Approche de la diversité biologique par les traits fonctionnels

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Diversité biologique et
fonctionnement des écosystèmes
[Changement d’échelle de
l’organisme à l’écosystème]
Eric Garnier
(CNRS, Montpellier)
Millenium Ecosystem Assessment (2005)
„
„
Travail commandé par le
secrétaire général des Nations
Unis (2000)
Objectifs:
„
„
évaluer les conséquences des
modifications des écosystèmes
pour le bien-être de
l’humanité
établir les bases scientifiques
des actions nécessaires pour
améliorer la conservation et
l’utilisation durable des
écosystèmes
http://www.millenniumassessment.org/
en/index.aspx
Première conclusion du MEA
„
« Pendant les 50 dernières années, les hommes
ont modifié les écosystèmes de manière plus
rapide et plus profonde que lors de n’importe
quelle période comparable de l’histoire humaine,
essentiellement pour satisfaire les demandes
rapidement croissantes en nourriture, eau
douce, bois, fibre et combustible.
Ces modifications ont débouché sur une perte
substantielle et largement irréversible de la
diversité de la vie sur la Terre »
Taux d’extinction des espèces
Facteurs affectant la diversité biologique
Pourquoi s’inquiéter de cette perte
de diversité biologique?
„
Raisons éthiques
anthropocentrées
„ biocentrées (valeur « intrinsèque »)
„
„
Raisons économiques
„
„
« réservoir de ressources à exploiter »
Raisons écologiques
„
quel est le rôle de la diversité biologique dans le
fonctionnement des écosystèmes ?
La diversité biologique
(= biodiversité)
„
nombre et composition en génotypes,
espèces, types fonctionnels et/ou unités
paysagères présents dans un système
donné
Différentes composantes de la
diversité biologique
Balvanera et al. (2006)
Ecol Let 9: 1146
88%
„
Centré « autour » du
niveau spécifique
(et/ou populations)
Díaz et al. (2006)
PLoS Biology, 4: 1300
Qu’est-ce qu’un écosystème?
Rappels
„
Ecosystème: complexe dynamique de
communautés végétale, animale et microbienne,
en interactions entre elles et avec
l’environnement abiotique. Les êtres humains
sont une part intégrale des écosystèmes
„
Premières conceptualisations: Tansley
(1935), Odum (1953)
Structure et fonctionnement d’un
écosystème
Kempf et al. (1998)
Ecosystèmes et diversité
biologique
„
Deux concepts intimement liés:
„
la biodiversité constitue la structure
biologique des écosystèmes (diversité α,
indices, réseaux trophiques…)
Level of expression of a given
ecosystem process
Diversité et fonctionnement des
écosystèmes: les hypothèses
Redundancy
Rivet
Idiosyncratic
Keystone
Additivity
Number of species (or functional groups,
etc)
Adapté de Lawton (1994)
Quelle relation y-a-t’il entre richesse spécifique
et fonctionnement des écosystèmes ?
„
Fonctionnement des écosystèmes
Flux de matière et d’énergie
„ Réseaux trophiques
„ Interactions des populations
„ …. (cf. modules FENEC)
„
„
Productivité primaire
Production primaire
Kempf et al. (1998). La Recherche, 308: 88
Importance de la productivité primaire
„
„
Affecte les stocks de
carbone, les cycles
des éléments
minéraux, etc.
… et les producteurs
secondaires
McNaughton et al. (1989)
Quelques acquis fondamentaux
Le modèle « humped-back »
Grime (1973)
Reformulation de la question
Loreau et al. (2001)
Manipulation de la richesse spécifique
« BioCON »
(Université du Minnesota (USA)):
anneaux de 14 m de diamètre
parcelles (2 x 2 m)
manipulation du nombre d’espèces
« BIODEPTH »
Les résultats de BIODEPTH
2
Aboveground biomass (g/m )
1500
Germany
1500
Portugal
1500
Switzerland
1500
1000
1000
1000
1000
500
500
500
500
0
1500
0
10
20
Ireland
0
1500
0
10
Sweden
0
1500
0
10
20
Sheffield (UK)
30
0
1500
1000
1000
1000
1000
500
500
500
500
Greece
0
0
10
0
0
10
0
0
10
0
10
20
Silwood (UK)
ANOVA: P<0.001
0
N.S. (P>0.05)
ANOVA: P<0.01
0
10
Species richness
Hector et al. (1999)
Limites de ce type d’approche
„
Problèmes expérimentaux et statistiques
„
Le pouvoir explicatif (% de variance expliquée
est toujours faible)
„
La structure des communautés n’est pas prise
en compte
„
Différences entre espèces ne sont pas
explicitement identifées
Structure des communautés
Certaines espèces sont plus égales
que d’autres…
RELATIVE ABUNDANCE
100
80
„: Dominant
60
• : Subordinate
O: Transient
40
20
0
0
5
10
15
20
25
SPECIES RANKING
Grime (1998)
Effets potentiels des espèces sur le
fonctionnement des écosystèmes
IMMEDIATE
FILTER
FOUNDER
Mass ratio
Hypothesis
(« contribution
spécifique »)
RELATIVE ABUNDANCE
100
80
„: Dominant
• : Subordinate
60
O: Transient
40
20
0
0
5
10
15
20
SPECIES RANKING
25
Grime (1998)
Différences fonctionnelles
entre espèces
Groupes fonctionnels « a priori »
„
„
„
„
„
„
Légumineuses/non légumineuses
Plantes à photosynthèse en C3 et en C4
Monocotylédones/dicotylédones
Phénologie précoce/tardive
Annuelles/pérennes
….
