La vidéo obtenue fut difficilement exploitable par les ordinateurs du Lycée David d’Angers,
en raison d’incompatibilités de format video ou de la lenteur de la machine. Plutôt que de
contourner le problème, je décidais de l’affronter et de refaire une tentative. Nous étions dans
l’obligation de fournir un travail sérieux et de ce fait, mon groupe refit les lancements, filmés et/ou
comptabilisés, cette fois-ci dans des conditions optimales de luminosité et de visibilité, toujours à
notre base de lancement à l’étang St Nicolas. Au total, nous avons lancé 250 pierres pour cette
nouvelle expérience. Autant dire que j’ai eu l’occasion d’apprendre le bon geste !
La partie pratique progressant, il était temps de travailler scientifiquement sur les bases du
ricochet. Ce sont par les découvertes d’un chercheur que nos travaux ont pris de l’importance :
Lydéric Bocquet, scientifique francais et professeur/chercheur à l’Accadémie de Lyon, nous ouvrit
par ses travaux, des portes encore inconnues. En effet il s’avérait être le principal scientifique à
avoir étudié le sujet des ricochets, et ses recherches étant libres d’accès sur internet, je pus aisément
m’en servir et exploiter ses conclusions. Ses travaux étant rédigés en anglais, il nous fut obligatoire
de fournir un grand effort de traduction complète et organisée afin d’en tirer le plus d’informations
possibles. La découverte de cette nouvelle source nous fit faire un grand pas dans la compréhension
du sujet, et notre problématique nous guidant, nous réussissions peu à peu à mettre en relation les
résultats de Mr Bocquet avec d’autres travaux, comparant les formules employées et identifiant
celles qui pouvaient alors être réellement fondées. Dès lors, j’eus l’espoir de pouvoir entretenir des
correspondances avec ce scientifique, qui aurait pu nous éclairer sur ce sujet qui paraissait le
passionner autant que moi. Toutefois sans réponses à notre email ou courrier postal, notre groupe ne
s’est pas découragé pour autant et continua sa production d’un dossier, qui je l’espérais, serait
instructif pour tous. Notre partie mathématique est principalement basée sur un corrigé de
baccalauréat, traitant de la forme parabolique de la trajectoire d’un boulet de canon. A l’aide de
Madame Shaub et de Madame Morvan, nous avons donc étudié ce document afin d’obtenir au final
une formule, nous permettant alors de tracer par ordinateur la courbe du record du monde.
Accélération, vitesse, énergie cinétique, poids, vecteur vitesse, dérivées et primitives… de
nombreux points furent étudiés et nous nous rendions compte que les ricochets étaient réellement un
exemple parfait de dualité physique/mathématiques. Les professeurs étaient parfaitement présents
lorsque nous avions besoin d’eux, répondant rapidement à nos questions, et le travail fut idéalement
encadré pour être certain de ne pas dépasser les limites imposées.
Peu de travaux de groupe sont réalisés dans nos études au lycée, alors que nous serons tous
un jour contraints de collaborer avec d’autres personnes, dans le but d’un produit final travaillé.
Communiquer, apprendre à faire des concessions, à comprendre nos collègues, à s’entraider… Une
production commune est fondée sur l’entente et la compréhension des participants, et il faut dire
que cette expérience fut extrêmement enrichissante sur le point de la coordination de groupe : Les
TPE s’avérèrent être une formidable entreprise où nous devions savamment mêler organisation,
recherche, intelligence et savoir-faire. D’un point du vue plus concret, j’ai donc pu, grâce à ces
travaux dits pratiques, réaliser bon nombre de ricochets, m’améliorant de jour en jour, et bien plus
vite que je n’aurai pu l’imaginer. Etudier chaque paramètre d’un enjeu me permit d’évaluer les
causes et conséquences de mes actes, toujours dans l’esprit de « faire un bon ricochet ». La rotation,
la vitesse, l’angle d’incidence, la taille et poids de la pierre… beaucoup de variables jouent un rôle
majeur sur ce thème, et malgré la complexité de l’aspect scientifique, nul doute que chacun peut,
facilement, faire des ricochets. J’espère bien entendu que ce dossier sera utile, dans la
compréhension du sujet comme dans la réalisation d’un bon ricochet. Après tout, le record du
monde détenu par J. McGhee n’est que de 38 rebonds. Pourquoi pas vous ?
Sources principales :
The Physics of Stone Skipping - Lydéric Bocquet
L’art du ricochet - “La Recherche” n°304
http://www.stoneskipping.com/