La question climatique: un retour vers la pondération

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La question climatique: un retour vers la raison.
Les médias et la conférence COP21
La future conférence COP21 sur le climat qui se déroulera à Paris du 30
novembre au 15 décembre a de grandes ambitions : il ne s'agit pas moins que
d’amener tous les pays du monde à souscrire à un engagement ferme pour
limiter de façon plus que drastique leurs émissions de gaz à effet de serre (c.à.d.
principalement le CO2). Puisque cette date tombe sous la présidence
luxembourgeoise, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger du Luxembourg
une approche de pionnier « ambitieuse » et « exemplaire » dans le combat
contre le changement climatique.
Pratiquement tous les médias, de quelque bord qu’ils soient, partagent cette
appréciation et essaient chacun à son tour d’amener les Luxembourgeois à
accepter les efforts à venir. En effet il s’agit d’éviter un réchauffement planétaire
dépassant 2°C en l’an 2100, hypothèse pratiquement non étayée par des
résultats scientifiques vérifiables, mais présentée comme la panacée pour éviter
de graves conséquences climatiques.
Nous voulons appeler, dans ce crescendo émotionnel et cette atmosphère de
zèle missionnaire, à un retour au calme et à la raison ; nous proposons une
analyse neutre qui ne s’appuie pas sur les modèles théoriques mais sur les
observations et mesures, et sur le bon sens commun.
Changement climatique, évidemment !
Le climat est communément défini comme l’état moyen de l’atmosphère, compte
tenu de ses variations statistiques. La période de calcul devrait s’étendre sur au
moins 30 années. Le soleil qui réchauffe notre atmosphère et la terre est le
moteur du climat. Son activité n’est cependant pas constante, mais varie selon
de nombreux cycles qui s’étendent sur des périodes de longueurs très
différentes.
Il est donc impossible que le climat reste constant. Les positions astronomiques
de la terre et de son axe par rapport au soleil sont la cause des grandes
glaciations, qui se suivent à peu près tous les 100000 ans. Durant les périodes
interglaciaires beaucoup plus courtes (env. 15000 à 20000 ans) d’autres cycles
sont à l’œuvre. Un des plus faciles à vérifier est le cycle de Bond millénaire qui
nous a fourni dans le passé les périodes chaudes (appelées souvent optimum
climatique !) minoenne, romaine, moyen-âgeuse et la période actuelle. Enfin les
cycles courts d’environ 11 et 22 ans de l’activité lumineuse et magnétique du
soleil se retrouvent dans pratiquement toutes les observations de températures.
Il est évident qu’une planète où vivent 7 milliards d’individus sera soumise à
d’autres contraintes qu’un monde peuplé de quelques centaines de milliers de
personnes. Une des influences humaines les plus importantes est certainement
le passage vers l’agriculture, puis vers l’urbanisation, qui toutes les deux
modifient les échanges radiatifs avec la terre, que ce soit par les changements
réflectifs du sol ou les émissions de poussière, de particules carbonées ou de
différents gaz.
Si la notion même de climat global constant est un oxymore, il est clair qu’une
politique « climatique » ne saurait éviter les changements intrinsèques, mais tout
au plus limiter dans une faible mesure un éventuel impact humain.
Les données.
Depuis les années 80 des milliards de fonds ont été injectés dans la recherche
climatique, mais des données fiables ne sont toujours pas disponibles en
quantité et en qualité suffisantes. Curieusement le nombre des stations de
mesure météorologiques a diminué de façon importante autour de 1990, et de
larges parties du globe (comme p.ex. l’Arctique) sont sous-représentées. Le
problème du calcul d’une « anomalie de température globale » n’est donc pas
négligeable, pour autant que cette notion même de température globale ait un
sens pratique. Les meilleures données sont celles fournies par les satellites
d’observation, mais ces séries ne commencent qu’en 1978/79. Cependant ces
mesures elles non plus ne sont pas sans problèmes, comme ceux des dérives
des instruments ou de la position orbitale des satellites. Néanmoins on les
considère comme les plus fiables, surtout qu’elles sont évaluées par deux
groupes indépendants (UAH et RSS), utilisant des méthodes différentes et
arrivant à des résultats presque identiques.
Si l’on observe ces mesures satellitaires, on n’y détecte aucune sérieuse cause
d’inquiétude, surtout que la tendance thermique des 21 dernières années est
pratiquement plate.
La place manque dans cet article pour discuter les nombreux scénarios
alarmistes sur la fonte des glaces polaires, la hausse du niveau des mer, la
multiplication de phénomènes météorologiques extrêmes etc. Le plus simple
pour un lecteur averti est de consulter les données, qui sont librement
accessibles (comme p.ex. sur le site excellen[t] http://www.climate4you.com du
professeur Ole Humlum). Il y verra bien des cycles naturels, ou un léger
réchauffement tout aussi naturel pour une planète qui sort depuis 1850 d’un petit
âge glaciaire. Aucune des ces évolutions ne représente pour le moment un
danger réel.
