Droit à une progression de carrière
Les employeurs profitent de la précarité et de la non-reconnaissance des savoirs pour faire stagner les
carrières aussi bien en termes de salaire que de progression hiérarchique. Or, cette progression est un
dû ! En effet, elle correspond à une somme de réalités incontestables : plus le salarié travaille, plus il
cumule de l’expérience, plus il acquiert des savoir-faire et des savoirs sociaux, plus il est compétent et
donc plus il doit être reconnu et rémunéré.
Pour la Cgt, il s’agit donc de reconnaître l’ensemble des savoirs du salarié, afin de les rémunérer
justement et de pouvoir les mobiliser à bon escient dans la production de biens ou de services. Pour
atteindre ce but, il est indispensable de doter chaque salarié des certifications qui signalent les savoirs
qu’il détient du fait de sa trajectoire professionnelle et personnelle.
C’est un fait incontestable et universel, chacun accroît ses savoirs en travaillant et grâce à ses
expériences personnelles. Pour rendre cette évolution objective, une évolution minimale de
classification ou d’indice doit être garantie à chaque travailleur et le critère de l’ancienneté peut être le
marqueur de ce déroulement. Cette évolution garantie serait assortie de la possibilité de faire
reconnaître et valider, à tout moment, les qualifications acquises, quelle qu’en soit l’origine
(formation, expérience professionnelle ou extra-professionnelle, apprentissage sur le tas…)
Un véritable déroulement de carrière doit permettre, d’une part, au minimum, de doubler son salaire de
base en fin de carrière et, d’autre part, de bénéficier d’au moins une qualification supplémentaire.
Accord cadre Copire sur la démarche compétences
Pour répondre aux enjeux de l’évolution des métiers, des transferts de compétences et de la
sécurisation des parcours professionnels, les partenaires sociaux qui siègent dans la Copire
(Commission paritaire interprofessionnelle régionale de l’emploi) de Franche-Comté ont signé, fin
2007, un accord cadre sur la démarche compétence. Il s’agit d’une démarche basée sur un dialogue
social renforcé au sein des entreprises. Elle doit contribuer à la sécurisation de l’emploi par la mise en
œuvre de parcours professionnels (Dif, plan de formation, Vae, passeport formation) en synergie avec
l’Accord national interprofessionnel. Elle privilégie la reconnaissance des parcours professionnels, des
qualifications des salariés, et participe pleinement au développement de l’entreprise.
En septembre 2008, un groupe de travail est créé, au niveau régional, pour mettre sur pied un
« passeport compétences » utilisable dans toutes les entreprises, en priorité celles de l’industrie de
l’automobile. Sont impliqués dans ce projet : l’État (via la Direction régionale du travail et le Sgar), le
Conseil régional, l’Afpa, l’Anpe (aujourd’hui Pôle Emploi), les organisations syndicales, les
représentants patronaux dont l’Uimm. Cette initiative doit permettre à la Cgt de faire avancer son
projet de sécurité sociale professionnelle pour les salariés du secteur de l’automobile, en particulier
pour ses quelques 5000 intérimaires. Ce passeport doit faciliter les transitions, sans rupture dans le
parcours professionnel du salarié, et avec la prise en compte de ses droits acquis précédemment.
Un vrai défi à relever !
Droit à la formation professionnelle
La formation n’est pas un but en soi. Plutôt un moyen d’acquérir des savoirs, savoir-faire et savoirs
sociaux. La Cgt préconise de ne pas découper les différents aspects de la formation (initiale, continue,
professionnelle etc.) qui concourent de la même manière à former l’Homme, le citoyen et le
travailleur. C’est pourquoi elle revendique la mise en œuvre d’une éducation permanente, d’une
formation tout au long de la vie.
Dans le cadre du nouveau statut de travail salarié, la Cgt propose donc une palette de droits à la
formation, assortis de la possibilité de les exercer à tout moment du parcours de vie. Il s’agit de droits
nécessairement évolutifs en fonction de l’organisation de la société, des sciences, des techniques, des
rapports sociaux. Nous pouvons en citer quelques-uns :
Droit à la qualification initiale
Chaque année, près de 150.000 jeunes sortent de formation initiale sans qualification reconnue sur le
marché du travail. Nous demandons un droit attaché à la personne, opposable, permettant d’engager un
parcours de professionnalisation personnalisé, rémunéré, garantissant l’accès à une certification