LYON
Département Informatique
Année 1999/2000
Projet personnel en humanités
la culture d’entreprise au Japon
Guillaume Lopez
"Il n'y a commerce que s'il y a compréhension mutuelle des cultures"
Tutrice : Mme MARRET Hisano
Guillaume Lopez Projet Personnel en Humanités
La culture d’entreprise au Japon
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Sommaire
Introduction ...................................................................................................... 2
Une culture pour réussir : .................................................................................. 3
Les origines : .................................................................................................. 3
Le « bushido » : la voie du guerrier............................................................. 3
La hiérarchie : ............................................................................................ 3
Le management « à la Japonaise » ................................................................. 4
Le groupe avant tout ................................................................................. 4
Une communication intense ....................................................................... 4
Le client est DIEU ................................................................................... 5
L’entreprise toute puissante .......................................................................... 6
Toute une organisation .............................................................................. 6
Des entreprises tentaculaires ..................................................................... 6
Une crise pour évoluer : ..................................................................................... 8
Un système en crise ........................................................................................ 8
La crise économique ................................................................................... 8
La crise sociale ......................................................................................... 10
Quelles solutions ? ....................................................................................... 12
La nouvelle économie à la rescousse ? ...................................................... 12
D'autres voies ? ....................................................................................... 12
Mon expérience chez NTT R&D Musashino : ................................................ 13
Cadre de travail ........................................................................................... 13
NTT ......................................................................................................... 13
Recherche ................................................................................................. 13
L'esprit d'entreprise ..................................................................................... 13
L’esprit de groupe .................................................................................... 13
Toujours « aller de l’avant » ..................................................................... 14
Conclusion ....................................................................................................... 15
Bibliographie ............................................................................................... 15
ANNEXE 1 : ............................................................................................................ 16
ANNEXE 2 : ............................................................................................................ 17
Guillaume Lopez Projet Personnel en Humanités
La culture d’entreprise au Japon
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Introduction
Après la seconde guerre mondiale le Japon est dévasté, les progrès du début du XXème
siècle lui ayant permis de s’élever aux devants de la scène économique sont anéantis. Tout
est à refaire.
Pour cela, le Japon, pays pratiquement sans matières premières, avec des ressources
énergétiques mesurées et un espace cultivable très limité, ne peut compter que sur le travail
de sa population active forte de plus de 60 millions d’individus. Malgré cela, il a réussi le
« tour de force » de surpasser les économies occidentales par 3 grandes vertus : le combat,
l’énergie et le dynamisme.
Aujourd’hui, le miracle économique est bien réel. Le Japon constitue la deuxième
puissance économique mondiale après les États-Unis. En 1995, son produit intérieur brut
(PIB) s’élevait à 4 818,4 milliards de dollars. Le pays se place au 8e rang mondial pour son
PIB par habitant. Le taux de chômage demeure relativement faible (3,4% de la population
active), le taux de croissance parmi les plus élevés et l’inflation inexistante.
Si on analyse sa stratégie, on remarque que ce sont des facteurs et spécificités ancrés
dans sa culture, qui expliquent sa réussite.
Cependant, ce système « bien huilé » jusqu’à présent, est en train de se modifier. La
crise économique actuelle et l’ère des nouvelles technologies ne sont pas les seules moteurs
de ce changement.
Les priorités évoluent. La nouvelle génération ne veut plus être sacrifiée pour le travail
et le profit de l’entreprise à tout prix. Des valeurs comme la famille, les loisirs et l’individu
prennent de plus en plus d’importance.
L’apparition d’un certain malaise social vient à changer les mentalités, jusqu’à avoir
des conséquences dans le monde du travail.
Au fil de ce document, nous allons décrire tout d’abord ce que l’on peut qualifier de
culture d’entreprise japonaise, ce qui permettra de mieux saisir pourquoi et comment le
Japon a pu réussir un tel redressement.
Ensuite, partant de la constatation du changement qui secoue la société japonaise
depuis quelques années, nous allons voir quelles en sont les causes et comment elles en
viennent à bouleverser le système économique et la vie de l’entreprise.
Enfin, nous terminerons sur une impression personnelle des entreprises japonaises, à
travers une expérience de stage de 5 mois dans un centre de recherche et développement de la
« Nippon Telegraph & Telephone »corporation (NTT).
Guillaume Lopez Projet Personnel en Humanités
La culture d’entreprise au Japon
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Une culture pour réussir :
Plus que partout ailleurs, le terme « culture » d’entreprise est adapté pour décrire le
fonctionnement (interne et externe) des entreprises japonaises. En effet, toute cette
organisation du travail est réglementée par des codes ancestraux issus des fondements de la
culture du Japon.
Les origines :
Le « bushido » : la voie du guerrier
Les règles de conduite dans les entreprises sont héritées d’un code du moyen-âge, le
« bushido », issue du XIIème siècle lors des conflits entre les familles Taira et Minamoto.
C’est un code non écrit, qui prônait les valeurs de justice, endurance, bienveillance,
courtoisie, franchise, honneur & loyauté et maîtrise de soi.