Le GIEC (IPCC) et ses modèles climatiques.
Le GIEC (IPCC) n’est pas une organisation scientifique, mais une organisation
de l’ONU qui dès sa conception défend la thèse que l’influence humaine est la
cause principale des changements climatiques. Le principal responsable du
changement anthropogénique serait le gaz CO2 ; n’oublions cependant pas qu’il
existe à côté des émissions humaines dues à l’utilisation d’énergies fossiles des
sources importantes naturelles (biologiques et tectoniques), dont l’amplitude
n’est pas connue avec précision. Un autre oubli, ô combien important, est que le
CO2 fait vivre et croître le monde végétal ; depuis quelques années on peut
observer une nette augmentation des surfaces vertes planétaires (comme p.ex.
au Sahel), causée pour une bonne mesure par la fertilisation accrue du CO2
atmosphérique.
La question la plus importante dans toute cette discussion autour du CO2 est
celle de la sensibilité climatique : la sensibilité correspond au réchauffement
global provoqué par une concentration atmosphérique du CO2 qui deviendrait le
double des 280 ppm estimés au début du 19ème siècle. Après 37 années de
recherche climatique, il n’y a toujours pas de réponse satisfaisante. Le seul
résultat visible est que les publications récentes ont tendance à réduire de plus
en plus les valeurs prônées par l’IPCC.
Les modèles climatiques du IPCC proposent des scénarios qui bien entendu
sont importants dans l’étude de l’atmosphère. Ces scénarios sont cependant
presque toujours vus par les médias comme des prévisions infaillibles, bien
qu’une comparaison avec l’évolution observée et mesurée du climat montre des
différences importantes. Les plus de 100 différents modèles fournissent pour
l’échauffement futur des résultats étonnamment disparates, inutilisables
individuellement. On prend donc leur moyenne comme représentative d’une
vérité climatique. La figure suivante du Dr. John Christy de l’équipe UAH, montre
l’écart entre cette moyenne et les mesures des satellites et ballons.
Sur laquelle des deux séries, modèles ou observations, appuyeriez-vous une
éventuelle « politique climatique » ?
Avant les années soixante la climatologie était surtout le sujet de recherche des
géologues et paléontologues, habitués à penser dans des périodes très longues.
Actuellement ce sont les modéliseurs qui, souvent sans grande expérience du
terrain, imposent leur point de vue et fournissent l’essentiel des mondes virtuels
calculés par les ordinateurs. Les rapports volumineux du GIEC (les AR’s =
assessment reports) sont des compilations intéressantes, mais leur volume et
leur complexité les rendent rébarbatifs. Les médias et le monde politique se
rabattent alors sur les résumés (appelés SPM = summary for policy makers),
écrits non plus par les scientifiques, mais en grande partie par des fonctionnaires
et délégués gouvernementaux. Pas étonnant que selon l’agenda idéologique du
« sauver la planète » les incertitudes qui sont encore visibles dans les AR’s
deviennent moins apparentes, et que les pronostics (ou scénarios) du futur
deviennent de plus en plus catastrophiques.
Parfois des erreurs grotesques et pénibles apparaissent, comme le fameux
Hockeystick qui déniait l’existence d’une période chaude moyen-âgeuse, ou la
prédiction d’une fonte imminente des glaciers du Himalaya. La correction de ces
excès est rarement rapide.
La climatologie est devenue politisée.
Margaret Thatcher lançait en 1988 l’idée de devoir combattre un réchauffement
global ; cette idée s’est depuis transformée en une idéologie et un Zeitgeist
quasi-religieux. La gente politique se dépasse à qui sauvera au mieux et au plus
vite le climat ; les universités et centres de recherche n’hésitent pas de publier
avec une régularité déconcertante des études alarmistes, sachant bien que
celles-ci garantissent des subsides et financements généreux. Les médias font
du copier/coller à partir des résumés du GIEC et trouvent dans les scénarios
cataclysmiques les mauvaises nouvelles qui se vendent si bien.
Curieusement l’hypothèse zéro (c.à.d. que le potentiel thermique des émissions
de CO2 reste limité et est peu problématique), ainsi que le rôle et la magnitude
des variations climatiques naturelles sont très peu étudiés et financés.
« Réchauffement global » ou « changement climatique » sont devenus des
ingrédients indispensables de n’importe quelle étude scientifique, pour assurer
l’accès aux subsides publics et aux médias scientifiques fidèles au
« consensus ».
