Jean Harrivelle préparation à la confirmation Collège du Sacré-Cœur de Versailles
Janvier 2008
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ABRÉGÉ RAISONNÉ DE LA FOI
De l’intelligence de la foi s’ensuit l’intelligence du monde.
Références bibliographiques :
- « Joie de vivre, Joie de croire » de François Varillon Bayard /Centurion. (1)
- « Le pouvoir du mal » de Bernard Bro Cerf. (2)
- « Les grands textes du pontificat » de Jean-Paul II éditions du Jubilé / Sarment. (3)
- « Je crois en la vie éternelle l’amour plus fort que la mort » de Marcel Lévêque Montligeon. (4)
- « Lumière et vie » de C. Duquoc n°101. (5)
- « Le silence de Dieu face aux malheurs du monde » de Bertrand Vergely - Presses de la Renaissance. (6)
- « Dieu sans idée du mal » de Jean-Miguel Garrigues éditions Desclée. (7)
Dans le texte les citations sont identifiées selon la numérotation ci-dessus.
Jean Harrivelle préparation à la confirmation Collège du Sacré-Cœur de Versailles
Janvier 2008
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SOMMAIRE
1. EN PRÉAMBULE ..................................................................................................................... 3
2. L’ESSENTIEL DE L’ESSENTIEL ........................................................................................... 4
3. « DIEU EST AMOUR » ............................................................................................................ 7
4. DIEU CRÉATEUR .................................................................................................................... 8
5. LA CONCEPTION VIRGINALE ........................................................................................... 10
6. LA TRINITÉ ............................................................................................................................ 11
7. L’EXPÉRIENCE DU FILS ...................................................................................................... 13
8. LE CHRIST MORT POUR NOUS .......................................................................................... 14
9. LA RÉSURRECTION DU CHRIST ........................................ Error! Bookmark not defined.
10. L’ASCENCION ....................................................................................................................... 18
11. DU PÉCHÉ ORIGINEL ........................................................................................................... 19
12. LE MAL ................................................................................................................................... 21
13. LA RÉSURRECTION DE LA CHAIR ................................................................................... 27
14. L’EUCHARISTIE .................................................................................................................... 29
Jean Harrivelle préparation à la confirmation Collège du Sacré-Cœur de Versailles
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1. EN PRÉAMBULE
Quelques observations…
Le mystère de Dieu n’est pas une énigme
que l’on ne peut pas résoudre,
mais une réalité que l’on n’a jamais fini d’explorer et de comprendre.
La Révélation ne se situe pas au plan de l’explication des choses, elle éclaire notre
marche vers Dieu, ce qui est tout à fait différent.
Lorsque nous ne parvenons pas à imaginer, nous déclarons que nous ne comprenons
pas ; et lorsque nous ne comprenons pas, nous ne voulons pas croire ; or,
véritablement, il faut croire pour comprendre la Parole et se nourrir du Mystère. Ce
qu’il faut accepter, c’est cette oscillation de l’entendement entre comprendre pour
croire et croire pour comprendre.
Il s’agit de bien saisir la différence entre explication et signification. La Foi ne relève
pas de l’explication rationnelle, mais rend compte de la signification du monde et de
la vie, c’est-à-dire du sens de notre existence. On peut tout expliquer et ne plus
vouloir vivre dès lors que la vie est dépourvue de sens. C’est pour cela que le christ
n’a jamais usé de discours théoriques et abstraits, mais a agi pour rendre témoignage
de la Vérité.
La Foi part de l’expérience vécue par les témoins du Christ pour, ensuite, s’exprimer
et se formaliser sous forme de savoir (pourquoi, comment, depuis quand) ; jamais la
Foi n’est allée de la doctrine à la vie, car une conscience concrète ne part jamais des
origines du savoir, elle y remonte.
Et puis, la Foi vous surprendra toujours, car comme on ne peut saisir le
commencement des choses (essayez de saisir le moment ou vous vous réveiller, vous
croyez le saisir, mais vous êtes déjà réveillé !…) vous ne pourrez pas percevoir le
commencement de votre conversion parce que vous la vivrez.
