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Les produits forestiers ligneux
Le bois ou « xylème » est un tissu végétal formé de l’association de
vaisseaux, de cellules de soutien mortes ou vivantes et de divers
autres types de cellules. Le bois est constitué de trois principaux
composés organiques, soit, par ordre d’abondance : la cellulose, la
lignine et l’hémicellulose. La cellulose et l’hémicellulose de la fa-
mille des glucides sont les principaux constituants des parois cellu-
laires du bois des arbres et de tous les autres végétaux. C’est toute-
fois la lignine qui permet aux arbres de se différencier des autres
espèces du règne végétal. Cette substance, qui agit comme une
colle, soude les bres du bois entre elles, donnant ainsi une rigidité,
une imperméabilité et une résistance au bois. Le tronc est la partie
la plus importante et la plus solide de l’arbre, parce qu’il est consti-
tué principalement de bois qui assure aussi le rôle de conducteur
de sève brute (eau et minéraux) des racines vers les feuilles, grâce
à ses vaisseaux.
Chaque essence d’arbre a des caractéristiques physiques et
chimiques qui lui sont propres. Dans le monde, il existe des bois
si denses que, même secs, ils ne peuvent otter sur l’eau ! En plus
des trois principaux composés mentionnés précédemment, le bois
renferme beaucoup d’autres produits comme des huiles et d’autres
substances naturelles (polyphénols) qui lui confèrent des caractéris-
tiques propres telles que sa couleur, son odeur et même son goût.
Ainsi, certaines essences forestières sont très recherchées pour la
texture et la couleur de leur bois utilisé dans la fabrication d’œuvres
d’art, de bijoux ou dont le façonnage rehausse l’apparence des
meubles et celle des constructions architecturales.
Le bois constitue un matériau de construction de choix étant donné
qu’il est résistant et, en règle générale, léger. Il est donc utilisé pour
la construction de diverses structures telles que des édices, ponts,
bateaux, quais et chemins de fer. Les connaissances en matière de
construction en bois sont en constante évolution et elles permettent
aux architectes ainsi qu’aux ingénieures et ingénieurs du bois de
relever des dés toujours plus grands pour intégrer cette matière
dans des structures de formes et de dimensions variables. Par ail-
leurs, le bois est un matériau durable et, en respectant certains
principes élémentaires de conception, les constructions de bois
peuvent atteindre une durée de vie impressionnante comme en
témoigne le temple bouddhiste Hōryū-ji au Japon, vieux de plus de
1 400 ans. Bâti en 607, ce magnique temple est encore aujourd’hui
intact et demeure un lieu de culte d’importance pour les Japonaises
et les Japonais.
Le bois est aussi reconnu pour être un matériau écologique en
raison de sa trace environnementale très faible par rapport aux
autres matériaux de construction couramment utilisés, car il est
naturel, renouvelable, réutilisable, recyclable et biodégradable.
Pour la production d’une quantité équivalente d’acier ou de béton,
le bois a un impact cinq à six fois moindre en matière d’émission de
CO2. Ainsi, un mètre cube de bois utilisé permet d’éviter la produc-
tion d’une tonne de CO2. De plus, ce matériau constitue un réser-
voir de carbone pour toute la durée de vie du bâtiment. Le bois
est donc un vrai matériau vert, et l’augmentation de son utilisation
dans la construction est un moyen de lutter contre les change-
ments climatiques en réduisant l’émission de gaz à effet de serre
et en augmentant les quantités de carbone séquestré. Les forêts
aménagées de manière durable permettent de maintenir, voire
d’augmenter les stocks de carbone forestiers tout en produisant
des matériaux qui répondent aux multiples besoins du dévelop-
pement industriel et urbain.
Le papier également est omniprésent dans nos vies. Si la consom-
mation de papier journal ne cesse de diminuer parce que l’infor-
mation est de plus en plus disponible dans Internet, la consomma-
tion d’autres papiers ne cesse d’augmenter. Les papiers hygiéniques
sont de plus en plus performants, et de plus en plus de gens en
consomment, notamment dans les pays en émergence. Les papiers
et cartons d’emballage sont de plus en plus utilisés également à
cause de leur faible empreinte environnementale par rapport aux
plastiques et emballages métallisés. Une entreprise québécoise a
mis en marché récemment un nouveau papier « intelligent » offrant
une protection antibactérienne.
Portez attention à tout ce qui est construit en bois ou issu de celui-ci
autour de vous : votre maison, votre école, votre crayon, le papier
sur lequel cette brochure est imprimée, la chaise sur laquelle vous
êtes assis, vos instruments de musique et autres. Étonnant, n’est-ce
pas ? Saviez-vous aussi que des extraits de bres de bois se trouvent
dans les produits cosmétiques, les vêtements, les emballages, les
plastiques et la peinture ? En effet, les chercheurs ont réussi à
trouver de nouvelles fonctions au bois en extrayant des nanopar-
ticules de la bre de bois appelées « nanocellulose cristalline ».
