Jean Harrivelle préparation à la confirmation Collège du Sacré-Cœur de Versailles
Janvier 2008
C’est cela même qu’expriment les termes suivants :
- Grâce sanctifiante signifiant don qui divinise,
- Salut, terme d’où dérivent quatre questions-réponses : « qui est sauvé ? L’homme ; qui
sauve ? Jésus-Christ ; sauvé de quoi ? De la finitude de l’homme redoublée par le péché ;
pour aboutir à quoi ? À une vie divinisée. » (1)
- Fils de Dieu, « mot qui ne veut pas dire seulement créature, mais créature vivant de la vie
même de Dieu parce qu’Il nous fait participer à sa propre vie. » (1)
- Vie surnaturelle signifiant que « la vocation de l’homme consiste à partager la vie même
de Dieu. » (1)
Mais pour vivre de la vie même de Dieu, encore faut-il Le connaître. En effet, « Dieu ne peut pas
nous révéler notre vocation - devenir ce qu’Il est - sans nous dire qui Il est ; autrement, il se
moquerait de nous. » (1)
C’est en sachant ce qu’Il est que nous pourrons orienter notre vie ; en d’autres termes, c’est en
relation avec Lui que nous pourrons le suivre. Le sens donné à ma vie ne peut être donc fondé que
sur une relation vraie entre Lui et moi. Et pour cela, « il faut connaître la vérité sur l’homme et la
vérité sur Dieu. » (1)
Or, justement, c’est « le Christ qui nous révèle qui est l’homme et qui est Dieu. »(1) Parce qu’Il
est l’homme en plénitude incarnant la part divinisable de l’homme, et parce qu’aussi Jésus,
Homme-Dieu, nous révèle qui est Dieu. Ce qui signifie que nous n’avons pas à choisir entre
devenir pleinement homme ou devenir ce qu’est Dieu. Par l’enseignement de Jésus-Christ et son
imitation, nous devenons à la fois pleinement homme et vivons la Parole de Dieu. Par Sa présence
et Ses actes, le Christ nous montre le chemin de notre humanisation tout en nous divinisant
dans une relation de vérité avec Lui.
C’est pourquoi, le mystère de l’homme ne s’éclaire pleinement que dans le mystère de Dieu, réalité
vivante et insondable. Autrement dit, « l’homme ne se comprend pas totalement, s’il n’accueille
pas la révélation que Dieu fait de Lui-même. » (1)
Mais, s’en tenant littéralement à la phrase « Notre vocation est d’être divinisé » une objection
redoutable se dresse. En effet, entre Lui et nous, il y a un abîme rigoureusement infranchissable.
Car Dieu est Tout-Autre, absolument autre. Comment pouvons-nous alors devenir Dieu ? Lui qui
est amour ne peut pas nous condamner à l’impossible et à l’échec ! Il nous faut donc admettre que
l’on n’accède pas tel que l’on est à la vie même de Dieu. Il y faut une transformation radicale.
Pour devenir ce qu’est Dieu, il faut que l’homme soit radicalement transformé : mort de
quelque chose (mort à soi-même, mort à son égoïsme,…) et naissance d’une autre (passer à une vie
toute autre…). Voilà pourquoi, si notre vocation est d’être divinisé, « il est alors inéluctable que
notre destin soit en forme de mort et de résurrection ; » (1) ce que signifie « être divinement
transformé ». Transformation qui s’opère non pas seulement après la mort physique, mais tout au
long de la vie terrestre. Transformation qui nous fait alors participer à la vie divine et à sa
fécondité.
Et cela fonde notre Foi, car un Dieu qui nous garantirait un bonheur simplement humain, aussi
légitime soit-il, ne serait qu’une idole dont il s’agirait d’obtenir les faveurs. Le seul Dieu qui existe
est bien celui qui, par amour, nous fait croître et passer d’une condition simplement humaine à une
condition d’homme divinisé.
C’est dans cette transformation que réside le caractère sublime de l’existence humaine, car
plus l’être est proche de Dieu, mieux il appréhende la profondeur de son humanité, et
comprend le monde en vérité. La foi chrétienne n’a donc rien d’aliénant, elle est libératrice.
Chaque homme est donc voué à vivre sa propre Pâque -passage transformant- à l’image de celle du
Christ. Pâque centrale de l’histoire : « en montant au Calvaire, Il va vers la mort pensons-nous. En