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2. L’ESSENTIEL DE L’ESSENTIEL
La question la plus fondamentale posée par l’homme est : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt
que rien ?
Cette interrogation se démultiplie :
- quel est le sens de notre existence ?
- quelles sont les raisons de vivre et d’espérer ?
Face aux épreuves douloureuses que tout homme peut rencontrer dans sa vie ni le sentiment
tragique de l’existence, ni l’hédonisme, ni le progrès technique, ni la soif d’absolu, ni la fraternité,
ni la justice sociale, ni la révolte, ni la sagesse ne suffisent pour ne pas sombrer, au bout du
compte, dans la folie du désespoir.
Le chrétien, lui, ne peut dire qu’une chose : « Jésus-Christ ou rien » (2).
Pourquoi cela ?
« Parce que Dieu par son Fils livré pour nous, crucifié et ressuscité, révèle son amour infini pour
l’humanité. Un tel amour qui se donne totalement et concrètement pour nous sauver du péché et
nous délivrer du mal ne peut exister que s’il y a en l’homme une raison de l’aimer, quelque chose
qui est digne d’être aimé de Dieu et qui vient de Lui, le créateur. Tout chrétien sait que sa personne
est aimée en soi, seule créature que Dieu a voulue pour elle-même, et qu’il n’est pas besoin de faire
valoir une quelconque qualité pour mériter de vivre. Tout homme est en soi justifié. Mais surtout, il
sait que la toute-puissance de l’amour miséricordieux de Jésus-Christ sauve les hommes du mal
dont ils sont capables pour les faire entrer dans la vie transfigurée par l’amour qu’est la
Résurrection. Il sait ainsi que sa double vocation est d’être sauvé du ché pour être divinement
transformé. » (2)
Cela fonde l’Espérance de tout homme en une vie ajustée à Dieu. Pour le chrétien, l’existence n’est
donc pas vaine ; elle n’est pas absurde.
Voilà pourquoi, le chrétien fait le choix de la puissance inouïe de la Miséricorde qui est le privilège
même de Dieu : celui de désarmer le mal par un regard de tendresse donner à ceux qui le crucifient.
« Tendresse non pas pour le péché, non pas pour la part d’humanité qui demeure en eux, si
profondément qu’elle fût cachée, mais tendresse pour la détresse en laquelle ils tombent par leur
péché. » (2)
« Ce qui possède le chrétien, c’est la blessure même de Dieu lorsqu’Il regarde le mal commis par
ses bourreaux ; c’est aussi vouloir partager cet amour inexplicable, qui vient de cette douleur et qui
donne au Christ la force d’offrir sa Passion pour sauver ses bourreaux.
Être chrétien, c’est « devenir Dieu » mais d’une manière bien déterminée, celle que le Christ nous
propose dans sa Passion. » (2)
L’essentiel de l’essentiel de la foi est cette réponse donnée par la Miséricorde à l’interrogation
inéluctable sur le sens de l’existence face au mal et au péché : « Dieu est devenu homme pour
que l’homme devienne Dieu » (saint Irénée), c’est-à-dire qu’il nous faut accueillir « ce don
absolument inouï de notre divination par l’Esprit Saint. » (1)
Le fait primordial de la Foi chrétienne est donc, dans cette perspective, l’incarnation de Dieu par
son Fils envoyé à la rencontre des hommes. L’incarnation n’est pas une simple visite de Dieu sur
terre suivi d’une remontée au « ciel » pour surveiller la manière dont nous agissons ici-bas, afin de
nous récompenser ou de nous punir, selon que l’on agisse ou non suivant les préceptes chrétiens.
La Foi n’est pas cela.
« La Foi tient pour vraies l’incarnation de Dieu et la divination de l’homme corrélativement.»
(1)
« Devenir Dieu » signifie vivre de la même Vie que Lui. Nous ne seront pas ici-bas Dieu, mais
notre vie sera puisée en Lui.
