faisant sienne, et en intégrant les valeurs de la république française. Mais pour que cela puisse se faire la république se doit de lui faire une place et de s'arranger pour que le vivre-ensemble soit possible, en prenant compte les différences des individus (Loi du 5 décembre 1905 : Laïcité). A l'école, cette loi permet l'accueil de tous les enfants résidant en France, quelque soit l'origine, la croyance, … L'école Lieu de Socialisation Lundi 10 Octobre 2011 II – 2 – 3 Processus de socialisation dans l'apprentissage à l'école. II – 2 – 3 – 1 L'apprentissage par renforcement qui sous entend une pédagogie traditionnelle. Ce processus conditionne l'enfant pour qu'il se conduise bien. Récompense ou punition, pour approuver ou désapprouver le comportement de l'enfant. II – 2 – 2 – 2 L'apprentissage est un conditionnement qui ne peut se rattacher à une théorie de l'éducation. C'est une forme de respect de l'autre. II – 2 – 3 – 3 L'apprentissage par observation est dans le courant pédagogique moderne et des méthodes actives On agît par observation et en imitant et reproduisant ce que font les adultes, les autres Hommes. Elle exige une dimension affective. II – 2 – 3 – 4 L'apprentissage par interaction avec autrui qui se fait spontanément par l'enfant quand les méthodes sont actives. Relation triangulaire entre les autres enfants et les adultes à travers des jeux de rôles. III – L'école lieu de socialisation, l'exemple de la France III – 1 Les valeurs de la société Française. On ne peut pas parler de l'école sans parler des valeur de la société française. On parlé avant d'un instituteur et non un professeur, qui institue donc des valeurs. III – 1 – 1 Culture Judéo-Chrétienne et communauté de cultures différentes. L'histoire de notre pays est riche d'influence de cultures diverses (Invasion normande, Immigration diverses, …) Il est donc multiculturel. C'est une richesse. Certes la culture judéochrétienne est prédominante, mais il existe aussi des groupes ethniques de culture différente. III – 1 – 2 Un point commun : la langue, les traditions religieuses Même si ces groupes existes, la langue, les traditions, les croyances rassemble ces groupes. A l'étranger, les français, cherche les français, même si c'est une mauvaise façon de s'intégrer. Ces points communs devraient être source de progrès social. III – 1 – 3 Les différences enrichissantes mais difficiles à gérer dans la société comme à l'école. Ces différences sont enrichissantes, mais elle peuvent transmettre des idées parfois contraires. Des façons différents d'être homme déstabilise. Les enfants de groupe ethniques différentes se retrouve à l'école. L'école Lieu de Socialisation Lundi 10 Octobre 2011 III – 1 – 4 Le communautarisme III – 1 – 4 – 1 Origines Les hommes se sont rassembler en fonction de leur valeurs, … Le communautarisme est né aux US dans les années 80 pour réagir aux idées modernes. C'est ce modèle contractuel qui illustrait le modèle libéral de la société américaine (Capital, échange de services, … fut contesté) Ils ce sont rassembler pour transmettre et défendre leurs valeurs. En France, le communautarisme est définit par une communauté qui cherche à imposer ses normes, ses valeurs et ses dogmes, à tout les homme, à la société et à l'État. III – 1 – 4 – 2 Quel équilibre trouver entre l'assimilation et le droit à la différence tout en respectant la laïcité inscrite dans les lois française. Bruno BETTELHEIM (philosophe psychanalyste) → camp de concentration nazis Analyse lorsqu'il était prisonnier. La société n'est que le reflet des individus. Si les individus surmontent leurs angoisses, ils sont capable de construire une société juste. S'ils n'en sont pas capable, ils sont attirés par la société totalitaire. Parce que ce communautarisme fragilise les sociétés, il constitue un vrai problème. Comment l'état peut répondre au besoin de reconnaissance des communautés sans pour autant annihilés les valeurs de l'individu ? Équilibre entre assimilation et droit à la différence. La société doit s'adapter en créant des espaces d'échanges. Si les communautés ne sont pas reconnus le communautarisme risque de s'installer. Toutes les fois que le vivre-semble est menacé, les valeurs de la société sont mises à mal. Lorsque les société stigmatise les communautés, le communautarisme naît (Gay, Malades du SIDA, Musulmans, …) L'équilibre entre droit individuel et collectif ne va pas de soit. DDHC, Laïcité, ... → Distinguer ce qui est du domaine de la sphère privée et de la sphère public. Le