Pour combler les lacunes du système économique international et supprimer les
causes structurelles des crises récentes, il est urgent d’accroître la transparence des
transactions et le contrôle démocratique aux niveaux national et international, en faisant
intervenir la société civile. Toutefois, ces conditions à elles seules sont loin d’être suffisantes.
D’autres éléments importants seraient à porter dans la discussion sur la réforme :
Il faut renforcer le contrôle démocratique des institutions financières internationales et
exiger leur transparence systématique à l’égard des organisations de la société civile.
Une première étape en serait une évaluation externe indépendante portant sur les
résultats des institutions financières internationales, en réponse aux demandes des États
membres et de la société civile, et en particulier des groupes de femmes.
Une représentation et un participation de tous les États, spécialement des pays en
développement, est nécessaire aux décisions et aux instances dirigeantes des institutions
financières internationales. Les droits de vote doivent être davantage représentatifs et
moins inégaux.
Les réformes économiques doivent compléter les politiques nationales en améliorant
l’accès des femmes aux ressources telle que la terre, l’information, la connaissance et la
technologie. Les femmes ont besoin d’avoir accès à l’économie salariale et d’y participer
sans discrimination.
Les pouvoirs décisionnels économiques et financiers doivent être retirés aux groupes et
organes ad hoc restreints (comme par exemple le G8 ou le Club de Paris), pour être
transférés à des organismes dotés d’un mandat intergouvernemental clair, d’une
représentation plus universelle et de processus décisionnels participatifs. Comme point de
départ, il faut élaborer des modalités imposant aux organismes restreints (tels que. G8,
G20, Forum de stabilité financière) des processus pleinement inclusifs, participatifs,
responsables et transparents.
Les institutions économiques et financières internationales doivent veiller à la cohérence
de leurs politiques, coopérer davantage avec les Nations unies et ses agences et tendre
systématiquement à donner la primauté à l’élimination de la pauvreté et au
développement durable, c’est-à-dire respectueux de l’environnement et socialement juste.
Les institutions financières internationales, l’OMC et les agences des Nations unies
doivent assurer un suivi économique ainsi que des évaluations d’impact social de leurs
politiques.
À cet égard, l’Assemblée générale des Nations unies et le Conseil économique et social
(ECOSOC) doivent coordonner leurs politiques afin d’améliorer la cohérence des
systèmes financier et commercial internationaux. Il y aurait lieu de convoquer des tables
rondes à intervalle régulier dans le cadre des sessions de l’Assemblée générale des
Nations unies pour traiter des questions de politique économique et financière mondiales.
Les institutions internationales intéressées ainsi que les groupes de la société civile
devraient participer à ces réunions.
Un Conseil de sécurité économique et sociale devrait être établi, selon la proposition de la
Commission de gouvernance globale des Nations Unies, en 1995 ; ce Conseil jouirait de
la même autorité sur les affaires économiques internationales que le Conseil de sécurité
sur les questions de paix et de sécurité. Dans une première étape, l’ECOSOC devrait être
renforcé. Il devrait se réunir plus souvent, pour de courtes rencontres centrées en tant
que de besoin sur les sujets prioritaires, de façon à être un lieu de dialogue plus efficace
permettant d’uniformiser et de coordonner les politiques adoptées. Avec la participation