UNIVERSITE DE LA FORMATION CONTINUE

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE DE LA FORMATION CONTINUE
ENSEIGNEMENT A DISTANCE
Filière : Droit des Affaires
1ère Année
Envoi 2
MODULE DE FRANÇAIS
LEXIQUE
Dr. Farida LOGBI
Maître de conférences en Sciences des textes
Tous droits réservés UFC. 2006.
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I/ Le lexique.
1- Formation de la langue française.
a) Historique :
La langue est un système de signes. Ces signes sont en général des mots créés de façon
naturelle. Ils permettent aux habitants d’une même région de communiquer entre eux,
exprimer leurs sentiments, idées, volontés.
Le mot a une signification et une fonction grammaticale. Les mots constituent le lexique.
Une langue ne se forme pas d’un seul coup, telle que nous l’apprenons. Elle se forme et se
transforme avec le temps et l’histoire, chacun des événements de l’histoire laisse des traces
sur un langage notamment le lexique. Il l’enrichit, le modifie.
Le français est issu de la langue romane elle-même formée à partir du latin.
Après la conquête des romains, les gaulois (habitants de la France) délaissent leur parler, le
celtique ou gaulois, pour adopter le latin qui est parlé par les soldats et les colons- mais ce
n’est pas le latin littéraire, c’est le bas-latin.
Vers la fin du IX ème siècle on parlait la langue romane qui contenait beaucoup de mots latins
mélangés à certains mots celtiques et germains, donc une langue que le peuple a forgé par
transformation progressive. Mais cette langue n’était pas uniforme.
Les dialectes :
Au moyen âge la France connaissait plusieurs dialectes issus du roman.
Ces dialectes ont beaucoup de différences dans le Nord, on parlait le langue d’Oïl ( picard –
normand – lorrain …), dans le Sud on parlait la langue d’Oc (limousin – gascon – provençal )
L’uniformisation :
Le francien du XIIème au XVIème la langue romane de l’Île-de-France devient la langue
nationale et prend la priorité sur tous les autres dialectes.
Au XVIème siècle Ronsard et Du Bellay écrivent La Défense et Illustration de la langue
française qui revendique la propriété de langue littéraire au français.
Avec l’ordonnance de Villers-Cotterets en 1539 ; le français devient langue officielle.
Et en même temps grâce à l’imprimerie, aux voyages, aux traductions des œuvres latines et
grecques le français est enrichi : des mots nouveaux sont calqués sur le latin et d’autres sont
empruntés à d’autres langues.
Au XVIIème siècle Malherbes essaye de fixer le sens des mots.
Avec l’Académie française créée en 1635 la langue classique littéraire devient un modèle. On
applique à l’orthographe des principes rationnels.
Ainsi on interdit « grant » et on impose « grand » en relation avec « grandir »
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b) Origine des mots :
L’étude de l’origine des mots s’appelle l’étymologie.
L’essentiel du vocabulaire français provient :
- du bas-latin : langue parlée, par les soldats, les colons, les marchands qui connaissaient
peu la langue littéraire écrite.
Ainsi « pro » la préposition était transformée en « por » dans le bas-latin et a donné la
préposition « pour ».
Les emprunts : Mais le français a beaucoup emprunté aux autres langues.
- Au grec : Pourquoi le grec, parce que le latin vulgaire lui-même utilisait des mots
grecs. Ainsi le mot « parler » est d’origine grecque. Mais le grec a surtout donné
beaucoup de termes scientifiques : téléphone, laryngoscope, orthopédie,
photographie.
-
Au gaulois : la langue celtique chassée par le latin a été conservée surtout dans les
montagnes : le mot « vassal » vient du celte.
-
Au germanique : parmi les soldats romains beaucoup étaient recrutés en Germanie et
ont introduits dans le bas-latin des mots germaniques tels : « marri » qui veut dire
fâché –banc – bannière – blé – guerre – honte – fauteuil.
D’autres mots issus de langues différentes ont été introduits par le biais des échanges,
des voyages ou à la suite de guerres. Le français s’enrichit au contact d’autres langues :
+ l’italien qui a donné confetti ou incognito, carnaval, caporal, fiasco.
+ l’espagnol auquel le français a emprunté guérilla – matamore – abricot –
camarade – peccadille.
+ le russe qui a fourni au français des mots tels que samovar ou cosaque, mazout
– spoutnik.
+ l’anglais qui a donné handicap, soft, pipeline, toast, clown.
+ l’arabe qui a sonné razzia – carafe – tasse – bled – gourbi.