fait de croire ou de ne pas croire (liberté individuelle = sphère privée, mais s'arrête lorsqu'elle nuit à celle des autres). Néanmoins l'individu comme seul sujet est traversé par des normes collectives car c'est un être social. SARTRE : L'existence précède l'essence. De cette existence, que va-t-on faire, que va-t-on être ? Je me fais moi-même dans mon histoire mais avec les autres. Cela traduit donc la richesse d'une communauté lorsque l'individu n'impose pas sa façon de penser Le maillage communautaire est une richesse, mais la primauté d'une ethnie sur une autre, réclamant un pouvoir politique sont réellement un danger pour la république, pour la laïcité. III – 1 – 5 Sphère Public Elle ne va pas prendre partie sur une religion plus que sur une autre : Laïcité. C'est l'espace du droit, producteur du droit. C'est dans l'espace publique que ces droits existent et évoluent. Que comprend-t-elle ? L' État, les administrations politiques, les municipalités, …, mais aussi les gens qui les forment c'est à dire l'ensemble des personnes politiques et des citoyens. On peut ajouter l'école publique comme lieu de construction de la citoyenneté. L'école Lieu de Socialisation Lundi 10 Octobre 2011 III – 1 – 6 Sphère Privée III – 1 – 6 – 1 L'espace personnel, « intime ». C'est un espace reconnu privée, chez soi, par exemple. III – 1 – 6 – 2 L'espace social ou civil L'espace du droit commun et de la tolérance, ou la laïcité ne s'applique pas. Les journaux, les médias, la cité, la rue. C'est l'avantage d'une démocratie. Il s'agit des espaces, des lieux d'expression et de confrontation des opinions. L'école étant un lieu où s'élabore la citoyenneté, il est nécessaire qu'elle soit laïque, et appartienne à la sphère publique. III – 2 Les valeurs de la République à l'école. III – 2 – 1 La laïcité Cette législation est toujours d'actualité, depuis Jules ferry, l'école française s'interdit tout jugements ou prosélytisme dans un établissement sur n'importe quelle religion. Tout les croyances doivent y être respectée. La liberté de conscience permet à toutes les communautés de vivre ensemble. Liberté de conscience, Égalité des droits, Universalité. Universalité : vivre ensemble avec nos différences, sans compromettre l'unité de l'humanité. Résumé par paix et fraternité. A l'école cela permet la socialisation des élèves entre eux, et dans l'espace publique, voir social. Il s'agit bien d'avoir le droit à la différence dans l'espace privé ou même social. Tout en sachant que dans les écoles, le prosélytisme est interdit, caché tout signe distinctif tels que les médailles, pendentifs, … Droit à la différence, mais pas différence des droits. Cf FREINET L'école active « Learn by doing » de DEWEY. Aujourd'hui une organisation commune fondée sur la laïcité est essentielle. Elle permet l'apprentissage du respect de l'autre dans leur différence. III – 2 – 2 Liberté Égalité Fraternité Tout comme la laïcité, ces valeurs n'était plus explicitées aux formateurs dans les écoles. Enseigner les valeurs de la république risque de ne plus se faire. Le contrat didactique prévaux alors que le contrat social n'est plus présent. Apprendre à lire, à compter, mais plus à être citoyen. III – 2 – 3 La socialisation démocratique On entend souvent dire, « je passe les 2/3 de mon temps à faire de la discipline, et seulement 1/3 à enseigner » de la bouche de certains professeurs. L'école Lieu de Socialisation Lundi 10 Octobre 2011 III – 3 Comment la socialisation se fait à l'école. L'urgence est d'établir un contrat social, avant le contrat didactique, malgré le fait que ce soit la raison première e l'école. Le processus apprentissage/enseignement requiert dans une classe des individus, des groupes socialisés, c'est à dire momentanément apaisée, calme. C'est une condition pour pouvoir enseigner, les paroles, du maître et des élèves doivent être entendus et respectées. C'est alors, soit un rapport de force, soit soit un rapport pratique qui tente de constituer un groupe. III – 3 – 2 Socialiser la « vie de classe » La classe n'est pas seulement le lieu où l'on apprend, mais aussi le lieu où l'on apprend la discipline du corps et des émotions. Des règles vont s'institutionnalisées par les élèves ou par le maître, c'est un objectif dans l'école. C'est un processus de contrat collectif de comportement. Il y à la tout un travail de rapport aux lois, car si les élèves participent, cela s'avère très intéressant. Il est primordial d'avoir un minimal de règles avec le public avec lequel on travail. Cf « Vers la pédagogie institutionnelle » OURY et VASQUEZ III – 3 – 3 Socialiser par les contenus d'enseignements. C'est en apprenant à lire, …, qu'on se socialise en même temps. La classe est un groupe d'apprentissage et pas seulement un groupe de socialisation. L'apprentissage des règles du jeu d'un sport par exemple est aussi un apprentissage social. On se socialise en apprenant. L'ECJS, la philosophie, … ne servent pas qu'à inculquer des connaissances mais aussi à instaurer, des valeurs, des règles, des normes, propre à notre société. CHARLOT : socialiser par le rapport à savoir. Mais cette valeur n'est opératoire que si les élèves ont envie d'apprendre. Ce rapport à savoir doit avoir du sens pour les élèves. III – 3 – 4 Socialiser par les démarches pédagogiques III – 3 – 4 – 1 Le travail de groupe « apprendre avec et par les autres ». Le groupe français d'éducation nouvelle (GFEN) promeut une démarche d'auto-socio de construction-savoir. Plusieurs méthodes permettent la socialisation, travail en groupe, exposé, …, à tous les niveaux. III – 3 – 4 – 2 L'école « micro-société » La scolarisation est une forme de socialisation. Elle exige des formes de règles de vie collective. L'école Lieu de Socialisation Lundi 10 Octobre 2011 III – 3 – 5 L'entrée thématique, transversale et interdisciplinaire de la socialisation démocratique III – 3 – 5 – 1 Le décloisonnement des disciplines. L'entrée est thématique. Centrer sur un thème, ce qui est aussi un courant philosophique. Cela dépasse donc le cadre d'une seule matière, puisqu'interdisciplinaire et elle va engager l'ensemble de l'équipe pluriprofessionelle, d'où la nécessité d'un projet commun. Ce qui permet l'ouverture de l'élève sur le monde extérieur. Par ses interactions entre les professeurs, et les élèves ont a un apprentissage de chaque matière. III – 3 – 5 – 2 Projet qui donne du sens aux apprentissages Un décloisonnement ne fonctionnera que si il construit du sens pour l'élève. Cela provoque une synergie entre les professeurs et les élèves de la classe. III – 3 – 6 Socialiser dans et par la « vie scolaire ». La vie scolaire est un concept, dans les interclasses, les récréations, la cafeteria, dont l'accompagnement concerne certains acteurs éducatifs, sans oublier le rôle éducatif des agents de service, du personnel ATHOS. C'est un lieu éducatif où ils apprendront à se préparer à une insertion socioprofessionnelle. III – 4 Les remises en question de la socialisation démocratique de l'école. III – 4 – 1 L'école cherche à former l'élite au dépend de la masse III – 4 – 1 – 1 Le collège unique (1975) Le collège unique est le principe de l'HABY. La réforme HABY, est la plus connue, faite par un ministre de l'éducation qui a voulu ouvrir le collège pour touts les enfants. Cette loi devait permettre à tout les enfants de touts les enfants de tout origines d'aller au collège. La prise en charge des enfants dès la primaire, sans véritables accompagnements ou aides. III – 4 – 1 – 2 80% d'une génération au niveau du BAC. (1985) Francois DUBET : « Pourquoi changer l'école ? » « Si l'école a pour mission de faire des citoyens, c'est remis en cause car la massification a fait entrée l'injustice dans l'école, affaiblissant ainsi l'image d'une institution républicaine située au dessus de la société. » « Les enseignants sont placés devant un dilemme déstabilisant, d'une part parce qu'ils sont souvent attachés a des idéaux républicains et parce qu'il prenne confiance sur le terrain. » L'école Lieu de Socialisation Lundi 10 Octobre 2011 III – 4 – 2 L'école reproduit les inégalités sociales BAUDELOT et ESTABLET : « Le Niveau Monte » L'école française participe à la reproduction des inégalités sociales. Les écarts entre les meilleurs élèves et ceux en difficulté n'a cesser de se creuser. Ils dénoncent l'élitisme de l'école française, et certaines idées reçus. Moins une société est inégale meilleure est son école. Les enfants d'immigrés ne font pas baisser le niveau. Le droit des élèves et des enfants entame le pouvoir de l'adulte et des maîtres. Les médias brise le monopole et l'intérêt de la formation scolaire. La toute puissance de la fusion paternelle décline décline dans un style d'éducation plus libérale des familles recomposées. Le libéralisme sauvage qui n'investis que dans le rentable au produit du solvable conçoit donc l'élève comme un futur consommateur et un futur producteur de bien. = accroissement de la concurrence. Dans un tel contexte la demande de restructuration est bien difficile à se faire.