
Chapitre 8  2009- 2010  Tale ES 
Page 2 sur 2 
 
 Document 14 p 198 
-  Répondre aux questions du manuel 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Document A : L’Avènement de sociétés démocratiques selon Tocqueville  
A  ses  yeux,  la  démocratie  est  l’égalisation  des conditions.  Est  démocratique  la  société  où  ne 
subsistent  plus  les  distinctions  des  ordres  et  des  classes,  où  tous  les  individus  qui  composent  la 
collectivité  sont  socialement  égaux,  ce  qui  ne  signifie  d’ailleurs  pas  intellectuellement  égaux,  ce  qui 
serait  absurde,  ni  économiquement  égaux,  ce  qui,  d’après  Tocqueville,  serait  impossible.  L’égalité 
sociale  signifie  qu’il  n’y  a  pas  de  différence  héréditaire  de  conditions,  et  que  toutes  les  occupations, 
toutes  les  professions,  toutes  les  dignités,  tous  les  honneurs  sont  accessibles  à  tous.  Sont  donc 
impliquées dans l’idée de démocratie à la fois l’égalité sociale et la tendance à l’uniformité des modes et 
niveaux de vie. Mais si telle est l’essence de la démocratie, on comprend que le gouvernement adapté à 
une  société  égalitaire  soit  celui  que,  dans  d’autres  textes,  Tocqueville  appelle  le  gouvernement 
démocratique. S’il n’y a pas de différences essentielles de condition entre les membres de la collectivité, 
il est normal que la souveraineté soit détenue par l’ensemble des individus.  
Raymond Aron, les Etapes de la pensée sociologique, Gallimard, 1967 
Document B :  
Mais l’idée de  contributivité  ne  tient  pas  du  point  de  vue  général  du  système  de répartition. Non 
seulement il n’est pas possible d’imputer les progrès de productivité d’une économie à une catégorie 
d’agents déterminée, et  encore  moins  à  de  tels individus singuliers, mais surtout l’idée que  la  justice 
consisterait à donner à chacun l’équivalent de sa contribution productive néglige déjà le fait qu’entrent 
dans le résultat de la production tous ces « invisibles » que sont les innovations technologiques. Au-
delà, il y a, en outre, la recherche scientifique ; au-delà, le capital culturel de la collectivité concernée, et, 
gravitant  comme  en  constellation  autour  de  ces  facteurs  de  productivité,  il  y  a  tout  l’environnement 
institutionnel :  le  système  d’enseignement,  de  sécurité  sociale,  de  participation  politique,  de 
communication  médiatique,  sans  parler  des  grands  impondérables  spirituels,  comme  le  moral  d’une 
nation  ou  d’une  civilisation  à  un  moment  donné  de  l’histoire,  tout  ce  qui,  au  fond,  entre  dans  la 
constitution profonde d’une collectivité, et résulte largement des générations passées, des génies des 
peuples et de leur acculturation mutuelle.  
Jean-Marc Ferry, L’Allocation universelle. Pour un revenu de citoyenneté, Coll. Humanités, Le Cerf, 1995 
Sujets possibles :  
- Après  avoir  montré  que  l’égalité  des  chances  est  un  objectif  des  pouvoirs  publics  dans  les  sociétés 
démocratiques, vous vous interrogerez sur les limites de leur action. 
- L’idéal démocratique conduit-il à la réduction des inégalités ? 
- La recherche de l’équité permet-elle de lutter contre les inégalités ? 
- L’efficacité économique est-elle compatible avec la justice sociale ? 
- Dans quelle mesure les discriminations positives peuvent-elles réduire les inégalités scolaires ? 
- Après avoir rappelé les arguments  favorables aux réformes  fiscales de ces  dernières années,  vous vous 
demanderez si les objectifs affichés d’efficacité et de justice ont été atteints. 
- Après avoir expliqué pourquoi les sociétés démocratiques luttent contre les inégalités, vous analyserez les 
raisons pour lesquelles certaines inégalités sont considérées comme légitimes. 
- Dans quelle mesure les inégalités sont-elles un facteur de croissance économique ?