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C’est cela même qu’expriment les termes suivants :
- Grâce sanctifiante signifiant don qui divinise,
- Salut, terme d’où dérivent quatre questions-réponses : « qui est sauvé ? L’homme ; qui
sauve ? Jésus-Christ ; sauvé de quoi ? De la finitude de l’homme redoublée par le péché ;
pour aboutir à quoi ? À une vie divinisée. » (1)
- Fils de Dieu, « mot qui ne veut pas dire seulement créature, mais créature vivant de la vie
même de Dieu parce qu’Il nous fait participer à sa propre vie. » (1)
- Vie surnaturelle signifiant que « la vocation de l’homme consiste à partager la vie même
de Dieu. » (1)
Mais pour vivre de la vie même de Dieu, encore faut-il Le connaître. En effet, « Dieu ne peut pas
nous révéler notre vocation - devenir ce qu’Il est - sans nous dire qui Il est ; autrement, il se
moquerait de nous. » (1)
C’est en sachant ce qu’Il est que nous pourrons orienter notre vie ; en d’autres termes, c’est en
relation avec Lui que nous pourrons le suivre. Le sens donné à ma vie ne peut être donc fondé que
sur une relation vraie entre Lui et moi. Et pour cela, « il faut connaître la vérité sur l’homme et la
vérité sur Dieu. » (1)
Or, justement, c’est « le Christ qui nous révèle qui est l’homme et qui est Dieu. »(1) Parce qu’Il
est l’homme en plénitude incarnant la part divinisable de l’homme, et parce qu’aussi Jésus,
Homme-Dieu, nous révèle qui est Dieu. Ce qui signifie que nous n’avons pas à choisir entre
devenir pleinement homme ou devenir ce qu’est Dieu. Par l’enseignement de Jésus-Christ et son
imitation, nous devenons à la fois pleinement homme et vivons la Parole de Dieu. Par Sa présence
et Ses actes, le Christ nous montre le chemin de notre humanisation tout en nous divinisant
dans une relation de vérité avec Lui.
C’est pourquoi, le mystère de l’homme ne s’éclaire pleinement que dans le mystère de Dieu, réalité
vivante et insondable. Autrement dit, « l’homme ne se comprend pas totalement, s’il n’accueille
pas la révélation que Dieu fait de Lui-même. » (1)
Mais, s’en tenant littéralement à la phrase « Notre vocation est d’être divinisé » une objection
redoutable se dresse. En effet, entre Lui et nous, il y a un abîme rigoureusement infranchissable.
Car Dieu est Tout-Autre, absolument autre. Comment pouvons-nous alors devenir Dieu ? Lui qui
est amour ne peut pas nous condamner à l’impossible et à l’échec ! Il nous faut donc admettre que
l’on n’accède pas tel que l’on est à la vie même de Dieu. Il y faut une transformation radicale.
Pour devenir ce qu’est Dieu, il faut que l’homme soit radicalement transformé : mort de
quelque chose (mort à soi-même, mort à son égoïsme,…) et naissance d’une autre (passer à une vie
toute autre…). Voilà pourquoi, si notre vocation est d’être divinisé, « il est alors inéluctable que
notre destin soit en forme de mort et de résurrection ; » (1) ce que signifie « être divinement
transformé ». Transformation qui s’opère non pas seulement après la mort physique, mais tout au
long de la vie terrestre. Transformation qui nous fait alors participer à la vie divine et à sa
fécondité.
Et cela fonde notre Foi, car un Dieu qui nous garantirait un bonheur simplement humain, aussi
gitime soit-il, ne serait qu’une idole dont il s’agirait d’obtenir les faveurs. Le seul Dieu qui existe
est bien celui qui, par amour, nous fait croître et passer d’une condition simplement humaine à une
condition d’homme divinisé.
C’est dans cette transformation que réside le caractère sublime de l’existence humaine, car
plus l’être est proche de Dieu, mieux il appréhende la profondeur de son humanité, et
comprend le monde en vérité. La foi chrétienne n’a donc rien d’aliénant, elle est libératrice.
Chaque homme est donc voué à vivre sa propre Pâque -passage transformant- à l’image de celle du
Christ. Pâque centrale de l’histoire : « en montant au Calvaire, Il va vers la mort pensons-nous. En
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