Ce produit révolutionnaire a des propriétés fort intéressantes pour
divers secteurs industriels (aérospatial, médical, automobile, phar-
maceutique, cosmétique, etc.). Incroyable de penser que même les
avions seront un jour construits à partir de produits dérivés du bois !
Les produits forestiers non ligneux
Si les arbres représentent les principaux éléments des forêts du
monde, la panoplie de produits forestiers non ligneux qui s’y
trouvent constitue également une richesse inestimable qui joue un
rôle non négligeable dans nos vies de tous les jours. Plusieurs millions
de familles à travers le monde dépendent de ces produits pour leur
subsistance ou comme sources de revenus. Certains produits
forestiers non ligneux sont même vendus à l’échelle internationale
et font l’objet de transactions commerciales d’importance (miel,
sirop d’érable, bambous, noix, résines, extraits végétaux ou animaux
à des ns pharmaceutiques ou cosmétiques, etc.).
Même si l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO) va jusqu’à distinguer seize catégories de produits
forestiers non ligneux, ceux-ci peuvent être classés en trois
principales catégories :
1) Les produits comestibles qui peuvent être cueillis, ramassés,
récoltés ou chassés tels que les noix, les fruits, les épices fores-
tières, les herbes d’assaisonnement, le miel, la sève brute (érable),
les gommes ou résines (sève élaborée), les champignons forestiers
et les animaux.
2) Les produits ornementaux comme les sapins de Noël, les
végétaux qui servent à confectionner des décorations de Noël
(houx, lierre, pomme de pin, etc.) ou autres, des objets de vannerie
(saule, aulne), les panaches utilisés comme trophées.
3) Les produits qui servent de matière première à la fabrication
de médicaments (ex. : le taxol, substance extraite de l’if pour lutter
contre certains cancers), de produits cosmétiques (extraits végétaux
aux propriétés antioxydantes qui ralentissent le vieillissement de
la peau), de soins corporels (huiles essentielles), de colorants, de
peinture (résine de pin).
La faune est incluse dans la liste des produits forestiers non ligneux,
mais elle tient une place à part, car les activités reliées au prélè-
vement et à l’observation de la faune jouent un rôle économique
Pont en bois (Forêt Montmorency, Canada)
© Marc Robitaille 2011
Temple bouddhiste Hōryū-ji (Japon)
Source 1
Sculpture en bois
© Sarah Donikian 2003
Des molécules extraites des
plantes forestières, ou de
l’écorce ou des feuilles des
arbres peuvent être très utiles
à l’homme pour la production de
médicaments, de suppléments
alimentaires ou comme produits
de beauté. À titre d’exemple,
l’écorce de bouleau jaune
contient du squalène, une molé-
cule également présente dans
l’huile d’olive et dans le foie des
requins. Cette molécule possède
de nombreuses propriétés médi-
cinales et cosmétiques. Elle s’est
avérée efcace dans la préven-
tion et le traitement de certains
cancers, et est utilisée comme
adjuvant dans certains vaccins
et dans la composition de crème
hydratante. Ne serait-il pas pré-
férable et plus facile d’extraire le
squalène des résidus de la trans-
formation des bouleaux plutôt
que de traquer les requins ? Écorce du bouleau jaune
Source 3
SAVIEZ-VOUS QUE ...
Plusieurs espèces d’arbres pro-
duisent de la résine, qui est un
exsudat de la sève élaborée. Cette
gomme récoltée en faisant une
incision dans l’écorce des arbres
peut être ensuite transformée en
de multiples produits d’usage com-
mun, entre autres dans l’industrie
alimentaire, textile, pharmaceutique,
photographique. La gomme arabique
issue des arbres de la famille des
acacias a une longue histoire. Le
peuple égyptien utilisait déjà cette
gomme à diverses ns, 3 000 ans
av. J.-C. Elle entrait dans la fabri-
cation des pigments pour assurer
l’adhérence de l’écriture des hiéro-
glyphes sur les murs et servait pour
sceller les bandelettes entourant les
momies ou pour se maquiller. Surprenant de voir qu’un produit utilisé
depuis plus de 5 000 ans soit encore transformé pour nos usages
quotidiens actuels. Aujourd’hui, la gomme arabique entre dans la
fabrication de boissons gazeuses, de gommes à mâcher, de certains
produits laitiers, de bonbons (loukoums, dragées), de substances
adhésives, de produits cosmétiques, etc.
Momie
Source 2
SAVIEZ-VOUS QUE ...
...sur le bois de feu
À l’échelle mondiale, la récolte du bois pour le feu est très
importante, puisqu’environ 2,5 milliards de personnes
dépendent de cette ressource pour cuire leurs aliments
et se chauffer. Globalement, le bois de feu représente
47 % de la production totale de bois sur la planète, mais
ce sont les pays en développement qui dépendent le plus
de cette ressource. En Afrique, le bois de feu compte
pour 90 % du bois produit, tandis qu’en Asie, cette indus-
trie totalise 73 % de la production de bois.
QUELQUES CHIFFRES
12 54 867
3 967 37
07 254 46
5907 57
© Anne Bernard 2013
Congolais récoltant du bois
de chauffe pour le charbon
(République démocratique du Congo)