Un climatoréaliste (et il y en a beaucoup parmi des scientifiques réputés et
même des prix Nobel !) a aujourd'hui intérerêt à attendre sa retraite plutôt que de
publier un avis sincère et personnel. Critiquer le GIEC devient impensable pour
un jeune chercheur qui ne veut pas mettre en danger sa carrière future. Donc
pas étonnant que la pensée unique se soit répandue avec force dans beaucoup
de milieux universitaires ! Il ne manquait plus que les églises de tout bord, pour
ne pas rater le train, fassent de la question climatique un problème éthique et
moral. C’est fait aujourd’hui, et ainsi est tracé le chemin vers une science postnormale qui ne repose plus sur la méthode scientifique et l’esprit critique mais
sur l’activisme idéologique et pseudo-écologique.
Energie et climat.
L’histoire nous apprend d’une façon on ne peut plus claire que la clé du progrès
et du développement humain réside dans la disponibilté de ressources
énergétiques suffisantes et abordables. Sans énergie point de prospérité, et sans
prospérité point de stabilité politique ni de protection de l’environnement.
Évidemment la question est permise de savoir si les ressources fossiles qui nous
ont été si indispensables dans le passé le seront également dans le futur. La
réponse est NON, puisque d’autres énergies sans rejets atmosphériques
continueront à se développer et à gagner en importance. Mais tout comme dans
la nature la biodiversité est le fondement d’un environnement robuste, une
politique énergétique intelligente se doit de considérer toutes les ressources
disponibles pour garantir un résultat optimal. Les 3 critères qui devraient
s’appliquer lors du choix d’une option énergétique sont faciles à formuler :
1. est-ce que cette énergie est disponible en quantité suffisante ?
2. est-ce qu’elle est fiable et non-intermittente ?
3. est-ce qu’elle est abordable ?
Si la réponse à un seul de ces points est non, cette ressource énergétique ne
pourra être exclusive, mais devrait être utilisée seulement parmi d'autres formes
dans un bouquet plus large. Difficile alors de comprendre et d’approuver un
Zeitgeist qui diabolise toutes les ressources fossiles et considère l’énergie
nucléaire (une énergie pourtant à rejet zéro !) comme dépassée. Il est probable
que l’évolution normale verra une part décroissante des énergies fossiles, sans
que cette évolution exige des mesures de contraintes et de restrictions
imposées. Dans un futur prévisible, les technologies de stockage de l’électricité
solaire et éolienne intermittente garantiront à ces ressources renouvelables une
importance certes accrue, mais certainement non exclusive. Ces évolutions
technologiques ne seront pas aidées par une politique de zèle climatique
européenne qui fait fuir les producteurs les plus énergie-intensifs vers des
continents plus accueillants, conduisant ainsi vers un désert technologique et un
abandon de compétences essentielles.
La subsidiarité était un principe très acclamé de la politique européenne
intelligente d’il y a à peine dix ans. Alors pourquoi ne pas l’appliquer aujourd’hui
et rendre aux différents pays leur autonomie de décision sur les choix de leur
futur énergétique ?
Un appel à la raison.
La présidence luxembourgeoise entraîne une lourde responsabilité pour nos
responsables politiques. Son but ne devrait certainement pas être de produire au
forceps des engagements luxembourgeois « ambitieux » et de faire la mouche
du coche avec des décisions nationales irréfléchies. Si consensus il y a, il devrait
être supportable, raisonnable et sincère. S’il n’y en a pas, nonobstant les
cassandres de bon aloi, ce ne sera pas la fin du monde, car nous sommes loin
d’une évolution catastrophique garantie. Savoir s’adapter a été dans toute
l’histoire de l’humanité la clé pour maîtriser des évolutions environnementales, et
toute aide « climatique » internationale devrait aller dans ce sens. Puisque le
changement climatique est un processus naturel, ne serait-il pas mieux
d’améliorer la résistivité et l’adaptabilité aux changements plutôt que d’essayer
d’interdire des variations qui de toute façon sont inévitables (ce qu'en anglais on
appelle « adaptation and not mitigation »).
.Des marchés de certificats d’émissions CO2 obscures, baroques et
potentiellement mafieux, entraînant une émigration de notre industrie lourde, ne
peuvent être le summum d’une politique intelligente. D’autant plus que les
fondations de la politique climatique européenne sont loin d’être solides. Il est
tout à fait possible que la peur d’un réchauffement global soit vue par les
générations futures comme une aberration, voire un masochisme,
incompréhensibles. Les résultats de recherche sur la diminution de l’activité
solaire se multiplient, et tous pointent vers un avenir proche où un retour vers
une mini-période glaciaire de 30 à 50 ans ne sera plus impossible.
Si la notion de « politique climatique » doit avoir un sens, seules des décisions
réfléchies, honnêtes et sincères auront un avenir. L’idéologie, la panique et la
pensée unique ne sauraient être les lignes de conduite d’une politique durable et
solide.
Francis Massen, Pierre Lutgen, Norbert Friob, Robert Goebbels, Gaston
Reinard, Fred Tonhofer.
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