+ le turc : bey – divan – tulipe.
+ langues africaines : baobab – bamboula.
+ langues américaines : chocolat – caoutchouc – totem.
-
Les doublets :
D’autre part certains mots latins ont donné naissance à des doublets – car aux mots empruntés
par la langue populaire, se sont ajoutés d’autres utilisés non plus dans le parler populaire mais
par la langue savante.
Ainsi le mot latin factionem a donné en langue populaire façon, en langue savante faction,
potionem a donné en langue populaire poison, en langue savante potion, officinem a donné
en langue populaire usine, en langue savante officine.
Ces doublets sont au nombre de 800.
Les mots qui ne sont plus utilisés sont appelés des archaïsmes tels le mot moult (beaucoup)
ou occire (tuer), férir (frapper).
La langue française en plus d’emprunter aux autres langues s’est enrichie par la création de
mots nouveaux selon des procédés de formation de mots.
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2- Applications.
1) A l’aide du dictionnaire, expliquez le sens des mots suivants et utilisez les dans des
phrases :
- mots tirés du grec : blâmer – baume – horloge – épistaxis – bureaucratie.
- mots tirés du latin : essaim – mastiquer – natif – fébrile.
2) Citez des mots dont la création ou l’emprunt est devenu nécessaire par le
développement des technologies de la communication :
3) Construisez des phrases avec les doublets suivants :
Cuisson, coction – mâcher, mastiquer – ausculter, écouter – ponctuer, pointer – nager,
naviguer – naïf, natif, prison ; préhension.
4) Construisez un paragraphe décrivant un match de football et indiquez les mots
empruntés à l’anglais.
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I/ Organisation du lexique.
1- La forme du mot.
Le mot est un son articulé, composé d’une ou plusieurs syllabes exprimant une idée. Ce même
son est représenté par l’écriture.
Le mot se présente selon les espèces grammaticales sous la forme de noms – verbes –
d’adjectifs – d’articles – d’adverbes – de pronoms – de prépositions …
a/ Changement de forme selon l’espèce variable ou invariable :
Ces mots changent de forme selon l’espèce variable ou invariable.
Ainsi le nom, le verbe, l’article, l’adjectif, le pronom sont variables.
Mais l’adverbe, la préposition, la conjonction, l’interjection sont invariables : c’est-à-dire que
ces mots présentent toujours la même forme.
Quant aux espèces variables, elles peuvent changer de formes en changeant de catégorie
grammaticale (genre, nombre, personne, temps, mode)
Noms
Le pâtissier - la pâtissière
Le cheval – les chevaux, un œil – des yeux, de l’ail – des aulx.
Verbes
Il lit – il a lu, s’en aller – il s’en va
Adjectifs
Neuf – neuve, sec – sèche.
De plus, ces changements peuvent être notés seulement par l’écriture : Les cahiers que j’ai
apportés étaient sales.
c) Changement de forme selon la classe grammaticale :
En changeant de classe, les mots peuvent changer de sens.
Le verbe peut devenir nom : les dires des témoins.
L’adjectif peut devenir nom : Le bien et le mal.
L’adjectif peut devenir adverbe : Mon cher ami – cet article coûte cher.
Le nom peut devenir adjectif : J’ai cueilli des violettes- Elle porte une robe violette.
La participe peut devenir nom : Il a du oublier notre rendez-vous – C’est votre dû.
Une conjonction peut devenir un nom : Où se trouve placé le « et » dans la phrase ?
En changeant de classe grammaticale, ils changent aussi de forme.
Ainsi cher - ces robes coûtent cher – ces photographies sont chères à mon cœur.
Cher dans le premier emploi est invariable, il est adverbe.
Dans le second emploi, il s’accorde en genre et en nombre avec le nom.
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Observez les phrases des phrases suivantes :
- Le fruit que j’ai cueilli est mûr
- L’orange que j’ai cueillie est mûre
- Les fruits que j’ai cueillis sont mûrs.
- Les oranges que j’ai cueillies sont mûres.
Vous remarquez les formes différentes du verbe cueillir et de l’adjectif mûr.
La plupart des formes variables changent d’orthographe lorsqu’elles changent de genre et de
nombre.
Elles se composent d’une partie invariable – le radical – à laquelle s’ajoutent les éléments
destinés à préciser le genre, le nombre, le temps, le mode. Ces éléments sont appelés des
désinences.
2- La signification du mot.
Le mot a une signification ou un sens.
Le mot est un signe linguistique constitué d’un signifiant (ou forme) et d’un signifié (ou sens).