Ces règles sont aussi bien valable dans la vie interne de l’entreprise que pour sa
politique globale vis à vis du client et face à ses concurrents. Les « cercles de qualités » par
exemple, créés par les entreprises japonaises et aujourd’hui mis en place partout dans le
monde sont le résultat de cette recherche constante de la perfection.
En interne, les règles qui s’exercent entre chaque échelon de la hiérarchie de
l’entreprise sont construites sur la relation seigneur/samouraï. Le seigneur garantie au
samouraï un cadre de vie décent pour lui et sa famille durant toute sa vie. En retour, le
samouraï promet d’être loyal et dévoué envers son seigneur. En termes actuels, dans les
grandes entreprises, ces règles se traduisent par la garantie d’un emploi à vie à leurs
employés, en échange d’un travail sérieux et dévoué.
La hiérarchie :
Au japon, la hiérarchie est légitime. Son origine vient de « Confucius », qui enseignait
le respect de l’ordre naturel des choses.
Il est donc tout à fait normal de constater dans les entreprises japonaises, plus on monte
dans la hiérarchie, plus les personnes sont âgées. Les évolutions rapide de carrières sont
donc impossible, sans pour autant mettre en doute la valeur des plus jeunes. Malgré cette
rigidité, elle n’est jamais contestée et ne crée pas de conflits (cf note 1).
On remarque d’ailleurs ici, une grande différence de culture avec l’occident puisqu’il
existe même dans la langue japonaise un vocabulaire précis et utilisé, alors qu’il est
quasiment absent des langues européennes. Les personnes plus âgées et les femmes sont
appelées « X San », et les plus jeunes peuvent être appelés « X Kun ». De même, la
déférence envers un supérieur est obligatoire alors qu’en France, par exemple, elle dépend
surtout des relations entre les personnes.
Cette hiérarchie rigide coexiste tout de même avec une forte évolution horizontale des
employés, qui provient elle aussi de l’héritage confucéen. L’entreprise recrute une fois par
an les meilleurs éléments d’université, qui s’engagent à la servir. Ces nouveaux employés
doivent passer par tous les services, pour être polyvalents, d’où une incitation à la patience,
mais aussi au respect des aînés, gardiens des « valeurs de la maison ».
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La culture d’entreprise au Japon
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La polyvalence, avec la formation et l’éducation sont des facteurs essentiels,
constamment remis en cause et vérifiés. Ceci entraîne une grande souplesse des compétences
au sein de l’entreprise.
Note 1 : en Juin 1994 24,1% de la main-d'œuvre est syndiquée. Le syndicalisme repose
sur le système du shunto (négociation patronat-syndicat par branche chaque printemps)
mis en place en 1954-55.
Le management « à la Japonaise »
Le groupe avant tout
Ainsi, il va de soi que la notion de groupe prend le dessus sur les individualités. La
priorité est à l’harmonie du groupe à l’instar de l’épanouissement du salarié, en échange de
l’emploi à vie.
Ces règles mettent en place un état d’esprit, donnant une image machiste et dure du
Japon, que l’on pourrait résumer de la façon suivante : « l’entreprise pour l’homme, le foyer
pour la femme ». Cette dernière travail jusqu’à son mariage ou son premier enfant (dans 55%
des ménages les 2 couples travaillent. 51% des femmes travaillent). L’entreprise fournit
rarement un contrat de travail. En cas de difficultés, elle passe en priorité avant le salarié et
s’occupera ensuite du reclassement de ses employés lorsque tout ira mieux.
L’esprit de groupe est tout de même souvent terminant. Tout le monde arrive à la
même heure et fait des exercices ensemble ou répète les règles de base pour bien servir le
client, …
En compensation, concernant les salaires, généralement l’entreprise fait bénéficier ses
employés d’un bonus en fonction de son profit basé sur les résultats annuels.
Une autre raison pour laquelle l’importance du groupe fonctionne est l’égalitarisme.
Avec la Suède et Taiwan, le Japon présente l’éventail d’avantages le plus resserré. Les cadres
et les employés bénéficient d’un même statut.
Une communication intense
Le modèle japonais de management des entreprises est caractérisé par une
communication interne extrêmement intense. Celle-ci est fondée elle-même sur une forte
culture d'entreprise, stimulée par diverses pratiques rituelles telles que les réunions matinales
d'accueil, les hymnes d'entreprise, devises, slogans, uniformes, insignes et drapeaux, et même
la gymnastique de groupe à finalité fusionnelle au moins autant qu'hygiénique.
L'énoncé de la philosophie de l'entreprise ou de sa mission, souvent en préambule d'un
plan d'entreprise, constitue une autre pratique fédératrice permettant de favoriser "l'esprit
maison". Le fort esprit de groupe et l'intense communication interne permettent un processus
de prise de décision à la base par ajustement mutuel informel et spontané, dit « coordination
horizontale », qui, grâce à sa souplesse, se révèle plus performant que le modèle hiérarchique
traditionnel dans un environnement changeant.
Du fait de ce commandement par concertation, le supérieur consulte plusieurs fois ses
collaborateurs avant de prendre une décision. La Direction peut alors avoir un rôle d’arbitre.
L’information au sein de l’entreprise circule horizontalement mais aussi verticalement. Ceci
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