Classifications discrètes
Groupes fonctionnels et
fonctionnement des écosystèmes
Hooper & Vitousek (1987)
Traits fonctionnels
„
TRAIT FONCTIONNEL:
caractéristique mesurable d’un organisme,
présentantApproche
des relations
une ou des
estavec
continue
fonctions particulières.
Un trait fonctionnel peut être morphologique,
écophysiologique, biochimique ou de
régénération
Diaz (2001)
Espèces… communautés,
écosystèmes
Pool régional d’ESPECES
ECOSYSTEME
Propriétés et
fonctionnement
Flux de matière et d’énergie
(productivité, décomposition,
stocks d’éléments)
Traits d’effet
COMMUNAUTE
Abondance
ENVIRONNEMENT
Adapté d’après Keddy (1992), JVS 3: 157
et Lavorel & Garnier (2002), Funct. Ecol. 16: 545
Traits de réponse
espèces
© Denis Vile
Productivité primaire nette:
perspective écosystémique (1)
„
PPN = (ΔB + ΔD + [D x rD]) / ΔΤ
(g m-2 an-1)
où:
B est la biomasse sur pied vivante
D est la biomasse morte “sur pied”
rD est la vitesse de décomposition de la matière
morte (litières)
ΔT: intervalle de temps de la mesure
„
Approximation courante:
PPN = ΔB / ΔT
⇒ sous-estimation de la PPN
Productivité primaire nette:
perspective écosystémique (2)
„
Or:
PPN = ΔB / ΔT =
(MTCf – MTCo) / ΔT
où MTCf et MTCo sont
les biomasses initiales
et finales de
l’ensemble de la
communauté
MTC f =
MTCO =
NBesp
∑ N * (M
i =1
i
f
)i
NBesp
∑ N * (M
i =1
i
)
O i
Productivité primaire nette:
contrôle par la végétation (1)
nespèces
PPN =
∑N
i =1
i
x ( Mfi − Moi )
ΔT
où:
Ni est le nombre d’individus de l’espèce i par unité de surface de sol
Mfi et Moi sont les biomasses moyennes finales and initiales des
individus de l’espèce i
ΔT est l’intervalle de temps au cours duquel la PPN est estimée
Croissance, masse…
une histoire de temps
Mf = Mo x e
RGR x ( tf − to )
où:
RGR est la vitesse spécifique de croissance (intégration physio)
(tf - to) est la période de croissance active (phénologie)
RGR = 1/M * dM/dt
où:
M est la masse totale de la plante
t est le temps
Productivité primaire nette:
contrôle par la végétation (2)
nespèces
∑
PPN =
N i x Mo i x ( e
RGR
i
x ( tf − to ) i
− 1)
i =1
Contribution de
l’espèce i à la biomasse
de la communauté
ΔT
Relative growth
rate de
l’espèce i:
intégration des
processus physiologiques
Période de croissance active de
l’espèce i:
aspects
phénologiques
Les composantes du RGR comme
« marqueurs fonctionnels »
• RGR = NAR * LAR
Comparaisons interspécifiques
NAR = Net assimilation rate:
composante physiologique
0.74
1.5
0.63
0.26
• LAR = SLA * LMR
SLA = Specific leaf area
(surface/masse des feuilles)
GRC
LAR = Leaf area ratio: composante
morphologique
1.0
0.11
0.5
0.0
-0.5
NAR
LAR
SLA
LMR
LMR = Leaf mass ratio
(proportion de biomasse
allouée aux feuilles)
Poorter & van der Werf (1998)
Structure des feuilles:
Surface Spécifique (SLA)
„
„
SLA = Surface d’une
feuille/Masse sèche
= 1/(Epaisseur *
Densité)
INTERCEPTION DE
LA LUMIERE / UNITE
DE MASSE FOLIAIRE
Hypothèse de contribution spécifique
et traits agrégés
„
RELATIVE ABUNDANCE
100
80
„: Dominant
60
• : Subordinate
O: Transient
40
20
Calcul des moyennes
de traits pondérées
par les biomasses (ou
abondances) des
espèces dans la
communauté:
0
n
0
5
10
15
20
SPECIES RANKING
25
traitagg = ∑ pi * traiti
i =1
SLA de l’écosystème et SNPP
5 ans
Specific net primary productivity (g g-1 d-1)
10
8
6
45 ans
4
2
r = 0.79**
0
10
n
SL AE cos ystem =
∑(SLA) x (Leaf Biomass)
i
i =1
n
∑(Leaf Biomass)
i =1
i
i
15
20
25
SPECIFIC LEAF AREA (m2 kg-1)
30
Conclusions
„
„
„
La diversité biologique diminue très rapidement
sous l’effet des activités humaines
Les effets de cette diversité sur le
fonctionnement des écosystèmes passent par les
différences fonctionnelles entre espèces plus que
par le nombre d’espèces
Cette diversité fonctionnelle peut être
appréhendée par les traits des espèces
Les 4 points clefs du MEA
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