Dans toute langue vivante, le sens des mots évolue.
Le sens premier peut disparaître ou se transformer.
De plus, la langue dispose de différentes possibilités pour exprimer une idée. Il existe des
mots qui n’ont qu’un sens et d’autres mots qui peuvent avoir plusieurs sens.
a) La monosémie :
Un mot est monosémique quand il n’a qu’un sens. Il existe peu de mots monosémiques. Ils
appartiennent au français scientifique ou technique en général :
Polychrome : qui a plusieurs couleurs
Moissonneuse : machine agricole qui sert à couper puis lier le blé.
b) La polysémie :
Elle est le contraire de la monosémie. Le mot a alors plusieurs sens différents. Les mots en
français pour la plupart sont polysémiques :
Ainsi le mot hôte : signifie celui qui reçoit un invité, mais aussi l’invité qui est reçu.
Bureau désigne le meuble et la pièce qui contient le meuble.
c) L’homonymie :
Elle s’oppose à la polysémie. Deux mots de même forme ont un sens différent – on parle aussi
d’homographie :
- louer un appartement.
- Louer les qualités de quelqu’un.
Les homonymes peuvent avoir une forme différente mais ils se prononcent de la même
manière. Ainsi la série ver, vers, verre, vert et vair.
L’orthographe ou la forme permet de distinguer 5 mots différents.
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d) La synonymie :
C’est la relation qui existe entre deux formes différentes (deux signifiants) ayant le même
sens (signifié) ou un sens de nuance très proche. Les synonymes font partie d’une même
catégorie grammaticale :
Logement – appartement – domicile – demeure – foyer – habitation – toit = tous sont
des noms.
e) La paronymie :
Elle désigne la relation qui existe entre deux mots proches par la forme (graphie et sonorité) et
qui ont des sens différents. Ce qui peut provoquer des confusions de signifiés.
Collusion – collision, éminent – imminent.
f) L’antonymie :
Deux mots sont antonymes lorsque le sens de l’un s’oppose au sens de l’autre :
Fille / garçon
Riche/ pauvre.
Les antonymes comme les synonymes doivent faire partie d’une même catégorie
grammaticale, ils doivent être deux adjectifs (long/court) ou deux verbes (courir/ s’arrêter) ou
deux adverbes (beaucoup/peu).
g) Sens propre et sens figuré :
Le premier sens des mots évolue selon les choses qu’ils désignent et les sociétés qui les
emploient.
Le premier sens se transforme, ainsi on transpose un mot du sens propre (premier) au sens
figuré, soit en étendant le sens du mot à d’autres objets (idées), soit en créant des sens
nouveaux par association d’idées ou par les images :
-
cueillir des champignons: sens propre
appuyer sur le champignon : sens figuré
Il a mal au cœur : sens propre
Le cœur de la ville : sens figuré
3-Applications.
1/ Que veulent dire les antonymes suivants :
Sympathie – antipathie, polygame – monogame, symphonie – cacophonie, xénophobie –
xénophilie.
2/ Expliquez les différences entre ces homonymes :
Les – laid – l’ai.
Mais – mai – mes.
Cour – cours – court – coure.
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3/ Donnez deux sens différents des mots suivants et pour chaque sens construire une
phrase : prêt – vedette.
4/ Classez les homonymes en verbes conjugués et en noms : sommeil – sommeille,
recueille – recueil, plie – pli, trou – troue.
5/ Cherchez les antonymes de :
Enfler – vif – froisser – joindre – arrivée – nouveau.
Quelle remarque faites-vous sur le changement de forme ?
6/ Cherchez des synonymes des mots suivants :
Beau – vilain – mal élevé – nerveux – souffrance – peur – courir – krach – influence –
publicité – questionner – courroux.
7/ Employez au sens figuré : tête – pied – œil – bras.
8/ Distinguer les homophones par le sens :
Rate – rate, mate – mâte, pâte – patte, date – datte, cygne – signe, lisser – lycée, teint – tint,
tain – thym.
9/ Donnez le sens des paronymes suivants :
Munificience – magnificence – inculpation – incubation – libération – libation – blanchiment
– blanchissage – immixtion – émission – convection – conviction – infraction – effraction –
conjecture – conjoncture – suggestion – sujétion – illusion – allusion.
10/ Construire un paragraphe en utilisant des noms dont le pluriel change de forme.
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III/ La structure du mot.
La langue continue à subir des variations. Elle perd des mots. Elle en crée d’autres.
Pour former des mots nouveaux à partir d’éléments qui existent déjà la langue utilise les
procédés suivants :
La dérivation, la composition.
1- Le radical.
Le radical constitue le léxème ou la forme de base. Il permet de constituer des mots nouveaux.
2- La dérivation.
Elle se présente selon le procédé qui consiste à ajouter au radical un suffixe pour créer un
mot nouveau.
La suffixation : c’est l’adjonction d’un élément après le radical. : affiche - affichage
On distingue 3 groupes de suffixes : les suffixes nominaux, les suffixes verbaux et le suffixe
adverbial.
Suffixes nominaux
ard
et - ette
eur
erie
esque
isme
ible
sens
Péjoratif
Petit
qualité de
Industrie - lieu
Fantaisie
Doctrine ou attitude
Qualité de
Quelques suffixes verbaux
er
ir
efier
asser
eter – ner
Exemples
bavarder
blanchir
gélifier
finasser
voleter - trottiner
exemples
richard – fuyard
garçonnet
blancheur
épicerie
burlesque
scientisme
éligible
Ils servent à former des
verbes à partir de noms ou
d’adjectifs.
Suffixe adverbial :
Le suffixe ment sert à former des adverbes à partir d’adjectifs qualificatifs :
sobre – sobrement
riche - richement
La dérivation impropre consiste à faire passer un mot de sa classe d’origine à une autre classe
(voir organisation du lexique, changement de classe)
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Les mots peuvent être formés d’un préfixe et d’un suffixe :
Dé/barqu/ement
Ex/port/ation
On appelle famille de mots tous les mots formés sur un même radical : nuire – nuisance –
nuisible – nuisibilité.
3- La composition.
C’est un procédé qui consiste à fabriquer un mot nouveau en réunissant deux éléments qui
figurent chacun déjà à part dans le lexique : pomme de terre.
Les composés sont classés selon la nature des mots qui les constituent :
a) Noms :
-
nom + nom : timbre-poste, station-service.
Nom + adjectif : pied-noir, bec-fin, rond-point.
Adverbe ou préposition + nom : contre-vérité ; avant-projet, arrière-pensée.
Verbe + nom : réveille-matin, attrape-nigaud.
Verbe + verbe : laisser-passer.
Verbe + adverbe : passe-partout ; lève-tôt.
b) Adjectifs :
-
Adjectif + adjectif : aigre-doux.
Adverbe + adjectif : haut-placé.
c) verbe : avoir peur.
On appelle composition une syllabe que l’on place devant un nom, un adjectif ou un verbe :
c’est un préfixe qui modifie le sens du premier mot :
- enchanté/désenchanté, longer/allonger, faisant/bienfaisant/malfaisant, dater/antidater.
La préfixation : adjonction d’un élément avant le radical :
Quelques préfixes
ab – abs – av
anté – avant
après - post
bi – bis
contr – contra
dis - dé
en – em
extra
Sens
Eloignement - séparation
Avant
Après
Deux fois
Contre – en face
Séparation
Dans
Hors de
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Exemples
absence
antécédent –avant-coureur
post-graduation
biscuit - bicyclette
contradiction -contredire
disposer - détourner
embarquer
extraordinaire
4- Applications.
1) Formez des verbes dérivés des mots suivants :
-
tamis – refus – avis – amas – ras – tracas.
2) Regroupez les verbes suivants selon les formes des dérivés lorsqu’ils deviennent
des noms après suffixation :
posséder - céder
- apprécier
- laver
participer - couronner - succéder
- rincer
articuler - démarrer
- questionner - transporter
pointer
-décider
- céder
- rattraper
- charmer
3) Formez deux dérivés à partir :
- des suffixes : cratie - esque - icide - ible.
4) Trouvez des noms composés formés :
-
d’adjectif + nom
de nom + nom
d’adjectif + adjectif
nom + infinitif
5) Composez un paragraphe en utilisant les mots composés suivants :
Grand-mère – chou-fleur – garde-robe – pique-assiette
- après-midi – confiture de reine-claude
6) Comment sont composés les mots suivants :
-
un arc-boutant
un trouble-fête
un cessez-le-feu
un faux-semblant
un garde-fou
un sans-gêne
6) Complétez à l’aide de suffixes la liste suivante (attention aux intrus) :
Verbe
Accuser
Animer
Coopérer
Innover
Préparer
Calomnier
Nom de l’action
Agent de l’action
Masculin
Féminin
Accusateur
Accusatrice
Accusation
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Inspecter
Conduire
Fasciner
Légiférer
Négocier
Lire
Fauter
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